Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

Messages recommandés

"Tout comme l'absence totale de méthane dans le cratère Gale ne peut être généralisée à l'ensemble de la planète (ce qui a pourtant été fait allègrement"

Non, Daniel, le problème n'est pas là... Ce qui est mis en cause, et probablement définitivement, c'est la découverte de méthane par les instruments au sol. Donc Curiosity n'a pas détecté de méthane, ni les télescopes au sol : il n'y en a pas.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Super, je te comprends mal. Du méthane martien a bien été détecté par des télescopes terrestres (Gemini, CFHT), nan ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pareil..
A moins qu'il ait un scoop ????...


Je cite un extrait de mon message du 20-09-2013 15:01 page 7 de ce fil :

Les observations spectros depuis la terre grâce aux instruments équipant l'Infrared Telescope Facility de la Nasa et le télescope Keck, tous les deux au sommet du Mauna Kea à Hawaï, montrent en effet que des suintements de méthane se produisent dans l’hémisphère nord pendant l’été martien,
et sont localisées précisément dans la région d'Arabia Terra, Nili Fossae et au sud-est de Syrtis Major..(*)

(*)Article publié dans "Science" le 20 février 2009 par une équipe américaine du "Goddard Space Flight Center" (co-signé par M.J. Mumma, G.L. Villanueva, R.E. Novak, T. Hewagama, B.P. Bonev, M.A. DiSanti, A M. Mandell, et M.D. Smith) et qui fait état de dégagements de méthane sur Mars, dégagements détectés depuis la Terre grâce à l'utilisation sur trois années martiennes (7 années terrestres) de spectromètres infra-rouge à haute dispersion sur trois télescopes terrestres (entre autres "l'Infrated Télescope Facility" et le "Keck", tous les deux au sommet du Mauna Kea à Hawaï.

Cette étude très poussée a permis de mettre en évidence des dégagements simultanés de méthane et de vapeur d’eau à partir de régions localisées où semblent se former des panaches étendus. Ces dégagements semblent saisonniers (estivaux). Le panache principal contiendrait 19000 tonnes de méthane en milieu d’été.


Et celui du 21-09-2013 15:01 de ce fil page 7 :

Sachant que, selon les mesures déjà effectuées, la production de méthane martien parait saisonnière, ils ont sans doute voulu prolonger ces mesures
sur toute la période estivale (de la fin du printemps en 2012 à la fin de l'été en 2013), cette saison étant supposée la plus favorable à sa détection..
Ce que je ne comprend pas du tout, c'est qu'ils ont l'air de trouver plus fiables les mesures du spectro de Curiosity au ras du sol plutôt que
celles des orbiteurs MGS/MRO et Mars Express qui depuis des années ont détecté les émissions de méthane de certaines régions depuis l'orbite, ainsi que sa présence sur l'ensemble de la couche atmosphérique de la planète..
D'autant que je crois savoir de mes lectures que le méthane martien ne se disperse de façon homogène qu'à partir d'environ... 10 km d'altitude !!..

En réalité, il semble évident que toutes ces évaluations (télescopes terrestres, orbiteurs..) souffrent de marges d'incertitudes sérieuses, et les mesures de Curiosity, pour plus précises qu'elles puissent être, me semblent plutôt significatives d'une situation particulière locale..


Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Super t'as donc de mauvaises fréquentations dans ce milieu ..
A part peut-être Hélène Courtois ..

Même si l'identification du méthane martien est loin de faire l'unanimité dans la communauté scientifique (ce qui est logique), il me semble que ce sont surtout ceux qui n'ont pas participé aux équipes chargées de sa détection qui sont les plus sceptiques. Et ça aussi c'est logique ..

Il est vrai comme je le soulignais plus haut que ces évaluations souffrent de marges d'incertitudes sérieuses. Pour autant cette détection a été réalisé par de nombreuses équipes au sol pour les télescopes ainsi que pour les orbiteurs, et leurs résultats sont globalement concordant. En particulier pour désigner certaines zones de production saisonnières sur la surface de Mars (dont ne fait pas partie le cratère Gale). Difficile je crois de balayer tout ça d'un revers de la main..

Si (inconsciemment parfois) il peut y avoir une certaine retenue à accepter d'emblée l'hypothèse de présence de méthane sur Mars compte tenu de ce que cela peut signifier côté XXX, il suffirait d'envisager d'autres possibilités parfaitement crédibles et moins "dérangeantes" : Par exemple des minéraux (comme l'olivine) s’hydratent au contact de l’eau pour se transformer en serpentine et en magnétite. Et cette réaction, dite de "serpentinisation" produit du méthane, de l’hydrogène, et de la chaleur..

Et sur ce point précis des carbonates (de magnésium), issus de l'altération de l'olivine, ont été découverts par le spectro de MRO. En prime, si on reporte ces fameuses zones repérées de dégagements de méthane sur la carte localisant ces carbonates, une certaine proximité géographique semble se dégager.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 03-11-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Curiosity poursuit son exploration et bouge tous les deux ou trois sols.
Dernier déplacement : 30 mètres au sol 794 (30 octobre)
Image Phil Stooke-umsf :



Le rover s'est placé près de l'affleurement "Whale Rock" (roche sombre visible en haut à droite sur l'image ci-dessous) qu'il va examiner. ChemCam et MastCam observeront aussi certains des autres blocs au sol 796, avant que le rover ne se déplace à nouveau au sol 797 :

Il va aussi tenter d'étudier les propriétés physique des ondulations de sable :


Pano vue arrière du rover : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=7890&st=150&start=150


Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
et toujours pas le moindre petit lézard sur ces roches pourtant accueillantes Daniel ... elles se cachent bien les bestioles! ...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
On y voit pas mal de lézardes par contre ; c'est un bon début
Bises à Daniel, et merci pour ce reportage vivant !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Ah le methane Martien.... ! C'est la même histoire que la XXX sur Mars ou l'eau dans l'univers = XXX ...

J'ai un peu suivi ça de loin car les observateurs au sol avec l'IRTF et le KecK+Nirspec sont aussi nos concurent pour l'observation des comètes...
Et comme Siding-Spring a raté Mars, on a raté l'occasion d'avoir un apport de Méthane sur Mars!

J'ai au cours des dernières années vu passer les présentations de l'équipe Mumma and Co sur leurs observations de CH4 dans Mars, mais j'ai eu l'impression que chaque nouvelle détection donnait une abondance d'autant plus basse que la sensibilité s'améliorait... comme s'il détectaient à chaque fois le +3-sigma de la limite de signification d'une mesure!

Il faut savoir que depuis la Terre la grosse difficulté est de s'affranchir des raies d'absorption du méthane atmosphérique... donc on cherche à observer Mars avec un décallage Doppler maximum, on essaye de modéliser au mieux les raies terrestre pour corriger l'absorption mais il reste des résidus car dans le processus d'observation on doit enlever l'émission atmosphérique mesurée à côté de la cible (à une élévation de 30" différente par exemple, mais cela sufit pour faire un résidu sur Mars)... et enfin les dernières fois ils ont même du faire des différentiels sur Mars elle-même... pour sortir quelque chose de non nul... mais cela m'a parut au fil du temps de moins en moins crédible car chaque nouvelle détection invalidait un peu les précédentes...

Quant au CH4 PFS de Mars Express plus personne n'y croit...

Nicolas

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Coucou Alain, merci.. Bises aussi ..

Oui Nicolas, bien sûr.. Vu les très petites quantités détectées par le spectromètre PFS de Mars Express en 2004 (entre 10 et 30 parties par billion), même Thérèse Encrenaz en 2009 émettait quelques doutes sur la fiabilité de ces résultats.. Sachant tout de même que ces mesures confirmaient celles réalisées en 2003 par des télescopes terrestres basés à Hawaï et au Chili. De même en 2009 pour les mesures de l'équipe américaine du "Goddard Space Flight Center" que tu cites (Mumma).. Donc oui, c'est compliqué..

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est qu'on puisse considérer que Curiosity puisse avoir le dernier mot sur cette problématique..
On sait que le méthane martien (s'il existe) est saisonnier, que sa production est localisée à certaines zones précises, et qu'il ne peut s'homogénéiser dans l'atmosphère qu'à partir de 10 km d'altitude..

Dans ces conditions, concernant les mesures de Curiosity, il y a de quoi rester dubitatif.. Comment le rover, à 1m du sol, pourrait-il confirmer ou infirmer le niveau de méthane au niveau global de l'atmosphère de la planète ???..

Sachant aussi qu'on peut ajouter à ça que certains scientifiques considèrent qu'un mécanisme pourrait détruire le méthane résiduel au niveau de la surface de Mars en raison de son interaction avec le sol (probablement une oxydation) !...

Le fin mot de l'histoire pourrait être donné on l'espère par l'orbiteur de la mission ExoMars "Trace Gas Orbiter" lorsqu'il sera en orbite mi-2017.. si tout se passe bien dans cette collaboration de l'ESA avec les Russes, ce dont on peut douter aussi..


Ci dessous, le "millefeuille" cité plus haut (sol 792), en couleur..
Des millions/milliards d'années de processus d'érosion/dessiccation conduisent à former ces structures incroyables :



[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 03-11-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Marche arrière...
L'exploration de l'affleurement Pahrump Hills étant terminée, au sol 797 (3 novembre 2014) le rover s'est déplacé de 53 mètres en retournant très exactement à l'emplacement de son arrivée à Parhump Hills au sol 752 (17 septembre 2014). L'objectif est d'étudier les propriétés physiques et chimiques des ondulations de sable à proximité du site de de forage à "Confidence Hills".


Puis ChemCam et MastCam observeront un éperon lumineux nommé "Hackberry Spring". Enfin l'instrument CheMin recherchera les données minéralogiques dans l'échantillon de forage de "Confidence Hills" en intégrant toute la nuit du sol 800 (6 novembre 2014).

Des "vagues" de sable fascinantes :


Panorama vue arrière (sol 797) :


[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 27-11-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Alors même qu'il était possible d'envisager que le rover vogue vers d'autres horizons, les "scienteux" du JPL ont poussé pour que Curiosity réalise carrément une "deuxième passe" à "Parhump Hills", en suivant exactement le chemin inverse.. Ceci permettant de passer en revue et à nouveau les affleurement de roches précédemment étudiés.
L'intérêt porté à cette zone tient à ce que ces couches de roches stratifiées exposées sur la partie inférieure du mont Sharp pourraient fournir des preuves de changements spectaculaires dans l'environnement martien. Dans ce cadre, les analyses ont pour objectif de comprendre l’histoire géologique de l’endroit et comment se sont formées les roches.

Ashwin Vasavada, responsable scientifique de la mission, voit dans "Parhump Hills" une diversité de textures. Certaines parties sont finement stratifiées et à grains fins, d'autres paraissent formées de bloc avec des bords résistant à l'érosion. Des variations de composition se superposent dans leurs structures. Certaines de ces variations ont déjà été détecté avec le spectromètre (APXS). D'autres révèlent des différences apparentes dans la cimentation ou dans les veines chargées en minéraux.
Selon ce scientifique "Il y a beaucoup de choses à étudier ici. Nous avons choisi des cibles avec lesquelles nous pensons pouvoir nous donner les meilleures chances de répondre à des questions sur la façon dont les sédiments se sont déposés : Dans l'eau stagnante, l'eau courante, portés par les vents, ainsi que sur leur composition au cours de leur dépôt et leurs modifications ultérieures."

En quelque sorte l'étude de la zone se conduit de façon similaire à celle d'un géologue de terrain sur Terre.. se déplaçant à pied, en tentant de choisir les meilleurs endroits pour les examiner en détail. Il n'y a eu que deux autres endroits où le rover ait ainsi déployé longuement tous ses instruments : "Yellowknife Bay", et "Kimberley"..

C'est loin d'être terminé..
Selon les résultats enregistrés lors de ce deuxième passage, une troisième "repasse" pourrait être décidée, repasse comportant un ou plusieurs forages dans certaines roches cibles !..
Curiosity est donc maintenant bien entré dans la phase véritablement exploratoire et scientifique de la mission.. ce qui s'avèrera certainement moins spectaculaire côté images, il faut bien le dire.
Quant aux résultats ce ces investigations... va falloir être très patient.

Déplacements successifs :

- 5 novembre (sol 799) : 12 mètres
- 9 novembre (sol 803) : 12 mètres
- 13 novembre (sol 807) : 17 mètres
- 18 novembre (sol 812) : 13 mètres
- 23 novembre (sol 817):37 mètres

Position au sol 817 – 23 novembre 2014.
Phil Stooke-umsf :


Pano 23 novembre (sol 817) :


La première cible du second passage est appelée "Pelona". Il s'agit de "dalles" à grains fins, finement stratifiées, non loin du forage effectué en septembre 2014..
Image du 9 novembre 2014 - sol 803 :


Avant d'examiner "Pelona" les scientifiques ont utilisé les roues de Curiosity pour permettre d'exposer la section transversale d'une ondulation de poussières et de sable soufflés par le vent. L'objectif de cette expérience était de savoir pourquoi ces dunes se sont avérées plus difficiles à franchir que prévu, en particulier à "Hidden Valley".
Ici on voit les cinq impacts de tirs laser de l'instrument ChemCam.
Image du 7 novembre (sol 801) :


La seconde cible du second passage se nomme "Pink Cliffs".
Cette petite crête d'environ 1 mètre de long semble avoir résisté davantage à l'érosion éolienne que les dalles plates situées à proximité :


Au sol 810 (16 Novembre, 2014) et à "Pink Cliffs",  de nuit, avec l’appoint de l'éclairage joint à la caméra. Mahli se situe alors à environ 6 centimètres de l'affleurement. L'image couvre une superficie d'environ 4,5 centimètres de diamètre :


Toujours au cours de ce second passage, on voit ici une bande de substrat rocheux appelée "Alexander Hills". La mosaïque de six images MastCam couvre une superficie d'environ 2 mètres de diamètre. Elle montre les détails de l'espace de travail accessible au bras robotique du rover . Images du 23 novembre 2014 (sol 817) :



Par ailleurs, un premier instrument semble poser problème : Les données de diagnostic de ChemCam suggèrent un affaiblissement du plus petit laser de cet instrument. Normalement un premier impact de ce laser de faible puissance permet de régler l’optique sur la bonne distance. Ensuite le laser plus puissant est utilisé pour vaporiser de petits volumes de roches analysés par le spectro de l'instrument pour identifier les éléments chimiques. Si l'affaiblissement du laser servant à la mise au point se confirme, la focalisation de l'optique se fera sur quelques tirs du laser principal, ceci nécessitant un étalonnage du système.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 27-11-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
En passant un pano sur les "piles d'assiettes" sol 821.

Vaufrèges, ces strates sont elles la preuve de dépôts sédimentaires ou simplement
éoliens ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Michel R > ".. ces strates sont elles la preuve de dépôts sédimentaires ou simplement éoliens ?"

Il n'y a pas de différence à faire par rapport au mode de transport, les sédiments peuvent aussi être d'origine exclusivement éolienne.. ou pas. Et il n'est pas évident d'identifier formellement cette origine avec les roches résultantes..

Et justement dans mon laïus plus haut je citais un scientifique de l'équipe qui déclarait : "Nous avons choisi des cibles avec lesquelles nous pensons pouvoir nous donner les meilleures chances de répondre à des questions sur la façon dont les sédiments se sont déposés : Dans l'eau stagnante, l'eau courante, portés par les vents, ainsi que sur leur composition au cours de leur dépôt et leurs modifications ultérieures."
Donc attendons ...

Les sédiments sont composés de particules plus ou moins grosses transportées en particulier par le vent ou/et l'eau, particules qui finissent par se déposer sous l'effet de la gravité, souvent en couches ou strates successives ..

Ensuite se produit la transformation progressive d'un dépôt meuble en roche compacte avec présence de plus ou moins d'eau. C'est la "diagenèse", c'est à dire l'ensemble des processus physico-chimiques (voire biochimiques, en tout cas sur Terre) qui interviennent dans la transformation des sédiments en roches sédimentaires, par compaction (gravité), déshydratation, augmentation de la pression (empilement des couches de sédiments), dissolution et recristallisation.

Quant aux structures que nous observons, elle résultent très certainement en bonne part de l'érosion éolienne omniprésente sur Mars depuis des milliards d'années..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 30-11-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

En passant...

Il y a 50 ans : le lancement de Mariner 4..

Le 28 novembre 1964, une fusée Atlas Agena envoyait vers Mars la première sonde américaine Mariner 4.

Cette sonde n’avait pas la capacité à se mettre en orbite autour de Mars et sa mission consistait à prendre des images et faire des mesures lors de son passage à proximité de la planète (à environ 10000 km) le 15 juillet 1965.
Et concernant les images, ce fut un peu la douche froide.. des surfaces cratérisées, arides, comme sur la Lune observée par l'homme depuis la nuit des temps.. Pareil !.. En gros une vingtaine d'images de la surface désolée de la planète rouge.

Il faudra attendre 1971 (et la mission Mariner 9), pour se rendre compte que Mars possède ses paysages propres, ses canyons, ses vallées et montagnes, et le plus grand volcan du système solaire, Olympus Mons, culminant à 21 229 mètres..

http://www.planete-mars.com/il-y-a-50-ans-le-lancement-de-mariner-4/

http://www.planete-mars.com/la-premiere-image-spatiale-de-mars/

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Eh bien, on a du nouveau..

Tout semble indiquer qu'il a existé de nombreux cycles sédimentaires dans ce cratère : On est passé de l'humide au sec et inversement à de multiples reprises au cours de millions d'années.. Ce qui pose pas mal de questions, en particulier sur l'atmosphère et le climat..


Source : http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4398


Curiosity trouve des indices sur la façon dont l'eau a contribué à façonner la paysage martien.

Les observations de Curiosity indiquent que le Mont Sharp a été construit par les sédiments déposés dans le lit d'un grand lac sur des dizaines de millions d'années.

Cette interprétation des découvertes de Curiosity dans le cratère Gale suggère une Mars ancienne avec un climat permettant l'existence de lacs durables à de nombreux endroits sur la planète rouge.

"Si notre hypothèse sur le Mont Sharp tient le coup, elle remet en question la notion selon laquelle les conditions chaudes et humides ont été transitoires, locales, ou seulement souterraines sur Mars" a déclaré Ashwin Vasavada, scientifique adjoint au JPL. "Une explication plus radicale, c'est qu'une atmosphère plus épaisse de Mars ait élevé les températures à un niveau supérieur au gel à l'échelle mondiale, mais jusqu'à présent, nous ne savons pas comment l'atmosphère a pu évoluer".

Pourquoi cette montagne en couches stratifiées se trouve t-elle dans un cratère est une question difficile pour les chercheurs. Le Mont Sharp culmine à environ 5 kilomètres de haut, ses flancs inférieurs exposent des centaines de couches de roches. Les couches de roches - alternant entre les dépôts lacustres, fluviaux et éoliens - témoignent de remplissages répétés et de l'évaporation d'un lac martien beaucoup plus grand et plus durable que tout ce qui a déjà été précédemment examiné.

"Nous faisons des progrès dans la résolution du mystère du mont Sharp" dit le scientifique John Grotzinger de l'Institut de Technologie de Californie à Pasadena. "Là où il y a maintenant une montagne, il peut y avoir eu une série de lacs."

Curiosity enquête actuellement sur les couches sédimentaires les plus basses du mont Sharp, une section de roche de 150 mètres de haut, dénommée la "formation Murray". Des rivières ont charrié du sable et du limon dans le lac, et des dépôts de sédiments à l'embouchure de ces rivières pour former des deltas similaires à ceux trouvés à l'embouchure de rivières sur la Terre. Ce cycle s'est produit maintes et maintes fois....

"La grande chose au sujet d'un lac qui se renouvelle encore et encore, c'est que chaque fois c'est une nouvelle expérience pour nous révéler comment fonctionne l'environnement" a déclaré John Grotzinger. "Quand curiosity montera plus haut sur le mont Sharp, nous aurons une série d'expériences pour montrer comment, dans les modèles, l'atmosphère, l'eau et les sédiments interagissent. Nous pourrons voir comment la chimie s'est modifiée dans les lacs au fil du temps. C'est une hypothèse soutenue par ce que nous avons observé jusqu'ici, et fournissant un cadre pour les expériences l'année prochaine".

Après un cratère rempli à une hauteur d'au moins quelques centaines de mètres, les sédiments ont durcis dans la roche, les couches accumulées de sédiments ont été sculpté au fil du temps en une forme montagneuse par l'érosion éolienne qui a transporté au loin le matériau situé entre le périmètre du cratère et ce qui est maintenant le bord de la montagne.

Sur 8 km à partir du site d'atterrissage en 2012, et sur son site de travail actuel à la base du mont Sharp, le rover a découvert des indices sur le changement de forme du plancher du cratère à l'époque des lacs.

"Nous avons trouvé des roches sédimentaires qui suggèrent de petits deltas anciens empilés les uns sur les autres", a déclaré un membre de l'équipe scientifique, Sanjeev Gupta, de l'Imperial College de Londres. "Curiosity a traversé la frontière d'un environnement dominé par les rivières pour un environnement dominé par les lacs."

Malgré les preuves précédentes de plusieurs missions martiennes qui pointent vers un ancien environnement martien humide, la modélisation de ce climat ancien n'a pas encore permis d'identifier les conditions qui pourraient avoir produit de longues périodes assez chaudes pour permettre une eau liquide et stable à la surface.

Mars Science Laboratory utilise Curiosity pour évaluer d'anciens environnements potentiellement habitables, et d'importantes modifications qu'a connu l'environnement martien au cours de millions d'années. C'est un élément permanent de recherche et de préparation de la NASA pour une mission humaine sur la planète dans les années 2030.

"La connaissance que nous gagnons sur l'évolution de l'environnement de Mars en déchiffrant comment le mont Sharp s'est formé aidera également à guider les plans pour de futures missions destinées à chercher des signes de vie martienne", a déclaré Michael Meyer, responsable scientifique principal de la mission.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Quelques images pour illustrer..

Source : http://mars.jpl.nasa.gov/msl/news/whatsnew/index.cfm?FuseAction=ShowNews&NewsID=1761


Ici au waypoint de "Kimberley" au 25 Mars 2014, sol 580.
Au premier plan de multiples couches de grès montrent une inclinaison systématique au sud suggérant une progressive accumulation de sédiments vers le mont Sharp :



Ces lits inclinés sont interprétés comme des petits deltas formés en débouchant dans un lac peu profond. L'eau chargée des sédiments de la rivière rencontre l'eau stagnante d'un lac, le courant est contraint de ralentir brusquement conduisant à un dépôt rapide de sédiments à l'embouchure de la rivière. Ce dépôt a conduit à la formation d'un delta. L'apport continu des sédiments par les rivières s'écoulant depuis les bords du cratère a conduit à la formation de deltas orientés au sud vers Sharp.

Toujours à Kimberley ce pano du 4 Avril 2014, sol 590.
Le mont Sharp se trouve à la gauche de la scène. L'image montre un ensembles de lits de grès inclinés vers le sud indiquant une progressive accumulation de sédiments vers la montagne :



Cette autre image date du 7 août 2014, sol 712. Elle montre un affleurement au bord de "Hidden Valley" vu du fond de la vallée. Ce point de vue s'étend sur environ 1m50 :



C'est un exemple d'un type de roche uniformément stratifiée qui se forme non loin de l'endroit où l'eau s'écoule en entrant dans un lac, en formants des lits considérés comme des dépôts fluviaux antiques.


Roches stratifiées comme ici à "Pahrump Hills" au 28 octobre 2014, sol 792.
Situées entre "Alexander Hills" et les dernières zones cibles explorées actuellement à "Chinle" (voir position plus bas) depuis le 2 décembre 2014, sol 826 :


Position au 2 décembre 2014, sol 826.
Image Phil Stooke-umsf :


[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 10-12-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Très intéressant !
Il a mis du temps à y arriver, mais le début de cette exploration du Mt Sharp démontre que la destination a été bien choisie !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il faut noter que ces hypothèses, plutôt argumentées, semblent assez contradictoires avec un constat effectué par ailleurs sur les roches sédimentaires rencontrées tout au long du parcours du rover depuis plus de deux ans : Leur incomplète altération physico-chimique par l'eau, ce qui peut laisser supposer des épisodes aqueux relativement brefs..

J'ai tenté de résumer cet aspect page précédente - message du 31/10 à 18h05 - sur la base de plusieurs articles dont un d'Emily Lakdawalla (elle même géologue) du 24 octobre..

Pour l'instant, à ma connaissance, la Nasa n'a pas levé cette contradiction..

Plus haut je m'étais risqué à formuler ceci - je me cite : ".. s'agissant de l'altération incomplète du basalte par l'eau, il faut aussi considérer que la chimie de l'eau puisse être moins efficace dans les conditions martiennes.
Si on considère par exemple une rivière, l'eau y circule plus lentement avec une gravité inférieure (sachant que la viscosité des molécules du liquide entre elles, et entre le lit de la rivière et le liquide demeurent). L'énergie cinétique libérée dans les collisions de grains est donc plus faible et influe sur l'altération.
Même chose pour l'énergie éolienne et ses conséquences.

De même on connaît très mal la météorologie martienne de ces quatre derniers milliards d'années , l'évolution de la composition et de la densité de l'atmosphère. Des conditions climatiques et atmosphériques différentes peuvent avoir donné lieu à des produits très différents d'altération."

Ceci étant, n'étant pas géologue, je demeure prudent .. On aura j'espère des développements et des avis autorisés plus tard.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
http://www.bbc.com/news/science-environment-30390143

Un article (en anglais...) qui va bien avec un petit schéma sur la formation du mont, que j'avais toujours confondu avec un pic suite à une météorite... J'avoue quand même avoir du mal à voir qu'une simple érosion éolienne ait pu creuser à ce point...

[Ce message a été modifié par Kaptain (Édité le 10-12-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Kaptain, à l'échelle géologique, l'érosion éolienne est extrêmement active sur Mars, et la formation du mont central qui en résulte dans le cratère Gale n'est pas vraiment contestable.

Sur la base du rayonnement cosmique subi par la surface de Mars et implanté dans les premiers décimètres les plus superficiels des roches et du sol martiens, leur teneur indique depuis combien de temps cette roche est en (sub)surface.
Par exemple, dans le cas des roches forées à "Yellowknife Bay", on trouve un âge de 78 ±30 Millions d'années. Cet âge, associé à la morphologie du site, permet d'estimer la vitesse d'érosion éolienne à environ 1 mètre/Million d'année. Ce qui ne constitue pas une valeur absolue pour l'ensemble du cratère, mais permet de donner l'échelle..



http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/Curiosity-mai-2014.xml

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Oui, je vois, une sorte de sablage pendant des millions d'années, effectivement...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
...

[Ce message a été modifié par Kaptain (Édité le 11-12-2014).]

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant