vaufrègesI3

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Messages posté(e)s par vaufrègesI3



  1. Pardon à tous, pardon aux familles , mais compte tenu que de nous sommes ici vraiment très nombreux à utiliser le gras et l'italique, en Astro-Gé ou ailleurs, le fait pour un forumeur de ne pas l'avoir encore remarqué me paraît impossible pour peu qu'on se donne la peine de jeter un oeil distrait sur un ou deux sujets, ici ou là.

    Bref, c'est très.. significatif..

    Vaufrèges (Médaillé d'Or du travail)..



  2. Le rover est stationnaire, RAS, on a le temps ..

    On peut donc évoquer tranquillou les météorites trouvées par les rovers sur la surface martienne : Quatre pour Oppy, deux pour Spirit (à ma connaissance)..

    Au cours de son périple, Opportunity a rencontré quatre météorites. La première, "Heat Shield Rock", une météorite ferreuse de la taille d'un ballon de basket, a été découverte le 6 janvier 2005, à proximité du bouclier thermique de la sonde dans Meridiani Planum. Il est bon de savoir que cette météorite est la première découverte sur une autre planète et l'une des premières sur un autre corps du système solaire après notamment "Bench Crater" et "Hadley Rille" trouvées sur la Lune lors de missions Apollo. Elle a été officiellement nommé "Meridiani Planum" par la Météoritical Sociéty en octobre 2005. Les météorites sont habituellement nommées d'après le site où elles sont trouvées.


    Après plus de quatre ans sans autre rencontre, Opportunity a découvert successivement trois météorites en quelques semaines. En juillet 2009, la première, c'est "Block Island". Fin juillet 2009, Opportunity est passé non loin d’une énigmatique roche deux fois plus grande qu’"Heat Shield Rock" (env. 60cm). Les contrôleurs du robot ont alors ordonné à celui-ci de prendre des clichés avant de continuer sa route. Mais en examinant les photos transmises vers la Terre, les scientifiques ont décidé qu’Opportuny devait faire demi-tour afin de procéder à un examen bien plus approfondi de ce qui a été confirmé comme étant une météorite. "Block Island" appartient à la famille des météorites ferreuses (majorité de fer et de nickel). Sur notre planète, celles-ci représentent 6 % des cailloux venus de l’espace. Si, en dépit de cette relative rareté cette météorite n’est pas réellement exceptionnelle en elle-même, sa taille est plus surprenante.


    Un mois plus tard, fin septembre 2009, c'est au tour de "Shelter Island", 700 mètres plus loin. Posée sur le sable martien, elle semblait attendre Opportunity, il s'agit également d'une météorite ferreuse..

    Enfin, le 17 octobre 2009 dernière trouvaille pour Oppy : Très proche, "Mackinac" s'ajoute à la liste et ressemble très fortement aux précédentes (majorité de fer, 6 à 7% de nickel). Vu leur composition identique et leur proximité, ces quatre roches pourraient avoir atterri sur Mars lors de la même pluie de météorites.


    Enfin pour Spirit : Depuis son avant-poste hivernal de "Low Ridge" dans le cratère de Gusev, Spirit a réalisé ce cliché de deux météorites ferreuses se détachant sur un sol martien à la fois accidenté et sablonneux. Découvertes au sol 872, le 16 juin 2006, , ces deux roches de couleur claire, ont été nommées "Zhong Shan" (à gauche) et "Allan Hills" (à droite).

    Ces noms informels sont en accord avec la manière dont les scientifiques de la mission surnomment les roches et les débris martiens de cette zone d'après des noms de sites en Antarctique. "Zhong Shang" est une base que la République populaire de Chine a ouverte en février 1989, dans l'Est de l'Antarctique. "Allan Hills" est un site où les chercheurs ont trouvé beaucoup de météorites en provenance de Mars, y compris la très controversée "ALH84001".

    A noter qu'au-dessus de Mars, la pression atmosphérique diminue de moitié chaque fois que l'on s'élève de 12 km (contre 5 km sur Terre). Une conséquence en est la relative faible décélération subie par un objet en provenance de l'espace qui pénètre dans l'atmosphère martienne : décélération 20 g, contre 400 g pour la Terre. Cela a pour conséquence que les météorites qui tombent sur Mars ne connaîssent pas nécessairement un processus de décélération totalement destructif pendant la descente.



  3. Dernier chiffres communiqués pour Oppy : 26 décembre (sol2816) 34,361 km..

    Le rover n'a quasiment plus bougé depuis fin novembre.. Il ne devrait plus beaucoup rouler avant plusieurs mois, because la production d'énergie qui est au 1/3 de la production nominale, et ça va encore baisser..

    Bonne année aussi Supernikon.. Et pi si on s'est pas encore frité cette année... c'est parce qu'on n'a pas eu le temps..

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 04-01-2012).]


  4. Du fait de la très faible densité de l'atmosphère martienne, on peut déjà affirmer que, du ciel de Mars... tombe pas mal de météorites ... Les rovers
    en ont trouvé plusieurs, comme celles-ci :



    Un soir du 30 sept 2008, les infos annonçaient en fanfare que Phoenix avait observé qu’il "neigeait sur Mars".. C’était quelque peu exagéré..
    Au petit matin, en utilisant l'instrument "LIDAR" du lander, un laser qui sonde l’atmosphère, l’équipe météo a découvert des cristaux de glace qui se sont
    formés dans des nuages situés à 3,5 / 4km d’altitude. Lorsque le LIDAR s’est arrêté à 5h21 (heure locale), les cristaux étaient descendus à 2,5km.

    On suppose qu’ils sont arrivés un peu plus bas, puis qu’au contact de l’air sec, ils se sont sublimés. Plus tard, dans la saison, il n’est pas impossible que ces cristaux atteignent le sol.
    Voilà toute l’histoire.

    La mission Phoenix embarquait la première véritable station météorologique de conception canadienne.
    Cette station comportait l’instrument "LIDAR", acronyme de "Light Direction And Ranging".
    Son fonctionnement est comparable au radar bien qu’il s’agisse ici de pulses de lumières Laser, émises verticalement dans l’atmosphère (sur 2 à 3 km),
    pas d’ondes radioélectriques (2500 pulses de lumière verte par seconde).
    C’est "l’écho" de cette lumière réfléchie par différents obstacles et son temps de retour à l'instrument LIDAR (en fait un télescope aligné au faisceau laser)
    qui sont analysés, en révélant les caractéristiques des particules de poussières ou de glace en suspension dans l’atmosphère, leur position, leur formation, la durée et les mouvements des nuages.
    Ceci afin d’améliorer la compréhension scientifique des processus atmosphériques de Mars, et comment circule l'énergie dans l'atmosphère polaire..

    Fourmi103 avait réalisé une animation d'un tir de ce laser au sol 83 :





    On peut voir des scintillements, alors qu'il est un peu plus de minuit, avec un Soleil bas sur l'horizon. Est-ce que se sont des particules de glace portées
    par les vents?


    Une vidéo des nuages de glace qui passent au dessus de Phoenix, images sur 10 mn (29 août 2008- sol 94). Ces nuages proches des cirrus sont formés
    de microcristaux de glace nés de la sublimation de la calotte arctique :
    :



    Ici, des nuages de glace à 3 heures du matin (temps local) au sol 95 (30 août) - 10 images - :


    Par ailleurs, on peut évoquer la "condensation" au sol du CO2 atmosphérique aux hautes latitudes, processus inconnu sur terre, qui repose
    sur les conditions particulières de Mars (pression, température, atmosphère ténue..).
    Cette condensation du CO2 se produisant aux environs de -130°C en hiver, et bien sûr alternativement aux régions polaires..

    La hauteur supposée de glace de CO2 (qui peut atteindre plusieurs mètres)est corrélée au taux GLOBAL de CO2 de l'atmosphère martienne qui se transforme
    en glace pendant l'hiver sur l'un des 2 pôles, taux lui même fonction de la chute de pression atmosphérique constatée à ces périodes...

    Ce taux est de 25% du CO2 martien transformé en glace en hiver pour la calotte Nord (30% pour la calotte sud). Difficile de connaître la répartition
    exacte de la glace de CO2 selon la lattitude.
    Mais il faut noter que la calotte Nord est beaucoup plus étendue que la calotte Sud, et donc que la hauteur de glace de CO2 saisonnière y est bien moins
    importante, surtout en périphérie..

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 03-01-2012).]



  5. Au sol 2817 (27 Déc. 2011), la production d'énergie était de 290 watt/h..

    Le rover est toujours stationné au même emplacement, au Nord de Cape-York, les panneaux solaires inclinés vers le nord. Le 17 décembre il a été enregistré
    une surconsommation d'énergie de la roue avant droite.. Il semble que cet appel de puissance ait eu comme origine la nature du sol, ou son relief..
    En guise de diagnostic, le 26 décembre le rover a effectué une petite marche arrière de 0m20 sans problème, et tout est désormais redevenu nominal.
    Opportunity maintient 15 degrés d'inclinaison nord..

    Une image de la roue avant droite d'Oppy prise il y a plus de 7 ans, en mai 2004.. Le rover était alors arrivé près du cratère Endurance :

    Affleurement rocheux près de la position actuelle du rover, 24 décembre (mhoward-umsf)


    Le même, anaglyphe (walfy-umsf)


    Une autre image - pano 27 et 28 décembre (jvandriel-umsf):

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 30-12-2011).]



  6. Pour la perte en énergie, les panneaux solaires poussiéreux ne sont pas seuls en cause.. Depuis quelques mois, dans la zone d'Endeavour,
    les fines poussières en suspension se densifient et augmentent l'opacité de l'atmosphère martienne. Ce phénomène est encore plus pénalisant
    lorsque le soleil n'est plus très haut, comme c'est le cas actuellement à l'approche de l'hiver..

    Actuellement, les panneaux solaires du rover ne produisent plus que moins de la moitié des 700 W/h qu'ils peuvent normalement délivrer.
    Au sol 2804 (13 décembre 2011), la production d'énergie était de 302 W/h.

    Nominalement, en été, les panneaux solaires peuvent fournir jusqu’à 1 kW/h..

    En juillet 2007, Spirit et Opportunity avaient subi les grandes tempêtes martiennes, malgré des panneaux solaires copieusement chargés en poussière,
    au point de faire chuter la production électrique en dessous de 150 W/h..

    On a donc encore une bonne marge de sécurité, et le JPL envisage même de continuer lentement l'exploration de la crête, tout en gardant autant
    que possible les panneaux orientés de plus d'une dizaine de degré au Nord (16 degrés actuellement).

    Par ailleurs, on peut toujours espérer qu'un "dust devil" vienne enfin "balayer" les panneaux, comme cela s'est déjà heureusement produit à de multiples
    reprises, pour Oppy comme pour Spirit..

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 23-12-2011).]



  7. Opportunity est actuellement stationné à l'un des deux sites candidats pour l'hiver, à l'extrémité nord de "Cape York". Le rover y est incliné d'environ
    16 degrés vers le nord pour un ensoleillement optimum.


    Opportunity poursuit in-situ l'étude d'un affleurement. Aux Sols 2798 (7 décembre 2011) et 2800 (9 décembre 2011), Oppy a mené une série d'études
    sur la cible de surface appelé "Boesmankop". Ont été utilisé l'Imageur Microscopique (MI) puis, en intégration durant la nuit, le spectromètre
    à rayons X (APXS). Au sol 2801 (10 décembre 2011), l'outil d'abrasion (RAT) a brossé la surface de la cible .

    Total parcouru par le rover au 20 décembre 2011 : 34,36 km).

    Le rover est donc stationnaire depuis près de 15 sols. Il semble qu'il soit prévu de bientôt remonter lentement le long de la crête vers les sud en exploration,
    en conservant ainsi une bonne inclinaison vers le soleil..


    Une image anaglyphe de folie.. On a presque le sentiment de pouvoir saisir le bras du rover (Stu-umsf):


    Les traces du rover sur la surface martienne.. Mais contrairement à celles laissées sur la lune par les hommes et les engins, elles demeureront éphémères :


    Des images qui permettent de percevoir la quantité de poussière qui recouvre les panneaux solaires et l'ensemble du rover (PDP8E-umsf) :


    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 21-12-2011).]



  8. Un peu de poésie pour apaiser Kirth ..

    A l'heure où sur la mer le soir silencieux
    Efface les lointaines voiles,
    Où, lente, se déploie, en marche dans les cieux,
    L'armée immense des étoiles,

    Ne songes-tu jamais que ce clair firmament,
    Comme la mer a ses désastres ?
    Que, vaisseaux envahis par l'ombre, à tout moment
    Naufragent et meurent des astres ?

    (Auguste Dorchain "Les étoiles éteintes" - extrait)



  9. Bienvenue Neuvilla !

    Poste ta question à l'étage en dessous (Astronomie pratique) où y'a vraiment du beau monde pour te répondre, mais attention, y parlent une drôle de langue.. N'hésite pas à demander la traduction

    Ici, on parle de bosons, de big bang, de vie sur Mars.. on fantasme quoi.. Les télescopes on n'y comprend rien...

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 19-12-2011).]



  10. OK Simon, merci pour ces précisions.
    Pour les postes de "guides", tiens moi informé..

    Il y a encore bien du boulot avant l'avènement d'une "nouvelle physique"...

    Extrait bulletin du CERN du 19/12/2011 :

    ATLAS et CMS ont analysé plusieurs voies de désintégration, et les deux expériences décèlent de légers excédents dans leurs données dans deux voies de désintégration distinctes et à la même énergie. Il faudra recueillir davantage de données pour que l’on puisse qualifier ces excédents de découverte, ou pour exclure définitivement l’existence d'un boson de Higgs du Modèle standard ; nous ne pouvons donc espérer d'annonce à ce sujet avant l'été prochain au plus tôt. Ce que l’on peut affirmer néanmoins, c’est que les deux expériences axeront leurs analyses sur cette gamme de masses au cours des prochains mois, et que les conférences d’hiver de 2012 seront le moment phare de l’année pour les physiciens des particules.


    http://cdsweb.cern.ch/journal/CERNBulletin/2011/51/News%20Articles/1407511?ln=fr



  11. Oppy au sol 2805 (15 décembre) toujours juché sur la crête (voir position le pano de fourmi103 ci-dessus) :



    Depuis cette position, il a accès à un affleurement rocheux intéressant :


    Un regard vers le sud :



    Image anaglyphe d'une roche aux reflets étonnants (Stu-umsf):


    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 17-12-2011).]



  12. Merci pour les liens ChiCyg, intéressant cet échange entre deux personnalités aux idées aussi pétillantes et clairement exprimées..
    Pas besoin de Courbet pour me motiver )

    La cosmologie est sans nul doute le domaine où le questionnement scientifique et le questionnement philosophique le plus ancien sont en train de retrouver une unité naturelle. Quoi de plus fondamental en effet que la question de l’origine de l’Univers ?

    Nos représentations de l'Univers restent tributaires de notre expérience du monde et de nos présupposés inconscients ou non. Pouvons nous avoir confiance en une "harmonie préétablie" entre la pensée humaine et la structure du monde, et en conséquence au projet d'une science de l'Univers ?

    Le problème est précisément de savoir si cette voie d'accès correspond à cette définition. A partir de ce qui n'est, au départ, qu'un point de vue humain, le notre, pouvons-nous élargir indéfiniment notre sphère de connaissances, ouvrir une perspective sur la réalité totale, et atteindre un horizon ultime d'objets ou de phénomènes ? Cela suppose d'avoir affaire sous le nom "d'Univers" à un ensemble cohérent et ordonné de réalités d'un genre déterminé ou, au moins, à divers domaines d'investigations hiérarchisés et complémentaires. Dans ce cadre, on peut déjà estimer que nous ne sommes pas au bout de nos peines.

    De plus (comme le souligne E. Klein), si l'univers constitue une structure unifiée et exhaustive, régie par quelques lois d'action, d'où viennent ces lois et qu'est ce qui garantit leur application ?

    Depuis l'antiquité, il existe l’idée platonicienne que la matière et le cosmos trouvent leurs racines dans des principes mathématiques, et cette idée imprègne aussi la physique moderne. Est-ce pertinent ? En France, terre très féconde de matheux, certains maîtres de la discipline en doute, et non des moindres..

    Les scientifiques ont avancé à grands pas dans la compréhension des premiers instants agités de l'Univers. Pourtant, ce champ de recherche n'existait pas il y a encore 30 ans. Au début des années 1970, exceptés les travaux de George Gamov dans les années 1930, la physique des particules et la cosmologie étaient des disciplines indépendantes, et peu de scientifiques imaginaient qu'elles puissent s'interféconder.

    Demeure aujourd'hui une révolution conceptuelle sans précédent avec la question du rapport entre physique quantique et constitution de l'objectivité, rapport qui mérite d'être étudié si l'on veut éclaircir le sens du véritable bouleversement qu'elle introduit. Le monde étrange des particules constitue en effet un défi à la raison tant il est différent du nôtre, alors même qu'il le constitue.

    Pour Aurélien Barrau, la mécanique quantique, suivant certaines interprétations, hétérodoxes mais légitimes, peut également conduire à l’existence d’univers multiples lorsque ses principes fondateurs sont interprétés strictement sans recourir à des postulats supplémentaires !

    Toutefois, et en effet ChiCyg, Etienne Klein a bien raison d'estimer qu'avant de projeter ce type d'hypothèse, il serait bon de connaître les arcanes de ce qui constitue à 97% notre propre univers, à savoir la matière noire et l'énergie sombre.

    Ce n'est pas encore gagné, loin de là..



  13. Salutatoi Huitzy'

    Et oui, dans la génèse de MSL/Curiosity, il y avait bien aussi l'objectif de préparer une mission humaine.. Et mesurer les radiations encaissées pendant le voyage terre-mars, ça n'a encore jamais été fait..


    Ps : Pas d'infos sur la situation du logiciel qui commande le contrôle d'attitude. Pas de nouvelles... bonnes nouvelles, je suppute..

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 14-12-2011).]



  14. La zone juste au-dessus de 114 GeV est la région la plus difficile dans la recherche du boson de Higgs au LHC, il se trouve que d’après les données disponibles c’est aussi la plus plausible. Dans cette région, le mode de désintégration dominant du Higgs du modèle standard produit une paire formée d’un quark b et de son antiquark. Ce mode de désintégration est particulièrement difficile à observer au LHC du fait des bruits de fond des autres réactions du modèle standard qui incluent des quarks b. Dans cette région de masse, le mode qui au LHC présente la meilleure sensibilité est la désintégration du boson de Higgs en deux photons. Elle offre dans les expériences une signature très claire, mais le modèle standard ne lui attribue qu’un très petit rapport d’embranchement (quelques ‰ des désintégrations du boson de Higgs).

    Il faut donc encore se donner du temps, le LHC est encore très "jeune" et améliorable, il a déjà beaucoup produit en 2011, et quantités de données sont encore à exploiter.

    La mission du LHC est bien sûr de découvrir le boson de Higgs, mais son rôle est en réalité bien plus vaste et embrasse l’exploration scientifique du domaine d’énergie du TeV, en particulier l’une des questions ouvertes les plus troublantes de la physique : Pourquoi les masses des bosons W et Z et du quark t sont-elles d’environ 100 fois la masse du proton, tandis que celle du photon est nulle ? Il s’agit de découvrir le mécanisme de brisure de la symétrie électrofaible. La découverte d’un boson de Higgs léger tel que prédit par le modèle standard n’est que l’un des résultats possibles de cette entreprise. Ce que l’on découvrira en fin de compte dépend du moyen adopté par la Nature pour élaborer cette énigme.

    Dans le Modèle standard, le boson de Higgs est nécessaire pour expliquer pourquoi la grande majorité des particules élémentaires ont une masse. Si tout le domaine de masse permis du boson de Higgs venait à être exclu, ce pourrait être une découverte encore plus importante que sa mise en évidence, puisque le Modèle standard serait mis en défaut pour la première fois depuis sa formulation, il y a quarante ans.

    Il serait alors nécessaire de poursuivre les recherches directes des particules de Higgs ou des autres signaux que prévoient des théories autres que le modèle standard. Par exemple, de nombreuses théories incluant la supersymétrie ou des dimensions supplémentaires prédisent l’existence de particules qui ressembleraient au boson de Higgs du modèle standard, mais ne produiraient que moins fréquemment des signaux expérimentalement décelables au LHC. Il faudrait donc étendre la recherche à de plus vastes échantillons de données du LHC dans lesquels ces signaux plus rares pourraient devenir détectables. Par ailleurs, avec l’énergie et la luminosité suffisantes, la diffusion des bosons vecteurs massifs (WW, WZ et ZZ) peut apporter des informations sur ce qui remplace le Higgs du modèle standard pour faire en sorte que la probabilité totale soit conservée . Mais une telle étude demanderait plusieurs années d’exploitation du LHC à son énergie nominale de 14 TeV.

    [Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 13-12-2011).]



  15. Je cite un extrait du communiqué du CERN

    "La principale conclusion est que, si le boson de Higgs du Modèle standard existe, le plus probable est que sa masse est circonscrite par l’expérience ATLAS dans le créneau 116-130 GeV et par l’expérience CMS dans le créneau 115-127 GeV. Les deux collaborations ont trouvé des indices prometteurs dans cette gamme de masses, mais ceux-ci ne sont pas encore assez solides pour qu’il soit possible de parler de découverte."

    "ATLAS et CMS ont analysé plusieurs voies de désintégration, et les deux expériences décèlent de légers excédents dans la région des faibles masses qui n’a pas encore été exclue."


    Et ce commentaire, pour moi le plus significatif :


    "Pris isolément, aucun de ces excédents n’est plus significatif du point de vue statistique que deux jets de dé produisant deux six consécutifs"