Conjonction Mars-Mercure

Le 10 août 2000, Mars et Mercure ne sont séparés que de 6'.
Cette conjonction est intéressante à plus d’un titre.
Avec une séparation de l’ordre de 6’ d’angle, elle est suffisamment serrée pour permettre de voir les deux planètes dans l’oculaire avec un grossissement moyen.
Le maximum a lieu vers 14h local, donc en plein jour.
Les deux planètes n’étant qu’à 12° du soleil, on est à la limite des possibilités d’un 200mm pour l’observation de Mars, de magnitude 1,7.
L’observation débute à 10h, depuis mon balcon à Saint-Martin de Crau. Il fait un soleil radieux et le ciel est très pur. Tout se présente sous les meilleurs auspices.
L’oculaire Efle grand champ de 20 mm me donne un grossissement de 100 fois
Tout commence par une observation du soleil pour un réglage sommaire des cercles d’AD et pour faire la mise au point. La recherche est manuelle.
Trouver Mercure ne pose pas trop de problème, sa magnitude étant de –1,3.
A partir de là, fignolage du calage des cercles et de la mise au point, très importante pour l’observation en plein jour.
Une carte de champ donne la position de Mars par rapport à Mercure, mais Mars n'est pas visible à l’oculaire. L’utilisation de différents filtres n’y fait rien. Le doute s’installe. Pour vérifier le matériel, je pointe Arcturus, idéalement placé. J’en profite pour contrôler le bon fonctionnement de ma WebCam.
L’observation d’une étoile permet un réglage parfait de la mise au point.

arct20000810.jpg (15102 octets) Arcturus, magnitude - 0,05
Vesta Pro au foyer du C8, sans traitement.
Un diamant pose sur le bleu du ciel.
merc20000810.jpg (17539 octets) Mercure, magnitude -1,3   phase 0,86
Vesta Pro au foyer du C8, sans traitement.
Mars n'est pas visible.

De retour sur Mercure, Mars n’est toujours pas visible. Il est près de 14h et le tube du télescope est chaud, la turbulence risque de devenir gênante. La conjonction doit être à son minimum.
C’est alors qu’à l’emplacement prévu apparaît un tout petit disque rose pâle, pendant deux ou trois secondes, avant de disparaître. Le même phénomène se reproduit plusieurs fois, sans doute au rythme de la turbulence. Mercure et Mars dans l’oculaire sur un fond de ciel parfaitement bleu offrent un spectacle évanescent mais extraordinaire. Toutes les tentatives de photos avec ma WebCam se soldent par des échecs, Mercure restant seul sur l’écran.
N’ayant trouvé aucun rapport positif d’observation sur Internet, je me demande si je n’ai pas été victime d’autosuggestion. J’ai donc demandé à mon complice Christophe Ordénovic de venir à la maison.
Dans un premier temps, il ne voit rien. Puis il finit par voir Mars, très faible, à la limite des possibilités de l’instrument. Il est évident qu’il aurait été impossible de voir Mars sans la proximité de Mercure. Plus tard le ciel devient laiteux, interdisant toute observation de jour.
Mais quelle journée !

 

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Dernière mise à jour : 20/09/00