Bill46

Les 3 moteurs ioniques solaires-électriques au xénon de Hayabusa 2 ont été rallumés le 5 janvier pour la nouvelle phase de croisière de la sonde japonaise dans le cadre de l'extension de sa mission. La prochaine cible sera l'astéroïde géocroiseur de type Apollon (98943) 2001 CC21 qu'elle survolera à grande vitesse en juillet 2026 au cours de son périple pour atteindre un autre astéroïde de type Apollon, en rotation rapide et possiblement riche en eau, 1998 KY26, en juillet 2031 après avoir survolé entretemps deux fois la Terre en décembre 2027 et juin 2028.

https://www.ouest-france.fr/sciences/espace/entretien-2021-sera-une-grande-annee-pour-le-spatial-7105163

Le ballet des lancements / atterrissages de Falcon 9 devrait recommencer dès la fin de cette semaine avec la mise sur orbite (espérée) du satellite de télécommunications Türksat 5A (satellite géostationnaire turc construit sur la plate-forme Eurostar E3000EOR d'Airbus Defense and Space en partenariat avec TAI). En octobre dernier, une manifestation de la communauté arménienne avait eut lieu devant le siège social de SpaceX en protestation à ce lancement (le satellite, une fois en orbite, faciliterait l'action des forces armées turques en matière de commandement et d'opérations de drones sur des zones de conflit par exemple). A Boca Chica, le prototype Starship n° 9 pourrait subir un essai de tir statique sur la pas de tir également d'ici la fin de la semaine, préalable au décollage quelques jours plus tard si tout est ok. Les débris du proto n° 8 ayant été évacués du pas de tir et la surface de ce dernier apparemment réparée, les événements pourraient s'accélérer. Le proto suivant, n° 10, est en phase finale d'assemblage et attend probablement le départ du n° 9 pour prendre à son tour sa place sur la zone de lancement. Enfin, des prévisions pour l'instant.

Peut-être ce sujet avait-il déjà été évoqué plus en amont, je ne sais pas... Des traces au sol de tourbillons de poussières (dust devils) sont identifiés sur le site d'atterrissage de la sonde Insight (dans la dépression d'origine météoritique Homestead Hollow dans Elysium Planitia) en comparant des images similaires prises à la même heure mais à différentes dates. Un traitement approprié à fort gradient de contraste sur deux images brutes (RAW), a priori identiques visuellement, permet ainsi de faire ressortir par superposition et soustraction deux traces linéaires plus sombres (flèches) qui matérialisent le passage de deux vortex ayant comprimé/traîné/soulevé des poussières du sol à proximité de la sonde. Phil Stooke, l'auteur de ce travail qui s'est inspiré de deux articles publiés dans la revue Journal of Geophysical Research: Planets, rappelle que ces marques peuvent être corrélées avec des images à haute définition prises en orbite par HiRISE et avec les mesures des instruments de météorologie d'Insight (baisses locales de pression atmosphérique et/ou "rafales" passagères de vent par exemple) : différentes études ont déjà été menées en ce sens (par exemple https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/2020GL087234). (Réf. http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=8432&pid=249113&st=1065&#entry249113) Un exemple de tourbillon de poussières photographié par le rover Opportunity le 31 mars 2016, sa caméra NavCam orientée vers l'arrière (traces de roues), en direction de la vallée en contrebas :

En ce qui concerne la Chine, la Société des sciences et technologies aérospatiales (CASC) vient d'annoncer en conférence de presse une prévision d'au moins 40 lancements (hors sociétés privées ou semi-privées contrôlées par l'Etat) en 2021 : un nouveau record probablement puisqu'il n'y a eu "que" 39 lancements en 2020 et 2018. Dont les premiers éléments de la future station spatiale chinoise et possiblement la première mission habitée Shenzhou 12 vers le module Tianhe du "Palais céleste". China Space News

Un traitement d'image sur la GTR à partir de récentes vues prises par la JunoCam lors du périjove 31 fin décembre 2020 (NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kevin M. Gill) : https://www.missionjuno.swri.edu/junocam/processing?source=junocam

Parce que c'est la Chine et que les Chinois ne communiquent que très peu (ou alors très vite si cela sert la propagande du Parti...). C'est ainsi. Il faudra probablement attendre une présentation soigneusement mise en scène pour le grand public (comme cela a déjà été le cas lors du retour de la capsule). En dehors des échantillons de sol lunaire, Chang'e 5 a également ramené sur Terre des graines de riz, d'avoine, de luzerne et d'orchidées... qui ont fait plusieurs fois le tour de la Lune, histoire de voir comment se comportera la germination de ses plantes après avoir subi l'impact du rayonnement cosmique et de voir si des mutations ont pu avoir lieu dans l'espace. China Space News

Et pendant ce temps, le dépeçage en règle de feu SN8 a commencé... Mais comme disait Lavoisier ("Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme"), peut-être que cet aileron de requin va être récupéré puisque tel est le credo de Musk ! (Nerdle Cam LabPadre)

Ce fil remonte déjà à quelques temps... Mais puisque Mercure sera à nouveau bientôt sous les feux de l'actualité avec la prochaine sonde gigogne BepiColombo (premier survol de Mercure en 2021, arrivée orbitale en 2025), voilà une mosaïque sur l'horizon de la planète réalisée à partir d'images de la sonde Messenger prises à une altitude de 17 km par la caméra Mercury Dual Imaging System et retraitées par Daniel Macháček. (crédit : NASA/JHU-APL/Carnegie Institution of Washington/D. Machacek).

Et voilà, Starship SN9 a volé... dans le monde virtuel... (C-bass Productions / @C_Bass3d) Du même auteur, cette vue conceptuelle illustrant un possible projet de récupération du propulseur Super Heavy, approche récemment évoquée par Elon Musk : ici, des bras déployés de la tour de lancement, munis d'absorbeurs de chocs, viendraient "capturer" le lanceur en phase d'atterrissage à partir de ses ailettes de guidage... et reposer l'étage au sol comme une fleur. Une sacrée précision sera nécessaire tout de même !

Sans vouloir trop m'avancer, je pense que cette image a été prise au niveau des dunes des "Sables de Forvie" (qui ne sont pas spécialement sombres comme on peut le constater). Je dirais que l'érosion éolienne joue un rôle prépondérant dans le façonnage et la forme observée des grains de sable constituant les ergs martiens. Je laisse la parole aux spécialistes de la géologie martienne.

Nǐ hǎo (你好) ! L'Académie chinoise de technologie spatiale communique (c'est assez rare pour le citer, c'est bref, c'est concis, ça n'apporte rien de vraiment nouveau, mais on fait avec) :

Un peu de sable martien observé de près par la caméra Mars Hand Lens Imager (MAHLI) montée sur le bras robotique de Curiosity, Sol 2989 (NASA/JPL-Caltech/MSSS/Kevin M. Gill).

30 minutes à 100 km en orbite autour de la Lune par Seán Doran d'après des images d'archives de la sonde japonaise Kaguya © Music by Chris Zabriskie / https://chriszabriskie.bandcamp.com/ Source is denoised, repaired, graded, retimed & upscaled for this film. Based on JAXA / NHK Kaguya Orbiter archive 00:00 Oxygen Garden 06:03 I Am Running Down the Long Hallway of Viewmont Elementary 12:28 What True Self, Feels Bogus, Let's Watch Jason X 18:32 The Dark Glow of the Mountains This film is protected by copyright. Illegal distribution is prohibited.

C'est sans doute un peu tôt pour en parler, mais il faut toujours anticiper. Voilà un aperçu de la mission qui devraient succéder à Mars 2020 avec la récupération des échantillons laissés sur le sol martien par l'astromobile Perseverance (Mars Sample Return, mission conjointe NASA/ESA) : https://supercam.cnes.fr/fr/mars-sample-return-mars-en-aller-retour Vue d’artiste du Sample Fetch Rover approchant un échantillon sur le sol martien (NASA/JPL-Caltech)

Pendant que vous discutassiez sur les Mousquetaires et les cornichons, le montage de Starship SN10 s'est poursuivi avec la mise en place de son cône supérieur. Les ailerons mobiles inférieurs sont encore manquants. Avec SN9 déjà en préparation pour un lancement (ou tout au moins d'un tir statique dans un premier temps), et vu la cadence de production à Boca Chica, il n'est pas impossible que les deux prototypes se retrouvent courant janvier tous les deux côte à côte sur le pas de tir... à moins que ce soit pour les Starship(s) suivants, avec la construction d'un second pas. A voir. (photos Mary/NSF et RGV)

https://www.nasaspaceflight.com/2021/01/spacex-reuse-records-2020-ambitious-2021/

Histoire de patienter un peu et de (re)garder "Espoir" : plus que 71 millions de km. Sept mois après son départ de la Terre et dans un peu plus d'un mois maintenant, le 9 février 2021 si tout se passe bien (soit 3 jours avant l'arrivée de la sonde chinoise "Tianwen-1" et 9 jours avant l'arrivée de l'américaine "Mars 2020" et de son astromobile "Perseverance"), la sonde émirati "Al Amal" ou "Hope" (EMM) basculera de sa phase de croisière à la phase d'insertion en orbite martienne. Pendant 30 minutes, les propulseurs de la sonde (6 x Delta-V de 120 N de poussée chacun) sont programmés pour brûler près de la moitié du carburant embarqué afin de réduire la vitesse de 121 000 km/h à 18 000 km/h approximativement et de la positionner sur une orbite elliptique allongée autour de Mars (périastre à 1000 km). La confirmation de la capture n'interviendra qu'après l'émergence de la sonde derrière Mars (en principe par la station de Madrid du réseau DSN). Après quoi les instruments de bord seront à nouveau testés avant les manoeuvres suivantes d'une durée de 75 jours qui modifieront progressivement les caractéristiques de l'orbite vers une trajectoire elliptique comprise entre 20 000 et 43 000 km de la planète, et la phase scientifique d'étude de l'atmosphère pourra débuter pour une période minimale prévue de 2 ans (une année martienne). Au 3 janvier : https://www.emiratesmarsmission.ae/

La traduction du chinois vers l'anglais n'est pas heureuse. La surface de la Lune est recouverte de régolithe sur 5 à 10 mètres d'épaisseur. Ce matériau hétérogène est constitué de plusieurs couches de grains d'une densité de l'ordre de 1,5 g/cm3 ainsi que de brèches (roches détritiques) et de fragments rocheux provenant du substrat local (et dans certaines zones, de matériau pyroplastique issu du volcanisme lunaire ou du bombardement météoritique de surface). Ce que voulait dire probablement le Pr. Hu Hao, c'est que le radar de l'instrument LRPR (Lunar Regolith Penetrating Radar) de Chang'e 5 a détecté sous l'engin, au-delà d'un mètre de profondeur, une zone d'aspect feuilleté (comme l'ardoise), plus dense et plus dure, peut-être justement des couches régulières plus ou moins épaisses d'origine basaltique ou de roches vitrifiées (l'ardoise contient aussi du quartz par exemple), sous toute réserve bien sûr. N'oublions pas que Chang'e 5 a atterri dans l'Océan des Tempêtes, une vaste plaine basaltique formée par d'anciennes coulées volcaniques. Par sécurité, afin de ne pas risquer d'endommager la foreuse et de perdre le prélèvement, l'équipe a décidé de stopper le carottage après 1 mètre. Des strates plus intactes se retrouvent a plus grande profondeur sous la régolithe.

Une séquence animée des cyclones de la région circumpolaire nord obtenue par traitement de 5 images normalisées (avec couleurs et contraste renforcés) retransmises par la JunoCam lors du périjove 31 (NASA/JPL/SwRI/MSSS/Gerald Eichstädt). De façon intrigante, les zones extérieures de ces tourbillons gigantesques tournent dans le sens antihoraire alors que les zones proches du centre tournent dans le sens horaire, un phénomène probablement lié à la structure verticale des couches nuageuses qui les composent. https://www.missionjuno.swri.edu/junocam/processing?id=9749 Voir aussi : https://www.livescience.com/agu-jupiter-cyclones.html

A ce sujet (et plus globalement sur la politique de coopération spatiale entre les Etats-Unis et la Chine), on pourra lire avec intérêt cet article publié dans Le Monde diplomatique (« Manière de voir » #170, Chine - Etats-Unis, le choc du XXIe siècle , avril-mai 2020) : https://www.monde-diplomatique.fr/mav/170/PERRAGIN/61708

Il y a déjà 2 ans que New Horizons a survolé (486958) Arrokoth : c'était le jour de l'an 2019 (vers 5 h 33 TU à une distance de 3 500 km et à une vitesse de 14,43 km/s), après avoir traversé le système plutonien le 14 juillet 2015. Ci-dessous la taille comparée de Pluton et Arrokoth (NASA/JHUAPL/SwRI/Jason Major). Arrokoth fait 38 × 18 × 10 km (± 0,5 × 0,5 × 2 km) avec ses deux lobes Ultima + Thule, presque deux fois plus petit que Nix, l'une des lunes de Pluton.

Parmi les cibles visées entre le 21 et le 31 décembre 2020 par l'instrument LORRI de New Horizons, objets récemment cités par Alice Bowman, figure la sonde Voyager 1... La raison m'échappe, but why not? La scientifique précise toutefois que l'équipe ne s'attend pas à voir quelque chose ! La distance entre les deux sondes est actuellement d'environ 18 milliards de km d'après NASA's Eyes. Distant de 152,1 UA (22,8 milliards de km) de la Terre au 31.12.2020, Voyager 1 est l'objet fabriqué par l'homme le plus distant de notre planète. (image composite de Marc Postman d'après une image 3D de la sonde New Horizons par Dan Durda superposée à celle de la Voie Lactée prise par "Superfulgur") (capture d'écran NASA's Eyes) (capture d'écran NASA's Eyes)

Une vidéo intéressante réalisée à partir d'images (séquences accélérées) collectées par la caméra Fleetcam de NASAspaceflight placée à Port Canaveral. Elle montre l'arrivée d'un booster de Falcon 9 ayant atterri sur l'une des 2 barges dans l'océan Atlantique et sa préparation pour recyclage avant transport à l'horizontal et retour dans les 4 jours après son arrivée au port vers la zone de préparation des lanceurs. On y voit, outre la barge, les navires supports de SpaceX "Go Searcher", "Go Navigator" et "Go Quest" (voir https://spacexfleet.com/). Je ne sais pas de quel lancement de Falcon 9 il s'agissait. Vidéo © NSF

Le prochain périhélie de la sonde Solar Orbiter devrait intervenir en février prochain à moins de 0,5 UA, pendant sa phase de croisière qui va durer jusqu'en novembre 2021 avant d'entamer la phase d'observations scientifiques proprement dite qui durera au moins 4 années. Toujours en 2021, la trajectoire de la sonde bénéficiera le 8 août d'une assistance gravitationnelle en survolant (une deuxième fois) Vénus, puis le 26 novembre en survolant la Terre. C'est en octobre 2022 que la sonde effectuera un premier passage au plus près du Soleil à environ un tiers de la distance Terre-Soleil, soit 0,3 UA ou 45 millions de km. https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Solar_Orbiter