Adlucem 1237 Posted November 7, 2022 Mars et ça repart ! On est tous avec toi et Curiosity Merci Daniel, de poursuivre cette fabuleuse épopée ! Share this post Link to post Share on other sites
Hoth 4070 Posted November 8, 2022 Un petit jouet à faire tourner en 3D https://sketchfab.com/3d-models/mixiguana-sandstone-mars-c6c00fd2972c455e9e55889a9d6643cb This is a high-resolution Digital Outcrop Model of the Mixiguana MAHLI target of the Marker Bed of Gale crater, Mars. This model is made using 15 photos taken by the MAHLI instrument positionned on the robotic arm of the Curiosity rover. These images were taken on sol 3644, in November 2022, and are available on the JPL MSL Raw images archive. This fine sandstone shows a sulfate-rich composition, similar to what is seen from orbital observation in this region. Conspicuous undulating ripples are observed on this bed, highlighting a plausible deposition underwater, which is markedtly different from the predominant aeolian setting of the sulfate unit in this area of Gale crater. Model by Gwénaël Caravaca. 3 Share this post Link to post Share on other sites
BERTRAND76 1424 Posted November 9, 2022 Bon courage l’ami toutes mes amitiés et bon travail pour la suite 👍 et ne lache pas hein on a besoin de toi 😉😉 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted November 17, 2022 Merci les amis , salut à tous !! Ch'ui toujours en vrac .. mais en vie !!! Alors je vous en fais profiter un peu... Rappels et remise en perspective pour se remettre dans le bain de l'actualité de la mission : En juin 2021, en se dirigeant vers le Sud en montée vers le Mont Sharp, le rover avait alors quitté un sol argileux pour un sol composé en partie de sulfates. L’objectif du rover est toujours le même : trouver des indices de présence d’eau dans le passé de Mars afin de comprendre comment cette présence a évolué sur des milliards d’années pour finalement disparaître et rendre la planète impropre à la vie en surface. Or les sulfates se forment généralement en présence d’eau et, après évaporation, des couches de sulfates de calcium ou de magnésium se sont formées ici à une époque postérieure à celle des argiles, quand les volcans étaient plus actifs et la présence d’eau moins constante. Depuis son atterrissage Curiosity a visité des régions bien différentes à mesure qu'il gagnait de l'altitude (près de 650 mètres de dénivelé aujourd'hui) : Grâce à ses multiples instruments embarqués, Curiosity a réalisé 36 forages et des centaines d’analyses minéralogiques, biochimiques, des milliers d’analyses spectroscopiques. Plaines, crêtes, lits de rivière, berges, dunes de sable, dépôts de sédiments, zones argileuses et roches diverses… Curiosity a coché pas mal de cases de la liste préparée par les chercheurs. Il reste les sulfates… LES 36 FORAGES : Le cratère Gale a connu une alternance de périodes humides et sèches, mais progressivement les périodes sèches s'installèrent plus longuement jusqu'à devenir permanentes. L'âge des roches de la "formation Murray", le plancher originel du lac, tourne autour de 3,3 à 3,8 milliards d'année. La couche "Stimson" qui recouvre le "fronton de Greenheugh" est bien sûr plus jeune, d'autant plus jeune pour les couches supérieures au-dessus du fronton. Bien que des conditions arides et salines puissent être vues comme un frein au développement d’écosystèmes, noter qu’elles ne remettent pas totalement en cause la recherche de la vie ou de la chimie prébiotique. Sur Terre, de nombreux lacs salins et hypersalins hébergent une large diversité de formes de vie microbiennes adaptées à ces conditions extrêmes. La cristallisation précoce de sels sulfatés a pu favoriser la séquestration et la préservation de biosignatures moléculaires et microfossiles, pouvant faire de ces dépôts une cible de choix. Au sommet du fronton de "Greenheugh" se trouve une crête qui a peut-être été formée par de l'eau liquide transportant des débris qui ont pris naissance plus haut sur le mont Sharp, longtemps après l'assèchement des lacs de Gale. "C'est juste une énorme signature climatique que nous voulons pouvoir explorer", a déclaré Ashwin Vasavada, directeur scientifique de la mission. Les canyons qui entaillent le flanc du mont Sharp juste au-dessus du fronton résultent de l’écoulement tardif d’une eau de surface à travers les strates inférieures. Ces canyons constituent un environnement habitable distinct et bien sûr postérieur à ceux associés à l'époque de la formation des argiles et des sulfates. L'analyse des dépôts au débouché des canyons permettra aussi de renseigner sur les conditions régnant sur Mars à cette époque. Ce réseau de fractures situé dans la partie supérieure des strates riches en sulfates est comblé par des matériaux minéraux résultant de l'action des eaux de surface. Il s'agit des vestiges d'un troisième environnement distinct des deux précédents et le rover recherchera des composants organiques dans ces dépôts. Ces dernières années, le rover a essentiellement caractérisé des strates fluviales, lacustres et éoliennes contenant des phyllosilicates (argiles) rencontrées en particulier dans la zone de la vallée argileuse "Glen Torridon", puis à l’aide d’analyses chimiques ou isotopiques il a été recherché les éléments constitutifs permettant l’émergence de la vie au travers de molécules organiques complexes parmi les plus élaborées. "Plus on a des molécules complexes, plus on se rapproche de ce point critique où la chimie est devenue biologie" , explique Caroline Freissinet. Curiosity s’est dirigé ensuite toujours plus haut vers le Sud sur la section du Mont Sharp dominée par les sulfates hydratés. L'objectif est désormais de caractériser ces affleurements, afin d'obtenir des informations sur les régimes paléoclimatiques avec les phases d'altérations contenues dans les roches sulfatées. Une partie de l'effort de planification de l'itinéraire stratégique de l'équipe scientifique s'est concentrée sur l'endroit où effectuer l'ascension initiale vers les strates sulfatées, et sur ce que les données orbitales fournissent en termes de minéralogie attendue et d'autres propriétés de ce type de roches. En avril 2022 l’équipe scientifique avait décidé de détourner le rover de la route stratégique initialement prévue. Comme le montre la carte d’ensemble ci-dessous (pointillés rouges), plutôt que de continuer à grimper directement vers la crête nommée "Gediz Vallis", le rover a fait demi-tour sur le "fronton de Greenheug" et le terrain nommé "gator-back" (dos d'alligator). Puis afin de reprendre plus bas son parcours vers le Sud, il s’est dirigé ensuite vers l’Ouest afin de rejoindre plus haut l’itinéraire initialement prévu (tracé en pointillés rouges-image ci-dessous). Le point bleu marque sa position actuelle. Les lignes jaunes marquent la zone approximative vue par le panorama depuis cette position (voir l'image panoramique NavCam du sol 3653 plus bas). L’objectif immédiat est toujours de se rendre sur la crête "Gediz Vallis" que le rover avait donc tenté d’atteindre directement en traversant le "fronton de Greenheugh" en avril 2022, mais il avait été contraint de battre en retraite en raison de la texture de l'unité de recouvrement du fronton, un terrain de type "planche à laver" et aux allures de "gator-back", ce terrain étant tout simplement trop rugueux pour les roues du rover car comportant des roches brisées avec des arêtes vives, des "ventifacts", un ennemi bien identifié sur Mars. Ces formations rocheuses acérées comme des rasoirs par le vent chargé de fines particules causant l'abrasion qui façonne ces roches sur des millénaires. Il était compliqué d’envisager que le rover continue d’affronter ces roches qui tapissent littéralement le "fronton de Greenheugh" (avec une densité jamais vue jusqu’alors)… et sur un parcours proche du km ! Curiosity a donc dû abandonner l'exploration du fronton, une zone pourtant scientifiquement intéressante, et dès le 4 avril 2022 il a fait demi-tour et amorcé la descente jusqu’au pied de la rampe qui lui avait permis d’accéder à la couche rocheuse supérieure du fronton. Pour cette nouvelle route stratégique la priorité a été d’arriver à destination aussi vite que possible, mais avec beaucoup d’imagerie au fur et à mesure de l’avance et au repérage des zones d’intérêt pour les opérations dites "au contact" (Brossages, Spectro APXS, forages, images MAHLI...) . Le rover est donc situé actuellement sur le trajet final du détour qui consiste à un (relatif) court cheminement en grimpettes de 16 degrés vers le Nord-Ouest pour pouvoir prendre de l'altitude et imager et capturer par télédétection la géochimie de la "crête Gediz Vallis" sur le fronton, avant de redescendre à nouveau vers "Marker Band Valley" puis rejoindre la route stratégique "MSAR" (Mount Sharp Ascent Route) – représentée dans l'image ci-dessous par le tracé blanc menant au Sud vers un nouvel objectif : "Gediz Vallis Channel" (un probable canal d’écoulement des eaux du Mont Sharp vers le lac sous-jacent). La route stratégique "MSAR" (Mount Sharp Ascent Route) : tracé blanc. La partie hachurée en traits rouges est la partie de la route stratégique abandonnée en avril 2022 POSITION AU 15 Novembre 2022 - SOL 3653 : Environ 8 mètres parcourus le 7 novembre (sol 3645), 53 mètres le 8 novembre (sol 3646), 11 mètres le 10 novembre (sol 3648) puis 50 mètres le 13 novembre (sol 3651) et 8 mètres le 15 novembre (sol 3653). Le rover a dépassé la barre des 29 km parcourus au cours du sol 3651. Le 8 novembre au matin Curiosity s'est réveillé sur un nouvel espace de travail devant lui, après qu'il ait parcouru environ 8 mètres la veille 7 novembre (sol 3645), ce qui a permis d'atteindre le sommet de la bande de marquage. Le plan théorique prévoyait de désarrimer le bras et d'examiner plusieurs cibles avec MAHLI et APXS, ce qui implique souvent de s'approcher de la surface et parfois de la toucher avec l'APXS. Pour que l'équipe scientifique et les planificateurs du rover soient sûrs que le rover restera stable lorsque le bras sera utilisé, ils utilisent une liste de contrôle appelée "Procédure d'évaluation du risque de glissement". En fonction de l'inclinaison du rover, de la présence ou non de rochers sous les roues et d'autres facteurs techniques, cette liste de contrôle aide à déterminer quelles activités du bras peuvent être effectuées en toute sécurité par le rover. Cette analyse est effectuée à la fois par des ingénieurs qui comprennent les capacités techniques du rover et par des géologues qui peuvent prendre en compte le comportement des roches ou du régolithe. L'analyse peut prendre du temps lors de journées compliquées, laissant l'équipe scientifique jongler avec la manière dont elle pourrait ajuster le plan en fonction des résultats de cette évaluation. L'équipe scientifique était impatiente de placer l'APXS sur les roches au-dessus de la bande de marquage - première "bouffée" de la composition chimique, mais malheureusement, l'examen de la situation exacte a révélé que la roue avant gauche était perchée sur une roche, le risque de glisser n'était pas négligeable et il n'était pas possible de toucher la surface avec l'APXS ou de l'approcher à moins de 5 cm avec l'instrument MAHLI. Il a donc été nécessaire de réorganiser le plan d'activités scientifiques pour répondre à cette nouvelle information et tirer le meilleur parti des deux sols dont l'équipe scientifique dispose pour planifier avant la prochaine liaison montante. HAZCAM AVANT - 7 NOVEMBRE 2022 (SOL 3645) : Sur la bande de marquage ... ça grimpe ! PANOS MASTCAM - Neville Thompson : Curiosity utilise d'abord la ChemCam RMI pour prendre une mosaïque à longue distance des crêtes voisines. Prendre de l'altitude permet de découvrir que toute la zone est entourée de jolies buttes - ces images aideront à comprendre leur contexte et comment la stratigraphie révélée sur chacune d'entre elles se rapporte à l'autre. 7 Novembre 2022 (SOL 3645) 8 Novembre 2022 (SOL 3646) MOSA MASTCAM - 10 NOVEMBRE (SOL 3648) - Kevin Gill : Espace de travail devant le rover PANOS NAVCAM - 10 Novembre (SOL 3648) : Vers le Sud-Est - Stuart Atkinson Vers le Nord- Ouest - Jan van Driel : MAHLI - 12 NOVEMBRE (SOL 3650) : Un remplissage de veine blanc brillant (qui a été brossé) traverse le substratum rocheux. Les veines de ce type se forment généralement après la mise en place de la roche et fournissent un instantané du type d'altération que les roches ont subi depuis leur dépôt. HAZCAM AVANT - 13 Novembre 2022 (SOL 3651) : Grimpette toujours ! PANO NAVCAM - 13 Novembre (SOL 3651) - Jan van Driel : NAVCAM - 13 Novembre (SOL 3651) : Curiosity est stationné au milieu d'un magnifique substrat rocheux à couches rythmiques. Le terme "rythmique" est utilisé pour décrire des couches répétitives à petite échelle qui présentent un espacement et une épaisseur uniformes. Ce substrat rocheux a été exposé juste au-dessus de la bande de marquage étudiée pendant plusieurs sols auparavant. La bande de marquage a été cartographiée depuis l'orbite et semble être une caractéristique relativement continue autour du Mont Sharp. Il a été observé des ondulations possibles dans la bande de marquage et la relation entre celles-ci et les roches superposées en couches rythmiques est importante à étudier avec la charge utile complète de l'instrument. Malheureusement, Curiosity avait une roue légèrement soulevée sur un rocher, et il n'était pas sûr de placer la tourelle à la surface, nous n'avons donc pas pu obtenir de données de composition avec l'instrument APXS. Nous espérons revenir par là et essayer de placer l'APXS sur ces roches fascinantes afin d'obtenir des données chimiques en vrac que nous pourrons comparer aux roches ondulées sous-jacentes. HAZCAM AVANT - 15 Novembre 2022 (SOL 3653) : Grimpette encore ! PANO NAVCAM - 15 NOVEMBRE (SOL 3653) - Jan van Driel : Il s'agira de collecter une grande mosaïque stéréo Mastcam des parties visibles de la crête de "Gediz Vallis", et l'image combinée avec celles que nous espérons collecter à partir de notre emplacement de fin de trajet aidera l'équipe à décider si nous voulons nous rapprocher encore plus. Nous essayons de comprendre comment la crête "Gediz Vallis" s'est formée, en particulier quel type de milieu aquatique a pu être impliqué ou non. Nous voulons également comprendre comment elle est liée au reste des roches qui constituent le mont Sharp et "Gediz Vallis Channel", afin de mieux déterminer quand les événements qui l'ont construite se sont produits. En attendant, Curiosity poursuit son ascension vers un nouveau point d'observation de la crête "Gediz Vallis", et nous pouvons déjà l'apercevoir au loin (à droite de l'image). 2 5 16 Share this post Link to post Share on other sites
serge vieillard 7663 Posted November 17, 2022 Yooooooooo !!!! quel soulagement de te relire !!!! et merci de continuer à alimenter cette aventure palpitante. 3 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
Kaptain 6059 Posted November 17, 2022 Yes ! Welcome back,Daniel ! 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
BERTRAND76 1424 Posted November 17, 2022 Merci 🙏✌🏻✌🏻 2 Share this post Link to post Share on other sites
glevesque 242 Posted November 20, 2022 Merci Daniel tes résumés sont tellement apprécier et tes explications sont d'une clarté rarement vue. Encore une fois un grand merci... 3 1 Share this post Link to post Share on other sites
Géo le curieux 202 Posted November 21, 2022 Moi aussi, content de lire à nouveau du Vaufrèges. Merci pour le résumé de ces dix ans d’exploration de Curiosity (dix ans déjà!), la présentation synthétique des principaux résultats obtenus et les explications et justifications concernant les déplacements plus récents du rover. On attend la suite de ce passionnant et très long feuilleton martien. Bonne continuation, sur ce site, et dans la vie. 3 1 Share this post Link to post Share on other sites
Alain MOREAU 7747 Posted November 22, 2022 Oui : bonheur et soulagement de te reli(er)re parmi nous ... et quelle aventure ! 3 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted November 28, 2022 (edited) Suite à ma dernière intervention chirurgicale sont survenues de sérieuses complications... J’ai donc eu la joie d’être hospitalisé de nouveau durant 5 jours (jusquà hier après-midi) , ce qui explique qu’il m’ait fallu un peu de temps pour poursuivre la chronique. Rien de très grave heureusement, mais ça passait quand même par un retour "fissa" aux "Urgences", un lieu d’angoisse et de perdition hélas désormais bien répandu en France . Dans sa présentation du programme "Artemis" le site officiel de la Nasa précisait ceci – je cite : "Artémis est le premier pas dans la prochaine ère de l’exploration humaine […], la Nasa va établir une présence humaine durable sur la Lune pour préparer les missions vers Mars". "Artemis" consisterait donc prétendument à être un préambule à l'envoi de missions habitées vers Mars (et l’espace lointain), ceci constituant la phase ultime du programme. Pour convoyer les équipages, il est même évoqué le développement d’un vaisseau spatial de grande taille, le "Deep Space Transport" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_Space_Transport Celui-ci serait convoyé jusqu'à la station lunaire après un lancement par le SLS, puis ravitaillé avant d'être lancé vers Mars avec un équipage de 4 personnes. Dans ce cadre le chef du Bureau des astronautes de la Nasa, Reid Wiseman lui-même, déclarait : "Quand on parle d’Artemis, on se focalise sur la Lune, bien sûr. Mais je veux rappeler que ce n’est pas notre objectif final. C’est clairement Mars !". Lors d’une conférence Jim Bridenstine, le précédent Administrateur de la Nasa, ajoutait : "La Lune est notre banc d'essai pour notre future mission vers Mars. C'est pour cela que nous allons sur la Lune". Bref, quand le sage nous montre la Lune, les aventuriers du cosmos regardent vers Mars. Sauf qu’une mission lunaire, quel que soit son intérêt scientifique ou le niveau de succès d’estime obtenu pour le pays, constitue aujourd'hui aux yeux de beaucoup d'Américains un objectif présentant assez peu d'intérêt dans la mesure où il s'agit de renouveler (à un coût très élevé) une réalisation remontant déjà à plus de 50 ans. Artémis, premier pas vers Mars ? "C’est une manière de justifier la mission", comme le fait justement remarquer Nicolas Pillet, ingénieur et auteur du site d'information http://Kosmonavtika.com sur le programme spatial russe. "Il faut rendre compte au contribuable et faire un peu rêver". Entre autres et surtout, ça permet de faire travailler l’industrie du spatial US… et à quelques sénateurs de se faire réélire . Pourtant, même si ça semble échapper totalement aussi à certain(s) milliardaire(s), depuis les Viking et autres landers ou rovers, l’Homme est déjà sur Mars depuis bien longtemps. En tout cas, pour ma part et quelques autres passionnés, ici et ailleurs sur cette Terre, depuis bien des années l’Homme est bel et bien, concrètement et réellement, sur Mars. Perso, quasiment jour après jour, je marche à côté d’un rover massif à six roues cheminant sur une autre planète, et j'observe un paysage minéral extra-terrestre terriblement hostile et si magnifiquement désolé qu’il en devient totalement extraordinaire. Alors oui, j’observe et j’explore tous les mystères de cette planète, et puis aussi je me vide la tête en chassant mes idées noires à des millions de km des tracas de notre misérable condition humaine, oubliant la barbarie et les errements pitoyables de cette humanité, capable parfois aussi de générosités et même d’élever son esprit jusqu’à questionner l’Univers pour chercher les réponses aux infinis questionnements sur sa propre existence et sa conscience. Les yeux de Curiosity (17 caméras) permettent chaque jour de scruter mille détails du paysage puis, pour notre plaisir, des amateurs géniaux et passionnés exploitent ces images en nous concoctant de superbes compositions permettant de s’imprégner de la réalité de l’environnement, de le "ressentir" intimement, de l’intégrer au point de vivre les émotions d’un explorateur de contrées inconnues. Comme exemple cette image incroyable concoctée durant la traversée des "Dunes de Bagnols" (dunes actives très sombres et comportant une signature spectrale d'olivine) Ici l’imposante dune "Namib" atteinte fin décembre 2015 (l’astronaute ajouté par Thomas Appéré donne l’échelle) La scène ci-dessous a été capturée par Curiosity le 9 septembre 2015 vers le sol 862 depuis la zone des "Pahrump Hills" qui constitue la première manifestation d'une structure géologique originale baptisée "formation Murray", aux caractéristiques très différentes de ce que le rover avait rencontré jusque-là et qui est présente sur près d'un tiers de la surface du Mont Sharp. Le rover l’étudiera en profondeur jusqu’en mars 2016. Le cercle indique l’emplacement de Curiosity proche de l’actuel, peu avant de traverser le "Col de Paraitepuy" : NASA/JPL-Caltech Contexte du parcours depuis l’atterrissage en août 2012 (renseigné par mes soins) En rouge les positions des Parhump Hills et de la dune Namib (agrandir l'image) : MOSA ET PANO MASTCAM - 13 NOVEMBRE 2022 (SOL 3651) - Neville Thompson : La crête sombre de "Gediz Vallis" en arrière plan Mon dernier message indiquait la position de Curiosity au 15 novembre (sol 3653), proche de la fin du détour effectué, à l'endroit souhaité pour obtenir un excellent point de vue sur la crête "Gediz Vallis" et collecter une grande mosaïque stéréo Mastcam des parties visibles de cette crête gigantesque afin d’essayer de comprendre comment elle s'est formée, en particulier quel type de milieu aquatique a pu être impliqué ou non et comment elle est liée au reste des roches qui constituent le mont Sharp ainsi qu'au prochain objectif, "Gediz Vallis Channel", afin de mieux déterminer quand les événements qui l'ont construite se sont produits. PANO NAVCAM - 17 NOVEMBRE 2022 (SOL 3655) - Jan van Driel : PANO CHEMCAM/RMI - 17 NOVEMBRE 2022 (SOL 3655) - Neville Thompson : Le long sommet pierreux de la crête "Gediz Vallis" MOSA MASTCAM - 19 NOVEMBRE 2022 (SOL 3657) - Robert Charbonneau : Le terrain pour grimper jusqu'à cet endroit le 13 novembre (sol 3653) était un peu difficile, et malheureusement les roches sur l'emplacement obtenu rendaient difficile/impossible l’utilisation du bras robotique. Mais cela n'a pas empêché l'équipe de planifier de superbes observations de télédétection. La plus grande priorité est de réaliser une grande mosaïque Mastcam de la crête, aussi utilisée pour décider où Curiosity ira ensuite en montant au Sud. Une autre priorité est une grande mosaïque ChemCam RMI "longue distance", afin d'obtenir une vue encore meilleure de la stratigraphie lointaine de la crête. Ensuite, le 18 novembre (sol 3656) le rover se déplacera vers une position légèrement différente pour préparer les activités du bras robotique avec les instruments du bras au contact. POSITION AU 20 NOVEMBRE 2022 (SOL 3658) : CONTEXTE : Au 18 novembre (sol 3656) le rover a effectué une manœuvre pour tenter de se repositionner pour l'utilisation du bras. Malheureusement, l'outil de dépoussiérage n'était toujours pas utilisable en toute sécurité à l'endroit atteint. L'équipe a donc décidé de déplacer le rover à nouveau. Même si la zone finale atteinte n'a pas été tout à fait celle prévue, l’équipe scientifique a pu tirer le meilleur parti – je cite – "d’un emplacement fantastique", et un endroit plus sûr pour les activités des instruments. La journée du 20 novembre (sol 3658) a commencé par un panorama complet 360° dans la lumière du matin, suivi par des images de la crête "Gediz Vallis". Un peu plus tard dans la matinée, ont suivies quelques images de surveillance atmosphérique avec Mastcam et Navcam, une observation laser ChemCam, quelques images "longue distance "avec ChemCam/RMI, et une série d'observations Mastcam de 4 cibles rocheuses. Ensuite le rover va passer 4 heures à rouler pour atteindre sa nouvelle position du sol 3658 reprenant le chemin du retour après le détour effectué pour imager la crête "Gediz Vallis" . Il fera une halte plus bas près de l'ondulation de sable déjà atteinte il y a quelques sols et une zone comportant quelques roches dans l'espace de travail près du rover. HAZCAM AVANT - 20 NOVEMBRE 2022 (SOL 3658) : PANO NAVCAM - 20 NOVEMBRE 2022 (SOL 3658) - Jan van Driel : MOSA MASTCAM - 20 NOVEMBRE 2022 (SOL 3658) - Paul Hammond : Espace de travail devant le rover PANO NAVCAM - 21 NOVEMBRE 2022 (SOL 3659) -Stuart Atkinson : Vers le mur Nord et la vallée Les dernières semaines ont été consacrées à la prise de nombreuses images de la Mastcam et celles du micro-imageur longue distance (RMI) de la ChemCam. Il s’agira maintenant de retourner dans la vallée de la "Bande de marquage" puis de se diriger en montée au Sud vers "Gediz Vallis Channel". PANO MASTCAM - 24 NOVEMBRE 2022 (SOL 3662) - Robert Charbonneau : Le Mont Sharp en arrière-plan derrière une "forêt" de buttes imposantes Toutefois il y a encore beaucoup d'imagerie prévue sur ce nouvel emplacement car le paysage est fascinant et présente d'excellentes façons les couches successives de roches, ce que les scientifiques appellent "la stratigraphie". Edited November 29, 2022 by vaufrègesI3 1 10 Share this post Link to post Share on other sites
ALAING 62151 Posted November 28, 2022 Merci Daniel En espérant que côté santé tu vas enfin avoir la paix. Bonne soirée, AG 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
Géo le curieux 202 Posted November 29, 2022 Formidable ! Je ne pensais pas que Curiosity arriverait jusque là, grimper sur les contreforts du Mont Sharp, après les problèmes rencontrés en chemin (un ordinateur qui plante, des roues qui se détériorent, la foreuse hors service…). Dix ans de bons et loyaux services, bravo à Curiosity, à la Nasa et à notre non moins formidable envoyé spécial qui nous fait vivre ça sur Astrosurf. 1 1 Share this post Link to post Share on other sites
serge vieillard 7663 Posted November 29, 2022 Punaise, quelle ascension ! Les images de la mi novembre montrent que ça monte. Mais a-t-on une idée du pourcentage de la pente au plus fort , je suppose lors du franchissement de la bande de marquage ? si l'adhérence était suffisante ou si ça dérapait ? S'il y eut des hésitations, des légères modification de choix de trajectoire ? En le disant autrement, y-a-t-il des données sur les paramètres de roulage ? On imagine que quand l'étape du jour est rikiki sans travail scientifique, c’est que la route est ardue, comme on le distingue sur le franchissement de la bande de marquage. Ces informations permettraient d'encore mieux d'appréhender cet environnement chaotique - ou d'être comme à la place du pilote de cette incroyable machine. Un très grand merci que de faire vivre ce post, et bon rétablissement 1 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted November 29, 2022 Il y a 3 heures, serge vieillard a dit : Les images de la mi novembre montrent que ça monte. Mais a-t-on une idée du pourcentage de la pente au plus fort , je suppose lors du franchissement de la bande de marquage ? Au max de la pente, cad juste avant d'atteindre la bande de marquage, on en était à 16 degrés. Il y a 4 heures, serge vieillard a dit : si l'adhérence était suffisante ou si ça dérapait ? S'il y eut des hésitations, des légères modification de choix de trajectoire ? Concernant l'adhérence en fortes pentes, instruits de toutes les expériences vécues les pilotes évitent soigneusement les zones sableuses. Dans ce cadre, les caractéristiques physiques du terrain méritent donc d'être particulièrement étudiées avant tout déplacement. En 2021 lors de la première grimpette sur le fronton (une incursion juste pour aller tâter le terrain) le rover avait franchi une pente de 23 degrés sans problème. Par ailleurs, comme indiqué dans mes derniers messages, à la fin de chaque étape la densité de blocs rocheux rencontrés dans cette zone a laissé le rover à l'arrêt dans des positions instables à plusieurs reprises (une plusieurs roues surélevées) et l'utilisation du bras robotique déplace son centre de gravité, ce qui peut provoquer un glissement. Le véritable danger est là. Pour que l'équipe scientifique et les planificateurs du rover soient sûrs que le rover reste stable lors de l'utilisation du bras robotique, ils utilisent une checklist de contrôle appelée " SRAP" ou "Slip Risk Assessment Procedure” (Procédure d'évaluation du risque de glissement). En fonction de l'inclinaison du rover, de la présence ou non de rochers sous les roues et d'autres facteurs techniques, cette checklist aide à déterminer quelles activités du bras peuvent être effectuées en toute sécurité par le rover. Cette analyse est effectuée à la fois par des ingénieurs qui comprennent les capacités techniques du rover et par des géologues qui peuvent prendre en compte le comportement des roches ou du régolithe. Sachant que les instruments situés en bout de bras sur la tourelle doivent être très proches de la surface visée pour une meilleure efficacité : le spectro APXS doit être placé à environ 2 cm du sol, la caméra MAHLI à moins de 5 cm, et la brosse de nettoyage (DRT) est bien sûr au contact. Le moindre glissement pourrait s'avérer catastrophique pour ces instruments , de même pour le bras et le rover. Le pire des scénarios serait celui d'un glissement pendant un forage. Même avec un très léger glissement, les dégâts pourraient être très sérieux (foret coincé ou cassé, déformation du bras ou/et de l'ensemble de forage, articulations du bras endommagées..) Concernant l'actualité, hier 28 novembre (sol 3665) Curiosity est déjà revenu dans la vallée "Marker Band" en ayant descendu d'une traite les 51 m de parcours retour !. En pleine forme le bougre .. En fait je crois qu'il va m'enterrer ce rover .. 2 1 7 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted November 30, 2022 POSITION AU 28 NOVEMBRE 2022 (SOL 3665) : 51 mètres parcourus en descente vers la vallée HAZCAM AVANT - 28 NOVEMBRE 2022 (SOL 3665) : Ce 28 novembre (sol 3665) deux activités de ChemCam étaient prévues : tirs laser LIBS sur une cible rocheuse et observation passive pour obtenir des images haute résolution de la bande de marquage depuis la position élevée actuelle. La Mastcam gauche M34 devait saisir 22 images de l'environnement proche, 15 images stéréo de la cible ChemCam pour compléter l'observation de la bande de marquage et une image multispectrale MastCam de la cible laser.. Concernant les capacités d'imagerie multispectrale de la caméra MastCam M34 : Les cônes dans un oeil humain sont sensibles aux longueurs d'ondes bleues, vertes et rouges qui, combinées, nous permettent de voir toute la gamme des couleurs visibles. À l'aide d'une série de filtres, MastCam est capable de contrôler finement les longueurs d'onde de la lumière qui entrent dans la caméra. Cela signifie qu'il est possible de calibrer avec précision les données afin de quantifier la façon dont les surfaces reflètent des longueurs d'onde spécifiques de la lumière. En outre, MastCam peut enregistrer des longueurs d'ondes au-delà de la sensibilité de l'oeil humain dans l'infrarouge proche, et cette information supplémentaire peut être utilisée pour approfondir la composition de la surface martienne. Tout comme la façon dont le sel de table est blanc et les grenats sont rouges, d'autres matériaux géologiques présentent également des signatures uniques dans l'infrarouge. En conséquence, Mastcam est un outil géologique extrêmement utile car il permet d'étudier les différences dans la composition des surfaces éloignées du rover. PANO NAVCAM - 28 NOVEMBRE 2022 (SOL 3665) - Jan van Driel : PANOS NAVCAM - 28 NOVEMBRE 2022 (SOL 3665) Stuart Atkinson : L'objectif est désormais de se diriger en montée au Sud en longeant la crête supérieure (voir trajet prévisionnel - tracé blanc ci-dessous) à partir de la position actuelle (astérisque jaune). Il s'agit d'atteindre "Gediz Vallis Channel" et d'explorer des canaux d'écoulement et leurs dépôts de débris (en pointillés) : Canaux d'écoulement et de dépôts de débris au Sud au-dessus de la crête "Gediz Vallis" : Le 30 novembre en début d'après-midi est prévu un trajet d'environ 25 m qui ramènera le rover au sommet de la bande de marquage visité pour la dernière fois lors du sol 3645 (voir l'image de la position plus haut). 2 7 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 3, 2022 Retour à "la bande de marquage" ! Nouvelle étape retour depuis le détour vers la crête "Gediz Vallis". Le 30 novembre (sol 3667) Curiosity a parcouru ~25 mètres en direction de la bande de marquage et est revenu sur le substrat rocheux à couches rythmiques observé lors des Sols 3648-3649 (voir plus haut). POSITION AU 30 NOVEMBRE (SOL 3667) : HAZCAM AVANT - 30 NOVEMBRE 2022 (SOL 3667) : PANO NAVCAM - 30 NOVEMBRE 2022 (SOL 3667) - Jan van Driel : Somptueux ! Ce substrat rocheux à couches rythmiques traduit une suite (ou séquence) de couches et de faciès semblables traduisant un système cyclique environnemental répétitif au cours du temps. Les différentes couches sont reliées les unes aux autres et ont des significations environnementales. Ces suites de faciès forment une séquence sans discontinuité (la discontinuité traduit généralement un changement environnemental brutal).. MOSA MASTCAM - 10 NOVEMBRE 2022 (SOL 3648) - Kevin Gill : Stratifications rythmiques MASTCAM - 8 NOVEMBRE 2022 (SOL 3646) : Plus près - largeur image 25 cm La première fois que Curiosity a rencontré ces roches, l’analyse n’a pas pu être réalisée car l'une des roues du rover était perchée sur un rocher. Maintenant que le rover est positionné en toute sécurité, les activités scientifiques vont pouvoir se succéder en utilisant une approche "Touch and Go" c’est-à-dire une succession d’analyses avec tous les instruments scientifiques du rover ,au contact ou à distance, pour collecter des images et des données. Le 1er décembre (sol 3669) le rover caractérisera le substratum rocheux à couches rythmiques d’une cible proche à l'aide d'une série d'instruments comprenant l'outil de dépoussiérage (DRT), le spectro APXS, la caméra MAHLI, la ChemCam LIBS (tirs laser), et la Mastcam M34 en mode Multispectral. Des images Mastcam multispectrales sont également prévues pour documenter le sol brillant près du rover et pour examiner les roches brisées par les roues. Les images stéréo Mastcam documenteront les couches rythmiques du substrat rocheux et les structures de la bande de marquage. Pour compléter l’imagerie, ChemCam utilisera son micro-imageur à distance (RMI) pour prendre des images de la crête "Gediz Vallis" au loin afin d'étudier le contact entre le dépôt de "chenaux inversés" et les roches sous-jacentes. Les chenaux d’alluvions inversés sont des dépôts de sédiments se consolidant en un matériau plus résistant que les rives, une longue érosion éolienne finissant par laisser ces alluvions en relief inversé sur le tracé initial du chenal d’écoulement. Lors de l'étape suivante Curiosity devrait parcourir ~15 mètres jusqu'au prochain emplacement. PANO MASTCAM et CHEMCAM/RMI - 13 AU 18 NOVEMBRE 2022 (SOLS 3651à 3665) - Neville Thompson : Panoramique complet de la crête "Gediz Vallis" avec addition images des caméras MastCam et ChemCam/RMI obtenues entre le 13 et 18 novembre PANO MASTCAM - 24 NOVEMBRE 2022 (SOL 3662) - Neville Thompson : PANO MASTCAM - 20 NOVEMBRE 2022 (SOL 3658) - Neville Thompson : 3 7 Share this post Link to post Share on other sites
BERTRAND76 1424 Posted December 3, 2022 grace a toi j'ai plus voyager sur mars que sur terre MERCI prend soin de toi 1 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 7, 2022 (edited) Le plan d’activité du 1er au 3 décembre ne s'est pas déroulé comme prévu. Il y a eu un problème avec l'avionique du rover dès mercredi 30 novembre, juste avant que MAHLI ne prenne des images de la cible scientifique. Ce problème a empêché la prise d'images, le déplacement prévu ainsi que les observations des caméras effectuées à partir du mât de télédétection. Heureusement l’équipe d'ingénieurs a évalué le défaut et a pu autoriser à planifier nominalement le matin du 5 décembre. La cible MAHLI a pu être imagée et une nouvelle cible a été désignée pour brossage afin d’enlever toute poussière gênante. Elle sera observée à la fois avec MAHLI et APXS. Il s’agit d’un exemple du beau substratum rocheux à couches rythmiques évoqué dans le message précédent. NAVCAM – 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) : Roches affleurantes à couches rythmiques MAHLI – 4 DÉCEMBRE 2022 (SOL3671) : La cible brossée La caméra MAHLI a pris des images de l'entonnoir d'entrée du labo de minéralogie CheMin afin de détecter tout débris restant après la campagne du 36ème forage à "Canaima" en octobre dernier. MAHLI – 4 DÉCEMBRE 2022 (SOL3671) : C'est plutôt clean.. Le parcours du 5 décembre (sol 3672) a été d'environ 15 mètres et permettra d'effectuer des travaux scientifiques de contact sur une dalle intéressante du substrat rocheux que l'équipe scientifique envisage pour la prochaine campagne de forage. POSITION AU 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) : CONTEXTE : HAZCAM AVANT - 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) : PANO NAVCAM - 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) – Jan van Driel : La nouvelle position permet un meilleur cadrage de l'environnement vers le Sud-Est et la vallée de la "bande de marquage" NAVCAM - 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) : Le déplacement de 15 m est en partie illustré ci-dessous avec les traces derrière le rover. Noter les traces de roues encore présentes désignant le parcours initial en montée vers la bande de marquage PANO MASTCAM - 2 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3669) - Robert Charbonneau : PANO MASTCAM - Images du 2 au 4 DÉCEMBRE 2022 (SOLS 3669 à 3671) - Kevin Gill : PANO MASTCAM - Images du 24 au 28 NOVEMBRE 2022 (SOLS 3662 à 3665) -Neville Thompson : Edited December 7, 2022 by vaufrègesI3 6 2 Share this post Link to post Share on other sites
ALAING 62151 Posted December 7, 2022 Ouf Merci Daniel Bonne soirée, AG 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 7, 2022 Cette image traduit bien la position actuelle de Curiosity après son dernier déplacement PANO NAVCAM - 5 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) - Stuart Atkinson : 6 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 8, 2022 Perspective de nouveau forage (à confirmer) Comme prévu, Curiosity est donc de retour au sommet de la bande de marquage, examinant un substrat rocheux ondulé intrigant. L’équipe scientifique vérifie les données chimiques de la dalle rocheuse cible devant le rover pour évaluer l’intérêt d’un forage. Dans ce but, il a été consacré du temps à la collecte de données (la spectro APXS et la caméra MAHLI complétées par les caméras ChemCam et Mastcam), afin d'évaluer ce substrat rocheux situé dans l’espace de travail du rover, comme on peut le voir sur l'image Navcam ci-dessous. La cible d'intérêt est la dalle rocheuse ondulée et brillante (cercle rouge). Dans la perspective d’un forage la stabilité de la dalle est aussi vérifiée. NAVCAM – 05 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3672) : Vue vers le Sud-Est et du plateau sur lequel est actuellement situé le rover (délimité à gauche par la bande de marquage). Curiosity pourrait suivre ce chemin pour reprendre le trajet vers "Gediz Vallis Channel" plus haut. MAHLI – 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : Cible brossée NAVCAM – 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : L'APXS au travail (*) HAZCAM AVANT - 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : Test de charge sur la dalle (avec le foret) NAVCAM – 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : Petit trou créé par le test de charge MASTCAM - 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : Un substrat rocheux totalement atypique, jamais rien vu de tel depuis 2012 MOSA MASTCAM – 2 NOVEMBRE 2022 (SOL 3640) - Elisabetta Bonora & Marco Faccin : Roches flottantes de la bande de marquage avec leurs structures improbables (*) - L'APXS (Alpha-Particle-X-ray-Spectrometer) réalise des mesures chimiques Son objectif est de déterminer l'abondance des différents éléments (atomes) des roches et des sols. Il fonctionne en émettant des particules alpha (noyaux d'hélium possédant un temps de demi-vie de 18 ans) et des rayons X produits par la décomposition radioactive d'une petite quantité de curium (700 microgrammes), un élément radioactif artificiel fabriqué en laboratoire. Excités par ces deux types de radiations, les atomes constituants l'échantillon émettent à leur tour des rayons X dont l'énergie est caractéristique de leur nature. L'instrument est sensible à de multiples éléments constitutifs de nombreuses roches et minéraux, comme le sodium, le magnésium, l'aluminium, le silicium, le calcium, le fer, ainsi qu'à des éléments rencontrés dans les sels, comme le soufre, le chlore et le brome. La zone d'analyse mesure 1,7 centimètre de diamètre, la profondeur de détection variant selon que les éléments sont légers ou lourds. Elle est respectivement de 5 microns pour les premiers, et de 50 microns pour les seconds. Donc, seule une couche extrêmement fine de matériaux réagit au bombardement énergétique, d'où l'importance de nettoyer auparavant la surface rocheuse avec la brosse DRT. L'APXS de Curiosity peut déjà fournir des données après seulement 10 minutes de mesure (détection des principaux éléments, dits éléments majeurs, ainsi que des éléments mineurs, présents à une concentration de seulement 0,5 %). Des analyses plus longues, nécessitant des durées d'intégration de 2 à 3 heures ou plus (le plus souvent pendant la nuit), permettent de repérer tous les éléments, y compris ceux présents en très petites quantités, à l'état de traces (dont la concentration est égale ou inférieure à 100 parties par million). 2 4 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 9, 2022 Curiosity s’apprête à réaliser un 37ème forage sur la cible nommée "Amapari" ! MASTCAM - 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : NAVCAM - 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) : Dernier ajustements du bras et de la tourelle porte outils sur la cible Par Ashley Stroupe, ingénieur des opérations de mission : "Aujourd'hui, nous commençons par la localisation et l'imagerie d'une cible dont nous aurons besoin plus tard lorsque nous nettoierons l'échantillon de la foreuse. Nous sélectionnons cette cible pour qu'elle soit hors de la partie principale de l'espace de travail afin de ne pas déverser les résidus de forage sur quelque chose d'intéressant. Nous plaçons ensuite la foreuse sur Amapari et commençons à forer. Avant le forage, nous disposons d'un court laps de temps pour l'imagerie. Le forage demande beaucoup de temps et d'énergie, nous avons donc dû limiter ce que nous pouvions faire d'autre aujourd'hui. Nous visons une profondeur de 35 mm afin d'obtenir suffisamment d'échantillons pour toutes les expériences CheMin et SAM que nous voulons réaliser ici. Cela peut prendre jusqu'à trois heures, en fonction de la dureté de la roche, et nous ne pouvons jamais vraiment le savoir avant d'essayer de forer. D'autres cibles de forage récentes ont été relativement tendres, et nous espérons qu'Amapari sera dans cette famille. Une fois le forage terminé, nous prendrons des images stéréo Navcam et Mastcam du nouveau trou de forage (nous l'espérons), puis nous positionnerons le bras dans une configuration sûre pour la nuit". PANO NAVCAM - 7 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3674) - NASA/JPL-Caltech : 3 1 3 Share this post Link to post Share on other sites
serge vieillard 7663 Posted December 9, 2022 Quel panoramique !!!! une fois la besogne de la trouyeauteuse achevée, la route semble toute tracée pour la suite du périple, comme sur un trottoir bien propre sur quelques décamètres 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16373 Posted December 10, 2022 ÉCHEC DU FORAGE à "Amapari" Par Catherine O'Connell-Cooper, géologue planétaire : "Ce matin (9 décembre), nous avons appris que la foreuse n'avait pu pénétrer que de 7 mm dans la roche dure ici, et que ce n'était pas assez profond pour que la foreuse puisse collecter des échantillons qui pourraient être analysés par CheMin et SAM. Heureusement, les "RP" [Rover Planners - les planificateurs] ont examiné l'espace de travail ce matin et ont trouvé une deuxième zone similaire, et nous allons essayer à nouveau". MASTCAM - 9 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3676) : "Chaque campagne de forage suit un ensemble de directives très strictes - chaque cible doit être soigneusement étudiée pour déterminer les propriétés chimiques et physiques de la roche elle-même. Ainsi, même si nous sommes toujours sur le même bloc, à un peu plus de 10 cm de la cible initiale, nous devons recommencer et procéder à une analyse complète". "Par conséquent, nous allons brosser la nouvelle cible "Amapari2" et la soumettre à une étude approfondie de la géochimie à l'aide d'APXS et de ChemCam. La Mastcam représentera la signature multispectrale de la cible brossée et la MAHLI prendra une série complète d'images de la morphologie, en particulier après le test de " précharge ", au cours duquel il s'agit d'exercer une pression sur la cible pour avoir une idée de la façon dont elle réagira pendant le processus de forage. Ces données seront transmises à la Terre au cours du week-end, ce qui nous donnera le temps de les traiter et de déterminer s'il s'agit d'une cible de forage valable". Par ailleurs, les caméras Mastcam et ChemCam seront utilisées au-delà de l'espace de travail immédiat : ChemCam utilisera la LIBS ((Laser-Induced Breakdown Spectrometer)) pour analyser une roche flottante qui semble provenir de la bande de marquage et une parcelle de matériau d'apparence plus résistante juste au-dessus de la roche flottante. La Mastcam prendra une série de mosaïques pour étendre la couverture actuelle de cette zone et une grande mosaïque du côté de la butte "Bela Vista" (toute proche au dessus du rover) pour documenter la stratigraphie de son côté est : MOSA MASTCAM - 2 DÉCEMBRE 2022 (SOL 3669) - Neville Thompson : Butte "Bela Vista" ici au premier plan à gauche de l'image Du côté de la surveillance des conditions environnementales, le 10 décembre (sol 3677) Mastcam prendra des mesures de "tau" solaire (*) sur chaque sol du plan pour mesurer la poussière dans l'atmosphère sol 3677 et une étude du ciel. Navcam prendra un film "suprahorizon" et une paire de films "zénith", qui sont utilisés pour examiner les nuages martiens, leurs propriétés et leurs abondances. Le film zénithal est orienté directement vers le haut pour observer les nuages et leur direction, tandis que le film suprahorizon est orienté dans une direction plus horizontale, vers le bord du cratère. Un troisième type de film Navcam (film "dust devil") sera orienté plus bas que le film suprahorizon, pour rechercher les tourbillons de poussière au fond du cratère ou sur les pentes du Mont Sharp Suivront les activités standards et habituelles des instruments RAD (Radiation Assessment Detector), REMS (Rover Environmental Monitoring Station) la station météo, et DAN (Dynamic of Albedo Neutrons) détecteur actif et passif de neutrons pour mesurer l’hydrogène présent dans la couche superficielle du sol martien (moins de 1 mètre de profondeur) et en déduire l'abondance de l'eau (sous forme libre ou dans des minéraux hydratés). (*) Prendre une mesure de "tau" permet de déterminer la profondeur optique. La profondeur optique décrit la quantité de lumière "atténuée" (dispersée ou absorbée) au-dessus du rover. Une mesure de profondeur optique, ou "tau", est définie comme le logarithme du rapport entre le flux d'énergie transmise à travers une couche de l'atmosphère, et le flux d'énergie reçu. En regardant directement le soleil avec Mastcam, la quantité d'énergie atteignant la surface peut être déterminée. C'est le flux transmis à travers la totalité de l'atmosphère. Combiné avec une estimation de l'énergie incidente du soleil au sommet de l'atmosphère de Mars à partir des observations satellites (le flux reçu), une mesure fiable de la profondeur optique pour l'atmosphère entière peut être directement liée à la quantité de poussière présente. Une seconde mesure, une image Mastcam en direction des remparts Nord du cratère, doit faire un calcul similaire de "tau", mais donc horizontalement au lieu de verticalement. 1 1 4 Share this post Link to post Share on other sites