Huitzilopochtli 6 581 Posté(e) 5 mars 2020 Petit film de James Sorenson (UMSF) pour reconstituer les gesticulations nécessaires pour produire le selfie final. Daniel est-il en grève ?... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 413 Posté(e) 5 mars 2020 j'ai essayé de télécharger la bête : 10h, j'ai laissé tomber ! https://www.nasa.gov/feature/jpl/nasas-curiosity-mars-rover-snaps-its-highest-resolution-panorama-yet Le rover Curiosity de la NASA a capturé son panorama à la résolution la plus élevée de la surface martienne. Composé de plus de 1000 images prises pendant les vacances de Thanksgiving 2019 et soigneusement assemblées au cours des mois suivants, le composite contient 1,8 milliard de pixels de paysage martien. La caméra Mast du rover, ou Mastcam , a utilisé son téléobjectif pour produire le panorama; pendant ce temps, il s'est appuyé sur son objectif à angle moyen pour produire un panorama de près de 650 millions de pixels de résolution inférieure qui comprend le pont du rover et le bras robotique. Les deux panoramas présentent «Glen Torridon», une région du côté du mont Sharp que Curiosity explore. Ils ont été pris entre le 24 novembre et le 1er décembre, lorsque l'équipe de mission était partie pour les vacances de Thanksgiving. Assis toujours avec quelques tâches à accomplir en attendant que l'équipe revienne et fournisse ses prochaines commandes, le rover a eu une rare chance d'imaginer son environnement du même point de vue plusieurs jours d'affilée. (Regardez de plus près: un outil spécial permet aux téléspectateurs de zoomer sur ce panorama.) Il a fallu plus de 6 1/2 heures au cours des quatre jours pour que Curiosity capture les photos individuelles. Les opérateurs Mastcam ont programmé la liste des tâches complexes, qui incluait le pointage du mât du rover et la mise au point des images. Pour assurer un éclairage uniforme, ils ont limité l'imagerie entre midi et 14 h, heure locale de Mars chaque jour. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 478 Posté(e) 5 mars 2020 (modifié) Le 21/02/2020 à 21:47, vaufrègesI3 a dit : Bon, je ne comprend pas tout. Peut-être Damia si elle passait par là où quiconque plus compétent que moi pourrait expliquer le truc. Il me semble toutefois avoir compris que le traitement de compression opéré sur Terre des images MastCam reçues (en niveaux de gris) provoque de nombreux artefacts (résultant de la compression). Je pense que l'image est envoyée non debayérisée, en niveau de gris donc, mais avec la trame de bayer visible, mais compressée en jpeg! La débayérisation ulterieure est sans doute impossible ensuite.. Modifié 5 mars 2020 par dfremond Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BobMarsian 2 762 Posté(e) 5 mars 2020 (modifié) "Study: Organic molecules discovered by Curiosity Rover consistent with early life on Mars" Washington State University - 5 mars 2020https://www.eurekalert.org/pub_releases/2020-03/wsu-som030420.php Pour faire court et si j'ai bien compris, des molécules du type thiophènes composées de carbone et de soufre viennent d'être découvertes par Curiosity. A ce propos, deux chercheurs, l'astrobiologiste Dirk Schulze-Makuch (Washington State University) et Jacob Heinz, avec une université berlinoise, suggérent dans une étude publiée dans le journal Astrobiology, qu'elles pourraient être un indicateur d'un processus biologique bactérien probable, impliquant une vie passée sur Mars ! Mais comme pour la détection du méthane, et par prudence, les deux chercheurs n'excluent pas une origine non biologique à la formation des thiophènes, avec l'espoir que, possiblement, l'expérence MOMA (Mars Organic Molecule Analyzer) embarquée sur le prochain rover Rosalind Franklin, pourra faire la différence ? https://news.wsu.edu/2020/03/05/study-finds-organic-molecules-discovered-curiosity-rover-consistent-early-life-mars/https://www.liebertpub.com/doi/10.1089/ast.2019.2139 Modifié 5 mars 2020 par BobMarsian 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 413 Posté(e) 5 mars 2020 il y a 26 minutes, BobMarsian a dit : https://news.wsu.edu/2020/03/05/study-finds-organic-molecules-discovered-curiosity-rover-consistent-early-life-mars/ Traduction automatique : Une étude révèle que des molécules organiques découvertes par Curiosity Rover sont cohérentes avec les débuts de la vie sur Mars Les composés organiques appelés thiophènes se trouvent sur Terre dans le charbon, le pétrole brut et, curieusement, dans les truffes blanches, le champignon apprécié des épicuriens et des porcs sauvages. Des thiophènes ont également été récemment découverts sur Mars, et l'astrobiologiste de l'Université de l'État de Washington Dirk Schulze-Makuch pense que leur présence serait compatible avec la présence d'une vie précoce sur Mars. Schulze-Makuch et Jacob Heinz de la Technische Universität de Berlin explorent certaines des voies possibles pour les origines des thiophènes sur la planète rouge dans un nouvel article publié dans la revue Astrobiology. Leurs travaux suggèrent qu'un processus biologique, impliquant probablement des bactéries plutôt qu'une truffe, peut avoir joué un rôle dans l'existence du composé organique dans le sol martien. "Nous avons identifié plusieurs voies biologiques pour les thiophènes qui semblent plus probables que les voies chimiques, mais nous avons encore besoin de preuves", a déclaré Dirk Schulze-Makuch. "Si vous trouvez des thiophènes sur Terre, alors vous penseriez qu'ils sont biologiques, mais sur Mars, bien sûr, la barre pour prouver que cela doit être un peu plus élevé." Les molécules de thiophène ont quatre atomes de carbone et un atome de soufre disposé en anneau, et le carbone et le soufre sont des éléments bio-essentiels. Pourtant, Schulze ‑ Makuch et Heinz ne pouvaient pas exclure les processus non biologiques conduisant à l'existence de ces composés sur Mars. Les impacts des météores fournissent une explication abiotique possible. Les thiophènes peuvent également être créés par la réduction thermochimique du sulfate, un processus qui implique un ensemble de composés chauffés à 248 degrés Fahrenheit (120 degrés Celsius) ou plus. Dans le scénario biologique, des bactéries, qui auraient pu exister il y a plus de trois milliards d'années lorsque Mars était plus chaud et plus humide, auraient pu faciliter un processus de réduction des sulfates qui se traduit par des thiophènes. Il existe également d'autres voies où les thiophènes eux-mêmes sont décomposés par des bactéries. Bien que le Curiosity Rover ait fourni de nombreux indices, il utilise des techniques qui décomposent des molécules plus grandes en composants, de sorte que les scientifiques ne peuvent que regarder les fragments résultants. D'autres preuves devraient provenir du prochain rover, le Rosalind Franklin, qui devrait être lancé en juillet 2020. Il transportera un analyseur de molécules organiques de Mars, ou MOMA, qui utilise une méthode d'analyse moins destructive qui permettra la collecte de plus grandes molécules. Schulze-Makuch et Heinz recommandent d'utiliser les données collectées par le prochain rover pour examiner les isotopes du carbone et du soufre. Les isotopes sont des variations des éléments chimiques qui ont un nombre de neutrons différent de la forme typique, entraînant des différences de masse. «Les organismes sont« paresseux ». Ils préfèrent utiliser les variations d'isotopes légers de l'élément car cela leur coûte moins d'énergie », a-t-il déclaré. Les organismes modifient les rapports des isotopes lourds et légers dans les composés qu'ils produisent qui sont sensiblement différents des rapports trouvés dans leurs blocs de construction, que Schulze-Makuch appelle «un signal révélateur pour la vie». Pourtant, même si le prochain rover retourne ces preuves isotopiques, cela ne suffira peut-être pas pour prouver définitivement qu'il y a, ou qu'il y a eu, de la vie sur Mars. "Comme l'a dit Carl Sagan," les réclamations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires ", a déclaré Schulze-Makuch. "Je pense que la preuve exigera vraiment que nous envoyions des gens là-bas, et un astronaute regarde à travers un microscope et voit un microbe en mouvement." Bon, pour Rosalind Franklin on risque d'attendre encore longtemps... au moins deux ans !! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 061 Posté(e) 5 mars 2020 Je tente actuellement de faire face à un deuil brutal et extrêmement cruel qui m'a totalement dévasté.. Pendant toutes ces années, comme tout le monde, j'ai traversé pas mal d'épreuves, surtout malheureusement ces 5 ou 6 dernières années. J'ai toujours mis un point d'honneur à ne jamais lâcher ce fil (tout comme les précédents sur Spirit et Oppy). Mais là.. c'est le coup de grâce. Je vais donc m'absenter du forum pour une durée indéterminée. Merci à tous ceux qui vont bien vouloir prendre le relais pour continuer à raconter cette extraordinaire aventure, technologique, scientifique, et avant tout humaine. Daniel 23 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 413 Posté(e) 5 mars 2020 Courage Vauffy. De tout coeur avec toi ! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
roul 304 Posté(e) 6 mars 2020 (modifié) Il y a 7 heures, vaufrègesI3 a dit : Mais là.. c'est le coup de grâce. Je vais donc m'absenter du forum pour une durée indéterminée. Bonjour: So sorry, truly, wishing you the best. On va avoir besoin de ton talent pour le récit du frère de Curiosity qui s'appelle "Perseverance" notez qu'il n'y pas d'accent! En effet l'anglais n'est pas très original. Modifié 6 mars 2020 par roul 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
STARBIRD 246 Posté(e) 6 mars 2020 Il y a 20 heures, vaufrègesI3 a dit : Je tente actuellement de faire face à un deuil brutal et extrêmement cruel qui m'a totalement dévasté.. Pendant toutes ces années, comme tout le monde, j'ai traversé pas mal d'épreuves, surtout malheureusement ces 5 ou 6 dernières années. J'ai toujours mis un point d'honneur à ne jamais lâcher ce fil (tout comme les précédents sur Spirit et Oppy). Mais là.. c'est le coup de grâce. Je vais donc m'absenter du forum pour une durée indéterminée. Merci à tous ceux qui vont bien vouloir prendre le relais pour continuer à raconter cette extraordinaire aventure, technologique, scientifique, et avant tout humaine. Daniel Sincère condoléances courage reviens vite vers nous merci pour tes images ! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
STARBIRD 246 Posté(e) 6 mars 2020 1 plus 1 égal deux sur terre ! Mais sur mars il va falloir attendre un peu car on a du mal à faire le calcul ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 478 Posté(e) 7 mars 2020 Daniel sache qu'on est avec toi de tout coeur. Grand respect pour tout le veritable travail que tu as réalisé sur ce forum! Merci. Et courage! Sincere condoléances, 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 874 Posté(e) 7 mars 2020 Daniel, le prochain rover martien se nommera "Perseverance". Sans aucun doute un signe du destin pour te souhaiter tout le courage nécessaire dans cette épreuve. Bien à toi. 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 252 Posté(e) 8 mars 2020 Le 05/03/2020 à 21:14, vaufrègesI3 a dit : Je tente actuellement de faire face à un deuil brutal et extrêmement cruel qui m'a totalement dévasté.. Pendant toutes ces années, comme tout le monde, j'ai traversé pas mal d'épreuves, surtout malheureusement ces 5 ou 6 dernières années. J'ai toujours mis un point d'honneur à ne jamais lâcher ce fil (tout comme les précédents sur Spirit et Oppy). Mais là.. c'est le coup de grâce. Je vais donc m'absenter du forum pour une durée indéterminée. Merci à tous ceux qui vont bien vouloir prendre le relais pour continuer à raconter cette extraordinaire aventure, technologique, scientifique, et avant tout humaine. Daniel Tellement désolée Daniel ! Bon courage pour affrronter cette difficile épreuve et reviens vite nous voir : parfois un petit tour vers les choses de l'espace peuvent aider à supporter les cruautés de la vie terrestre. A bientôt j'espère. 2 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 413 Posté(e) 14 avril 2020 Des nouvelles neuves de Curiosity !! L'équipe du rover n'échappe pas aux mesures du confinement relatif au COVID 19 Principaux extraits traduits du dernier communiqué de la NASA : https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2020-070 La mission Mars a appris à relever de nouveaux défis tout en travaillant à distance. Pour les personnes capables de travailler à distance pendant cette période de distanciation sociale, les vidéoconférences et les courriels ont contribué à combler l'écart. Il en va de même pour l'équipe derrière le rover Curiosity Mars de la NASA. Ils sont confrontés aux mêmes défis que de nombreux travailleurs à distance -faire taire le chien, partager l'espace avec des partenaires et la famille, se rappeler de s'éloigner de temps en temps du bureau - mais avec une particularité : ils opèrent sur Mars. Le 20 mars 2020, aucun membre de l'équipe n'était présent au Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du Sud, où la mission est basée. C'était la première fois que les opérations du rover étaient planifiées alors que l'équipe était complètement éloignée. Deux jours plus tard, les commandes qu'ils avaient envoyées à Mars ont été exécutées comme prévu, ce qui a conduit Curiosity à forer un échantillon de roche à un endroit appelé «Édimbourg». L'équipe a commencé à anticiper la nécessité de se rendre complètement à distance quelques semaines auparavant, ce qui les a amenés à repenser leur fonctionnement. Des casques, des moniteurs et d'autres équipements ont été distribués (ramassés en bordure de rue, tous les employés suivant des mesures appropriées de distanciation sociale). Cependant, tout ce avec quoi ils ont l'habitude de travailler au JPL n'a pas pu être renvoyé chez eux: les planificateurs s'appuient sur des images 3D de Mars et les étudient généralement à l'aide de lunettes spéciales qui basculent rapidement entre les vues gauche et droite pour mieux révéler les contours paysage. Cela les aide à déterminer où conduire Curiosity et dans quelle mesure ils peuvent étendre son bras robotique. Mais ces lunettes nécessitent les cartes graphiques avancées des ordinateurs haute performance du JPL (ce sont en fait des ordinateurs de jeu destinés à la conduite sur Mars). Pour que les opérateurs de mobiles puissent visualiser des images 3D sur des ordinateurs portables ordinaires, ils sont passés à de simples lunettes 3D rouge-bleu. Bien qu'ils ne soient pas aussi immersifs ou confortables que les lunettes de protection, ils fonctionnent tout aussi bien pour planifier les entraînements et les mouvements des bras. L'équipe a effectué plusieurs tests et un essai complet avant qu'il ne soit temps de planifier l'opération de forage «Édimbourg». Ce qu'il faut pour conduire un Rover Bien sûr, le matériel n'est qu'une partie de l'équation: de nombreux ajustements logistiques sont également nécessaires. En règle générale, les membres de l'équipe du JPL travaillent avec des centaines de scientifiques dans les instituts de recherche du monde entier pour décider où conduire Curiosity et comment rassembler sa science. Travailler à l'écart de ces scientifiques n'est pas nouveau. Mais travailler indépendamment des autres personnes qui sont généralement basées au JPL l'est. La programmation de chaque séquence d'actions pour le mobile peut impliquer une vingtaine de personnes développant et testant des commandes en un seul endroit tout en discutant avec des dizaines d'autres personnes situées ailleurs. "Nous sommes généralement tous dans une pièce, partageant des écrans, des images et des données. Les gens parlent en petits groupes et entre eux de l'autre côté de la pièce", a déclaré Alicia Allbaugh, qui dirige l'équipe. Maintenant, ils font le même travail en organisant plusieurs vidéoconférences à la fois tout en s'appuyant davantage sur les applications de messagerie. Il faut un effort supplémentaire pour s'assurer que tout le monde se comprend; en moyenne, la planification de chaque jour prend une ou deux heures de plus que d'habitude. Cela ajoute quelques limites au nombre de commandes envoyées chaque jour. Mais pour la plupart, Curiosity est toujours aussi scientifiquement productive. 1 2 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Alain MOREAU 7 317 Posté(e) 15 avril 2020 Merci Jack Et une très grosse pensée pour Daniel... 8 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
glevesque 185 Posté(e) 23 avril 2020 (modifié) Courage Daniel, tu vas réellement nous manquer ! Le chapitre sur Curiosity n'est pas fini (abandon du projet) https://ia601406.us.archive.org/19/items/les-panoramiques-martiens-c-web/Les Panoramiques Martiens C-Web.pdf Quelques correction a apporté sur le chapitre de Curiosity : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=8318 Modifié 1 mai 2020 par glevesque 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 252 Posté(e) 14 mai 2020 Bonjour , J'ai lu un article récent sur les trous percés sur Mars par Curiosity et il y avait un gif, une animation en 3D, publiée sur Twitter par Thomas Appéré. Les différences de couleur des roches étaient vraiment frappantes. L'image : L'article : https://www.numerama.com/sciences/622368-a-quoi-ressemble-un-forage-de-curiosity-cette-animation-le-montre-en-3d.html J'espère que Daniel va vite revenir nous voir 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 874 Posté(e) 14 mai 2020 Si j'ai bien compris, le rover est arrivé sur le fameux fronton de Greenheug dominant la plaine. Ces cartes montrent sa situation fin avril. Je met aussi ce magnifique panorama, dont je suis loin d'être sûr qu'il soit pris du haut de ce fronton ni de quand il date, mais comme c'est beau, j'y vais ! En espérant que Daniel revienne corriger tout ça, parce que c'est tout sauf clair, leur site, à MSL... 2 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
michelR 4 954 Posté(e) 15 mai 2020 (modifié) Le 14/05/2020 à 20:45, Kaptain a dit : En espérant que Daniel revienne Ce que tout le monde qui vient sur ce post souhaite. Je me suis permis de faire un petit pano du sol 2747 (le dernier indiqué sur la carte) avec la mesa à gauche du rover. Je rajoute une vue arrière avec au fond le mont Sharp toujours sol 2747. Modifié 16 mai 2020 par michelR 1 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 061 Posté(e) 13 juin 2020 (modifié) "Ne reste que la possibilité, dans une forme d’hébétement, de s’installer face à ce qui est arrivé, dans le ravage de son évidence" Je ne suis pas l'auteur de cette phrase, mais quelqu'un qui je pense se reconnaitra s'il passe encore par ici. Ces mots résonnent en moi bien sûr, et même de plus en plus avec le temps qui passe. Je reprend cette chronique comme une sorte de "thérapie" même s'il n'est pas ici question pour moi de "guérir", mais comme d'autres ici sans doute il s'agit simplement de tenter de s'évader un peu au delà de nos quelques misérables contingences et servitudes humaines. Merci à tous pour vos messages.. RAPPEL DU CONTEXTE : La majorité du paysage martien observé aujourd'hui sur Mars résulte de l'érosion éolienne sur des millions/milliards d'années, y compris le Mont Sharp et le cratère Gale. L’épaisseur de sédiments érodés (dépôts de poussière et de sable) est de l’ordre de plusieurs centaines de mètres, ce qui permet d’explorer aujourd’hui en surface des terrains anciens datant de plus de trois milliards d’années et ayant pu être baignés par des lacs sur des durées de temps géologiques. Tout comme sur Terre dans les zones arides, les sommets des relativement petites mesas (ou buttes) que Curiosity étudie actuellement sont constitués de matériaux plus résistants, ce qui confirme le rôle éminent de ce type d'érosion. Ces derniers mois et après avoir traversé la vallée argileuse (nommée "Glen Torridon") Curiosity opère sur un terrain nommé, en terme de géologie, "discordance". Il s'agit de la zone de contact qui sépare la "formation Murray" (qui intègre la vallée argileuse), plus ancienne et d'origine principalement lacustre, et le "fronton de Greenheugh" situé plus haut, plus récent et d'origine très probablement éolienne. Il faut bien considérer que la "formation Murray" (le plancher sédimentaire du lac antique d’environ 400 mètres d’épaisseur), que le rover a parcouru quasi continument depuis 2014, puis plus haut le "fronton de Greenheugh" nous parlent de deux époques différentes de l'histoire de Mars et du mont Sharp. Depuis l’orbite et sur les pentes qui s’élèvent au dessus de la vallée argileuse, les spectros des orbiteurs ont noté la présence de sulfates. Ces minéraux sulfatés indiquent que ces zones supérieures étaient plus sèches et sont devenues plus acides, même si, géomorphologiquement, la crête "Gediz Vallis" de 70 m de haut et 2,5 km de long qui « coupe » le fronton en son centre semble avoir été parcourue par une rivière qui a creusé un chemin à travers l'unité sulfatée L'équipe du rover essaie de comprendre comment (ou si) la chimie du substratum rocheux change près du "fronton de Greenheugh", car celui-ci marque un changement de type de roche par rapport à la majorité des roches rencontrées à travers l'unité argileuse "Glen Torridon". L'idée est de contourner le fronton pour y accéder beaucoup plus loin à environ 1,5 km vers l'Est, et donc pas avant un an (au mieux). Voir le trajet prévisionnel ci-dessous (en blanc) : Depuis le 9 avril 2020 c'est l'équinoxe sur Mars, et le printemps commence pour l'hémisphère sud. C'est aussi à ce moment que commence la saison des tempêtes de poussière (généralement la seconde moitié de l'année martienne). En Mars 2018 une tempête de poussière planétaire s’était développée et la réduction de la lumière du soleil avait peu à peu réduit le niveau d’énergie recueilli par les panneaux solaires du rover Opportunity jusqu’à "l’éteindre" définitivement.. Ces tempêtes planétaires ne se produisent qu’environ une année sur trois sur Mars mais ce sont des événements fascinants à étudier car on ne comprend toujours pas pleinement comment ils commencent ou comment ils se développent pour couvrir l’ensemble de la planète. Considérant son importance majeure dans les objectifs de la mission, jusqu'ici l'exploration de la vallée argileuse demeure très insuffisante avec un total de 4 forages (dont 1 plus ou moins avorté) pour - par exemple -10 tentatives et 7 forages réalisés sur la seule crête "Vera Rubin". Le long parcours vers l'Est au Nord de la vallée argileuse va donc permettre de poursuivre l'exploration à ce niveau, et in fine de contourner les obstacles (reliefs et bandes de sable) qui bloquent l'accès direct au plateau du "fronton de Greenheugh". L'objectif immédiat est de se rapprocher du "fronton de Greenheugh" puis d'en longer le bord Nord au plus près pour en étudier la stratigraphie des roches et la zone de contact entre l'Unité argileuse et le fronton. L'objectif ultime est d'accéder plus haut au plateau du fronton et à la crête centrale du delta alluvial, "Gediz Vallis". Sachant que le relief du bord Nord du fronton (barré plus loin par les dunes de sable) n'offre aucun accès direct au rover. Sur la base de la cartographie stratigraphique réalisée par l’équipe de Curiosity et d’observations de la surface du fronton par les orbiteurs, il est possible que le "fronton de "Greenheugh" puisse avoir été recouvert de dunes. Dans ce cadre, et après érosion partielle de ces dunes, ils ont proposé que le dépôt actuel restant en surface soit l’équivalent de la "Formation Stimson" constitué essentiellement de silice d'origine éolienne, possiblement à dominante basaltique, ce qui expliquerait sa couleur sombre. Cette unité géologique nommée "Formation Stimson" a déjà été rencontrée par Curiosity lors de son trajet sur le "plateau Naukluft" de mars à juin 2016. Cette formation avait été considérée comme le résultat d’une sédimentation sèche, une "cimentation" de sable d'origine éolienne, sans aucun apport d'eau liquide. La roche résultante, très dure et rugueuse, avait donné quelques inquiétudes concernant la dégradation des roues.. Résistante à l'érosion elle y recouvre en partie la "formation Murray" plus tendre et composée de mudstone (sédiments fins) d'origine lacustre, formation parcourue par Curiosity depuis "Parhump Hill" en 2015. Le "fronton de Greenheugh", couvre près de 3 km2 et décline progressivement en pente de 25% à 12% sur une distance d’environ 1400 m. Bien qu'apparemment en forme d'éventail, la surface ne présente pas la convexité de surface caractéristique des deltas alluviaux terrestres. Au lieu de cela, cette surface relativement légèrement inclinée présente une pente presque plane. La surface du fronton est rugueuse, préservant les petits cratères d'impact et présentant des crêtes bien organisées, espacées de manière uniforme (~ 10 m). Page 144 précédente, j’ai relaté le forage de la cible "Hutton" qui s’est déroulé l’après-midi du 7 février (sol 2668) et situé entre "Tower Butte" et la pente abrupte du fronton. Il s'agissait du 24ème forage et il aura fallu attendre près de 5 mois après les deux derniers forages réalisés le 4 août 2019 (sol 2486) à "Glen Etive 1" (22ème forage) et le 15 septembre 2019 (sol 2527) à "Glen Etive 2" (23ème forage). ACTUALISATION des activités depuis fin février 2020 : Fin février 2020, alors même que tout laissait à penser que Curiosity allait se diriger vers l’Est, conformément au trajet prévisionnel, l’équipe du rover allait prendre une décision très surprenante : celle de monter directement sur le fronton près de "Tower Butte" en faisant le pari de grimper une très forte pente y donnant accès ! Cette décision était d’autant plus étonnante que la partie du fronton face au rover s’annonçait très rugueuse et dangereuse pour les roues du rover, et que toute la zone à traverser pour atteindre l’objectif futur, la crête "Gediz Vallis", présente les mêmes difficultés. D’autre part il paraissait totalement incohérent d’abandonner aussi prématurément l’exploration de la vallée argileuse, objectif prioritaire de la mission ! Manifestement, sachant que le parcours de 1,5 km prévu vers l’Est et destiné à contourner le fronton pouvait durer plus d’une année terrestre avec un rover viellissant, l’armada de géologues constituant l’essentiel de l’équipe scientifique a voulu assurer sans plus attendre un forage dans l’unité géologique du fronton : l’enjeu est de vérifier si les matériaux constitutifs du "fronton de Greenheugh" se révèlent réellement en corrélation avec ceux de la "formation Stimson", ce qui ne militerait pas du tout en faveur de sédiments résultant d'épanchements fluviatiles. Le 3 mars 2020 (sol 2692) Curiosity se met en mouvement face au fronton pour une courte ascension et s’arrête à mi-chemin de la pente avec une inclinaison de 26,7 degrés. Roulant de nouveau le 4 mars (sol 2693) l'inclinaison du rover a dépassé 30 degrés ! Et, bien sûr, cela a suscité la question de savoir s’il détenait désormais le record d'inclinaison d’un rover martien. Eh bien non, c’est toujours Opportunity qui détient ce record, d'une fraction de degré, lors d’une ascension avec dérapages sur les remparts du cratère Endeavour, épisode dont je me souviens parfaitement. Ce n’est que le 6 mars 2020 (sol2695) après un dernier et très court chemin que Curiosity termine sa montée et peut commencer à explorer l'unité qui coiffe le fronton. HAZCAM - 4 MARS 2020 (SOL 2693) - FIN DE MONTÉE ET PENTE MAXIMUM : NAVCAM - 4 MARS 2020 (SOL 2693) - On y est presque : Encore un dernier tour de roue PANO NAVCAM - 2695 6 MARS 2020 (SOL 2695) -Jan van Driel : Sur le fronton ! IMAGE DE CONTEXTE (Sean Doran) renseignée par mes soins : CIBLE DE FORAGE "EDINBURGH" : Moins d’une semaine après la montée sur le fronton, l’équipe a déjà évalué une cible de forage potentielle nommée " Edinburgh" et le 14 mars (sol 2703) la roche était brossée pour être observée avec les filtres multispectraux ChemCam, puis avec les instruments APXS, MAHLI et MastCam. MAHLI - 11 MARS 2020 (SOL 2700) : La cible "Edinburgh" MAHLI - 14 MARS 2020 (SOL 2703) : Après brossage HAZCAM AVANT - 14 MARS 2020 (SOL 2703) : Analyse APXS sur la cible "Edinburgh" Ces observations s’avérant concluantes le forage de la cible "Edinburgh" - 25ème forage sur Mars - a été réalisé le 22 mars 2020 (sol 2711). MAHLI - 5 AVRIL 2020 (SOL 2724) : Les échantillons seront ensuite livrés avec succès aux labos internes CheMin et SAM. Les 2 et 3 avril verront une troisième nuit d'analyse minéralogique avec CheMin. Les échantillons "d'Edinburgh" semblent significatifs des blocs de grès gris foncé – type "formation Stimson" – rencontrés plus bas au plateau "Naukluft", blocs qui recouvraient les sédiments fins lacustres (mudstone) de la "formation Murray". L'équipe scientifique souhaite voir en quoi la minéralogie et la chimie pourraient différer entre ces deux types de roches, étant donné qu'elles se sont probablement déposées dans des environnements différents. Du 5 au 7 avril (sols 2724-2726) sera effectué le largage au sol du reste d'échantillons et sa documentation avec les caméras MastCam et Mahli puis par le spectro APXS. Profitant de la vue dégagée qui s’offre sur le fronton, le 6 avril Curiosity prendra une mosaïque ChemCam RMI longue distance de l'unité géologique du fronton pour évaluer la stratigraphie et les structures sédimentaires exposées au loin sur le flanc de la crête "Gediz Vallis". Des mosaïques ChemCam RMI supplémentaires seront acquises sur le troisième sol, suivies d'une observation multispectrale Mastcam du tas d’échantillon déversé au sol. Comme noté plus haut dans le message de Jack, noter par ailleurs qu’à la lumière des événements récents liés à la pandémie et durant cette période, le Jet Propulsion Laboratory est passé au télétravail pour la plupart des employés. Au cours des dernières semaines ont été réalisé des préparatifs pour que les opérations puissent être effectuées avec les membres de l'équipe du JPL travaillant à distance. En fait la majeure partie de l'équipe scientifique (dont les équipes françaises à Toulouse) travaille à distance depuis des années ! Donc, pour la plupart des gens, c'est comme d'habitude, ce qui a contribué à faciliter la transition vers un télétravail complet. Curiosity fait demi-tour depuis le site d’Edinburgh le 10 avril (sol 2729) avec un petit parcours tourné vers le bord du fronton et la vue vers la vallée argileuse située plus bas. PANO MASTCAM - 10 AVRIL 2020 (SOL 2729) - Thomas Appéré : Vue tournée vers l'Ouest - Les astronautes donnent l'échelle L'astronaute le plus éloigné (silhouette en haut à gauche du casque de l'astronaute le plus proche) est à 580 mètres Avant de descendre du fronton vers la vallée argileuse, le 12 avril (sol 2731) Curiosity a pris le temps d'imager la crête "Gediz Vallis" au loin vers l'Ouest en utilisant MASTCAM (IMAGE du BAS) et CHEMCAM RMI pour le zoom sur les parois de la crête - Montage de Thomas Appéré : Puis en trois étapes, 16 m le 13 avril (sol 2732), 31 m le 15 avril (sol 2734), 43 m le 23 avril (sol 2742) Curiosity est retourné sur ses traces pour descendre du fronton et rouler de nouveau sur l’unité argileuse !! POSITION LE 23 AVRIL 2020 (SOL 2742) : Le plan à long terme est de retourner au fronton, mais les données orbitales indiquent qu'il est peu probable de trouver des points d'accès de si tôt, cela peut donc prendre au moins plusieurs mois avant de retrouver un point d’accès. L’étape du 23 avril ramène le rover sur l'unité riche en argile dans la région de "Glen Torridon". L’idée est de rechercher un emplacement de forage approprié, le sixième dans cette région à mi-chemin entre "Tower Butte" et "Western Butte". Le groupe thématique sur l'environnement (ENV) a planifié plusieurs activités de routine pour surveiller les niveaux de poussière dans le cratère et l'atmosphère. L'hémisphère sud de Mars (où se trouve le cratère Gale) entre dans sa saison estivale. Cela signifie une augmentation de la poussière dans l'atmosphère, de sorte que les tempêtes et les tourbillons de poussière deviennent plus probables, et ces activités de surveillance de fond prennent une nouvelle importance. CIBLE DE FORAGE "GLASGOW" : Le 26 avril (sol 2745) Curiosity a continué son parcours vers l’Est conformément au trajet prévisionnel en roulant environ 34 mètres. Ce nouvel emplacement se situe environ 20 mètres plus bas en élévation que le point le plus élevé atteint près du trou de forage "Edinburgh". Le 28 avril (sol 2747) le rover s’est encore déplacé de 2 m pour se positionner sur la cible. Le but de cet emplacement de forage est d'échantillonner l'unité intermédiaire fracturée qui est la dernière grande unité géologique (connue) à être échantillonnée dans l'unité argileuse que Curiosity a explorée au cours des ~ 440 derniers sols. L'équipe a choisi le nom de "Glasgow" pour ce site de forage candidat. POSITION AU 28 AVRIL (SOL 2747) : PANO NAVCAM - 30 AVRIL 2020 (SOL 2749) - Jan van Driel : Le 30 avril (sol 2749) ChemCam, APXS et Mastcam mesurent la composition de la cible de forage "Glasgow", et MAHLI prend des photos de cette cible avant et après avoir enlevé la poussière afin de documenter la surface de la roche avant le forage. HAZCAM AVANT - 30 AVRIL 2020 (SOL 2749) : Test de précharge sur la cible "glasgow" MAHLI - 30 AVRIL 2020 (SOL 2749) : Après brossage ChemCam ciblera également quatre roches voisines pour un contexte géochimique supplémentaire de la zone de forage tandis que Mastcam documente chacune de ces cibles. APXS se tournera également vers le ciel pour mesurer la chimie atmosphérique. De plus, Mastcam prendra une mosaïque à 360 °, REMS, DAN et RAD fourniront des mesures de télédétection de l'environnement atmosphérique et souterrain, et Navcam recherchera la poussière atmosphérique, les nuages et les dust devils. Un programme suffisant pour satisfaire n'importe quel géologue ! "Edinburgh" combiné à "Hutton" et "Glasgow", trois forages qui donneront un excellent aperçu de la gamme de compositions des trois principales unités géologiques explorées dans cette région. Après un petit raté occasionné par un problème mineur avec l'instrument MAHLI ayant entraîné l'arrêt des activités du bras robotique, le forage à Glasgow a été reporté au 5 mai (sol 2754). Ce deuxième essai de forage de la cible "Glasgow" a été un succès et représente le 26e forage sur Mars ! MASTCAM - 5 MAI 2020 (SOL 2754) : Forage "Glasgow" Le plan à deux volets d'aujourd'hui est axé sur la caractérisation des échantillons, prochaine étape de la campagne de forage. Cette étape de caractérisation des échantillons consiste à manœuvrer le bras de Curiosity pour déposer quelques portions de poudre de forage sur une surface (le plus souvent sur la trappe qui obture l’entrée d’un des labos), de l’imager avec Mastcam pour observer l'échantillon (essentiellement sa granulométrie) avant de le livrer à CheMin et SAM. Outre cette activité importante l'équipe a également planifié une variété d'activités de télédétection pour étudier les roches et l'environnement autour de "Glasgow". ChemCam observera deux cibles sur le substratum rocheux nodulaire ce qui pourrait nous donner un aperçu de la façon dont ces roches interagissent avec l'eau. Deux autres cibles situées sur des zones moins nodulaires du substratum rocheux aideront à caractériser la composition typique des roches du site de forage. Une partie de la roche prélevée à l'intérieur du trou de forage sera introduite dans l'instrument CheMin le 9 mai (sol 2758). Les diagrammes de diffraction des rayons X que CheMin acquiert indiquent quels minéraux sont présents dans la roche. Ces données importantes, combinées aux autres analyses des instruments de Curiosity, aideront à démêler l'histoire complexe de la formation de cet affleurement, à quoi ressemblait l'environnement du cratère Gale à l'époque, et comment il a interagi avec l'eau entre hier et aujourd'hui. L'instrument ChemCam executera un tir laser à l'intérieur du trou de forage et ciblera également d'autres endroits sur le substrat rocheux. Avec Mastcam, Curiosity photographiera la zone avec de larges mosaïques stéréo et examinera deux zones pour voir si le vent a déplacé du sable depuis que Mastcam a imagé ces mêmes emplacements il y a 10 jours. Le16 mai (sol 2765) après un test de préconditionnement SAM réussi, le bras robotique a livré un échantillon de forage de "Glasgow" dans l’instrument. La première expérience sera une expérience EGA "Analyse Gaz Evolué". La poudre de roche chauffée libère des gaz à l’intérieur des minéraux situés dans les sédiments. Ces gaz sont acheminés vers deux des trois instruments qui composent SAM (spectromètre de masse et spectromètre laser tunable) pour mesurer leur composition. La température à laquelle les gaz sont libérés donne un aperçu plus approfondi de la composition de l’échantillon et permet aux scientifiques d’examiner comment l’eau est stockée dans les minéraux. Les questions auxquelles ces analyses SAM peuvent répondre, du point de vue minéralogiste sont "Combien d’eau cet échantillon libère-t-il lorsqu’il est chauffé ?" et "Combien de soufre cet échantillon libère-t-il ?", qui sont tous deux des ajouts très importants à l’information que nous obtenons pour la minéralogie de CheMin et pour la chimie de ChemCam et d’APXS. Au cours des dernières semaines, Curiosity a analysé plusieurs cibles du substratum rocheux près du rover qui contiennent des quantités variables de nodules. Le substratum rocheux de cette région est nettement fracturé, et l’équipe scientifique est intéressée à évaluer si la concentration et/ou la chimie des nodules varient en fonction de la distance par rapport aux fractures voisines. L’image ci-dessous montre la texture nodulaire dans la cible "Loch Olabhat 2" et a été prise par ChemCam RMI. Si vous regardez de près, vous pouvez voir les petites fosses sombres faites par le laser ChemCam qui se suivent horizontalement à travers la roche riche en nodule dans le centre-droit de l’image. CHEMCAM RMI - 24 MAI 2020 (SOL 2772) - "Loch Olabhat 2" : Fin mai 2020 Curiosity en termine à « Glasgow », après avoir passé presque exactement un mois ici. Une décision sera prise sous peu pour savoir s’il faut faire un autre trou de forage à proximité, ou peut-être retourner à "Glen Etive", ou renoncer à une autre opération de forage. Le matériau de forage sera utilisé pour une expérience de chimie humide par SAM avant que Curiosity quitte l’unité d’argile. Une fois tous les forages terminés, Curiosity devrait reprendre la route (au sens figuré, pas de routes sur Mars). Je cite Susanne Schwenzer, géologue planétaire à l'Open University : « Curiosity termine ses activités à Glasgow avec un plan scientifique très complet et la possibilité de réaliser plusieurs activités plutôt rares. Une série d'observations avec Mastcam et Navcam surveillera le mouvement du sable et de la poussière à la surface. Nous appelons ces images «détection des changements» et elles nous aident à nous informer sur la façon dont les nombreuses dunes de sable de Mars se forment et se déplacent et comment la surface a été érodée au cours de milliards d'années d'histoire. APXS surveillera l'atmosphère. Habituellement, l'APXS est placé en surface pour la science des contacts sur une cible rocheuse, mais l'instrument est également sensible à l'argon, un gaz en trace dans les atmosphères de la Terre et de Mars. En raison du climat de Mars, où une grande partie de l'atmosphère gèle sur les calottes polaires en hiver, la quantité relative d'argon dans l'atmosphère change et APXS peut surveiller ce cycle. Enfin, nous avons prévu une observation ChemCam "passive" qui consiste à utiliser ChemCam sans le laser, pour observer l'atmosphère et surveiller comment les gaz comme la vapeur d'eau et les quantités de poussière changent selon les saisons. Nous sommes au début de la saison poussiéreuse sur Mars, donc nous surveillons de près le ciel pour surveiller les tempêtes. » Cette dernière semaine de mai, l’équipe scientifique a finalement décidé de ne pas percer un deuxième trou à côté de la cible "Glasgow", et le rover est donc en mesure de reprendre la route à nouveau. Il se dirigera vers l’Est, après avoir contourné une étendue de sable, et vers l’unité de sulfate plus loin sur les pentes du mont Sharp que Curiosity explorera à l’avenir. L’unité de sulfate est la dernière région inexplorée qui a conduit à l’origine à la sélection de Gale Crater comme site d’atterrissage pour Curiosity. TRAVERSÉE VERS L’UNITÉ DE SULFATE : Début juin 2020 marque le début de la traversée de plus de 1,5 km jusqu’à la prochaine unité majeure du mont Sharp, l’unité de sulfate. Au cours de cette traversée, l’accent sera mis sur la conduite aussi loin que possible à chaque sol. Dans ce cadre Curiosity sera amené à utiliser en complément le mode de conduite "autonav". Autonav utilise l’ordinateur de bord pour cartographier le terrain afin que le rover puisse continuer soigneusement à conduire plus loin que ce que les images actuelles permettent. Cela fait un moment qu’autonav n’a pas été utilisé, mais l’équipe du rover compte utiliser tous les outils à sa disposition pour progresser rapidement vers l’unité de sulfate (voir la carte du trajet prévisionnel au début de ce message) POSITIONS DU 31 MAI (SOL 2780) AU 11 JUIN 2020 (SOL 2790) : Distances parcourues 31 mai (sol 2780) : 36 m 1er juin (sol 2781) : 53 m 4 juin (sol2783) : 52 m 7 juin (sol 2786) : 58 m 9 juin (sol 2788) : 84 m 11 juin (sol 2790) : 100 m Au 4 juin (sol 2783) après un trajet de plus de 50 mètres, Curiosity s’est garé devant une intéressante parcelle de substratum rocheux et de sable bien à l’intérieur de l’unité d’argile. Dans les sédiments, on observe une pléthore de petits cailloux ou nodules qui semblent s’éroder hors du substratum rocheux local. Sur cette observation, l’équipe était particulièrement enthousiaste à l’idée d’étudier ces cailloux ou nodules et leur socle hôte comme moyen de comprendre les différences chimiques et le rôle de l’érosion physique dans la libération de ces matériaux. Le plan d'activités scientifiques du jour comprenait deux analyses chimiques ChemCam LIBS de ce matériau de substrat rocheux. MASTCAM - 4 JUIN 2020 (SOL 2783) : Le 7 juin (sol 2786) Curiosity a poursuivi sa randonnée vers l’unité porteuse de sulfate tout en étudiant le substratum rocheux et l’environnement locaux en cours de route. Le parcours précédent a placé Curiosity devant plusieurs expositions de roche qui seront analysées en profondeur avant que le rover continue vers l’Est. La cible "heather Island" (la dalle en bas à gauche de l’image ci-dessous) sera étudiée par quatre des instruments du rover. NAVCAM - 4 JUIN 2020 (SOL 2783) : "heather Island" Tout d’abord, ChemCam prendra une longue observation raster (série de 20 tirs laser) sur "heather Island". Le fait d’avoir plus de points de données ChemCam sur cette cible permettra une meilleure comparaison avec l’imagerie MAHLI haute résolution qui vient ensuite, et nous aidera à mieux comprendre les variations chimiques à petite échelle dans le substratum rocheux. Le rover utilisera ensuite l’outil d’enlèvement de la poussière (DRT) pour éliminer la poussière de la surface afin que l’APXS puisse mieux mesurer la composition du substratum rocheux sous-jacent. Enfin, Mastcam prendra une observation multispectrale au même endroit. À suivre... Modifié 14 juin 2020 par vaufrègesI3 4 7 10 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 6 747 Posté(e) 13 juin 2020 Un grand merci ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PerrouriefhCedric 4 120 Posté(e) 13 juin 2020 Super, merci beaucoup Daniel, ça fait très plaisir de te relire ici ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 252 Posté(e) 14 juin 2020 Pareil que les amis ! J'aime lire tes chapitres martiens et ils sont si bien présentés et illustrés, c'est un régal ! Merci Daniel, vraiment contente de te relire 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
glevesque 185 Posté(e) 14 juin 2020 (modifié) Un lien pour la postérité. Et un grand merci pour ce résumé... Mineral and amorphous abundances derived from CheMin data for four samples drilled during VRR campaign, where DU = Duluth, ST = Stoer, HF = Highfield, and RH = Rock Hall. https://www.hou.usra.edu/meetings/lpsc2020/pdf/1601.pdf Et ici : Curiosity's 21 Drill Holes on Mars (21/26) Source : https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA23413 Pour compléter sur le récapitulatif des forages et après la relecture des postes sur plusieurs pages en arrière de Daniel. Que je merci d’ailleurs grandement d'avoir retranscrit cette épopée extraordinaire. Après avoir effectués six forages (16 à 21) de la zone d'hématite (Vera Rubin Ridge). Voici venir la liste des cinq derniers forages (22 à 26) situés dans la zone argileuse (Clay-Bearing Unit). Les analyses a venir de cette région seront très intéressantes sur l'histoire de l'eau dans le cratère Gale et du mont Sharp. Forage effectué à mi-parcours dans la zone Clay-Bearing Unit, et troisième série de forage double creusé l'un près de l'autre. Soit après la série de John Klein/Cumberlant à Yellow Knife Bay (Glenelg), et Aberlady/Kilmarie dans la zone d'hématite (Vera Rubin Ridge). 22 - Glen Etive 1, Sol 2486 le 4 août 2019 23 - Glen Etive 2, Sol 2527 le 15 septembre 2019 La suite d'échantillonnage de la zone argileuse (Glen Torridon) se poursuit entre le Fronton de Greenheugh et Tower Butte. 24 - Hutton, Sol 2668 le 7 février 2020 La troisième séquence d’échantillonnage du terrain se poursuit après avoir monté sur le Fronton de Greenheugh. 25 - Edinburgh, Sol 2711 le 22 mars 2020 La quatrième et dernière séquence de forages s'effectue après avoir dessendus du Fronton de Greenheughde entre "Tower Butte" et "Western Butte". Soit juste après avoir franchis le 22iem km (Sol 2742). 26 - Glasgow, Sol 2754 le 5 mai 2020. Modifié 16 juin 2020 par glevesque Compléter les infos sur la liste des forages 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 413 Posté(e) 15 juin 2020 La Terre et Vénus vus depuis la planète rouge !! https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2020-110 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites