vaufrègesI3

Actualité d'Opportunity (suite)

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Mon dernier message date d'un peu plus d'un mois, Opportunity en était au sol 5063 le 21 avril 2108, positionné sur les remparts du bord ouest du cratère Endeavour, à mi-chemin d'une structure géologique nommée "Perseverance Valley".

 

Au 29 mai 2018 (sol 5100) le rover était situé à quelques mètres de sa position du 21 avril, et n'avait parcouru qu'une quinzaine de mètres en décrivant une sorte de boucle comportant six arrêts destinés à l'étude de roches vésiculaires ou/et tabulaires particulièrement intriguantes.. Les "roches tabulaires" sont ainsi nommées en raison de leur tendance à se séparer en couches ou plaques, ou "lamines" dans le jargon géologique.

 

Dans les images prises depuis l'orbite, "Perseverance Valley"" ressemble à un système fluvial, avec des branches menant dans des directions différentes.

Bien sûr cette hypothèse est séduisante, mais l'équipe scientifique du rover a dès le début envisagé d'autres hypothèses de travail pour déterminer comment cette caractéristique géologique s'est formée il y a environ 2 milliards d'années. : Vent, coulées de débris, avalanches sèches, écoulements d'eau... Toutes les hypothèses sont encore sur la table.

Cette vallée s'étend vers le bas sur une pente d'environ 15 degrés et sur environ 200 mètres, ses caractéristiques n'étant plus visibles à l'intérieur du cratère.

Opportunity s'est engagé dans cette vallée en juillet 2017, depuis la crête du segment des remparts nommé "Cap Byron".

 

Les affleurements de roches vésiculaires qu'Opportunity a observé de près en avril et mai 2018 - et que les scientifiques pensaient être du basalte d'origine volcanique – se sont avérées ne pas être basaltiques !

Ces roches semblent riches en silice et de composition inhabituelle. Les hypothèses sont débattues, de nouvelles données arrivent et des analyses sont en cours. Tout comme "Perseverance Valley", le rover n'a rencontré aucune autre formation géologique de ce type dans les segment des remparts du cratère Endeavour, ces roches sont un mystère. En outre, certaines des vésicules semblent être remplies d'autres matériaux. Dans certains cas on dirait presque qu'il y a un film à l'intérieur des vésicules. La chimie et les textures de ces roches sont différentes de tout ce qui a été vu à Endeavour.

 

Comme l'a théorisé le géologue et volcanologue Larry Crumpler lors de la LPSC (Conférence Lunaire et Planétaire des Sciences) en mars 2018, une possibilité est que ces roches sombres, vitreuses et inhabituelles puissent résulter de l'impact "Big Thunderous Thud" (Grand coup de tonnerre) qui a créé le cratère Endeavour. Ces étrangetés pourraient être des "pseudotachylites", des roches formées de roches broyées et fondues sous l'effet d'une élévation brutale de la température. Elles se forment le plus souvent par fusion frictionnelle à l'interface entre deux plans de faille lors d'un séisme, d'un glissement de terrain ou lors d'un impact de météorite.

 

Sachant qu'Opportunity ne se dirige désormais qu'avec ses roues arrière, il a eu pas mal de difficultés à naviguer sur ces pentes escarpées et à cause semble-t-il d'une légère couche de sable sur la roche. Mais à chaque fois il a atteint son but !

Avec le printemps martien qui s'est installé, les températures suivent une pente ascendante. Dans la journée les parois extérieures du rover se réchauffent jusqu'à -8°C et n'atteignent que -80°C la nuit. Avec des panneaux solaires presque étincelants, balayés au cours des derniers mois par les vents venant de l'intérieur de la vallée, le rover produit près des trois quarts de sa capacité nominale de production d'énergie sous un ciel légèrement brumeux !

L'objectif est d'étudier de près certaines roches tabulaires qui intéressent l'équipe scientifique. Sur le Sol 5074 (3 mai 2018), Opportunity a reculé d'environ 2 mètres pour se préparer à l'approche des cibles rocheuses tabulaires. Sur le Sol 5076 (5 mai 2018), le robot a avancé de près de 4 mètres à l'approche de ces roches.

 

Au sol 5079 (8 mai 2018) a commencé l'étude "au contact" d'une cible de roche tabulaire appelée "Inde". Le bras robotique a été utilisé pour collecter d'abord une mosaïque de la cible avec l'imageur microscopique (MI), puis l'APXS a été placé pour une intégration de plusieurs heures afin de mesurer la chimie élémentaire.

Sur le Sol 5081 (10 mai 2018), avec le bras robotique Opportunity a déplacé le spectromètre à Rayons X (APXS) de moins d'un centimètre pour recueillir une mesure décalée par rapport à l'analyse précédente. Tout en effectuant des mesures au contact, le rover collecte également des images multi-spectrales ciblées des roches à l'aide de la caméra panoramique (Pancam).

Sur le Sol 5083 (12 mai 2018), le rover a roulé environ 2 mètres vers de nouvelles cibles, étape qui s'est terminé avec un très petit rocher callé sous la roue avant droite.. Ce qui suscite des interrogations sur la stabilité du rover lors de l'utilisation du bras robotique. Ainsi, sur le Sol 5086 (15 mai 2018), le rover a été programmé pour faire tourner la roue avant droite vers l'arrière d'environ 45 degrés de rotation. Ce qui a suffi à expulser le caillou ! Par ailleurs et comme à chaque fois après un déplacement, un grand panorama de la caméra de navigation multi-images (Navcam) est collecté pour la connaissance du site et la planification future des déplacements. Le rover est toujours positionné près de certaines roches tabulaires qui font l'objet d'études "au contact". Sur le Sol 5087 (16 mai 2018), le bras robotique été positionné pour le mettre hors de vue afin que la caméra panoramique (Pancam) puisse prendre une image multi-spectrales ciblée de la roche tabulaire nommée "La Joya".

 

D'autres images multi-spectrales Pancam ont été recueillies au cours des jours suivants. Sur le Sol 5091 (20 mai 2018), le bras robotique a été utilisé pour collecter une mosaïque avec l'imageur microscopique (MI) de la cible de surface "La Joya 1" puis placer le Spectromètre à rayons X à particules alpha (APXS) sur le même objet pendant une intégration sur plusieurs heures. Des images multi-spectrales Pancam plus ciblées ont été recueillies le jour suivant.

Sur le Sol 5093 (22 mai 2018), le bras a effectué un test de "pré-charge" sur une surface en prévision d'un futur meulage avec l'outil "Rock Abrasion Tool" (RAT). L'équipe d'ingénieurs voulait s'assurer que le rover qui était en terrain incliné pouvait mener un broyage avec l'outil  "RAT" en toute sécurité. Les résultats des tests ont montré que le rover était stable et capable d'effectuer toutes les futures activités de contact. En outre, une mosaïque MI a été recueillie et l'APXS a été positionné sur une cible décalée, appelée "La Joya 2".

 

À compter du Sol 5093 (22 mai 2018), la production d'énergie solaire était de 664 wattheures et le rover avait parcouru 45,160 km.

 

 

Extension de mission :

 

La dixième extension de mission (2016-2018) s'achève en octobre 2018.

Le 2 Mai 2018, Steve Squyres et John Callas ont présenté une proposition d'extension de la mission devant un "Senior Review" pour une onzième extension de la mission, afin qu'Opportunity continue d'évoluer jusqu'en 2019. À compter de 2020, la NASA doit passer à l'octroi de prolongations de mission tous les trois ans, par opposition à tous les deux ans. En conséquence, cette extension ne durera qu'un an.

 

Pour la dixième extension de la mission (2016-2018), le budget avait été réduit à 13 millions de dollars. Le financement maximal qui serait alloué pour 2019 est maintenant réduit à 12 millions de dollars.

C'est une réduction budgétaire qui aura probablement une incidence sur les opérations.

Le plan pour 2019 devrait conduire Opportunity à l'intérieur du cratère, pour en ressortir plus au Sud.

 

 

POSITION AU 29 MAI 2018 (SOL 5100) – Phil STOOKE :

 

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HAZCAM AVANT – 23 MAI 2018 (SOL 5094) :

 

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NAVCAM

 

6 MAI 2018 (SOL 5077) :

 

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14 MAI 2018 (SOL 5085) :

 

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PANCAM

 

5 MAI 2018 (SOL 5076) :

 

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7 MAI 2018 (SOL 5078) :

 

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10 MAI 2018 (SOL 5081) :

 

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18 MAI 2018 (SOL 5089) :

 

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PANO DE Jan van DRIEL – 6 MAI 2018 (SOL 5077) :

 

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même s'il ne restait qu'une roue motrice et une caméra valide, il restera toujours quelqu'un pour trouver une justification scientifique au maintien en activité du rover mais il va être de plus en plus en difficile de trouver le financement nécessaire au fonctionnement de l'expérience. pourvu que ça dure et merci pour les infos mensuelles ;)

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Il y a 7 heures, asp06 a dit :

même s'il ne restait qu'une roue motrice et une caméra valide, il restera toujours quelqu'un pour trouver une justification scientifique au maintien en activité du rover

 

Déjà.. il y aurait moi !xD 

 

Page 16 de ce fil (mon message du 3 février 2015), j'avais établi un "état des lieux" des instruments scientifiques HS et valides. Aujourd'hui il conviendrait d'y ajouter l'handicap sérieux que constitue la perte de la mémoire flash.. Mais Oppy a encore quelques outils pour la science :  Le spectro APXS, le MI, le RAT, la PanCam pour les observations multi-spectrales.. Manquent à l'appel le mini-TES (depuis 2007) et le spectromètre Mössbauer (depuis 2012)..

 

J'avais déjà posté cette image du trajet prévisionnel.. On peut y voir le trajet prévu dans le cratère et la remontée plus loin au Sud, points évoqués dans le projet d'extension de mission 2019 :

 

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Une image plus globale du parcours de plus de 45 km de notre vétéran :

 

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                                                                                                OPPORTUNITY DANS LA TEMPÊTE !

 

Source : https://mars.nasa.gov/news/8348/opportunity-hunkers-down-during-dust-storm/

 

Mis à jour le 8 juin 2018 :

 

Les opérations scientifiques pour le rover Opportunity de la NASA ont été temporairement suspendues dans l'attente d'une tempête de poussière croissante sur Mars.

Mars Reconnaissance Orbiter a détecté la tempête pour la première fois le vendredi 1er juin. Dès que l'orbiteur a vu à quel point la tempête était proche d'Opportunity, ils ont averti l'équipe du rover de commencer à préparer des plans d'urgence.

En quelques jours, la tempête avait gonflé. Elle couvre maintenant plus de 18 millions de kilomètres carrés - une zone plus grande que l'Amérique du Nord - et comprend l'emplacement actuel d'Opportunity à Perseverance Valley. Plus important encore, la poussière tourbillonnante a augmenté l'opacité atmosphérique, ou «tau», dans la vallée au cours des derniers jours. Ceci est comparable à un jour extrêmement brumeux qui efface la lumière du soleil. Le rover utilise des panneaux solaires pour alimenter et recharger ses batteries.

Les niveaux de puissance d'Opportunity avaient considérablement diminué à partir du mercredi 6 juin, obligeant le rover à passer à des opérations minimales.

Ce n'est pas la première fois que Opportunity affronte cette situation : en 2007, une tempête beaucoup plus grande a couvert la planète. Cela a conduit à deux semaines d'opérations minimales, y compris plusieurs jours sans contact du rover pour économiser de l'énergie. La direction du projet s'est préparée à la possibilité que Opportunity ne puisse pas équilibrer les faibles niveaux de puissance avec ses radiateurs de survie énergivores, qui protègent ses batteries contre le froid extrême de Mars. Ce n'est pas sans rappeler la conduite d'une voiture en hiver afin que le froid ne sape pas sa charge de la batterie. Il y a un risque pour le rover si la tempête persiste trop longtemps et qu'Opportunity devient trop froid en attendant que le ciel s'éclaircisse.

En fin de compte, la tempête s'est calmée et Opportunity a résisté. On pense que le froid martien a entraîné la perte de Spirit, le jumeau d'Opportunity dans la mission Mars Exploration Rover, en 2010. Malgré cela, les deux rovers ont largement dépassé les attentes: ils ont été conçus pour durer 90 jours chacun. L'opportunité est dans sa 15ème année; l'équipe a exploité le mobile plus de 50 fois plus longtemps que prévu initialement.

Les tempêtes de poussière comme celle-ci ne sont pas surprenantes, mais elles sont rares. EIles peuvent surgir soudainement mais les dernières semaines, voire des mois. Pendant l'été austral, la lumière du soleil réchauffe les particules de poussière, les soulevant plus haut dans l'atmosphère et créant plus de vent. Ce vent soulève encore plus de poussière, créant une boucle de rétroaction que les scientifiques de la NASA cherchent encore à comprendre.

Mars Reconnaissance Orbiter et deux autres sondes spatiales de la NASA en orbite autour de la planète rouge - Odyssey et MAVEN - soutiennent régulièrement les rovers sur le terrain.

 

 

Cette carte globale de Mars montre une tempête de poussière croissante à compter du 6 juin 2018. La carte a été produite par la caméra Mars Color Imager (MARCI) sur Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA. Le POINT BLEU indique l'emplacement approximatif d'Opportunity :

 

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Rapport de Situation

Mis à jour à 16h30 PDT le 10 juin 2018

 

Les ingénieurs de la NASA ont reçu une transmission d'Opportunity dimanche matin - un signe positif malgré l'aggravation de la tempête de poussière. Les données de la transmission permettent aux ingénieurs de savoir que le rover dispose encore de suffisamment de batterie pour communiquer avec les contrôleurs au sol du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena, en Californie. Les opérations scientifiques restent suspendues.

La transmission de dimanche était particulièrement bonne, compte tenu de l'intensification de la tempête de poussière au cours des derniers jours. Une nuit sombre et perpétuelle s'est installée sur l'emplacement du robot dans Perseverance Valley. L'opacité atmosphérique de la tempête - le voile de poussière qui souffle autour, qui peut effacer la lumière du soleil - est maintenant bien pire que la tempête de 2007  à laquelle Opportunity avait résisté. La tempête précédente avait un niveau d'opacité, ou tau, quelque part au-dessus de 5,5; cette nouvelle tempête avait un tau estimé à 10,8 dimanche matin.

L'équipe d'Opportunity a demandé une couverture de communication supplémentaire du Deep Space Network de la NASA, un système mondial d'antennes qui communique avec toutes les sondes spatiales de l'agence.

Cette dernière transmission de données a montré que la température du rover était d'environ moins 20 degrés Fahrenheit (moins 29 degrés Celsius). Une grâce salvatrice des tempêtes de poussière est qu'elles peuvent réellement limiter les oscillations de température extrêmes vécues sur la surface martienne. La même poussière tourbillonnante qui bloque la lumière du soleil absorbe également la chaleur, ce qui augmente la température ambiante entourant Opportunity.

Les ingénieurs surveilleront étroitement les niveaux de puissance du rover dans la semaine à venir. Le rover doit équilibrer les faibles niveaux de charge de sa batterie avec des températures inférieures au point de congélation. Ses appareils de chauffage sont d'une importance vitale pour le maintenir en vie, mais aussi tirer plus de puissance de la batterie.

Le rover s'est révélé plus résistant que prévu en près de 15 ans, bien qu'il ait été conçu pour une mission de 90 jours.

FIN DE CITATION

 

 

                                                                ACCROCHE TOI OPPY !!!!!!!!!!!!  

 

 

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Citation

Mais l'événement en cours paraît cette fois encore plus intense. Les responsables de la mission surveillent un paramètre crucial, l'opacité atmosphérique, mesurée par un paramètre nommé avec la lettre grecque «tau». Quand tau est proche de zéro, l'atmosphère est parfaitement transparente. Au pire de la tempête de 2007, Opportunity avait mesuré une atmosphère rendue presque totalement opaque par les nuages de poussières, et tau avait atteint un maximum de 5,5. Ces derniers jours, l'opacité a atteint une valeur de 10,8! Sur 100.000 photons qui atteignent Mars, seuls 2 arrivent jusqu'à la surface, a calculé le géologue Justin Cowart. Même en plein jour, il fait donc nuit noire. Peu d'espoir de recharger les panneaux solaires dans ces conditions.

Figaro

 

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En effet, pour Oppy la situation devient critique... 

 

Mis à jour à 18h30 PDT le 12 juin 2018

 

Source : https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=7155

 

Les ingénieurs de la NASA ont tenté de contacter Opportunity aujourd'hui mais n'ont pas eu de nouvelles du rover. L'équipe fonctionne maintenant sous l'hypothèse que la charge dans les batteries d'Opportunity est descendue en dessous de 24 volts et que le rover est entré en mode de défaut de faible puissance ("low-power fault mode"), une condition où tous les sous-systèmes, sauf une horloge de mission, sont éteints. L'horloge de mission du rover est programmée pour réveiller l'ordinateur afin qu'il puisse vérifier les niveaux de puissance.

 

Si l'ordinateur du rover détermine que ses batteries ne sont pas suffisamment chargées, il se remettra en veille. En raison d'une quantité extrême de poussière sur Perseverance Valley, les ingénieurs de la mission pensent qu'il est peu probable que le rover ait assez de soleil pour recharger au moins les prochains jours.

La tempête de poussière martienne qui a effacé le soleil au-dessus d'Opportunity n'a cessé de s'intensifier. La tempête, qui a été détectée pour la première fois le 30 mai, couvre maintenant 35 millions de kilomètres carrés de la surface martienne - un quart de la planète.

 

La NASA organise une téléconférence le mercredi 13 juin pour discuter de la tempête et de ses observations par divers engins spatiaux :

 

https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=7158

 

Cette série d'images montre des vues simulées d'un ciel martien s'assombrissant et effaçant le Soleil du point de vue du rover Opportunity, avec le côté droit simulant la vision actuelle d'Opportunity dans la tempête de poussière. La gauche commence avec un ciel de mi-après-midi intensément brillant, avec le soleil apparaissant plus grand en raison de la luminosité. La droite montre le soleil si obscurci par la poussière qu'il ressemble à une piqûre d'épingle. Chaque image correspond à une valeur tau, ou mesure d'opacité : 1, 3, 5, 7, 9, 11. 

 

 

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D'après ce qui s'est dit au cours de la conférence la NASA se montre confiante dans la survie d'Oppy, plus exactement de sa batterie.

Si j'ai bien compris ils misent sur le système D pour maintenir un peu de chaleur ?? O.o :

 

Emily Lakdawalla‏ @elakdawalla

Callas: Models suggests rover hits a steady state temperature, with heating from its 8 internal Radioisotope Heater Units which provide 1 watt heat each from plutonium decay. Minimum allowable temp is -40C. We expect to hit as low as -36C

Modifié par jackbauer 2

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il y a 36 minutes, jackbauer 2 a dit :

ils misent sur le système D pour maintenir un peu de chaleur ?? O.o :

 

C'est à dire que la bonne nouvelle c'est qu'on est en été, et d'autre part la couverture que constitue la poussière dans l'atmosphère évite les températures les plus basses de cette période.

Les circuits électriques, l'électronique et les batteries doivent être maintenus à une température suffisamment élevée et constante pour garantir leur bon fonctionnement. En particulier les batteries doivent être conservées au-dessus de moins 20°C lorsqu'elles sont alimentées, et au-dessus de 0°C lorsqu'elles sont rechargées. Tous ces éléments sensibles ont donc été placés dans une boîte isolée (WEB - Warm Electronics Box) avec huit cellules chauffantes (RHU - radio-isotope heater units) contenant chacune 2,7 grammes de dioxyde de plutonium (pastilles de la taille et de la forme d’une gomme d'un crayon standart) dont la désintégration fournit de la chaleur. Chaque unité de chauffage à radio-isotopes produit environ un watt de chaleur.

On est quand même très limite la nuit..

 

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Extraits de la conférence du 13 juin 2018

(John Callas est directeur du projet -  Richard Zurek est un scientifique ):

 

Comment l'équipe gère-t-elle?
John Callas: "C'est inquiétant. Cette équipe a un lien très fort avec le rover, nous avons un lien émotionnel très étroit avec elle. Nous anthropomorphisons ce robot. C'est comme si nous avions un être cher dans le coma à l'hôpital."-  "Nous sommes très inquiets. En aucun cas nous sommes sortis du bois ici. C'est menaçant. Nous n'avons aucune idée de combien de temps cela va durer. Nous sommes tous concernés, et vous pouvez le voir avec les membres de l'équipe."

 

Richard Zurek : "Lorsque la poussière se dilate, elle absorbe la lumière du soleil, chauffe et produit un cycle de rétroaction positive. La poussière a maintenant atteint de hautes altitudes. Nous faisons des observations intégrées avec tous les vaisseaux spatiaux de Mars pour suivre le développement de la tempête de poussière." "Il peut s'écouler plusieurs semaines à quelques mois avant que la poussière ne sorte de l'atmosphère après un événement global sur la planète" 

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Oui Kaptain, beaucoup d'incertitudes et l'épisode pourrait durer plusieurs semaines.. ou mois !

 

Le reporting complet d'Emily Lakdawalla sur la conférence de presse du 13 juin 2018 (j'en ai déjà donné quelques points essentiels) :

https://threadreaderapp.com/thread/1006952540234059776.html

 

Pour nous faire un peu oublier ce cauchemar, quelques images récentes de Sean Doran qui permettent de situer le contexte - 

 

Une vue qui date du sol 4682 - 26 Mars 2017, le rover arrivait enfin au dessus de Cape Byron. Oppy est représenté en blanc sur sa position actuelle (atteinte au sol 5083 -12 mai 2018) :

 

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                                                                     TEMPÊTE DE POUSSIÈRE ET SITUATION D'OPPORTUNITY  

                                                                                                 Quelques éléments

 

 

Sol 5105 (3 juin 2018), les panneaux solaires d'Opportunity généraient 468 wattheures d'énergie avec une opacité atmosphérique (tau) d'environ 1,0.

Sol 5106 (4 juin 2018), l'énergie est tombée à 345 wattheures avec un tau de 2,1.

Sol 5107 (6 juin 2018), l'énergie a encore chuté à 133 wattheures.

Au sol 5111 (10 juin 2018), l'opacité atmosphérique (tau) au-dessus du rover a augmenté à un niveau record de 10,8 (il fait quasiment nuit), l’énergie se situait à un niveau extrêmement faible d'environ 22 wattheures.

 

Comme prévu en pareil cas, Opportunity s'est enclenché en mode "deep sleep" (sommeil profond).

 

Aucun signal n'a été détecté par le "Deep Space Network (DSN)" depuis la dernière communication normale sur Sol 5111 (10 juin 2018). On s'attend à ce qu'il n'y ait plus aucune communication du rover jusqu'à ce que la tempête s'atténue notablement sur son site.

 

En fonctionnement normal, le mode "deep sleep" est habituel pour Opportunity - ils le commandent tous les soirs pour mettre le rover en sommeil jusqu’au lendemain. Sauf que dans ce cas, le sommeil pourrait durer plusieurs semaines (à minima) et que les batteries vont se vider totalement et ne plus pouvoir permettre un fonctionnement du chauffage (par radiateurs électriques internes et par les circuits électroniques en service), et même plus celui de l’horloge.

 

Les modèles suggèrent que le rover atteindra une température relativement stable, avec un chauffage minimal à partir de ses 8 unités internes de radio-isotopes qui fournissent chacune 1 watt de chaleur à partir de la désintégration du plutonium. Dans le cadre actuel du "deep sleep", la température minimale admissible interne du rover (pour préserver les batteries et l’électronique) est de -40°C. Compte tenu de la période (début d’été), et du rôle de "couverture thermique" constitué par l’atmosphère poussiéreuse en haute altitude, la température la plus basse atteinte par le rover devrait se situer (dixit John Callas) à -36°C. Ce qui reste à vérifier..

 

Quand les batteries génèreront moins de 22Wh, il n'y aura donc même plus assez de puissance pour maintenir le fonctionnement normal de l'horloge de mission. Comme beaucoup de machines, les rovers doivent connaître l'heure absolue pour mener certaines activités, telles que les fenêtres de communication au moment où les opérateurs de la mission sur Terre l'attendent. Ils ont également besoin de connaître le temps écoulé, de déterminer quand faire les choses par rapport à une autre activité, par exemple quand arrêter une activité qui dure trop longtemps ou combien de temps pour permettre au rover de "dormir" avant de se réveiller. Et avec une horloge déficiente certaines activités pourraient devenir problématiques, notamment l'estimation de l'assiette, la conduite, l'activité des bras robotisés, l'imagerie, l'analyse de la puissance et des télécommunications.

Pas mal d’éléments ici :  https://trs.jpl.nasa.gov/bitstream/handle/2014/43244/12-3587_A1b.pdf?sequence=1&isAllowed=y

 

Selon John Callas, avant cette tempête les panneaux solaires étaient relativement propres et la production d'énergie était excellente : 652 wattheures le 29 mai 2018 (sol 5100).

Par ailleurs Richard Zerek a ajouté qu’Opportunity est dans un endroit venteux, et tant que la poussière n'est pas soulevée localement, le vent va nettoyer les panneaux, comme cela s'est déjà produit plusieurs fois dans le passé.

Opportunity restera probablement en sommeil jusqu'à ce que la poussière se dissipe suffisamment pour que le soleil réapparaisse. Quand une quantité suffisante de lumière frappera à nouveau les panneaux solaires d'Opportunity, et si les batteries et les circuits électroniques sont encore efficients, il utilisera les niveaux de puissance fournis par les panneaux solaires pour "apprendre" qu’il fait jour et permettre les communications. Si cela fonctionne, il essaiera alors de communiquer à nouveau avec la Terre. Sans horloge, le réveil pourrait se situer plutôt en milieu de journée.

 

"Au stade actuel, nous sommes dans un mode d'attente", a déclaré Callas. "Nous écoutons tous les jours les éventuels signaux du rover et nous sommes prêts à y répondre.".

Il est possible que la NASA attende un moment. La tempête de poussière n'a fait que grandir au cours des deux dernières semaines et couvre maintenant près d'un quart de la surface de Mars. Bientôt, elle pourrait se transformer en tempête globale, potentiellement pendant un mois ou plus.

La plus grande préoccupation demeure la température interne d'Opportunity.

 

 

Les tempêtes de poussière sont fréquentes sur Mars, se produisant en toutes saisons. De temps en temps, elles peuvent se développer en tempêtes régionales en quelques jours, et parfois même s'étendre jusqu'à envelopper la planète. Ces tempêtes massives, à l'échelle de la planète, sont estimées se produire environ une fois tous les trois à quatre années sur Mars (six à huit années terrestres). La dernière était en 2007. elles peuvent durer des semaines, voire des mois au maximum.
La tempête actuelle au-dessus d'Opportunity, qui continue de croître, couvre maintenant environ un quart de la planète.
Tous les événements de poussière, quelle que soit leur taille, aident à façonner la surface martienne. L'étude de leur physique est essentielle pour comprendre le climat martien ancien et moderne, a déclaré Rich Zurek, scientifique en chef pour le bureau du programme Mars au Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
"Chaque observation de ces grandes tempêtes nous rapproche de la possibilité de modéliser ces événements - et peut-être, un jour, de pouvoir les prévoir", a déclaré Zurek. "Ce serait comme la prévision des événements El Niño sur Terre, ou la sévérité des prochaines saisons des ouragans."

 

https://mars.nasa.gov/news/8350/nasa-encounters-the-perfect-storm-for-science/

Modifié par vaufrègesI3
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PAS DE MIRACLE... COMME PRÉVU, NEUVIÈME JOUR SANS NOUVELLES D'OPPORTUNITY, une situation qui pourrait durer encore plusieurs semaines..

 

Le dernier panorama 360° d'Opportunity avant la perte de contact à cause de la tempête - James Sorenson :

 

5b2945ccb1ebf_5100Jamessorens2.thumb.jpg.fc1ff8f1902967ad65f006599b16fb23.jpg

 

 

 

Une animation qui présente TOUT le parcours du rover pendant près de 14 ans et demi, soit depuis le sol 1 (24 janvier 2004) jusqu'au sol 5087 (16 mai 2018) - caméra HazCam avant gauche.

Le rythme des images est très rapide, ça pique un peu les yeux¬¬ , mais imaginez : 14 ans et demi en 13 minutes !! :

 

 

 

 

 

 

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Météo martienne entre le 11 juin 2018 et le 17 juin 2018

 

http://www.msss.com/msss_images/2018/06/20/

 

La tempête de poussière massive signalée dans la mise à jour précédente, a persisté sur de nombreuses régions de Mars la semaine dernière. Au début de la semaine, une tempête de poussière à l'échelle locale a été observée au sud-ouest du cratère Gale. Un soulèvement actif associé à la tempête majeure a été observé au-dessus de Hellas, Utopia et Cimmeria. Cette activité a provoqué l'obscurcissement de la majeure partie de l'hémisphère oriental par la poussière, y compris le site du rover Curiosity dans le cratère Gale. L'hémisphère occidental a connu des tempêtes de poussière transitoires au-dessus de Solis, Daedalia, et à l'est des volcans, Pavonis et Arsia. Des nuages orographiques de glace d'eau étaient présents sur Alba Mons et Tempe Terra pendant la majeure partie de la semaine. En regardant vers l'hémisphère sud, la brume de poussière soulevée par la tempête principale s'est propagée vers l'est de Cimméria à Aonia, en se déplaçant le long de la bordure de la calotte glaciaire sud-polaire. À la fin de la semaine, la tempête a presque encerclé la planète. Les cieux au-dessus du site d'Opportunity dans Endeavour Crater sont restés complètement obscurcis chaque sol.

 

Modifié par vaufrègesI3
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Pauvre oppy, il fait partie de nos vie depuis si longtemps... Il est solide, j'espère qu'il va s'en tirer sans trop de bobos. 

 

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Le 21/06/2018 à 01:14, vaufrègesI3 a dit :

La tempête de poussière massive signalée dans la mise à jour précédente, a persisté sur de nombreuses régions de Mars la semaine dernière. Au début de la semaine, une tempête de poussière à l'échelle locale a été observée au sud-ouest du cratère Gale. Un soulèvement actif associé à la tempête majeure a été observé au-dessus de Hellas, Utopia et Cimmeria. Cette activité a provoqué l'obscurcissement de la majeure partie de l'hémisphère oriental par la poussière, y compris le site du rover Curiosity dans le cratère Gale. L'hémisphère occidental a connu des tempêtes de poussière transitoires au-dessus de Solis, Daedalia, et à l'est des volcans, Pavonis et Arsia. Des nuages orographiques de glace d'eau étaient présents sur Alba Mons et Tempe Terra pendant la majeure partie de la semaine. En regardant vers l'hémisphère sud, la brume de poussière soulevée par la tempête principale s'est propagée vers l'est de Cimméria à Aonia, en se déplaçant le long de la bordure de la calotte glaciaire sud-polaire. À la fin de la semaine, la tempête a presque encerclé la planète. Les cieux au-dessus du site d'Opportunity dans Endeavour Crater sont restés complètement obscurcis chaque sol.

 

Un vrai bulletin météo martien !

On s'y croirait, vraiment !

Merci Daniel de nous faire autant rêver et de nous permettre ainsi de nous projeter dans cet ailleurs fantasmé, sur lequel notre génération n'ira jamais mettre les pieds autrement que par procur'action (ou délég'action ;)) à un robot...

Heureux quand même seront les pionniers qui verront cela de leurs propres yeux - car ce jour finira bien par arriver - ce sera le signe que véritablement nous autres humains aurons pris notre envol vers des terres plus lointaines pour une fabuleuse aventure !

Nous espérons seulement pour l'instant - nous devinons - qu'elle sera un jour possible...

Ainsi vont nos motiv'actions !

;):):D

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La poussière est certainement un problème sérieux mais aussi les températures frigides et puis bien sûr avec pas assez de lumière pour recharger les batteries. 

Avec un temps comme ça il vaut mieux rester à la maison au lit sous les couvertures.

S'imaginer après un voyage de six mois dans des conditions précaires et faire face à un temps pourri, on pourrait même pas sortir son télescope préféré pour observer!

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La poussière n'est qu'un détail, roul :

Monsieur Propre-Muscle va nous torcher ça en deux coups de cuiller à pot avec sa Vacuum Company ! :D

L'homme est brillant : il va nous trouver une idée lumineuse !

Suffit ainsi qu'il aspire et expédie toute la poussière (qui n'aura pas été vaporisée ni vitrifiée au préalable par sa terraformation atomique B|) orbiter autour du point L2, pour y construire un gigantesque miroir annulaire, focalisant la lumière solaire sur la face dans l'ombre : il règle ainsi avec éclat - d'une poussière trois coups - la problématique agaçante des salissures domestiques liée aux siroccos estivaux, celle de l'épaisseur des couettes pour affronter les fraîcheurs nocturnes hivernales, et enfin celle de l'éclairage public toute l'année... :)

À chaque problème sa solution.

Vous manquez décidément trop d'ingéniosité et de feu sacré, terriens de peu de foi ! xD

 

Modifié par Alain MOREAU
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MISE À JOUR - sols 5112 à 5120, soit du 11 juin 2018 au 19 juin 2018:

 

Une tempête de minuscules particules de poussière a submergé une grande partie de Mars au cours des deux dernières semaines. La tempête de poussière martienne a pris de l'ampleur et est maintenant officiellement un événement de poussière «planétaire» (ou «global»), selon Bruce Cantor de MSSS (Malin Space Science Systems), un chercheur chargé de la caméra MARCI (Mars Color Imager) à bord de Mars Reconnaissance Orbiter.

 

Bien que Curiosity soit de l'autre côté de Mars par rapport à Opportunity, la poussière a régulièrement augmenté au cours de ce week-end. L’opacité atmosphérique bloquant la lumière du soleil, appelée «tau», est maintenant au-dessus de 8,0 au cratère Gale - le plus haut tau jamais enregistré par la mission. Tau a été mesuré pour la dernière fois près de 11 sur Opportunity.

La tempête ne montre aucun signe de recul pour le moment. Si l'opacité atmosphérique ou le facteur de poussière des panneaux solaires s'est dégradé depuis la dernière télémétrie, Opportunity pourrait également rencontrer un défaut d'horloge de mission (voir plus haut mon message du 15 juin). Un problème d'horloge compliquera la récupération, mais ne l'empêchera pas.

 

Une analyse des tendances à long terme de la température interne du rover indique que l'électronique et les batteries resteront au-dessus de leurs températures de vol autorisées. Il y a un petit souci avec la santé des batteries si elles se déchargent complètement. Les batteries pourraient perdre une partie de leur capacité si la tension des cellules descendait à près de zéro.

 

Le rover est écouté chaque jour, à la fois pendant les fenêtres de communication prévues dans ce cadre, et pendant une plus large plage de temps en cas de défaillance de l'horloge de la mission, dans ce cas le moment du réveil et de la communication sont aléatoires. De plus, à court terme, un envoi de commande peut déclencher un « bip » si le rover est éveillé. L'équipe RSR (Radio Science Receiver) du DSN Deep Space Network utilise le RSR pour écouter toute passe DSN pointée sur Mars correspondant à des temps de réveil possibles pour le mobile. L'équipe ne s'attend pas à entendre quoi que ce soit d'Opportunity jusqu'à ce qu'il y ait eu une réduction significative de la tempête et de l'opacité atmosphérique associée sur le site du rover.

 

Les tempêtes de poussière martiennes sont fréquentes, en particulier au printemps et en été de l'hémisphère sud, lorsque la planète est la plus proche du Soleil. À mesure que l'atmosphère se réchauffe, les vents générés par de plus grands contrastes de température de surface à différents endroits mobilisent des particules de poussière de la taille des grains de poudre de talc. Le dioxyde de carbone gelé sur la calotte polaire Sud se sublime, épaississant l'atmosphère et augmentant la pression de surface. Cela améliore le processus en aidant à suspendre les particules de poussière dans l'air. Dans certains cas, les nuages de poussière atteignent jusqu'à 60 kilomètres) ou plus en altitude.

Les tempêtes de poussière peuvent nous sembler exotiques, mais elle ne sont pas réservées à Mars. La Terre a aussi des tempêtes de poussière dans des régions désertiques comme l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et le sud-ouest des Etats-Unis. Mais les conditions terrestres les empêchent de se propager à l'échelle mondiale. Ces conditions incluent la structure de notre atmosphère plus épaisse et la gravité plus forte qui aide à dépoussiérer l’atmosphère. La Terre a aussi une couverture végétale qui aide à bloquer le vent, et les pluies qui « lessivent » les particules de l'atmosphère.

 

Sources :

https://mars.jpl.nasa.gov/mer/mission/status_opportunityAll.html#sols-5094

https://mars.nasa.gov/news/8351/curiosity-captures-photos-of-thickening-dust/

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Bon ben pour sauvegarder l'horloge en cas de tempête faudra mettre une petite éolienne sur les robots !  ;)

 

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Merci Daniel pour les infos ! :) Je trouve impressionnant d'observer ces tempêtes en direct depuis la Terre ! Par exemple :

 

Le parallèle entre ces deux fils peut être intéressant ! Il a dû y avoir de jolies photos aussi, bien sûr. 

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Il y a 22 heures, vaufrègesI3 a dit :

Les tempêtes de poussière peuvent nous sembler exotiques, mais elle ne sont pas réservées à Mars. La Terre a aussi des tempêtes de poussière dans des régions désertiques comme l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et le sud-ouest des Etats-Unis. Mais les conditions terrestres les empêchent de se propager à l'échelle mondiale. Ces conditions incluent la structure de notre atmosphère plus épaisse et la gravité plus forte qui aide à dépoussiérer l’atmosphère. La Terre a aussi une couverture végétale qui aide à bloquer le vent, et les pluies qui « lessivent » les particules de l'atmosphère.

 

Bonjour,


Je trouve que cet extrait ne rend pas vraiment bien compte des différences (ou comparaisons) qui peuvent être faites entre tempêtes de poussière martiennes et terrestres.


Par exemple sur Terre, la gravité est un facteur qui ne doit pas être surestimer dans la rapidité de chute des poussières dans l'atmosphère, du moins pour la majorité d'entre elles qui n'ont une taille que de 10 à 100 microns. A partir du moment ou celles-ci sont en suspension dans l'air, elles sont portées rapidement à des altitudes ou les courants aériens les transporteront aisément sur des milliers de km.

 
Par contre, comme indiqué à la fin de ce passage, les pluies sont très efficaces pour le lessivage de l'atmosphère. D'ailleurs, les poussières atmosphériques, en tant que noyaux de condensation qui participent à la coalescence des micro-gouttes, sont un élément important dans le processus de formation des précipitations.

 
Il n'est pas rare en France, ou même plus au nord, parfois jusqu'en Scandinavie, que des poussières sahariennes viennent retomber et jaunir les pare-brises des voitures (par exemple). Mais l'effet le plus marquant des poussières sahariennes est leur action fertilisante en Amazonie. Elles sont transportées la-bas par l'action des alizés.


Donc oui, si sur Terre ces tempêtes ne sont pas planétaires comme elles le peuvent être parfois sur Mars, elles ont,  à partir des zones désertiques où elles naissent, un impact intercontinental, capable de franchir les océans. 


Sur Mars, les conditions sont idéales pour leurs croisances exponentielles, dont les deux plus importantes sont, pas d'eau dans l'atmosphère, et surtout, le fait que la quasi globalité de sa surface soit un immense désert minéral.
 

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Oui mais c'est pas Oppy c'est Curiosity. Photo mise déjà par Daniel sur le fil dédié…...

 

 

Modifié par Motta

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Pardon par avance, pardon..

Mais quatorze ans et demi de ma vie à suivre cet incroyable engin, ça rend sentimental -_-

 

Alors j’avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles,

Je m’arrêtais pour voir voyager les étoiles

Et contemplais trembler, à l’horizon lointain,

Des flots où leur clarté jouait jusqu’au matin.

Un immense besoin de divine harmonie

M’entraînait malgré moi vers la sphère infinie.

Puis quelques décennies se sont écoulées, fugaces,

Et deux intrépides rovers se sont élancés vers Mars.

Empruntant quelque peu aux véritables poètes,

Je parle d’une aventure qui s’achève, peut-être.

Aujourd’hui, Oppy est proche du terme de son long voyage.

Complice d’un rêve devenu concret, j’en ai voulu le partage,

Contant les aventures de Spirit et Oppy avec passion,

J’ai prêté à ces engins beaucoup d’estime et d’attention.

Un manteau sombre et pesant recouvre désormais Endeavour,

Et le vétéran lutte pour survivre, plongé dans un sommeil lourd.

Attendons, résignés, la fin des heures lentes,

Les étoiles, là-haut, roulent indifférentes…

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