Vesper

Lumières des terres arides, épisode I : Compagnons des bords du monde

Messages recommandés

I : Compagnons des bords du monde

 

Récit d’un voyage au Chili du 23 octobre au 14 novembre 2018, centré sur la nouvelle lune du 7 novembre.


 

Pour Pierre Vesper, tout a commencé par une nuit très sombre, alors qu’il cherchait une petite galaxie qu’il ne trouva jamais.

C’est là qu’il les vit, ses compagnons des terres désolées et lumineuses.

La voie lactée, tresse brillante tourmentée de nébuleuses obscures et de diamants, leur restituait une ombre dans la nuit d’encre.

“Où vas-tu ?” demandais-je à l’un, mais il poussa un cri strident et s’enfuit épouvanté vers son écran rougeâtre, car il ne m’avait pas reconnu.

 

Mais n’anticipons pas.

 

Roissy, 23 octobre 2018 vers 20h30. Après mon TGV depuis Strasbourg et quelques heures d’attente et autres déambulations dans les halls bondés, XavierC arrive tout sourire avec sa fidèle valise et son vénérable flying Strock 254 en sac à dos. Il m’informe derechef qu’il a mangé deux endives et un camembert pour vider son réfrigérateur. Etant parti depuis près de 6 heures je commence à ressentir les tous premiers effets hypnotiques du voyage et reste coi. Chacun ses goûts, me dis-je en m’efforçant de ne pas penser trop fort. Je lui souhaite silencieusement une bonne digestion. Voici un voyage qui commence sous les meilleurs auspices. Lire les présages dans le camembert aux endives n’est pas donné à tout le monde.

 

Nous abordons les contrôles de sécurité. Une légende urbaine affirme désormais que les miroirs seraient devenus indésirables en cabine au motif que, une fois brisés, leurs éclats pourraient former de dangereuses échardes susceptibles de servir d’armes. Décidément, nous sommes à l’ère de la rumeur. Et d’ailleurs nous passons sans encombre. Les douaniers ne sont même plus étonnés par les astro-pèlerins et leurs flying dobsons. L’ère glorieuse des pionniers, des ouvreurs de voies, est déjà dépassée. Tempus fugit, le temps s’enfuit...

 

...Et d’ailleurs nous aussi, dont l’avion décolle non sans avoir embarqué notre troisième co-voyageur, à savoir Bruno, adorateur d’électrons, de pixels, et pratiquant du culte de l’écran rougeâtre.

 

Quelques instants après nous nous ruons vers la lumière.

J’ai gagné mon ciel.

 

Nous planons sur une très longue pente descendante, vers le grand sud-ouest.

Ni évidemment morts, ni plus tout à fait vivants. Boîte de Schrödinger volante. Brel chantait Aristote : “Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui sont en mer.” Aristote ne pouvait envisager ceux qui seraient un jour en l’air.

J'aime cette sensation de ne plus appartenir au monde.

 

Près de 15h plus tard. Nous sortons de la boîte de Schrödinger et retrouvons les couleurs lumineuses du Chili, loin des brumes pré-hivernales méphitiques du nord.

 

Santiago, gare routière Alameda. Le Chili a une spécialité de transports en autocar, de plusieurs niveaux de confort, aux prix dérisoires pour un occidental du nord, si on peut dire, et d’une ponctualité à la logique floue. Sur un quai, notre marée de bagages : mon premier a son flying Strock, mon second des caméras et autre lunette à grand champ, mon troisième une paire de Naglers et deux jumelles. Qui suis-je ? Et, d’ailleurs : où vais-je ? Je mobilise mes souvenirs d’espagnol de classe de troisième et m’enquiers un peu partout comme une âme en peine : “¿Dónde está el autobús a Ovalle?”- où est le bus pour Ovalle, charmante mais sans éclat petite ville du Coquimbo ? “Se fue !” - Il est parti !, me répond virilement et en claquant des mains un chilien râblé d’âge moyen. Bigre. Va-t-il falloir racheter des billets ? Retrimballer les pesantes valises ? Moi j’ai mes semelles de vent, mais les autres, et surtout les astro-imageurs ? Les mines s’allongent, nous sommes partis depuis plus de 24 heures, lorsque… mais, mais oui c’est lui, notre autocar, qui s’avance et affiche fièrement sur son front en lettres de lumière “El Salvador - Le Sauveur”, bon sang mais c’est bien sûr, le bien nommé !

 

Lentement nous remontons la panaméricaine, plein nord. A gauche, le Pacifique déroule de longs rouleaux gris. Nous achetons des pâtisseries locales trop sucrées comme toujours et nous rendormons les yeux ouverts, de ce sommeil hypnotique dont on s’enivre à force d’heures non dormies.

 

Ville de Ovalle, 24 octobre 2018 au soir. J’ai quitté Strasbourg il y a un peu plus de trente heures. Nous retrouvons Raymond, notre hôte, après 5 années d’absence. Il a toujours le regard des coureurs d’espaces ouverts.

Nous poursuivons notre périple dans le 4x4 qui a dû faire l’aller-retour Terre-Lune et une partie d’un troisième voyage. C’est une mule fidèle, un animal de bât dont Raymond connaît les moindres hoquets, une mécanique incassable qui, même cassée, rentrera à l’écurie.

Accélérant sur les pistes sèches, il y a dans le voyage des frémissements temporels, tout s’étire, s’étend et se contracte, il y a des accélérations dans l’accélération, je suis maintenant en hypnose, c’est l’ivresse du voyage et Raymond a le pied sur la pédale d’avance rapide d’un film aux contours flous.

 

Retrouver ces terres arides est un peu rentrer chez soi après une longue absence. Un mélange de souvenirs d’autres années, pas si lointaines mais déjà éloignées, nostalgie d’anciennes nuits éblouies de coups de millions de soleils et au goût de menthe poivrée, tisane vespérale du lieu.

 

Nous trouvons pour la première fois la Canelilla, notre lieu de résidence, sous les nuages. C’est inédit, ici au pied des Andes, à 25 km à vol d’oiseau du Gemini Sud. Je n’avais jamais vu ce paysage ennuagé. Nous pouvions compter sur un ciel coronal de façon implacable, sans faille, mécaniquement. Le changement climatique opère globalement, c’est un fait avéré.

 

Nous retrouvons Nadine, maîtresse des lieux, hôte aux petits soins et à la cuisine savoureuse.

Le chien Baladin est mort, j’espère qu’il course les chèvres au paradis des animaux heureux. Grisette, autrefois chatte libre du désert, est désormais à la retraite dans la nouvelle maison de nos hôtes. Elle se cache, terrorisée par le successeur de Baladin, une jeune doberman recueillie ici pour le meilleur et qui vibre d’énergie.

 

La colline - observatoire est peuplée d’installations récentes. En plus du traditionnel observatoire à toit roulant du C14 il y a maintenant un abri qui cache un dobson 530 en location séparée et trois constructions basses qui hébergent des instruments automatisés. Un RC 520, une lunette de 127 mm, un Newton 350 et leurs bazars électronifiés respectifs. Pour un peu on entendrait, venu de quelque micro resté ouvert dans l’hémisphère nord, le son nasillard d’un journal de 20H ou autre émission d’infotainment

L’électricité est solaire et il faudra un jour conter comment Raymond a acheminé du wi-fi ici, dans une vallée perdue sur les marches des Andes.

Cette capacité à bâtir, dans un endroit reculé et sans aide, à quatre heures de 4x4 du plus proche magasin de bricolage, l’ensemble des bungalows, installations et maintenant observatoires en remote, me laisse toujours admiratif et incrédule à la fois. Moi qui ai les deux mains dans la même moufle et les pieds dans le même sabot me demande toujours, comme devant les pyramides, si cela a réellement été possible sans une aide venue d’ailleurs.

 

Pantois et pantelant après quasiment 40h de voyage, je descends la colline pour rejoindre ma chambre. Hélas très momentanément car si je n’ai qu’une envie, m’allonger, encore faut-il que je m’acquitte d’une tâche ardue : reformater ma lourde valise pour qu’elle passe du statut “3 semaines” au statut “1 semaine”. Demain matin tôt, nous partons en effet pour l’Atacama.

 

Le matin n’est pas encore levé, si je puis dire, lorsque je reprends ma désormais légère et magnifique valise pour un départ d’une semaine vers le grand nord. Je ne sais plus en réalité où je suis exactement : entre les fuseaux horaires, les lenteurs et les accélérations du voyage, les quelques heures de sommeil grapillées ici n’ont pas permis à mon esprit de retrouver mon corps, en quelque sorte. Tel un automate, j’embarque. Pour quelques heures de piste et une bonne journée de panaméricaine.

C’est presque une expérience de décorporation et il reste forcément peu de souvenirs de cet épisode, autres que ceux d’être passé au large de La Silla dont nous apercevons les mythiques coupoles, et de m’être observé, comme flottant hors de mon corps au son d’une musique andine jouée je ne sais plus comment par Xavier. Au rythme d’une flûte de pan endiablée, les regards s’éclairent d’étincelles étranges et de sourires entendus. C’est une secte, d’accord, mais laquelle ? Je n’arrive plus à m’en rappeler. C’est à la lisière de ma conscience. Nous avalons la panaméricaine à haute vitesse. Tout est trouble sur les bords. Et au milieu aussi, un peu.

Un flux d’air baigne mon front. Parfois il se relâche, mais la plupart du temps il est fort et constant. Une main tire sur mon crâne et m’emporte à Copiapo. La porte de l’Atacama.

 

A l’hôtel, en chambre double avec Xavier et dans l’incapacité de trouver le sommeil, nous regardons des dessins animés en italien. Il faut le faire, me dis-je, venir de France, ici au Chili, au seuil du désert, pour rigoler devant des dessins animés en italien. Xavier se penche à la fenêtre pour essayer de distinguer, dans la nuit orange de Copiapo, l’une ou l’autre étoile. En se dévissant le cou il en trouve une, quelque part au zénith, et aussitôt exhibe avec désinvolture et à ma stupéfaction un gigantesque smartphone qui lui indique derechef, toujours à ma surprise, qu’il s’agirait de Fomalhaut. Moi qui ai toujours connu un Xavier low tech je suis, comme disent les anglo-saxon, flabbergasted.  Je range, reformate et défragmente le contenu de ma valise pour que les choses et les événements reprennent un cours normal.

 

Vendredi, 26 octobre 2018. Au matin tôt et après une courte nuit (durant cette partie du voyage les nuits seront toujours courtes, faut-il continuer à le mentionner ? C’est ensuite que les nuits prendront l’avantage sur les jours), nous attaquons la piste pour les hauts-plateaux de l’Atacama. L’ascension, lente et régulière, commence en faux-plat. Au début, nous croisons encore quelques camions. D’imposants trucks, à l’américaine. Mais rapidement nous sommes seuls. Le ciel bleu roi touche la terre sans dégradés, sans nuances, sans pudeur.

Au bout de quelques heures de route le paysage est surréaliste : ici un lac de soufre rejoint le ciel, le jaune vif touchant le bleu intense, profond et uniforme, tandis que là un champ de pénitents, silhouettes de neige sculptées par le vent froid, tend ses échardes comme des doigts glacés.

 

Plus loin le salar de Maracunga s’étire en plaine de sel jusqu’à l’horizon. Le blanc pur touche le ciel coronal, c’est une vision de début des mondes.

 

Nous passons en Argentine puis revenons au Chili car ici les frontières se chevauchent, forment des boucles, et dépassons les 4000 m pour continuer à monter. Les sommets des “Tres cruces”, trois volcans andins, occupent l’horizon. Massifs, ils semblent cependant peu hauts et assez proches. Mais nous sommes bernés par l’altitude : ces volcans culminent à 6749 m et, s’ils dépassent assez peu de l’horizon c’est que nous sommes déjà vers 4700 m. La distance est trompeuse également, ici tout semble proche car l’air est d’une transparence de cristal. Aucune poussière, très peu d’humidité : la sensation est d’avoir de nouvelles lunettes. Les myopes comprendront.

Ici les nuits doivent être de diamant. Mais il semble que le manque d’oxygène finisse par dégrader sévèrement la vision de nuit. Et puis il fait déjà très froid de jour, ça doit être intenable pour des observations prolongées.

D’ailleurs l’air est tellement léger que les efforts semblent un peu plus difficiles même si, à ma grande autosatisfaction, je constate que je réagis bien. Il suffit de s’économiser un peu, me dis-je avec une pointe d’orgueil. Ces histoires de malaises en altitude, c’est forcément pour les inconscients, les imprudents, les inconséquents. Tous défauts que je n’ai manifestement pas. Je me sens bien, très bien même : léger, pour tout dire. Intérieurement, je me ris de la difficulté.

 

Un peu plus loin et un peu plus bas, à 4300 m, nous abordons la Laguna Verde. Ici, l’eau turquoise éclabousse les flancs des volcans. Ceux-ci dépassent de l’horizon avec leurs plumetis enneigés au sommet. Bleu sombre du ciel, turquoise de l’eau, brun et blanc des volcans : telle est l’ambiance, telles sont les couleurs du lieu.

Il y a une sorte de refuge décati au bord du lac, une cabane montagnardo-routarde où Raymond nous fait chauffer une infusion de feuilles de coca. Parfaitement légale ici, cette infusion légère anesthésie un peu la gorge mais produit l’effet d’un double expresso.

Ragaillardis, nous nous attardons en contemplations. C’est au moment où, en fin de journée, nous remontons en voiture pour aborder la redescente qu’un mal de tronche terrible me tombe dessus. Brutalement et sans crier gare. Mon orgueil de montagnard tout frais s’écroule d’un coup. Puis je suis assailli alternativement de moucherons noirs et de lucioles brillantes. Sans oublier de puissantes nausées. Je suis victime de la terrible Puña, le mal d’altitude qui sévit en ces hauteurs. Il faut redescendre, et vite. Mais vite, tout le mot est là. Ai-je dit qu’il s’agissait, à l’aller, d’un faux-plat s’étirant sur des centaines de kilomètres ? Eh bien au retour c’est pareil. Dans l’autre sens.

Ainsi le malaise dura-t-il longtemps, s’étirant au fil des kilomètres de piste de redescente. Je me suis senti tel un Icare qui aurait la migraine dans sa chute.

 

Samedi, 27 octobre 2018. Rétabli sans séquelles (quoi que, diront les esprits forts…) de cette terrible Puña, je prends place dans le 4x4 pour redescendre de Copiapo vers la mythique Silla.

 

Nous filons bon train et nez au vent sur la panaméricaine, dans le sens de la descente si l’on peut dire, lorsque j’aperçois un énergumène planté au beau milieu de l’autoroute. Solidement campé sur ses deux jambes, à cheval sur la bande discontinue, il semble agiter une lampe. Ses fringues bizarres renvoient la lumière, par endroits.

“Piéton sur la piste ! “ dis-je de façon humoristique à Raymond juste avant qu’il n’entame de lui-même un freinage d’urgence.

Nous arrivons à hauteur de l’inconscient, à qui j’envisageais vaguement de rappeler les règles élémentaires du code de la route (...en français !) lorsque la réalité et la fatalité nous rattrapent d’un seul coup : le costume bizarre était un uniforme, les réflexions sont dues aux décorations, ou plutôt devrais-je dire à la déco’ style latino brillant au soleil, et la lampe… est un radar. Le flic s’avance, très macho, viril, sud-américain quoi. Il n’a pas l’air content d’être encore en vie, bizarrement.

Il s’accoude à la portière et sans un mot nous montre l’arrière de sa lampe, qui arbore un nombre : 148. En kilomètres par heure, s’entend. Au lieu de 120, il faut le dire. Oui bon, ce n’est pas non plus la vitesse de la lumière, hein. Mais le gars semble sincèrement en colère. Je saisis qu’il dit des choses définitives et désagréables, du genre “inutile de s’excuser”, “ce coup-ci vous n’y couperez pas”, “amende grillée” et autres paroles blessantes. Plus sérieusement, il a vraiment l’air sérieux, lui, et j’ai la conviction sur l’instant que Raymond va devoir manger son permis de conduire. Mais comme souvent au Chili, les choses prennent une tournure étrange.

Dialogue reconstitué (et librement adapté de l’espagnol) :

 

- “Je m’excu…”

- “Silence. Inutile de vous excuser. Ni de promettre : je ne vous croirai pas”

- “Mais…”

- “Et vous allez où ? Vous vous croyez tout permis ? Et qui sont vos passagers ?”

- “Nous allons à la Silla. Et ce sont des astronomes français, enfin amateurs…”

- “Mmmhhh. Ahh. Moi aussi, je suis passionné d’OVNIS… Mmmhhh…”

- ???

- “Et dites-moi : vous en avez déjà vu ?”

- “Euh, bah, bon ben c’est que, vous savez, en fait l’astrono…”

- “Je le savais, je le savais ! C’est passionnant…”

- “Moui bon (prudent)”

- “Ici on en voit assez régulièrement…”

- “C’est-à-dire qu’en fait je suis propriétaire d’un gîte - observatoire…”

- “Un observatoire ! J’en étais sûr, j’en étais sûr ! Et bien sûr…”

- “Bien sûr… (?)”

- “Ah je le savais, c’est fabuleux, et toutes ces planètes extra-terrestres, enfin extra-solaires, enfin c’est extra et ça confirme tout le reste !”

- “(?) Oui, euh, c’est... vrai… (sentant venir le bon coup)”

- “Ah c’est fabuleux, c’est extraordinaire !!”

- “Oui, euh, magnifique, hemm…”

- “Bon ben vous savez quoi ?”

- “Euh, non… (espoir)”.

- “C’est bon pour cette fois. Mais soyez prudent à l’avenir !”

- “Oh merci, oui, oui, oui ! Et passez nous voir, à la Canelilla, avec la famille, une soirée on vous montrera tout ça…”

- “Je le savais ! J’en étais sûr ! C’est magnifique ! Merci !”

- “Merci à vous ! Qué le vaya bien !

 

Raymond passe la première et repart sur les chapeaux de roue. Je suis bouche bée. Pour un peu je lui aurais fait le salut de vulcain (“Star Trek”. On a les références qu’on peut). Décidément ces reptiliens sont bizarres.

Quelques instants plus tard nous filons aux alentours de 150. Ce gars-là était marrant mais il ne faut pas exagérer : il nous a mis en retard.

 

Le site historique de l’ESO se présente comme une crête de dragon pustuleux, à seulement 2400 m (car nous sommes maintenant aguerris, n’est-ce pas). Les coupoles sont ici nombreuses et témoignent de l’activité de recherche et développement qui anime le lieu depuis les années soixante. Nous visitons d’abord le 3,60 m Cassegrain. Le vénérable est désormais accouplé au bien connu spectrographe HARPS, pionnier dans la détection d’exoplanètes. Notre flic serait heureux. Sous la coupole néanmoins, l’ambiance fleure bon les années 70. On se croirait un peu dans un film rétrofuturiste, ou steampunk.

 

Non loin, voici le résolument plus moderne NTT. Précurseur des technologies déployées au VLT, l’ambiance est ici plus contemporaine. Il y a deux foyers Nasmyth. Xavier reconnaît ça et là des pompes à vide. Sur un mur, un tableau blanc affiche une procédure manuscrite au feutre, en plusieurs langues. Il y a un schéma de câblage du type : “le fil vert sur le bouton rouge, le fil rouge sur le bouton vert” (“La 7e compagnie”. Les références qu’on peut, etc). Sage précaution ici : mieux vaut en effet ne pas se planter.

Le miroir de 3,58 m est à portée de main, nous nous en étonnons et frémissons en voyant des visiteurs tendre leurs téléphones juste au-dessus de sa surface pour le photographier. Avec bien plus de précautions et de respect, nous effleurons des doigts la tranche de l’oeil du cyclope.

 

Nous finissons avec le radiotélescope Suédois submillimétrique. L’oreille de géant termine la crête du dragon. Une structure puissante dresse fièrement le disque d’acier de 15 m. C’est une oeuvre d’ingénieur, campé sur des certitudes inébranlables et une foi constante en la culture du progrès technologique. Mais il est néanmoins réformé et tend désormais vers l’horizon son oreille unique et inutile, tel un antique pavillon de gramophone. Sic transit…

 

C’est vers l’océan Pacifique que nous redescendons plus tard. Sur la route, nous croisons des renards peu farouches et une famille de Guanacos, petits lamas du coin.

Ici on passe rapidement d’un milieu ultra-sec à un milieu ultra-humide : un brouillard côtier nous accueille, la Camanchaca.

Nous prenons nos quartiers dans un bungalow de bord de mer. Avant de m’écrouler sur une couchette je fais et défais ma valise, sorte de reformatage et de défragmentation rituels. Les choses retrouvent ordre, calme et sérénité sous l’oeil de Xavier qui se paye ma fiole. Au programme demain, visite de la réserve de Humboldt et autres promenades en mer.

 

Il fait froid la nuit au bord de l’océan. Un courant frais s’est infiltré jusque sur mes épaules par la fenêtre disjointe. J’ai dormi au vent du Pacifique.

Nous partons tôt voir les pingouins, lions de mer et autres mouettes. Les bêtes ne sont pas farouches et nous pouvons leur dire bonjour de très près. Même avec mon 50 mm qui tire forcément bien trop court, je réussis quelques jolis portraits. C’est dire. Xavier, avec son super zoom, traque la moindre moustache de Morse (ou apparenté). Bruno se bat pour sortir d’un mode de pose lente que lui impose son compact depuis le début du voyage. Il y a quelque chose d’héroïque dans ces efforts un peu vains, comme une lutte désespérée entre l’homme et la machine.

Des pics dentelés sont visibles sous l’eau. Un rocher affleure comme une bouche ouverte et semble pousser un cri vers le ciel. Un peu plus loin, les plages sont immenses.

 

Quant à moi j’ai oublié ma crème solaire et, malgré la journée grise, j’attrape un fort coup de soleil. C’était pourtant évident et pas très malin : maintenant j’ai la tronche qui pèle.

Heureusement j’aurai bientôt quinze nuits pour me soigner.

Car demain, après la visite des villes portuaires de La Serena et Coquimbo, nous rentrerons à la Canelilla.

Demain s’ouvre le théâtre des contemplations.

Demain, flambée d’étoiles.

 

[à suivre]



 

Modifié par Vesper
Correction d'une inexactitude
  • J'aime 2
  • J'adore 1
  • Merci 1

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Superbe, Pierre!

 

Et j'ai bien rigolé avec ta défragmentation de valise.

Il ne me semble pas qu'on soit passé en Argentine pour aller voir la Laguna Verde chilienne, la frontière était encore à plusieurs dizaines de kilomètres.

 

Sinon en plus d'aider à reprendre contact avec le ciel austral via SkySafari, et son mode boussole, le smartphone était bien utile pour garder à portée de main la liste de ce que j'avais observé les divers voyages et pour écrire une bonne partie des CROAs de ce voyage. Et que dire du mode panoramique de son appareil photo, là c'est moi qui étais sidéré!

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Yo !

encore une bien belle aventure andine, ça ravigore les plus beaux souvenirs. Quel pays fabuleux !

étonné toutefois par votre plannig : à peine arrivé, direction les 4000m ??????????? rien de tel pour se mettre la tête dans le cul.  étrange.....

Joli coup que d'avoir été à la Laguna Verde, ça se mérite et c'est chose rare, mais comme dit Xavier, c'est encore au Chili.

On attend la suite !!!

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Merci pour vos commentaires B|.

D'après l'ordre chronologique de mes photos, nous avons franchi la frontière argentine après le salar de Maracunga, pour revenir ensuite au Chili en vue de la Laguna Verde. J'ai corrigé comme suit :

"Nous passons en Argentine puis revenons au Chili car ici les frontières se chevauchent, forment des boucles, et dépassons les 4000 m pour continuer à monter. (...)".

Amicalement,

Pierre

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

.... j'crois pas.... Par contre oui, le poste frontière est un avant poste, à vue de pif à 100km de ladite frontière, qui est après la Laguna Verde.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut !

 

Je confirme, le poste de douane est bien avant la frontière avec l'Argentine. Cette frontière se situe quant a elle bien après la Laguna verde. 

 

Sinon ton récit est bien sympa, ça me rappelle de bons souvenirs. 

Modifié par laurent13

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il me tarde de lire la suite... merci de ce partage Vesper :) 

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le ‎26‎/‎02‎/‎2019 à 12:47, Vesper a dit :

V'là que j'ai plus ma tête

C'est les séquelles de la Puña!

 

Je viens de vérifier sur Google Maps, comme à l'époque en temps réel, la route vers la Laguna était entièrement chilienne :

https://goo.gl/maps/8cDtMkoREC82

 

Je trouve que ton récit complète bien mes CROAs car je n'avais parlé ni du destin funeste de Baladin ni des télescopes en remote pour le moment.

 

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant



  • Contenu similaire

    • Par polorider
      Bonjour
      Une éclaircie de 48H entre deux perturbations il ne faut pas la louper...
      Jeudi 07/03/2024 : observations faites depuis le site de Chantemerle sur la commune de Marthod, dans le parc naturel régional des Bauges (Savoie). Altitude 900 m. Un site à peu près protégé de la pollution lumineuse directe des communes de fond de vallée. 
      Malgré une fin journée limpide et prometteuse pour la nuit, un voile d'humidité a un peu gâché la fête avec un ciel laiteux à partir de 20h30.
      La comète 12P/Pons-Brooks (bien visible aussi aux jumelles 15x50...) avant qu'elle ne disparaisse derrière la crête qui domine le site :

       
      NGC 891 une galaxie spirale vue par la tranche et située dans la constellation d'Andromède. Distance d'environ 15,1 millions d'al. NGC 891 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784:

       
      @Goofy2 avait bien titillé ma curiosité avec sa capture du quasar PSS J1347+4956 (voir ici : http://www.astrosurf.com/topic/167273-quasar-pss-j13474956-le-06-fév-2024-avec-levscope2/ )
       
       
       
      NGC 4565 une galaxie spirale vue par la tranche et située dans la constellation de la Chevelure de Bérénice. Distance d'environ 75,7 millions d’al. NGC 4565 a été découverte par l'astronome William Herschel en 1785. Elle est connue aussi sous le nom de « Galaxie de l'Aiguille » :

       
      Merci pour votre passage par ici , bon ciel à vous 
       
    • Par Adamckiewicz
      Nuit prévue avec les copains du club, des dobsonneux (T300, T350, T610 et mon T400), et un photographe avec un newton 200mm.
      Col d'Issarbe, 1400m d'altitude. 9° en début de soirée, pas une seule plaque de neige en montant....
      Très peu d'humidité (50%) mais un ciel gâché en début de soirée par des cirrus et surtout des fumées d'écobuages.
      Les télescopes sont prêts vers 19h.
      La soirée commence avec une superbe lumière zodiacale qui s'étend presque jusqu'à Jupiter!
       
      J'avais prévu un programme dans l'Eridan, le lieux et la date s'y prêtant bien, mais après une observation de NGC 1232, j'ai compris que ca ne le ferait pas. J'observe NGC1637 plus haute, mais qui semble loin de son potentiel. Puis un regard vers la flamme, où je retrouve les détails si bien rendus dans les dessins que j'ai pu voir ici récemment, notamment celui de Sky runner  . 
      Puis je me suis rabattu comme les copains vers des objets plus hauts, il faut jongler avec des passages importants de chute de transparence localement.
      Vers 22h Jupiter nous offre un spectacle magnifique à 515x en binoculaire, avec une image très stable et contrastée. Le suivi grâce à la table est évidemment très appréciable!!
      Je dessine ensuite M82, en monoculaire à 400x et en binoculaire à 300x, après une première tentative d'observation décevante vers 21h.
       

       
      Ensuite je m'oriente vers le clown, d'abord pas en grande forme, mais qui s'améliorera pendant la soirée. on a pu passer la bino 515x, un peu gênés cependant par le vent, puis en monoculaire à 800x en fin de nuit , une fois le vent retombé, ce qui m'a permis d'ajouter quelques détails au dessin.
       

       
      Philippe nous signale la présence du Gegenschein entre l'amas de la crèche et le Lion, assez nettement visible !!!
       
      Laurent me montre ensuite ngc2403, une galaxie très interessante, spirale désordonnée difficile à décortiquer, au dessus de m82. On distingue une zone HII (en haut) et une autre peut être, plus discrète en tous cas, au bout du bras à gauche :
       

       
      Puis je me tourne vers le Lynx pour observer NGC2683 qui m'avait laissé un très bon souvenir au c8 dans des conditions bien moins bonnes. Elle est maintenant proche du zénith. Il n'y a pas de bande d'absorption visible, mais une partie plus claire sur le haut du bulbe  
       

       
      Ensuite je profite de la montée du Lion pour observer NGC 2903, qui montre une quantité de détails assez impressionnante
       

       
      Enfin, pendant la dernière heure, je me régale devant M51, principalement à 200x mais quelques apports d'informations à 400x.  Il ne faut pas hésiter à grossir pour faire apparaitre les ponts de matières, bandes d'absorption ...
       

       
      (le dessin et tourné à 90° antihoraire par rapport à la vue au télescope)
       
      Je finis tranquillement par M5 qui éclate les rétines à 300x en binoculaire, avant de ranger le matériel.
       
      Encore une fois, et @jldauvergne sera content, le suivi a été un énorme apport cette nuit encore!!! (et quel bonheur de pouvoir aller siroter un coup, observer une nébuleuse dans le score des copains, soulager le chatouille de la vessie comme disait l'autre.... et retrouver sa cible encore dans l'oculaire  )
       
      et merci aux conseils de @serge vieillard sur le papier! C’est nickel, ça tient super bien pendant l’observation, et pas besoin de reprendre le dessin ensuite ( quelques retouches sur les étoiles et parfois un peu d’estompe). Et au scanner le rendu est mieux  
    • Par xavierc
      Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
      Dans le virage Est des Rencontres Astrociel, à la station de ski de Valdrôme (26)
       
      11 dessins : 10603 à 10613

      Si besoin, échelle de visibilité des objets : http://xcamer2.free.fr/astrodessins/Echelle_Ciel_Extreme.html

      Je suis opérationnel à 22h04, en avance sur la nuit totale.
      Il fait bon sans le manteau.
      Seuls Nicolas Biver et un autre astronome restent dans le virage, ça sent la fin des Rencontres Astrociel.
      Autre signe, la montée de la phase de la Lune. Le croissant lunaire est là mais caché par les arbres.

      Je regarde d'abord une galaxie du Serpent.

      Observation 10603 : NGC5921.
      Elle est assez faible à 85x.
      A 201x, son centre ponctuel et marqué ressort.
      Je remarque aussi deux difficiles renforcements en vision décalée VI4 à 5.
      Elle est trop sombre à 276x.


      Un groupe de jeunes visiteurs est passé.

      Je cible une nébuleuse planétaire d'Hercule.

      Observation 10604 : PK51+9.1.
      Je la remarque à 85x par sa forte réponse au filtre Oxygène 3 et sa teinte verdâtre car autrement elle est ponctuelle.
      Elle ne réagit quasiment pas au filtre HBêta.
      Elle est encore ponctuelle à 201x, mais toujours colorée.


      J'anime 20 minutes sur la nébuleuse de la Lagune pour le groupe passé qui ne trouvait plus personne pour montrer des objets dans les instruments.
      Puis je reprends mes observations, avec un amas globulaire du Sagittaire.

      Observation 10605 : NGC6642.
      Suffisamment brillant pour être vu au chercheur 9x50 comme très faible et un peu flou, il est à 85x assez faible, bleuté et semble résolu.
      Ses étoiles faibles à VI3 se distinguent mieux à 201x. Il est pas mal cet amas globulaire.


      Mes visiteurs vont voir mon voisin du nord.

      Je tourne le télescope sur une nébuleuse planétaire du Sagittaire.

      Observation 10606 : NGC6629.
      Considérablement faible, un peu floue et verdâtre à 201x, elle arbore un centre plus brillant malgré la très forte turbulence.
      Elle présente une forte réponse au filtre Oxygène 3 et une faible au HBêta, on ne peut pas être bon partout!


      Je fais un tour sur le parking côté nord-ouest pendant 20 minutes à 0h10, il y a plus de monde qui observe par là-bas.

      Je réobserve une nébuleuse planétaire du Dauphin, puis une autre dans la Flèche, dessinées les premières années avec ce Dobson.

      Observation 10607 : NGC6891.
      La nébuleuse est évidente à 85x, assez brillante, verte et fortement rehaussée par le filtre Oxygène 3, et faiblement en HBêta.
      A 631x, avec une turbulence forte de 4 sur 5, son étoile centrale se détache difficilement de la première zone, par contre pas d'anneau vu cette fois-ci dans cette zone contrairement à l'ancienne observation.


      Observation 10608 : NGC6879.
      Encore une nébuleuse tête d'épingle!
      Considérablement faible, elle est ponctuelle à 85x, puis un peu floue et verdâtre à 201x.
      A 631x, malgré la turbulence très forte, elle me semble plus floue que les étoiles alentours, y compris de même brillance.
      Elle m'est confirmée par sa réponse très forte au filtre Oxygène 3 et très faible au HBêta.


      La turbulence est décidément trop forte pour de bons résultats sur ces petits objets.

      Je fais une pause sur la bâche à 1h35, l'heure habituelle de mon coup de barre pendant ces vacances.
      Bien pratique et moelleuse cette bâche!

      Je pars à la chasse de galaxies Shakbhazian de Pégase et des Poissons.
      Elles ne sont pas indiquées sous ce nom de catalogue dans Sky Safari Pro, mais je les ai retrouvées dans ce logiciel avec leurs coordonnées précédemment en journée, et marque donc sur leurs fiches papier (des pdf de Rainer Vogel) le PGC équivalent. Du coup, la recherche est rapide dans le logiciel.

      Observation 10609 : Shakhbazian 361.
      Il n'y a rien à voir à 85x, poussons à 201x.
      Ah, je détache 3 galaxies du fond du ciel, et à 276x le compteur monte à 5.
      J'ai donc recensé PGC3090431 et PGC98459 vues VI2, PGC1538596 VI1 à 2, PGC1539366 VI4 vue qu'à 276x, et PGC1540666 très faible d'abord vue à 276x puis à 201x.


      Observation 10610 : Shakhbazian 4.
      Une des galaxies du groupe est vue à 85x, sinon tout le reste à 276x.
      Le groupe est difficile, seules 2 galaxies sont sûres, PGC1238686 VI4 et PGC1239527 VI3.


      Observation 10611 : Shakhbazian 40.
      Je repère à 85x plusieurs de ses membres.
      D'après les documents et Sky Safari Pro, c'est aussi Abell 193, dont au total je verrai 7 galaxies plus ou moins facilement à 276x :
      UGC967 VI3, PGC94306 très faible à VI1, IC1695 faible, PGC94352 et PGC94337 VI2, PGC94341 VI3 et PGC94311 très faible à VI1.


      Fatigué à 4h40, je dessine une galaxie des Poissons hors catalogues exotiques.

      Observation 10612 : NGC524.
      Condensée, bleutée, elle est assez faible à 85x, et très diffuse.
      Je note peu de traces de spirale à 201x.


      J'ai mal aux pieds avec les marches de l'escabeau.
      Je redéplace le télescope plus au nord pour enfin voir la comète P1 Nishimura dans les Gémeaux.

      Observation 10613 : comète C/2023 P1 Nishimura.
      Elle pête celle-là, découverte très récemment comme indiqué par Nicolas Biver le spécialiste des comètes.
      Dommage qu'elle plonge vers le Soleil!
      Elle est assez brillante à considérablement brillante et bleue à 85x, sur fond de ciel bleu aussi.
      A 201x, elle est diffuse, tout comme son noyau.


      Je remballe à l'aube à 5h30.
       
    • Par polorider
      Bonjour
      Quand le ciel est dégagé il faut en profiter car actuellement ça ne dure pas longtemps ici en Savoie  C'était le cas hier soir (samedi 13/01/2023). 
      Observations faites en début de nuit, depuis le site de Chantemerle commune de Marthod, dans le parc naturel régional des Bauges. Altitude 900 m. Un site à peu près protégé de la pollution lumineuse directe des communes d'Albertville et d'Ugine.
      Ciel très propre, pas de nuage, température  – 4°  pas de neige au sol.
      En début de soirée pour se mettre en t° mon eVscope aime bien jouer :
      - avec La Lune et la crête de la montagne toute proche (lumière cendrée sur La Lune):

       
      - avec les illuminations du glacier de Péclet à Val-Thorens:

      Et oui... à Val Tho la nuit, ils éclairent le glacier pour faire joli 
       
      Un peu d'astro maintenant avec la Comète 12P/Pons-Brooks qui se trouve pour quelques temps encore dans la constellation du Cygne et qui passera au plus près de la Terre en juin 2024 :

       
      Un petit tour vers la Comète 144P/Kushida (dans la constellation du Bélier). Elle sera au périhélie à la fin du mois de janvier et devrait approcher la mag 8 (image agrandie) Capture de 3 minutes:

       
      Toujours dans le Bélier quelque galaxies dans le même champs que l'étoile 1Ari (capture de 25 minutes):

      Le même champs annoté:

       
      Une comète dans la constellation d'Orion : C/2017 K2 (PANSTARRS):

       
      Pendant qu'on est dans Orion un coup d'œil vers NGC 1975 « l'Homme qui court »  tout près de M42 (capture de 13 minutes) :

       
      Pour clore ce croa un petit tour dans La Baleine avec NGC 1055 une belle galaxie spirale vue par la tranche qui me rappelle un peu M 104 «Le Sombréro» et avec une tâchouille minuscule qui a attiré mon attention :une galaxie nommée LEDA 135658 avec mag 17.3  (capture de 20 minutes):

       
      Merci pour votre passage et bon ciel à vous 
       
       
       
       
       
       
       
    • Par xavierc
      Bonne année pour commencer!
       
      Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
      Dans le virage Est des Rencontres Astrociel, à la station de ski de Valdrôme (26)
       
      11 dessins : 10592 à 10602

      Si besoin, échelle de visibilité des objets : http://xcamer2.free.fr/astrodessins/Echelle_Ciel_Extreme.html

      Je me suis installé à 21h50, le début de nuit nautique est tout juste passé, il va falloir attendre un peu pour que le ciel s'assombrisse bien.
      Mon premier sujet est un nuage obscur du Sagittaire déjà observé avec moins de diamètre.
      Je dessinerai d'abord le champ d'étoiles autour le temps qu'il se détache avec la nuit astronomique.

      Observation 10592 : Barnard 90.
      Le nuage obscur est sombre et aux limites floues à 85x.


      Je suis en tee-shirt au début.
      Pierre anime pour une visiteuse.

      Je dessine une nébuleuse planétaire du Sagittaire.

      Observation 10593 : NGC6565.
      Elle est visible à 85x, et répond très bien au filtre Oxygène 3, ce qui aide à la repérer.
      De plus elle a un diamètre apparent à ce grossissement.
      Elle est assez faible à considérablement faible à 201x.
      Il y a trop de turbulence pour grossir plus (turbulence forte de 5  sur 5).


      Pierre anime maintenant pour un groupe de public.

      Je regarde un amas globulaire du Sagittaire.

      Observation 10594 : NGC6553.
      Bleuté et assez brillant à 85x, il commence à se résoudre à 201x, toutefois limité par la turbulence de laquelle je me suis déjà plaint.


      Je connais un coup de barre à 23h30, me repose un peu puis passe à une galaxie du Serpent.

      Observation 10595 : NGC5936.
      La galaxie est vue facilement à 85x, considérablement faible.
      A 201x et 276x, une barre se distingue avec des nodosités.


      Je rends visite à quelques galaxies d'Hercule.

      Observation 10596 : NGC6555.
      Assez faible et diffuse à 85x, elle dévoile à 201x et 276x un centre discret et des nodosités dures.


      Observation 10597 : NGC6610.
      A 85x, elle est facile et assez brillante, bleutée ciel.
      A 201x, elle reste facile et condensée.


      Fatigué, je dors sur la bâche à 1h50, puis me relève à 2h25.
      J'avais bien besoin d'énergie pour dessiner des amas ouverts du Petit Renard!

      Observation 10598 : NGC6830.
      Tache floue faible au chercheur 9x50, l'amas ouvert est bien détaché à 85x, assez fourni à 201x.


      Observation 10599 : NGC6882.
      L'amas est pauvre mais rehaussé de trois étoiles brillantes colorées dont la jaune 19 Vul.


      Pierre anime encore pour une dame à 3h, quel charmeur! D'ailleurs des visiteurs jusqu'à cette heure, c'est rare.

      Je croque une galaxie de Pégase.

      Observation 10600 : NGC7217.
      Bleutée ciel et assez faible à 85x, elle affiche son centre bien plus brillant à 201x, mais je ne note pas de détails dans le diffus halo faible à VI1.


      Je pointe une galaxie d'Andromède.

      Observation 10601 : NGC214.
      La galaxie est assez faible à 85x, tandis qu'à 201x je soupçonne un bras VI5.


      Je termine par un groupe de galaxies Hickson de la Baleine.

      Observation 10602 : Hickson 13.
      Il n'est pas trop difficile pour un groupe Hickson.
      2 galaxies sont suspectées à 85x et une troisième est vue à 201x.
      PGC5732 est très faible, PGC5735 est VI1 et diffuse, et PGC5736 est VI2.


      J'ai mal aux pieds à 5h, à force d'être debout sur l'escabeau.
      L'aube est là, ainsi que la fatigue.
      Je regarde Jupiter et l'ombre de Io vers la Grande Tache Rouge, malgré la turbulence importante.
      Je remballe mes petites affaires à 5h06 et rebâche le télescope.
  • Évènements à venir