Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

Messages recommandés

 

Curiosity toujours "vivant"... et dans une de ses ascensions les plus délicates depuis près de 11 ans !

 

PANO NAVCAM -  16 AVRIL 2023 (SOL 3801) – Stuart Atkinson :

 

Les traces de roues sont visibles depuis la "Bande de Marquage", beaucoup plus basse désormais .

Le rover longe la petite butte nommée "Owenteik" (à droite de cette superbe image).

643ef30819ffc_3801PANONAVC1604STATK.thumb.jpg.256e2e915399babb0ffce93b8f0f8f5a.jpg

  • J'aime 5
  • J'adore 1
  • Merci 2

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

 

Le rover rencontre toujours pas mal de difficultés pour tenter de se frayer un chemin dans le parcours terminal en montée du petit canyon, un chemin vers le col très proche qui, de toute façon, promet d'être encore très chaotique,.

 

Le dernier emplacement atteint le 16 avril se situait face à une barrière de blocs rocheux. Afin de la contourner, le 18 avril Curiosity a d’abord été contraint de reculer sur environ 6 mètres avant de reprendre la montée sur seulement environ 2 mètres (voir parcours et nouvelle position ci-dessous).

 

POSITION AU 18 AVRIL (SOL 3803) :

 

64413ecd8f2c3_3803POSITION2B1804.thumb.jpg.4c22ec56ee663b06cfb559c376db0bbf.jpg

 

 

DÉTAILS DU PARCOURS au SOL 3803 :

 

64413eec46c73_3803POSITION11804.thumb.jpg.d36a7def080de7693e7ad1af19e57d71.jpg

 

 

POSITION AU 18 AVRIL (SOL 3803) avec courbes de niveaux -kymani76 :

 

64413f68c427e_3803POSITION2kymani76.thumb.jpg.c6d1031de5e6275faf3b384d0f722fb1.jpg

 

 

Écrit par Lucy Thompson, géologue planétaire (c’est moi qui surligne) :

"Pour citer notre chercheur scientifique principal, Ashwin Vasavada, il était clair lorsque nous avons évalué notre liaison descendante que Curiosity avait presque littéralement fait "deux pas en avant et un pas en arrière" pendant le trajet prévu [le 18 avril - sol 3803].

Notre intrépide explorateur martien a eu du mal à se frayer un chemin dans ce petit canyon alors que nous sortions de la vallée de la bande de marquage. Il y a beaucoup de gros blocs que nous essayons d'éviter et des plaques de sable qui représentent des risques potentiels de glissement pour le rover. Par malchance, lorsque Curiosity a tenté de reculer à partir de l'emplacement de stationnement précédent avant d'avancer, nous avons rencontré certains de ces blocs et du sable, de sorte que le trajet prévu n'a pas pu être exécuté plus loin. Un avantage imprévu de la marche arrière est que nous avons eu du sable et des roches fraîchement éraflés dans notre espace de travail. En tant que géologue, chaque fois que je suis sur le terrain, ici sur Terre, pour observer des roches, l'une des premières choses que je fais est d'utiliser mon marteau pour exposer des surfaces fraîches, qui révèlent souvent des couleurs et des textures différentes de celles d'une surface altérée par les intempéries. Au cratère Gale, la seule fois où nous avons l'occasion d'examiner une surface rocheuse fraîchement exposée, c'est lorsque nous éraflons ou cassons une roche en roulant dessus, et elle est alors souvent derrière nous, alors nous avons de la chance d'avoir des surfaces fraîches dans notre espace de travail aujourd'hui.

 

Malheureusement, en raison du terrain délicat, Curiosity n'était pas sur un terrain suffisamment stable pour détacher le bras en toute sécurité. En tant que responsable de la liaison montante de la charge utile APXS aujourd'hui, j'ai été déçu que nous ne puissions pas obtenir une mesure de composition APXS et des images MAHLI rapprochées de la roche fraîche, ce qui aurait nécessité le déplacement du bras. À la place, nous utiliserons ChemCam et Mastcam pour étudier la chimie et les textures de la roche fraîche et du sable dans l'espace de travail.

 

Curiosity devrait ensuite se frayer un chemin à travers le sable et les blocs, en faisant de nombreux pas en avant vers notre prochain espace de travail."

 

HAZCAM AVANT - 18 AVRIL (SOL 3803) :

 

On peut voir à gauche et à droite de l'image les roches éraflées par les roues en reculant

64413fdfc109b_3803HAZCAV1804.jpg.b0b204c30b4926bf5918a0241c9e12ee.jpg

 

 

NAVCAM – 18 AVRIL 2023 (SOL 3803) :

 

Le sable martien toujours aussi piégeux et source de multiples dérapages pour Curiosity

644140a7c80e6_3803NAVC1804.jpg.f8213651c960ebc0ba5afa31a8a89c95.jpg

 

 

La roche éraflée nommée "Pepejoe", une cible choisie pour en étudier la chimie et sa texture (avec ChemCam et Mastcam)

6441415542c81_3803NAVC8.jpg.31be4f74ac97e419b6d7a34b9d6bd1e8.jpg

 

Vers l'arrière et la butte "Owenteik"

644143957e867_3803NAVCX.jpg.36b41616a44d262bb3ac7a52fa05f1e2.jpg

 

6441440ca904a_3803NAVCX4.jpg.c33be3ec2db409f5f2d90e4b548f8e53.jpg

 

 

PANO NAVCAM – 18 AVRIL 2023 (SOL 3803) :

 

6441446a8deba_3803PANONAVC1804JVD.thumb.jpg.496ecc03b632395da69075fdb7b3641e.jpg

 

 

MASTCAM - 18 AVRIL 2023 (SOL 3803) :

 

La Mastcam a caractérisé "Ile Portal", une roche flottante gris foncé (basaltique ?) qui ne semble pas à sa place sur la surface claire de la crête du col - peut-être vient elle de plus haut ?

644144cf626ca_3803MASTCX2.jpg.1a568cabf24c0325d1589305a02f9972.jpg

 

 

64414506f32f1_3800MASTCRochegrise.jpg.0950a71f820cec09c66c3519f741241d.jpg

 

 

PANO MASTCAM - 18 AVRIL 2023 (SOL 3803) – Neville Thompson :

 

"Ile Portal" est parfaitement visible sur la crête du col à gauche de l’image

6441455d7c7a8_3800-3798PANOMASTC13-15AVRILNEVTH.thumb.jpg.7b5c2c6cf78df56ae15bc56687cbb7e0.jpg

Gigapan :  http://www.gigapan.com/gigapans/232213

  • J'aime 4
  • Merci 4

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Toujours aussi passionnant...

quel aventure .. encore une fois MERCI 🙏 

  • J'aime 3

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Là oui on peut réellement parler d'exploit sans exagération, la préparation, l'analyse, la maîtrise, la précision, l'adaptation au coup par coup, tout fonctionne en synergie malgré les difficultés rencontrées et les surprises.

 

Je plussoie aux félicitations, chapeau bas à toute cette équipe et à ceux qui ont participé à l'élaboration de cette mission qui va encore je l'espère nous ramener une foison de connaissances avant de devoir hélas un jour, et le plus tard possible s'interrompre car tout a une fin tôt ou tard, mais en attendant ne boudons pas notre plaisir, et sachons apprécier comme il convient cette aventure qui reste humaine même si elle se fait par le truchement de machines complexes.

 

Ici pas de bluff, pas d’esbroufe, pas de fanfaronnades, rien que du concret, du palpable, de la science et de l'expertise bien préparée. Et quand il y a une surprise elle est bonne ou le devient, car chaque écueil est transformé en apprentissage et bénéficie à la suite des opérations, et pour employer une métaphore qui plaira j'en suis certain à notre cher rapporteur des détails de cette fabuleuse aventure... "chaque essai est transformé..." ;)

Modifié par Daniel Bourgues
  • J'aime 6

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Toujours aussi fantastique ces paysages. Merci vaufrègesI3 de nous régaler les yeux. 

  • J'aime 2

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

 

Le 28 avril Curiosity s’est de nouveau avancé vers le Sud avec un parcours d’environ 17 mètres !

 

POSITION AU 28 AVRIL 2023 (SOL 3812) :

 

644d0f1d3b727_3812POSITION2AU2804.thumb.jpg.4e804de8f0e8206a993005ba285ad5b9.jpg

 

 

CONTEXTE :

 

644d0f4ad8d9a_3812CONTEXTE2.thumb.jpg.cd3e2aa941ec57d7754aae5056294fcc.jpg

 

 

Parcours depuis 2019 et prévisionnel :

J’ai tracé en bleu le parcours qui a notoirement divergé du prévisionnel.

L’astérisque bleu indique la position actuelle de Curiosity

Les pointillés blancs désignent l’objectif du rover : les chenaux inversés de "Gediz Vallis Channel".

 

644d0fc0b61fe_Greenheugh3.jpg.04-2023.thumb.jpg.15d95fcad0b85369b623688f4f35e090.jpg

 

 

HAZCAM AVANT – 28 AVRIL 2023 (SOL 3812) :

 

Toujours en montée, mais plus légère... et encore des blocs rocheux qui mettent les roues du vétéran à l'épreuve

644d0fff419d5_3812HAZCAV2804.jpg.23db5cdf401dfd8c32a017b97188d92c.jpg

 

 

NAVCAM - 28 AVRIL 2023 (SOL 3812) :

 

644d10bcc4626_3812NAVCXroues.jpg.6149a2058b302f84a5b131e6ea03bbbb.jpg

 

644d10e218e7a_3812NAVC2.jpg.10f412ee38b4e8d4e0a750f75e01d934.jpg

 

644d111796e44_3812NAVC4.jpg.75e0c1a701a9d0edfdc08618a4976a85.jpg

 

644d115a29005_3812NAVC8.jpg.211b0cb5ad8919b9443d19df2bf0b878.jpg

 

... et pas mal de sable

644d119220b84_3812NAVC10.jpg.dab51f6b2457d0aafb76bbdbb80eec05.jpg

 

644d11dfce27b_3812NAVC11.jpg.adddec0f86799fa96003cdcb6f49c11a.jpg

 

Le spectro APXS au travail

644d1214ae5f2_3812NAVC15.jpg.de13b8718e278bd08d95a77c408605cd.jpg

 

La "route" à venir, toujours au Sud vers l'objectif..

644d127406582_3812NAVC14auSud.jpg.fa1cfb14599ec65c3c00d5608c2d2685.jpg

 

 

 

Le 28/04/2023 à 07:14, Desmoulins a dit :

Toujours aussi fantastique ces paysages

 

Un autre monde... mais un paysage devenu familier pour ceux qui suivent ce fil et d'autres depuis toutes ces années.. 

En fait, en bonne part grâce à ces images, et aussi au boulot incroyable de ces engins et des équipes qui les conçoivent, les pilotent, les utilisent, on est tous devenu un peu/beaucoup martiens.

L'Homme est déjà sur cette planète. OUI, absolument, nous sommes sur Mars, complètement.. totalement ! :)

 

PANO NAVCAM -  28 AVRIL 2023 (SOL 3812) – Stuart Atkinson :

 

644d12f38dd09_3812PANONAVC2804STATK.thumb.jpg.7f926aca9223cb4bef6cb3492dfd5fc6.jpg

 

 

PANO NAVCAM -  28 AVRIL 2023 (SOL 3812) – Jan van Driel :

 

644d1b4aa5ea2_3812PANONAVCAM2804JVD.thumb.jpg.eabaab95f778e3973d4a8c0e720adbe5.jpg

 

Modifié par vaufrègesI3
Ajout image
  • J'aime 3
  • J'adore 3
  • Merci 3

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Si j'ai bien suivi le décompte, il ne reste plus que 39 mètres pour passer le cap des 30 Kilomètres parcourus en 10 ans... et il poursuit gentiment son petit Rover de chemin... et même de mieux en mieux car la conduite s'est améliorée avec la pratique... ce n'est donc plus qu'une affaire de quelques jours de crapahutage effectif, sans compter les arrêts d'exploration posée, c'est un exploit remarquable. Je pense qu'ils vont fêter ça comme il se doit.  ;)

 

... et d'ici 2025 que d'aventures encore possibles...:)

Modifié par Daniel Bourgues
  • J'aime 3

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

 

Il y a 5 heures, Daniel Bourgues a dit :

Si j'ai bien suivi le décompte, il ne reste plus que 39 mètres pour passer le cap des 30 Kilomètres parcourus en 10 ans...

 

Oui Daniel, en effet il manque moins de 40 mètres pour atteindre les 30 kilomètres... en bientôt 11 ans.

 

La mission primaire consistait surtout à atteindre les strates situées au pied du mont Sharp, et pour cela Curiosity disposait d'une année martienne, soit deux années sur Terre. Compte tenu de la variable que constituait alors l'ellipse d'atterrissage (20km sur 7km), on estimait que le rover devrait parcourir de 5 à 20 km pour atteindre ces fameuses strates.

 

Le 6 août 2012 Curiosity atterrit comme prévu à l'intérieur de l'ellipse, à 2,25 km à l'est de son centre, ce qui est remarquable.

 

Le lieu d'atterrissage se trouve à 6 km de la base du Mont Sharp et 28 km des remparts du cratère. Mais les strates argileuses sont à environ 12 km, le rover étant obligé de longer de larges bancs de dunes noires pour trouver un passage plus loin à l'ouest pour accéder aux contreforts du Mont Sharp et à la vallée argileuse (Glen Torridon).

 

Mais la première décision a été d'envoyer Curiosity... à l'Est, en sens inverse de l'objectif primaire, vers Glenelg à 700 mètres de là ! Ils n'ont pas eu à le regretter avec la découverte sur place, dans le site nommé "Yellowknife Bay", de traces témoignant d'un ancien lac et d'un ancien delta aux eaux non acides.

Sauf que le détour aura duré 6 mois..

 

Et ce n'est qu'en juillet 2013 que Curiosity entame son transit vers le mont Sharp..

Mais fin décembre 2013 les ingénieurs du JPL découvrent que les roues du rover ont subi des perforations inattendues sur un terrain parsemé de roches aux angles vifs. Ils décident d'adapter la route suivie par le rover en conséquence. Ce qui eut pour effet d'obliger au contournement des parties rocheuses, et donc de rallonger notablement le cheminement du rover.

 

Ce n'est que mi-septembre 2014 que Curiosity atteindra les terrains proches de la base de Sharp, à "Pahrump Hills" la zone de découverte des sédiments du lac antique, là aussi pour y travailler environ 6 mois et avec des résultats intéressants (dont la découverte de molécules organiques complexes)..

Le domaine où la mission avait encore un goût d'inachevé, c'est au niveau du prélèvement d'échantillons de forage.. Six forages effectués seulement en près de trois ans !... Au point qu'à l'époque l'équipe scientifique s'est même fait remonter les bretelles par la Nasa !

Il est vrai que l'armada de géologues de l'équipe scientifique de Curiosity avait mené comme un "travail de sape" en voulant obstinément arrêter l'avancée du rover pour analyser chaque roche ou caillou tout au long du parcours en oubliant ce qui constituait pourtant l'objectif majeur de la mission : la vallée argileuse. C'était alors mon point de vue, mais pas mal partagé par l'ensemble des observateurs plus qualifiés et mieux informés que moi.

L'intérêt de la multiplicité de tous ces arrêts demeure toujours plus que discutable encore aujourd'hui.

 

Alors même qu'il était question d'atteindre cet objectif en deux ans, le rover s'est trainé pendant 7 ans pour parvenir à "Glen Torridon", qualifiée pourtant de "Terre promise" par la Nasa pour la recherche de molécules organiques complexes (mission première du rover dont le labo SAM dédié de 38 kg constitue plus de la moitié de la charge utile).

 

Le plus fou, c'est que Curiosity a tourné en rond pendant plus de 18 mois (entre fin 2017 et début 2019) sur la crête "Vera Rubin" qui borde cette fameuse vallée argileuse, et que c'est le moment où il devait enfin y entrer qui a été choisi par le système informatique du rover pour crasher gravement !! : Curiosity a failli tomber définitivement en rade à 100 m de son objectif prioritaire !!!

Plusieurs mois et quelques miracles ont été nécessaires pour pallier ce problème et remettre le rover en état de fonctionner.

 

Curiosity est finalement entré dans la vallée argileuse le 5 février 2019 (sol 2311), une zone qui s'était révélée décisive en justifiant à elle seule le choix final du site d’atterrissage de cette mission. Une sorte de "Terre Promise" pour la recherche de molécules organiques pouvant se révéler significatives d’une chimie prébiotique, voire d’une vie passée. Et de fait, plus de la moitié de la charge utile du rover est dédiée exclusivement à cette recherche.

Mais que de temps perdu auparavant !

 

Avant tout, il faut bien considérer que Curiosity est avant tout UN LABORATOIRE (biologie/géologie)..

Un laboratoire sur roues certes, mais les pilotes ne sont pas des "rallymen" -_-, ce n'est pas un engin dédié aux performances sur l’aspect de vitesses ou de distances parcourues, d’autant que les déplacements (au mieux à 4 cm par seconde) sont extrêmement énergivores..

Pour Curiosity le record de distance parcourue en un seul sol se situe le 5 sept 2013 au sol 385 avec 141,5 mètres au compteur.. Mais aujourd’hui, Curiosity dispose de moins d'énergie, et il parcourt un terrain difficile, en montée permanente.

Oppy a longtemps détenu la plus longue distance parcourue par un engin robotisé sur Mars en un sol. L’exploit a été réalisé le 20 mars 2005 au sol 410 avec une distance de 220 mètres.

Perseverance qui dispose d'un ordinateur dédié à la conduite autonome doit être aujourd'hui bien au-dessus de ces chiffres.  

  • J'aime 2
  • Merci 7

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Merci Daniel pour ce résumé, effectivement je n'ai pas suivi depuis le début, j'ai pris l'aventure en cours de route, même si j'en avais connaissance par les rares infos des médias ordinaires sur le sujet, j'en ignorais les détails, je ne suis inscrit sur ce forum que depuis novembre 2019. Je replonge parfois dans d'anciennes pages mais je ne peux tout lire... et d'autres nombreux sujets me passionnent, sans compter que d'autres occupations chronophages m'en éloignent de temps à autres... après je rattrape comme je peux...

 

Cette aventure, comme celle de Persévérance m'a remis en mémoire un concept que je cite souvent pour l'avoir moi-même beaucoup respecté. il est résumé dans une proposition d'Emile-Auguste Chartier, dit Alain, et sur laquelle j'ai eu a disserter dans ma jeunesse lycéenne. Je m'en suis toujours souvenu car elle a été l'un des phares qui a guidé mon existence. De mémoire approximative, cela disait: en substance:  "qu'Il vaut mieux voyager de pierre en pierre que de torrent en torrent..." vous avez deux heures!...;):P

 

J'ai cherché depuis plus de 50 ans le texte duquel elle était extraite, j'ai épluché en vain les dictionnaires de citations, et pour cause... ça n'en est pas une... en fait la proposition est bien dans un texte de Alain , mais la phase dans sa forme d’apophtegme est apocryphe, le professeur l'avait reformulée pour faire son sujet... J'avais même fini par douter quelle fût réellement d’Alain, et même douter de ma mémoire quoique le thème lui ressemblât, mais pas le style. Et bien chose extraordinaire, c'est ce matin même, 29 avril 2023 que je suis tombé dessus, tout à fait par pur hasard, sans même la chercher... pour la petite histoire, et pour les curieux elle est ici : http://agora.qc.ca/documents/la_vraie_richesse_des_spectacles

 

Cette trouvaille a enchanté et ensoleillé ma journée, le bonheur est fait de petites choses toutes simples, et Alain en parle d'ailleurs très bien.

 

Bref, bien que la distance qui nous sépare de Mars soit considérable, cette proposition s'applique malgré tout parfaitement à Curiosity, et même à Persévérance. Fouiller le détail avec opiniâtreté, et profiter de toutes les opportunités qui s'offrent sur le chemin... en presque 11 ans son parcours aura été d'un profit et d'un enrichissement considérable.

 

Moi-même je ne voyage que si j'ai réellement quelque chose d'important à faire là où je vais, travail ou autre, il faut un objectif, jamais juste en simple touriste consommateur ou collectionneur de destination, ça je ne le pourrais pas.

 

Voilà, je voulais juste évoquer ce point du vue très personnel et cette joie d'avoir enfin mis la main sur la clé d'un mystère qui m'obsédait, le mot est un peu trop fort, disons qui m'habitait, depuis cinquante ans...:P

 

 

Modifié par Daniel Bourgues
  • J'aime 6

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

 

Il y a 6 heures, Daniel Bourgues a dit :

cette proposition s'applique malgré tout parfaitement à Curiosity, et même à Persévérance. Fouiller le détail avec opiniâtreté, et profiter de toutes les opportunités qui s'offrent sur le chemin..

 

"De pierre en pierre.." oui, OK...

Sur le principe je suis d'accord.. Mais je crois que l'équipe de géologues du rover avait du lire Alain sans vraiment comprendre la métaphore :|-_-, et elle a appliqué ses préceptes à la lettre et en poussant le bouchon un peu loin !!! xD¬¬

Pendant cette période finalement très peu productive, Curiosity s'arrêtait littéralement à chaque roche (et c'est pas ce qui manque sur le sol martien) sans vraiment sélectionner les cibles d'intérêts. Une erreur stratégique qui a failli couter très cher et qui avait alors obligé la Nasa à réagir. 

En tout cas grand merci pour le récit de ta "découverte", amusante et très instructive :)..

 

Afin de rebondir sur le thème métaphorique du voyage, je vais reprendre une partie de ce que j'avais écrit je crois plus haut (je ne sais plus à quelle page).

Pour ma part, c’est en lisant Jean Giono et ses merveilleuses descriptions de paysages de la Provence montagnarde, hautaine, âprement réservée et plus close qu’un jardin secret mystique, que j’ai retrouvé enfin exprimés tous les sentiments qui ont affleuré à mon esprit en découvrant ses splendeurs. J'aime beaucoup ces récits, surtout lorsque ces lieux se laissent voir au cours de déambulations et de voyages finissant par mêler la description objective et les rêveries qu'elle produit. J'apprécie que quelque chose de l'esprit de l'observateur s'ajoute à la pure perception : plutôt la rêverie impressionniste que le simple relevé d’un carnet de voyage !

 

Chez Giono, la nature est belle, mais elle est aussi cruelle, destructrice et purificatrice : l'Homme en fait partie, mais elle n'est pas l'Homme. Ainsi, dans "Le Hussard sur le toit", la nature se manifeste aussi par le choléra qui dévaste la Provence et tue aveuglément sans se soucier des préoccupations qui agitent les hommes.

 

Sur Mars c’est encore plus évident. Car même si les images nous rappellent souvent des aspects familiers de notre propre Terre, ce monde lointain nous est profondément et viscéralement hostile, interdit. Ainsi, sur ce sol martien, longtemps rêvé avant d'être découvert et arpenté, je tire des pérégrinations des rovers précédents et de Curiosity une teinte surréelle qui me tient souvent très éloigné de considérations scientifiques.

 

Ce qui, sur Terre, tire sa poésie du végétal prend sur Mars un visage de pierre et de sable. Au milieu de ces montagnes et collines "d’ossements minéraux" figés dans leur gangue pierreuse, le paysage devient irréel à force d’être minéral. L’Homme en est proscrit. Tant de beauté pesante tient évidemment d’un autre monde, d’un concert de symphonies étranges de roches et de sable. En s’élevant, le soleil crée des ombres et sculpte une œuvre tout en mouvement, les formes évoluent, s’approfondissent ou se dérobent et soulignent inlassablement une magnifique et intense désolation.

 

De plus Mars nous offre souvent de longs crépuscules (comparés à ceux de la Terre) causés par la lumière du soleil dispersée du côté nuit de la planète par une poussière abondante de haute altitude. De longs crépuscules similaires ou des levers et couchers de soleil extra-colorés se produisent parfois sur Terre lorsque de minuscules grains de poussière provenant de puissants volcans diffusent la lumière haut dans l’atmosphère.

 

Bref, au travers des caméras des rovers et de mon propre regard, et en fait depuis l’image subliminale du pied de Viking 1 sur le sol martien, plus que jamais la magie demeure, intacte.

  • J'aime 3
  • J'adore 1
  • Merci 3

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

 

marsboot.jpg.f244975037efb994f7a3722d1e083069.jpg

 

 

Ça me rappelle quelque chose ...

moonboot.jpg.5384419725d381f6e874924d441470f6.jpg

 

Ils ont l'air de chausser vachement grand, ces Martiens    O.o   :D

Modifié par den b
  • J'aime 1
  • Haha 3

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est intéressant ce que tu énoncés Daniel,

J'ai quasiment le ressenti inverse à savoir que l'univers est ainsi peuplé de mondes hostiles, d'une diversité surprenante qui reste à nous étonner encore et encore à chaque étape de découvertes, de nouveaux paysages ou nouveaux mondes, et que nous sommes l'étrange exception, êtres vivants doués de conscience du monde qui nous entoure, même si l'on n'en sait pas encore grand chose... Mais quand même....

Souvent j'me dis que si, dans sa sublime bêtise universelle, le genre humain venait à disparaitre (ce qui est de toute façon inéluctable) ben ça n'empêcherait pas le monde d'exister, les nuages de défiler, de rouler, les volcans de jaillir ou de se pétrifier dans de sublimes paysages, quelques soient les planètes envisagées.

Au final, on est sacrément épatant au point d'aller explorer des mondes lointains, de jouir des connaissances nouvelles ou plus simplement du spectacle de la découverte et de l'aventure et tout en même temps redoublement cons, belliqueux, guerriers, possessifs, violents, tyranniques et autres épithètes tout aussi pathétiques.

Mais l'univers s'en contre fout de nos états d'âmes, il existera bien sans nous - ou avec si l'on prend un jour la peine de franchir le pas vers homo sapiens sapiens sapiens - il est temps, j'y crois encore...

  • J'aime 5

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
il y a 11 minutes, serge vieillard a dit :

C'est intéressant ce que tu énoncés Daniel,

J'ai quasiment le ressenti inverse à savoir que l'univers est ainsi peuplé de mondes hostiles

 

Il me semble pourtant avoir écrit dans ce sens Serge..

À propos de Mars, je me cite :  ce monde lointain nous est profondément et viscéralement hostile, interdit"... "le paysage devient irréel à force d’être minéral. L’Homme en est proscrit."

Sauf que bien sûr même un monde hostile peut être magnifique, totalement fascinant..

 

Et même sur Terre, je ressens le même sentiment que Giono -je me re-cite : "la nature est belle, mais elle est aussi cruelle, destructrice et purificatrice : l'Homme en fait partie, mais elle n'est pas l'Homme. Ainsi, dans "Le Hussard sur le toit", la nature se manifeste aussi par le choléra qui dévaste la Provence et tue aveuglément sans se soucier des préoccupations qui agitent les hommes".

 

il y a 33 minutes, serge vieillard a dit :

l'univers s'en contre fout de nos états d'âmes

 

Absolument ! Fondamentalement nous sommes insignifiants..

 

 

Il y a 2 heures, den b a dit :

Ils ont l'air de chausser vachement grand, ces Martiens    O.o   :D

 

Un nouvelle preuve évidente de Vie sur Mars :| :o!..

On comprend bien qu'ils ne marchent pas pieds nus par ici, les semelles semblent épaisses -_-..

  • J'aime 4
  • J'adore 1

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il y a 4 heures, vaufrègesI3 a dit :

je crois que l'équipe de géologues du rover avait du lire Alain sans vraiment comprendre la métaphore :|-_-, et elle a appliqué ses préceptes à la lettre et en poussant le bouchon un peu loin !!! xD

 

Comme toujours et en toute chose, c'est l'excès qui pose problème et la dose qui fait le poison...;) notre société est plutôt coutumière de  l'excès dans l’extravagance et le déraisonnable, l'ambition pousse à la démesure dans le quantitatif, mais effectivement ça peut aussi aller dans les deux sens et le superfétatoire se retrouve très vite dans la redondance. :)

 

Les présocratiques étaient intarissables sur le sujet, alors même que les moyens de leur temps étaient très limités en regard de ce qu'on peut se permettre aujourd’hui y compris sur le plan individuel... On peut dire avec Sénèque que l'excès est un vice, mais par ailleurs la sagesse et la folie peuvent parfaitement faire bon ménage si justement elles parviennent à s'équilibrer et on en revient alors à Protagoras pour qui l'homme est la mesure de toute chose... oui mais dans ce cas où est l'homme aujourd'hui? ou plutôt où est sa limite? tant il est dépassé par ce qu'il produit... Diogène de Sinope ne le trouvait déjà pas avec sa lanterne, et ceux qui sont en pleine lumière aujourd'hui sous les projecteurs ne me paraissent pas avoir beaucoup profité de l'expérience plurimillénaire...:P

 

Il y a 4 heures, vaufrègesI3 a dit :

J'apprécie que quelque chose de l'esprit de l'observateur s'ajoute à la pure perception : plutôt la rêverie impressionniste que le simple relevé d’un carnet de voyage !

 

Chez Giono, la nature est belle, mais elle est aussi cruelle, destructrice et purificatrice : l'Homme en fait partie, mais elle n'est pas l'Homme.

 

Je constate qu'on apprécie les mêmes lectures, encore un point commun... :) le voyage effectivement n'est pas un but mais l'occasion d'une expérience, les énumérations les plus exhaustives n'égaleront jamais le partage des sensations, le voyage immobile s'en nourrit et la toile impressionniste prend forme avec plus de force à la lecture de Giono, Michel Déon ou Stendhal qu'à celle des guides pour l'accumulation de goinfreries touristiques.

 

Mars ne me fait pas rêver au sens où j'imaginerais m'y promener, pas plus que les sondes Pionner ou tout ce qu'on a expédié pour explorer les confins de ce qui nous est accessible par le truchement de machines ne me donne l'envie d'y aller, ce qui m'intéresse c'est la connaissance au sens très large qui s'y rapporte et le fait que c'est l'aventure de l'esprit humain qui est résumé dans ces explorations...

 

Le fait d'imaginer qu'il y a peu on parcourait encore la France et l'Europe à cheval en mesurant les distances en journées, et que la curiosité nous a conduit à dépasser des contraintes inimaginables il y a encore très peu de temps. Le risque c'est donc bien de s'en griser à outrance et de tomber dans une démesure qui nous ferait imaginer qu'il est possible voire souhaitable de s'affranchir de tout. Certes on peut encore beaucoup, et sans doute bien plus qu'on ne le soupçonne, mais des imites existent quand même bel et bien... qu'on les discerne très nettement ou pas elles existent et le réel qui a tendance à vouloir nous échapper risque bien de nous rattraper.

 

La leçon à tirer de Giono est sans doute que la nature n'est pas faite pour l'homme, pas plus que l'homme n'est fait pour la nature, il faut s'en accommoder au mieux et trouver le moyen d'une cohabitation bénéfique. Ça me paraît hélas bien loin des préoccupations humaines....:)

  • J'aime 5
  • J'adore 1

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il y a 3 heures, Daniel Bourgues a dit :

 

La leçon à tirer de Giono est sans doute que la nature n'est pas faite pour l'homme

 

Bravo et merci, ainsi qu'à Vauffy auf course, pour ces partages prenants et incitatifs.

Par exemple à lire J Giono que je ne connais que de nom.

Pour mettre un grain de sel, je me demandais à lire cet extrait si ce n'était pas l'inverse. Je veux dire pour l'homme actuel.

A l'aube du primate la nature était sinon faite pour l'homme et son évolution, au moins elle était le système lui permettant d'y apparaitre et progresser.

Et que depuis qu'il peut l'abimer sérieusement (ce qui n'est pas récent: voir comment a disparu l'immense majorité des forêts primitives et espèces qui y vivaient), c'est l'homme qui n'est plus fait pour la nature.

Mon optimisme béat me laisse espérer que cette phase enfantine avec toutes les turbulences connues passera, mais c'est pas encore gagné, et je ne parle pas de retourner dans la grotte ou fadaise du genre.

On en reparle entre demain et quelques siècles...

  • J'aime 4

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Oui, c'est en fin de compte similaire.

Ce que j'essayais de faire maladroitement sentir, c'est que l'homme n'est qu'une sorte d'anomalie, un détail, une petouillette, que rien ne tourne autour de son nombril. Les règles et les lois qui régissent l'univers ne sont pas là pour lui,  en ce sens il n'est pas proscrit. Il est là où il peut être à un moment donné, par le plus grand des hasards - ou pas.

Oui, on dit à peu près la même chose en fin de compte :)

Modifié par serge vieillard
  • J'aime 2

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Citation

L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard.

Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part.

A lui de choisir entre le royaume et les ténèbres.

Jacques Monod

 

  • J'aime 4

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il y a 2 heures, Kaptain a dit :

L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard.

 

Avec tout le profond respect que j'ai pour Jacques Monod, je dois quand même avouer que j'ai toujours eu un peu de mal avec l'entrée en matière de cette citation... je pense qu'il aurait été utile de préciser "seul de son espèce" pour lever toute ambiguïté.

 

Selon l'angle considéré, la solitude est une notion élastique... dans l'absolu et quelque soit le nombre d'individu qui nous entoure, même très proches, on est toujours seul... seul lorsque l'on pense, même si la réflexion exprimée des autres permet d'augmenter la nôtre, mais seul au bout du compte, c'est ce qui fait l'originalité de certaines pensées "hors du commun"... on est seul aussi face aux grandes questions, et pour finir en allant vite, seul devant la mort, même si l'on est assisté.

 

Donc vu sur le plan plus général de l'univers, comment doit-on considérer cette solitude énoncée?  Au sens de notre espèce?  Oui, sans doute, car il est fort peu probable quoique la probabilité ne soit pas nulle qu'une espèce rigoureusement à l'identique se soit développée quelque part en considérant la somme des hasards qui ont présidé à notre apparition et développement. Nécessairement la moindre incidence sur les variables d'origine entraînent sinon des impossibilité mais au moins des bifurcations dont les conséquences seraient imprévisibles à long terme, le nature est par essence tellement inventive nous en sommes la preuve.

 

Mais sur le plan ontologique de la vie pour elle même il en va tout autrement, il serait fort présomptueux de nous penser seuls dépositaire de ce miracle dans l'univers... Il nous faut donc lorsque l'on se réfère à cette immensité préciser sans ambiguïté si l'on parle bien de l'homme ou de la vie tout court car à cette échelle les deux sont souvent confondus, c'est un travers de pensée qui découle de notre hégémonie planétaire et qui nous conduit à considérer le reste du vivant comme inférieur, le seul point de comparaison étant nous-même et notre monstrueuse présomption... ( l'homme étant la mesure de toute chose nous dit Protagoras).

 

De fait vu sous l'angle du vivant nous ne sommes donc pas seuls, nous procédons d'un ensemble très complexe et très imbriqué absolument indissociable dans l'absolu, nous sommes en train de nous apercevoir que la rupture de certains équilibres fondamentaux conduisent à des nuisances propres à nous faire disparaître à terme purement et simplement. De ce point de vue, seuls nous ne pourrions être. Il faut donc considérer que notre environnement général fait partie intégrante de nous même et qu'il est la condition sine qua non de notre présence et de notre devenir.

 

Dans cette condition, la suite de la citation est acceptable et pleine de sens y compris dans sa partie mystique qui évoque "le royaume et les ténèbres",

 

- Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part.

A lui de choisir entre le royaume et les ténèbres.-

 

Aucun animal ou végétal ne pouvant se prévaloir d'un quelconque devoir,  c'est donc bien de l'homme en tant qu'espèce qu'il s'agit, le destin échappant à notre volonté puisque  par nature imprévisible sauf à le sacrifier délibérément, le devoir lui est bien un concept essentiellement humain mais s'inscrivant dans une prise en compte des autres, et au sens plus large de tout ce qui y est afférent, animal, végétal, minéral.

 

Le royaume et les ténèbres évoquent ici à la fois l'incroyable magie dont procède notre existence, et l'immensité infinie d'un univers en expansion dont nous ne sommes ni responsables ni garants, seulement solidaires par nécessité pour une durée très limitée et que notre folie pourrait bien réduire à néant...

 

Reste donc à définir le degré de solidarité nécessaire, car les vœux pieux de la sagesse ont rarement exalté les foules, mais comme l'a parfaitement souligné @serge vieillard, (sic) "l'univers s'en contre fout de nos états d'âmes, il existera bien sans nous - ou avec si l'on prend un jour la peine de franchir le pas vers homo sapiens sapiens sapiens" 

 

 

  • J'aime 5

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'homme est l'unique espèce à avoir conscience de sa solitude, les animaux n'ayant pas la connaissance de l'univers qui les entoure ... 

Il est seul dans la mesure où, après la mort de Dieu, c'est à lui de faire ses choix propres, sans obligations ni personne pour lui dicter ses conduites .

Quant au royaume et aux ténèbres, on peut le lire comme le choix entre le bien et le mal, sans forcément en appeler à une forme de mysticisme.

Du moins, c'est la lecture que je fais de cette citation.

  • J'aime 2

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il y a 1 heure, Kaptain a dit :

L'homme est l'unique espèce à avoir conscience de sa solitude, les animaux n'ayant pas la connaissance de l'univers qui les entoure ... 

 

ça c'est assez audacieux comme affirmation, et cela revient aussi à définir la conscience sans parler de celle de solitude qui peut s'entendre à plusieurs niveaux ainsi que je l'ai évoqué...;) et nous même n'avons une conscience de l'univers qu'à travers les progrès de nos sciences, il y a peu encore l'univers humain se réduisait à un espace très limité. Et les animaux comme toutes les entités vivantes, et chacune à son échelle ont également une forme de conscience relative de l'espace dans lequel ils s’épanouissent ou évoluent.

 

Il y a 1 heure, Kaptain a dit :

Il est seul dans la mesure où, après la mort de Dieu, c'est à lui de faire ses choix propres, sans obligations ni personne pour lui dicter ses conduites .

 

La mort de Dieu implique son existence supposée par principe, même passée... et là c'est une notion indubitablement humaine qui ne saurait s'inscrire dans le contexte de l'univers. Quand aux choix et obligations, vaste sujet, personnellement je n'ai besoin d'aucun dieu pour me fixer des "obligations" ou pour faire des choix, et encore moins de quiconque pour "dicter" ma conduite... on est ici aussi dans le très vague et très flou de définitions aléatoires qui n'impliquent que des "vérités" abstraites et personnelles...:):P

 

Il y a 1 heure, Kaptain a dit :

Quant au royaume et aux ténèbres, on peut le lire comme le choix entre le bien et le mal, sans forcément en appeler à une forme de mysticisme.

 

Le bien et le mal sont également des concepts exclusivement humains qui ne reposent sur aucune réalité naturelle, même s'il serait présomptueux de nier à des espèces animales un type d'empathie, il y a très loin pour l'associer à une notion de bien et de mal. Ce concept est donc bien lié à une notion mystique propre à la pensée humaine...;)

 

Bref c'est une vision de la citation tout à fait légitime, mais limitée sur le plan qui se voudrait universel car empreinte d'une très forte connotation à minima déiste. Or la réflexion personnelle qu'on peut avoir sur l'univers, si elle peut admettre une forme de mysticisme propre à la nature humaine face à l'inconnu, n'implique ni n'impose une lecture a travers le prisme du déisme, ni d’ailleurs d'aucune religion pour étendre le propos. :)

Modifié par Daniel Bourgues
  • J'aime 4

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Tiens !

 

Une IA a usurpé le nom d'un honorable membre de ce forum et corrige les auto-devoirs de philo maintenant !...

 

 

Modifié par JPP 78
  • Haha 4

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il y a 1 heure, Daniel Bourgues a dit :

La mort de Dieu implique son existence supposée par principe, même passée... et là c'est une notion indubitablement humaine qui ne saurait s'inscrire dans le contexte de l'univers.

 

J'ai du mal avec la conclusion de ce passage. :|


Je ne vois pas trop comment l'humanité, ses pensées , ses actes, ses croyances, ses rêves, ses notions et tout le reste, se trouveraient hors contexte de l'Univers, dont il sont une partie, infime certes, mais difficilement discutable.


Par contre cette remarque, d'un non philosophe (à la stupidité parfaitement naturelle ^_^), me semble échapper quelque peu au contexte original de ce topic.


Ces parenthèses philosophiques ne seront pas forcément pour déplaire à Vaufy, mais il faudra bien à un moment se résoudre à reparler de Curiosity.   :P

  • J'aime 1
  • Haha 2

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant