de retour d'Afrique du Sud, accessoirement Mars

[serge vieillard 6 743]

Yo !

De retour d’un formidable séjour de 3 semaines en Afrique du Sud, avec un programme succulent :

-         Découverte du nord-est du pays avec un très beau parcours au départ de Johannesburg, le Drakensberg, montée au Lesotho par le redoutable Sani pass, côte au sud de Durban, et nombreuses réserves du nord-est, Hluhlmuwe, Itala, Umkhuze, St Lucia, Cap Vidal, et Kruger, avec le Swaziland au milieu de tout ça ;

-         Voyage prioritairement « nature et bestioles », où l’on a fait carton plein, les yeux encore pétillants de tant de merveilles ;

-         Mais aussi plongée à Margate et Umkomass avec principalement les requins taureaux en période de reproduction et les requins bordés, rencontres musclées à belles sensations ;

-         Le choix du camping majoritairement, être au plus prêt de la nature, et accessoirement – mais non négligemment - de réduire sensiblement le coût du voyage ;

-         Et bien sûr programme astro axé principalement (exclusivement ?) sur l’opposition martienne.

-         La période fut callée 1° pour Mars, 2° par les requins taureaux.

Tant sur quasi tous points, le succès fut total ; subjugués, époustouflés et comblés nous fûmes,

Tant, et je dois l’avouer tout penaud- et  non sans entendre d’ici le rire du Nicolas, ce coquinou - le chapitre astro fut pitoyable, digne du premier débutant en vadrouille. Pour résumer, une préparation bâclée pour de rares observations au raz des pâquerettes.

J’avions emporté le Strock 250, partageant les bagages dans les 23 kg impartis pleins à craquer avec tente, duvets, combi, palmes, détendeur, stab, pied photo, jumelles, longue vue, opinel, PQ et 3 slips. Hélas, je n’avais pas utilisé ce bel instrument depuis de longues années et force est de constater que bien des détails auraient mérités une petite révision, voire quelques modifications – ce télescope étant le 2° de la série éponyme de cette longue et célèbre lignée. C’est avec une collim qui part en sucette, des tubes dont un collage m’a traitreusement lâché et l’oubli du chercheur qui fit que ce ne fut pas terrible à vivre. Avec beaucoup de patience et non sans difficulté, j’arrive à mettre en œuvre l’engin sans atteindre la perfection escomptée et pointe Mars en majesté. Ben de diou, premier constat, elle est bien grosse, merveilleusement grosse, mais bordel à cul,ça turbule, ya pas grand-chose à y discerner avé cette coquine de tempête qui semble ne pas finir et ces réglages perfectibles. Je ne reconnais pas « ma » Mars. Et pi je n’ai rien préparé, aucune carte, aucune éphéméride pour déflorer le sujet, savoir au moins quelle partie je suis en train d’observer, pas l’envie de dégotter une hypothétique connexion Internet pour avoir un cliché de référence du jour, rien. Je distingue bien un grand « Y » qui ne peut être que Sirtis major dominé par le gigantesque bassin d’Helas, mais les p’tits détails sont quasi absents malgré le filtre orange. Timidement je couche la vision sur le papier, perplexe au final. Ça donne ça après bien des efforts, et se sera l’unique production des vacances :

 

 

A noter que peu de nuits furent propices à l’observation : c’est là-bas l’hiver, ya des nuages, ya du vent, ça turbulait très souvent, ou alors nous étions sous les arbres - et j’avoue, une copieuse flemme après des journées bien remplies dès potron-minet. Et pi ce crépuscule africain  magique invitait davantage à déguster l’instant une bonne binouze à la main que de me battre avec ce matériel mal préparé.

J’ai réitéré quelques tentatives, probablement pointant la zone de la mer des sirènes, avec si peu à voir, tant de doutes et d’incertitudes que l’envie de prendre le crayon ne m’a pas titillé. A peine un coup d’œil sur Saturne et les autres planètes, quelques grosses nébuleuses incontournables, tout comme les super amas globulaires de circonstance qu’il serait indécent de ne pas visiter au moins une fois. Bref, le fiasco.

Fiasco total ? Pas tant que ça. Car laissant la mécanique de côté, j’ai retrouvé avec un plaisir exquis le ciel du tropique du Capricorne, comme un appel d’un retour sous ces latitudes d’aventures. Punaise, que c’est beau, que ça claque au milieu de la savane, avec la plus belle des configurations célestes : la Voie Lactée coupant le ciel en deux, le bulbe galactique fièrement au zénith, sans aucun doute la plus belle des galaxies vue par la tranche d’un bout à l’autre de l’horizon, d’une texture inouïe surtout quand on bascule au-delà du Centaure, la Croix du Sud, la Carène. Ça grouille, moutonne et grumelle. Je retrouve mes p’tites constellations du Sud, discrètes à souhait comme le Télescope, le Caméléon, le Compas, la Mouche et autres bidules austraux. Et pi ya cet écliptique de folie passant lui aussi par le zénith avec dans l’ordre le crépuscule, la lumière zodiacale crâneuse, Venus qui pette comme pas deux, Jupiter encore bien haut, Saturne au sénith qui fout le bazar dans la géométrie du Sagittaire et enfin Mars vers le levant, tout ça accompagné d’un croissant de Lune tantôt déclinant, tantôt naissant tout au long du séjour. Là on comprend ce qu’est le plan de notre maison, de notre système solaire. Ben rien que ça, avec en toile de fond l’appel de l’hippopotame tout proche, ou du chacal, quand ce n’est pas un rugissement lointain, je me suis régalé comme un goret !

Bref, astronomiquement parlant,  j’ai honte, mais j’assume !

 

PS : pensée émue pour le Fred quelque part dans la kalahari dont on attend des merveilles

Modifié 21 août 2018 par serge vieillard

[ALAING 58 781]

Hé bé Serge, quelles superbes vacances

Et un récit fort sympathique

Et pour Mars . . . bah, on t'en voudra pas, on en a eu d'autres

Bonne journée,

AG

[Rastaman 428]

Salut Serge 

Ainsi ni les chacals ni les requins n'ont voulu de ta viande bien fraîche, ben ils ne savent pas ce qu'ils ont raté...! 

Je suis bien content que tout ton voyage se soit si bien passé, sachant que tu es tout de même un globe-trotter assez particulier qui ne tient pas en place!

Tu as raison de dire que l'hiver austral 2018 est inhabituel avec des nuages et du vent. J'ai connu la même situation du 3 au 18 juillet et Frédéric Burgeot qui vient de rentrer a aussi bataillé certaines nuits pour trouver du ciel clair. Personnellement, c'était mon 4e séjour hivernal là-bas, mais je n'avais jamais connu cela: l'an passé ce fut 10 nuits sur 10. Moralité de tes soucis de matos astro > la prochaine fois tu iras chez nous à Stargate Farm où tu pourras jouir à loisir de super dobsons 400 et 500 avec lesquels tu pourras t'exploser les rétines! 

Patrice S.

[laurent13 2 005]

Salut Serge !

 

Ton voyage avait l'air vraiment merveilleux, je ne savais pas que tu faisais aussi le la plongée en plus de l'astro, moi je fais pas mal de photo sous-marine en snorkeling et en apnée, décidément les astronomes se croisent souvent sur bien des passions !

[polo0258 38 337]

 Z'êtes pas marteau d"allez  voir les requins ! !

 

 bravo pour ton récit serge ! le centre de la voie lactée au dessus de la tête , c'est magnifique !!;)

polo

[fred-burgeot 2 032]

Serge, voilà un récit haut en couleurs comme d'habitude

N'as-tu pas quelques photos à nous glisser ?

 

Il y a 22 heures, serge vieillard a dit :

c’est là-bas l’hiver, ya des nuages, ya du vent, ça turbulait très souvent,

 

Tiens, comme dit par Rastaman qui a suivi à distance les facéties de la météo sud africaine, je reconnais mes nuits là-bas.

Apparemment on n'a pas eu de pot cette année, d'habitude l'hiver est synonyme de ciel dégagé... pour notre part on a eu à peu près la moitié des nuits exploitables.

 

Il y a 22 heures, serge vieillard a dit :

avec la plus belle des configurations célestes : la Voie Lactée coupant le ciel en deux, le bulbe galactique fièrement au zénith, sans aucun doute la plus belle des galaxies vue par la tranche d’un bout à l’autre de l’horizon, d’une texture inouïe surtout quand on bascule au-delà du Centaure, la Croix du Sud, la Carène. Ça grouille, moutonne et grumelle.

 

C'est aussi ce que je retiens avant tout de mon séjour : à l'inverse de toi, pour moi ce fut une découverte, mais quel choc cette Voie Lactée écrasante avec son bulbe au zénith, partout des nuages obscurs évidents et découpés, ces paquets plus lumineux qui sont soit des zones plus denses en étoiles soit des nébuleuses...

Quand on contemple cela allongé sur une chaise longue tout en se rappelant qu'on fait partie de ce disque splendide, on est pris d'un délicieux vertige.

 

Fred.

[serge vieillard 6 743]

Yo !

 

merci à tous, chers amis !

- Rastaman, oui, un gite aux étoiles sympathique. Mais Ici, c'est mon T400-c que j'ai pleuré de n'avoir, ne pouvant concillier ce bagage,  certes restreint au regard de ce qu'il est, avec les autres bazars emportés, yavait des limites, d'où mon vieux Strock.... Bha au final, pas grave car ce pays nous a tellement "rempli"  que l'astro, but premier du voyage, s'est vite dilué dans les multiples autres points d'intéret offerts.

- Laurent, fodra qu'on papote des abysses alors !!! La plongée et bien d'autres trucs, je suis pas trop monomaniaque, et tout m'interesse.

- polo, ha oui, des requins marteaux furent aussi apperçus....

- mon cher Fred, oui, des photos viendront, une fois débalé tout le barda. Mais de diou, j'en ai eu des pensées pour toi, me demandant ce que tu allais nous offrir de tout ça. Je suis vraiment impatient de voir ta besogne !!!!! Mais alors que je venais pour Mars, mon grand frisson astro du séjour fut de retourver ce ciel austral de folie et juste m'y imbiber.

Modifié 22 août 2018 par serge vieillard

[Christophe Pellier 8 854]

Bien sympa ce récit, et le dessin est beau quand même

[fred-burgeot 2 032]

Le 22/08/2018 à 08:15, serge vieillard a dit :

Mais de diou, j'en ai eu des pensées pour toi,

 

Pareil, sauf qu'il m'était plus dur de te localiser précisément

 

Fred.

[bzastro 8]

Superbe récit !

[Sky runner 764]

Beaucoup d'humilité Serge mais dans ton beau voyage austral, sache que ta Mars me ravit. Ici, je l'ai contemplé tout l'été et même si ces dernières semaines, ça va mieux et le seeing meilleur, je vois des teintes grises uniquement sous la calotte polaire ou du moins ce qu'il en reste. Pas de quoi de me rabibocher avec le planétaire !  Amitiés, Fabrice.