Histoire
de la
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Dès 1943, à linstigation de B. Lyot, avait été entreprise létude technique dun télescope, dont le tube aurait été fermé à lavant par une glace plane, protégée par une coque. On éviterait ainsi les détériorations que les coupoles classiques amènent dans la qualité des images. Lidée principale était déviter, au voisinage de linstrument, le mélange de masse dair ayant des températures différentes, et éviter dans toute la mesure du possible la création découlements turbulents sur le trajet des rayons lumineux.
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Cest ainsi qua été entreprise en 1954 la construction par lAtelier de Bagnères de Bigorre, sous la direction de J. Pageault, dune coupole de 5 mètres de base dans laquelle le cimier de fermeture se prolonge par un tube-enveloppe à lintérieur duquel se place le tube de linstrument. |
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Des rideaux et des joints sont agencés de façon telle que la coupole soit entièrement fermée à partir du droit de lobjectif, qui affleure lextrémité du tube enveloppe, à plusieurs mètres en avant de la masse de la coupole. Cette coupole abrite une monture équatoriale à fourche exécutée par lAtelier de construction de Tarbes.
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Extrêmement rigide, véritable toupie engagée dans un roulement par sa pointe Sud et appuyée le long dun cercle lisse de 240 centimètres de diamètre sur deux galets porteurs et moteurs, elle pouvait recevoir, au début, soit lobjectif de 38 centimètres de lobservatoire de Toulouse pour la cinématographie de la granulation, soit lobjectif de coronographe de 26 centimètres associé à trois spectrographes différents.
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Vues en plan du projet final de la coupole |
Utilisé pour la première
fois lors de léclipse du 15 Février 1961 (98%),
lensemble à fourni dexcellents documents de la surface
solaire. Léchauffement de lair extérieur à travers les parois de la coupole est réduit par un revêtement intérieur isolant, rendu nécessaire par ailleurs pour éviter la condensation de lhumidité sur la paroi froide. Afin de profiter des propriétés orographiques du site et déviter les fluctuations thermiques de lobservatoire, il a été décidé dinstaller la nouvelle coupole sur la crête Est du Pic du Midi. Le principe dobservation est basé dès les débuts sur une sélection à posteriori des meilleures images quand il est possible de recueillir un très grand nombre dimages, comme par exemple en cinématographie de la photosphère. Une sélection en temps réel des meilleures images est mise au point dès 1962 par Jean Rösch et ses collaborateurs. Au tout début, cest avec une caméra Gaumont à manivelle prêtée par un ami de J. Rösch, que les observations ont été réalisées. Cest avec cet instrument que furent découvert lun des phénomènes très important de la surface du Soleil : les granules explosifs. |
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Pour des raisons diverses,
linstrument ne trouve sa vitesse de croisière quà
la venue dAndré Carlier en 1966. Celui-ci réalise
un certain nombre de films de la photosphère avec laide
de F. Chauveau, M. Hugon et J. Rösch. Lobjectif de 38 centimètres
qui avait été conçu pour des applications stellaires
avait un champ trop faible pour létude du Soleil. A partir
de 1972, Jean Rösch trouve les financements pour faire fabriquer
un excellent objectif de 50 centimètres taillé par Jean
Texereau qui a mis tout son savoir dans la réalisation du Flint
et du Crown. Avec ce nouvel objectif et la conception de la coupole,
de nombreuses études de la photosphère solaire ont été
possibles. |
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Dans les années soixante-dix, R. Muller utilise pour la première fois le filtre étroit dans la bande-G (4305Å) que lon trouve aujourdhui dans de nombreux observatoires pour étudier les contreparties optiques des tubes de flux magnétiques. Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, les recherches de R. Muller et Th. Roudier portent sur les effets de linteraction entre le champ magnétique et la convection à la surface du Soleil. Une variation de la taille des granules au cours du cycle dactivité est mise en évidence. |
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La mise en service
en 1980 dun spectrographe par Z. Mouradian et dun DPSM (Double
Passage Soustractif Multicanal) par P. Mein, J. M. Malherbe, Ch. Coutard,
R. Hellier et F. Colson de lobservatoire de Meudon permettent de
mesurer les vitesses Doppler dans latmosphère solaire (Photosphère
et Chromosphère). |
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A partir de 1981, Jean Rösch développe lHéliomètre pour la détermination de laplatissement du Soleil. Cette instrumentation donnera ses premières mesures en septembre 1984. Complètement rénové
en 1996, notamment en ce qui concerne l'informatique et l'électronique
(adjonction d'un ''image slicer'' permettant de faire des mesures de
diamètre solaire dans toutes les positions angulaires), l'héliomètre
permet maintenant de mesurer la forme du Soleil, c'est-à-dire
l'hélioïde, terme forgé par Jean Rösch lui-même,
par analogie au géoïde (terrestre). |
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Dans les années quatre-vingt-dix, cest la fin de lutilisation des caméras à films et ladaptation des instrumentations en imagerie et spectroscopie aux caméras CCD. |
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Aujourdhui (2000-2004)
laccent a été mis sur les mesures polarimètriques
par la fabrication de nouveaux polarimètres par Jean- Marie Malherbe.
Une nouvelle instrumentation dimagerie, la caméra grand champ CALAS est développée sous limpulsion de N. Meunier, M. Rieutord, S. Rondi et R. Tkaczuk pour létude de la supergranulation solaire. |
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Notons encore qu'entre 1966 et 1972, un petit coronographe de 15 cm d'ouverture, muni d'un spectrographe mis au point par M. Hugon, était installé à demeure dans le tube de la lunette. L'objectif était escamoté en tant que de besoin par un ingénieux système à bascule. C'est avec cet instrument, et profitant de la qualité du site que J.P. Rozelot a pu observer et mesurer l'ensemble des raies coronales du fer ionisé (Fe X à Fe XVII) accessibles du sol.
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Jean Rösch avait proposé en 1962 que cette coupole porte le nom de Bernard Lyot, en mémoire de sa contribution si féconde à lamélioration des conditions dobtention dimages dexcellente qualité. Compte tenu de sa forme le nom de coupole Tourelle a été donné par un visiteur américain et lhabitude a été prise de la nommer ainsi. Afin de rendre hommage à son concepteur, nous avons proposé à nos instances fin-2004 que cette coupole porte le nom de Lunette Jean Rösch (LJR).
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Pour plus de détails,
nous vous renvoyons au livre dE. Davoust
sur lObservatoire du Pic du Midi (CNRS éditions, 2000, ISBN:
2-271-05723-X)