biver

Première comète interstellaire de l'histoire?

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9_9

Et devinez quel grand spécialiste est interrogé pour causer de 2I/Borisov ?

(voir post précédent)

Modifié par jackbauer 2

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Je n'ai pas encore eu le temps d'écouter :$ - dois-je me sentir visé?  (Mais je ne savais pas si et quand france inter en parlerait) - mais si vous avez des commentaires n'hésitez pas..

Sinon une nouvelle circulaire CBET 4679 rapporte de nouvelles mesures de CN et C2, avec un taux dégazage 2-3x plus faible pour CN et moins d'1/4 pour C2 par rapport au papier ArXiv de Kareta et al. (https://arxiv.org/abs/1910.02547)

Pour ces mesures (en absolu) il y a toutefois facilement des différences d'une équipe à l'autre si elles n'utilisent pas les mêmes paramètres...

En relatif cela donne C2/CN < 0.3  -- pour comparaison ce rapport varie entre 0.1 et 2 dans les comètes du système solaire avec une moyenne en général autour de 1 et la distinction entre comètes "pauvre en carbone" et "typiques" à la valeur C2/CN ~ 0.7

Pour comparaison:

C/1995 O1 (Hale-Bopp): C2/CN~1.0

46P/Wirtanen: C2/CN~1.0

2P/Encke: C2/CN~0.9

67P/C.G.: C2/CN~0.5

C/2001 Q4 (NEAT): C2/CN~0.23

21P/Giacobini-Zinner: C2/CN~0.2

73P-C et 73P-B/Schwassmann-Wachmann 3: C2/CN~0.17

(Note: ce rapport ne dépend pas particulièrement de l'origine de la comète)

 

Donc pour 2I/Borisov on est encore dans les valeurs observées dans le système solaire, mais plutôt vers la fourchette basse... Pas facile la spectro sur une comète de magnitude > 16 :( même avec un 4m!

L'aventure continue...

Nicolas

 

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Dernières mesures concernant deux objets candidats "paraboliques" :

 

A/2017 U7  (Pan-STARRS 1)
Epoch 2019 Apr. 27 - T 2019 Sept. 11
q  6.4173699    e  1.0006384    i  142.63545    H  8.3
From 387 observations 2017 Aug. 18 - 2019 Oct. 3,

 

A/2019 O3  (Palomar Mountain - ZTF)
Epoch 2019 Apr. 27 - T 2021 Mar. 6
q  8.8219906    e  1.0008198    i  89.81687    H  10.0
From 74 observations 2019 May 14 - Oct. 4,

 

... Sans oublier bien sûr notre "hyperbolique" (& unique) préférée :
   
2I/Borisov  =  C/2019 Q4  (Borisov)
Epoch 2019 Apr. 27 - T 2019 Dec. 8
q  2.0064094    e  3.3564327    i  44.05026
From 917 observations 2019 Aug. 30 - Oct. 9

 

Réf. :  MPC 115897-117228  (10 Oct. 2019)
https://minorplanetcenter.net/iau/ECS/MPCArchive/2019/MPC_20191010.pdf

Modifié par BobMarsian

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Bonjour,

Juste pour distinguer les comètes inactives (ou astéroïdes) sur des orbites venant du Nuage de Oort, des objets interstellaire, une formule simple si je ne me trompe est:

v(infini)2/v02 = (e-1)/q

avec V0=29.785 km/s et q la distance au périhélie en UA

La plupart des comètes éjectées du système solaire ont un v(infini) < 1 km/s soit (e-1)/q < 0.001

A comparer avec 1I et 2I qui sont plutôt à (e-1)/q = 1

Ce qui veut dire aussi que pour une vitesse infinie donnée, l'écart à la parabole sera 10x plus élevé pour un périhélie 10x plus éloigné.

Donc A/2017 U7 et A/2019 O3 avec leur périhélies élevés mais e très proche de 1 ont moins de chance d'être interstellaires que des objets avec même excentricité passant plus près du soleil.

Sinon ils sont des bons candidats pour des comètes pauvres/appauvries en volatiles comme bien des comètes à plus courtes période et inactives à plus de 5 UA du Soleil.

 

Pour l'eau de 2I, cela fait pas énorme dans l'article de A. McKay (0.6x1027 molec./s => 18kg/s, alors que la poussière pourrait être 10x plus importante) - mais comparable à 67P/CG à la même distance du soleil.;)

 

Nicolas

 

 

 

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Un nouvel article sur ArXiv:

https://arxiv.org/abs/1910.14004

"Characterization of the Nucleus, Morphology and Activity of Interstellar comet 2I/Borisov by Optical and Near-Infrared GROWTH, Apache Point, IRTF, ZTF, Keck and HST Observations"

 

Qui inclut notamment les "prediscovery" de 2I/Borisov en mars et mai 2019 à 6 et 5 UA du Soleil...;)

Sinon pour les calculs de perte de masse de poussières et taille du noyau, je suis un peu sceptique: ils trouvent 0.6 kg/s, alors qu'en ordre de grandeur le Afrho autour de 140cm en visible correspond à environ 140kg/s et que le taux de dégazage d'eau serait autour de 18 kg/s soit 30x plus (au lieu d'un rapport en général entre 2 et 0.1)... ce qui donnerait une comète très peu poussièreuse, alors que ça n'est pas trop son aspect qui cache bien le noyau aussi... :S ...erreurs de calcul?

 

Nicolas

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Et une image par l'observatoire Gemini (datant de la nuit du 11 au 12 novembre) :

 

 

observatoire-gemini-comete-borisov-image

 

 

 

Modifié par Motta
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Enfin, une équipe de Yale a proposé un montage pour comparaison avec la taille de la Terre :

 

 

comete-borisov-terre-montage-1024x576.jp

 

 

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Comprend pas trop ce "montage", l' échelle est respectée?

Si c'est le cas, la coma est énorme! j'imagine que le noyau a un diamètre standard pour une comète, soit autour de 10km....

 Yoann

Modifié par Yoann DEGOT LONGHI

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il y a 21 minutes, Yoann DEGOT LONGHI a dit :

Comprend pas trop

 

Davantage de précisions là :

 

https://www.numerama.com/sciences/575463-une-lecon-dhumilite-la-terre-est-vraiment-petite-comparee-a-la-comete-interstellaire-borisov.html

 

Où on lit notamment :

 

 Le noyau solide de Borisov ne fait pas plus d’1,6 kilomètre de largueur, mais la traînée de poussière laissée par la comète est impressionnante : elle mesure environ 161 000 kilomètres, soit bien plus que la taille de notre planète (dont le rayon fait 6 371 kilomètres). Lorsque cette image a été prise (1), Borisov se trouvait à un peu plus de deux fois la distance entre la Terre et le Soleil (estimée à 150 millions de kilomètres).

 

Et lire également :

 

https://news.yale.edu/2019/11/26/new-image-offers-close-view-interstellar-comet

 

 

 

(1) : il s'agit de celle du montage justement.

 

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il y a 18 minutes, rené astro a dit :

Si c'est le cas , si elle percutait la terre !!! on est plus rien   !!!  :(

 

Calmez-vous les amis.....

 

A priori, si on est percuté par de la poussière, ça va, on s'en sort.........

 

Perso, ça m'arrive de temps en temps, lorsque j'attrape l'un des livres tout en haut de ma bibliothèque, ceux que j'ai mis là parce que je ne les ouvre presque jamais......... xD

 

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Par contre, ça ferait plein de jolies étoiles filantes........

 

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Un travail d'un des chercheurs de l'équipe (du montage) notamment, qui prévoit que des planètes très éloignées de leur étoile éjectent fréquemment des objets et qu'avec l'accroissement de la surveillance du ciel les objet interstellaires que nous pourrons observer seront nombreux. 

Je laisse les spécialistes commenter, s'ils trouvent ce travail intéressant...

 

https://news.yale.edu/2019/09/26/get-ready-more-interstellar-objects-yale-astronomers-say

 

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il y a 19 minutes, Motta a dit :

A priori, si on est percuté par de la poussière, ça va, on s'en sort.........

 Bien sûr , je disais ça en blaguant , il ne faut pas me prendre au sérieux , j'avais d'ailleurs mis xD

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à l’instant, rené astro a dit :

Bien sûr , je disais ça en blaguant , il ne faut pas me prendre au sérieux , j'avais d'ailleurs mis xD

 

Mais j'avais compris, cf. ma réaction..... Je poursuivais sur ta lancée..... ^_^

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Il y a 14 heures, Yoann DEGOT LONGHI a dit :

Si c'est le cas, la coma est énorme!

Yoann, calcule la taille de la coma et de la queue des autres comètes que l'on/tu observe habituellement...!

Tu verras que la coma et la queue de Borisov sont ridiculement petites! ;)

C'est de la pur com' ces images, parceque c'est une comète interstellaire, mais si ce n'avait pas été le cas, 90% des astronomes amateurs n'en auraient probablement pas entendu parler...

Une coma et une queue de poussières c'est un nuage très dilué de poussières essentiellement micrométriques au travers du quel un grand nombre de sonde spatiales sont passées a des vitesses dépassant les 100000 km/h sans rien sentir (du moins a plus de quelques milliers de km, soit au-delà des pixels centraux de ces images...

:P

Et rappelez-vous de 17P/Holmes, lorsque certains comparaient l'enveloppe de poussière qu'elle avait éjecté en 2007 (visible à l'oeil nu) à la taille du Soleil, et d'avantage quand elle dépassait les 4 millions de km début 2008... et pourtant son noyau mesurait moins de 4km!

 

Nicolas

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Il y a 3 heures, biver a dit :

Yoann, calcule la taille de la coma et de la queue des autres comètes que l'on/tu observe habituellement...!

Tu verras que la coma et la queue de Borisov sont ridiculement petites! ;)

 

De mémoire, la comète Hyakutake est passé à environ 0.1 UA de la Terre, et la queue faisait plus de 70° selon certains observateurs.

Cela veut dire que cette queue mesurait elle aussi de l'ordre de 0.1 UA, soit 15 millions de km...

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Il y a 3 heures, biver a dit :

Yoann, calcule la taille de la coma et de la queue des autres comètes que l'on/tu observe habituellement...!

Tu verras que la coma et la queue de Borisov sont ridiculement petites!

Effectivement, je suis allé voir les dimensions "standard" des comas et queue et ça donne le vertige.....

Ces astres n'en sont que plus fascinants :x

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Il y a 7 heures, Kirth a dit :

la queue faisait plus de 70° selon certains observateurs.

je confirme: relativement faible mais visible sans instrument à l'abri de lumières directes en périphérie d'agglomération, il fallait bouger la tête pour la balayer du regard ;) .

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C'est précisément la taille immense des chevelures qui avait conduit nombre de savants à conjecturer que c'est objets devaient être extraordinairement massifs, d'où, je pense, le scénario anglais de formation des planètes suite à une collision entre une comète et le Soleil.

Modifié par dg2
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Merci pour la référence...

Je n'ai jamais vraiment cru à un gros noyau pour cette comète (c'est souvent du domaine des novices qui associent le caractère exceptionnel de l'objet (du fait de son orbite) à la volonté d'en faire un "gros" objet...)

Pour comparaison je prendrais les 2 comètes à longue période C/2012 S1 (ISON) et C/1999 S4 (LINEAR), qui étaient 3x à 1x plus active que 2I/Borisov à la même distance du Soleil, et qui se sont totalement volatilisées à l'approche du Soleil, ce qui permet d'avoir une estimation (par intégration de la masse perdue) de la taille de leur noyau:

en gros Rayon(ISON) ~ 0.4km et Rayon(C/1999 S4) ~ 0.38 km (à partir de l'intégration de la perte d'eau vue par SWAN/SOHO, et d'autres mesures).

Donc la mesure de Jewitt et al. donnant R=0.2 à 0.5km pour 2I me parait tout à fait réaliste...

(Je ne pense pas que la comparaison à des comètes à courte période comme 67P, qui aurait donné un rayon de 3-4km, serait réaliste, d'autant plus que l'activité n'a pas beaucoup augmenté à l'approche du périhélie comme dans le cas des vieilles comètes périodiques. Ni même comparer à Hale-Bopp (500x plus active donnerait alors un noyau de 1.6km de rayon pour 2I en proportion) ne me paraitrait très justifié)

 

Comme dit au-dessus au regard de sa petite coma et queue, 2I/Borisov est bien une petite comète - et semble de ce point de vue se comparer aux comètes venant de notre Nuage de Oort, qui passent rarement près d'une (de notre) étoile...

 

Nicolas

 

 

 

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    • Par Malaman
      Bonjour à tous
       
      Debutant en astrophoto, c'est mon premier post sur ce forum, que je suis depuis longtemps. 
      Je vous propose ma version du rapprochement du 10 avril ( Comete 12P / Jupiter / Lune cendrée / Uranus)
      Photographié pres de Montpellier, avec un Canon 60D, 5*20sec + 1sec, F5, 153mm, ISO 800, sur monture Star Adventurer.
       
      Bon ciel à tous.
       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      12P/Pons-Brooks s'en est quasiment allée à présent et la prochaine sur les rangs, comme vous le savez, est C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS).
      J'avoue avoir été surpris par son aspect au début de mois, j'ai même pensé sur le coup à un sursaut tellement il y avait du changement par rapport au mois précédent, jugez plutôt :

      ou en animation :

       
      Le gain en brillance est flagrant, la chevelure s'est bien développée et la queue est de plus en plus marquée tout en montrant une rapide rotation dans le sens anti-horaire.
       
      La première image de cette série date donc du 06 mars au matin et vous la retrouverez ici :
       
      Voici la seconde image de la série :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 01 au 02 avril 2024, de 00h01 à 01h42 utc
      88 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 22 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
      et la troisième :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 03 au 04 avril 2024, de 00h50 à 02h07 utc
      68 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 08 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage natif : 1,25"/pixel
       
      Voici l'évolution des différents paramètres mesurés sur ces 3 nuits :

       
      Après discussion sur la liste comets-ml, il en ressort qu'il n'y a pas eu de sursaut, la comète suit d'ailleurs parfaitement la courbe prévisionnelle publiée sur le site de Seiichi YOSHIDA, selon la formule :
      m1 = 4.5 + 5 log d + 10.0 log r
      donc avec :
      une magnitude absolue mo=4,5 et un indice d'activité n = 4  
      Mais elle vient de franchir la distance héliocentrique des 3 ua qui marqe le début de la sublimation de la glace d'eau (merci à Sam DEEN pour avoir mis en avant ce point) ce qui explique donc le regain d'activité.
       
      Quand à la rotation ant-horaire rapide de la queue, cela s'explique par le fait que la Terre a croisé début avril la ligne joignant le Soleil et la comète (merci cette fois à Andreas KAMMERER ).
       
      La bonne nouvelle, c'est donc que C/2023 A3 ressemble désormais a une vraie comète et son éclat la rend dores et déjà accessible à tous les instruments
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par colomboc

       
      questa immagine è analogica, spesso mi sono domandato se avessi avuto una camera digitale, sono un semplice astrofotografo dal 1984, se vi fa piacere vorrei cominciare con voi yna pubblicazione di immagini, cieli sereni  Carlo colombo.
       
    • Par RIGEL33
      De son nom officiel 12P/Pons-Brooks, cette comète est la 12ème à avoir été classée comme comète périodique, du fait de son voyage dans le système solaire qui la ramène à proximité du Soleil tous les 71 ans environ. On l’observe depuis au moins 1385 mais ce n’est que très récemment qu’on a découvert ses différents passages. Il est possible que la comète ait été enregistrée dans des sources chinoises en septembre 245.
       
      C’est une comète cryovolcanique de type Halley. Ce sont Jean-Louis Pons (astronome français) qui la découvre en 1812, et William Robert Brooks (astronomie américain) qui la redécouvre en 1883, qui auront la paternité de sa découverte.
       
      Son périhélie (approche au plus près du Soleil) se fera le 21 avril prochain. Plus elle se rapproche, plus le rayonnement solaire fissure son noyau d'environ 30 km de diamètre. Ce dernier est entouré d'une coma constituée de glace et de gaz qui s’échappe du noyau. Suite à un sursaut en octobre 2023, cette coma a formé deux « cornes » la qualifiant de "comète du diable". Les éruptions (sursauts) qu’elle subit au fur et à mesure de son approche, la rendent de plus en plus visible dans le ciel nocturne.
       
      12P/Pons-Brooks est probablement la comète responsable de la pluie d’étoiles filante des kappa-Draconides, active du 29 novembre au 13 décembre, ce qui lui a valu l’autre surnom de la « Mère des Dragons ».
       
      Enfin les bonnes conditions météo de cette mi-avril m’ont permis d’aller sur notre site d’observation à Saucats pour l’imager. Il était grand temps car avec la Lune croissante et le passage de la comète dans l’hémisphère sud, nous n’aurons plus l’occasion de la revoir avant son prochain périhélie en 2094 ;
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 11 avril 2024 à Saucats (33). Canon 40D défiltré avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec les satellites de passages…

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Version annotée

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 12 avril 2024 à Saucats (33). Canon 400D avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter (annotée)

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
    • Par serge vieillard
      Yo !
       
      de retour à la maison, après un formidable périple mexicain, dont le prétexte était cette éclipse prometteuse du 8 avril. Prometteuse car de longue durée, pensez-donc 4mn27s à l’endroit choisi, bien loin des 62 secondes de l'an passé en Australie, qui plus est avec une activité solaire bien musclée et avec des statistiques météo en ces contrées tout autant prometteuses - mais qui ne se concrétisa pas à l'optimum, comme on va le voir.
      Voyage organisé de longue date avec les copains, avec comme approche sur la ligne de centralité de fuir le Texas, de ne pas tenter le nord de l'Amérique dont les prévisions n'étaient pas folichonnes, et d’envisager un périple hors des sentiers battu en Basse Californie où l'on observerait le phénomène de l'autre côté de la Mer de Cortes à Mazatlan - ou dans l'arrière pays si nécessaire - site quasi au maximum de durée avec les meilleurs statistiques météo.
      Commençons donc ce récit par ce point d'orgue de l'éclipse, le reste suivra au fil du temps.
      Quinze jours auparavant, les premières prévisions météo montraient une dépression sur l'Amérique du Nord d'où s'enroulait une large trainée nuageuse se superposant diaboliquement avec la trajectoire de l'éclipse sur le continent, configuration des plus fâcheuses laissant à penser que les dieux nous boudaient et qu'il fallait remédier à ces disgrâces par des offrandes et libations de circonstances, ce qui fut pieusement fait à grand coup d'apéro désormais pleinement justifiés. Que ceux qui médisent sur la fiabilité des métrologues soient immolés car ces prévisions tinrent bon et s’affirmèrent jusqu'au jour J - à notre grand dam. C'est ainsi que la veille au soir, nous n'étions toujours pas déterminés à savoir où nous irons observer. Deux solution se présentaient, excluant la troisième qui était de rester sur la ville de Mazatlan : (A) aller vers le sud, le long du littoral pile sur la ligne de centralité, ce qui faisant gagner 10 secondes de totalité et nous écartait un peu de cette bande coquine de nuages d'altitude,  (B) ou entrer dans les terres et gagner en altitude un peu avant Durango où une trouée semblait se dessiner - ce qui fut le cas. Aussi à l'aube faute d'avoir choisi, nous allâmes d'abord en A, découvrant un environnement de lagunes sauvages plein de jolis volatiles et de cultures de piments dont on pouvait lire qu'ils étaient les "mejor del Pacifico", mais avec un ciel perfectible qui nous fit prendre la décision de partir illico en B. C'est ainsi que par une route rapide, nous nous enfonçâmes rapidement dans l'arrière pays montagneux, jusqu'à - Caramba, consternation et merdum - être bloqués par une interminable queue de gros bahuts à l'arrêt pour cause d'accident et incendie dans un tunnel à quelques dizaines de kilomètres de là. Et là, on se trouve tout à coup bien couillon, pris au piège, dans l’expectative. Après un instant de sidération, nous la jouâmes à la mode mexicaine, à savoir remonter la file de camion à contresens jusqu'à l'une des rares bretelles d'accès, elle aussi prise à contre-sens, pour se sortir de ce pétrin. Mais de là, la route alternative pour se rendre à destination était bien plus tortueuse, moins roulante, plus longue et ne nous permettait plus d'arriver à temps, d'où la sage décision de rester sur place et s'installer tranquillement, car rien n'est plus important que de soigner l’installation où l'improvisation et l'à-peu-près ne sont pas de mise en ces circonstances. Pour ma part, ce sera la Swaro 80ED qui fait merveille sur ce sujet, un filtre astrosolar bricolé "maison"  bien rodé lors des précédentes éclipses, les feuilles de papier où les gabarits de diverses dimensions ont été préalablement tracés, les crayons en double en cas de casse, le positionnement de chaque bidule où le geste doit être machinal et ergonomique.
      Ainsi, dans un joli paysage montagneux planté de conifères, nous regardâmes avec quelques autres spectateurs le ciel se faire envahir de cirrus échevelés, mâtinés d'autres d'aspect pommelés, toutefois pas suffisamment denses pour masquer le Soleil, mais juste un peu chiants pour une observation optimale.
      Bien que parfaitement compréhensible, je trouve extraordinaire la précision des phénomènes astronomiques. Une petite application fort bien faite me donne tous les paramètres de l'éclipse pour un endroit donné et pile à C1, soit 9h52mn38s, l'on observe la première morsure de la Lune sur la Soleil, l'émotion devient palpable, le tension monte, les commentaires vont bon train. Je fais un dessin toutes les 20mn de l'avancé du phénomène, note la présence de deux groupes de tâches qui inexorablement se feront grignoter par l'avancée de la Lune. A T-10mn, l'on sent physiquement un changement de température, de luminosité et à l'oculaire, le Soleil n'est déjà plus qu'une jolie griffe. A T-5mn, on entre dans le vif du sujet et je lance mon compte-à-rebours enregistré, aide précieuse qui permet une relative sérénité en ces instants où le temps semble s’emballer, ou être suspendu, ou en tout cas se déroule de façon étrange dans nos esprits totalement perturbés. L'on devient des animaux, on regarde hébétés de toute part les changements envahir l'espace, les couleurs, l’assombrissement progressif qui se fait de plus en plus intense, preuve d'une éclipse de longue durée. Le crépuscule s'affirme fortement comme je ne l'ai encore jamais perçu. T-1mn, l'on perçoit les premiers grains de Bailly, le découpage  en petits tronçons aux extrémités de la très fine griffe du aux reliefs lunaires. Ça vacille, on perçoit déjà Vénus à droite, Jupiter plus loin à gauche, à T-30s on à la sensation de la présence de la couronne à l'opposé de la disparition éminente du Soleil, à T-10s je retire le filtre et regarde le monde environnant se faire engloutir par cette nuit si particulière, 9-8-7-6-5-4-3-2-1 TOPPPPPPPP !!!!! Hop punaise de-diou, quel spectacle !!!! Ça fuse de toute part, ça irradie, c'est fort, contrasté, étendu, magnifié par ces nuées d'altitude, bien qu'à 70° de hauteur, le Soleil noir me semble gros comme le ferait un plein Lune à son lever sur l'horizon, c'est magnifique, on en tremble. En mode automatique, je trace les principales lignes de la couronne, le trait est bien tremblotant, il faut se faire violence, s'appliquer. Délicate besogne car l’assombrissement est tel que je ne vois pas bien mon travail sur le papier. L'observation à l'oculaire n'est pas aisée car le contraste est tout de même atténué par ces voiles d'altitude. Je note les nombreuses protus du côté où le Soleil vient de disparaitre quand déjà quelques coquines énormes pointent leur nez à l'opposé. Ces 4mn27s sont un vrai luxe pour le dessin et quelque part, je m’apercevrais par la suite qu'elle ne m'oblige pas à une concentration maximale, on peut dire que j'étais davantage en dilettante. Je prends mon temps, reviens sur un détail, repasse autre part, affirme un contour, une lueur. Déjà la sortie s'annonce avec comme fleurons deux magnifiques protus d'un rose électrique incomparable, 5-4-3-2-1 FINI !!!!! Une sortie grandiose avec quelques diamants joliment répartis entre ces deux flammes, un régal !
      Reste à peaufiner ce dessins que voilà :
       

       
      La suite à venir, restez à l'écoute
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