Week-end du 14 et 15 janvier 2012

à l’Observatoire Marc Bianchi 

 


Le week-end du 14 et 15 janvier 2012 a été marqué par un très beau temps à la Montagne de Lure. Si la «Fête de la raquette à Neige» et ses tipis n’ont pas eu le succès escompté, ce n’est vraiment pas faute à l’équipe municipale et à tous les partenaires de cette opération de s’être pleinement investis dans cette sympathique rencontre... la cause est certainement à rechercher du côté de l’absence de neige, même si le temps clément permettait, samedi comme dimanche, de très belles randonnées pédestres.


 



Samedi soir, le temps calme - enfin sans vent - et la nuit bien étoilée ont permis la tenue de la soirée prévue à l’Observatoire Marc Bianchi. À proximité immédiate de l’observatoire, Alain a mis en œuvre son télescope dobson de 350 mm et Philippe son télescope Schmidt-Cassegrain habituel pour une nuit d’astrophoto ciblée sur l’amas de galaxies de Persée (voir plus loin), tandis que Stéphane s’installait dans la coupole et que Jean-David étrennait son tout nouveau et magnifique télescope dobson SkyVision de 500 mm de diamètre ouvert à f/4 (et bénéficiant d’un confortable système de pointage électronique de type «GOTO»).





Vers 19 heures, alors que le vent était tombé mais que l’atmosphère restait encore assez turbulente et les images plutôt «pâteuses» et agitées, Stéphane a pu photographier la planète géante Jupiter accompagnée de trois de ses quatre satellites galiléens, à  savoir - de gauche à droite - Europe, Ganymède et Io (Callisto était, à ce moment,  hors champ).





Plus tard dans la nuit, après de nombreux et minutieux réglages, Philippe s’est attaqué à la photographie de l'amas galactique de Persée (Abell 426), situé à 250 millions d'années lumière. Cet amas est dominé par NGC 1275, au centre de l'image ci-dessous où de nombreux détails sont visibles. NGC 1275 est une galaxie elliptique géante à noyau actif (galaxie de Seyfert) et aussi une puissante radiogalaxie (Perseus A).

Le télescope C8 de Philippe était muni de son réducteur de focale (focale mesurée de 1577 mm, soit f/7,8). La caméra CCD ST10-XME de Philippe était refroidie à -40°C, les temps de pose ont été de 25 x 5 minutes en luminance, 7 x 5 minutes, 11 x 5 minutes et 14 x 5 minutes respectivement en rouge, vert, bleu. La nuit était froide et calme, à peine perturbée par un givre fort qui a nécessité un usage intensif et assez épique de sèche-cheveux pour dégivrer périodiquement le matériel de prise de vue.




L’image est accessible en plus haute définition en cliquant sur l’image elle-même.


Une cinquantaine d'autres galaxies sont visibles dans le champ de NGC 1275 et sont plus facilement identifiables sur l'image ci-dessous en vidéo inverse, dont la belle et fine spirale NGC 1268. Des détails sont visibles dans plusieurs galaxies référencées seulement au catalogue PGC.





En fin de nuit, vers 4 heures du matin, alors qu’Alain et Jean-David avaient depuis longtemps terminé leurs observations et que Philippe dégivrait à nouveau son matériel d’astrophotographie et le séchait avant de le ranger, Stéphane a pu bénéficier d’un air assez calme et relativement transparent pour photographier la planète Mars. De retour dans notre ciel en seconde partie de nuit, la «planète rouge» était encore très éloignée et donc petite (diamètre apparent de seulement 10 secondes d’arc mi-janvier, mais en augmentation pour atteindre 14 secondes d’arc au début du mois de mars).




Outre l’imposante calotte polaire boréale, on distingue sur la photo ci-dessus plusieurs «continents» martiens : Mare Acidalium (la large zone sombre rectangulaire en haut à gauche, c’est-à-dire au nord-ouest), la région équatoriale très claire de Chryse à l’extrême ouest de la partie visible de la planète, Mare Erythraeum (au sud-ouest) et Sinus Meridiani (au sud-est). À deux mois de l’opposition, l’éclairage par le Soleil, vu de la Terre, est encore très «latéral» et confère à la planète cette forme apparente caractéristique «non sphérique».


Stéphane a terminé sa nuit d’astrophotographie par une série d’images de la Lune, un peu plus d’une journée avant son Premier Quartier. La photo ci-dessous nous montre une large zone septentrionale allant de la Mer du Froid à l’extrémité nord des monts Apennins en passant par le grand cratère Platon, la Vallée des Alpes, les cratères Cassini et Archimède, les monts Pico, Piton et Spitzberg, la Mer des Pluies. L’image résulte d’une mosaïque de 6 photos, chacune constituée de plusieurs centaines de clichés bruts composités.




La seconde image de la Lune, ci-dessous, correspond à une mosaïque de 4 photos et à une zone plus centrale à peu près centrée sur le cratère Réaumur. Elle montre notamment les grands cratères Ptolémée, Hipparque et Albategnius, le Golfe Torride, le Golfe Central et la Mer des Vapeurs. Dans le haut de l’image, presqu’au centre, on distingue bien la grande faille Hyginus (orientée ouest-est) et la rainure Triesnecker (orientée nord-sud).