vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 29 août 2021 Le 28/08/2021 à 16:40, ALAING a dit : Tout ce superbe travail ne doit pas sombrer dans l'oubli Le 28/08/2021 à 12:55, BERTRAND76 a dit : tout ce boulot doit laisser une trace .... un petit "bouquin" un dossier, un petit truc chais pas quoi, mais y'a un truc a faire!!!!!! Merci à vous. En fait j’ai déjà travaillé sur ce projet et je continue aujourd’hui, c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne m’investis pas trop dans le sujet "Mars 2020 Perseverance". Après un décès qui m’a dévasté et mes problèmes de santé qui ont suivi, l’“annus horribilis” 2020 a quelque peu ébranlé le cours de ma vie et brouillé les perspectives. Bien sûr tout ça reste difficile encore aujourd’hui, mais j’ai la chance de me passionner encore pour pas mal de choses, ce qui permet souvent de chasser les idées noires. Concernant Curiosity la "matière" existe déjà, mais il demeure un point central : la mise en forme en fonction de l’objectif à atteindre. Par exemple, tout le laïus que j’avais élaboré pour "Astrosurf Magazine" en 2018 (en particulier sur le CD) était resté factuel et globalement assez technique. Ce n’est sans doute pas la voie à suivre pour un bouquin. Il me semble qu’il faut rendre le sujet plus accessible, plus attractif, en contant plus "simplement" l’histoire, voire la "petite histoire" de la mission. Par exemple en m’autorisant à ajouter quelques aspects insolites et/ou considérations personnelles comme j’ai parfois eu l’audace de le pratiquer dans ma chronique. Avant de me lancer définitivement dans un tel projet, il restera surtout à vérifier que ce bouquin intéresse une maison d’édition quelconque.. Sachant que ( élément décisif !) je peux faire miroiter au moins un douzaine de promesses d’achat ! Mais même si le projet de bouquin ne se concrétise pas, peu importe. Je me réserve le droit de produire quelque chose pour les amis et pour moi, comme un point final à tout ce boulot, une forme "d'accomplissement personnel". Bon, de toute façon il faudra attendre que la mission se termine, même s’il est probable qu’elle n’ira guère au-delà de 2022. Le 26 août 2021 le rover s’est de nouveau dirigé plein Ouest en grimpette sur la pente située sous le Fronton de Greenheugh, parcourant environ 35 m pour se rapprocher de la prochaine cible de forage. POSITION AU 26 AOÛT 2021 (SOL 3219) – Phil Stooke : Je cite Catherine O'Connell-Cooper, géologue planétaire "Curiosity a pour directive de forer tous les 25 mètres de dénivelé environ. Notre dernière campagne de forage remonte à six semaines à peine, lorsque nous avons foré à Pontours lors de la mission 3170, mais le plan de ce week-end nous permet de nous préparer à forer à nouveau, puisque nous sommes maintenant 25 mètres plus haut. Le plan de ce week-end marquera le premier sol (" sol zéro ") de cette campagne de forage, alors que nous nous mettrons en position au-dessus de la cible rocheuse souhaitée. Nous roulerons sur une courte distance de 15 mètres jusqu'à un substrat rocheux prometteur, dont la composition chimique et les propriétés physiques seront évaluées dans le prochain plan afin de nous assurer que nous pouvons forer en toute sécurité notre trente-troisième trou sur Mars !" HAZCAM AVANT – 27 AOÛT 2021 (SOL 3220) : Sous le Fronton NAVCAM - 26 AOÛT 2021 (SOL 3219) : La bien nommée "Temptation Hill", dont la base est parsemée de grands nodules style "popcorn", suffisamment grands pour être visibles sur l'image ci-dessous Les terrains récemment parcourus ont présenté deux types de textures - l'une lisse, l'autre plus rugueuse avec de petits nodules ou grains apparents. La texture rugueuse a déjà été étudiée, cette nouvelle texture relativement lisse sera aussi observée attentivement par les instruments, et probablement forée à quelques mètres de là. PANOS NAVCAM - 26 AOÛT 2021 (SOL 3219) - Jan van Driel : Un endroit incroyable... MASTCAM - 26 AOÛT 2021 (SOL 2019) : Un paysage "lunaire" de roches nues et lisses et de dunes de sable clair Le Fronton s'avance au dessus du rover avec cette structure imposante coiffée du grès sombre qui le couvre Les éboulis de grès sombre du Fronton dévalent la pente avec l'érosion 2 4 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 58 885 Posté(e) 29 août 2021 il y a 46 minutes, vaufrègesI3 a dit : Sachant que ( élément décisif !) je peux faire miroiter au moins un douzaine de promesses d’achat ! J'en suis Le truc, il faudrait beaucoup d'images et de photos mais j'espère qu'elle ne sont pas soumises à droits d'auteur. Mais c'est aussi elles ( en plus du texte ) qui rendent le sujet vraiment passionnant J'espère sincèrement avoir un souvenir de tout ce travail avant de lâcher la rampe Bonne soirée, AG 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 6 834 Posté(e) 29 août 2021 Punaise, j'radote mais quel paysage !!!!! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 2 septembre 2021 Le 29 août nouvelle petite grimpette et parcours d’environ 15 m pour atteindre la roche cible et démarrage des opérations pour une trente troisième opération de forage nommée "Maria Gordon" ! Je cite Michelle Minitti, géologue planétaire : Notre court trajet du week-end a permis de nous retrouver à un demi-mètre de l'altitude de stationnement souhaitée pour notre prochaine tentative de forage dans le cratère Gale. Parmi les sites qui nous entourent se trouve la falaise abrupte et ombragée visible à gauche de l'image ci-dessous : NAVCAM – 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) : Michelle Minitti (suite) : "Cette falaise marque la paroi ouest de notre étroit passage vers le haut du Mont Sharp, que l'équipe a nommé "Maria Gordon Notch". Maria Ogilvie Gordon était une scientifique écossaise de la fin du 19e et du début du 20e siècle, experte en géologie, en paléontologie et en zoologie. Elle a combiné sa connaissance des coraux modernes et fossiles et de vastes campagnes de travail sur le terrain pour décrire l'histoire géologique et la stratigraphie des Dolomites en Italie. Ses travaux lui ont valu le premier doctorat en sciences décerné à une femme au Royaume-Uni. Si Curiosity ne trouvera peut-être pas de coraux lors de son ascension du mont Sharp, il s'efforcera certainement de suivre l'exemple de Maria Gordon, qui a réalisé un travail géologique minutieux, complet et important ! Comme nous nous trouvons à proximité de Maria Gordon Notch, l'équipe scientifique a pensé qu'il était naturel de donner son nom à notre prochain site de forage. Ainsi, le plan d'aujourd'hui s'est concentré sur le brossage de la cible de forage candidate, " Maria Gordon ", suivi de l'imagerie MAHLI, des analyses APXS et des tests de charge de la cible. Nous avons également effectué une analyse des cellules vides CheMin pour nous assurer que le rover est prêt à recevoir des échantillons. Ces activités et la prochaine activité prévue - le forage lui-même - nécessitent beaucoup d'énergie, il n'y a donc pas eu beaucoup de temps pour des observations scientifiques supplémentaires". POSITION AU 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) – Phil Stooke : J'ai tracé les quatre dernières étapes HAZCAM AVANT - 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) : NAVCAM - 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) : Des arabesques de sable fascinantes PANO NAVCAM - 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) – Jan van Driel : Un site extraordinaire ! MAHLI - 31 AOÛT 2021 (SOL 3224) : Brossage de la cible de forage " Maria Gordon " HAZCAM AVANT- 31 AOÛT 2021 (SOL 3224) : Mesure de la chimie de la roche avec le spectro à rayons X "APXS" Test de "précharge" : foret en appui pour vérifier la solidité du bloc rocheux PANO MASTCAM - 26 AOÛT 2021 (SOL 3219) - Jan van Driel : PANO NAVCAM - Anaglyphe - 26 AOÛT 2021 (SOL 3219) - Jan van Driel : 5 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 58 885 Posté(e) 2 septembre 2021 Merci Daniel J'adore Bonne soirée, AG 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 5 septembre 2021 Forage reporté au 5 Septembre suite à un problème de communication Terre > Mars. Susanne Schwenzer, géologue planétaire : "Notre récent plan à deux sols pour les sols 3226-3227 (2 et 3 Septembre) n'a pas été transmis par liaison montante, le rover a donc eu une pause de deux sols. Le prochain plan est un plan de quatre sols, car le lundi est le jour férié de la fête du travail aux États-Unis. Par conséquent, le plan comprend maintenant des préparatifs de forage, tels que la réalisation d'un raster ChemCam, l'observation multispectrale DRT (avec brossage) et Mastcam du site de forage au sol 3228 (4 Sept), et la préparation de CheMin. Curiosity effectuera un forage à "Maria Gordon" au sol 3229 (5 Septembre), suivi d'une caractérisation des portions, et d'une investigation multispectrale Mastcam et d'une investigation spectrale passive ChemCam des résidus de forage". "Plus nous montons, plus le paysage apparaît spectaculaire et accidenté". PANO MASTCAM - 1er SEPTEMBRE 2021 (SOL 3225) - Robert Charbonneau : Magnifique ! Susanne Schwenzer (suite) : "Nous sommes de retour dans la saison où les épisodes de gel sont probables. Par conséquent, une recherche de détection de gel sur la cible "Mangersta Sands" est prévue. La cible sera examinée deux fois, une fois très tôt le matin et une fois pendant la journée pour comparer l'hydrogène, un indicateur de la teneur en eau à différents moments. La Mastcam prend deux grandes mosaïques pour documenter le paysage spectaculaire - car le spectaculaire n'est pas seulement un jugement esthétique, il y a aussi beaucoup de géologie à voir, avec différentes couches, textures et structures. Enfin et surtout, nous avons également les observations atmosphériques standard, les enquêtes DAN et REMS". MOSAÏQUE MASTCAM - 28 AOÛT 2021 (SOL 3221) - Jan van Driel : Au premier plan le monticule nommé "Temptation Hill". Noter la présence de nodules type "pop corn" tout autour MASTCAM - 29 AOÛT 2021 (SOL 3222) : Les "pop corn".. 3 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 6 septembre 2021 (modifié) Le 33ème forage réalisé hier 5 septembre semble réussi ! HAZCAM AVANT - 5 SEPTEMBRE 2020 (SOL 3229) : Préparation/positionnement Début de l'opération de forage On y est ! Terminé ! Le résultat semble positif - à vérifier NAVCAM - 5 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3229) : Modifié 6 septembre 2021 par vaufrègesI3 Ajout image 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Meade45 490 Posté(e) 6 septembre 2021 Ca fore de partout et on ne parle que de Persévérance aux infos ! A croire que les Médias n'aiment que le tout neuf ! 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 10 septembre 2021 Je cite Abigail Fraeman, géologue planétaire : "Chaque matin où nous pouvons planifier les activités de Curiosity sur Mars est un bon matin, mais les matins où nous découvrons que nous avons réussi un forage sont encore plus doux". Et en effet, le 5 septembre (sol 3229) il se confirme que le 33ème forage de Curiosity, nommé "Maria Gordon", est un succès. Même si les opérations se déroulent plus lentement (l’énergie étant moins abondante avec les années), neuf années après son atterrissage le vétéran est toujours opérationnel pour visiter et explorer cet endroit extraordinaire ! La livraison et l'analyse du matériel de forage de Maria Gordon sont prévues en premier lieu au laboratoire CheMin, ce qui permettra de donner des informations détaillées sur les minéraux qui sont présents dans cette roche MASTCAM – 5 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3229) : CHEMCAM – 6 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3230) : HAZCAM AVANT – 8 SEPTEMBRE (SOL 3232) : Avec le soleil rasant qui caresse la roche et nous offre une roue géante PANO MASTCAM – 7 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3231) – Robert Charbonneau : On observe ici le mur incliné du plateau appelé "Fronton de Greenheugh". Ce fronton marque une transition majeure dans le climat du cratère Gale. À un moment donné, les eaux qui remplissaient le cratère ont en effet disparues. Le "Fronton de Greenheugh" s'est formé plus tard. Puis au fil de milliers/millions d’années, du sable soufflé par les vents a recouvert sa surface en de multiples strates successives, lui construisant un "chapeau" de grès. Plus clairement, il s'agit de sable "cimenté" par sédimentation sèche. Selon la qualité de la cimentation, le grès est plus ou moins dur et poreux. Ce chapeau de grès sombre est bien observable dans le pano dantesque ci-dessous, l’érosion du plateau provoquant les éboulis de cette roche finement stratifiée (voir les images Mastcam qui suivent) : MASTCAM – 7 SEPTEMBRE 2021 : Ce grès est une roche sédimentaire détritique (débris d'anciennes roches) formée de grains de sable cimentés par de la silice, de la calcite, de l'oxyde de fer ou de l'argile. Les grains de sable proviennent de la désagrégation de roches exposées aux intempéries. Les gros grains de sable sont fréquemment des fragments de la roche-mère tandis que les sables fins sont plus communément des minéraux résistants (basaltes), dissociés de la roche qui les contenait à l'origine. Le dépôt chapeautant la surface du fronton est l’équivalent de la "Formation Stimson" constitué essentiellement de silice d'origine éolienne, possiblement à dominante basaltique, ce qui expliquerait sa couleur sombre. Cette unité géologique a déjà été rencontrée par Curiosity lors du trajet du rover sur le "plateau Naukluft" de mars à juin 2016. Cette formation avait été considérée comme le résultat d’une sédimentation sèche, une "cimentation" de sable d'origine éolien. Certains écoulements tardifs ayant pu survenir ensuite et infiltrer ce grès en laissant des traces claires de gypse. Les éboulis de roches stratifiées résultant de l’érosion du "chapeau" du fronton sont aussi très spectaculaires ! La ligne épaisse et sombre du dépôt de surface du fronton : LES ÉBOULIS : PANOS MASTCAM – 7 SEPTEMBRE 2021 ((SOL 3231) UN SITE VRAIMENT REMARQUABLE, ÉTONNANT ! Jan van Driel : Damia Bouic : https://db-prods.net/marsroversimages/curiosity-2020.php#33 4 5 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 880 Posté(e) 10 septembre 2021 Ça a l'air stratifié plus "finement" dirait-on... 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 15 septembre 2021 J'espère qu'à l'occasion... on m'en fera cadeau !! Miam !!!..... Dordogne : un gâteau inventé suite à la découverte d’une roche sur Mars https://www.francebleu.fr/infos/insolite/nontron-roche-mars-espace-nontronite-patisserie-1628078405 3 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 16 septembre 2021 L’objectif principal du week-end dernier était que le labo SAM étudie le matériau provenant du forage "Maria Gordon" en le chauffant à très haute température pour déterminer de quoi il est fait et comment l'eau a pu interagir avec la roche dans un passé lointain. Je cite Lauren Edgar, géologue planétaire (c'est moi qui surligne) : "Malheureusement, le plan du week-end n'a pas été transmis au rover en raison d'un problème de DSN, ce qui signifie que le plan à deux sols d'aujourd'hui [13 et 14 sept] a été consacré à la récupération de ces activités. CheMin a pu analyser l'échantillon de forage la semaine dernière, c'est maintenant au tour de SAM. Les principales activités du plan d'aujourd'hui [13 sept] sont le dépôt à SAM et l'analyse des gaz évolués. CheMin déversera également l'échantillon afin de vider la cellule pour une utilisation future". FIN DE CITATION Le "problème de DSN" est une conséquence de la prochaine conjonction solaire qui s’annonce. "Nous commençons à voir les premiers signes de la conjonction solaire de Mars de cette année en voyant une légère dégradation du niveau de signal direct vers la Terre", a expliqué le 13 septembre 2021 Richard Stephenson qui supervise les opérations du Deep Space Network, le réseau de communications avec l’espace lointain. Le maximum de la conjonction solaire doit avoir lieu entre le 2 et le 14 octobre. Pendant cette période, "nous avons un moratoire sur le commandement de tous les vaisseaux spatiaux de Mars". Tous les deux ans, les communications avec les engins posés sur Mars, ou orbitant autour de la planète, sont en quelque sorte mis "en veille" pendant environ deux semaines. Pendant cette période, les particules chargées du Soleil risquent d’interférer en créant des "trous" dans le signal reçu sur Terre. Mais le plus gros souci viendrait des signaux que nous tenterions d’envoyer aux engins martiens depuis la Terre : ils risquent de recevoir des commandes incomplètes, ce qui pourrait nuire à leur bon fonctionnement s’ils tentaient de les appliquer. En attendant les opérations se poursuivent avec les échantillons de forage à "Maria Gordon" Je cite Lucy Thompson, géologue planétaire : "En planifiant la journée d'aujourd'hui [15 sept], nous devions être attentifs à la consommation d'énergie après la livraison énergivore de l'échantillon foré de Maria Gordon à SAM et l'analyse des gaz évolués (EGA) de cet échantillon qui se déroule actuellement sur Mars. En attendant les résultats de l'EGA de SAM, nous continuons d'étudier le terrain étonnant qui nous entoure, alors que nous passons des roches argileuses aux roches sulfatées Sur la base de ces résultats, l'équipe SAM décidera si elle veut effectuer une [nouvelle] analyse par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse, ou si nous procéderons au largage de l'échantillon. Si nous larguons l'échantillon, nous espérons pouvoir nous éloigner de Maria Gordon la semaine prochaine". RAPPEL DU CONTEXTE ET POSITION ACTUELLE : HAZCAM AVANT - 15 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3238) : Toujours ce soleil rasant qui permet de saisir tous les détails du relief. Au centre de l'image le trou de forage. CHEMCAM - 15 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3238) : Noter la précision des deux lignes verticales de tirs laser PANO MASTCAM (version "carte postale") - 1er SEPTEMBRE 2021 (SOL 3225) - Damia Bouic Superbe.. Version "rognée" pour désigner l'étroit "Passage Maria Gordon" que le rover devra emprunter pour atteindre plus haut l'accès au "Fronton de Greenheugh" 2 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
fayolle 186 Posté(e) 18 septembre 2021 Le 15/09/2021 à 11:19, vaufrègesI3 a dit : J'espère qu'à l'occasion... on m'en fera cadeau !! Miam !!!..... Je pense que je vais faire un détour pour tester cette "roche martienne" 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Géo le curieux 202 Posté(e) 20 septembre 2021 Le 10/09/2021 à 17:00, vaufrègesI3 a dit : La livraison et l'analyse du matériel de forage de Maria Gordon sont prévues en premier lieu au laboratoire CheMin, ce qui permettra de donner des informations détaillées sur les minéraux qui sont présents dans cette roche Ils nous les donneront quand ces informations détaillées sur les minéraux présents dans cette roche (ainsi que pour les précédents forages et diverses et nombreuses autres analyses) ? Il faut toujours attendre beaucoup de temps (des mois) avant de pouvoir connaître les résultats des analyses et leur interprétation. Dés que possible, il serait bon de faire un petit topo récapitulatif sur les résultats des analyses fournis par la Nasa (j'ai oublié la date de la "grande messe" où ils doivent dévoiler leurs résultats). D'avance merci, cher Fauvy, ainsi que pour ta persévérance à animer et faire vivre ce fil passionnant (avec actuellement des paysages escarpés assez beaux). 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 25 septembre 2021 (modifié) Le 21/09/2021 à 00:29, Géo le curieux a dit : Ils nous les donneront quand ces informations détaillées sur les minéraux présents dans cette roche (ainsi que pour les précédents forages et diverses et nombreuses autres analyses) ? Il faut toujours attendre beaucoup de temps (des mois) avant de pouvoir connaître les résultats des analyses et leur interprétation. Dés que possible, il serait bon de faire un petit topo récapitulatif sur les résultats des analyses fournis par la Nasa (j'ai oublié la date de la "grande messe" où ils doivent dévoiler leurs résultats). La 52ème et dernière "grande messe", la "Lunar and Planetary Science Conference" ou "Conférence sur les sciences lunaires et planétaires" (LPSC) s’est tenue "virtuellement" (en raison du covid) du 15 au 19 mars 2021. Elle est reconnue comme la première conférence mondiale sur les sciences planétaires, réunissant des spécialistes internationaux de la pétrologie, de la géochimie, de la géophysique, de la géologie, de l’astronomie et de l’astrobiologie pour présenter les derniers résultats de la recherche en sciences planétaires. La 53ème LPSC est prévue du 7 au 11 Mars 2022 à Woodlands au Texas. Noter que les informations sur les résultats d’activités de Curiosity fournies lors de ces conférences, ainsi que les articles correspondants publiés, mentionnent rarement le détail d’analyse de chaque forage. Il s’agit plus généralement de bilans globaux et d’interprétations d’un ensemble de mesures sur différentes unités géologiques. En février 2020 page 144, suite au 24ème forage effectué sur la cible "Hutton" (sol 2668), j’écrivais ceci : "Sur les résultats des quatre forages effectués dans la vallée argileuse, il est remarquable de noter que la Nasa n’a pas cru bon de donner la moindre information. Le néant total !..Alors même que, par exemple, les géologues de la mission chargés de donner un minimum d’infos sur son déroulement tenaient des discours clairement dithyrambiques sur les résultats des deux forages effectués à "Glen Etive" en août et septembre 2019... en ne livrant aucun élément concret permettant de justifier leurs propos ! Qu’une forme de "black out" soit provisoirement entretenue sur une éventuelle découverte de molécules organiques complexes, avec le cortège de fantasmes que ce sujet peut susciter, peut parfaitement s'envisager.. Mais pourquoi ne pas daigner fournir le moindre indice, le moindre élément de minéralogie sur les résultats des forages des derniers lieux visités ???.. D’autant que c’est bien ce qui a été effectué très correctement par la Nasa durant les 4 à 5 premières années de la mission (*).. C'est assez bizarre, et bien dommage pour l'intérêt que peuvent porter tous ceux qui suivent la mission.. " FIN DE CITATION (*) EN VOICI UN BEL EXEMPLE (datant de décembre 2016) QUE LA NASA N’A MALHEUREUSEMENT JAMAIS RECONDUIT DEPUIS : https://mars.nasa.gov/resources/8194/mudstone-mineralogy-from-curiositys-chemin-2013-to-2016/?site=msl Mudstone Mineralogy de Curiosity’s CheMin, 2013 à 2016 : Cette série de diagrammes circulaires montre des similitudes et des différences dans les compositions minérales des mudstones sur 10 sites où le rover Curiosity Mars de la NASA a collecté des échantillons de poudre de roche et les a analysés avec l’instrument de chimie et de minéralogie (CheMin) du rover. Les diagrammes sont disposées dans l’ordre chronologique, avec une indication de l’altitude relative (chaque fois que le rover montait d'environ 50 m), car le rover a d’abord échantillonné deux sites sur le sol du cratère Gale en 2013 et a ensuite commencé à escalader le monticule central du cratère, le mont Sharp. Le diagramme circulaire le plus à droite et en montée montre la composition à la cible « Sebina », échantillonnée en octobre 2016. Cinq cibles rocheuses non mudstone que le rover a forées et analysées dans ce laps de temps ne sont pas incluses. Les variations minéralogiques de ces mudstones peuvent être dues à des différences dans l’un ou l’ensemble de ces facteurs: les matériaux sources déposés par l’eau qui a pénétré dans les lacs, les processus de sédimentation et de formation des roches, et la façon dont les roches ont été modifiées par la suite. Une tendance qui se démarque est que la jarosite minérale - représentée en violet - était plus importante dans la région des « collines Pahrump » du bas mont Sharp que sur les sites examinés plus tôt ou plus tard. La jarosite est un indicateur d’eau acide. Les couches de mudstone en amont des collines de Pahrump ont des quantités à peine détectables de jarosite, ce qui indique un éloignement des conditions acides dans ces couches sous-supérieures - donc plus jeunes. Les minéraux argileux, représentés comme verts, ont diminué en abondance sur les sites situés à mi-chemin de cette série, puis sont revenus lorsque le rover a grimpé plus haut. Chaque cible forée et analysée est identifiée par une abréviation de deux lettres : JK pour « John Klein », CB pour « Cumberland ». CH pour « Confidence Hills », MJ pour « Mojave », TP pour « Telegraph Peak », BK pour « Buckskin », OD pour « Oudam », MB pour « Marimba », QL pour « Quela » et SB pour Sebina Le dernier site d’échantillonnage inclus est "Sebina", où Curiosity a foré dans le substrat rocheux de la formation Murray le 20 octobre 2016, au cours du 1 495e jour martien, ou sol, de la mission (juste avant la panne du système de forage qui durera 2 ans). Les dates de forage pour les 13 premiers échantillons de roches prélevés sont, par emplacement: "John Klein" le 8 février 2013 (Sol 182) "Cumberland" le 19 mai 2013 (Sol 279) "Windjana" le 5 mai 2014 (Sol 621) "Confidence Hills" le 24 septembre 2014 (Sol 759) "Mojave" le 29 janvier 2015 (Sol 882) "Telegraph Peak" le 24 février 2015 (Sol 908) "Buckskin" le 30 juillet 2015 (Sol 1060) "Big Sky" le 29 septembre 2015 (Sol 1119) "Greenhorn" le 18 octobre 2015 (Sol 1137) "Lubango" le 23 avril 2016 (Sol 1320) "Okoruso" le 5 mai 2016 (Sol 1332) "Oudam" le 4 juin 2016 (Sol 1361) "Marimba" le 6 août 2106 (Sol 1422) et "Quela " le 18 septembre 2016 (Sol 1464). Retour à l’actualité de Curiosity : L’échantillon de forage de "Maria Gordon" a été enfin livré le 18 septembre, et l'équipe du labo SAM a décidé de procéder à une analyse EGA (evolved gas analysis). Les analyses EGA sont essentielles pour caractériser les molécules volatiles et organiques qui peuvent être présentes. Cette analyse consiste à chauffer l'échantillon (à plus de 900 degrés Celsius) et à envoyer les gaz qui sont libérés et dirigés vers le chromatographe en phase gazeuse et le spectromètre de masse (GCMS) du labo. Ces gaz comprennent des éléments comme la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, l'oxygène moléculaire, les composés soufrés, etc. Leurs concentrations quand ils arrivent dans le spectromètre de masse donnent beaucoup d'informations intéressantes sur la composition de l'échantillon. MAHLI - 22 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3246) : Dernier regard sur le forage "Maria Gordon" Après toute une série d'activités scientifiques (dont l’analyse spectro APXS des résidus de forage déversés au sol), Curiosity s'éloignera quelque peu de cet emplacement de forage et se dirigera vers une zone qui contient une grande quantité de nodules dans le substrat rocheux. Dans le plan d’activité du 23 septembre, Curiosity utilisera une technique de conduite conçue pour mieux préparer la surface des nodules à des investigations supplémentaires. Une fois que Curiosity aura atteint sa cible à la fin du trajet, il effectuera une série de petites manœuvres destinées à écraser toute cible nodulaire à la surface avant de faire demi-tour et de se mettre en position d'analyser la surface. Cette technique permettra de mieux préparer la surface pour des analyses supplémentaires d'imagerie et de composition, au-delà de ce qui est généralement réalisé par Curiosity lors des campagnes normales d'imagerie et d'analyse de surface. Le déplacement d'environ 12 mètres du 23 septembre (sol 3247) s'est déroulé comme prévu, les roues du rover ayant brisé et écrasé pas mal du "tapis" de nodules qui couvrent le terrain. Les surfaces fraîches exposées par les roues du rover sont des cibles scientifiques de contact hautement prioritaires, mais en raison de l'approche de la conjonction solaire, le bras ne sera pas utilisé dans le cadre de ce plan de week-end 3-sol afin de s'assurer qu'il est dans une configuration sûre avant de stopper les opérations tactiques pendant que Mars passe derrière le Soleil vu de la Terre. Même si Mars ne passera pas directement derrière le Soleil, les communications radio entre Mars et la Terre ne seront pas fiables en raison des interférences de la couronne solaire. Cependant, des observations de télédétection peuvent être planifiées pour ce week-end, donc le rover sera occupé ! Le plan du Sol 3248 (24 septembre) commence par une observation ChemCam LIBS de "Wolf Stone" pour échantillonner la composition chimique d'un nodule qui semble avoir été rayé par la roue du rover. ChemCam et Mastcam mesureront également la réflectance spectrale d'un groupe de nodules perturbés appelé "Helmsdale Boulder Beds" qui sera probablement la cible d'observations scientifiques de contact après la conjonction solaire. Mastcam fera ensuite l'acquisition d'images stéréo de 3 cibles de sable sombre nommées "Sandness Coast" qui seront à nouveau imagées après la conjonction solaire pour rechercher des changements dus aux vents. Mastcam et Navcam observeront le soleil et le ciel en début et en fin d'après-midi, puis tôt le lendemain 25 septembre au matin (Sol 3249) pour rechercher des nuages et mesurer les changements dans la quantité de poussière dans l'atmosphère. ChemCam RMI et Mastcam acquerront également des mosaïques de la falaise vers l'ouest lorsqu'elle sera joliment éclairée tôt le matin. Plus tard dans la matinée, Navcam recherchera des tourbillons de poussière et ChemCam tirera son laser sur "Clashach", un autre nodule qui semble avoir été rayé par les roues. Puis ChemCam mesurera la composition de l'atmosphère et Mastcam fera l'acquisition d'une mosaïque stéréo du substrat rocheux nodulaire voisin. Pendant la nuit, CheMin analysera la cellule qui contenait l'échantillon de forage le plus récent pour confirmer que la cellule est maintenant vide. Enfin, au sol 3250 (26 septembre), Navcam recherchera des tourbillons de poussière et prendra des images de la plate-forme du rover pour permettre une comparaison avec les images prises après la conjonction, afin de rechercher des changements dans la distribution du sable et de la poussière sur le dessus du rover. POSITION AU 23 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) : HAZCAM AVANT - 23 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) : HAZCAM ARRIÈRE - 23 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) : NAVCAM - 23 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) : Noter les traces de roue sur les nodules L'étroit passage que devra bientôt emprunter le rover est visible en haut à gauche de l'image PANO NAVCAM - 23 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) - Damia Bouic : PANO MASTCAM - 7 ET 8 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3231 ET 3232) : Version de Jan van Driel Version de Damia Bouic MOSAÏQUE MASTCAM - 16 SEPTEMBRE (SOL 3239) - Robert Charbonneau : Modifié 26 septembre 2021 par vaufrègesI3 3 2 6 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 3 octobre 2021 (modifié) Souvenirs souvenirs !.. Par Michelle Minitti, géologue planétaire (c'est moi qui surligne) : La conjonction solaire est une fois de plus à nos portes - le moment où le Soleil s'interpose entre Mars et la Terre dans leurs danses orbitales et empêche toute communication fiable entre nous et nos amis robotiques. C'est la cinquième conjonction connue par Curiosity, et un événement cosmique aussi régulier que la conjonction est le moment idéal pour réfléchir : où étions-nous la dernière fois que Mars, la Terre et le Soleil se sont alignés de la sorte ? Revoir ce que nous avons fait autour de chaque conjonction, c'est un peu comme feuilleter un album de souvenirs. Nous nous sommes dirigés vers notre première conjonction, à partir du sol 236 (avril 2013), tout juste sortis de l'excitation d'avoir trouvé des preuves d'un environnement habitable dans notre premier échantillon de forage "John Klein", et encore soulagés d'avoir survécu à une panne majeure de l'ordinateur du côté A. Curiosity fonctionne encore aujourd'hui sur l'ordinateur du côté B. Lors de notre deuxième conjonction, au Sol 1004 (mai 2015), nous venions de passer le cap du sol 1000 et avions terminé l'exploration (sur nos roues déglinguées) de "Pahrump Hills", la section la moins exposée du Mont Sharp. Nous y avons prélevé trois échantillons de la "formation Murray", dominée par les mudstones. Nous nous sommes garés pour la conjonction près d'un contact entre la "formation Murray" et une autre formation majeure nommée "Stimson", un dépôt de grès éolien. Curiosity a continué à rencontrer des variations de ces deux formations tout au long de son exploration de Gale. La conjonction #3 a commencé au Sol 1756 (juillet 2017), et nous nous sommes retrouvés assis sur la "formation Murray" juste au nord de "Vera Rubin Ridge", en regardant sa superposition attrayante et ses variations de couches et de couleurs. Jusqu'à ce point, nous avions échantillonné notre chemin à travers le " Plateau Naukluft " coiffé par "Stimson", manœuvré à travers les " Buttes Murray " coiffées par "Stimson", et étions en train d'échantillonner systématiquement la "formation Murray" lorsque la foreuse est tombée en panne. La perte de la capacité de forer et de livrer des échantillons à CheMin et SAM a été un coup dur, mais l'équipe, pour emprunter à notre rover frère, a persévéré pour continuer à construire l'histoire des roches de Gale avec le reste de la charge utile. Lors de la conjonction suivante, au sol 2506 (août 2019), nous avions monté et descendu plusieurs fois la crête "Vera Rubin" et pénétré dans la région argileuse de "Glen Torridon". Nos multiples traversées de la crête n'étaient pas seulement destinées à l'exploration. Depuis la précédente conjonction, les ingénieurs ont inventé une nouvelle façon d'utiliser la foreuse pour nous permettre une fois de plus de recueillir des échantillons. Nous avons revisité le terrain pour recueillir des échantillons là où ce n'était pas possible auparavant, et nous sommes satisfaits d'avoir prélevé des échantillons dans "Glen Torridon". Nous avons acquis l'échantillon n°22, l'échantillon argileux de "Glen Etive", juste avant la conjonction. Au milieu de toute cette exploration et de cet échantillonnage, Curiosity a également survécu à une tempête de poussière quasi planétaire ! Cette fois-ci, la cinquième conjonction au sol 3251 (octobre 2021), nous sommes assis à quelques mètres seulement de notre 33e trou de forage, "Maria Gordon", dans l'ombre du côté ouest du "fronton de Greenheugh". Nous avons réussi à atteindre le sommet du bord nord du fronton depuis la dernière conjonction, ce qui nous a permis de traverser, d'échantillonner et d'analyser un autre contact "Murray-Stimson" (mais plus haut !). Nous espérons pouvoir grimper à nouveau sur le fronton lorsque nous passerons des roches riches en argile de la région de "Glen Torridon" aux couches riches en sulfate du Mont Sharp. Mais pour les prochaines semaines, nous allons simplement faire une pause, regarder la vue d'en haut et apprécier tout ce que nous avons fait et tout le chemin parcouru. PANO MASTCAM - 24 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) - Jan van Driel : PANO NAVCAM (GIF) - 27 SEPTEMBRE (SOL 3250) -Jan van Driel : Joli "dust devil" à l'Est MOSAÏQUES MASTCAM - 28 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3251) : Regard vers le haut et la prochaine destination Éboulis des roches stratifiées (sédiments éoliens de type "Stimson") qui coiffent le fronton MASTCAM - 24 SEPTEMBRE 2021 (SOL 3247) : Les nodules de type "Pop Corn" 32 forages de Curiosity Depuis "John Klein" le 8 février 2021 (sol 182) jusqu'à "Pontours" le 7 juillet 2021 (sol 3170) - Manque seulement le 33ème et dernier forage "Maria" Gordon" réalisé le 5 septembre 2021 (sol 3229) : Modifié 3 octobre 2021 par vaufrègesI3 4 2 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 58 885 Posté(e) 3 octobre 2021 Que de jolis trous Daniel Bonne soirée, AG Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
rené astro 9 506 Posté(e) 3 octobre 2021 Il y a 2 heures, ALAING a dit : Que de jolis trous Daniel Bonne soirée, Ça me fait penser au poinçonneur des lilas !!!!!!! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Géo le curieux 202 Posté(e) 7 octobre 2021 (modifié) Pour revenir à ma curiosité concernant les analyses faites par le labo SAM de Curiosity, que sait-on des résultats des analyses faites "par voie humide à basse température" sur les échantillons prélevés dans la "vallée argileuse" (le forage "Mary Anning" fut le premier) à l'aide d'un rare et précieux réactif qui par "dérivation" devait permettre de détecter par chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse, la présence d'acides gras de type carboxcylique, un constituant essentiel des cellules vivantes ? Tu nous avais bien expliqué ça à l'époque, encore merci Fauvrèges, et mis l'eau à la bouche. C'était il y a maintenant un peu plus d'un an et j'attends toujours les résultats de ce type d'analyse. Si j'ai bien compris, c'est le "black-out" à ce sujet, motus et bouche cousue. C'est en effet assez bizarre et bien dommage pour l'intérêt que peuvent porter tous ceux qui suivent la mission... Modifié 7 octobre 2021 par Géo le curieux Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 9 octobre 2021 Le 08/10/2021 à 00:33, Géo le curieux a dit : C'était il y a maintenant un peu plus d'un an et j'attends toujours les résultats de ce type d'analyse. Si j'ai bien compris, c'est le "black-out" à ce sujet, motus et bouche cousue. L’équipe de Curiosity c’est de plus de 400 chercheurs et ingénieurs tenus par des règles strictes de communication. Il est interdit à l'équipe scientifique de Curiosity de partager et de discuter des données scientifiques de la mission avec qui que ce soit jusqu'à ce que les données soient accessibles au public lors de publications et/ou leur exposé lors des réunions scientifiques programmées chaque année telles que "l'American Geophysical Union" ou la Conférence "Lunar and Planetary Sciences” (LPSC). Au point qu’en avril 2014, constatant cette "omerta" sur les résultats, Ciel&Espace avait titré : "CURIOSITY EST-IL PARANOÏAQUE ?" Ça ne s'est pas vraiment amélioré depuis, au contraire. QUELQUES RAPPELS : Pour une analyse standard dans le labo SAM quelques dizaines de milligrammes d’échantillon sont pyrolysés (chauffés) jusqu’à environ 900°C dans les fours de l’instrument. Les molécules contenues dans les gaz qui s’en dégagent sont analysées par un chromatographe en phase gazeuse (GC) développé par les laboratoires français LATMOS, LISA et LGPM, avec le soutien du CNES, couplé à un spectromètre de masse (MS) développé par le centre NASA Goddard Space Flight Center aux Etats-Unis. La chromatographie (GC) permet de séparer les composants individuels d’un mélange de molécules initiales, et la spectrométrie de masse (MS) de les identifier par pesée moléculaire. L'analyse GC-MS peut travailler sur des liquides, des gaz et des solides. Mais à l’état solide ou liquide, atomes et molécules sont fortement associés les un(e)s aux autres. L’état gazeux offre de meilleures possibilités d’isolement des molécules les unes des autres, à condition d’effectuer les mesures dans un vide assez poussé afin d’éviter les regroupements ou les interactions de molécules entre elles. C’est là une des premières contraintes techniques fortes de la spectrométrie de masse : isoler une molécule nécessite tôt ou tard le passage à l’état gazeux sous basse pression. La seconde nécessité est de “contrôler“ la molécule ou l’atome ainsi isolé. En effet, à l’état gazeux et à basse pression, les molécules sont indociles et ont un parcours aléatoire de type Brownien. On ne peut rien leur faire-faire... Les ions sont beaucoup plus maîtrisables puisqu’ils obéissent aux lois de l’électromagnétisme. La spectrométrie de masse traite donc de molécule ou d’atomes ionisés. SAM comporte un système de manipulation des échantillons, un "carrousel" de 74 petites coupelles pour recevoir des échantillons d’un volume de 0,78 cm3, 59 de ces cellules sont fabriquées en quartz et peuvent résister à un chauffage à très haute température, jusqu’à 1100 °C, lorsqu’elles sont placées dans un four afin d’extraire les gaz pour analyse. Après usage, les coupelles peuvent être nettoyées par pyrolyse et être à nouveau disponibles. CEPENDANT, POUR ÉVITER DE DÉGRADER LES MOL֤ÉCULES FRAGILES SENSIBLES À LA CHALEUR ET À L’OXYDATION DES PERCHLORATES IL EXISTE 9 AUTRES COUPELLES, fermées par un opercule transperçable et remplies de solvants chimiques pour les expériences dites de "chimie humide" À BASSE TEMPÉRATURE. Ces solvants sont des produits chimiques spéciaux appelés "agents de dérivatisation" conçus à l’origine pour rendre certaines molécules plus faciles à détecter. Pour pouvoir être séparée par chromatographie en phase gazeuse les molécules organiques doivent être volatilisées. La technique la plus simple pour les rendre volatiles est de les chauffer à plus ou moins haute température. Cependant, pour étudier des molécules fragiles, sensibles à la chaleur, il est également possible de passer par la technique de dérivatisation. Celle-ci permet de rendre volatile des molécules organiques en attachant sur ces dernières des fonctions chimiques particulières. Ainsi dérivatisées, les molécules passent facilement à l’état gazeux, ce qui rend alors possible leur analyse. Sachant aussi que la dérivatisation est plus efficace que la chaleur pour l’étude de molécules organiques volumineuses, ou réactives. À l'intérieur du labo, le système de conditionnement et de manipulation des échantillons comprend un carrousel de 74 coupelles : 6 en quartz contiennent des échantillons d'étalonnage, 9 en métal sont remplies de solvants chimiques pour les expériences de chimie humide à basse température, et 59 en quartz sont prévues pour le chauffage des échantillons (jusqu'à 1100 °C) afin d’en extraire les gaz et les diriger vers le GC-MS : Le 08/10/2021 à 00:33, Géo le curieux a dit : Pour revenir à ma curiosité concernant les analyses faites par le labo SAM de Curiosity, que sait-on des résultats des analyses faites "par voie humide à basse température" sur les échantillons prélevés dans la "vallée argileuse" (le forage "Mary Anning" fut le premier) à l'aide d'un rare et précieux réactif qui par "dérivation" devait permettre de détecter par chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse, la présence d'acides gras de type carboxcylique, un constituant essentiel des cellules vivantes ? En fait la première analyse "par voie humide à basse température" a été mise en œuvre sur le site de "Glen Etive" où le rover s'était attardé et avait réalisé deux forages le 4 août 2019 (sol 2486) et le 15 septembre 2019 (sol 2527). L’équipe avait alors évoqué des "résultats spectaculaires" et, quelques mois après, avait même envisagé sérieusement d’y revenir pour un troisième forage ! Parmi les 9 coupelles destinées aux expériences de chimie humide, 7 sont équipées de réactif répondant au doux nom de N-méthyl-N-tert-butyldiméthylsilyltrifluoroacétamide (MTBSTFA) , et 2 d'hydroxyde de tétraméthylammonium (TMAH). Ces substances réagissent avec les molécules organiques pour former de nouvelles substances qui sont plus faciles à transformer en gaz et plus résistantes à la chaleur. Cela rend le composé organique plus susceptible de survivre au chauffage et d'entrer dans une phase gazeuse qui passera à travers le GC-MS de SAM pour analyse. La recherche de molécules organiques sur Mars est l'un des objectifs majeurs de SAM. Mais certaines molécules d'un grand intérêt astrobiologique - comme les acides aminés et les acides carboxyliques ne sont pas directement analysables par le GC-MS de SAM car ils ne sont pas facilement volatils ou sont finalement trop dégradés par le chauffage à des centaines de degrés. Jusqu’ici Curiosity n'avait donc pu recueillir que des molécules issues de la décomposition de molécules plus grosses impossibles à identifier. "La dérivatisation permettra peut-être de trouver notre Graal : des acides aminés", espère Caroline Freissinet. "Les acides aminés sont à la transition entre chimie complexe et vie primitive. On s'attend à ce qu'il y en ait sur Mars, mais personne ne les a jamais découverts". Donc, pour analyser ces molécules il faut les aider à se transformer en molécules volatiles. Pour ce faire, il faut déclencher une réaction chimique avant analyse dans l'une des 9 coupelles contenant un réactif liquide. Le capuchon en aluminium de la coupelle est d'abord perforé avec deux aiguilles pour libérer le liquide. On laisse ensuite tomber l'échantillon solide (jusqu'à ~ 150 mg) dans la coupelle contenant le réactif liquide. La réaction de "dérivatisation" se produit lorsque l'échantillon est chauffé en réaction au contact avec le réactif chimique (MTBSTFA ou TMAH).Les molécules présentes dans l'échantillon deviennent plus volatiles, plus résistantes à la chaleur et plus séparables, ce qui les rend beaucoup plus faciles à analyser avec le GC-MS. - Le réactif TMAH peut libérer des acides gras liés dans des macromolécules ou des monomères chimiquement liés associés à des phases minérales et rendre ces substances organiques détectables. Les acides gras, un type d'acide carboxylique qui contient un groupe fonctionnel carboxyle présentent un intérêt particulier compte tenu de leur présence dans les matériaux biotiques et abiotiques. - Le réactif MTBSTFA permet surtout d’éviter de dégrader les molécules organiques sensibles à la chaleur et à l’oxydation des perchlorates (*), en particulier pour l’analyse de molécules organiques volumineuses, ou/et réactives. Le réactif TMAH a été utilisé pour la première fois sur le site "Mary Anning". Le processus de livraison au labo SAM d’échantillons (6 portions) du 28ème forage "Mary Anning 3" (riche en argile) a été annoncé pour le 10 septembre 2020 (sol 2878) au soir, et l’analyse devait suivre.. Une opération qui, pour la première fois incluait donc un ajout du réactif chimique TMAH pour rendre certains composés organiques réfractaires volatiles et donc détectables par les chromatographes. Sachant que la majorité des molécules organiques d'intérêt exobiologique sont réfractaires (acides aminés, acides carboxyliques etc.). Noter que la quantité d’échantillon utilisée pour chaque portion analysée dans une coupelle ne dépasse pas 150 mg (soit env. le volume d’un dé à coudre). La réaction de dérivatisation se produit lorsque l'échantillon est chauffé en réaction au contact avec le réactif chimique TMAH. Les molécules présentes dans l'échantillon deviennent plus volatiles, plus résistantes à la chaleur et plus séparables, ce qui les rend beaucoup plus faciles à analyser avec le GCMS. Une deuxième phase de chauffage ne devrait pas dépasser 600°C en raison de la stabilité thermique du TMAH et permettra d’envoyer les gaz dans l’une des six colonnes GC pour la séparation énantiomérique et l’identification de masse des molécules organiques par le GC-MS. Si on en croit l’équipe scientifique du rover, il aura donc fallu... huit ans (!) pour rechercher et trouver un échantillon de roche qui soit le meilleur choix pour utiliser une ressource précieuse et non renouvelable de l'instrument SAM : l'hydroxyde de tétraméthylammonium, ou TMAH. SAM ne comporte donc que deux coupelles à échantillons contenant une quantité infime de ce composé spécial qui permet à l'instrument de détecter plus facilement les composés organiques riches en carbone. Plus spécifiquement le TMAH peut libérer des acides gras liés dans des macromolécules ou des monomères chimiquement liés associés à des phases minérales et rendre ces substances organiques détectables par chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (GC-MS). Les acides gras, un type d'acide carboxylique, présentent un intérêt particulier compte tenu de leur présence dans les matériaux biotiques et abiotiques : ils sont des constituants omniprésents et abondants des membranes cellulaires bactériennes et eucaryotes. Les acides gras sont donc essentiels pour les organismes vivants. Ils font partie de la membrane d'une cellule donnée et peuvent également servir de carburant pour la cellule elle-même. En utilisant la spectrométrie de masse (la capacité à séparer les molécules en fonction de leur masse), l'expérience de chimie humide TMAH sera en mesure de détecter des composés organiques qui ne sont normalement pas détectables. L'expérience TMAH sera en mesure d'extraire, de détecter et d'analyser les acides gras en les libérant des membranes cellulaires. Sachant que détecter un acide gras abiotique serait déjà énorme. Cela en dirait beaucoup aux planétaires sur la manière dont les molécules organiques sont originaires et/ou sont livrées et préservées sur la surface martienne. Signe de l’intérêt porté au site "Mary Anning", Curiosity y a stationné près de.. deux mois ! Et les opérations se sont poursuivies avec l’utilisation d’un autre réactif pour une nouvelle expérience de "chimie humide" sur un échantillon de "Mary Anning 3". Je cite Michelle Minitti, géologue planétaire : "En se basant sur les premiers résultats de l'expérience de chimie humide SAM de la semaine dernière, l'équipe SAM a choisi de la compléter avec une deuxième expérience de chimie humide sur l'échantillon de forage "Mary Anning 3" du plan d'aujourd'hui. La première expérience a été réalisée avec le réactif hydroxyde de tétraméthylammonium (TMAH), et la seconde sera réalisée avec le réactif N-méthyl-N-(tert-butyldiméthylsilyl)trifluoroacétamide (MTBSTFA). On les appelle des expériences de chimie humide parce que SAM ajoute un réactif liquide à l'échantillon avant de l'analyser. Chaque réactif réagit différemment avec l'échantillon, de sorte que chaque expérience apporte un éclairage légèrement différent sur les composés carbonés présents dans l'échantillon. Ensemble, nous obtenons une image plus complète de la chimie de l'échantillon de Mary Anning." Ils ont d'ailleurs très vite indiqué avoir trouvé des similitudes entre "Glen Etive" et "Mary Anning".. Lesquelles ??.. Ben.. patience.. ou pas . Sur le plan extrêmement sensible de la biologie, les consignes de discrétion sont très strictes. Par exemple sur le site de Mojave exploré en début 2015, il aura fallu attendre mi-2018 pour prendre connaissance de la découverte de molécules organiques complexes dans les échantillons de forage de « Cumberland » ! Il est vrai que l’analyse avait été compliquée, en partie parce qu’une coupelle de solvant (utilisé pour l'analyse à froid - dite de "chimie humide") - avait fui, ce qui a contribué à des signaux trompeurs. De plus, certaines des lectures pouvaient provenir d'une contamination provenant de la Terre; d'autres auraient pu être produites par combustion lorsque l'échantillon était chauffé, ce qui aurait pu être le cas lors d'une détection antérieure de matières organiques par Curiosity... Bref, il aura fallu décortiquer tout ça depuis des millions de km, et ce n'est pas simple. À ce stade d’une mission déjà bien avancée dans ses objectifs, je me permet de poster à nouveau ces quelques considérations : Dans ce fil j'ai parfois cité Michel Morange, professeur de Biologie à l’Ecole Normale Supérieure et Directeur du Centre Cavaillès d’histoire et de philosophie des sciences à l’ENS. Dans le "Ciel&Espace" de Mars/Avril 2017 consacré (un peu) à la vie dans l'Univers, M. Morange était questionné sur cette problématique avec deux autres scientifiques (Louis d'Hendecourt et Purification Lopez-Garcia). Il est intéressant de noter que ces échanges avaient révélé assez peu de convergences sur les questions liées à "l'émergence" de la vie, sans doute en bonne part en raison d'approches différentes. J'ai relevé cette remarque de Michel Morange qui corrobore ce que j'ai souvent tenté d'exprimer par ici : Je le cite : "L'exploration de Mars en revanche est très intéressante : On n'y découvrira sans doute pas la vie, mais peut-être un système pré-vivant dont les traces sur Terre ont été complètement effacées [par la tectonique]. Une telle découverte nous permettrait de faire d'énormes progrès sur la compréhension des processus menant à la vie." FIN DE CITATION On peut même se demander si cette découverte ne serait pas plus fondamentale que la détection d'une vie passée (ou présente). Sur Mars, le cheminement de la chimie prébiotique vers la vie a pu, ou non en franchir le seuil. Elle a pu aussi le franchir puis s’arrêter compte tenu de conditions devenues trop hostiles. Ou encore la vie (monocellulaire) a pu commencer en surface puis se réfugier dans le sous-sol. Là encore, elle a pu s’adapter puis s’éteindre après avoir péniblement continué quelque temps sous forme ralentie puis dormante. Cette évolution avortée ou stoppée se traduirait par ce que l’absence de rejets métaboliques clairement identifiables laisse entrevoir. Le temps a pu jouer un rôle important. On ne sait pas s’il a été suffisamment long sur Mars, toutes les autres conditions étant remplies, pour que le processus prébiotique commence et aboutisse. Les conditions ayant permis l’émergence de la vie sur Terre (environnement réducteur, températures,…) n’existent plus à notre époque (peut-être à cause de la vie elle-même et de ses rejets, notamment d’oxygène) et sur Mars la période pendant laquelle l’évolution prébiotique et l’évolution planétologique ont permis "l’allumage" de la vie a pu être très/trop court. Sachant que les modalités d’évolution et de grande variabilité des conditions environnementales martiennes ont pu également beaucoup jouer. 2 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
marco polo 649 Posté(e) 9 octobre 2021 Bonjour, J'interviens peu sur ce fil extrêmement intéressant, et merci à ses animateurs et notamment @vaufrègesI3 juste une précision assez peu relevée et qui peuvent créer des confusions voire des fantasmes, car celle-ci est faite dans de nombreux articles de presse la confusion est sur le terme "organique" qui n'est pas, loin de là, un marqueur ou une preuve de la présence de la vie. c'est un faux ami. En effet la chimie organique est la chimie du carbone et des molécules dont il est un des éléments (avec l'hydrogène, l'oxygène, l'azote..). Cela va du simple méthane, aux hydrocarbures (pétrole) aux composés complexes des acides aminées et des molécules d'origines biologiques. La très grande partie des molécules organiques basiques ne sont pas d'origine biologique mais plutôt d'origine géologique, de même il est possible d'expliquer la formation physico-chimiques de la plupart des acides aminés, et de nombreuses molécules carbonées complexes, sans présence de la vie. La grande confusion porte sur ces termes : "composés organiques", "matière organique". Ce dernier, à mon avis ne devrait être utilisé qu'avec beaucoup de précautions, dans le cas où des cellules, des organites, des organes seraient réellement observés. Les rares molécules basiques de chimie organique qui pourrait prouver l'origine biologique sont des molécules chirales (même formules mais différentes uniquement par leur configuration tridimensionnelle, image l'une de l'autre dans un miroir) dont un seul des énantiomères n'est présent - l'homochiralité. Ceci a déjà été cité dans de nombreux post du forum. Sur le sujet, la thèse très intéressante et accessible de Carole Freissinet du CNRS https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00615481/document 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 134 Posté(e) 9 octobre 2021 (modifié) il y a 55 minutes, marco polo a dit : La très grande partie des molécules organiques basiques ne sont pas d'origine biologique mais plutôt d'origine géologique, de même il est possible d'expliquer la formation physico-chimiques de la plupart des acides aminés, et de nombreuses molécules carbonées complexes, sans présence de la vie. La chimie organique est assez clairement délimitée (c'est la chimie des composés du carbone, pas forcément liés au vivant, bien loin de là), celui de la chimie minérale à des contours plus flous puisqu'il concerne tout le reste: les espèces moléculaires non carbonées comme l'eau, le dioxygène... J'ai la faiblesse de croire que ceux qui me lisent ici depuis assez longtemps ont bien compris cet aspect du problème vu le nombre d'interventions où ce point a été systématiquement précisé. Par exemple page 150 de ce fil (message de rappel du 3 septembre 2020) - je me cite : Une fois éliminées les molécules organiques les plus simples, c’est-à-dire celle à bases azotées et une kirielle d’acides aminés dont la synthèse peut être abiotique, il reste les molécules organiques complexes dont la présence pourrait laisser entendre plus fortement la possibilité d'une vie passée. Ces molécules, composées de 10 atomes de carbone, pourraient ressembler à des blocs de construction connus de la vie tels que les 22 acides aminés qui composent les protéines que le vivant utilise, et les molécules dont la synthèse nécessite un équipement enzymatique. Par exemple, la présence d'acides carboxyliques, acides aminés ou acides nucléiques seraient des indices d'une forme de vie, et le chromatographe en phase gazeuse de SAM permet l’identification des isotopes de carbone ainsi que la chiralité de ces derniers s'ils ne sont pas trop dégradés (entre autres par le perchlorate). En effet le monde vivant est chiral, les bio-monomères ne présentent qu'une seule des deux conformations chirales. Les acides aminés, les sucres et les lipides sont principalement homochiraux dans tous les systèmes vivants et leur structure polymérique forme des arrangements secondaires asymétriques (*). D'où l'intérêt de l'analyse par voie humide à basse température. Ceci pourrait apporter un indice fort en faveur de leur origine biotique. (*) J’ai longuement développé le sujet de l’homochiralité à plusieurs reprises dans ce fil, en dernier lieu page 151 (message du 11 septembre 2020) . Voir ici : http://www.astrosurf.com/topic/113977-actualités-de-curiosity-2013/?page=151 Modifié 9 octobre 2021 par vaufrègesI3 3 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
marco polo 649 Posté(e) 9 octobre 2021 @vaufrègesI3, je ne te mets pas en cause et oui j'ai lu tes très intéressants post sur le sujet, mon intervention est plus pour le néophyte, qui risque de faire cette confusion sur le terme "organique"... en l'évoquant lors de discussions je me suis aperçu que beaucoup de personnes faisaient la confusion : "organique" = "vie" ou biologique 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 867 Posté(e) 9 octobre 2021 Merci Vaufrèges de partager ce travail absolument remarquable. Sans en rajouter je peux juste dire que d'expérience beaucoup de gens y compris des étudiants à l'observatoire de Paris comprennent parfois à tort que chimie organique ne veut pas dire biologique. Alors les journalistes lambda, n'en parlons pas. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ckhoude 48 Posté(e) 10 octobre 2021 A 16 ans je savais faire la différence entre chimie orga et chimie du vivant (mes cours de chimie dans mon Cours Complémentaire de l'époque). J'ai aujourd'hui 84 ans. Je suis affolé de voir que le problème se pose encore ! Ceci étant dit, grand grand merci à Monsieur Vaufrèges. 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites