Je participerai demain à ce qui paraît être une grand-messe pour un certain nombre d'astrosurfeurs ( ou à tout le moins un "spot", une sorte de vague de matos, de conférences, de rencontres où il faut être allé au mois une fois dans sa vie d'amateur).
Il a fallu la conjonction de mes vacances débutant et la pression familiale, pour que j'accepte enfin de sortir de ma tanière avec les copains du club!
De ma première émotion d'enfance, d'une étoile quasiment "kaléidoscopée" par le chromatisme d'une longue vue, à la découverte de Jupiter pour mes 13 ans , passant d'étoile jaunâtre à un petit globe résolu, jusqu'à la révélation époustouflante des ailes déployées de la nébuleuse d' Orion dans le champ d'un 410 mm en 1997 ( année de la comète Hale-Bopp qui a marqué mon retour à l'astronomie après 15 années d'éclipse), le trait commun de ce loisir reste le brassage, la mixité, quel que soit le niveau d'études supposé, le milieu social, avec je trouve, un point commun: une sorte de regard qui semble être ancré dans la capacité d'émerveillement de l'enfant que chacun a été.
A un âge où on ne calcule pas l'origine de l'autre, son poids social, tant qu'il s'agit d'explorer des mondes imaginaires, ensemble!
Notre club rassemble des cadres de l'industrie, une prof de musique, des étudiants, un artisan plombier-chauffagiste, un chef boucher qui au lendemain des séances du vendredi se lèvent à heures du 5 mat..., un médecin en retraite, et un gars dont tout le monde s'accorde à dire qu'il a un talent fou pour l'écriture... ( lui, il est dans l'insertion professionnelle et des fois, des fois seulement, il lui arrive que des rêves , des projets de vie se réalisent, ou plus simplement le retour à une vie plus digne, grâce à sa minuscule intervention, une pichenette donnée dans le sens de la marche ...)
Quels astronomes amateurs ou amateurs d'astronomie êtes-vous?
Moi, je ne suis qu'un esprit curieux, soucieux de comprendre l'arrière scène de notre ciel commun.
De fait j'ai pour la connaissance scientifique et ses promoteurs, les yeux de Chimène. Mais je reste un rêveur, un contemplatif avant tout, et à l'occasion, avec ma sensibilité, mes limites ....... un passeur.
Au passage, je rends grâce à certains copains du forum, des profs "à la Tournesol" qui prennent le temps de m'adresser un petit signe en lisant mes dérives astronomiconiriques.
Aussi, certains échanges où les formules mathématiques, les règles de la physique s'entremêlent ne génèrent parfois en moi qu'un risque d'hémorragie nasale!
A la lecture de ces Tournesol and co , je sais qu'ils ont des qualités que je n'ai pas, comme je sais que j'en ai d'autres ( beaucoup plus!) qu'ils n'ont pas.
C'est aussi cela notre auberge espagnole, sa richesse dans ces différences.
Demain, j'ai l'espoir de faire encore de belles rencontres, je préparerai mon mouchoir dans la perspective d'assister à certaines conférences ( et au besoin j'exercerai une légère pression sur la cloison nasale)
Et dans cette autre auberge des enfants devenus adultes, j'imagine m'enrichir, outre le fait que j'espère qu'il y aura des coups à boire!
En pièce-jointe: un petit "CROA" pour illustrer le propos
Amitiés
Tout simplement prodigieux!
Après quelques semaines de disette, victime d'un syndrome "dés-astro" (moins envie d'observer après une journée de boulot), je profite des vacances de la Toussaint pour renouer avec le ciel.
D'un repérage rapide aux jumelles en début de soirée, je découvre stupéfait, l'ampleur du phénomène: la comète Holmes.
Je décide sur le champ de mettre en action ma fidèle et encombrante " lulu "pour voir au « 32 mm » ce que ça donne.
Et là, branle-bas de combat dans la maisonnée.
Faut absolument voir ça!
Deux gamins d'une dizaine d'années déjà en pyjama, mais" pas grave pour cette fois", sont arrachés à leurs jeux.
On se couvre vite fait et tout ce beau monde investit le jardin.
Que dire?
La comète arrache des "ho" !, des "ouhahaha" !
Même si je suis le seul à deviner une teinte verdâtre, l'émotion est vraiment partagée.
Et voilà t-i pas que mes deux loustics me disent qu'ils ont l'impression de voler en regardant le ciel étoilé!
Ni une ni deux, ils entament alors spontanément une danse de derviches tourneurs...
Doucement les gars, faites gaffe à la lulu!
Au fond, ils sont tout simplement enivrés par ce moment un peu magique et ne font qu'exprimer l'excitation du moment.
Les voilà enfin rapatriés par Madame (« vont finir par attraper froid »).
Je retrouve ma solitude relative et le spectacle continue.
L'aspect de la comète évolue au gré de ma subjectivité, alliée aux trouées épisodiques dans la turbulence atmosphérique.
La splendide me fait maintenant penser à l'étoile de Bethléem dans un de mes films cultes: "Ben-Hur".
La lune darde un timide rayon à l'horizon.
J'use ma rétine à savourer chaque seconde.
Effet de la disette prolongée vous disais-je.
La comète est à présent comme une sorte d'Olympus Mons aux contours cotonneux voire enneigés.
En son sommet, de petits spots lumineux semblent m'adresser de temps à autres un signal.
C'est le coeur de cette belle qui bat sûrement.
La lune s'est levée de quelques degrés et détachée de l'horizon, accompagnée par Mars, elle m'invite aussi à la contempler.
Elle flotte sur un océan de nuages grisâtres qui l'effleure et qui gagne progressivement comme des vagues toutes de rondeurs, cette vision féerique.
Je regagne la comète.
Je la remarque maintenant trôner au sein d'une espèce d'astérisme ayant sommairement la forme d'un traîneau dont trois étoiles prolonge la "proue".
Elle perd de sa teinte verdâtre, la lumière sélène commence à s'épancher dans la nuit.
La comète est devenue une fleur que l'on sème à tous vents et que l'on a alors envie de souffler délicatement aux quatre coins...de l'univers.
Il est désormais plus de minuit ; quelques oiseaux inconnus dont les chants étranges m'arrachent quelques frissons semblent sonner le rappel.
Orion se lève à son tour.
Pour toi, belle nébuleuse, on verra plus tard.
Peut-être demain, si le ciel m'appelle à nouveau.
(quelque part en Bourgogne,
octobre 2007)