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Pastels crépusculaires inhabituels

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Salut à tous !

 

J’avais pensé intituler ce récit « 2 h d’éclaircie en 2 mois » ou quelque chose comme cela, un peu par provocation, tellement le ressenti d’une météo sempiternellement grise est prégnant cette année. Mais après avoir regardé mes statistiques météo, je me rends compte que c’est tout de même un peu moins négatif, même si le nombre de soirs clairs cette année en octobre – novembre est littéralement en chute libre par rapport aux années précédentes. Eh oui c’est le pire automne pour notre activité depuis quelques années !

Alors oui, il y a bien eu un peu plus de 2 h claires, mais tombant bien entendu aux alentours de la pleine lune, ou lors de sollicitations autre que l’astro, et surtout la veille de rendez-vous (sportifs) importants pour moi ! Une soirée précédente cumulant grosse lune et compétition le lendemain avait tout de même été exploitée, sur les doubles à la lunette. Ici, certes la lune n’était pas de la partie, mais l’éclaircie s’est encore invitée une veille de compétition.

 

Qu’à cela ne tienne, ce samedi 16/11 tout se dégage dans l’après-midi, et sentant que cela se stabilise la fièvre astro habituelle commence à monter ! Le manque extrême d’astro cet automne me pousse même à écourter certaines activités en cours pour vite monter le 300, préparer les affaires et réviser mes programmes d’observation, une fois tout cela bien dépoussiéré !

Pas question donc de se coucher très tard, mais pas grave, ces nuits longues permettent quand même d’observer en début de soirée !

Miracle, non seulement la météo tient le coup, mais le ciel vers l’ouest se pare au crépuscule peu à peu de pastels très purs, du jaune au rose, puis au mauve et enfin au bleu sombre en remontant. Franchement, la pureté et la beauté de ce spectacle inattendu et surtout quasi oublié dans la grisaille quotidienne, me ravit déjà et occupe presque une place de choix dans la soirée d’observation !

 

Ne sachant trop si ce privilège va durer, je commence immédiatement en fin de crépuscule, hélas sous un petit vent mordant qui vient de se lever !

J’ai quelques objets de fin de liste dans le Cygne tout d’abord à aller visiter, puis si le ciel le permet, ensuite dans le Verseau, le Sculpteur, le Fourneau.

 

Je profite d’un ciel pas encore trop noir (décidément ça faire bizarre de revoir les étoiles !) pour rechercher quelques amas sertis au cœur des champs riches du Cygne. En effet, je me doute d’une grande profusion stellaire sous ciel bien noir, de nature à y désorienter le chercheur d’astres peu apparents !

Mais déjà effectivement la recherche de l’amas ouvert Collinder 419 ne me semble pas évidente, tout cela est un peu confus. Il n’est pas clairement indiqué sur l’IDSA, et j’essaie de trouver une zone plus dense dans les parages. Je repère une sorte de C dont les parages immédiats comptent jusqu’à une vingtaine d’étoiles de mag 10 à 12 dont une plus brillante à 96 X, mais c’est assez peu caractérisé. Une étoile brillante juste à l’Est de ce groupe est elle-même entourée de quelques étoiles dont une double. Bel effet !

Déjà je reçois un choc de par la quantité d’étoiles et leur finesse dans le champ du 300, alors que la nuit n’est pas complète ! Ahhhh le diamètre parle quand même !

 

Le petit amas ouvert Berk 86 sera mon second objet, figurant à 56 X dans le même champ que M29, mais bien moins flagrant. C’est un petit groupe en forme de couronne, de 15 à 20 étoiles selon les limites à 96 X, dont une dizaine est déjà vue tout de suite à l’oculaire de recherche (Pano 24, 56 X). Ses astres sont assez irréguliers en éclat, on en note 5 plus brillants, dont une double régulière. C’est marrant j’avais observé ces amas cet été à la FC-100 sous le très bon ciel des Hautes-Alpes du sud, mais je n’avais perçu qu’une dizaine d’étoiles et une certaine difficulté à refermer la couronne (qui semblait plutôt en C). C’était lors de la canicule, avec le visage en sueur presque jusqu’à minuit rien qu’à gesticuler autour de la lunette pour attraper les atlas, les feuilles de brouillon … !

 

L’amas suivant NGC 6883 m’en remet une couche en terme de richesse de champs très piqués, avec des multitudes d’étoiles fines ! Ici la description des objets est presque secondaire devant le spectacle, la poésie et l’esthétique de ces champs étoilés ! Ca envoie !

Cet amas est cette fois très grand (la moitié du champ à 56 X), riche de plus de cent étoiles certainement, aux limites un peu mal cernées et condensé en 2 parties principales, une sorte de triangle à l’ouest et une couronne à l’est.

Les étoiles sont réparties en niveau de luminosité, 4 principales dont une jolie double serrée, une trentaine de mag 10 à 12 environ, et le reste plus faible.

 

Le spectacle continue avec Biurakan 2, petit amas serré autour d’une double brillante et très finement résolue, de principale jaune et de secondaire légèrement azurée. L’amas compte au moins 12 étoiles dont une double serrée, plutôt réparties au SE de la double brillante.

Il fait penser au fameux NGC 2362, beauté des soirs d’hiver dans le Grand Chien !

Au SO je note un autre joli groupe plus faible mais plus riche, le tout formant un joli triangle avec notre amas et une autre légère condensation stellaire autour d’une étoile brillante.

Je n’ai pas pensé à chercher Biurakan 1 dans les parages.

 

On change ensuite de milieu pour aller vers le nébulaire, avec un objet très intéressant mais très faible près de la tête du Cygne : Sh 2-91.

Après l’observation je me suis rendu compte qu’il était bien documenté par nos éminents collègues F. Morat dans Astrosurf Mag n° 30 et Y. Pothier dans Astrosurf Mag n° 93.

Il s’agit de la portion la plus brillante d’un très vaste rémanent de supernova, G 65.3+5.7. Il se présente sous l’aspect de 2 énormes bulles imbriquées dont seules quelques parties sont visibles avec de gros diamètres. D’abord classé nébuleuse en émission ce complexe s’est vu rattaché dans la catégorie des SNR en 1977 seulement, grâce à des filtres (dont OIII) de la NASA de bande passante très serrée. Une autre zone plus marquée de ce rémanent est notée Sh 2-94.

Même si l’Allemand Ronald Stoyan témoigne avec 150 mm ( !!), on trouve peu de rapports d’observation en-dessous de 350 mm, et d’après ce que j’ai vu il semblerait que 400-450 soient le minimum pour un semblant de confort.

Hélas je n’ai pas tenté sans OIII, afin de comparer avec et de mettre en évidence la forte émission en OIII de cet objet. J’ai attaqué directement à l’OIII, et à ma grande surprise tout de suite un bout de lambeau NE/SO fantômatique, faible et diffus, mal défini et diaphane a été perçu grosso modo entre 2 étoiles moyennement lumineuses (difficile d’estimer leur mag avec l’OIII pour ma part). Cette configuration matche avec les photos et dessins que l’on peut trouver.

J’ai estimé sa taille à 0,5’ X 5’ environ, ce qui est bien entendu inférieur à d’autres rapports avec plus gros diamètre. Une caractéristique flagrante observationnelle de cet objet, c’est que je l’ai perçu quasi tout de suite mais par la suite il est resté VI2, sans plus de détails (uni) ni de facilité je dirais. J’en ensuite cherché d’autres parties du SNR dans les environs mais en vain, même pour Sh 2-94, ou alors sous la forme d’infime buée autour des étoiles les moins faibles, en bougeant le tube ?

Avec une pupille plus faible, de 3 mm pourtant, l’objet se dissout dans le ciel et n’est quasi plus visible …

 

Après cette obervation motivante je me rends auprès d’une autre petite nébuleuse, à émission cette fois, de mag 11,4, peu relatée aussi : NGC 6857. Je l’avais trouvée faible à la lunette. Elle se repère grâce à la carte zoomée D2 (de mémoire) de l’IDSA.

A 56 X OIII elle est repérée tout de suite sur le bord O d’un champ encore impressionnant en richesse stellaire ! Ce n’est qu’un petit patch nébuleux facile, mais le champ est spectaculaire. En grossissant elle gagne en intérêt et détails bien sûr, grâce au diamètre ! Le côté N est plus tranché, alors que l’autre côté est flou et triangulaire. Je note une nodosité sur le côté N, et elle est encadrée d’étoiles plus ou moins faibles. Sans le filtre ces étoiles qui me paraissaient presque limites deviennent évidentes, et bien sûr la nébuleuse qui réagit assez fort à l’OIII prend un aspect diffus et mal défini. Par contre le champ stellaire déjà intéressant gagne en consistance et richesse.

Le petit amas Toepler 1 constitué d’étoiles faibles est situé à 10’ environ, je pense le voir mais presque trop facilement, du coup le doute demeure sur cette confirmation.

 

Tant qu’on est dans les nébuleuses, je n’avais encore jamais revu l’America (NGC 7000) au 300. Je reste au plus faible grossissement bien sûr et n’ayant pas l’UHC à côté je garde le OIII. Comme prévu c’est assez facile, mais très étendu et du coup ça manque cruellement de contraste, de peps …La forme est bien reconnue, avec le Golfe du Mexique renforcé, mais cela a tendance à quasi tout se diluer au-delà du Canada …Par contre juste à l’ouest la nébuleuse du Pélican est bien visible, c’est en fait la même que l’autre mais séparée  par une zone obscure. Il me semble voir un léger amas sur cette zone, non confirmé sur les atlas.

Je ne pense pas à aller voir l’amas NGC 6997, situé lui, sur l’America elle-même.

La surface de l’America est vaguement irrégulière en éclat, texture, mais c’est vaste et peu contrasté, un peu comme la Rosette.

Bref, l’instrument ne me semble pas idéal ici, de puissantes jumelles ou une bonne lunette de 120 minimum ne dépassant pas les 30 X, filtrée(s) correctement, sous un excellent ciel de montagne, devrai(en)t montrer une image plus petite et ciselée …

 

Pour finir, retour aux amas ouverts avec le beau NGC 7039. C’est un superbe amas à ce diamètre orienté NE/SO, un peu en forme de S, entre 2 étoiles brillantes. Il présente un fourmillement d’une cinquantaine d’astres bien piqués de mag 11,5 – 12 et plus, assez semblables. Aussi passé sur cet amas en juillet à la lunette, j’avais noté l’extrême piqué des étoiles vers une cinquantaine de fois.

 

Enfin, NGC 7063 est un amas que l’on pourrait destiner aux urbains ou aux conditions dégradées. En effet il est assez caractérisé mais bien résolu, peu serré, et constitué de 10 à 12 étoiles principales de mag 10 environ, donc assez brillantes, et d’une vingtaine en tout. Sa forme de W fait un peu penser à Cassiopée. Deux petites doubles sont à noter côté O. Et de ce côté apparaît aussi un petit groupe stellaire un peu détaché.

 

Grâce à un décalage du repas du soir j’aurai eu la chance de profiter de tout cela ! Par contre, une fois le repas pris et le retour au télescope, sans grande surprise je constate qu’une grosse masse nuageuse à l’ouest, immobile jusqu’à présent, commence par envahir peu à peu le ciel …Les rêves de Verseau, Sculpteur et Fourneau, ou même Lézard se volatilisent donc pour céder bientôt place à d’autres rêves dans les bras de Morphée.

Satisfait d’avoir presque terminé un premier « programme » dans le Cygne, je m’interroge toutefois sur quand sera donnée la chance de poursuivre ces observations, au regard de cet automne si particulier ….

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*des écrins, une bonne organisation et te voilà avec une partie de ton programme bouclé, ficelé en un beau récit. 3 commentaires :

- "pastels crépusculaires inhabituels" : j'ai cliqué sur ton lien croyant que tu allais nous relater des couchants aux couleurs violet-jaunâtres de type effet pinatubo. Ces derniers mois, j'en ai eu quelques-uns à La Palma pas trop prononcés heureusement mais bien inhabituels. Entre (), les clients astronomes ne le remarquent même pas, pas plus que le gegenschein et la bande zodiacale bien zénithale. Oui, çà crache ou çà eut craché cet été dans la stratosphère. La dispersion des cendres volcaniques n'est pas uniforme sur toute la planète si bien que ce sont les américains qui l'ont remarqué en premier cet été avec des effets plus marqués que dans cette partie de l'Atlantique N. A tout les les lecteurs de ce forum, avez-vous remarqué quelque chose en ce sens depuis cet été ?

- demain, c'est compet de quoi ?

- c'est courageux d'avoir essayé les nombreux brins de rémanents au dessus d'Albireo. Une partie de Sh2-91 est effectivement une mini dentelle jouable à l'OIII ; Nicolas B. l'avait dessinée lui-aussi. Même si je ne note rien lorsque j'observe (à part si je dessine), il me semble me souvenir, si ça peut te rassurer, que j'avais fait choux blanc pour Sh 2-94 au C14. Nota : par contre, à La Palma, au T600, c'est merveilleux, non seulement cette dernière se dessine à l'oculaire mais aux alentours, tous les brins anonymes de l'IDSA (carte 30 gauche) sont une invitation au dessin. Et j'espère que tu as apprécié la petite perle qu'est 6857. Telle que tu l'as décrite en détail, cela aurait pu être un de tes tous premiers essais de dessin !

Fabrice M.

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Fabrice, je pense que l'on pratique le même sport vu ton pseudo ... Quand je me rends au départ d'une course à pied (trail courte distance ou route) j'essaie en général de faire au mieux et il est souhaitable de se coucher tôt la veille. Mes malheurs avec la météo semblent sans fin, au point que j'ai repris la compétition début 2018 pour avoir une autre perspective que l'astro (entre autres) au vu de la météo en permanence nuageuse qui ne me permettait pas de pratiquer autant que voulu. Hé bien tu ne vas peut-être pas le croire, mais les seuls 3 ou 4 soirs un peu dégagés de cet automne ont eu lieu la veille de mes 3 courses ! Murphy me poursuit et c'en devient comiquement paranoïaque ! >:(:D

Mais bon, éléments modérateurs tout de même : l'avant-dernière fois c'était avec une grosse lune, donc uniquement doubles à la FC-100 et après 2 h intenses et très agréables, c'était suffisant, et cette fois-ci les nuages sont arrivés vers 21h30, donc pas de regret d'aller au lit !!

 

Concernant le dessin il m'est arrivé de poster de petites choses, mais à la lunette et sur le forum d'à côté.

Oui oui j'ai apprécié la petite 6857, et notamment l'ensemble avec son champ (ainsi que le gain de détails quand même en grossissant et ce seulement à 170 X, par rapport à la lunette, même si souvent je dis que le gain du 300 selon les objets ne met pas une "baffe" chaque fois)

 

Modifié par etoilesdesecrins
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Alors d'abord félicitations pour avoir avec opiniâtreté su profité d'une éclaircie.

 

De tes premiers amas ouverts, je n'ai observé que NGC 6883 que je décrivais ainsi au T200 : "à 87x, centré sur 2 étoiles (dont une est vue au C50) de m=8-9, avec deux tas d'étoiles plus faibles; on trouve au SE une chaîne d'étoiles de m=11-12 ou plutôt un courant stellaire de 30' de long qui part vers le SE en s'arquant; l'amas s'étend sur 12'; à 145x, 10 étoiles brillantes et 10 autres plus faibles." Tes autres trouvailles me sont inconnues : à visiter donc !

 

Bravo ensuite pour Sh2-91, qui doit être un sacré challenge au T300. Pour le plaisir, j'illustre ton croa avec un dessin au Dobson de 445mm. Pas vu Sh2-94 non plus, mais une autre partie non cataloguée séparément mérite un visite préalable côté Ouest à 19h31m49s, +29°34’55” (autour de serait plus approprié), mais je n'y suis pas encore allé. 

 

Sh2-91OIII_daaoT445x125-0.608_YPrbdo.jpgT445x125, OIII

 

Pas mieux que toi sur NGC 6857, triangulaire également au T445. Mon daao n'est pas encore finalisé.

 

Sur l'amas NGC 7039, j'avais noté une forme étonnante au T200 : "à 87x, nuée d’étoiles fines de m=12 et plus faibles; triangulaire, dominée par 3 étoiles de m=7-8, forme de panneau de signalisation danger, densité stellaire moindre au centre; environ 50 à 70 étoiles faibles. [H=70°]".

 

Sur NGC 7063, le 300 semble apparemment plus efficace que le 200 ou je n'y avais rien noté de particulier : "à 87x, facilement séparé, 10 étoiles de m=10 et 10 autres de m=12 qui forment un léger fond stellaire; les 10 plus brillants sont assez éparses; à 145x, l'amas s'étend sur environ 12'."

 

Bref, tu as bien profité et c'est tant mieux.

 

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Salut Yann et merci pour ton passage !

 

oui il ne fallait pas les louper ces 2-3 heures là car depuis c'est catastrophique et aucune réelle amélioration sur les prochains jours. C'est ainsi depuis début octobre et je sens que l'hiver va être long !

Pour les premiers amas décrits ils sont presque anecdotiques par rapport au prétexte d'aller se balader dans ces superbes champs richement et finement étoilés ! D'ailleurs les petits amas, ou faibles, ou peu caractérisés comme cela ressortent assez mal dans tout ce fouillis, et parfois sans carte ultra précise on n'est pas vraiment sûr de les avoir localisés !

 

Pour Sh 2-91, ton orientation semble être celle de l'IDSA, de mon côté l'arc s'étendait seulement entre 2 étoiles moyennement brillantes, je me demande si ce ne sont pas les 2 étoiles bordant l'arc de part et d'autre sur la partie droite, sur ton dessin ? Auquel cas je n'aurais pas vu la partie plus faible à gauche  de ton arc. Et je n'ai pas relevé de zone centrale plus marquée, comme autour de la petite étoile sur ton dessin.

 

Sur NGC 7063, effectivement il n'est pas très riche mais la dizaine d'étoiles principales est assez brillante, ce qui le fait bien ressortir je trouve du fond céleste, et reste de dimensions tout de même modérées, donc il est assez caractérisé par rapport au fond stellaire, celui-là.

 

Sans mauvais jeu de mots on dirait que les objectifs d'automne tombent à l'eau, car déjà pointent les constellations d'hiver aperçues dans un trou de nuages l'autre jour. Quel bilan ridicule cette année pour l'automne !

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