Lucien

Jupiter étoile étalon et "Patron m'appelle Calculette"

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Bonjour,

Les dimanches pluvieux ont tout de même quelques avantages.
Si l'on parle d'astronomie, et bien, ce peut être l'occasion de faire quelques calculs mathématiques par exemple.
Et puis en consultant les archives, je redécouvre 'mes petites histoires' comme celle de "Calculette" que je vous libre tout en bas.

Pour les calculs, il s'agissait de déterminer la magnitude de mon fond de ciel dans un cas de figure précis.
J'utilise deux méthodes fort différentes et qui ne sont d'aucune inspiration.
Il y a peut-être des erreurs, je n'invente rien toutefois. C'était pour ressortir Calculette justement.

La première méthode consiste à utiliser Jupiter comme étalon : M250 et L80 sur ASI120MM.

La seconde méthode utilise L80 et ATIK314L+ et procède à des calculs photoélectriques uniquement.

J'insiste sur le fait que les prises de vues n'avaient pas été faites pour ça au départ.
C'est un simple exercice pour les principes généraux disons.
Si quelqu'un y voit des erreurs...qu'il tire !

On commence avec Jupiter comme 'source lumineuse étalon' disons.

Puis on compare avec l'image du fond de ciel avec la lunette de 80mm; mais pourquoi faire simple ?


On arrive donc à une magnitude de 18.3 par cette méthode. J'envisage de faire l'acquisition d'un 'Sky Quality Meter'.
Cependant je me demande si je vais le remplacer par une mini-lunette (chercheur d'autoguidage) avec camera et un filtre adéquat.

La deuxième méthode est réalisée avec la L80 et l'ATIK314L+ et quelques calculs photométriques.
Merci à la vitesse de la lumière, ça peut servir.

C'est austère j'en conviens !
Cette fois j'arrive à une magnitude de 18 pour le fond de ciel capté quinze minutes plus tard.
Je ne veux rien en conclure toutefois.

En souhaitant ne pas avoir fait d'erreurs car Calculette serait impitoyable; elle n'en fait jamais.
Je vous livre donc son histoire, en partie c'est la mienne aussi.
Voici à quoi elle ressemble quand elle sort.

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Patron m'appelle 'Calculette'

Je venue au monde il y a une vingtaine d'années, quelque part en Asie.
A ma naissance j'ai le souvenir d'un petit homme trapu, tout de blanc vêtu et les mains gantées.
Avant lui je ne sais pas; des machines m'ont implanté des puces électroniques, affichage, clavier...c'est comme un rêve d'un l'au-delà lointain.

Le petit homme m'a bourré le ventre de deux piles électriques afin de me donner vie.
Il a appuyé sur mes touches pour procéder à quelques calculs élémentaires; ça n'a pas duré bien longtemps.
J'ai encore l'étiquette 'Quality Passed' qu'il m'avait scotchée au dos. Par la suite, je suis longtemps restée engourdie pour je ne sais quel voyage.

Et me voilà rangée dans ce grand magasin, près des téléviseurs cathodiques et des appareils argentiques. J'étais comme suspendue.
Puis 'Patron' est arrivé. Il m'a emmenée avec l'emballage et surtout ce gros livre ne lui parlant que de moi.

Les premiers temps j'ai été soumise à plein de tests. Aucune de mes touches et fonctions ne lui a échappé ou presque.
C'était une période de ma vie follement excitante. On réalisait ensemble des opérations complexes.
'Patron' me comparait souvent aux autres, des bien plus grosses ou plus laides que moi.

Un moment, j'ai craint la rupture. Heureusement il m'a gardée, après avoir acquis de gros bouquins traitant de mes entrailles.
Pour finir, il a gravé son nom sur ma plaque arrière. Là j'ai compris que ce serait pour la vie et c'était bien ainsi.

A notre grande école, je côtoyais les autres; pas fichues comme moi. Parfois il m'arrivait de communiquer avec une consœur grâce à nos ports infrarouge.

C'est drôle car 'Patron' échangeait ainsi des données sans calcul : "Jean-Louis, on se paie un resto ce soir ?". Ou bien encore :"Tu la présentes quand ta nouvelle copine ?".

J'ai aussi des souvenirs exquis et rares quand 'Patron' me branchait à son grand ordinateur, par mon port RS232.
Des moments de pur bonheur que de sentir les données transiter dans les deux sens; j'en était toute retournée de flirter ainsi avec un IBM !

Tout n'était pas rose pour autant. Je me souviens encore de ces deux sottes se moquant de ma 'notation polonaise inverse'.
Avec quelques simples lignes de code, j'en faisais deux fois plus que ces 'feignasses" nées du coté du Texas.

Et toutes ces choses que je ne savais pas encore faire; la division par zéro par exemple.
Obligée que j'étais, de lui signaler avec un message plutôt accusateur; celui-ci étrangement semblait ne jamais m'en vouloir.

1994 fut notre plus grande année. Cette fois c'était vraiment sérieux pour 'Patron'. Il avait gavé ma mémoire de nombreux programmes.
Et pas question de le décevoir lorsqu'il se grattait souvent la tête, une feuille blanche à noircir.
Ses amis à côté, se la grattaient aussi.

Ensuite il m'a progressivement délaissée; rangée dans un tiroir avec tout mes livres.
Parfois il me réveillait, mais de plus en plus rarement et pour des opérations plus basiques.
Néanmoins je ne peux guère me plaindre. 'Patron' me nourrit toujours de piles alcalines de bonne qualité et nettoie régulièrement mes contacts électriques.

Dans la longue torpeur de mon mode veille, il m'arrive aussi de faire des cauchemars.
Par exemple de me voir en règle à calcul, dans les doigts huileux d'un étudiant boutonneux, à qui je sers à tracer de simples traits sur une feuille en papier.

Dans mes plus beaux songes, me voilà supercalculateur avec pléthore de techniciens autour,
de gros lecteurs de bandes magnétiques et des tuyaux de bits qui défilent à la vitesse de la lumière.
Quand il se gratte la tête, il sourit maintenant.
Puis comme à chaque fois, il me range précieusement dans mon étui d'origine qui n'a pas pris un pli.
Il fait des erreurs; parfois et même souvent. Moi je suis totalement parfaite, je ne me trompe jamais.
Et pourtant, Patron m'appelle toujours 'Calculette'.

Bon ciel les amis,
Lucien

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Bonjour
Pas trop compris tes calculs mais l'histoire de calculette m'a bien plu.
Moi c'est une Commodore SR-4148R en 1974 ou 75, la première calculatrice qui est entrée dans mon lycée, elle avait des chiffres à leds rouges et plein de boutons (tout comme moi à l'époque) même les profs bavaient dessus, le plus surprenant c'est qu'elle avait 2 mémoires, pas trop vu depuis sur les autres calculatrices.
Je l'ai toujours et de temps en temps je la rallume (comme ma femme).
Bonne journée.
Luc

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Hé bé mon Lucien !!!
Pas trop mal à la tête ?
Tu as de l'aspirine au moins ?
Et géniale "calculette".
Il faut avoir manipulé la notation polonaise inverse pour en saisir toute la puissance comparée aux calculatrices traditionnelles
C'est un tout autre monde.
En tous cas, je constate avec plaisir que tu ne t'ennuies pas le dimanche
Bonne soirée cher ami,
Amitiés,
AG

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Hello

A chacun sa calculette, moi c'était une plus rudimentaire mais programmable aux yeux bridés, venant non d'un placard mais d'un casier (pub interdite sur le fofo ).
Elle me servait aussi pour calculer les fonds de ciel en CP mais pas comme toi, Lucien :

Je lui entrais les 3 valeurs CMY de densité status M de négatifs couleur imbibés pendant des heures au "forming gas" à 50°C, stockés au congélateur en compagnie de silicagel, exposés 1/2 h au froid humide et réchauffés à 38°C dans une série de soupes nommées à l'époque "C41 poussé".
Elle me sortait les filtrages MY à interposer pour un dernier outrage dans le faisceau d'un projecteur de diapos (alimenté sur reguvolt !) braqué sur un bricolage macro afin de recueillir ces précieux photons venus de si loin sur du film 35 mm cinéma positif chargé dans ce que les antiquaires appellent un reflex argentique, resoupe (pas poussée, etc...)
Il y a 25 ans, c'était encore recevable. Mais maintenant...

Voilà pourquoi ma Calculette n'est plus ressortie de son tiroir et que je préfère jouer à l'ordi avec les images des autres

---------------------------------
C8 + compresseur f/6.3
Ektar 25 hyper, 1 pose 32 min
Neg scanné à 2400 dpi sur scanner de bureau basique d'i y a 10 ans
Tiré à l'ordinateur, plus besoin de Calculette !
Redimensionnement à estimer, la flemme !


[Ce message a été modifié par Nebulium (Édité le 10-02-2014).]

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Luc,
ces engins à calculer des premières générations, sont à garder.
Dans le même ordre d'idées, je regrette bien de n'avoir gardé mon premier appareil photo:
un 'Yashica Electro 35' avec télémètre et pile au mercure !

Merci Polo,
Ah, ces dimanches gris à n'en plus finir !
J'essaie de composer avec un peu de poésie, dans un mode de plus en plus rationnel.

Oui, Alain un peu prise de tête mais sans plus.
Les images c'est bien mais si on peut en apprendre quelque chose, pourquoi pas ?
En fait, leur exploitation même basique, me va bien.
Bonsoir à toi.

Ben Nebulium,
tu as connu et pratiqué l'hypersensibilisation chimique ?
Bravo, le résultat se défend très bien même aujourd'hui !
Pour ce qui est de l'argentique, j'ai encore tout le matériel labo mais je n'ai pas fait d'hypersensibilisation chimique.
Le labo N&B c'est essentiellement pour des tirages 30x40 bien léchés.
La magie de l'argentique, j’espère que ça ne se perdra jamais.

Lucien

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quote:
tu as connu et pratiqué l'hypersensibilisation chimique ?

Oui, Lucien, avec le kit Lumicon.
J'y ai passé du TP2415, et surtout les négatives couleur Ektar 25 (oui, 25 ISO !) et le jadis célèbre (pour sa sensibilité au Halpha) Fujicolor HG400 de 1ère génération dont j'ai gardé longtemps un stock au congélateur.
J'ai aussi des M42 et environs au HG400... plus granuleuses.

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Ah le kit Lumicon et les cocottes minute bricolées !
Moi je l'achetais déjà hyper le TP2415, mais ça coutait l'appeau d'Ecouye.
Mais bon, j'étais riche en ce temps là !
Bonne journée,
AG

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Bonjour Alain,

et bien j'en ai soupé aussi du TP2415.
Ce film était extraordinaire pour certaines applications.
Au point que je serais nostalgique de toutes les manipulations que nous faisions avec.
Quelle chance avons-nous eu de connaître ces joies et désespoirs, depuis la prise de vue jusqu'au tirage final.
Le moment le plus excitant reste pour moi l’examen du film encore mouillé et qui sort à peine du fixateur avant de finir dans l'eau de lavage;
avec agent mouillant SVP.

Lucien


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Super ton histoire avec la 48G, j'en ai aussi une (la 48Gx moi môssieur ), achetée en 1994 je pense, et dont je me sers encore tout les jours

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