Marc Bianchi avait imaginé un observatoire sur la Montagne de Lure, observatoire pour lequel furent trouvées une coupole et une table équatoriale, toutes deux offertes à la SAML par le laboratoire d'astronomie spatiale de Marseille (LAS) lorsque le CNRS cessa d'utiliser l'observatoire de La Foux-d'Allos où elles étaient alors installées.

Au décès de Marc Bianchi en août 1995, le projet de construction de l'observatoire tomba en sommeil durant deux ans. La coupole, quoique solidement arrimée au sol, se dégradait rapidement. Le reste du matériel, dont la table équatoriale en pièces détachées, traînait dans un local de la mairie. Henri Dekker décida alors, en accord avec Michel Bourreli et fort du soutien de la municipalité de St-Étienne-les-Orgues, de reprendre le projet à son point de départ.

Un avant-projet fut présenté lors de l’assemblée générale annuelle et un groupe de travail fut constitué autour d'Henri Dekker et son épouse Chris (qui résidaient alors à Saint-Étienne-les-Orgues), d’Alain Quéméneur, Michel Bogaerts, Omer Mercier, Patrick Lagrange et Jean Vinçon. Les opérations se déroulèrent en trois étapes : étude et constitution des dossiers, restauration de la mécanique et de l'électronique, construction de l'observatoire à proprement parler et aménagement intérieur.

Au démarrage, le groupe de travail se réunissait une fois par semaine chez Henri et Christine assurait la fonction de secrétaire. En moins d'un an, le permis de construire fut octroyé et, grâce à un dossier bien étayé par Alain et Jean puis suivi à la trace par Christine, des subventions furent obtenues de la Commune de Saint-Étienne-les-Orgues, du Département, de la Région ainsi que de l'Europe.

Parallèlement à ce travail administratif, les multiples constituants de la table équatoriale furent rassemblés chez Henri.



Le chemin de roulement de la coupole fut très endommagé lorsqu’il tomba de l'hélicoptère chargé de son transport. La reconstruction de la table équatoriale nécessita l'installation dans le garage d’Henri d'un pont équipé d'un palan ainsi que la fabrication d'un chariot pouvant supporter une masse d’une tonne.



Pour faire fonctionner tout cela, il fallait disposer du schéma de l'ensemble. C'est André Lécuyer qui le reconstitua entièrement en décortiquant la partie électronique qu'il avait amenée chez lui à Chambéry.



Un beau jour enfin, grâce à l'aide de Patrick Lagrange et de ses vastes connaissances en "astroélectromécanique", la table se remit à fonctionner. Il ne restait plus qu'à donner un bon coup de peintures jaune et bleue, les couleurs de la SAML, avant son acheminement vers le futur observatoire.





La réfection du chemin de roulement fut plus problématique. Le rail, tombé d’une hauteur de plusieurs centaines de mètres de l'hélicoptère, ne fut même pas retrouvé... il se trouve encore actuellement quelque part dans les montagnes de La Foux-d'Allos. Un nouveau rail fut fabriqué par une forge des chantiers navals de Martigues, lesquels redressèrent par ailleurs le chemin de roulement. Certains galets avaient été brisés en petits morceaux et il fallu les refabriquer partiellement. Les élèves du lycée technique de Chambéry, par l'intermédiaire d’André Lecuyer, réalisèrent ce travail qui constitua pour eux un exercice de fabrication mécanique.

 

Construction

de l’Observatoire Marc Bianchi