Dans les jours qui ont précédé le week-end de l’Ascension 2024, le Soleil a développé une activité exceptionnelle de sa photosphère (très nombreuses taches solaires, dont certaines étaient très grandes) et de sa chromosphère (protubérances très nombreuses, dont certaines étaient gigantesques).

Dès le 9 mai, Stéphane a pu photographier, en lumière H-alpha, la chromosphère extraordinairement active et les protubérances impressionnantes de notre étoile, au moyen de sa petite lunette solaire Coronado PST. Dans la partie inférieure droite, le Soleil montre aussi des zones faculaires (très claires) exceptionnellement grandes ainsi qu’un ensemble massif de protubérances.


  


Deux jours plus tard, le 11 mai 2024, notre astrophotographe solaire Gilbert Sigoillot, depuis son domicile situé à Saint-Michel-l’Observatoire, a photographié, en lumière blanche avec sa lunette de 150 mm et un hélioscope, la photosphère solaire encore très active autour du groupe de taches AR 3664. La surimpression, en bas à droite, d’une image de notre planète Terre — à la même échelle — nous aide à apprécier les dimensions « monstrueuses » de ce groupe de taches solaires.



En début de nuit suivante, celle du 11 au 12 mai,
Alexandre a pu photographier une aurore boréale au-dessus de Sisteron, depuis son lieu de bivouac sur la Montagne de Lure. Moins spectaculaire et moins intense que l’aurore boréale de la nuit précédente observée en de nombreux endroits de l’Hexagone, celle-ci a quand même offert de superbes couleurs juste au-dessus de l’horizon nord. Alexandre a utilisé, pour cette photo prise vers 23 heures, un appareil numérique plein format Canon EOS 6D Mark II (défiltré) et un zoom grand-angle réglé sur une focale de 16 mm, avec un temps de pose de 13 secondes à la sensibilité de 8000 ISO.



Cette image est accessible en plus haute définition, en cliquant sur l’image elle-même.



 

  SOLEIL HYPERACTIF



La soirée publique à Lure du samedi 18 mai 2024 a été consacrée à l’observation de la Lune, trois jours après son premier quartier. Cette soirée a rassemblé 10 personnes dans la coupole de notre Observatoire Marc Bianchi, dans des conditions météo plutôt favorables malgré quelques passages de nuages et une masse d’air moyennement calme. De multiples régions intéressantes ont été observées à divers grossissements, notamment celles du cratère Copernic, celle du golfe des Iris, celle des montagnes Apennins et celle, au sud, de la grande plaine murée Clavius et du cratère Tycho.

En fin de séance d’observation visuelle, l’animateur, Stéphane, a proposé de revoir les régions précédemment observées en utilisant une caméra vidéo en lieu et place d’un oculaire. Les participants ont été d'accord et ont bien apprécié cette expérience. En outre, une telle balade à l’écran rend plus faciles les commentaires sur ce que l'on voit et permet de commenter les images tous ensemble.

À l’issue de deux courtes séquences d’enregistrement d’images (60 secondes) sur deux grandes zones lunaires, l’une septentrionale (région du cratère Copernic) et l’autre méridionale (région du cratère Tycho), un traitement d’images rapide et simplifié a permis d’initier les participants aux principes essentiels de la photographie lunaire à partir d’une séquence vidéo.

Les deux images issues de ces séquences vidéo sont présentées ci-dessous, à l’issue d’un traitement cette fois un peu plus sophistiqué.






 

  SOIRÉE PUBLIQUE DU 18 MAI 2024



NGC 3893 est une galaxie spirale splendide, quoique rarement imagée, située dans la Grande Ourse à 56 millions d'années-lumière. On notera le bras très diaphane, s'étendant vers sa voisine NGC 3896.

L'image a été prise par Philippe à la Montagne de Lure, à ce moment-là très enneigée, dans la nuit du 6 au 7 mars 2024 avec un vent de nord assez marqué en début de nuit (FWHM moyenne égale à 1,7''). Philippe a utilisé sa caméra ZWO ASI 2600 MM et le télescope C14 de la coupole équipé pour la circonstance, une fois n’est pas coutume, de son réducteur de focale… ce qui a entraîné des aberrations optiques initialement assez marquées, notamment d’un côté de l’image. Heureusement, une méthode de traitement d’images « novatrice » a permis de sauver l’essentiel, moyennant un léger recadrage. Les temps de pose ont été 153 minutes en luminance et 160 minutes en chrominance.



Cette image est accessible en plus haute définition sur le site Internet personnel de Philippe.

 

  NGC 3893



LBN 627 est un grand nuage de poussière situé dans la constellation de la Girafe, un pâle fantôme d’IFN (Integrated Flux Nebula) éclairé par les étoiles environnantes.

Cette image a été prise dans la nuit du 13 au 14 avril 2024 par Antoine, depuis la terrasse de son domicile à Puyricard (Bouches-du-Rhône). Elle résulte de l’addition de 35 poses de 3 minutes en luminance, 21 poses de 3 minutes en rouge, 16 poses de 3 minutes en vert et 15 poses de 3 minutes en bleu. Antoine a fait appel à sa lunette Astro-Physics 130 GTX, équipée de son aplanisseur de champ et sa caméra CMOS QHY600 avec roue à filtres et diviseur optique QHY, le tout installé sur sa monture Astro-Physics Mach1 GTO.

Un tel objet mériterait un temps de pose beaucoup plus long, sous un ciel moins affecté par la pollution lumineuse. Outre la brillante étoile SAO 1701, de magnitude 5,5 vers le haut à droite de l’image, on discerne, à travers le nuage de poussière, les petites galaxies PGC 139469 de magnitude 17,2 et PGC 3085958 de magnitude 16,9.



Cette image est accessible en plus haute définition, en cliquant sur l’image elle-même.


 

  LBN 627



NGC 5364 est une galaxie spirale à faible brillance de surface, située dans la constellation de la Vierge à une distance de notre Système solaire estimée à environ 60 millions d'années-lumière.

Dans la nuit du 11 au 12 avril 2024, Stéphane a photographié cette belle galaxie à la Montagne de Lure, depuis la coupole de l'Observatoire Marc Bianchi, avec sa caméra CMOS monochrome ZWO ASI 2600, refroidie à -15 °C et équipée de son diviseur optique et de sa roue à filtres, le tout installé au foyer du télescope C14 à f/11 (focale d’environ 3,9 mètres).

Les conditions météorologiques et aérologiques étaient assez médiocres, en raison d’un fond de ciel blanchâtre  et brumeux à basse hauteur, particulièrement défavorable pour cet objet situé assez bas au-dessus de l’horizon dans notre Hexagone (déclinaison de seulement +5 degrés). Par ailleurs, la turbulence était assez moyenne, caractérisée par une largeur moyenne à mi-hauteur des étoiles faibles (FHWM) atteignant presque 1,8" et un autoguidage un peu agité.

Stéphane a pu poser 5 heures au total : 52 x 3 minutes (2 heures 36 minutes) en luminance et 8 x 6 minutes en rouge, en vert et en bleu (soit 2 heures 24 minutes en chrominance). Le nord se trouve vers le haut. Malgré la transparence médiocre, l’image montre de nombreux et intéressants détails, notamment la lointaine galaxie NGC 5360 en arrière-plan dans la partie inférieure droite de l’image.




Cette image est accessible en plus haute définition, en cliquant sur l’image elle-même.


 

  NGC 5364



Le sextuor de Seyfert, dans la constellation du Serpent, est un objet mythique que
Philippe a longtemps désiré photographier. La galaxie principale, NGC 6027, a été découverte par Édouard Stephan (aussi découvreur du quintette éponyme) en 1882, les autres membres du groupe l'ont été par Carl Seyfert en 1951. En réalité, ce sextuor ne compte que quatre membres, à 190 millions d'années-lumière : NGC 6027, NGC 6027a, NGC 6027b, NGC 6027c. En revanche, NGC 6027e est la queue de marée issue de l'interaction gravitationnelle entre NGC 6027 et NGC 6027b. Quant à NGC 6027d, c'est une très belle galaxie spirale située largement en arrière-plan, à 870 millions d'années-lumière.

Pour cet objet riche en détails, mais peu lumineux (magnitude 14 pour la galaxie la plus brillante) et très petit (2 minutes d'arc, soit 100000 années-lumière à la distance de NGC 6027), il fallait au moins le télescope C14 à pleine focale et surtout une stabilité exceptionnelle. Ce fut le cas dans la nuit du 9 au 10 mai 2024 à Lure, malgré une transparence moyenne, avec une FWHM résultante de 1,0" pour 108 minutes de pose en luminance, dont une demi-heure entre 0,8" et 0,9". La couleur a été réalisée en 120 minutes de pose au total. Une image annotée, disponible ici, permet d'identifier les composantes du sextuor. Le fond de ciel est tapissé de galaxies tenues, dont un bel amas en haut à gauche.



Cette image est accessible en plus haute définition sur le site Internet personnel de Philippe.

 

  SEXTUOR DE SEYFERT



Découverte par l'astronome Charles Messier en 1773, Messier 51 (ou M51) est une galaxie spirale relativement proche de notre Système solaire (environ 30 millions d'années-lumière) située dans la constellation des Chiens de chasse. Dans le catalogue NGC, elle porte le numéro 5194. Avec sa voisine NGC 5195, elle forme un couple de deux galaxies en interaction gravitationnelle qui figure, à ce titre, dans l'atlas des galaxies particulières de Halton Arp sous le numéro 85.

Sur deux nuits non consécutives, celle du 3 au 4 juin 2024 puis celle du 11 au 12 juin 2024, Antoine a photographié cet ensemble de galaxies emblématiques du ciel profond boréal du printemps, depuis le jardin de son domicile à Puyricard (Bouches-du-Rhône).

Il a utilisé son télescope Celestron C11 Edge HD, à pleine focale (f/10, soit 2,8 mètres de focale) et sa caméra monochrome plein format QHY600 dotée d’une roue à filtres colorés, le tout étant installé sur sa monture Astro-Physics Mach1 GTO. L’autoguidage a été assuré par un diviseur optique et une seconde caméra CMOS de type QHY5III485C. Antoine a posé quasiment 2 heures (39 x 3 minutes) en luminance et pas moins de 5 heures (35 x 3 minutes en rouge, 35 x 3 minutes en vert, 32 x 3 minutes en bleu), soit au total un peu plus de 7 heures. La caméra CMOS principale était refroidie à -10 °C.



Cette image est accessible en plein format et en plus haute définition, en cliquant sur l’image ci-dessus.


 

  M51



Abell 71 est une nébuleuse située dans la constellation du Cygne. Elle est tout aussi bien désignée Sharpless 116 ou PK85+4.1. Selon les sources, c'est une nébuleuse planétaire ou simplement une région dense de la région HII Sharpless 115 dont les voiles baignent l'image.

L'image a été prise par Philippe à la Montagne de Lure, à proximité immédiate de l'Observatoire Bianchi, dans la nuit du 7 au 8 juillet 2024. Philippe a utilisé son télescope Schmidt-Cassegrain C9.25 Edge HD et sa caméra CMOS au format APS-C ZWO 2600 MM, équipée de filtres ZWO et d'un diviseur optique pour l'autoguidage. Il a posé 75 minutes en H-alpha, 85 minutes en luminance et 75 minutes en chrominance.



Cette image est accessible en plus haute définition sur le site Internet personnel de Philippe.


 

  ABELL 71


La SAML a participé, comme chaque été, à la FOIRE À L’HERBORISTERIE de Saint-Étienne-les-Orgues, dans le centre du village, qui a eu lieu dimanche 14 juillet 2024.

Sur son stand installé place des Ormeaux, la SAML a accueilli de nombreux visiteurs, durant toute la journée, et leur a présenté l’ensemble de ses activités.

Une observation publique et gratuite de notre étoile a été proposée aux visiteurs, par l’intermédiaire de deux instruments : une lunette astronomique dotée d’un filtre en Mylar, pour l’observation de la photosphère, et une lunette solaire permettant d’admirer la chromosphère (basse atmosphère).

Le Soleil étant assez actif en ce début d’été 2024, il a été possible de montrer au public de nombreuses taches solaires aussi bien que des facules (zones plus claires et plus chaudes) et des éruptions solaires (protubérances).

Cette belle et chaude journée a aussi permis d’enregistrer une adhésion 2024 supplémentaire à la SAML.



 

  FOIRE À L’HERBORISTERIE