Astrophotographie

des nébuleuses gazeuses et obscures

 



Les astronomes sont d’une inventivité sans limites, surtout lorsqu’il s’agit d’imaginer des paréidolies c’est-à-dire de trouver des formes familières dans des objets célestes du ciel profond tels que des nébuleuses.

Dans le cas de la nébuleuse Sh2-129, certains voient la forme d’une chauve-souris. Située dans la riche constellation de Céphée, à quelque 1300 années-lumière de notre Système solaire, cette nébuleuse en émission, de type région HII, rayonne essentiellement dans le rouge profond (plus exactement dans le proche infrarouge).

Au centre de celle-ci, on découvre une autre nébuleuse, Ou4, en fait située en arrière-plan à une distance de 2300 années-lumière et qui, elle, rayonne au contraire dans les longueurs d’onde correspondant à la couleur turquoise caractéristique de l’oxygène ionisé : le nom de « nébuleuse du calamar géant » lui est généralement attribué.

Enfin, sur la droite de cette image en grand champ (4,8° x 3,0°), qui est une large mosaïque en 3 tesselles verticales, on découvre un nuage de poussières répertorié sous le nom de Barnard 150, parfois appelé « nébuleuse de l’hippocampe ».

Pour réaliser cette somptueuse mosaïque, Marc Khatchadourian a utilisé sa lunette TS 121 SDQ (de 121 mm de diamètre, ouverte à f/5,6), installée sur monture ZWO AM5, et sa caméra CMOS couleurs ZWO ASI 6200 dotée, pour une partie des poses, d’un filtre interférentiel bibande NBZ. Au total, pas moins de 11 heures de pose ont été nécessaires, réparties sur 3 nuits passées en 3 endroits distincts situés dans 3 départements différents : d’abord à Valdrôme (Drôme), puis à Saint-Martin d’Uriage (Isère) et enfin à Aspres-sur-Buëch (Hautes-Alpes).




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  CHAUVE-SOURIS, CALAMAR ET HIPPOCAMPE


Découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1786, la nébuleuse IC 2118, également répertoriée NGC 1909, est une nébuleuse située dans la constellation de l'Éridan, non loin de la très brillante étoile supergéante bleutée Rigel (Beta Orionis). Bien visible durant les nuits d’automne, c’est une nébuleuse par réflexion, assez faible et étendue (environ 3° sur 1°). Elle est appelée « nébuleuse de la Tête de la Sorcière », en raison de sa forme... à condition de la regarder en plaçant le nord vers le bas.

Marc Khatchadourian l’a photographiée depuis Aspres-sur-Buëch, dans la nuit du 12 au 13 octobre 2023... moins de 3 semaines avant Halloween.


Marc a utilisé sa lunette TS 121 SDQ à f/5,6 (680 mm de focale), installée sur sa monture ZWO AM5, et sa caméra couleurs ZWO ASI 6200 MC. Il a posé 36 fois 5 minutes, soit 3 heures au total.

Le nord se trouve ici vers le bas, afin de bien faire apparaître le très vilain nez de la sorcière et son terrible profil grimaçant et sardonique.

L’étoile bleutée proche du bord gauche de l’image est l’étoile Psi Eridani, de magnitude 5, tandis que l’étoile bleutée proche du coin supérieur droit de l’image est l’étoile Lambda Eridani, de magnitude 4. Près du bord supérieur gauche de l’image, entre Psi Eridani et le coin supérieur gauche de l’image, la lointaine galaxie spirale vue par la tranche est NGC 1752, de magnitude 13, située à une distance estimée à environ 170 millions d’années-lumière de notre Système solaire. Plusieurs autres galaxies très lointaines sont visibles en arrière-plan.




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  SORCIÈRE D’HALLOWEEN