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Gros Dobsons, astrobricolage et binoculaires géants : la star-party japonaise d'Aichi !

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Vous êtes bien installé ?

Bière, cigare à portée de main ?

 

J'ouvre un fil dédié à une star-party thématique "Gros Dobsons et binoculaires géants" qui se déroule chaque Automne dans la préfécture d'Aichi, au Japon.

Elle est peu connue dans le pays (ailleurs, n'en parlons pas) parce qu'elle est privée : on n'y vient que sur invitation. Et contrairement aux autres star-party nippones auxquelles j'ai pu participer, celle-ci n'a pas d'animations annexes, comme une loterie, des stands de marques (Takahashi, Pentax, Vixen...), des spectacles de chants ou de danse (souvent cosplay), etc : c'est de l'astronomie amateur à 100%, sans fioritures ! On expose son matos, on l'étiquette d'une page A4 aux informations préformatées, on arbore son nom et son éventuel surnom sur le revers de la chemise ou de la veste... c'est sérieux, très bien organisé et cependant, cela reste très détendu, bon enfant voire, par moments, potache : bref, une vraie réussite. Des star-party qui m'ont accueilli, celle-ci fut pour moi la plus agréable et la plus réussie. Ça vous semblera évident, à mesure que vous lirez ce compte-rendu :)

 

D'abord, je vous donne quelques informations de base. Nous étions environs 120-150 participants, sur trois jours et deux nuits, posés quelque part dans les montagnes japonaises au nord-ouest du mont Fuji et logés dans ce que je qualifierai "d'hôtel astronomique" : un hôtel de montagne traditionnel, avec "onsen" (bains chauds) de type sauna, chambres tatamis/futons, restaurant... et T650 sous coupole en guise d'étage supérieur ! Une combo rare, c'est bien la première fois que je vois ça !

 

Pour trois jours sur place, débutant avec le repas du soir, les trois du lendemain, le déjeuner du troisième jour, le logement, l'accès illimité au bain chaud et bien sûr, la participation à l'évènement lui-même, il m'en a coûté 12000 yens, soit environs 95 euros : c'est très peu, compte tenu de la qualité de la prestation. N'importe quel hôtel classique est bien plus cher.

 

 

JOUR 1 : L'ACCUEIL

 

Ouvrons l'album photo (vous pouvez ouvrir la plupart des images en page annexe, si vous voulez zoomer dedans) avec quelques vues prises à l'intérieur :

 

"L'hôtel astronomique" :

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Nous sommes le matin, tôt, du deuxième jour : tout le monde est arrivé la veille au soir, sous une pluie battante, rien ou presque n'est encore installé sur les deux emplacements en terrasse (coté gauche de l'image). Le sol est trempé mais bonne nouvelle, la journée s'annonce ensoleillée et dès midi, l'herbe sera sèche. A droite, vous voyez l'hôtel et sa coupole. La commune d'Aichi en est propriétaire et s'en sert pour recevoir les clubs astro, les écoles ou les congressistes qui, le reste de l'année, souhaitent louer les services associés. Cerise sur le gâteau : comme il a plu à seaux les trois jours précédents, le ciel est d'une transparence cristalline. Les derniers écharpes de brume matinale dissipées, il sera pratiquement coronal !

 

La salle de restaurant :

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Le repas du soir, simple et efficace. La quantité est limitée mais la soupe est "à volonté" (on peut se servir autant de fois que souhaité, y compris durant la nuit, ce qui est très agréable). Il en va de même du thé, du café et... du vin et de la bière ! J'avoue, j'en ai abus... profité ;)

 

Une chambre :

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Nous y avons dormi à quatre, pour une chambre de 10 tatamis : aucun soucis de place. Et personne, à part moi, ne pétait ni ne ronflait : trop bien !

 

Un onsen :

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L'un des bains chauds mis à disposition par l'hôtel : il y en a un pour les gentlemen, un pour mesdames. Ceci dit, un rassemblement astronomique japonais réunit autant de dames qu'un vestiaire  de lutteurs sumo... n'empêche, sur les 150 participants, j'ai bien compté trois astronomettes, et deux autres jeunes femmes au rôle plus obscure (épouses ou filles d'astronome, je présume). Sinon, l'hôtel ne manquait pas de personnel féminin : pour le partage des tâches et des métiers, le Japon, c'est à peu près comme l'Europe au bas moyen-âge.

Encore un coup de bol pour ma pomme : je suis un homme !

 

Le hall :

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A peine franchie la porte d'entrée, l'endroit annonce la couleur : bordel, ils ont des Nikon 20x120 type III en guise de porte-manteau ? Pour les surprendre ou les impressionner avec mon matos, ça se présente mal... Bon, j'ai bricolé la monture avec mes poutres de chantier résiduelles, ça devrait suffire : la haute technologie française sera bien représentée.

 

Des Vixen BT 30x125 :

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Dans une salle qui sert essentiellement de petite boutique astro-gadgets et d'exposition d'instruments, je trouve cette paire de Vixen 30x125 à oculaires fixes : elle n'est pas dehors et ne sera pas utilisée, sans regrets : j'en ai possédé une paire, elles ont beaucoup de fausses couleurs et un champs apparent trop limité. Et puis, j'avais trouvé leur contraste assez moyen (peut-être de la poussière, elles ne sont pas étanches).

 

Un Newton transparent à tube fermé !

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Concept étonnant s'il en est ! Il sert à illustrer le fonctionnement d'un réflecteur, pour les visiteurs ou les écoliers (je ne vois pas d'autre explication). Notez le cache-lumière en face du porte-oculaire :D

 

Kitakaru-san présente ses derniers travaux :

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Kitakaru-san, c'est le papa des oculaires Lavendura, assez populaires au Japon : j'en vois à tous les rassemblements auxquels je participe. Nous sommes le soir même de notre arrivée, il pleut encore à l'extérieur mais personne n'ira se coucher avant 22h : plusieurs intervenants vont se succéder, sur différents sujets tous liés à l'astronomie pratique.

 

JOUR 2 : LE MATOS

 

Non seulement la journée s'annonce belle mais en sus, nous sommes en automne : les forêts japonaises se parent de couleurs sympathiques, qui nous permettrons d'user nos binoculaires et nos rétines sur le spectacle de la nature lorsque les instruments seront montés !

 

Vue de "derrière" l'hôtel, vers l'ouest.

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Tranquillou, les astrams commencent à s'installer :

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A la mi-journée, à peu près tout le monde aura monté son équipement. Coté statistiques, je dirais que nous avions : 20% de lunettes et télescopes classiques équipées de têtes binos, 15% de gros dobsons, 30% de paires de jumelles à visée droite de toutes tailles (de 23 à 120mm, précisément) et 35% de binoscopes (essentiellement des lunettes montées en parallèle, avec renvois coudés à deux miroirs de type "Matsumoto-san").

 

En contrebas :

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L'emplacement en contrebas de celui photographié ci-avant : c'est là que j'installerai mes jumelles sur leur monture à balancier "de chantier". J'en suis persuadé : les japonais, avides de technologies de pointe et d'innovations audacieuses, seront si-dé-rés par la french touch !

 

LE MATOS - LES DOBSONS

 

A tout seigneur tout honneur : l'un des plus gros instrument du plateau se tapit à l'arrière d'un utilitaire aménagé pour son transport. Vous identifiez le truc ?

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Un petit coup de zoom sur le cartouche va vous aider :

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Nous avons donc un Télescope Dobson Obsession de 25 pouces - soit 635mm - à F/4, spécialement fabriqué pour Mr Yoshiro Koseki, qui me demandera de l'appeler simplement "K-san" soit "monsieur K" en cours de séjour. C'est classe, j'ai eu l'impression de causer avec Kroutchev.

 

Interlude culturel n°1 : Il y a peu de gros Dobsons au Japon. Déjà, la très grande majorité des gens du cru sont des citadins (pour mémoire, l'agglomération de Tokyo réunit le tiers de la population de l'archipel... c'est juste dingue), dont le ciel nocturne est tout simplement immonde. Ensuite, 90% des astrams nippons sont des photographes, qui font peu de visuel (et dans ce cas, ils visent la Lune, le soleil et les planètes, cf première remarque). Enfin, il y a peu de fabricants locaux de gros télescopes (je ne connais que la marque Ninja, assez chère, qui proposait antérieurement des télescopes de Newton démontables jusqu'à 500mm de diamètre, mais se limite désormais à 320mm max) et surtout, il n'y a aucun commerce de "pousseur de verre" comme en France : tout miroir qui n'est pas "fait maison" doit être importé, de Chine ou plus traditionnellement, des États-Unis. Dans un pays qui place souvent l'artisanat au rang d'art à part entière, c'est étonnant... mais évident, dès lors qu'il n'y a pas de marché.

 

Après l'interlude sur les pousseurs de verre, revenons à nos moutons... (vanne difficulté 6)

 

La bête, une fois montée. 635 à F4, ça fait quand même 2 mètres 54 de focale. Échafaudage, escabeau ou échasses obligatoires !

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Ce dobson est piloté par un système "servo-cat" dont je ne sais pas grand-chose, sinon qu'il permet occasionnellement de faire un peu d'astrophoto. Mr K m'a montré une image de M42, prise en 6mn par séries de 30secondes, assez convaincante. Ceci dit, David, ma gueule, HaleBopp et Chris avions fait mieux avec le T600 du premier nommé au col de Restefond sur le même objet, il y a près de 20 ans et un APN aux performances qui sembleraient médiocres, de nos jours...

 

Si vous avez l’œil, vous remarquerez à travers les tubes du serrurier notre prochaine "cible", un T520 court à base de jantes de vélo qui vaut le coup d'oeil, notamment en raison de son araignée plutôt inhabituelle.

 

La bête dans son jus :

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Voici la cage de l'instrument : il propose une araignée à 5 branches (trois décentrées épaisses, deux parallèles plus minces qui supportent le secondaire) qui vient aussi renforcer le porte-oculaire. Tout ça doit être bien rigide, mais j'ignore l'influence du montage sur la tache de diffraction. Notez le panel d'interrupteurs électriques, qui contrôlent, euuuhh... des trucs variés. C'est tout expliqué sur le dos du porte-secondaire, je ne vais pas vous mâcher le boulot non plus !

 

Le télescope monté :

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Toute la structure - sauf le fond de la boite à miroir - est en alu, l'ensemble doit être assez léger. Mais la galette de 520 fait forcément son poids ! Je crois me souvenir que le primaire est ouvert à 3,3.

 

Dobson "Nebulite" de 500 à F3,6 :

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(à gauche, un C14)

La marque "Nebulite", c'est le nom donné par le fabricant chinois des télescopes et miroir "Hubble Optics" en Europe et aux US (c'est aussi Sky-watcher, non ?) pour leurs gros dobsons semi-serruriers. Au Japon, un importateur les propose jusqu'au T600. Ici, c'est le modèle T500 à F3,6 et miroir en sandwich (voire ci-après). Je n'ai pas regardé dedans, je ne saurais vous dire ce que ça vaut à l'usage.

 

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Le propriétaire n'était pas peu fier de nous présenter la modification réalisée sur le système de double ressorts, qui fait varier la force de rappel en fonction de la hauteur d'observation. En revanche, il n'a rien dit du contrepoids que je vois pourtant bien, à gauche, comme un gros bouton d'acné paradant sur un visage parfait. Il y a encore le code-barre du prix de l'accessoire qui le maintient, ça sent le bricolage correctif de dernière minute... (je suis taquin)

 

Gros plan sur la tranche du primaire en sandwich :

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(note : cette photographie concerne un autre télescope, mais on s'en bat les planétoïdes, c'est une image non contractuelle)

 

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Voici un T500 de marque Ninja, le fabricant japonais "historique" de dobsons au design si particulier qu'on les reconnaît au premier coup d’œil : le tube fermé se démonte en trois parties qui s’emboîtent et rentrent dans la monture (les deux bras du rocker) pour le transport. C'est bien fait, assez compact et très rigide, avec un ensemble isolé du vent, de la turbulence de l'observateur - en partie, du moins - et de la lumière. Aujourd'hui, seuls les modèles de 320mm peuvent être commandés. Selon l'année de production, la qualité peut varier car les fournisseurs de primaire ont changé : les plus vieux ont été taillés par le créateur de la marque, puis son successeur a passé commande chez Meade pour se fournir, désormais, en... Chine. Quand le 400 était encore commercialisé, en 2012 ou 2013, il était vendu environs 12.000 euros. Pour ce prix, vous êtes en droit d'avoir un bon miroir !

 

Notez les autocollants apposés sur l'engin, je vais y revenir...

 

Coté oppose au PO : noir c'est noir !

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A la place du proprio, j'aurais collé des stickers à catadioptres un peu partout, pas seulement sur l'embase : j'aurais bien trop peur qu'un étourdi - comme moi - vienne se cogner dessus en pleine nuit !

 

Les références techniques du télescope sont précisées sur sa fiche :

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Le gros miroir à F4,5 ? A tous les coups c'est du Meade. Dans la dernière case est écrit : "Si tu touches à mon gros tube, crevure communiste, je jure de t'ouvrir le cul et de le fourrer de frelons asiatiques". Oui, le japonais aussi est primaire et mal poli.

 

Les autocollants : kawaaaïïïïï !!

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Je ne saurais décrypter tous les messages transmis par cette collection, mais j'en reconnais quand même quelques-uns :

- La rangée du haut, avec des minettes d'anime ou de spectacles virtuels genre Hastune Miku et leur slogan abscons "The universe, your moe(*) force to discover" sont vendus ici, en boutique. Je voulais en acheter, mais ladite boutique est resté fermée : dé-goû-té !

- Le gros du milieu où l'on peut juste lire "Soboe" (nan, je ne lis pas le japonais) vient également de l'endroit. SOBOE, c'est le nom du rassemblement (sans doute celui du lieu lui-même).

- Le rose "Tainai star-party 2012" réfère au rassemblement de Tainai, près de Nagano. Il a lieu tous les mois d'Août et c'est apparemment le plus gros du Japon. Je n'y suis jamais allé parce qu'en Août, généralement, je suis en France ;)

- Le vert bouteille avec une comète : reconnaissez-vous la silhouette de notre hôtel ? L'endroit est surnommé "star forest" par les locaux, mais j'ignore s'il s'agit d'une traduction libre ou stricte du mot d'origine.

Pour les autres, je vous laisse deviner...

 

(*) Interlude culturel n°2, le concept "Moe" : "The universe, your moe force to discover"... "moe" ? Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? Pour (essayer vainement de) comprendre ce que signifie cet adjectif-clef de la culture locale, je vous renvoie à l'article Wikipedia qui lui est consacré...

Vous avez lu ? Bien :

Donc, en quelque sorte, l'astram japonais éprouve envers l'univers le sentiment quelque peu, euh... singulier, qui lie beaucoup d'adolescents et d'adultes nippons aux personnages d'anime féminins de type "Loli" (version raccourcie de "Lolita", référent au film du même nom, donc nous parlons de jeune filles à peine pubères. Vous êtes bien sur un forum d'astronomie, ne zappez pas) qui portent des oreilles de chat ou de panda, ont des têtes de (ou sont des) chatons (m'voyez Hello Kitty ?), des lunettes (ah, on parle enfin d'astro ?), des tenues de "maid" soit de soubrette anglaise (ah nan, toujours pas), les chaussettes (si si, fantasme des pieds, tout ça), les expressions mignonnes (si vous avez la moindre idée de ce que ça veut dire, n'hésitez pas à m'affranchir, j'ai soif d'apprendre), etc.

Vous n'avez rien capté ? Ou pire, vous avez saisi ? Bienvenue au Japon, le pays de les gens qu'ils sont quand même parfois un peu très pas comme nous, les vrais humains.

 

Allez, un gros plan pour la route :

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Vous noterez que ce n'est pas le même tube. J'en ai vu beaucoup, de ces autocollants perv... étranges.

 

Pour celles et ceux qui sont toujours avec moe, poursuivons :

 

Le concours de qui a la plus grosse boite à miroir, c'est lui qui va le gagner !

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Le montage du plus gros télescope du plateau débute : un T660 à F3, dont le primaire provient de chez Galaxy Optic (US). Notez le cache de la boite à miroir : il recouvre un trou de forme ovale... quant aux tubes du demi-serrurier, ils m'ont l'air de guingois. Non ?

 

"VOUS N'ÊTES AUTORISE A ENVOYER QUE 25 FICHIERS" Ah okay, pfff, je vais scinder le fil en deux... nan, en trois, donc...

A suivre ;)

 

 

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De retour !

 

Le T660, donc : le voici monté !

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Je comprends mieux le trou ovale... et l'angle inhabituel des tubes du semi-serrurier. Il est bien trapu et pour la plupart des cibles, ne nécessite pas d'escabeau. Un bon point comparé à l'Obsession de son voisin.

 

Un T560 "fait maison" :

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Ce Dobson 560 à F5 a été réalisé par le père ébéniste de son propriétaire, sur ses instructions. C'est beau et très soigné, d'autant que l'ensemble vient avec des meubles (!) adaptés : chaise et table faits du même bois, parfaitement poli et vernis. C'est fonctionnel et très beau ! Notez la tablette associée à la boite à miroir (j'ignore d'où vient ce dernier).

 

Un Dobson de 150 au (mauvais) goût très sûr :

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A coté de l’œuvre précédente, j'ai remarqué ce petit Dobson en bois. Il serait sans doute joli s'il n'était recouvert d'un tissu à fleurs qui aurait fait le bonheur de ma feue grand-mère... notez la chaise à l'esthétique coordonnée ! Étonnamment, le T560 d'ébéniste et ce T150 d'épouvante appartiennent à la même personne. Comme quoi, il faut de tout pour faire un homme ;)

 

Un T400 (rapport F/D inconnu) tout rond, également "fait maison" :

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Lui, je l'aime bien, pour trois raison :

- Déjà, avec son tube plein en ce qui s'apparente à du bois vernis (lamelles collées ?), il a une bonne bouille. Il est fait simplement, rationnellement, efficacement.

- Ensuite, il est démontable en deux parties, avec une jonction de type "Ninja" (les pattes de meuble, comme celle que vous voyez près de l'axe horizontal).

- Enfin, c'est celui que j'aurai le plus utilisé, de nuit (mais n'anticipons pas) : optiquement, c'était le meilleur du plateau. Et puis, avec ses autocollants tordus, j'ai tout de suite su qu'il était fait pour moe...

 

Son propriétaire présente son télescope. Il ignore encore que je vais mettre le grappin dessus :

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Nous avons l'air peu nombreux à l'image, parce que tout le monde est derrière moi ;)

 

Un T305 tout kawai, en vrai bois d'arbre mort :

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Encore un Dobson "Nebulite" de 500 à F3,3, avec sa jupe :

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Et un autre de même format, à poil :

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Ne faites pas attention au monstrueux binoscope de l'arrière-plan, nous en parlerons bien assez vite...

 

Ainsi se clôt le chapitre "gros dobsons" : passons aux lunettes (ça va être vite fait) !

 

Je n'ai pas trop prêté attention aux lunettes : déjà, il y en avait peu, surtout si l'on compare avec les autres rassemblements astronomiques amateurs du Japon, où elles dominent les débats de manière écrasante. Ensuite, la plupart d'entre elles sont des modèles du commerce assez classiques, que tout le monde ou presque connaît déjà. Enfin, une seule était "faite à la main" et méritait d'être remarquée. J'en présente deux, parce que la seconde est sans doute assez rare.

 

Une lunette au carré :

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Voici une jolie apo en bois, avec objectif triplet de 115  et tête bino. Notez le support qui soulage le renvoi coudé et limite les flexions. Il s'étend ou se rétracte avec la crémaillère.

 

Lunette Zeiss apochromatique APQ 130, 1m de focale:

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Je ne suis pas un spécialiste, mais ce truc doit coûter bonbon : mise au point micrométrique, renvoi coudé et collection d'oculaires de la marque, monture altaz design de marque inconnue... m'étonnerait qu'il l'ait acheté le kit en promo chez Tati !

 

La monture :

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La chose est d'origine danoise. Son propriétaire japonais l'a commandé directement au fabricant après "une longue recherche". Il m'explique qu'il voulait le top, je veux bien le croire, avec un poids contenu (avisez le trépied tout en alu anodisé, de belle facture) et la possibilité de faire de l'astrophoto : la monture intègre un dérotateur de champs, qu'il n'a pas apporté pour l'occasion.

 

Et c'est tout ! Je n'ai pas d'autres lunettes "intéressantes" à vous montrer !

Passons aux choses sérieuses avec...

 

LE MATOS : Les jumelles !

 

Mais d'abord ?

 

Interlude culturel n°3, l'automne au Japon : comme partout, en automne, les feuillus se parent de belle couleurs. Mais c'est particulièrement spectaculaires dans certains pays, comme au Canada, ou ici ! L'après-midi, à mesure que le soleil se décalait et descendait, les montagnes environnantes n'ont cessé de nous faire de l’œil ! J'ai utilisé mes jumelles bien avant le soir, visitant à distance les pentes boisées environnantes sans bouger de ma chaise de jardin. Plusieurs astrams sont partis en randonnée et j'ai fait quelques photos... à l'Iphone : je ne suis pas venu avec ma voiture, mais comme passager de la personne m'ayant invité. Je ne me suis donc pas trop chargé.

 

Les couleurs de l'automne, en fin de matinée :

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Et en fin d'après-midi :

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Je n'ai pas retouché les couleurs, pas besoin !

 

Donc, les jumelles : entamons avec le tout venant

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Les jumelles de gauche sont des Nikon 7x30. Celles de droite sont des "Glory" (?) 16x70, j'ignore tout de cette marque...

 

Attention les yeux, on monte en gamme :

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Les amateurs éclairés que vous êtes auront reconnu les Nikon WX, ici le modèle 10x50. J'en ai compté cinq sur le plateau, peut-être en ai-je manqué d'autres ? Pour mémoire, chacune coûte dans les 6.000 euros ! Celles-ci appartiennent à Mr K. Quand je suis allé le voir pour en parler, j'ai remarqué qu'une autre paire traînait sur sa table...

 

Le modèle WX 7x50 :

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Le bougre possède les deux versions ! Cool, je vais pouvoir les tester de nuit : pour l'instant, je ne m'en suis jamais servi que de jour.

 

Une autre paire de WX, sur une monture trapézoïdale :

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L'intérêt de cette monture est de conserver la cible dans l'axe si vous changez la hauteur d'observation. Ceci dit, avec près de 8° de champs réel, retrouver sa proie après coup n'est pas vraiment un problème !

 

On reste chez Nikon, mais remontons le temps :

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Voici l'ancêtre de mes jumelles (la version type III de celles-ci), les fameuses 20x120 : comparées aux miennes, elles ont du piqué mais manquent de contraste. J'imagine que les revêtements anti-reflets de l'époque étaient moins performants qu'aujourd'hui ? plus curieusement, le champs apparent est nettement plus étriqué, alors qu'il devrait avoisiner les 60° : nous en sommes loin, avec l'impression d'avoir au mieux 50° ! Problème de caches, ou relief d’œil trop juste ? Le fait est que malgré mes contorsions, de jour comme de nuit, je n'ai jamais pu voir un bord de champs bien net et bien tranché.

 

Un peu plus loin, en contrebas du premier emplacement ouvert aux observateurs, je tombe sur ce... machin :

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Ce sont toujours des Nikon, cette fois comme les miennes (20x120 type III). Mais cette monture, quelle horreur ! C'est quoi, cette merde ? On dirait des poutres de chantier ! Et ces bidons bleus degueu', tenus avec des sangles ! Y'en a qui doutent de rien !

Ah vi, ça me revient : c'est mon matos...

A ma décharge : je n'ai eu qu'une semaine (avec une paire d'heures par jour) pour concevoir cette monture à balancier "vite faite", avec ce que j'avais à la maison. Et puis d'abord, c'est moche mais ça marche bien : le but est d'observer les objets jusqu'au zenit sans fatigue et de ce point de vue, le contrat est rempli. J'ajoute que je peux insérer des filtres à mes oculaires : dans cette gamme de diamètre(s), c'est un "must have" !

Note : les contrepoids sont usuellement remplis d'eau, mais ça marche mieux avec du vin ou du whisky (surtout vers minuit, quand viennent les premiers frimas).

 

Interlude culturel n°4, le japonais est timide et discret : quand il monte et règle son instrument, on n'entend ni jurons, ni bruits d'outils : juste le ronronnement éventuels des moteurs de pointage, ponctué de quelques sourires satisfaits - couverts de la main - si le gars est pathologiquement extraverti. Quand je me suis posé, nous dirons pudiquement que j'ai, euh... attiré l'attention : n'ayant pu utiliser ma perceuse-colonne pour aligner les trous de passage des grandes vis liant les bras de ma balance, j'ai un peu de mal à rentrer lesdites vis dans leurs logements. Il en résulte, quand je m'installe, quelques interjections bien senties (heureusement, les japonais ignorent ce que "putain de merde, fait chier, bordel d'enculée de vis" veut dire), et le staccato régulier des coups de marteau (je ne plaisante pas) nécessaires auX réglages fins - toujours ces salopes de vis qui ne rentrent dans leurs foutus trous qu'au forceps - qu'une réalisation technologique de pointe exige. Bref, je n'avais même pas terminé le montage que tout le monde venait me voir travailler : ils sont si exotiques, ces gadjins !

 

Passons du grotesque au bizarre avec cette "instrument" hors catégorie :

48.thumb.jpg.0c728f1859a31a15f2861fcd2657df5d.jpg

L'astram au micro (à droite dans l'image) nous présente un tout petit instrument, une paire de jumelles Pentax équipée d'un système à amplification de type "nightvision", comme ceux en usage dans l'armée. Je ne comprends rien de ce qu'il raconte, mais j'aurai l'occasion de regarder dans son bouzin en cours de nuit, avec une surprise à la clef. J'y reviendrai quand j'aborderai le chapitre "CROA" de ce fil.

 

La chose, vue de près :

49.thumb.jpg.1d671dea3170ef4772e8f9dde12040c1.jpg

Notez la présence d'une roue à filtres devant l'objectif de l'amplificateur (la partie blanche) : elle joue un rôle très important !

 

Les caractéristiques techniques de l'instrument :

49b.thumb.jpg.f9dc1e0e2305111ddbc94983a7a95bbd.jpg

23mm de diamètre, mono-objectif à F1,2 pour un grandissement de, euhhh... 1 ? Ça ne vend pas du rêve, et pourtant...

 

J'en reste là avant de poursuivre, j'approche à nouveau des 25 fichiers-de-la-mort : restez en ligne, nous allons enfin passer aux binoscopes et aux bi-télescopes !

Edited by BobSaintClar
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Ho Puty... ca c'est du post bien illustré.... Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

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Le 25/11/2019 à 09:12, BobSaintClar a dit :

Ah vi, ça me revient : c'est mon matos...

T' avais mis un faux nom j' espère sur ta fiche de présentation  ! :ph34r:
Lu une deuxième fois, toujours aussi sympa ! xD 

Il y a un post qui s' appelle " Quelles sont les musiques qui vous mettent de bon poil ? ".
Je l' ai trouvée ici cette musique des mots avec ces introductions, ces crescendos ( crescendi ? ), ces allez gros ( c' est nul, je sais ) , ces appassionato, sa pulsation parfaite et son harmonie sur une mélodie digne d' un maestro ! :)

Allez, je te mets 11 sur 10 comme dans Spinal Tap ! xD

Merci encore et bravo. :)

Je sais, ça fait un peu lèche-bottes, mais on en voit si peu maintenant des posts comme ça. :(
Tant pis pour ceux qui ne passent pas ici .  :(

Edited by Great gig in the sky
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Génial tout ça, merci Bob ! Avec tes résumés c'est presque comme si on s'y était trouvé ;)

 

Sympa le concept d'auberge astro :)

 

Sympa aussi le Dobson Obsession 635 f/4 motorisé mais (quitte à être un peu hors-sujet étant donné le forum !) j'ai vu "pire" un soir à la montagne de Lure : le même à f/5 ! Motorisé aussi, c'était assez impressionnant de voir ce tube de 3 mètres environ (!) se mouvoir comme ça...

 

Ce reportage regorge sinon de trucs amusants... Le Newton transparant... et l'autocollant "Starbakas Kimama", d'où ça sort cette parodie ? xD

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Il y a 7 heures, Cédric Perrouriefh a dit :

Starbakas Kimama

Oui, cet autocollant m'intrigue... j'ai posé la question à ma femme : elle n'a aucune idée de la référence. Une recherches sur le net ne donne rien.

 

Mais j'ai une hypothèse : j'ai remarqué que les japonais avaient tendance à modifier l'orthographe en romanji - dans notre alphabet - les mots d'origine étrangères pour qu'ils ressemblent, phonétiquement, à leur façon de les prononcer ! Je te donne un exemple arbitraire (et sans doute faux, mais peu importe) : si tu leur demandes d'écrire "airplane", ils pourraient très bien rédiger "aruplenu", du fait de leur prononciation. Et "Starbakas" évoque bien leur "starbucks", qu'ils diront plutôt "Starubakss" pour nos oreilles françaises. Quant à "kimama", c'est un mot-tiroir signifiant, entre autres, "à votre guise", "comme vous voulez", mais sans la nuance de lassitude que nous y mettons. C'est un peu le "avec plaisir" que te répondent les toulousains polis quand tu les remercies pour un service rendu (souvent entendu après un achat).

Edited by BobSaintClar
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Je viens de prendre le temps de tout relire... Merci il y avait tous ce qu'un Astram attends, Matos de ouff, CROA très détaillé et surtout ton humour qui ne gâche rien...

Merci de ce partage

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On 25/11/2019 at 9:34 AM, BobSaintClar said:

Pour le reste, mystère ! Notez le gros "V" gravé sur le PO : un indice quant au nom des bestioles ?

 

tu poses la question sur le bino de 2x100. On remarque le meme V sur la monture de la Zeiss 130. Alors matos Danois?

 

Merci Bob pour le voyage ce fut un régal à lire !!

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et quel chance de pouvoir essayer autant de trucs différents... Ca permet quand même de sa faire une belle idée avant d'acheter...

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Un superbe voyage que tu nous proposes là. Du matos carrément incroyable. Et pour ne rien gâcher un talent fou: un régal à te lire (l'humour en plus...). Merci @BobSaintClar pour ce partage ;).

Edited by polorider
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    • By lunaluser

      Hola.. alguien del foro tiene idea cuales son las medidas del espejo primario y secundario del dobson flex tube skywhatcher de 10". Gracias
       medidas del espejo primaria y secundaria
       
      ----------- Traduction en Français -------
      Bonjour, est-ce que quelqu'un sur le forum a une idée des mesures des miroirs primaire et secondaire du skywhatcher 10" dobson flex tube. Merci d'avance
      Dimensions des miroirs primaire et secondaire
    • By ngc_7000
      Bonjour
      La question peut paraitre simple, mais plus j'y réfléchi plus j'ai un doute .
      Sur une lunette , j'ai du tilt sans correcteur. Si j' insert le correcteur de champ, je dois mettre une bague de tilt avant le correcteur ?
      Mais si j'ai encore du tilt , c'est que j'ai un souci avec les bagues de tirage (respect de la distance correcteur/foyer) ou que le capteur camera est incliné)
      Dans ce cas il faut une deuxième bague de tilt ?
      Je n'ai pas beaucoup vu de setups avec deux bagues de tilt !!
       
       
    • By xavierc
      Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
      Dans le virage Est des Rencontres Astrociel, à la station de ski de Valdrôme (26)
       
      9 dessins : 10572 à 10580

      Si besoin, échelle de visibilité des objets : http://xcamer2.free.fr/astrodessins/Echelle_Ciel_Extreme.html

      Je commence les observations à 23h50 après 2 heures de sommeil, afin de laisser aux voiles de début de nuit le temps de se résorber, ce qui est quasiment fait.
      Le ciel est maintenant bien transparent.

      Je regarde des galaxies du Dragon dont des Arp.

      Observation 10572 : NGC6503.
      Je la soupçonne au chercheur 9x50 et la vois sans soucis à 85x, brillante et même teintée en bleu ciel.
      A 276x, plein de nodosités difficiles à placer se dévoilent, ainsi que des bords déchiquetés.
      Les nodosités étaient déjà soupçonnées à 201x.
      Son centre est discret.


      Observation 10573 : NGC6365.
      La galaxie est vue très faible à 85x.
      A 201x, fidèle à son appartenance au catalogue Arp sous le numéro 30, elle affiche des nodosités VI2 inégales.
      UGC10832 VI2 et UGC10833 VI4 l'accompagnent.
      A 276x, je sépare un peu mieux tout ce monde, mais ça reste dur.


      Des voiles dégradent la vision du dernier groupe à 1h20, ils descendent du nord et pourrissent cette zone, sauf l'Est.

      Observation 10574 : NGC6285/6.
      Les 2 galaxies sont vues à 85x et 201x.
      NGC6285 ou Arp 293 est très faible, à centre discret.
      NGC6286 est faible, pleine de nodosités en enfilade, donc plus riche de détails que la Arp.
      UGC10641 vient en bonus, vue VI4, mais elle disparaît dans les cirrus.
      Ce groupe est intéressant.


      Du coup je dévie vers Cassiopée pour tenter une célèbre nébuleuse diffuse.
      Un voile perturbe cette observation finalement.

      Observation 10575 : NGC7635.
      La nébuleuse de la Bulle se montre à 85x.
      Elle répond bien au filtre Oxygène 3 et assez bien au HBêta.
      Je la dessine à 201x et 276x, mais un voile perturbe l'observation.
      Elle est faible sans filtre à 138x.
      Elle me semble plus petite que dans mes souvenirs. Je la dessine avec et sans filtre, mais il ne faut pas se leurrer, je l'ai déjà vue mieux, dégradée ce soir par les voiles.


      je passe aux toilettes sèches vers 2h20, bien pratiques pour ne pas devoir descendre aux sanitaires de la station à 5 minutes de marche par les chemins sûrs.
      Je dessine ensuite un amas ouvert de Cassiopée.

      Observation 10576 : NGC7790.
      L'amas ouvert est vu à 85x avec NGC7788.
      Il est assez fourni à 201x.


      A partir de 3h20, pour la fin de nuit, je picore des galaxies dans le groupe de NGC90 d'Andromède.

      Observation 10577 : NGC90/3.
      NGC90, aussi Arp 65, est faible et très diffuse à 201x et domine le groupe de galaxies que je commence à explorer.
      NGC93 est considérablement faible.
      PGC1669768 est vue VI3.


      Observation 10578 : NGC80/3.
      NGC80 est assez faible et NGC83 est considérablement faible à 201x dans le groupe de NGC90.
      PGC1352 est vue VI1, vive Sky Safari Pro pour identifier ces galaxies impromptues!


      Observation 10579 : NGC86.
      Toujours dans le groupe de NGC90, la considérablement faible NGC86 est escortée à 201x de 4 galaxies PGC : PGC1384 VI1 allongée, PGC1671888 VI3, PGC1375 faible et PGC1382 très faible et allongée en vision décalée.


      J'ai mal aux pieds à 4h40.

      Observation 10580 : NGC79.
      Je termine ma balade dans le groupe de NGC90 avec NGC79 qui est faible, IC1542 très faible et diffuse, et encore une PGC qui traîne dans le coin, PGC1672513 vue VI2 à 201x.


      Fatigué, alors que l'aube arrive, je remballe à 5h.
    • By bricodob300
      Bonsoir
      Pour ceux qui aiment voir naître un refracteur... Et sa monture.
       
    • By RIGEL33
      Lors de la sortie d’observation spéciale Lune au Mémorial de la Ferme de Richemont de Saucats (33) le samedi 18 novembre 2023, les surprises se sont enchaînées vitesse grand V.
       
      Arrivés sur site vers 17h25, nous sommes surpris par le nombre de curieux venus « admirer » le coucher de Soleil et stationnés près de la barrière. Ce n’est pas rare de voir des personnes attendre que notre étoile se couche car les horizons au Mémorial sont parfaitement dégagés. Certains badauds se rapprochent même du monument, venant voir les dégâts occasionnés par la foudre en début de mois.
       
      Véro est déjà présente. Le ciel n’était pas top top… pas mal de voiles nuageux mais les prévisions météo nous promettent un ciel nocturne assez sympa. Le Soleil commence à être très bas teintant de rouge, orange et jaune les voiles nuageux. Le tableau est magnifique… la nature est vraiment une très grande artiste. Je m’aperçois alors que j’ai oublié mon sac noir contenant mon appareil photo. Je peste un peu mais je dégaine mon téléphone pour tenter de capter la lumière de ce soleil couchant.
       

      Crédit : Corine Yahia
       
      On monte alors les instruments d’observation avant que la lumière ne baisse trop. A 18h, bien que les couleurs du crépuscule s’estompent, les curieux sont toujours présents, certains faisant des allers-retours sur la route. Des badauds arrivent en voiture, se garent sur le pré et viennent jusqu’au monument faire quelques photos de la porte qui s’est effondrée.
      A 18h30, la nuit s’installe doucement, les étoiles apparaissent les unes après les autres. Le croissant lunaire brille de plus en plus fort. L’humidité tombe déjà sur les tables et les jumelles, amenant la fraîcheur avec elle. Nous rajoutons des couches de vêtements et le bonnet.
      Les spectateurs sont toujours là et aucun d’eux n’a demandé à regarder la Lune ou la planète Saturne, ce qui nous étonne un peu. Mais cinq minutes plus tard, les quatre voitures, encore présentes du côté de la barrière, partent. Nous n’étions plus que trois autour de l’obélisque.
      Au loin, des coups de feu de chasseurs. Apparemment, ils auraient le droit de chasser le gibier d’eau jusqu’à deux heures après le coucher de Soleil… nous devons faire avec !
       
      Vers 18h45, on décide d’avaler nos sandwichs avant qu’il n’y ait beaucoup plus de monde. Assis près de la voiture, on discute tout en mangeant le pain garni de jambon cru sur lit de beurre. Le jambon à peine avalé, voilà que l’alarme de mon téléphone nous avertit du passage imminent de la Station spatiale internationale. On se lève et on regarde le point brillant qui s’élève de l’horizon sud-ouest. Comme glissant sur le ciel nocturne, évitant les étoiles, le spot lumineux devient de plus en plus brillant tout en montant vers le sud et poursuivant vers le sud-est. Sa magnitude annoncée est -3,6, et le spectacle visuel, bien que différent du coucher du Soleil, est là aussi assuré
       
      Nous reprenons notre pique-nique… cette fois, c’est le sandwich au fromage suivi du palmier en dessert. Le ciel est de plus en plus dégagé, bien propre à l’ouest. Alors que je déguste ma pâtisserie, Denis nous interpelle sur un objet lumineux qui monte doucement dans le ciel. Il est parti du bas de l’horizon sud-ouest nous dit-il. Véro et moi nous mettons face à l’OVNI et tous trois, le voyons monter en altitude et en intensité. Puis un bruit sourd se fait entendre. Je pense à un avion mais le bruit est étrange, plus proche de booster de fusée. Je penche donc pour une fusée amateur… Denis est plus sur un missile, quant à Véro, elle n’arrête pas de clamer : « c’est quoi, c’est quoi ? ». A environ 35° de haut, on perçoit nettement une traînée de condensation.
       

      Crédit : Véronique Sermage
       
      L’objet est de plus en plus brillant et s’étire légèrement à l’horizontale. Le bruit est aussi plus fort. Et tout d’un coup, tout s’arrête : la lumière, le bruit. A la place, une petite boule de fumée qui, faisant la taille de la pleine Lune au départ, grossit et s’étale sur le ciel nocturne. C’est une vision impressionnante ! Alors que la boule grossit, la traînée de condensation s’échappe vers la gauche en se gondolant à la faveur des vents d’altitude. On pense tous à une explosion de l’engin mais sans détonation, ce qui serait étonnant. Au centre de la boule (si on peut la décrire ainsi), il apparaît comme un tunnel, toujours de fumée et vu en 2D. La boule a maintenant environ 20° de large et de haut sur le ciel, et elle s’estompe lentement. Là aussi des vents d’altitude décomposent la forme circulaire, diluant le nuage en quelques courtes minutes.
      Alors que nous nous concertons pour analyser et expliquer notre vision, avec mon téléphone, je vais sur internet voir s’il y a eu d’autres témoins… c’est obligé ! Nous avons bien tenté d’immortaliser cet OVNI mais mon téléphone n’était pas assez puissant. Je me maudis une fois de plus d’avoir oublié mon appareil photo. Véro me passe des photos qu’elle a pu capter avec son téléphone. Et j’en récupère une sur Sud-Ouest. Ca ne rend pas justice à ce que nous avons vu mais c’est bien mieux que ce que j’ai et ça peut donner une idée.
       

      Crédit : Véronique Sermage
       

      Crédit : Yvan Ravelly – Sud-Ouest
       
      Au loin, dans les champs, sur les chemins, un véhicule arrive plein phares. Au fur et à mesure qu’il approche, on voit qu’il ne roule pas en flemme. On récupère Chara, notre chienne qui furète partout à la recherche d’odeurs intéressantes pour sa truffe et son instinct de chasseresse. Encore quelques secondes et on peut identifier un quatre-quatre de chasseurs. En général, ils passent assez vite sortant du chemin sur le site du monument et filant droit vers la route. Mais là, non. Sortie du chemin, la voiture tourne à gauche, directement vers nous. Et ils s’arrêtent pile poil à notre hauteur. Là ils sortent du véhicule. Avec Denis et Véro, on se regarde, un peu anxieux… que veulent-ils ? Mais nous avons très vite la réponse. Ils avaient vu aussi l’OVNI et venaient nous voir en quête d’informations. Après leur avoir donné nos explications, fusée amateur ou missile, et après quelques échanges sur l’impressionnante observation, ils remontent en voiture et repartent vers la route.
       
      Quelques minutes plus tard, Daniel, un astronome et radioastronome amateur, nous rejoint pour la soirée. Nous partageons avec lui notre témoignage. Il n’était pas au courant et n’a rien vu mais penche aussi pour un missile. Il nous explique qu’à Biscarosse, située au sud-ouest de notre position, des missiles sont tirés de temps en temps.
      En continuant de consulter internet sur mon téléphone, je trouve enfin la réponse. Le ministère des Armées donne l’info, c’est bien un missile. Les réseaux sociaux sont saturés de témoignages parfois apeurés, parfois interrogateurs mais pour la grande majorité, comme nous, émerveillés par le spectacle. C’était grandiose !  
       
      Plus tard, j’apprends que 24h auparavant, quelques personnes avaient été mise au courant par un arrêté destiné aux aéroports et aérodromes, ainsi qu’aux ports nautiques de la côte Aquitaine. L’arrêté est vague mais demande un arrêt des activités aériennes et nautiques de 13h à 22h le samedi 18 novembre. Cela me fait penser aux curieux du début de soirée… peut-être et même sûrement qu’ils étaient là dans l’attente de ce tir. Mais sans en connaître l’heure exacte, ils se sont découragés pensant à une annulation.
      J’apprends aussi que ce missile est monté très haut, bien plus haut que l’ISS… Est-ce que les militaires ont attendu le passage de la Station avant de tirer… c’est probable. J’apprends également que le missile a été tiré en direction de l’océan. Pourtant, on a eu la nette impression que l’objet venait dans notre direction. Ce qui me laisse à penser que les observations nocturnes d’OVNI et/ou de PAN sont quasi impossibles à évaluer en matière de distance, de direction et d’altitude.
      Sur le site du quotidien Sud-Ouest, des photos et vidéos circulent. Ceci me convainc d’au moins une chose : c’est qu’aujourd’hui, aucun OVNI et/ou PAN ne peut passer inaperçu de la population. Bien sûr, le missile a été tiré à 19h15, à une heure où la plupart des gens sont encore actifs à l’extérieur. Mais il semble que grâce aux smartphones et appareils photos modernes, ces phénomènes peuvent être parfaitement immortalisés.
       
      Il est à présent 20h, les astropotes arrivent les uns après les autres pour s’installer. Le ciel est parfaitement dégagé. Cependant, les dernières pluies ont laissé pas mal d’humidité dans l’air et cette dernière se dépose déjà sur les instruments et tables laissés à l’extérieur. Deux familles nous rejoignent pour profiter aussi de cette belle nuit. Ils étaient déjà venu nous voir sur le pré communal de Saucats lors de l’animation du Jour de la Nuit mais ils n’avaient pas vraiment profité pleinement de la soirée car ils avaient dû repartir à 22h, heure d’extinction de l’éclairage nocturne, à cause des tout-petits qui les accompagnaient. Cette fois, aucun lampadaire pour les gêner… un peu de Lune certes mais le joli croissant se laisse admirer aussi bien aux jumelles qu’au dobson 400, deux visions si différentes et pourtant si impressionnantes !
      Saturne vient ensuite épater la galerie avec ses anneaux clinquants… Jupiter n’est pas en reste et affiche ses bandes de nuages et ses satellites galiléens dans un ciel particulièrement stable. Je pointe aux jumelles l’astérisme du Cintre dans la constellation du Cygne. Il me paraît un peu palot. Mais en réfléchissant, les brumes, vues au sol dans les champs, semblent jouer au yoyo, montant et descendant au gré de leur humeur, voilant de temps à autre les cibles que nous tentons de capter. Je m’emploie aussi à essuyer régulièrement les optiques à la chamoisine.
       
      21h, les familles nous quittent, ravies d’avoir pu profiter des quelques merveilles vues à l’oculaire. Un homme arrive avec une lampe torche, commence à faire le tour du monument, éclairant ça et là les dégâts visibles tout en restant derrière les barrières. A un moment, il me pointe avec sa lampe me posant des questions. Je lui demande sèchement d’arrêter de m’éclairer. Mais le mal est fait… j’en ai pour plusieurs minutes avant de retrouver me vision nocturne. L’homme à la lampe s’excuse et vient s’enquérir des conditions dans lesquelles ce Mémorial a été dégradé. Après explications du coup de foudre, il fait encore deux ou trois fois le tour et s’en va.
      Il est rapidement remplacer par deux femmes désireuses de voir aussi les bijoux cosmiques que nous offre le ciel nocturne. Quelques minutes avant, on échangeait au téléphone car elles s’étaient égarées et ne trouvaient pas notre site du Mémorial de la Ferme de Richemont. Elles n’étaient pas loin et les quelques indications données leur ont permis de nous trouver.
      L’une d’elle se présente comme une astronome amateur de l’Association Ivoirienne d’Astronomie. Elle est en visite à Bordeaux chez sa sœur. L’après-midi, elle a été rendre visite à nos amis Joël et Laurent de l’enseigne Astronomie Espace Optique et ces derniers leurs lui ont parlé de notre soirée d’observation. Et la voilà donc, avec son amie, prête à s’enrichir de nos connaissances. Moi aussi je veux en savoir plus sur les pratiques en astronomie du côté d’Abidjan. Elle nous parle de la pollution lumineuse de la capitale, identique à celle de Paris, l’obligeant elle et les adhérents de l’association ivoirienne d’astronomie à faire 2h de route pour trouver un ciel nocturne « propre ». Nous sommes plutôt vernis ici… une seule demi-heure de route et nous trouvons un ciel nocturne potable.
      Le dobson de Denis l’intéresse au plus haut point. Elle aimerait que son club en acquière un pour leurs séances d’observation. Puis l’heure suivante se passe entre observation et discussion sur les constellations. Alors qu’elle m’enregistre, je lui raconte quelques histoires mythologiques. Elle me demande des détails sur les activités de notre association AG33. Le temps file vite… on a envie de leur montrer beaucoup d’autres objets mais, malgré qu’elles soient bien couvertes, le froid et l’humidité les poussent à nous quitter. Je sais que je la retrouverai, ainsi que l’Association Ivoirienne d’Astronomie sur Facebook.
       
      La soirée continue et le secondaire du Dobson a fini par s’embuer. Malheureusement, on se rend vite compte que notre batterie ne supporte pas le sèche-cheveux 12V. Dès qu’on le branche, cela vide la batterie, alors que cette dernière fonctionne bien avec d’autres appareils. On tente de trouver une autre batterie mais rien ne correspond à ce que nous cherchons. Les astropotes ont bien des batteries mais aucune n’a de prise 12V. Heureusement Ronan trouve la solution avec un adaptateur. Et nous pouvons enfin faire fonctionner le sèche-cheveux et retrouver une vision nette du ciel profond. Je range mes jumelles qui dégoulinent littéralement.
      Le café chaud est bienvenu ainsi que les meringues poudrées lyonnaises, ramenées par Sandrine lors d’un déplacement professionnel. Discussions, rigolades, observation, test de filtres, comparaison de grossissement, bref, encore une heure d’avalée.
      A 23h30, il faut encore faire fonctionner le sèche-cheveux. Les voiles nuageux se déplacent au gré des vents d’altitudes. Cela devient difficile de maintenir les oculaires bien nets. Même conservés dans les poches, dès qu’ils sont à l’air libre, la buée s’y colle. Au dobson de Sandrine, mieux protégé de la buée par un tube plein, et dont le miroir a été lavé la semaine précédente, nous retournons sur Jupiter et profitons de la stabilité du ciel pour y chercher de petits détails comme les ovales blancs. La Grande Tache Rouge est déjà sur le limbe et donc invisible. On observe aussi M35, l’amas d’étoiles de la boucle de chaussure. Là on voit bien les deux boucles, qui sont moins évidentes en photo. Puis on tente d’aller sur la nébuleuse du Cœur pour voir le fameux « chien courant » de ma dernière photo partagée. Malheureusement, malgré des oculaires grands champs et des essais avec les filtres, on arrive à peine à voir la nébuleuse. Il faudra absolument retenter cette observation en mars quand on sera dans le ciel noir landais.  
       
      0h30, il est temps de ranger. Le secondaire s’est à nouveau embué et la fatigue se fait sentir. Tout est trempe. On range le dobson de Denis et la table de réconfort. On déballera tout quand il fera jour pour le séchage. Nous allons voir nos amis encore en activité pour les saluer. La plupart ont déjà rangé et sont partis.
      C’est à 1h que nous quittons le site laissant Jean-Pierre et Ronan finirent tranquillement leur soirée. Nous avons encore en tête cette incroyable observation d’un lancement de missile et cette rencontre africaine en terre girondine avec une représentante de l’Association Ivoirienne d’Astronomie et son amie.
       
      Les soirées d’observation astronomique au Mémorial de la Ferme de Richemont à Saucats (33) ne se ressemblent vraiment pas… c’est ce qui en fait le charme au final !
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