biver

Première comète interstellaire de l'histoire?

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La vache ! Sacré challenge, bravo !

Si la météo le veut bien, ça devrait être jouable de chez moi en fin d'année effectivement... on essaiera de faire fumer le C14 !

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Invité iblack
Le 19/09/2019 à 19:53, jackbauer 2 a dit :

Magnitude 15 en décembre, il y aura peu d'élus...

 

En effet, je vois pas bien tout l’intérêt qu'on lui porte hormis qu'elle soit interstellaire.

Mais bon pour ceux de l’extrême (très à la mode en ce moment) pourquoi pas  ;)

Modifié par iblack

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il y a 10 minutes, iblack a dit :

hormis qu'elle soit interstellaire

 

Oui mais quand même, justement, cf. ce qu'on disait plus haut, ce simple fait déjà a quelque chose de déroutant et d'émouvant... 

 

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Oui, un peu comme d'observer 3C273, d'aspect quasi stellaire comme son nom l'indique, totalement insignifiant en visuel, sans le moindre intérêt apparent...

Sauf quand on sait qu'il est historiquement le premier quasar observé (en 63), mesuré à la distance vertigineuse de 750 Mpc (mais pourtant le plus proche !), brillant d'une magnitude absolue qui frise les - 27, et dont la masse approche le milliard de masses solaires - excusez du peu !

Du coup la petite "étoile" anodine prend soudain une toute autre dimension...

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Le 19/09/2019 à 06:23, Alain MOREAU a dit :

Disposer d'un lieu d'échange où nous pouvons deviser avec décontraction et bonne humeur

Oui, c'est le bistrot ça. Où sont d'ailleurs attendus les sieurs Motta et Moreau... 9_9

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(mise à jour)

 

MPC (IAU)

 

447 total observations over interval: 2019 08 30.04398 – 2019 09 20.166194

 

eccentricity 3.3892848

perihelion distance (AU) 2.0140361

 

-----------------------------------

JPL

 

   first obs. used     2019-08-30  

   last obs. used     2019-09-20  

 

eccentricity 3.445224326645891

perihelion distance (AU)  2.027619646107458

 

----------------------------------

moyen  

 

eccentricity 3.41

perihelion distance (AU) 2.0205

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Convergence, donc, en vue, côté excentricité entre le MPC & le JPL en partant de 3,2 vs 3,7 respectivement ...  A quand l'accord parfait ?

Modifié par BobMarsian

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Invité iblack
il y a 55 minutes, jackbauer 2 a dit :

une binaire naine rouge située à 4 parsecs...

 

Soit 13 al (plus parlant pour ceux qui suivent ;))

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A 1.9pc (5.8 année-lumières) près cependant, à la précision des estimations... il faudrait quand même que par la suite ils arrivent à diminuer la distance de rapprochement avec Kruger 60 à moins, car là on est sans doute au-delà d'un potentiel nuage de Oort de ces petites étoiles?

Nicolas

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pour les petits objet est ce que l'effet yorp n'est pas à partir d'une certaine distance du même ordre de grandeur que les forces de gravité?

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Il y a 11 heures, jackbauer 2 a dit :

Les auteurs ont calculé la provenance de 2l/Borisov : d'après eux elle provient de Kruger 60, une binaire naine rouge située à 4 parsecs...

Cela me semble être une vaste blague. Une fois expulsé de son système d'origine, le truc passe combien de temps à errer dans l'espace interstellaire ? Une éternité, au sens littéral du terme (en fait non, au bout de 1020 à 1022 années, il finira soit dans Sgr A*, soit dans l'espace... intergalactique).

 

Donc pourquoi s'exciter sur une origine locale, donc récente ? Statistiquement, il doit y avoir largement plus de chances que ce truc ait plus de 8 milliards d'années que moins de 100 millions. Et s'il vient de 4 pc, il a passé beaucoup moins de 100 millions d'années avant d'arriver.... Guère plus d'un million, en fait : statistiquement ridicule.

Modifié par dg2
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Ah ouais ben d'accord !...... Alors comme ça on nous demande dans ce fil d'arrêter de balancer des vannes, au motif qu'il faut sagement écouter la Science scientifique et qu'on arrête de bavarder comme ça de temps en temps au fond de la classe, tout ça pour qu'à l'arrivée résultat on nous fasse gober des grosses conneries, ah ben bravo les amis !!

xD

Modifié par Motta

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Hé, l'ami Motta, on se calme ! ;)

Ou c'est encore un message que tu va regretter et devoir supprimer ! :S

Modifié par BobMarsian

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Ça te paraît agressif ce que j'ai dit ? 

Ben c'était vraiment pas l'intention, l'intention c'était juste de s'amuser, avec une petite pointe mélancolique sous-jacente : ben on ne saura pas d'où ça vient...

 

 

Ps : si je pensais réellement qu'on lit des âneries sur des choses sérieuses dans ce fil ou d'autres, je ne serais pas là.....

Modifié par Motta

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2 choses:

- les effets YORP ou Yarkowski sont liés au rayonnement d'un source proche (le soleil), qui va légèrement modifier la rotation ou l'orbite elliptique à la longue.... 2I/Borisov s"en fout complètement car l'objet passe la majeure partie du temps loin de toute étoile, et le passage près du soleil est court et pas très proche;

- pour l'origine de 2I près de Kruger 60, je ne suis pas spécialiste de la dynamique galactique dans le voisinage solaire (et cet article doit passer l'évaluation par des referees...) mais la question ne se pose pas à des échelles de millions d'années, mais peut-être quelques 100aines de milliers (2I se déplace à raison de 10al/100000 ans) - déjà sans doute trop pour extrapoler précisément les positions stellaires, mais cela reste court aux échelles de temps astronomiques... à mon avis soit il y a une solution plausible dans l'environnement solaire à ces échéances, soit cela devient impossible de déterminer son origine - comme je disais l'extrapolation linéaire met 2I dans le bras de persée il y a 60millions d'années...

Avec une détection de CN à un niveau compatible avec la brillance de l'objet (67P à la même distance du soleil ne serait pas très différente...), 2I risque de ne pas apparaitre si différente de "nos" comètes - donc formé dans des conditions similaires ?

 

Nicolas

 

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Il y a 3 heures, biver a dit :

l'objet passe la majeure partie du temps loin de toute étoile

... et loin de toute influence gravitationnelle sensible, c'est pourquoi je pensais à la pression des photons car ils ont le temps pour agir.

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Le rayonnement stellaire reçu va dépendre de la distance ( en 1/r^2) comme le gravité.

Et l'effet Yarkovski dépend aussi des propriétés thermique du noyau et de son sens et vitesse de rotation - ce n'est pas uniquement une pression de radiation, de tout manière négligeable par rapport à la gravité pour des objets plus gros que quelques... microns!

Nicolas

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Nouveau papier sur arXiv :

 

https://arxiv.org/abs/1909.12144#

 

Detection of CN gas in Interstellar Object 2I/Borisov

 

"...2I/Borisov was observed with the 4.2 m William Herschel Telescope (hereafter WHT) plus ISIS spectrograph on La Palma on 2019 September 20.2 UT..."
"... Overall, we find the gas, dust and nuclear properties for the first active Interstellar Object are similar to normal Solar system comets..."

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Il y a 21 heures, asp06 a dit :

... et loin de toute influence gravitationnelle sensible, c'est pourquoi je pensais à la pression des photons car ils ont le temps pour agir.

 

Loin de toute influence gravitationnelle, donc loin de toute étoile, donc sans pression de radiation, qui serait de toute façon assez isotrope...

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la direction du centre de la la voie lactée est plus lumineuse qu'à l'opposée.

 

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Il y a 18 heures, asp06 a dit :

la direction du centre de la la voie lactée est plus lumineuse qu'à l'opposée.

 

C'est une règle qui peut avoir beaucoup d'exceptions !

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Le 27/09/2019 à 21:10, asp06 a dit :

la direction du centre de la la voie lactée est plus lumineuse qu'à l'opposée

 

C'est une blague ou de l'acharnement thérapeutique ?

 

Bon, on y va. C'est combien de Sirius, le centre galactique ? 10, 100, 1000 ?

 

Allez, disons 1000, c'est généreux (euphémisme).

 

Or donc, Sirius est à mag (apparente) -1,5.

 

Le Soleil à -26,7. Rapport entre les deux = 25,2, soit un rapport de flux de 10025,2/5 = 12 milliards. Flux d'énergie balancée par le Soleil depuis la Terre : 1361 W/m2, donc pour nos 1000 Sirius ça fait... 0,11 mW/m2 (c'est bien des milliwatts par mètre carré).

 

Notre sympathique caillou, il fait quelle taille ? Je lui mets 1 km de rayon, à mon avis c'est plutôt plus que moins (je n'ai pas regardé les estimations de la taille, de toute façon ça ne va rien changer). Je le suppose cubique, face de 1 km de côté orientée vers nos 1000 Sirius.

 

Or donc, pour passer du flux à la pression de radiation, on multiplie par 4 / 3 c, ou c est la vitesse de la lumière.

 

Nous trouvons le chiffre faramineux de 5 x 10-13 Pa .

Multiplié par la surface de notre cube (106 m2), ça donne  0,5 micronewton.

 

La comète, elle a, disons, une densité de 1, donc avec un volume de 1 km3, soit 109 m3, une masse de 1012 kg.

F = m a, donc l'accélération subie est de F / m, soit (attention les yeux) 0,5 x 10-18 m/s2. C'est sûr, on va pas être décoiffé.

 

En supposant que le bidule se déplace à 30 km/s, soit c/10000, il lui faut donc 100000 ans pour faire 10 al, soit 3x1012 s

 

D'après la formule plus ou moins connue d = a t2/2, notre cubique comète que l'on suppose poussée de biais par les 1000 Sirius, dévie de sa trajectoire de...

0.5 x 0,5x10-18 x (3x1012)2, soit ...2,5 millions.... de mètres.

 

Donc 2500 kilomètres.

 

En 100000 ans.

 

Et encore :

  • En supposant qu'on a 1000 Sirius d'un côté
  • Que la comète est petite
  • Qu'elle est de faible densité

 

 

 

 

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    • Par Malaman
      Bonjour à tous
       
      Debutant en astrophoto, c'est mon premier post sur ce forum, que je suis depuis longtemps. 
      Je vous propose ma version du rapprochement du 10 avril ( Comete 12P / Jupiter / Lune cendrée / Uranus)
      Photographié pres de Montpellier, avec un Canon 60D, 5*20sec + 1sec, F5, 153mm, ISO 800, sur monture Star Adventurer.
       
      Bon ciel à tous.
       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      12P/Pons-Brooks s'en est quasiment allée à présent et la prochaine sur les rangs, comme vous le savez, est C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS).
      J'avoue avoir été surpris par son aspect au début de mois, j'ai même pensé sur le coup à un sursaut tellement il y avait du changement par rapport au mois précédent, jugez plutôt :

      ou en animation :

       
      Le gain en brillance est flagrant, la chevelure s'est bien développée et la queue est de plus en plus marquée tout en montrant une rapide rotation dans le sens anti-horaire.
       
      La première image de cette série date donc du 06 mars au matin et vous la retrouverez ici :
       
      Voici la seconde image de la série :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 01 au 02 avril 2024, de 00h01 à 01h42 utc
      88 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 22 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
      et la troisième :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 03 au 04 avril 2024, de 00h50 à 02h07 utc
      68 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 08 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage natif : 1,25"/pixel
       
      Voici l'évolution des différents paramètres mesurés sur ces 3 nuits :

       
      Après discussion sur la liste comets-ml, il en ressort qu'il n'y a pas eu de sursaut, la comète suit d'ailleurs parfaitement la courbe prévisionnelle publiée sur le site de Seiichi YOSHIDA, selon la formule :
      m1 = 4.5 + 5 log d + 10.0 log r
      donc avec :
      une magnitude absolue mo=4,5 et un indice d'activité n = 4  
      Mais elle vient de franchir la distance héliocentrique des 3 ua qui marqe le début de la sublimation de la glace d'eau (merci à Sam DEEN pour avoir mis en avant ce point) ce qui explique donc le regain d'activité.
       
      Quand à la rotation ant-horaire rapide de la queue, cela s'explique par le fait que la Terre a croisé début avril la ligne joignant le Soleil et la comète (merci cette fois à Andreas KAMMERER ).
       
      La bonne nouvelle, c'est donc que C/2023 A3 ressemble désormais a une vraie comète et son éclat la rend dores et déjà accessible à tous les instruments
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par colomboc

       
      questa immagine è analogica, spesso mi sono domandato se avessi avuto una camera digitale, sono un semplice astrofotografo dal 1984, se vi fa piacere vorrei cominciare con voi yna pubblicazione di immagini, cieli sereni  Carlo colombo.
       
    • Par RIGEL33
      De son nom officiel 12P/Pons-Brooks, cette comète est la 12ème à avoir été classée comme comète périodique, du fait de son voyage dans le système solaire qui la ramène à proximité du Soleil tous les 71 ans environ. On l’observe depuis au moins 1385 mais ce n’est que très récemment qu’on a découvert ses différents passages. Il est possible que la comète ait été enregistrée dans des sources chinoises en septembre 245.
       
      C’est une comète cryovolcanique de type Halley. Ce sont Jean-Louis Pons (astronome français) qui la découvre en 1812, et William Robert Brooks (astronomie américain) qui la redécouvre en 1883, qui auront la paternité de sa découverte.
       
      Son périhélie (approche au plus près du Soleil) se fera le 21 avril prochain. Plus elle se rapproche, plus le rayonnement solaire fissure son noyau d'environ 30 km de diamètre. Ce dernier est entouré d'une coma constituée de glace et de gaz qui s’échappe du noyau. Suite à un sursaut en octobre 2023, cette coma a formé deux « cornes » la qualifiant de "comète du diable". Les éruptions (sursauts) qu’elle subit au fur et à mesure de son approche, la rendent de plus en plus visible dans le ciel nocturne.
       
      12P/Pons-Brooks est probablement la comète responsable de la pluie d’étoiles filante des kappa-Draconides, active du 29 novembre au 13 décembre, ce qui lui a valu l’autre surnom de la « Mère des Dragons ».
       
      Enfin les bonnes conditions météo de cette mi-avril m’ont permis d’aller sur notre site d’observation à Saucats pour l’imager. Il était grand temps car avec la Lune croissante et le passage de la comète dans l’hémisphère sud, nous n’aurons plus l’occasion de la revoir avant son prochain périhélie en 2094 ;
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 11 avril 2024 à Saucats (33). Canon 40D défiltré avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec les satellites de passages…

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Version annotée

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 12 avril 2024 à Saucats (33). Canon 400D avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter (annotée)

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
    • Par serge vieillard
      Yo !
       
      de retour à la maison, après un formidable périple mexicain, dont le prétexte était cette éclipse prometteuse du 8 avril. Prometteuse car de longue durée, pensez-donc 4mn27s à l’endroit choisi, bien loin des 62 secondes de l'an passé en Australie, qui plus est avec une activité solaire bien musclée et avec des statistiques météo en ces contrées tout autant prometteuses - mais qui ne se concrétisa pas à l'optimum, comme on va le voir.
      Voyage organisé de longue date avec les copains, avec comme approche sur la ligne de centralité de fuir le Texas, de ne pas tenter le nord de l'Amérique dont les prévisions n'étaient pas folichonnes, et d’envisager un périple hors des sentiers battu en Basse Californie où l'on observerait le phénomène de l'autre côté de la Mer de Cortes à Mazatlan - ou dans l'arrière pays si nécessaire - site quasi au maximum de durée avec les meilleurs statistiques météo.
      Commençons donc ce récit par ce point d'orgue de l'éclipse, le reste suivra au fil du temps.
      Quinze jours auparavant, les premières prévisions météo montraient une dépression sur l'Amérique du Nord d'où s'enroulait une large trainée nuageuse se superposant diaboliquement avec la trajectoire de l'éclipse sur le continent, configuration des plus fâcheuses laissant à penser que les dieux nous boudaient et qu'il fallait remédier à ces disgrâces par des offrandes et libations de circonstances, ce qui fut pieusement fait à grand coup d'apéro désormais pleinement justifiés. Que ceux qui médisent sur la fiabilité des métrologues soient immolés car ces prévisions tinrent bon et s’affirmèrent jusqu'au jour J - à notre grand dam. C'est ainsi que la veille au soir, nous n'étions toujours pas déterminés à savoir où nous irons observer. Deux solution se présentaient, excluant la troisième qui était de rester sur la ville de Mazatlan : (A) aller vers le sud, le long du littoral pile sur la ligne de centralité, ce qui faisant gagner 10 secondes de totalité et nous écartait un peu de cette bande coquine de nuages d'altitude,  (B) ou entrer dans les terres et gagner en altitude un peu avant Durango où une trouée semblait se dessiner - ce qui fut le cas. Aussi à l'aube faute d'avoir choisi, nous allâmes d'abord en A, découvrant un environnement de lagunes sauvages plein de jolis volatiles et de cultures de piments dont on pouvait lire qu'ils étaient les "mejor del Pacifico", mais avec un ciel perfectible qui nous fit prendre la décision de partir illico en B. C'est ainsi que par une route rapide, nous nous enfonçâmes rapidement dans l'arrière pays montagneux, jusqu'à - Caramba, consternation et merdum - être bloqués par une interminable queue de gros bahuts à l'arrêt pour cause d'accident et incendie dans un tunnel à quelques dizaines de kilomètres de là. Et là, on se trouve tout à coup bien couillon, pris au piège, dans l’expectative. Après un instant de sidération, nous la jouâmes à la mode mexicaine, à savoir remonter la file de camion à contresens jusqu'à l'une des rares bretelles d'accès, elle aussi prise à contre-sens, pour se sortir de ce pétrin. Mais de là, la route alternative pour se rendre à destination était bien plus tortueuse, moins roulante, plus longue et ne nous permettait plus d'arriver à temps, d'où la sage décision de rester sur place et s'installer tranquillement, car rien n'est plus important que de soigner l’installation où l'improvisation et l'à-peu-près ne sont pas de mise en ces circonstances. Pour ma part, ce sera la Swaro 80ED qui fait merveille sur ce sujet, un filtre astrosolar bricolé "maison"  bien rodé lors des précédentes éclipses, les feuilles de papier où les gabarits de diverses dimensions ont été préalablement tracés, les crayons en double en cas de casse, le positionnement de chaque bidule où le geste doit être machinal et ergonomique.
      Ainsi, dans un joli paysage montagneux planté de conifères, nous regardâmes avec quelques autres spectateurs le ciel se faire envahir de cirrus échevelés, mâtinés d'autres d'aspect pommelés, toutefois pas suffisamment denses pour masquer le Soleil, mais juste un peu chiants pour une observation optimale.
      Bien que parfaitement compréhensible, je trouve extraordinaire la précision des phénomènes astronomiques. Une petite application fort bien faite me donne tous les paramètres de l'éclipse pour un endroit donné et pile à C1, soit 9h52mn38s, l'on observe la première morsure de la Lune sur la Soleil, l'émotion devient palpable, le tension monte, les commentaires vont bon train. Je fais un dessin toutes les 20mn de l'avancé du phénomène, note la présence de deux groupes de tâches qui inexorablement se feront grignoter par l'avancée de la Lune. A T-10mn, l'on sent physiquement un changement de température, de luminosité et à l'oculaire, le Soleil n'est déjà plus qu'une jolie griffe. A T-5mn, on entre dans le vif du sujet et je lance mon compte-à-rebours enregistré, aide précieuse qui permet une relative sérénité en ces instants où le temps semble s’emballer, ou être suspendu, ou en tout cas se déroule de façon étrange dans nos esprits totalement perturbés. L'on devient des animaux, on regarde hébétés de toute part les changements envahir l'espace, les couleurs, l’assombrissement progressif qui se fait de plus en plus intense, preuve d'une éclipse de longue durée. Le crépuscule s'affirme fortement comme je ne l'ai encore jamais perçu. T-1mn, l'on perçoit les premiers grains de Bailly, le découpage  en petits tronçons aux extrémités de la très fine griffe du aux reliefs lunaires. Ça vacille, on perçoit déjà Vénus à droite, Jupiter plus loin à gauche, à T-30s on à la sensation de la présence de la couronne à l'opposé de la disparition éminente du Soleil, à T-10s je retire le filtre et regarde le monde environnant se faire engloutir par cette nuit si particulière, 9-8-7-6-5-4-3-2-1 TOPPPPPPPP !!!!! Hop punaise de-diou, quel spectacle !!!! Ça fuse de toute part, ça irradie, c'est fort, contrasté, étendu, magnifié par ces nuées d'altitude, bien qu'à 70° de hauteur, le Soleil noir me semble gros comme le ferait un plein Lune à son lever sur l'horizon, c'est magnifique, on en tremble. En mode automatique, je trace les principales lignes de la couronne, le trait est bien tremblotant, il faut se faire violence, s'appliquer. Délicate besogne car l’assombrissement est tel que je ne vois pas bien mon travail sur le papier. L'observation à l'oculaire n'est pas aisée car le contraste est tout de même atténué par ces voiles d'altitude. Je note les nombreuses protus du côté où le Soleil vient de disparaitre quand déjà quelques coquines énormes pointent leur nez à l'opposé. Ces 4mn27s sont un vrai luxe pour le dessin et quelque part, je m’apercevrais par la suite qu'elle ne m'oblige pas à une concentration maximale, on peut dire que j'étais davantage en dilettante. Je prends mon temps, reviens sur un détail, repasse autre part, affirme un contour, une lueur. Déjà la sortie s'annonce avec comme fleurons deux magnifiques protus d'un rose électrique incomparable, 5-4-3-2-1 FINI !!!!! Une sortie grandiose avec quelques diamants joliment répartis entre ces deux flammes, un régal !
      Reste à peaufiner ce dessins que voilà :
       

       
      La suite à venir, restez à l'écoute
  • Évènements à venir