Les débuts de la spectrohéliographie.


La découverte classique de Janssen et Lockyer en 1868, qui rend possible l'observationk, de jour et en pleine lumière, des protubérances, qui jusque-là n'étaient observables que durant les éclipses totales de Soleil, a donné un nouvel intérêt aux études solaires.

En 1868, à l'occasion d'une éclipse de soleil, l'équipe de Jules JANSSEN (photo de gauche) et celle de l'astrophysicien Anglais Sir Joseph Norman Lockyer (photo de droite) décèlent dans le spectre de la couronne, des raies inconnues, qu'ils attribuent à un élèment présent seulement dans le Soleil. Pour cette raison on nommera cet élément Hélium.
En 1868, J. Janssen  observe l'éclipse totale du 18 août. Après avoir observé les protubérances au moment de l'éclipse, Janssen tente de les observer à nouveau en dehors de l'éclipse. Il utilisa pour cela un spectroscope centré sur la longueur d'onde de la raie de l'hydrogène H alpha et il déplace la fente de son spectroscope sur le bord de l'image du Soleil donnée par sa lunette. La protubérance est à sa place et il peut à nouveau observer sa belle couleur rose soutenu, la dessiner et suivre ses variations au cours du temps.
Sous le signe du Soleil, toujours, se nouera une autre étape importante de l'évolution de l'Établissement.
L'Observatoire de Meudon, créé en 1875 par Jules Janssen en écho à l'émergence de l'astrophysique, fut d'emblée consacré à l'étude du Soleil. Une des premières découvertes de Janssen, à savoir l'Hélium dans le spectre solaire, ouvre très tôt la voie à toute une série de travaux orchestrés par les plus grands noms de la physique solaire, comme Henri Deslandres, co-inventeur du spectrohéliographe.
J.Janssen
 
Jospeh Norman Lockyer

Cette technique dite de la fente large peut être utilisée par les amateur.
François Costard l'a utilisé pour étudier les spicules à la lunette de l'observatoire de la SAF.
On pourra consulter à ce sujet ses articles parus dans Observations et Travaux ou dans l'Astronomie.


Comprenant toutes les possibilités offertes par ces techniques spectroscopiques George.E.Hale entame des études autour de ces nouvelles techniques
d'observation en 1883.

Six ans plus tard il lui apparaît qu'en formant une image des protubérances sur un plaque sensible dans la longueur d'onde des raies de l'hydrogène (H alpha) ou du calcium (Ca I), il réussirait non seulement à en former une image visuelle mais aussi à les photographier en dehors d'une éclipse.
Pour cela il remplace l'oculaire du spectroscope par une seconde fente au travers de laquelle la lumière rouge de la raie H alpha ou violette du calcium ionisé forme une image sur la plaque photographique.

Lorsque la fente d'entrée du spectroscope balaye lentement l'image du Soleil donnée par l'objectif de sa lunette, une image complète des protubérances est formée sur la plaque photographique que l'on fait défiler à la vitesse convenable derrière la seconde fente du spectroscope.
On élimine l'image brillante du disque du soleil par un écran métallique circulaire.

La seconde étape logique, en 1892, consiste à essayer le même schéma optique pour photographier le disque solaire lui-même en lumière monochromatique, rouge (raie H alpha, 6563.8Å) ou violette( Raie du calcium ionisé Ca II K,3934 Å).

Parallèlement le français Deslandre invente lui aussi le spectrohéliographe et réussit à obtenir une image monochromatique du disque solaire.
George.E.Hale.
 
Henri Deslandre.

L'installation de Hale.


Le mecanisme de balayage.
Support du réseau.
Les miroirs sphériques.

Le spectrohéliographe, c'est ainsi qu'il a baptisé cet instrument, a permis de mettre en évidence dans la lumière du Calcium une structure floconneuse (flocculis) sur la surface du Soleil qui a été activement étudiée par Evershed, Deslandes, St John et d'autres...
Les protubérances se projettent sur le disque solaire comme des filaments sombres.

En 1908 le Soleil est photographié au Mont Wilson avec la raie rouge de l'hydrogène H alpha faisant apparaître des nouvelles structures tourmentées.

Le spectroscope est aussi utilisé pour mettre en évidence, au centre des tâches solaires de puissants champs magnétiques.

Le lecteur intéressé par les travaux de ces pionniers peuvent consulter les publications originales de Deslandres, Evershed, St John... dans Astronomy and Astrophysic, Astronomical Journal, Les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, Monthly Notices of Royal Astronomical Sociéty les Publications des observatoires de Meudon, Yerkes, Mt Wilson...




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