Titan a été découvert en 1655 par l'astronome et opticien néerlandais Christiaan Huygens, brillant physicien qui a laissé son nom à un type d'oculaire. De magnitude 8,3, Titan est visible dans les plus modestes instruments d'astronomie comme une étoile jaunâtre brillante près de Saturne.
Toutefois,
Galilée
ne le découvrit pas lorsque, en 1610, il observa cette
planète: la qualité de l'objectif de sa lunette,
grossissant 30 fois à peine, était si médiocre
qu'il ne pu même pas obtenir une image claire des anneaux
de Saturne, dont il prit l'image déformée pour celle
de deux satellites (dessin ci contre:
Saturne par Galilée).
Ce fut donc 45 ans plus tard que Huygens
découvrit
non seulement Titan, mais aussi les anneaux: " la planète
est entourée d'un anneau mince et plat, ne touchant nulle
part la planète, et incliné par rapport à
l'écliptique ". Il publia ses découvertes,
dont la première détermination de la période
de révolution de Titan, dans un ouvrage paru en 1659,
systema Saturnum.
Par
la suite, les
astronomes
eurent surtout à coeur l'étude du remarquable et
énigmatique systéme des anneaux (ci contre: premier dessin
représentant les anneaux) et les satellites passèrent au second plan:
périodiquement, lorsque
les anneaux devenaient peu visible, de nouveaux satellites de
Saturne étaient découverts. Il en fut ainsi pour
Japet et Rhea mais aussi pour la plupart des nombreux satellites
du "seigneur des anneaux" (cf tableau).
C'est W. Herschel qui donna leur nom définitif aux 7 satellites de Saturne connus à son époque, et Titan fut ainsi baptisé parce qu'il était le plus brillant des "enfants de Saturne".
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Giovanni Cassini |
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Giovanni Cassini |
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William Herschel |
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William et Geoges Bond, William Lassell |
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William Pickering |
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Audouin Dollfus |
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S. Larson, J. Fountain et R. Walker J. Lecacheux et P. Laques B. Smith, S. Larson, J. Fountain, H. Reitsema K. Seidelmann, D. Pascu, W. Baum, D. Currie R. Terrile S.A. Collins |
|
M. Showalter |
|
11 nouveaux Satellites ont été détectés, principalement par l'équipe de B. Gladman. Il s'agit de cailloux de quelques km de diamètre. |
2004 | La sonde Cassini
découvre 2 nouveaux petits satellites |
Une
représentation à l'échelle des enfants de Saturne!
De gauche à droite: Pan, Atlas, Prométhée et
Pandore, Janus et Epiméthée, Mimas, Encélade,
Telesto, Calypso et Tethys, Dioné (Helène est invisible
à l'échelle), Rhea, Titan himself puis Hypérion,
Japet et Phoebe. Infographie JPL |
L'astronome Catalan JC Solà a été le premier à suspecter l'existence d'une asmosphère épaisse sur Titan (Solà, 1905) en se basant sur les différences d'intensité lumineuse entre le centre brillant et les bords plus sombre du satellite. Il fit l'hypothèse que la lumière réfléchie au bord du satellite était affaiblie par une épaisseur d'atmosphère supérieure à celle franchie par la lumière renvoyée par le centre du disque.
C'est
à la
suite de
cette observation que Sir James Jeans montrera que, la gravité
de Titan étant insuffisante pour retenir une épaisse
atmosphère, la présence de cette dernière
devait impliquer une très faible agitation thermique, donc
une basse température (ainsi que, comme nous le verrons,
une dynamique de renouvellement des gaz). Sir Jeans donna ainsi
une limite à la température de l'atmosphère
Titanienne, qu'il calcula comprise entre - 213 et - 173 °C.
Il montra également que, dans cette plage de température,
les éléments de poids atomique inférieur à
16 ne pouvait perdurer dans l'atmosphère de Titan, car
sa gravité n'empêchait pas leur évasion dans
l'espace.
La première preuve indiscutable de l'existence d'une atmosphère sur Titan fut l'obtention de la signature spectrale du méthane en 1944 par Gerard Kuiper. Jusqu'aux missions voyager, les connaissances ne progressèrent quasiment pas, de nombreuses interrogations se faisant jour sur la densité, la température et la composition précise de ce manteau gazeux aussi froid que singulier.
La première sonde spatiale a atteindre Titan a été Pioneer 11 le 3 septembre 1979. Une des premières photos prises, malgré sa qualité médiocre, permit de constater que la luminosité du satellite n'était pas égale: un des hémisphère semblait plus brillant que l'autre (Photo de Titan le 3/09/1979, à 3,6 millions de km. JPL - NASA)
A la fin des années 70 (Voyager 1 atteint le systéme saturnien en novembre 80), plusieurs modèles se proposaient de décrire l'atmosphère Titanienne:
Les instruments des sondes voyager (et en particulier les spectromètres IR) allaient infirmer, dans le détail, chacun des modèles présentés, mais c'est celui de Hunten qui, de loin, s'approchait le plus de la vérité.
L'apport décisif des missions voyager, et après.
Bien
que l'aspect de
Titan
dans le visible soit décevant (une boule orangée),
les spectromètres IR et UV de la sonde permirent d'analyser
la composition de la haute atmosphère: entre 82 et 94 %
d'azote, puis environ 8% de méthane ainsi que de de l'argon
(Khare
& al., 2001).
Le 3 Juillet 1989, Titan a
occulté l'étoile 28 Sgr, ce qui a permis d'obtenir de
nouvelles données sur son atmosphère et de confirmer
l'existence de changements saisonniers de son aspect et, peut
être, de sa composition (on peut noter que le 24 aout 2004, Titan
occultera une autre étoile, HIP 37084, ce qui sera visible de
puis le N de l'amérique du S - éphéméride
complet).
André Brack, responsable du seul (!) laboratoire d'exobiologie français, à Orléans, déclare que c'est " une atmosphère " à la Miller" dont rêvent les chimistes du prébiotique."
Ci
dessus: à 22000 km de distance, voyager 1 a
réalisé cette vue de profil
de l'atmosphère de Titan montrant une brume d'altitude (bleue)
surmontant de 500 km des nuages opaques orangés. - photo JPL -
Cette brume reflète la lumière solaire et est à
l'origine d'un refroidissement supplémentaire de la
surface de 7°C environ (Kasting, 2004).
Ci dessus : vue à contre jour par voyager 1, l'atmosphère de Titan apparaît nettement. Photo JPL/NASA |
Néammoins, les gaz
détectés ne sauraient expliquer l'aspect brumeux
et opaque de l'atmosphère. Celle ci est obscurcie par des
molécules bien plus complexes. On peut supposer que ces
molécules qui se forment dans la haute atmosphère
(200 km d'altitude, - 100 °C) grace à l'énergie
des divers rayonnements solaires et à l'influence de la
magnétosphère de Saturne, sédimentent ensuite sur
le
"sol"
de Titan pour former des couches d'une centaine de m
d'épaisseur.
Auparavant, elles forment dans l'atmosphère un aérosol de
particules de 0,3 mm qui contribue à masquer la surface de Titan. Il y a assez peu d'équipes qui travaillent sur l'environnement de Titan. Les nom des chercheurs ayant travaillé avec le célèbre et regretté Carl Sagan, de l'université Cornell, reviennent souvent dans les publications. Nul doute que les futurs résultats permettront de motiver et former une nouvelle génération de chercheurs. Depuis 1986, la haute atmosphère de Titan (CH4 sous quelques dixièmes de bar) a été reconstituée plusieurs fois en laboratoire: dans les divers modes opératoires, un mélange de 9 parties de diazote pour une de méthane est bombardé de particules chargées représentant les protons et électrons pris au piége dans la magnétosphère de Saturne (Khare & al., 2001). Les protocoles expérimentaux peuvent également prendre en compte d'autres sources d'énergie, comme les rayonnements UV solaires où les éclairs. |
Les
acides
aminés susceptibles de se former à partir de ce solide
mis en présence d'eau en milieu acide sont au moins au nombre de
16, parmis lequels glycine, acide
aspartique, alpha et beta alanine parmi les plus abondants.
Les PAH
représenteraient
10 % des nuages de l'atmosphère (Sagan
& al.,
1993). Ils comportent entre
2 et 4 cycles (chrysene par exemple, particulièrement abondante
dans
le milieu interstellaire). Ces molécules
représenteraient
0,01 % de l'atmosphère (en masse). Des composés
chimiques similaires ont également été
détectés sur un
des hémisphère de Japet, autre satellite de Saturne.
Une
des
particularité de l'atmosphère de Titan est liée
à cette production d'hydrocarbures variés dans
l'atmosphère
du satellite: la formation
et la condensation d'alcanes simples (méthane, éthane)
est une des possibilités envisagée par les
spécialistes.
Des pluies d'hydrocarbures se produiraient sur Titan, ce
qui ferait de lui le seul corps du systéme solaire, avec
la Terre, à posséder à sa surface un
élément
à l'état liquide en grande quantité. En effet, la température de surface
de Titan a été estimée à - 180 °C,
ce qui permet le maintient des hydrocarbures à l'état
liquide, et se rapproche même de la température de
liquéfaction de l'azote (- 196 °C à 1 bar)
|
profil
de l'atmosphère de Titan
|
Cependant,
nous
verrons qu'il
existe
quelques possibilités pour que ce "congélateur"
ne soit pas aussi performant, et qu'une chimie prébiotique
plus complexe que prévue ai pu se développer à
la surface du satellite avant de se réfugier à
l'intérieur de celui-ci..
On peut supposer valablement que l'atmosphère de Titan soit le cadre d'une dynamique comparable à celle observée sur Terre, avec des cellules de convection. Toutefois, il ne faut pas oublier que, vu la faible gravité de l'astre, l'extension de l'atmosphère (son épaisseur) est dix fois supérieure à celle de la Terre: alors qu'à 400 km d'altitude au dessus de la Terre nous sommes dans l'espace, une altitude similaire autour de Titan nous situe encore dans son atmosphère... Titan
est le lieu d'un effet
de serre causé par H2, N2 et CH4, ces 2 derniers présents
en abondance (Scatterwood & al., 1987).
La présence de
ce dernier gaz est énigmatique, car il ne peut se maintenir
dans l'atmosphère. En effet, les photons UV décomposent
le méthane en un radical méthyl CH3 et un atome d'H. Le
méthyl contribuera à la synthèse des
molécules de la tholine (tout
une variété
de molécules organiques formant un brouillard qui
sédimente ensuite vers le sol - cf schéma) tandis que l'hydrogène
s'évade dans l'espace, et forme autour de Saturne un tore
d'hydrogène neutre centré sur l'orbite de Titan et
s'étendant jusqu'à l'orbite de Rhéa (Cassini
confirme le 04/07 l'existence de ce nuage d'hydrogène neutre -
animation ici). La présence d'un disque de
plasma
comportant des ions H et O s'étendant entre l'orbite de Titan et
celle de Téthys suggère peut être
l'émission, actuelle ou passée, d'autres molécules
ou espéces chimiques par l'atmosphère de Titan.
Ci
contre: profils de température de l'atmosphère de Titan
Les trois courbes sont issues d'observations d'occultations stellaires par l'équipe de Welle (1997) qui a mis au point un modèle donnant des limites aux variations possibles de température (en bleu: maximum; en violet: minimum et en vert une valeur moyenne, qui n'est cependant pas plus probable que n'importe lesquelles situées entre les deux extremum du modèle. A noter que tous les modèles convergent vers une température au sol voisine de - 173 °C! |
L'absence
de champ
magnétique,
qui place directement l'atmosphère "sous les feux
du soleil" contribue à entretenir ces synthèses, bien que
l'extension fluctuante de la magnétosphère de Saturne
exerce également un effet à ce niveau. En effet, Titan est, au cours de son
orbite, parfois noyé dans la magnétosphère de
Saturne et parfois directement exposé au vent solaire. Bien que
Titan se meuve dans le même sens que la
magnétosphère, la rotation de celle ci est bien plus
rapide que celle de Titan, ce qui génére une onde de
choc, Titan modifiant localement la structure de la
magnétosphère de Saturne (cf schéma ci contre,
extrait de NASA-passage to a ringed
world).
Cette
continuelle
destruction du méthane implique que le % de ce gaz doit
varier fortement, modifiant par conséquent le climat global
de Titan de façon cyclique (et posant le problème de
l'origine du méthane). En effet, l'atmosphère de Titan
devrait être totalement détruite par photolyse en 50
millions d'années "seulement" (Lunine & al.).
Plusieurs mécanismes ont
été proposés pour expliquer sa
régénération permanente:
Les
analyses de la fraction solide de la tholine, qui précipite
à la surface (Sarker & al., 2003)
montrent que les molécules formées contiennent une part
appréciable d'azote, ce qui veut dire que l'atmosphère de
Titan perd également ce gaz...
Cassini Breaking
news on
Titan
|
La
densité de
Titan indique qu'il contient, comme les autres satellites de Saturne,
de la glace d'eau en quantité, dont une partie est
exposée à la surface du satellite (Griffith & al.,
2003), ce qui
signale une érosion des dépôts
atmosphériques où la marque d'impacts récents.
L'intérieur du satellite doit aussi être
composé de CH4 et NH3
à l'état solide, ainsi que de silicates. Certains
modèles décrivent Titan comme un corps non
différencié, mais sa taille plaide en faveur d'une
structure concentrique comportant un noyau de silicates surmonté
de couches comportant une fraction appréciable de glaces (H2O,
NH3 et CH4) mélangés à de la roche. A la
surface se trouvent aussi les dépôts de tholine,
composée principalement de molécules de formule CxHyNz (Sarker
& al., 2003), dont C11H15N6,
par exemple. Ces molécules ont une taille pouvant avoisiner les
800 Dalton (une unité de "masse" des molécules, à
titre d'exemple CH3 "pèse" 15 Dalton) et comportant de
nombreuses molécules d'azotes insaturées, donc
potentiellement très réactives si elles sont mises au
contact de l'eau.
Image HST/JPL/NASA Smith a réalisé une animation montrant une rotation de Titan (nécessite quicktime) |
La
première carte de la surface
de Titan, obtenue par l’équipe de P.H. Smith (HST team - cf
références) à partir de 14 séances
d’observations au moyen de la camera planétaire à grand
champ (instrument WFPC2) du telescope spatial Hubble.
Smith & al.
ont
observé Titan entre le 4 et le 18 Octobre 2001 dans le proche
infrarouge: à des longueurs d’ondes comprises entre 0,85 et 1,05
µm, l’atmosphère de Titan est transparente et permet
d’apercevoir le sol. Les plus petits détails visibles ici ont
une taille de 600 km environ.
Les couleurs obtenues ne
résultent que d’un traitement qui classe les différentes
parties de l’astre selon leur réflectivité IR. Aussi, il
n’est pas possible de savoir à quoi correspondent physiquement
les régions sombres ou brillantes, mais il est évident
que la surface du satellite n’est pas entièrement, comme
certains le pensait, recouverte d’océans! Les observations
ultérieures du HST team conduisent à penser que les
structures les plus brillantes seraient des grands cratères
d’impact ayant dénudé un sol de glaces et de roches
mêlées.
Les pôles n’ont pu être cartographiés à cause de l’inclinaison de la surface du satellite à ce niveau ainsi que de l’épaisseur plus grande de d’atmosphère à traverser. |
Les seules
cartes disponibles étaient celles des travaux de
l'équipe de Peter H Schmith (2001).
En Avril 2004, l'ESO a publié les résultats
remarquables obtenus grâce aux techniques d'optique adaptative
adaptées sur le VLT.
Carte
des régions centrales de Titan (entre 40 ° de latitude S et
50 ° N -
Contrairement à la majorité des cartes astro, l'Est est
à droite). Cette carte a été obtenue par des observations à 0,94 µm de longueur d’onde, dans la “fenêtre” du méthane, par le HST Team. Pour la réaliser, sept images espacées de 7 heures ont servit à localiser les nuages de l’atmosphère et à suivre leur dynamique. 7 autres images, espacées de 32 h, ont permis de couvrir l’essentiel de la surface. L’image de fond des nuages obtenue précédemment a été soustraite de celle obtenue dans la deuxième campagne d’observation. Les images obtenues ont été compilées, contrastées, ajustées entre elles et lissées. Les structures n’ont été conservées que si elles été visibles sur plusieurs images. Malgré ces précautions, l’équipe de recherche admet que certaines des structures brillantes cartographiées peuvent être des nuages, et que les faibles différences de contraste ne sont guère significatives. En effet, le contraste original des images n’était que de 4% en moyenne. Image HST/JPL/NASA |
Le sol
de Titan
semble
se partager entre des "continents" de glace d'eau ou de CO2, et des
océans de méthane et d'éthane
enrichis de composés organique formant une "soupe
carbonée" contenant tous les éléments
nécéssaires à l'apparition de la vie, mais
à trop basse température. Les
régions les plus sombres sur les images du HST correspondraient
aux "mers" de Titan. Il est également possible que la surface
soit très poreuse, marquée de cratères, et que les
fluides y soient enfouis ou forment des lacs emplissant les
cratères d'impact les plus marqués. En analysant les
occultations des signaux de la sonde voyager, (Mc Kay & al,
1997), il semble que la teneur en méthane liquide
à la surface de Titan puisse être comprise, selon les
hypothèses retenues pour la composition de la
troposphère, entre 8 et 85 %; avec un maximum de
probabilité pour 60 %. Toutefois, le recoupement de ces
données avec celles obtenues depuis la Terre laisse penser que
les étendues liquides à la surface de Titan doivent
être inférieures à cet optimum (peut être du
fait de la localisation interne de certaines nappes d'hydrocarbures).
Les images ont été réalisées grace au telescope Yepun du VLT (8,2 m de diamètre). Le SDI permet d’obtenir des images précises en traitant simultanément 3 longueurs d’onde différentes (il est destiné à la recherche d’exoplanètes). Les observations ont été réalisées en même temps : - dans 2 longueurs d’onde IR pour lesquelles l’atmosphere de Titan est transparente. - dans une longueur d’onde correspondant à l’atmosphère. En comparant cette technique à celle utilisée 3 ans avant par Smith & al., il est aisé de comprendre que l’”effacement” de l’atmosphere des images est ici bien plus précis, les mesures ayant été simultanées, et non pas séparées dans le temps. La carte des réflectivité obtenue est donc quasiment exempte d’artefact d’origine atmosphérique. |
Un
nouvel instrument
d’observation, le SDI (Simultaneous Differential Imager) adapté
sur le NACO (systéme d’optique adaptative corrigeant en temps
réel la turbulence causée par l’atmosphère
terrestre) à permis a une équipe de l’ESO (ESO
team - cf réferences) d’obtenir ces images de Titan, les
plus précises jamais réalisées (et qui
démontrent une fois de plus le potentiel des télescopes
“au sol”). |
La vitesse
des vents
laisse
penser que ces "mers" seraient agitées de fortes
tempêtes, et soumises à des marées causées
par Saturne (Sagan & al., 1995). D.
Campbell, de L'université Cornell, considère que la
polarisation des 2% d'ondes radio reflétées par la
surface de Titan indique que les vagues qui agitent les étendues
liquides de Titan sont comparables, où moins
développées, que celles des océans
terrestres. Des chercheurs collaborant avec l'équipe de
conception de la sonde Huygens ont toutefois considéré
comme possible l'existence de vagues sept fois plus importantes (Genge,
2004) que celles de nos océans...
Dans
les régions
polaires, il n'est pas exclu de découvrir des lacs d'azote
liquide, la température d'ébulition de ce dernier
n'étant que de très peu inférieure, à
1,5 bar, au - 180 °C moyens du sol. Les dernières vues de
Cassini laissent en effet apparaitre une "calotte polaire" blanche...
Les vents violents doivent
également avoir provoquer une érosion éolienne
intense propre à adoucir les reliefs les plus tourmentés.
Expérimentalement,
il est apparu que
les produits organiques formés dans la haute atmosphète
titanienne ne sont pas , pour la plupart, solubles dans les
océans
d'hydrocarbures (McDonald & al., 1994)
: ils doivent
donc former des dépots concentrés dans les deltas
de éventuels "fleuves" d'hydrocarbures qui peuvent
parcourir ce satellite.
L'épaisseur
des dépots
"sédimentaires" de Titan serait comprise entre 4 et 30 m
(Thompson
& al., 1994). La surface de Titan, probablement
embrumée, est plongé dans une pénombre permanente:
1/1000 éme de la quantité de lumière frappant la
surface de la Terre constitue le plein midi sur Titan (ce qui
représente 300 fois, tout de même, la lueur d'une pleine
Lune sur notre planète...).
En combinant
les résultats de l'ESO et de l'HST, on en vient à
remarquer que l'hémisphère Sud de Titan posséde
plusieurs "continents" (2 sont de grande taille, ) alors que
l'Hémisphère Nord est de nature plus "océanique".
Titan
s'est formé par accrétion dans un milieu
éloigné du soleil, riche en substances volatiles telles
que H2O, NH3 et CH4. Le méthane s'est essentiellement
incorporé à l'intérieur du satellité sous
forme de clathrates (Lunine & al., 1987).
Après l'accrétion, Titan était un monde chaud
(250°C - Lunine, 1985) nanti d'une très
épaisse atmosphère de N2, H2O et CH4, endogène ou
formée par
bombardement cométaire, et soumis à de fréquents
apports météoritiques qui en ont dispersé une
grande partie. Ces chocs ont réchauffé l'intérieur
du satellite, facilitant la différenciation interne et la
libération des gaz des roches qui ont pu contribuer ainsi
à la formation d'une atmosphère secondaire.
A la
surface du satellite, et durant 100 millions d'années, un
océan d'eau enrichi en ammoniac a pu exister, à une
température voisine de 30 °C, dans un milieu riche en
sources d'énergies.
Toutefois, le refroidissement
progressif était inévitable et 70 millions
d'années plus tard une couche de glace de 30 klm
d'épaisseur recouvrait l'océan primordial, qui serait
resté liquide en profondeur.
|
Intérieur
de Titan de sa formation à aujourd'hui
(d'après Fortes, 1999) |
La surface de Titan, compte tenu de sa
taille et de sa région de formation, pourrait ressembler
à celle de Ganymède, le plus grand des satellites de
Jupiter (et du système solaire, d'ailleurs!).
La surface de Ganymède donne t'elle
un aperçu de celle de Titan, sans son atmosphère ?
Image Galileo Project, DLR, JPL, NASA
Une
(vieille) Terre
congelée
?
Il est de coutume de présenter Titan comme étant un témoin inaltéré des conditions régnant à la surface de la Terre à l'époque de l'apparition de la vie (Taylor F, 2000) mais c'est oublier que même sur ce satellite glacé une évolution moléculaire a pu se produire: il serait étonnant que les conditions physiques régant à la surface de Titan soient restées les mêmes depuis la formation de ce satellite !
Les sources d'énergie disponibles pour réaliser les synthèses organiques sont:
Cassini Breaking
news on
Titan
|
Est
il possible de poser
sérieusement la question de l'existence d'une vie sur Titan ?
Bien que notre ignorance concernant la surface (et l'intérieur!)
du satellité puisse laisser la porte ouverte à toutes les
élucubrations, il n'est pas interdit de réfléchir
à ce que pourrait être une vie possible sur (ou plutot,
nous l'allons voir, dans)
Titan.
Il semble que la surface de Titan, malgré sa probable collection de molécules organiques, ne soit pas favorable à la vie. Pourtant, même en négligeant la possibilité que des formes de vie radicalement différentes de la notre (qui ne seraient donc pas, par exemple, basées sur l'eau liquide mais sur le méthane) s'y soient développées, il reste une possibilité pour qu'une activité bactérienne subsiste sur ce Satellite.
On
peut fort bien imaginer, nous l'avons vu,
que dans son histoire Titan a été plus chaud et
qu'une vie primitive a pu y apparaitre. Elle pourrait se maintenir
dans l'épaisseur du satellite, dans les roches qui le composent.
Peut être cette vie bactérienne a t'elle
disparue, peut être est elle parvenue à s'adapter
en survivant dans des zones chaudes, dans l'épaisseur de
la croute de Titan, réchauffée par les forces de
marrées exercées à la fois par le soleil et
surtout par Saturne. Un indice de leur présence serait la
production continue et mystérieuse de méthane dans
l'atmosphère. Cette production est peut être due à
l'évaporation continue des océans d'hydrocarbures, mais
alors qu'est ce que régénère ces océans?
La question reste ouverte, d'autant plus que ces étendues ne
semblent pas suffisantes pour expliquer le nécéssaire
renouvellement atmosphèrique (Coustenis & al. 1995).
Ces archaebacteries reduisent CO ou CO2
en méthane. Leur donneurs d'électrons sont
l'hydrogène où des molécules organiques simples
comme des alcools. Le calcul montre (Fortes, 1999) que
le taux de production microbien de méthane est suffisant pour
expliquer la production constatée dans l'atmosphère de
Titan, pour peu qu'un mécanisme de transport efficace
(volcanisme?) lui permette de regagner la surface...
Paramètres |
Etat |
Références |
Température |
- 30 à - 40
°C Sur terre, les rares milieux où de l'eau reste liquide à - 13°C contiennent des bactéries |
Lunine
& al., 1987 Gerday & al. ,1997 |
Pression |
de 1000 à 4500 bar. Des bactéries croissent à 1400 bar |
Horikoshi;
Kato & al., 1998 |
pH |
entre 10,5 et 11 Des bactéries terrestres croissent dans des milieux à pH 12 |
Krauskopf
& al., 1995 Jones & al ., 1999 |
Viscosité |
6,4 centipoises (l'eau est
environ à 1 centipoise) Des micro-organismes terrestres vivent dans des milieux d'une viscosité de 1 poise... |
Kargel
& al.,
1991 |
Nutriments
disponibles |
P,S,K et Na sont disponibles
en
concentration semblables à celles de l'eau de mer terrestre. Il
en est de même pour une grande variété
d'éléments (Cu, Fe, Zn, Se...) ainsi bien entendu que
pour le Carbone. |
Engel
& al .,
1994 |
Energie
disponible |
L'énergie
rayonnée
par Titan, voisine de 4,5 x 10(11) W, est suffisante,
dans l'absolu, pour alimenter 16800 milliards de t de bactéries
/ an. Cette énergie disponible est cependant inférieure
de trois ordre de grandeur à celle de notre planète. La
biosphère putative de Titan ne saurait être que modeste
comparée à celle de la Terre, et limitée à
un maximum de 3 niveaux tropiques environ (3 maillons de chaine
alimentaire). |
Jakosky
& al., 1998 |
L'existence
d'une vie pourrait être
détectée en se basant sur l'homochiralité
(orientation préférentielle dans l'espace des
molécules
carbonées) qui caractérise sur terre les molécules
produites par (ou entrant dans la composition) des êtres vivants.
Bien que des processus abiotiques (mais prébiotiques) puissent
générer cette homochiralité, leur détection
serait une indication majeure selon laquelle Titan est bien
engagé, jusqu'à un point inconnu, dans le chemin qui
méne à la vie.
Indices
d'activité biologique
|
Pour les
instruments
d'amateur, observer Titan revient à observer Saturne!
Le satellite y est visible comme une étoile brillante,
son disque n'apparaissant que dans des instruments de gros
diamètre (de 0,5 à 1 m),
encore rares chez les amateurs . Il apparait alors
comme la
planète Vénus dans les petits instruments: un minuscule
disque jaunâtre.
Il est possible d'observer les éclipses mutuelles des
satellites, leurs occultations d'étoiles ainsi que leurs
passages devant le globe de Saturne.
Ephémérides
Le programme le plus
ambitieux d'étude de Saturne en cours est
représenté par la mission Cassini-Huygens. De nombreux
sites sont consacrés à cette mission:
Le site ci dessus donne aussi accés à des videos et animations, et permet de tékécharger la remarquable "encyclopédie Cassini" ("passage to a ringed world"), un document pdf (en anglais) de 168 pages décrivant la mission et la planète. Pour les enseignants, une présentation en powerpoint est également disponible. Je l'ai traduite dans notre langue et la tient à votre disposition sur demande. Ci contre:
une "vue d'artiste" de la séparation entre Cassini et Huygens.
Illustration JPL/ Dave Seal. Voyage dans le système solaire - excellent site perso avec une section Cassini-Huygens Site perso de "Gibouin", sur le systéme solaire Site du HST-Team CONFERENCE INTERNATIONALE SUR TITAN 13/17 AVRIL 2004 A L'OCCASION DU 375 EME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE C. HUYGENS (in english) |
Objectifs
de la mission |
Equipement
de la sonde |
1 - Déterminer la composition
de Titan et de son atmosphère ainsi que les meilleurs scenarios
décrivant l'origine et l'évolution du satellite. 2 - Obtenir des chiffres précis donnant la composition de l'atmosphère. 3 - Etudier la structure verticale et horizontale de l'atmosphère, y rechercher les molécules complexes ainsi que les sources d'énergies alimentant la chimie de l'atmosphère. Etudier les effets de la lumière solaire sur la haute atmosphère ainsi que la formation et la composition des aérosols formés. 4 - Mesurer la vitesse des vents et les températures et étudier les modifications saisonnières des courants atmosphèriques. 5 - Déterminer l'état physique, la topographie et la composition de la surface de Titan. Obtenir ainsi quelques informations sur sa structure interne. 6 - Eclaicir les interactions entre la magnétosphère de Saturne et la haute atmosphère de Titan. 7 - Etablir l'existence d'étendues liquides à la surface, et étudier les grandes structures repérées depuis la Terre et suspectées être des "continents". Vue d'artiste de la surface. L'érosion réelle est sans doute bien plus importante. JPL/ |
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IIlustrations JPL |
A partir du 15/05/2004, retrouvez ici chaque samedi les aventures de Cassini à l'approche de Saturne! Ici, une vue du seigneur des anneaux prise début Avril. Remarquez les ceintures nuageuses de la planète, visibles avec un peu d'entrainement à l'aide d'un télescope de 200 mm seulement. 26/05/2004: Cassini prend des vues rapprochées révélant l'atmosphère turbulente, surtout dans les régions équatoriales, de Saturne. Prochain passage près de Titan: octobre 2004 (la sonde passera 30 fois plus près de Titan que lors de son approche du 2 Juillet) Photos JPL |
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Premières vues de Titan
réalisées par Cassini début mai 2004.
L'intéret en est assez limité à cette distance de
Saturne, mais la carte réalisée à partir des
isophotes montre bien le plus grand des "continents" s'étalant
sur 40 ° de latitude et bien caractérisé par le
HST-team.
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Cette vue réalisée le 25 Juin 2004 à une longueur d'onde permettant de pénétrer quelque peu l'atmosphère laisse voir une structure en H penché qui confirme celle obtenue au sol par l'ESO-team. Cette vue de Titan
réalisée par Cassini (photo JPL) le 30 juillet 2004
montre les brumes bleutées se formant dans la haute
atmosphère de Titan et l'encerclant comme une double
auréole. Image en fausses couleurs à base de
rayonnement UV. Contraste augmenté pour les couches de brume
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HST-Team: Pr. Smith PH & Lemmon M, étudiant en thèse, University of Arizona Lunar and Planetary Laboratory; Caldwell J, York University, Canada; Sromovsky L, University of Wisconsin; Allison M, Goddard Institute for Space Studies, New York City.
ESO team : Markus Hartung (ESO-Chile), Laird M. Close (Steward Observatory, University of Arizona, Tucson, USA), Rainer Lenzen, Tom M. Herbst and Wolfgang Brandner (Max-Planck Institut for Astronomie, Heidelberg, Germany), Eric Nielsen and Beth Biller (Steward Observatory, University of Arizona, Tucson, USA), and Olivier Marco and Chris Lidman (ESO-Chile).