Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

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Il y a 2 heures, Mercure a dit :

Alors je me demandais s'il y avait une raison pour ne pas avoir opté pour l'identification d'acides nucléiques. Là normalement, en reprenant le schéma Terrestre ont peu savoir s'il y a eu des procaryotes OU des eucaryotes. Et augmenter les chances de trouver de la vie.

 

Il est vrai que l’expérience de chimie humide TMAH est spécifiquement utilisée pour que la suite d'instruments GC-MS de SAM soit en mesure de détecter des acides carboxyliques comme les acides gras (lipides constituants entre autres des membranes cellulaires des bactéries procaryotes ou/et des eucaryotes) molécules qui sont difficilement détectables par la méthode classique dite "Evolved Gas Analysis" (EGA) qui consiste à chauffer l'échantillon à plus de 900 °C .

 

Mais cette méthode avec TMAH n'est pas destinée à une recherche exclusive, elle a le pouvoir de faire apparaître aussi toute autre molécule organique complexe, comme un nucléotide, élément de base de l’acide nucléique (ce qui pour le coup serait carrément "le graal", il y aurait des évanouissements en chaînes dans l'équipe du rover xD). 

 

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Excellentes explications. Je comprends mieux maintenant la problématique et sa complexité et pourquoi la Nasa préfère attendre d'en savoir un peu plus (avec de nouvelles analyses) avant de communiquer ses résultats et l'interprétation (ou les interprétations) que l'on peut en donner.

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Il y a 8 heures, jfleouf a dit :

Bref, avant de séquencer les génomes martiens, essayons d'abord de détecter des molécules complexes. On aura tout le temps de penser aux manips plus complexes quand on se sera remis des évanouissements en cascade ;)

 

Totalement ! -_-

Merci pour ces explications. J'espère que je n'ai pas écris trop de con... bêtises dans ce qui précède :|.

 

Il y a 8 heures, jfleouf a dit :

Détecter n'est pas la même chose que séquencer

 

Disons que Curiosity et son mini-labo ait pu détecter des molécules complexes sur Mars, c'est déjà fabuleux. De toute façon, difficile d'aller plus loin compte tenu de leur état de dégradation constaté  jusqu'ici - initial ou/et provoqué par les conditions d'analyse.

Ce rover a un labo incroyable, mais n'a pas l'outil de forage à la mesure du potentiel de ses possibilités d'analyse. Quand on voit la facilité avec laquelle les forages sont pratiqués, on se demande pourquoi n'avoir pas équipé cet engin d'un foret pouvant accéder à une profondeur deux ou trois fois plus importante (à minima) ??... C'est assez incohérent. 

 

Il y a 9 heures, jfleouf a dit :

Une forme de vie apparue indépendamment, et qui aurait donc pu suivre une trajectoire complètement différente de ce qu'on a sur Terre, ça c'est excitant.

 

D'autant qu'on saurait le déterminer sans aucun doute possible.

J'ai bien peur de ne pas pouvoir vivre assez longtemps encore pour suivre cette quête et entre autres ce qui pourrait être produit par des labos terrestres après le retour d'échantillons martiens. Fondamentalement, ne rien trouver de biotique ou de prébiotique sur cette planète sœur de la Terre serait tout aussi vertigineux que l'inverse.

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Il y a 9 heures, Alain MOREAU a dit :

j’en suis désolé pour toi, mais tu ne t’appartiens plus totalement : tu appartiens aussi, un peu, beaucoup, à notre communauté

 

Ben m... alors ! Je sais même pas quand a eu lieu la transaction, en tout cas moi j'ai rien signé !! o.O

Et puis le vent de l'Esprit (sain) souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va ! B|

 

 

Il y a 9 heures, Alain MOREAU a dit :

nous ne te laisserons pas si facilement défaillir à ta guise, ni faillir à ta mission sacrée d’élucider ce mystère du vivant, pour nous tous ici à qui il tient à cœur !

 

Justement, si vous pouviez m'envoyer un p'tit chèque, en ce moment c'est un peu difficile :| :/

 

:D:D-_-^_^

 

 

Tentative d'explication sur la priorité que semble accorder l'équipe du rover à la recherche d'acides carboxyliques (avec l’expérience de chimie humide TMAH) :

 

Les lipides existent sous différentes formes. Les acides gras, qui sont des acides carboxyliques à longue chaîne aliphatique, en font partie. Ces acides gras sont retrouvés dans toutes les huiles, les graisses, les cires, les lipopolysaccharides   (constituant essentiel des parois bactériennes), les mono-, di- et triglycérides (réserve d'énergie animale), les glycéro-phospholipides et les sphingolipides (composants des membranes plasmiques eucaryotes).

Ces acides gras, lors d'une dégradation, subiront une transformation en acides carboxyliques plus courts. Or, les acides carboxyliques sont particulièrement résistants à la dégradation, même exposés à des conditions drastiques, ce qui rend leur recherche en tant que bio-indice pertinente.

 

Ces composés sont intéressants en tant que résidus, produits dérivés de la vie, qui peuvent subsister longtemps après que la vie ait été balayée. Certains acides carboxyliques ont en effet pu être détectés dans des sols extrêmement arides et oxydants du désert d'Atacama au Chili (Navarro-Gonzalez et al. 2003). Les monomères de nos macromolécules d'intérêt sont donc beaucoup plus stables que les polymères dont ils sont issus, même exposés à des conditions drastiques. D'autres lipides, cycliques, tels que les stérols (hopanoïdes, stéroïdes) sont source d'intérêt exobiologique par leur importance biologique (présence dans les membranes bactériennes) et la résistance de leur squelette carboné aux conditions dégradantes.

 

Ensuite l'étude de la chiralité des acides carboxyliques et notamment la présence d'un excès énantiomérique pourrait apporter une preuve importante en faveur de leur origine biotique. Le monde vivant est chiral. Les bio-monomères ne présentent qu'une seule des deux conformations chirales. Les acides aminés, les sucres et les lipides sont principalement homochiraux dans tous les systèmes vivants et leur structure polymérique forme des arrangements secondaires asymétriques.

Ce type de recherche permet de déceler à la fois les formes de vie telles que nous les appréhendons, mais aussi des formes de vie basées sur des molécules radicalement différentes. Il s'agit d'un biomarqueur universel et important approprié tant aux composés biologiques connus qu'aux composés extraterrestres potentiellement biologiques.

 

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Il y a 17 heures, vaufrègesI3 a dit :

Merci pour ces explications. J'espère que je n'ai pas écris trop de con... bêtises dans ce qui précède :|

 

Je n'ai pas tout lu mais à chaque fois je trouve tes compte-rendus très clairs, plein d'information utile et quand tu causes de trucs que je connais je constate que tu ne dis pas de conneries :) Donc merci à toi pour ce suivit régulier (même si je ne lis pas tout, j'en apprends beaucoup).

 

jf

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Il y a 23 heures, vaufrègesI3 a dit :

Merci pour ces explications. J'espère que je n'ai pas écris trop de con... bêtises dans ce qui précède :|.

 

Je pense que beaucoup ici aimeraient être capables d'écrire des conneries de ce niveau... :)

De plus, je te tire mon chapeau devant l'énorme boulot de collecte d'informations que ça nécessite.

Keep up the work, Daniel ! Et encore merci.

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Bonjour,

 

Une question à Dan' :) qui demande une réponse qui figure peut-être déjà dans l'une des 151 pages de ce topic.

J'aurai souhaité savoir quelle serait la technique utilisée dans le cadre de cette mission pour déterminer précisément la chiralité d'une molécule organique ?

Merci d'avance. 

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Il y a 6 heures, Huitzilopochtli a dit :

J'aurai souhaité savoir quelle serait la technique utilisée dans le cadre de cette mission pour déterminer précisément la chiralité d'une molécule organique ?

 

Chiralité ? La technique ?? 

.... Ben avec le GC-MS... voilà... autre question ???

 

:D-_--_-

 

Pas le temps aujourd'hui.. Réponse (un peu) plus complète ce soit (tard) ou demain.. 

 

 

PS > Il pleut à Marseille = Etat de catastrophe naturelle = Embouteillages monstres (pire que le COVID)

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il y a une heure, vaufrègesI3 a dit :

Ben avec le GC-MS... voilà... autre question ???

 

Oui. 

 

Je ne parlais pas des instruments mais de la technique mise en oeuvre, mesures de rotation optique, dispersion rotatoire optique ( ORD ), circulaire dichroïsme ( CD ) et polarisation de luminescence( CPL ). J'essaye de comprendre les différences ou au moins d'en avoir un aperçu.

Cela m'aurait intéressé d'en savoir plus à ce sujet, et c'est vrai, je ne connais pas grand chose dans ces domaines.

 

Mais évidemment ton temps semblant désormais compté, je te laisse l'utiliser à ta guise.  :P

 

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Le processus de livraison au labo SAM d’échantillons (6 portions) du 28ème forage "Mary Anning 3" (riche en argile) a été annoncé pour le 10 septembre (sol 2878) au soir, et l’analyse devait suivre. Il reste à attendre confirmation de son bon déroulement.

 

Une opération qui, pour la première fois, doit inclure un ajout du réactif chimique TMAH pour rendre certains composés organiques réfractaires volatiles et donc détectables par les chromatographes. Sachant que la majorité des molécules organiques d'intérêt exobiologique sont réfractaires (acides aminés, acides carboxyliques etc.).

 

Noter que la quantité d’échantillon utilisée pour chaque portion analysée dans une coupelle ne dépasse pas 150 mg (soit env. le volume d’un dé à coudre). La réaction de dérivatisation se produit lorsque l'échantillon est chauffé en réaction au contact avec le réactif chimique TMAH. Les molécules présentes dans l'échantillon deviennent plus volatiles, plus résistantes à la chaleur et plus séparables, ce qui les rend beaucoup plus faciles à analyser avec le GCMS. Une deuxième phase de chauffage ne devrait pas dépasser 600°C en raison de la stabilité thermique du TMAH et permettra d’envoyer les gaz dans l’une des six colonnes GC pour la séparation énantiomérique et l’identification de masse des molécules organiques par le GC-MS.

 

Le TMAH peut libérer des acides gras liés dans des macromolécules ou des monomères chimiquement liés associés à des phases minérales et rendre ces substances organiques détectables. Les acides gras, un type d'acide carboxylique qui contient un groupe fonctionnel carboxyle, présentent un intérêt particulier compte tenu de leur présence dans les matériaux biotiques et abiotiques.

 

En connaissance des résultats, ces expériences sont répétées sur Terre en recherchant les conditions qui permettent l’émergence de résultats similaires. Des investigations qui peuvent exiger des semaines ou des mois avant de pouvoir conclure.

 

 

CONTEXTE - Image de Sean Doran renseignée par mes soins :

 

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Dernière mise à jour de la mission

 

Je cite Ryan Anderson, géologue planétaire :

"Notre expérience SAM TMAH a été un succès ! Pour ceux qui ne parlent pas couramment l'alphabet de l'équipe du rover, comme nous l'avons décrit l'autre jour, l'expérience SAM TMAH est une mesure très attendue par l'instrument d'analyse des échantillons sur Mars (SAM), qui utilise un produit chimique spécial appelé hydroxyde de tétraméthylammonium (TMAH) pour aider à identifier les molécules organiques (contenant du carbone) dans l'échantillon. SAM n'a que deux conteneurs de TMAH, nous voulions donc être très sûrs que c'était le bon endroit pour utiliser l'un d'eux avant de lancer l'expérience."

 

Très bonne nouvelle donc..

Mais comme je  le précisais dans mon dernier message - je recite Ryan Anderson :

 

"L'équipe attend maintenant avec impatience les résultats qui nous prendront plusieurs mois pour les interpréter pleinement."

 

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Très belle image d'un martien erg noir, avec un personnage pour donner l'échelle.

Modifié par Géo le curieux
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TOUJOURS PLUS : UN TROISIÈME FORAGE EN PRÉPARATION !!

 

Le dernier week-end des 19 et 20 septembre (sols 2887 et 2888) était axé sur le dépôt d'une partie de l'échantillon "Mary Anning 3" au labo de minéralogie CheMin et donc à l'analyse des minéraux présents. Le plan d’activités comprenait également la préparation de SAM pour les analyses à venir en nettoyant les colonnes 1 et 2 du chromatographe en phase gazeuse GC.

L’analyse minéralogique devait s’effectuer pendant la nuit du 20 au 21 septembre (sols 2888 à Sol 2889). La journée du 21 septembre a comporté une majorité d’activités de télédétection en commençant par de multiples observations avec tirs laser LIBS ChemCam pour rechercher les variations de la chimie dans le substratum rocheux typique et les affleurements nodulaires sombres, ainsi que des mosaïques RMI ChemCam pour documenter la stratigraphie environnante.

 

Cette semaine doit ensuite être consacrée aux observations du stock restant et non utilisé d’échantillon de forage "Mary Anning 3".

Le 22 septembre (Sol 2890) les manœuvres du bras robotique permettront de vider au sol le reste d’échantillon stocké dans la tige de forage et dans la chambre réservoir située à l’arrière. Ces matériaux seront ensuite documentés avec MastCam, et plus tard dans l’après-midi en gros plan avec MAHLI. La nuit suivante l’APXS sera positionné sur le tas de résidus pour obtenir des informations géochimiques.

 

MASTCAM - 22 SEPTEMBRE 2020 (SOL 2890) :

 

Matériaux d'échantillons non utilisés déposés au sol5f6ccfbe3b90c_2890MASTCAM.jpg.6f25613ede8c7f9de2ad8dd0a1bb87b0.jpg

 

 

Le 23 septembre (Sol 2891) MastCam et ChemCam RMI (Remote Micro-Imager) caractériserons le reliquat d’échantillon "Mary Anning 3" déposé au sol en effectuant des observations passives multispectrales et la caméra RMI prendra également une mosaïque longue distance de "Housedon Hill", une large structure tourmentée située plus haut au Sud à environ 400 m du rover :

 

CHEMCAM RMI - 21 SEPTEMBRE 2020 (SOL 2889) - Paul Hammond :

 

"Housedon Hill"

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Concernant les activités des 24 et 25 septembre (sols 2892 et 2893), je cite Susanne Schwenzer, géologue planétaire :

 

"Nous sommes déjà à l’affût de la cible voisine "Ayton". Nous voulons aussi forer là-bas, pour faire le suivi des changements chimiques que nous avons observés dans la zone. Peut-être que Mars va nous dire quelque chose de vraiment intéressant ici ? Tous ces nodules doivent signifier quelque chose, mais exactement ce que nous ne pouvons pas dire sans minéralogie complète. Les géologues adorent les images, mais parfois la minéralogie est l’autre ami que nous voulons voir aussi ! L’une des questions est de savoir de quelle façon les nodules sont semblables ou différents des nodules que nous avons vus précédemment. Et avec les trous de forage "Mary Anning" si près, nous pouvons également comparer les deux, ce qui améliorera encore nos possibilités scientifiques. En tant que géochimiste et modélisateur, je suis certainement très enthousiaste et j'ai taillé le crayon (numérique) pour commencer ma modélisation dès que possible !"

 

MASTCAM - 28 AOÛT 2020 (SOL 2865) :

 

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CHEMCAM RMI - 30 JUILLET 2020 (SOL 2837) :

 

la nouvelle cible de forage "Ayton" et ses nodules sombres

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APXS étudiera une cible près du nouveau site de forage à "Ayton". Le nom de la cible est "underhoul" et l’APXS sera accompagné par des observations MAHLI. L’atmosphère reste surveillée de près avec des observations de la poussière et de l’opacité.

 

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Je repasse en courant en remerciant tout le monde pour ces informations vraiment trés intéressantes. Je ne vais pas lancer une discussion sur les éventuelles formes de vie sur Mars, c'est plus que rebattu, mais de mon point de vue cette éventualité ne devrait pas être fondamentalement différente dans son mécanisme de celle de la terre. Pas le temps de développer mais même l'utilisation d'acide nucléique a de forte chance de ressembler à celle que nous connaissons bien, s'il y a quelque chose bien sur.

 

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Dans les derniers jours de septembre, l'équipe du rover a découvert qu’il y avait un "problème" (non précisé) avec le bras robotique, ce qui  retarde l'ensemble du processus préparatif pour le nouveau  forage prévu sur la roche nodulaire "Ayton".

Les activités de diagnostic du bras ont été commandées pour les 29 et 30 septembre (sols 2897 et 2898).

 

En attendant ChemCam poursuit sa grande mosaïque RMI sur la zone "Housedon Hill" et au delà, plus haut au Sud 

 

Il y a près d’un mois, l’équipe a commencé à prendre des images RMI pour étudier la stratigraphie de certains bancs sédimentaires à environ 100 à 200 mètres de l’emplacement actuel du rover. Le pointage était un peu élevé sur la première série d’images et le télescope de ChemCam, qui est programmé pour se concentrer automatiquement sur tout ce qui est au centre de l’image, a fini par se concentrer sur le "lit marqueur" en arrière-plan à plusieurs kilomètres de là.

Un "lit marqueur" est un concept important dans la géologie sédimentaire. Il s’agit de strates rocheuses qui sont facilement distinguées et sont traçables sur une longue distance horizontale. Ce type de lit est très utile pour déterminer l’ordre chronologique des événements géologiques et les corrélations d’un endroit à l’autre. Les strates rocheuses qui se trouvent au-dessus du lit marqueur à un endroit sont supposées avoir été déposées plus tard que les strates rocheuses qui sont vues sous le lit marqueur, même si les deux ensembles de strates sont à plusieurs kilomètres l’un de l’autre.

Ce lit particulier sur la partie inférieure du mont Sharp était déjà visible dans les images orbitales sur une fraction significative de la circonférence du Mont Sharp. Il avait été noté dans la littérature scientifique il y a plusieurs années.

 

L’équipe a décidé de prendre plus d’images du lit marqueur. On ne s’attend pas à ce que Curiosity explore cette région avant quelques années (si nécessaire, et surtout si possible), mais ces images fourniront des données intéressantes pour l’interprétation.

 

La composition d’images RMI affichée ci-dessous montre clairement le lit marqueur notable du Mont Sharp comme la large bande sombre s’étendant à travers le tiers supérieur de l’image :

 

PANO CHEMCAM RMI - 4 AU 26 SEPTEMBRE 2020 (SOLS 2878 à 2894) - Neville Thompson :

 

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il y a 7 minutes, vaufrègesI3 a dit :

(si nécessaire, et surtout si possible)

 

Excuse, Daniel, tu l'as déjà dit, mais rappelle nous quelle est la longévité attendue, aujourd'hui, de Curiosity  ?

 

 

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Le 25 septembre (sol 2893) l’équipe du rover a découvert qu’il y avait un problème avec le bras robotique qui empêchait de l’utiliser (sans en préciser la nature).

Depuis cette date, les préparatifs du forage de la troisième cible à "Ayton" n’avaient pas pu être menés, et l’équipe s’était surtout concentrée sur des activités de diagnostic pour récupérer le bras, un organe essentiel sans lequel Curiosity n’est, entre autres, plus en mesure de forer, donc d’utiliser ses deux labos !

 

C’est au cours du week-end des 4 et 5 octobre que le problème semble avoir été solutionné avec la mise en oeuvre d'une imagerie de la caméra MAHLI et d'une intégration du spectro à rayons X (APXS), instruments situés sur la tourelle en bout de bras, ces opérations ayant pu être menées avec succès. Cette nouvelle a donné le feu vert à Curiosity pour avancer légèrement et se positionner sur le prochain site de forage dans la zone "Ayton". 

 

"Ayton" elle-même et la zone immédiate autour ont déjà fait l’objet de nombreuses analyses, de MAHLI à APXS et de ChemCam à MastCam depuis l’arrivé du rover sur le site de forage "Mary Anning". L’équipe a estimé que les caractéristiques nodulaires gris foncé proéminentes justifiaient une analyse plus détaillée avec un échantillon de forage.

Le 8 octobre (sol 2906) Curiosity devait balayer la cible de forage avec son outil d’enlèvement de poussière (DRT) afin d’en exposer la surface nettoyée pour les observations ultérieures avant forage.

Les observations de Curiosity comprendront des observations ChemCam LIBS ((Laser-Induced Breakdown Spectrometer) sur l’emplacement précis de forage sélectionné (finalement nommé "Groken" (*)) et deux zones d’un bloc adjacent de matériel rocheux. Ces deux observations chimiques supplémentaires du LIBS aideront à comprendre les variations potentielles de la géochimie, car les trois cibles étudiées dans cette zone sont situées très près les unes des autres, mais sur différentes couches sédimentaires d’une même unité.

 

HAZCAM AVANT - 7 OCTOBRE 2020 (SOL 2905) :

 

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D’autres observations au cours de ce plan d’activités des 8 et 9 octobre comprennent une image multispectrale MastCam de la cible de forage brossée (pour caractériser sa signature de réflectance et pour voir comment elle pourrait différer de son environnement et, éventuellement, de son intérieur foré), une mosaïque MastCam haute résolution d’une parcelle de sédiments à proximité, et une mosaïque d’images à longue distance à l’aide de la Caméra ChemCam RMI (Remote Micro-Imager).

 

MASTCAM - 6 OCTOBRE 2020 (SOL 2904) :

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(*) "Grok" est un mot inventé par Robert A. Heinlein pour son roman de science-fiction "Stranger in a Strange Land" (1961). Il définit un concept d’expérience transcendante de soi et d’identification émergente au-delà de celles de nombreuses hypothèses de "sujet-objet". Il est depuis devenu un mot largement utilisé pour indiquer une compréhension intense ou profonde.

Je cite Mark Salvatore, géologue planétaire : "Dans l’ensemble, "grok" signifie comprendre un sujet profondément, intuitivement et empathiquement, ce qui a été l’objectif de la mission de Curiosity depuis le début ! Nous espérons que notre étude de la cible de forage Groken nous permettra de « grok » l’histoire ancienne de Mars avec un peu plus de détails !"

 

PANO CHEMCAM RMI - 4 AU 30 SEPTEMBRE 2020 (SOLS 2878 à 2898) - Neville Thompson :

 

Vue d'Est au Sud-Ouest - le Mont Sharp est à droite. Dantesque !!

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Les préparatifs du troisième forage nommé "Groken" se poursuivent.

 

On voit ici le foret placé en appui précisément sur le point  de forage de la roche cible pour en vérifier la stabilité (test de "précharge").

 

HAZCAM AVANT – 9 OCTOBRE 2020 (SOL 2906) :

 

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Les deux forages précédents ("Mary Anning 1 et 3") étaient manifestement orientés vers une possible détection de molécules organiques. Pour "Groken" il s’agit plutôt de géologie, car ici la surface de la dalle rocheuse comporte des caractéristiques nodulaires gris foncé très originales, surtout si on les compare à celles déjà rencontrées par les rovers martiens. Dans ce cadre c’est bien le labo de minéralogie CheMin qui recevra les premiers échantillons de forage.

En effet les nodules précédemment examinés par Spirit, Opportunity et Curiosity étaient de formes plutôt sphériques et de couleurs claires. Appelés myrtilles, il s'agissait généralement de concrétions, c’est à dire de structures minérales formées par percolation d'eau à travers des roches poreuses, et constituées le plus souvent et majoritairement d’un oxyde de fer , l’hématite (Fe2O3). Sur Terre, l'hématite est presque toujours associée à de l'eau ayant filtrée à travers le sol lui donnant ces proportions uniques de matière cristalline.

 

Ici les nodules sont plus sombres et semblent de formes très diverses :

 

CHEMCAM RMI - 9 OCTOBRE 2020 (SOL 2906) :

 

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MAHLI - 9 OCTOBRE 2020 (SOL 2906) :

 

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MAHLI - 11 OCTOBRE 2020 (SOL 2908) :

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NAVCAM  - 12 OCTOBRE 2020 (SOL 2909)

 

Au Sud, les dunes de sable, le sulfate et les mesas, puis le Mont Sharp qui culmine à 5 kilomètres au-dessus du plancher du cratère Gale de 154 km de diamètre.

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Le 29ème forage nommé "Groken" a été réalisé hier 13 octobre !

 

Il a été réalisé à l'endroit prévu dans la zone constellée de nodules sombres (nommée "Ayton") en bordure extrême de la dalle rocheuse.

 

HAZCAM AVANT - 13 OCTOBRE 2020 (SOL 2910) :

 

Début du forage

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Fin du forage

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Il existe quand même un petit souci.

Difficile de comprendre pourquoi ils ont choisi de positionner ce forage si près du bord apparent de la roche. Mais la résultante évidente de ce choix, c'est qu'une large fissure transversale est apparue (voir l'image ci-dessous). Dans l'absolu ce n'est pas très grave, tout dépend du moment où elle s'est produite.

En effet, la fissure élargit le trou de forage ce qui peut avoir pour effet de réduire la quantité d'échantillon recueillie, surtout si cette fissure s'est produite au début du forage. La quantité de résidus qui apparaît autour du trou semble plutôt rassurante sur ce point. À vérifier donc..

 

NAVCAM - 13 OCTOBRE 2020 (SOL 2910) :

 

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PANO NAVCAM - 7 OCTOBRE 2020 (SOL 2904) - Jan van Driel :

 

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