jackbauer 2

Hayabusa 2 à l'assaut de Ryugu

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Court Tweet de la JAXA :

 

La 1ère phase du fonctionnement du moteur ionique qui avait commencé le 3 décembre a été temporairement interrompue le 5 février alors que nous approchions de son terme. Une détermination précise de l'orbite sera effectuée et les résultats seront utilisés pour une opération d'ajustement de la trajectoire fin février. Ceci achèvera la 1ère phase de fonctionnement du moteur ionique.

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Bonjour,


Marcin600 (UMSF) a relayé les principales informations issues d'une conférence de presse donnée par la JAXA le 20 février :


Le fonctionnement du moteur ionique, qui avait commencé le 3 décembre 2019, avait été temporairement stoppé le 5 février 2020. Une estimation précise de l'orbite a ensuite été effectuée. Sur la base des résultats, une modification mineure de l'injection du moteur ionique a été faite les 18 et 20 février, puis le moteur a été arrêté aujourd'hui 20 février à 8h01 (JST). Le fonctionnement du moteur ionique B dans la phase de retour s'est achevé.


L'augmentation de vitesse sur le trajet de retour est d'environ 100 m / s. Le xénon restant est inférieur à 60%.


Au 20 février 2020 : Consommation 27 kg du propulseur au xénon et (sur?) 39 kg. (?!)


Vérification du fonctionnement de toutes les combinaisons de moteurs ioniques A, C, D: à partir du 20 novembre 2019
Vérification des performances du moteur ionique B pour la sauvegarde.


Résultats : tout va bien. L'opération de retour à la Terre sera effectuée avec les quatre moteurs ioniques disponibles.


Plans futurs :
- mai 2020 - Fonctionnement du moteur à ions phase 2.
- Point presse - avril 2020

 

Reconstitution du cratère artificiel créé sur Ryugu :

 
index.php?act=attach&type=post&id=45674

 

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Bonjour,


Les images thermiques du TIR suggèrent que les rochers de Ryugu peuvent être poreux.
par Elizabeth Tasker (JAXA)


Traduction du lien http://www.hayabusa2.jaxa.jp/en/topics/20200318_nature/


Les premières photographies de Hayabusa2 de la surface de l'astéroïde Ryugu ont révélé un mauvais paysage , avec de gros rochers tapissant l'astéroïde pour former une topologie accidentée. Pourtant, lorsque le vaisseau spatial a ouvert son imageur infrarouge thermique (TIR), il a enregistré une surface étonnamment homogène dans ses images thermographiques.


L'efficacité avec laquelle une surface planétaire conduit et stocke la chaleur est mesurée par une propriété connue sous le nom d'inertie thermique. Une surface à forte inertie thermique gagnera et perdra lentement de la chaleur, ce qui entraînera de plus petites différences de température entre la nuit et le jour ainsi que l'été et l'hiver.


L'inertie thermique dépend de la composition et également de la densité. Les rochers comme ceux dispersés sur Ryugu devraient être relativement denses et devraient donc avoir une forte inertie thermique, changeant de température plus lentement que le matériau environnant. A côté d'eux sur la surface de Ryugu, cela devrait faire ressortir le régolithe (très peu abondant mais présent très localement) sur l'image TIR comme des zones froides. Mais ce n'était pas ce que l'on a pu observer.
Un article publié cette semaine (16 mars 2020) dans la revue Nature, de Tatsuaki Okada (ISAS et Université de Tokyo), a révélé la première image thermique globale d'un astéroïde lors d'une rotation complète, avec en plus des images haute résolution prises de près à la surface. Ces données capturées par TIR sur Hayabusa2 ont montré une faible différence de température entre la majorité des rochers et le matériau environnant à la surface de Ryugu, indiquant une valeur d'inertie thermique similaire d'environ 300 Jm -2 s -0,5 K -1 (300 tiu) .


A gauche:  La répartition thermique attendue de l'astéroïde avant son arrivée. L'inertie thermique supposée était de 1600 tiu pour les rochers et de 300 tiu pour le régolithe. À droite: Ryugu observé, à partir des observations TIR globales à une altitude d'environ 5 km (~ 4,5 m / pixel). L'inertie thermique dérivée des rochers et des environs est d'environ 300 tiu.


Cela implique que Ryugu est recouvert de rochers poreux de faible densité qui sont entourés de fragments de même porosité de plus de 10 cm. Étant donné que l'attente initiale était que l'astéroïde devrait avoir des rochers denses intégrés dans une couche de régolithe fin, c'est une découverte surprenante. Les réverbérations ont des implications importantes sur la formation des planètes.


Ryugu est un exemple d'un astéroïde de type C (ou carboné). Les types C sont des astéroïdes primitifs constitués d'un matériau qui a connu peu de changements depuis la formation du système solaire, il y a 4,6 milliards d'années. Cela en fait des fossiles importants des premiers jours de la formation planétaire, révélant le matériau qui a construit le système solaire.


On soupçonne que les météorites de chondrite carbonées trouvées sur Terre sont des fragments d'astéroïdes de type C. L'accessibilité des météorites fait de ces objets très étudiés des éléments importants pour comprendre la formation de la Terre. Mais ces météorites sont nettement moins poreuses que la majorité des roches de Ryugu.


Les images TIR rapprochées capturées pendant les opérations de descente de Hayabusa2 révèlent quelques rochers plus froids avec des valeurs d'inertie thermique correspondant à 600 - 1 000 tiu, une valeur plus typique des chondrites carbonées. Mais ces ajouts denses sont minoritaires à la surface des astéroïdes. 


Points froids découverts lors d'images rapprochées thermiques. Ces images ont été capturées lors de l'opération TD1-R1-A le 15 octobre 2018 à une altitude de 78,8 m. Le profil de température le long de la ligne jaune est indiqué dans le tableau adjacent. Les points froids sont plus froids de 20 K, ce qui indique un rocher dense et consolidé avec une forte inertie thermique. Seuls quelques points froids (rochers) se trouvent à la surface de Ryugu: d'autres rochers ont la même température que leur environnement. La barre d'échelle mesure 5 m dans le tableau a et 1 m dans le tableau c.

 

Une possibilité est que les astéroïdes de type C peuvent avoir une nature beaucoup moins compacte que prévu, consistant en un conglomérat meuble de poussière légère et de galets. Ryugu serait alors un fragment d'un parent aussi poreux, avec une poignée de rochers plus denses qui se seraient formés dans la partie la plus profonde de l'astéroïde parent, ou même ayant une origine distincte qui auraient été aggloméré à l'astéroïde lors d'impacts météoritiques.


Ces astéroïdes poreux auraient du mal à survivre aux températures élevées et aux ondes de choc subies lors d'une descente à travers l'atmosphère  terrestre, il en résulterait seulement des météorites qui ne sont constituées que de composants mineurs denses de ce type d'astéroïde.

 

Scénario de formation de Ryugu à partir d'un corps parent poreux. (1) La formation commence par la poussière fine  dans la nébuleuse solaire. (2) Les planétésimaux poreux se sont formés par accrétion de poussière et de galets. (3) Le corps parent de Ryugu est peut-être resté poreux en raison d'un faible degré de consolidation. Une frontière claire au cœur interne est illustrée ici, mais une augmentation graduelle de la consolidation par la profondeur pourrait également s'être produite. (4) Impact de la fragmentation du corps parent, avec quelques gros fragments formant les rochers sur Ryugu. (5) Les fragments se ré-accrétent pour former Ryugu, avec des rochers poreux et des sédiments à la surface et un petit nombre de rochers denses provenant du noyau interne du parent. (6) Le remodelage pendant une phase de rotation rapide a créé une forme à double ceinture.


Si cette composition souple était typique du matériau qui a construit les planètes, le processus de croissance qui a fait passer le système solaire de la poussière aux planètes pourrait être très différent des modèles qui supposent un matériau de construction plus dense. Par exemple, le résultat des impacts entre les planétésimaux poreux peut  révéler plus souvent la coagulation que la fragmentation, permettant une croissance plus rapide et modifiant l'échelle de temps pour la formation des planètes.


Il est également possible que la porosité de Ryugu soit due à une composition de matériaux complètement différents que ceux des chondrites carbonées. Par exemple, l'astéroïde pourrait être constitué d'un matériau riche en carbone similaire à celui découvert sur la comète-67P / Churymov-Gerasimenko. Cela sera finalement résolu que lorsque Hayabusa2 reviendra sur Terre fin 2020 avec des échantillons de matériaux de surface et de subsurface. :)

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Pour les ceusses qui connaissent Paris...

 

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Bon, ben ça a pas l'air bien méchant ce caillou :)

Enfin . . . un peu peut-être pour les parisiens ;)

Bonne soirée,

AG

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Invité iblack
Il y a 13 heures, Kaptain a dit :

Pour les ceusses qui connaissent Paris...

 

Belle prise de vue juste avant l'impact ;)

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Le 08/05/2020 à 19:33, jackbauer a dit :

Une impressionnante vidéo du touchdown de Hayabusa 2 sur la surface de l'astéroïde :

 

https://arstechnica.com/science/2020/05/incredible-video-shows-hayabusa2-pogo-bouncing-off-asteroid/

 

Impressionnant ce touchdown avec tout ces éléments soulevés et qui ne semblent pas vouloir retomber.

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Bonjour


http://www.hayabusa2.jaxa.jp/en/topics/20200513_2nd/


La mise en action du deuxième moteur ionique a commencé. Il s'agit d'une opération importante pour le voyage de retour de Hayabusa2 vers la Terre. Le 12 mai 2020, le moteur ionique s'est allumé à 07h00 (heure à bord, JST) et a été confirmé comme fonctionnant de manière stable à 07:25 (heure au sol, JST). Actuellement, un seul moteur ionique fonctionne car le vaisseau spatial est loin du Soleil et reçoit un faible niveau d'énergie qui permet faire fonctionner les moteurs ioniques.
Le fonctionnement du deuxième moteur se poursuivra jusqu'en septembre de cette année. À la fin de l'opération, l'engin spatial se trouvera sur une orbite capable de livrer la capsule sur Terre. Après cela , à partir du mois d'octobre, nous effectuerons un guidage de précision à l'aide des propulseurs chimiques (figure 1 - voir lien ci-dessus).
 

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il y a 21 minutes, Kaptain a dit :

C'est chouette, on comprends que dalle !... xD

 

Faut voir.. mais en bas de page 2 j'ai l'impression que la blonde dit des trucs un peu salaces qui choquent le mec à lunettes..

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C'est quoi au juste, ces marqueurs, des trucs métalliques brillants ?

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Il y a 2 heures, Kaptain a dit :

C'est quoi au juste, ces marqueurs, des trucs métalliques brillants ?

 

Ce sont des repères réfléchissants qui facilitent et sécurisent la descente de la sonde vers la surface en aidant les système de guidage autonome a situer Hayabusa2 dans l'espace par rapport à l'astéroïde en rotation. Les marqueurs-cible  étaient aux nombres de cinq à l'origine. Ce sont des masses molles (pour amortir les rebonds) recouverts d'une couche qui réfléchit  la lumière. Seuls trois furent utilisés.


Ils sont largués par la sonde à environ 40 m d'altitude. Il s'agit de les placer à proximité des points de la surface où l'on veut que le vaisseau fasse un touch-down. Il sont donc spécifiquement utiles pour les opérations de prélèvements.


Pendant la descente, les caméras de navigation optiques W1 et T1 font fonctionner une lampe flash qui est allumée toutes les deux secondes. Les images sont prises successivement avec la lumière allumée  et éteinte pour permettre au logiciel de l'ordinateur principal de soustraire les deux images l'une de l'autre et ainsi déterminer précisément la position du marqueur cible. 


Cette façon de faire à pour objet de déterminer toute vitesse horizontale du vaisseau par rapport à la surface (qui ne l'oublions pas est en rotation) et d'effectuer les corrections de trajectoire à l'aide de la propulsion chimique.  Il est absolument nécessaire que la sonde arrive synchrone et verticalement au moment de toucher l'astéroïde, sinon elle risquerait de heurter des rochers proches du point de contact visé.
 

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Merci beaucoup pour toutes ces précisions. J'avais zappé le fait que l'astéroïde tourne sur lui-même...

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Il y a 3 heures, Kaptain a dit :

J'avais zappé le fait que l'astéroïde tourne sur lui-même...

 

C'est le genre de chose élémentaire que tu sais pertinemment mais à laquelle tu ne penses pas forcément. Nos références terrestres quotidiennes y sont souvent pour quelque chose.

Une rotation complète de l'astéroïde dure approximativement 6 heures et demi, alors que la sonde, dans son approche finale de la surface a une vitesse verticale presque nulle. Il s'agit donc pour le vaisseau d'accompagner le mouvement de rotation pour rester immobile au dessus d'un point fixe pour le touch-down. 

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