Pulsarx 767 Posté(e) 19 janvier 2020 Toi qui suis cette épopée depuis le début et nous tiens continuellement au courant de son avancée, quelle est pour toi la plus belle découverte faite par Curiosity jusqu'à maintenant, si tenté que tu puisses les hiérarchiser ? 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 19 janvier 2020 (modifié) Il y a 7 heures, Pulsarx a dit : Toi qui suis cette épopée depuis le début et nous tiens continuellement au courant de son avancée, quelle est pour toi la plus belle découverte faite par Curiosity jusqu'à maintenant, si tenté que tu puisses les hiérarchiser ? Difficile de répondre de façon synthétique, le contexte est très important, mais je vais essayer. Concernant "les plus belles découvertes", il faut préciser deux choses : 1) La mission est toujours en cours et peut encore beaucoup apporter - 2) Beaucoup d'éléments nouveaux peuvent être déjà en possession de l'équipe scientifique mais prendre beaucoup de temps avant d'être publiés. Et je donne ici ma vision toute personnelle (et provisoire) des éléments importants. - Concernant les objectifs principaux, la recherche de composés organiques relevait d'une priorité certaine Les molécules d’intérêt pour le labo SAM sont des molécules complexes, en particulier celles pouvant se révéler le produit de dégradation de toute forme de vie (passée) basée sur le carbone. L’ADN se dégrade en bases nucléiques ou nucléotides, les acides gras vont se décomposer en acides carboxyliques, et les protéines en acides aminés. Les monomères ou les produits de dégradation de ces polymères de la vie doivent être passés au crible si l’on recherche des traces de vie. Bien sûr, ces molécules et macromolécules, aussi essentielles soient-elles pour la vie, peuvent aussi résulter d’une synthèse abiotique. Avec ses 38 kg le labo SAM représente plus de la moitié de la charge utile ! Et c’est la raison pour laquelle un gros rover était nécessaire car les instruments pour l’analyse de la matière organique sont très difficiles à miniaturiser. SAM est presque dix fois plus lourd que la plupart des autres instruments scientifiques ! Donc l’attente à ce niveau était énorme.. De sérieux doutes concernaient la faible profondeur de forage (environ 7 cm) ce qui ne semblait pas suffisant pour trouver des molécules organiques du fait de leur dégradation par les rayons cosmiques, les U.V.... au fil de millions d’années. Pourtant les choses n’ont pas trainé : Le 19 mai 2013 un deuxième forage a été entrepris à "Peace Vallis" dans la "baie de Yellowknife" au pied d’un éventail alluvionnaire, à "Cumberland", tout près d’un premier forage réalisé à "John Klein". En avril 2014 l’équipe de l’instrument Sample Analysis at Mars (SAM) confirme la détection in situ de molécules organiques chlorées dans les prélèvements effectués lors du forage "Cumberland". Les analyses isotopiques ont montré que l’érosion a mis à jour cette couche il y a seulement 60 à 100 millions d’années, ce qui favorise la non destruction par les rayons cosmiques d’éventuelles molécules organiques provenant d’un lointain passé, la couche elle même étant datée de 3,6 milliards d’années environ. Ces résultats ont d’abord été annoncés le 8 avril 2014 lors de la Conférence "Lunar and Planetary Sciences 2014" (LPSC), deux études sur les investigations de l’instrument SAM ont été présentées. Ces nouveaux résultats offrent "des preuves irréfutables" que certains des composés contenant du carbone détectés récemment par l’instrument SAM, tels que le méthane chloré, l’éthane et le propane, sont bien issus de matière organique dans la roche martienne, et non de contamination terrestre. Les résultats ne permettent cependant pas de différencier entre une origine biologique ou géochimique . Il aura fallu attendre le 29 janvier 2015 et un forage nommé "Mojave 2" pour une nouvelle détection de molécules organiques soufrées dans un échantillon martien provenant de la couche sédimentaire de mudstone dans la "formation Murray". Cette formation est issue d’un environnement lacustre présent lors de la formation du cratère Gale il y a de cela 3,5 à 3,8 milliards d’années. "Mojave" est constitué d’argiles, mais également de sulfates telles que la jarosite. Cette zone est le résultat d’un passé géochimique complexe de la planète, alliant à la fois des minéraux se formant sous des conditions acides et oxydantes, autant que des minéraux se formant dans des conditions alcalines et réductrices. Lors de l’analyse dans l’instrument SAM, quelques dizaines de milligrammes de l’échantillon "Mojave" ont été pyrolysés (chauffés) jusqu’à > 850 °C dans les fours de l’instrument. Les molécules qui s’en dégagent sont analysées par un chromatographe en phase gazeuse (GC) développé par les laboratoires français LATMOS, LISA et LGPM, avec le soutien du CNES, couplé à un spectromètre de masse (MS) développé par le centre NASA Goddard Space Flight Center aux Etats-Unis. La chromatographie permet de séparer les composants individuels d’un mélange de molécules initiales, et la MS de les identifier par pesée moléculaire. Lors de l’analyse de l’échantillon Mojave, la détection simultanée de produits de décomposition des sulfates et de matière organique soufrée comme le thiophène et le dimethylsulfide, laisse envisager que les molécules relâchées étaient piégées et protégées à l’intérieur de ces minéraux. Une seconde hypothèse sur l’origine des molécules organiques soufrées serait qu’elles proviennent de matière organique réfractaire et extrêmement complexe qui commencerait à se dégrader à haute température. Comme à "Cumberland", l’hypothèse chimique ou géochimique peut être envisagée, mais rien n’exclue une potentielle origine biologique Malheureusement l'ensemble des molécules organiques détectées par le labo à "Cumberland" et à "Mojave" étaient un peu trop dégradées pour envisager d’aller plus loin avec une analyse isotopique. Dégradées originellement ou/et lors de l’analyse dans l’instrument SAM lorsque quelques dizaines de milligrammes d’échantillon sont pyrolysés (chauffés) jusqu’à > 850 °C dans les fours. Mais un message clair est donné par ces résultats : non seulement l’environnement du cratère Gale était propice à l’émergence d’une forme de vie, mais la variété des molécules détectées dans différents types de roches montre également une préservation à long terme (sur des échelles de temps géologiques de plusieurs milliards d’années) des molécules du passé. Ce qui était très loin d’être évident. Forer plus profond ou/et analyser "à froid" demeurent donc des solutions à privilégier et prometteuses pour l'avenir. L’exploration de la vallée argileuse étant loin d’être terminée, cette recherche reste bien sûr d’actualité et il est encore permis d’espérer. - Un autre objectif important concernait la quantification des éléments chimiques fondamentaux de la biochimie : carbone, oxygène, hydrogène, azote, phosphore et soufre Définir les paramètres de l’habitabilité d’une planète est complexe car cela suppose une définition universelle de la vie en se plaçant du point de vue de la physiologie, de la génétique, de la biochimie, de la thermodynamique, etc. Pour simplifier, toute forme de vie sur Terre est basée sur la chimie du carbone, également appelée chimie organique. Dans ce cadre, l’habitabilité requiert tout d’abord un réservoir d’éléments biogéniques qu’on peut regrouper dans un acrostiche qui répertorie les six éléments nécessaires à la vie à partir de leurs symboles chimiques, les fameux "CHNOPS" : Le Carbone, bien sûr, mais aussi l’Hydrogène, l’azote (N) l’Oxygène, le Phosphore et le Soufre. Si ces "CHNOPS" ne sont pas là au moment de la formation de la planète, il faut espérer que des comètes ou des astéroïdes les lui apportent ultérieurement. Il faut ensuite un solvant, en l’occurrence l’eau liquide, capable de mettre en contact les "CHNOPS" pour favoriser les réactions chimiques. Concrètement, c’est l’analyse d’échantillons recueillis à l’intérieur du premier forage réalisé au début de la mission en avril 2013 sur le site de forage "John Kein" au moyen des instruments Sam et CheMin qui a amené la découverte de soufre, d’azote, d’hydrogène, d’oxygène, de phosphore et de carbone. Les recherches suggèrent que les conditions d’habitabilité dans la région de "Yellowknife Bay" pourraient avoir perduré des millions ou des dizaines de millions d’années. Au cours de cette période, il est probable que les rivières et les lacs apparaissaient et disparaissaient. Même lorsque la surface était sèche, le sous-sol était probablement humide, comme indiqué par les filons minéraux déposés par l’eau souterraine dans les fractures rocheuses. Dans une étude publiée dans "Science" le 9 octobre 2015, l’équipe de chercheurs emmenée par John Grotzinger, ancien membre de MSL à la California Institute of Technology, a confirmé la présence d’un lac. Cela a duré au minimum 500 millions d’années, selon eux. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs expliquent : "durant la traversée de Gale, nous avons remarqué des motifs géologiques là où nous avions vu les preuves d’une ancienne rivière à écoulement rapide avec du gravier grossier, de même aux endroits où les ruisseaux semblent s’être vidés dans des plans d’eaux stagnantes. Cela prédisait que nous devions commencer à voir des dépôts de grains plus fins à proximité du mont Sharp. Maintenant que nous y sommes, nous voyons finalement des mudstones finement stratifiés en abondance qui ressemblent à des dépôts lacustres". Ces mudstones qui ont érigé la base de cette montagne attestent d’une eau stagnante sur de longues périodes, vraisemblablement des centaines de millions d’années. "Nous voyons des preuves de remplissage sédimentaire d’environ 75 m, a indiqué l’auteur principal de ces recherches [...] et il semble que les sédiments transportés par l’eau s’accumulent sur au moins 150 à 200 m au-dessus du plancher du cratère.". - Activité hydrologique tardive Concernant la géologie et l’histoire de l’eau sur Mars, il me semble que la contribution de Curiosity est très importante. En particulier elle a permis d’établir l’existence de lacs dans le cratère Gale jusqu’à une époque où les modèles actuels suggèrent une Mars très sèche (-3,3 milliards d’années). De quoi réévaluer les hypothèses sur le climat et l’atmosphère martienne à cette époque. Creusée par l’érosion éolienne, la dépression entourant le Mont Sharp a été épisodiquement tapissée de cônes alluviaux alimentés par les chutes de neige et la pluie depuis les remparts et le Mont Sharp lui même, l’apport de ces énormes quantités d’eau formant un/des lacs temporaire(s). Selon les études du spectro OMEGA de Mars Express, confortées par celles de l’instrument CRISM sur MRO, on considère que la période géologique où Mars a connu un véritable cycle de l’eau est plus ancienne. Selon ce modèle c’est uniquement dans des terrains datant d’avant 3,7 milliards d’années que l’on peut trouver des sédiments témoignant d’une Mars plus chaude et plus humide. J.P. Bibring va plus loin et estime même que "l’âge de l’eau" sur Mars se situe avant -4,2 milliards d’années et que dès -4,1 milliards d’années Mars était aussi sèche qu’aujourd’hui ! Dès cette époque il n’aurait plus existé d’océan nulle part car il n’y avait plus de dynamo, plus de magnétosphère, plus d’atmosphère épaisse. Dans ce cadre les écoulements massifs qui ont provoqué les deltas et les vallées fluviales jusqu’à -3,6 milliards d’années sont restés transitoires (quelques milliers d’années seulement) et témoignent surtout de phénomènes climatiques ponctuels. Ils ne sont pas à confondre avec les gigantesques "chenaux de débâcle" qui résultent d’écoulements catastrophiques et sporadiques liés à des fontes de glacier ou de sous-sol gelé suite à volcanisme ou impactisme. Le hiatus, c’est que pour le/les lac du cratère Gale, le remplissage s’est produit (principalement par les rivières) sur une période d’environ 500 millions d’années et très probablement jusqu’à -3,3 milliards d’années, même s’il semble acquit qu’il y ait eu des intervalles où ces écoulements ont pu se tarir transitoirement. Lors de la 49ème"Lunar and Planetary Science Conference" (LPSC) à Houston, au Texas qui s’est tenue du 19 au 23 mars 2018, et qui permet de faire le point de la recherche planétaire menée partout dans le monde, deux scientifiques, Sharon Wilson et Alex Morgan, ont donné les conclusions de leur étude visant à comprendre le début de l’histoire géologique et climatique de Mars à travers les caractéristiques fluviales observées depuis l’orbite par MRO. Un étude qui confirme et conforte les éléments fournis par Curiosity in-situ. Extrait du compte rendu : ".. des vues largement répandues de l’histoire géologique et climatique de Mars dans la communauté indiquent que la majeure partie de l’activité fluviale sur la surface martienne était concentrée dans le Noachien (plus de 3,7 milliards d’années), avec une activité fluviale très limitée dans les époques hespérosienne et amazonienne. Dans ces dernières périodes, les chances pour la stabilité de l’eau liquide à la surface sont devenues rares et éloignées pendant que Mars a fait une transition vers le désert hyperaride et hypothermique que nous observons aujourd’hui". Cependant, cette session a démontré l’inventaire croissant des formes fluviales de terrains qui se sont formées pendant et après le Noachien, indiquant ainsi des épisodes ultérieurs d’activité aqueuse. Ces caractéristiques ont été récemment identifiées dans les données d’images à plus haute résolution renvoyées par Mars Reconnaissance Orbiter, et une vague de cartographie a suivi..." "Nous considérons généralement Mars comme une planète où la plupart des processus géologiques ont cessé après le Noachien; cependant, ce nouveau travail montre que dans de nombreux endroits de la planète, une telle affirmation dissimule une histoire géologique plus compliquée. Mars a peut-être été plus active sur le plan hydrologique que nous le pensions, et de tels processus ont pu fonctionner beaucoup plus tard que ne l’indique notre compréhension actuelle de l’évolution du climat martien"". - Échappement de l’atmosphère martienne dans l’espace : La suite d’instruments SAM a trouvé que l’atmosphère actuelle de Mars était enrichie en formes plus lourdes (isotopes) d’hydrogène, de carbone et d’argon. Ces mesures indiquent que Mars a perdu une grande partie de son atmosphère d’origine et de son inventaire d’eau. Cette perte s’est produite dans l’espace par le haut de l’atmosphère, un processus actuellement observé par l’orbiteur MAVEN. Aujourd’hui l’atmosphère martienne est 100 fois plus fine que celle de la Terre, laissant penser aux spécialistes qu’elle en aurait perdu une bonne partie. Pour en savoir plus, Curiosity a donc identifié et quantifié les gaz présents dans l’atmosphère actuelle. Ses instruments ont ainsi déterminé que 95,9% de l’air martien est composé de dioxyde de carbone (CO2), 2% d’argon (Ar), 1,9% de diazote (N2), 0,14% de dioxygène (O2) et 0,06% de monoxyde de carbone (CO). Les résultats des mesures de Curiosity suggèrent que la perte d’une partie de l’atmosphère s’est faite par l’intermédiaire d’un processus physique de rétention des isotopes lourds de certains éléments et que ceci a constitué un facteur significatif dans l’évolution de la planète. Plus en détail, les données livrées par SAM ont montré une augmentation de 5% de la concentration des isotopes les plus lourds du carbone dans le CO2 de l’atmosphère actuel comparé à celle estimée et présente lors de la formation de la planète. Cette hausse suggère que la partie haute de l’atmosphère a pu être perdue dans l’espace interplanétaire, expliquant ainsi la réduction des isotopes les plus légers. Outre le carbone, les isotopes d’argon montrent aussi un enrichissement en éléments plus lourds, ce qui concorde avec les estimations faites sur la composition de l’atmosphère et dérivées de météorites martiennes tombées sur Terre. Ces informations permettent d’en apprendre plus sur l’histoire de Mars et apportent surtout de nouveaux éléments pour déterminer si la planète a pu un jour être habitable. Les mesures des instruments de Curiosity, beaucoup plus précises que celles réalisées par les missions précédentes, ont permis de confirmer le scénario d’un échappement de l’atmosphère originelle dans l’espace. Modifié 19 janvier 2020 par vaufrègesI3 Ajout 5 1 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Pulsarx 767 Posté(e) 19 janvier 2020 Merci tout d'abord. Ça fait un déjà un sacré CV pour ce rover ! On a l'impression d'être tellement proche .... et loin à la fois d'une preuve de vie ayant existé (et peut-être, qui sait, existe toujours) hors de notre bonne vieille Terre. C'est beau à imaginer et rageant de ne pas avoir cette confirmation. Question subsidiaire : quelle est la méthode qui va trancher le débat sur l'origine biologique/géo-chimique/... de ces molécules suspectes ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 19 janvier 2020 il y a 2 minutes, Pulsarx a dit : Question subsidiaire : quelle est la méthode qui va trancher le débat sur l'origine biologique/géo-chimique/... de ces molécules suspectes ? Curiosity encore, et - espérons le - les rovers d'Exo-Mars et Mars 2020 pourront peut-être fournir des indices sérieux et concordants. Mais aucun de ces trois rovers ne peut produire une preuve définitive de la vie sur Mars. Pour "trancher", il faudra rapporter des échantillons sur Terre. En étant VRAIMENT très optimiste, ce retour est prévu au mieux pour 2031 (pour les échantillons recueillis par le rover Mars 2020). Sur Terre il sera possible de faire des analyses plus détaillées en utilisant des spectromètres plus puissants ou en apportant de nouvelles techniques telles que la détection par immunoanalyse et le traitement des échantillons pour extraire et concentrer les matières organiques. Sachant que la spectroscopie Raman des prochains rovers, et en particulier de Mars 2020, est une très bonne technique pour sélectionner des échantillons. 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BobMarsian 2 762 Posté(e) 20 janvier 2020 (modifié) Autre curiosité martienne, ... à mon avis, il y a probablement un truc ! Modifié 22 janvier 2020 par BobMarsian 1 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BobMarsian 2 762 Posté(e) 20 janvier 2020 (modifié) Le 19/01/2020 à 23:51, vaufrègesI3 a dit : Mais aucun de ces trois rovers ne peut produire une preuve définitive de la vie sur Mars. Pour "trancher", il faudra rapporter des échantillons sur Terre. En étant VRAIMENT très optimiste, ce retour est prévu au mieux pour 2031 Soit la bagatelle de 55 années d'attente pour infirmer/confirmer les résultats du Labeled Release des Viking, à cette époque, son PI Gilbert Levin se sera probablement envolé vers autre monde ! Modifié 22 janvier 2020 par BobMarsian Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 20 janvier 2020 il y a 12 minutes, BobMarsian a dit : Soit la bagatelle de 55 années d'attente pour infirmer/confirmer les résultats du Labeled Release des Viking, son PI Gilbert Levin se sera probablement envolé pour un autre monde ! Pour les Viking, j'imagine que la controverse ne cessera jamais, quels que soient les résultats à venir.. Ces perceurs maladroits des perles du savoir Ont dit de l’univers tout ce qu’ils ont cru voir; Ils n’ont fait, ignorants du mystère du monde, Qu’agiter le menton avant le grand sommeil noir. Omar Khayyam - astronome, mathématicien et poète persan (1048 et 1131) (cité dans son blog par J. P. luminet) 3 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Motta 3 669 Posté(e) 21 janvier 2020 (modifié) Très accessible en édition française, par exemple : Modifié 21 janvier 2020 par Motta 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 21 janvier 2020 (modifié) Merci @Motta Ce n'est pas vraiment le lieu pour ça.. Mais je ne résiste pas à citer de nouveau Omar Khayyam ainsi que les commentaires particulièrement pertinents de J.P. Luminet : J’entends dire que les amants du vin seront damnés. C’est un mensonge évident. Si les amants du vin et de l’amour vont en Enfer, Alors le Paradis est aussi vide que la paume de ma main Donc, bois du vin… C’est lui la vie éternelle, C’est le trésor qui t’est resté des jours de ta jeunesse : La saison des roses et du vin, et des compagnons ivres ! Sois heureux un instant, cet instant c’est ta vie. Bois du vin, car tu dormiras longtemps sous la terre Seul sans ami, sans camarade et sans femme ; Surtout, ne dévoile ce secret à personne : Les tulipes fanées ne refleurissent jamais. J. P. LUMINET : Omar Khayyam est considéré comme l’un des plus grands astronomes et mathématiciens du Moyen-Âge – il a notamment dirigé l’Observatoire de Boukhara – était fondamentalement un sceptique, et il a beaucoup raillé la prétention des savants à vouloir déchiffrer seuls l’énigme du ciel. Pour Khayyam, l’homme n’est qu’un pion sans importance sur l’échiquier cosmique. Mieux vaut donc s’adonner aux plaisirs éphémères mais certains du vin et de l’amour. 464 de ses quatrains sont ainsi dédiés au vin ! Mille ans plus tard, ces réflexions philosophiques paraissent toujours d’une sage actualité, du moins en ce qui concerne l’usage du vin et de l’amour. Même si je crains personnellement que dans un futur déjà en préparation, les chantres d’une future société Orwellienne à la Big Brother et à la pensée correcte, qui agissent et sévissent déjà plus ou moins dans l’ombre tout autour de nous, tenteront d’interdire les usages non normés (selon leurs propres critères, notamment transhumanistes) du vin et de l’amour. Pour ma part, en tant que chercheur professionnel, tout en gardant raison sur les limites de l’investigation scientifique, je ne partage pas la vision désabusée qu’Omar Khayyam se faisait de la recherche scientifique. Certes, nous ne savons encore pas grand chose des mystères de l’univers, mais au moins nous en savons déjà beaucoup plus qu’il y a mille ans. Nous en savons même beaucoup plus qu’il y a seulement 50 ans, tant les progrès des théories et des technologies d’observation ont été fulgurants. Et comment ne pas s’enthousiasmer pour les récentes découvertes d’exoplanètes, de trous noirs, d’ondes gravitationnelles ? Pour rattacher des récentes découvertes astronomiques à la présente fête des Vendanges de Montmartre, savez-vous par exemple que les développements de l’astronomie dite infra-rouge a récemment permis de mieux étudier la composition chimique du milieu interstellaire – cette matière gazeuse et diffuse qui remplit l’espace entre les étoiles, et dont vous venez d’apprécier sans doute les splendides images. Hé bien il s’avère que ce milieu interstellaire n’est pas seulement rempli d’atomes simples comme l’hydrogène ou le fer, mais de molécules carbonées complexes. En particulier, l’espace est un énorme réservoir d’alcool éthylique – dont la formule chimique, C2H5OH, montre qu’il s’agit déjà d’une molécule complexe. On a ainsi estimé que dans chaque grand nuage d’hydrogène de notre Galaxie il y avait l’équivalent en alcool de dix milliards de milliards de milliards de bouteilles d’armagnac ! Modifié 21 janvier 2020 par vaufrègesI3 3 2 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Huitzilopochtli 6 580 Posté(e) 21 janvier 2020 Certains de ses amis d'Ispahan le surnommaient affectueusement "Pommard". On se demande encore pourquoi... 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 21 janvier 2020 Curiosity a perdu son contrôle "d'attitude" Quelques nouveau soucis pour le rover, immobilisé à l'emplacement atteint le 14 janvier 2020 (sol 2645) Mise à jour du 20 janvier 2020 par Dawn Sumner, géologue planétaire à l'Université de Californie Davis : Savoir où se trouve notre corps nous aide à nous déplacer dans le monde. Nous savons si nous sommes debout ou assis, si nos bras sont déployés ou à nos côtés (ou pour certaines personnes, pas du tout là). Cette conscience corporelle est essentielle pour rester en sécurité. Les rovers doivent également savoir où se trouve leur corps par rapport à leur environnement. Curiosity stocke son attitude corporelle dans sa mémoire, des choses comme l'orientation de chaque articulation, quel instrument à l'extrémité de son bras pointe vers le bas et la proximité de l'APXS avec le sol. Il stocke également sa connaissance de l'environnement, des éléments tels que la raideur de la pente, où se trouvent les gros rochers et où le substrat rocheux qui dépasse de manière dangereuse. Curiosity évalue ces informations avant d'activer un moteur pour s'assurer que le mouvement peut être exécuté en toute sécurité. Lorsque la réponse est non - ou même peut-être pas - Curiosity arrête le processus sans activer le moteur. Cette approche conservatrice aide à empêcher Curiosity de cogner son bras sur des rochers, de conduire sur quelque chose de dangereux ou de pointer une caméra non protégée vers le soleil. Ces contrôles de sécurité nécessitent une connaissance précise de la position du rover dans son environnement et sont un élément essentiel des bonnes pratiques d'ingénierie. Ainsi ils ont gardé Curiosity en sécurité au fil des ans. À mi-chemin de sa dernière série d'activités, Curiosity a perdu son orientation. Une certaine connaissance de son attitude n'était pas tout à fait correcte, il n'a donc pas pu faire l'évaluation de sécurité essentielle. Ainsi, Curiosity a cessé de bouger, se figeant jusqu'à ce que sa connaissance de son orientation puisse être récupérée. Curiosity continue de nous envoyer des informations, nous savons donc ce qui s'est passé et pouvons élaborer un plan de rétablissement. C'est exactement ce que nous avons fait aujourd'hui: les ingénieurs de l'équipe ont élaboré un plan pour informer Curiosity de son attitude et confirmer ce qui s'est passé. Nous voulons que Curiosity retrouve sa capacité à effectuer ses contrôles de sécurité, et nous voulons également savoir si nous pouvons faire quelque chose pour éviter un problème similaire à l'avenir. Cette approche permet de garder notre rover en sécurité. PANO MASTCAM - Images des 12 ET 14 JANVIER 2020 (SOL 2643 et 2645) -Jan van Driel : Le fossé nommé "Galy" 4 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BobMarsian 2 762 Posté(e) 23 janvier 2020 Le 20/01/2020 à 20:08, BobMarsian a dit : Le 19/01/2020 à 23:51, vaufrègesI3 a dit : Mais aucun de ces trois rovers ne peut produire une preuve définitive de la vie sur Mars. Pour "trancher", il faudra rapporter des échantillons sur Terre. En étant VRAIMENT très optimiste, ce retour est prévu au mieux pour 2031 Soit la bagatelle de 55 années d'attente pour infirmer/confirmer les résultats du Labeled Release des Viking, à cette époque, son PI Gilbert Levin se sera probablement envolé vers autre monde ! Ah ! Aussi, quelques 16 années de retard sur la date "finale" ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 23 janvier 2020 Curiosity de nouveau opérationnel ! Le 21 janvier au matin (sol 2351) l’équipe a pu constater que les opérations de récupération du contrôle d’attitude avaient été couronnées de succès. Un plan scientifique d’activité très complet a pu être élaboré en reprenant une grande partie du plan prévu vendredi dernier 17 janvier (sol 2648) qui n’avait pu être mené à bien. Les instruments APXS et MAHLI se sont activés sur deux cibles du substratum rocheux. Était programmée aussi une pléthore de cibles laser ChemCam LIBS, une mosaïque Mastcam de 'Western Butte', des images multispectrales Mastcam sur une cible rocheuse, et des films pour rechercher des nuages et des dust devils tout en documentant les niveaux de poussière atmosphérique. Le plan comprenait également une mesure rare avec l'instrument APXS pour mesurer l'abondance d'argon dans l'atmosphère. Conçu pour des analyses chimiques des roches, l’APXS (Alpha-Particle-X-ray-Spectrometer) s'avère également capable de détecter l’argon dans l’atmosphère de Mars. L’argon (Ar) constitue environ 2 % en volume de l’atmosphère martienne dominée par le dioxyde de carbone - CO2 - (env 95 % de l'atmosphère). Ces mesures fournissent des informations sur la variation de la densité de l’argon dans l’atmosphère. L’argon est un traceur efficace, car des travaux antérieurs ont démontré que le cycle annuel de pression partielle d’argon correspond au débit de condensation attendu entraîné par le dépôt et la sublimation ultérieure d’environ 25 % du CO2 atmosphérique sur les calottes polaires. Durant les hivers polaires, elles sont plongées dans l'obscurité continue,. Quand les pôles sont de nouveau exposés à la lumière du soleil, le dioxyde carbone est sublimé, créant de très puissants vents soufflant jusqu'à 400 km/h. Ces actions saisonnières transportent de grands volumes de poussière et de vapeur d'eau, causant l'apparition de givre et de grands cirrus. On observe donc des variations saisonnières de la fraction relative d'argon par rapport au dioxyde de carbone dans l'air. Le capteur de l'APXS est monté sur le porte-outils situé au bout du bras robotique du rover tandis que l'électronique se trouve dans le corps central du rover. Il peut mesurer cette variation en regardant le ciel pendant que le bras est replié et rangé. Voir l'argon varier au cours de l'année, c'est comme regarder Mars respirer ! PORTE OUTILS EN BOUT DU BRAS ROBOTIQUE : HAZCAM AVANT - 23 JANVIER 2020 (SOL 2653) : Le bras positionne le porte outil sur une cible - Ici c'est la caméra MAHLI qui opère tout près de la roche : NAVCAM - 23 JANVIER 2020 (SOL 2653) : Vue de dessus : considérant l'orientation du porte outil il s'agit ici d'une opération de brossage de la roche MAHLI -23 JANVIER 2020 (SOL 2653) : Gros plan sur une roche couverte de nodules CHEMCAM - RMI - 23 JANVIER 2020 (SOL 2653) : Encore plus de nodules Tirs laser entre les nodules 4 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 25 janvier 2020 Curiosity se déplace à nouveau vers le Sud Après 10 jours d’immobilisation (en partie forcée suite au problème de contrôle d’attitude (désormais résolu), le 24 janvier 2020 (sol 2654) Curiosity s’est enfin dirigé vers le Sud en parcourant environ 40 mètres sur un terrain plat constitué de dalles de grès plus ou moins fracturées. L’objectif immédiat est de se rapprocher du flan Nord du "fronton de Greengheugh" pour en observer la stratigraphie. POSITION AU 24 JANVIER (SOL 2654) : 5,6 Mo - Mise à jour de la Nasa (une fois n'est pas coutume ) PARCOURS GÉNÉRAL DU ROVER DEPUIS L’ATTERRISSAGE & COURBES DE NIVEAUX DANS LA ZONE ACTUELLE : 1,9 Mo - Au 24 janvier 2020 Curiosity a parcouru 21,790 km HAZCAM AVANT - 24 JANVIER 2020 (SOL 2654) : À l'avant au Sud la crête du "fronton de Greengheugh" HAZCAM ARRIÈRE - 24 JANVIER 2020 (SOL 2654) : PANO NAVCAM - 24 JANVIER 2020 (SOL 2654) – Jan van Driel : 8,8 Mo NAVCAM - 24 JANVIER 2020 (SOL 2654) : La crête du fronton droit devant Remparts Nord vers l'Ouest 5 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 252 Posté(e) 26 janvier 2020 https://apod.nasa.gov/apod/astropix.html 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 874 Posté(e) 26 janvier 2020 C'est curieux mais on a vraiment l'impression, que ces "dalles de grès" tapissent toute la surface de la planète. Opporunity et son double en avaient croisé des kilos eux-aussi. On sait pourquoi ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 26 janvier 2020 Il y a 12 heures, penn kalet a dit : https://apod.nasa.gov/apod/astropix.html Coucou Anne . Merci ! J'ai donc posté cette version couleur "en avant première" page précédente (14 janvier) J'aimais aussi beaucoup la version originale en noir & blanc (postée le 28 novembre page 138 et le 2 janvier page 141) Il y a 11 heures, Kaptain a dit : C'est curieux mais on a vraiment l'impression, que ces "dalles de grès" tapissent toute la surface de la planète. Opporunity et son double en avaient croisé des kilos eux-aussi. On sait pourquoi ? C'est assez normal dans la mesure où les zones où ont été envoyé Spirit et Oppy ont été choisies selon des données (depuis l'orbite) essentiellement géomorphologiques, puis plus tard spectrales (argile) et géomorphologiques pour Curiosity. Considérant que ces données devaient essentiellement mettre en évidence des zones où l'eau avait coulé, les rovers étaient destinés à trouver des preuves de ces écoulements, en particulier ce type de roches sédimentaires en plaques de grès rencontrées un peu partout .. Spirit et Oppy ont à peu près exploré tout ce qui semblait prometteur et original dans les régions où ils se sont posés, régions constituées de strates volcano-sédimentaires pour Spirit et purement sédimentaires pour Opportunity, malheureusement pour la plupart déposées en milieu aqueux acide. Pour l'essentiel ces roches étaient composée de sulfates.. Mais ces rovers ont aussi traversé des déserts de sable, particulièrement longuement pour Oppy dans son parcours de deux années (terrestre) et demie vers le "cratère Endeavour". Curiosity a très peu gouté au désert de sable, car les risques d'ensablement (avérés) l'ont obligé à affronter des terrains parsemés de roches pointues qui ont pas mal abimé ses roues pendant le parcours vers l'Ouest et le contournement des dunes noires. Ce n'est qu'en septembre 2014 que le rover atteint le plancher du lac antique à "Pahrump Hills" et ses plaques de roches sédimentaires à grains fins (formation Murray) qu'il allait parcourir pendant une bonne part de la montée vers la crête "Vera Rubin" (sachant que les roches sédimentaires de la "formation Stimson" des "Buttes Murray" et du chaotique "plateau Naukluft" étaient d'origine purement éolienne - sans action de l'eau) . Le grès est une roche sédimentaire détritique (débris d'anciennes roches) formée de grains de sable cimentés par de la silice, de la calcite, de l'oxyde de fer ou de l'argile. Selon leur origine et leur histoire, on peut différencier les grès d'après la nature de ses éléments détritiques, la nature du ciment, et le degré de cohésion. 2 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 874 Posté(e) 27 janvier 2020 Encore et toujours merci, Daniel, pour toutes ces infos. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Achaim 4 712 Posté(e) 28 janvier 2020 (modifié) Un grand merci pour ce partage et tout le boulot que ça représente .... On suit, même si on ne poste pas .. Modifié 28 janvier 2020 par Achaim Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 31 janvier 2020 (modifié) Le 27 janvier 2020 en parcourant environ 43 mètres Curiosity s’est à nouveau dirigé vers le Sud se rapprochant encore un peu plus du côté Nord du "fronton de Greengheugh" Le 24 janvier, Susanne Schwenzer, géologue planétaire à l'Open University estimait que le rover avait atteint "un point très intéressant avec des changements potentiels dans la chimie des roches. Du point de vue d'un géochimiste, la partie la plus intéressante de l'histoire à l'emplacement actuel est que nous voyons deux types différents de substrat rocheux. L'un est caractérisée dans les images par une apparence plus lisse et des veines. Ce type est l'objectif principal du plan. Mais il y a aussi un substrat rocheux nodulaire. APXS a le substrat rocheux plus lisse à portée de main et mesurera "Rannoch Moore" comme cible d’observation du soir et "Sauchiehall" comme cible de nuit et de longue durée après [brossage] DRT. MAHLI documentera les deux cibles. ChemCam étudiera "Rannoch Moore" en collaboration avec APXS et a pour cibles "Janetstown", également sur un substrat rocheux plus lisse, et "Glenalmond" sur la version nodulaire." MAHLI - 24 JANVIER 2020 (SOL 2654) - "Rannoch Moore" : HAZCAM AVANT – 27 JANVIER 2020 (SOL 2657) : Face au fronton NAVCAM - 27 JANVIER 2020 (SOL 2657) : Les remparts Nord à plus de 35 km "Western Butte" s'éloigne Le Nord du fronton se rapproche Sous "Tower Butte" PANO NAVCAM - 27 JANVIER 2020 (SOL 2657) - Jan van Driel : PANO MASTCAM -27 JANVIER 2020 (SOL 2657) - Robert Charbonneau : "Western Butte" Le 28 janvier 2020 (sol 2658) Curiosity a repris sa progression vers le Sud en parcourant 23 mètres. Selon Ken Herkenhoff, géologue planétaire au USGS Astrogeology Science Center ""le parcours du Sol 2657 s'est bien déroulé, nous avons donc de nouvelles expositions du substratum rocheux à explorer sur le sol 2658. L'objectif pour aujourd'hui est d'obtenir de bonnes données chimiques et de télédétection à cet endroit avant de continuer vers le sud". Le programme de la journée a commencé avec une courte intégration APXS sur une dalle de roc appelée "Marchmont". MAHLI prendra quelques images de "Marchmont", puis le bras sera déplacé pour les observations ChemCam de "Marchmont" et "Inverness Shire", un bloc plus sombre posé sur la surface du substratum rocheux. La MastCam de droite prendra alors des images des cibles et acquerra également une mosaïque stéréo du côté ouest de "Tower Butte" pour examiner ses structures sédimentaires POSITION AU 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) : HAZCAM AVANT - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) : Un drôle de bloc de roche nodulaire nommé "Marchmont" surmonté d'une roche sombre nommée "Inverness Shire" HAZCAM ARRIÈRE - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) : NAVCAM - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) : "Marchmont" et "Inverness Shire" vus de dessus PANO NAVCAM - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) - landru79 : PANO NAVCAM - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) - Jan van Driel : Le 29 janvier 2020 (sol 2659) le groupe thématique de géologie (GEO) a prévu un court programme scientifique avec les instruments ChemCam et Mastcam et des activités de contacts avec le spectro APXS et la caméra MAHLI, suivi d'un trajet vers le banc sur le côté de "Tower Butte". Il s’agit d’une zone qui intéresse beaucoup Catherine O'Connell, géologue planétaire à l'Université du Nouveau-Brunswick, car elle marque un contact potentiel entre les mudstones et les grès sur lesquels le rover a roulé et une roche de "couverture", d'aspect assez différent. Il s’agit de rechercher des changements dans la chimie et les processus sédimentaires qui peuvent aider à comprendre l'une des grandes questions : "Pourquoi ces buttes sont-elles ici" ? Il est prévu par ailleurs une imagerie supplémentaire du "fronton de Greenheugh", sur lequel l’équipe du rover espère grimper avant la fin de cette année. Une fois ces activités terminées, il est donc prévu de grimper plus haut vers "Tower Butte" dans l'espoir de retrouver plus de substrat rocheux dans l’espace de travail. À suivre donc... Modifié 31 janvier 2020 par vaufrègesI3 4 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 252 Posté(e) 3 février 2020 Bonjour, Le 01/02/2020 à 00:13, vaufrègesI3 a dit : HAZCAM ARRIÈRE - 28 JANVIER 2020 (SOL 2658) Comment se fait-il que cette image soit étonnamment bruitée ? Les autres images sont tellement excellentes. Le 01/02/2020 à 00:13, vaufrègesI3 a dit : Un drôle de bloc de roche nodulaire nommé "Marchmont" surmonté d'une roche sombre nommée "Inverness Shire" Curieux cet empilement. J'espère qu'un jour on ne verra jamais ça par contre, ça ne serait pas de très bon augure ! 2 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 3 février 2020 il y a une heure, penn kalet a dit : Comment se fait-il que cette image soit étonnamment bruitée ? Les autres images sont tellement excellentes Bonjour Anne Les images des deux caméras HazCam arrière ont exactement le même problème, celui-ci étant survenu très tôt dans la mission. Il y a pas mal de temps déjà, @brizhell avait noté que le bruit sur les images apparaissait à l'identique sur toutes les images, on y voit les mêmes "points chaud", ou "pixels morts", du CCD. Ces deux caméras arrière ont peut-être des caractéristiques différentes des deux HazCam avant, en particulier au niveau du capteur CCD qui, dans les conditions martiennes, peut avoir été dégradé. En tout cas il est douteux que le rayonnement du générateur nucléaire puisse être à l'origine de cette dégradation du capteur. Les isotopes du plutonium-238 qui équipe le générateur sont des émetteurs de rayons alpha, un rayonnement qui peut être arrêté par une simple feuille de papier (ou la peau pour l'homme). Les gamma pénétrants qui accompagnent beaucoup de désintégrations sont dans le cas du plutonium absents ou d’énergie remarquablement faible. Et pour l'homme les émetteurs alpha ne posent pas de risques tant qu'ils ne sont pas inhalés ou ingérés. De toute façon, dans ce cadre, ce serait les 17 caméras du rover qui seraient impactées, et on constate qu'il n'en est rien. 3 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
a s p 0 6 845 Posté(e) 3 février 2020 les hazcam, compte tenu de leur rôle, n'ont peut être pas besoin d'avoir les mêmes spécifications (bruit intrinsèque, blindage) que les caméras scientifiques et sont peut être également davantage exposées au rayonnement issu du sol alors que les caméras scientifiques sont au dessus du rover? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 059 Posté(e) 3 février 2020 il y a 46 minutes, asp06 a dit : les hazcam, compte tenu de leur rôle, n'ont peut être pas besoin d'avoir les mêmes spécifications (bruit intrinsèque, blindage) que les caméras scientifiques et sont peut être également davantage exposées au rayonnement issu du sol alors que les caméras scientifiques sont au dessus du rover? En fait, pour la redondance (des canards), Il y a huit caméras HazCam (Hazard Avoidance Cameras) , 2 paires à l'avant à 68 cm du sol et 2 paires à l'arrière à 78 cm du sol. Et ce sont uniquement les images des HazCam arrière qui sont bruitées. Sachant que, toujours pour la navigation et pour éviter les dangers du terrain, deux autres paires de caméras NavCam (Navigation Cameras) sont montées au sommet du mât du rover de part et d'autre des caméras MASTCAM. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
a s p 0 6 845 Posté(e) 3 février 2020 (modifié) elles ne sont peut être simplement pas sur la même carte électronique que les autres (pas le même ampli par exemple, un modèle moins énergivore car moins performant). edit : https://an.rsl.wustl.edu/mer/help/Content/About the mission/MSL/Instruments/MSL Hazcam.htm elles sont toutes identiques. Modifié 3 février 2020 par asp06 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites