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[Spectro] Spectre de la comète C2019 Y4 ATLAS

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Bonjour à tous,

 

Dans les objets atypiques ces temps-ci on trouve la comète C2019 Y4 ATLAS découverte il y a 4 mois qui continue d'augmenter en luminosité.

 

Voici un spectre ce la comète pris vendredi soir, le 27/03/2020 avec quelques infos :

 

- Comète C2019 Y4 ATLAS - Principalement la tête de comète

- 9x600s

- 27/03/2020T22:51:47

- Spectroscope : Alpy600 - Fente de 23 µm

- Celestron C8 EdgeHD - 203/2032 mm

- ATIK 460Ex

- Autoguidage Lodestar


Si je ne me trompe pas, car c'est ma première comète, on observe ici des éléments issus de la photodissociation des molécules mères, à savoir :
 

C2, le carbone diatomique des Swan Bands, provenant probablement des molécules C2H2 et/ou C2H6
CN provenant de molécules HCN

+ les potentielles raies "Airglow" 

 

C2019-Y4_ATLAS_20200327_noraie_annotee_MLL.png.1b2726829e6e6c55700ab0166d54fca2.png

 

 

Bon ciel à tous

 

Matthieu

 

  • J'aime 4

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bonjour Mathieu,

 

merci pour ce spectre, cette comète s'avère prometteuse !

tu as peut-être un problème de réponse instrumentale dans le bleu, il y a qqs spectres ici qui sont pas mal ...

comment est calculé le RMS ? tu as pris quelle etoile de calibration ? je n'ai jamais vu une telle valeur

 

en tout cas, bravo !

 

vincent

 

 

 

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Bonjour Vincent,

 

Merci pour ton retour

 

Je suis également très étonné par cet écart dans le bleu. J'ai refait un test avec une réponse instrumentale plus précise, c'est un peu mieux mais encore trop décalé. Je pense qu'il y a autre chose, mon signal dans le bleu est très "bruité".

 

C2019-Y4_ATLAS_MLL.png.a886b3ce0d05023f7fc010668d86e082.png

 

 

Pour l'étoile de référence j'ai pris HD89343 - A7Vn magv 5,8 après consultation du fichier excel des RefStar. Je vais re-dérouler le process de réduction entièrement dès que j'ai le temps.

Sinon pour le RMS, j'ai effectué tout le processus avec Demetra et le module calibration automatique :

- Degré 3 : 0,173

- Degré 4 : 0,084

 

Matthieu

 

 

 

 

Modifié par Chronosastro

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Bonsoir,

 

J'ai les même intérogations que Vincent avec :

- Une RI qui ne corrige pas le profil du spectre, le continuum doit être plus plat et la remonté dans le bleu n'est pas normale. Est ce que l'étoile de référence était bien à la même hauteur que la comète dans le ciel ?

- Une soustraction du fond de ciel qui ne supprime pas certaines raies atmosphériques. (est de que les zones de soustraction du fond de ciel et la zone de binning sont bien délimitées ?)

 

Il ne manque pas grand chose pour que ce spectre soit parfait.

 

en tout cas cette comète est vraiment prometteuse en spectro dans les prochains jours avec une magnitude qui va diminuer et donc la rendre plus facilement accessible.

 

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A priori on n'attend pas de continuum (en tous cas pas à ce niveau) dans le proche UV (côté CN)... n'y a-t-il pas un ordre qui vient se superposer,...?

Nicolas

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il y a 30 minutes, biver a dit :

A priori on n'attend pas de continuum (en tous cas pas à ce niveau) dans le proche UV (côté CN)... n'y a-t-il pas un ordre qui vient se superposer,...?

Nicolas

Avec l'ALPY 600 c'est pas possible, je pense qu'il y a un problème avec la RI. Les autres spectres produits à ce jour montrent un profil qui ne remonte pas dans le bleu (voir le lien sur le forum spectro indiqué par Vincent qui montre les autres spectres produits à ce jour ainsi que la database ARAS  :

http://www.astrosurf.com/aras/Aras_DataBase/Comets/C2019Y4.htm

 

Après il est toujours délicat de bien régler la RI dans le bleu du spectre

Modifié par OlivierG

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Bonsoir Olivier, Nicolas,

 

Merci beaucoup pour vos retours !

 

L'étoile était assez proche, 4° d'écart d'alt.

 

J'ai refait plusieurs essais de RI, cela réduit un peu, mais je ne parviens pas à descendre à plat.. On dirait effectivement une mauvaise soustraction dans le bleu... ?

 

Je mets quelques images des données ci-après

 

Préparation de la RI - Comparaison avec une étoile de Référence Pickles A7V. 

Comparaison_HD89343-PicklesA7V.png.a50e3b78329e3cda3290e6b7aad2e745.png

 

 

Avec différentes RI le résultat est globalement le même - par exemple

 RI_11_HD89343.png.60e68ddf59d03a2e152d058d96bcf474.pngRI_16_HD89343.png.1b9cee12edb6c93aa28a915f957bb2f7.png

 

 

 

Je vais continuer à préciser la RI, et je vais également essayer de traiter cette session avec ISIS pour voir.

 

En tout cas, merci beaucoup pour votre aide !

 

Matthieu

 

 

 

 

Modifié par Chronosastro

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Que ce soit un traitement avec ISIS ou Demetra, cela sera la même chose car les 2 softs utilisent les mêmes algorithme de traitement et il n'y a pas de raisons que cela ne fonctionne pas.


Est ce que la zone de binning du spectre est bien délimité, c'est à dire qu'il faut pousser les seuils presque au maxi de manière à bien prendre en compte dans la zone de binning le signal utile et non pas le fond de ciel. De même dans les 2 zones de fond de ciel, il faut bien prendre que le fond de ciel. C'est plus difficile dans le cas d'une comète car la zone n'est pas ponctuelle.

 

Petite précision la RI n'est pas soustraite, mais divisée (comme le flat) au signal.

 

Sinon, tu peut essaye de nous envoyer les données de façon a voir ce qui ne va pas ?

Modifié par OlivierG

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Pas mal d'autres (beau) spectres de C/2019 Y4 sur la base de données cométaire (https://lesia.obspm.fr/comets/lib/display-all-pict.php?Code=&Username=&CodeObs=&Config=&y1=2020&m1=01&y2=2020&m2=03&typ=spec)

Sinon, pour ces spectres, est-ce que vous avez une information spatiale perpendiculairement aux longueurs d'onde (le long de la fente), et qu'est-ce que cela donne dans le bleu (mauvais retrait de fond de ciel/flat/dark qui serait amplifié à la calibration?)

Nicolas

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Concernant l'orientation de la fente du spectro, on a intérêt en général à la placer perpendiculairement à l'horizon, surtout pour des cibles assez basses au dessus de l'horizon.

Sinon, du fait de la réfraction atmosphérique, on peut penser guider sur la cible alors qu'on est complètement à côté de la fente pour ce qui concerne la partie bleue.

Il y aura donc très peu de flux dans la partie bleu du spectre, d'où un spectre violet très bruité.

 

Jean-Pierre

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Olivier,

 

pour le traitement je ne suis pas sûr: j'ai déjà eu ce soucis avec Demetra sur mes traitements de galaxies récents: une mauvaise RI dans le bleu (comme ici), et pas de problème avec ISIS. Je compile ça en ce moment pour faire un feedback à François et Nicolas ...

 

 

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Bonjour à tous,

 

J'ai le sentiment qu'il y a un peu des deux...

 

J'ai refait le traitement avec ISIS, c'est n'est pas parfait mais c'est déjà beaucoup moins élevé par rapport aux premiers essais. Je vous ai remis les deux images pour comparaison en-dessous. Mais il faut compter aussi de potentielles erreurs dans les traitements. @OlivierG Je vais préparer les fichiers pour un envoi, si tu es d'accord pour y jeter un oeil comme tu le proposes, je pourrais surement identifier mes erreurs.

 

De plus, j'ai également un flux très faible effectivement, cette première acquisition de comète m'a permis d'identifier quelques erreurs (positionnement, guidage) que je tenterai de rectifier pour la prochaine session.

 

- Demetra

C2019-Y4_ATLAS_20200327_noraie_MLL.png.c3b1b6804681f9c54df304efcf72b121.png

 

- ISIS

2019Y4Atlas_isis1.png.ee72cdd83ae220709bc1d4a9b8d17b1a.png

 

 

Matthieu

 

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il y a 25 minutes, Chronosastro a dit :

. @OlivierG Je vais préparer les fichiers pour un envoi, si tu es d'accord pour y jeter un oeil comme tu le proposes, je pourrais surement identifier mes erreurs.

 

Pas de problème, je regarderai les images....

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  • Contenu similaire

    • Par Malaman
      Bonjour à tous
       
      Debutant en astrophoto, c'est mon premier post sur ce forum, que je suis depuis longtemps. 
      Je vous propose ma version du rapprochement du 10 avril ( Comete 12P / Jupiter / Lune cendrée / Uranus)
      Photographié pres de Montpellier, avec un Canon 60D, 5*20sec + 1sec, F5, 153mm, ISO 800, sur monture Star Adventurer.
       
      Bon ciel à tous.
       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      12P/Pons-Brooks s'en est quasiment allée à présent et la prochaine sur les rangs, comme vous le savez, est C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS).
      J'avoue avoir été surpris par son aspect au début de mois, j'ai même pensé sur le coup à un sursaut tellement il y avait du changement par rapport au mois précédent, jugez plutôt :

      ou en animation :

       
      Le gain en brillance est flagrant, la chevelure s'est bien développée et la queue est de plus en plus marquée tout en montrant une rapide rotation dans le sens anti-horaire.
       
      La première image de cette série date donc du 06 mars au matin et vous la retrouverez ici :
       
      Voici la seconde image de la série :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 01 au 02 avril 2024, de 00h01 à 01h42 utc
      88 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 22 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
      et la troisième :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 03 au 04 avril 2024, de 00h50 à 02h07 utc
      68 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 08 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage natif : 1,25"/pixel
       
      Voici l'évolution des différents paramètres mesurés sur ces 3 nuits :

       
      Après discussion sur la liste comets-ml, il en ressort qu'il n'y a pas eu de sursaut, la comète suit d'ailleurs parfaitement la courbe prévisionnelle publiée sur le site de Seiichi YOSHIDA, selon la formule :
      m1 = 4.5 + 5 log d + 10.0 log r
      donc avec :
      une magnitude absolue mo=4,5 et un indice d'activité n = 4  
      Mais elle vient de franchir la distance héliocentrique des 3 ua qui marqe le début de la sublimation de la glace d'eau (merci à Sam DEEN pour avoir mis en avant ce point) ce qui explique donc le regain d'activité.
       
      Quand à la rotation ant-horaire rapide de la queue, cela s'explique par le fait que la Terre a croisé début avril la ligne joignant le Soleil et la comète (merci cette fois à Andreas KAMMERER ).
       
      La bonne nouvelle, c'est donc que C/2023 A3 ressemble désormais a une vraie comète et son éclat la rend dores et déjà accessible à tous les instruments
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par colomboc

       
      questa immagine è analogica, spesso mi sono domandato se avessi avuto una camera digitale, sono un semplice astrofotografo dal 1984, se vi fa piacere vorrei cominciare con voi yna pubblicazione di immagini, cieli sereni  Carlo colombo.
       
    • Par RIGEL33
      De son nom officiel 12P/Pons-Brooks, cette comète est la 12ème à avoir été classée comme comète périodique, du fait de son voyage dans le système solaire qui la ramène à proximité du Soleil tous les 71 ans environ. On l’observe depuis au moins 1385 mais ce n’est que très récemment qu’on a découvert ses différents passages. Il est possible que la comète ait été enregistrée dans des sources chinoises en septembre 245.
       
      C’est une comète cryovolcanique de type Halley. Ce sont Jean-Louis Pons (astronome français) qui la découvre en 1812, et William Robert Brooks (astronomie américain) qui la redécouvre en 1883, qui auront la paternité de sa découverte.
       
      Son périhélie (approche au plus près du Soleil) se fera le 21 avril prochain. Plus elle se rapproche, plus le rayonnement solaire fissure son noyau d'environ 30 km de diamètre. Ce dernier est entouré d'une coma constituée de glace et de gaz qui s’échappe du noyau. Suite à un sursaut en octobre 2023, cette coma a formé deux « cornes » la qualifiant de "comète du diable". Les éruptions (sursauts) qu’elle subit au fur et à mesure de son approche, la rendent de plus en plus visible dans le ciel nocturne.
       
      12P/Pons-Brooks est probablement la comète responsable de la pluie d’étoiles filante des kappa-Draconides, active du 29 novembre au 13 décembre, ce qui lui a valu l’autre surnom de la « Mère des Dragons ».
       
      Enfin les bonnes conditions météo de cette mi-avril m’ont permis d’aller sur notre site d’observation à Saucats pour l’imager. Il était grand temps car avec la Lune croissante et le passage de la comète dans l’hémisphère sud, nous n’aurons plus l’occasion de la revoir avant son prochain périhélie en 2094 ;
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 11 avril 2024 à Saucats (33). Canon 40D défiltré avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec les satellites de passages…

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Version annotée

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 12 avril 2024 à Saucats (33). Canon 400D avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter (annotée)

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
    • Par serge vieillard
      Yo !
       
      de retour à la maison, après un formidable périple mexicain, dont le prétexte était cette éclipse prometteuse du 8 avril. Prometteuse car de longue durée, pensez-donc 4mn27s à l’endroit choisi, bien loin des 62 secondes de l'an passé en Australie, qui plus est avec une activité solaire bien musclée et avec des statistiques météo en ces contrées tout autant prometteuses - mais qui ne se concrétisa pas à l'optimum, comme on va le voir.
      Voyage organisé de longue date avec les copains, avec comme approche sur la ligne de centralité de fuir le Texas, de ne pas tenter le nord de l'Amérique dont les prévisions n'étaient pas folichonnes, et d’envisager un périple hors des sentiers battu en Basse Californie où l'on observerait le phénomène de l'autre côté de la Mer de Cortes à Mazatlan - ou dans l'arrière pays si nécessaire - site quasi au maximum de durée avec les meilleurs statistiques météo.
      Commençons donc ce récit par ce point d'orgue de l'éclipse, le reste suivra au fil du temps.
      Quinze jours auparavant, les premières prévisions météo montraient une dépression sur l'Amérique du Nord d'où s'enroulait une large trainée nuageuse se superposant diaboliquement avec la trajectoire de l'éclipse sur le continent, configuration des plus fâcheuses laissant à penser que les dieux nous boudaient et qu'il fallait remédier à ces disgrâces par des offrandes et libations de circonstances, ce qui fut pieusement fait à grand coup d'apéro désormais pleinement justifiés. Que ceux qui médisent sur la fiabilité des métrologues soient immolés car ces prévisions tinrent bon et s’affirmèrent jusqu'au jour J - à notre grand dam. C'est ainsi que la veille au soir, nous n'étions toujours pas déterminés à savoir où nous irons observer. Deux solution se présentaient, excluant la troisième qui était de rester sur la ville de Mazatlan : (A) aller vers le sud, le long du littoral pile sur la ligne de centralité, ce qui faisant gagner 10 secondes de totalité et nous écartait un peu de cette bande coquine de nuages d'altitude,  (B) ou entrer dans les terres et gagner en altitude un peu avant Durango où une trouée semblait se dessiner - ce qui fut le cas. Aussi à l'aube faute d'avoir choisi, nous allâmes d'abord en A, découvrant un environnement de lagunes sauvages plein de jolis volatiles et de cultures de piments dont on pouvait lire qu'ils étaient les "mejor del Pacifico", mais avec un ciel perfectible qui nous fit prendre la décision de partir illico en B. C'est ainsi que par une route rapide, nous nous enfonçâmes rapidement dans l'arrière pays montagneux, jusqu'à - Caramba, consternation et merdum - être bloqués par une interminable queue de gros bahuts à l'arrêt pour cause d'accident et incendie dans un tunnel à quelques dizaines de kilomètres de là. Et là, on se trouve tout à coup bien couillon, pris au piège, dans l’expectative. Après un instant de sidération, nous la jouâmes à la mode mexicaine, à savoir remonter la file de camion à contresens jusqu'à l'une des rares bretelles d'accès, elle aussi prise à contre-sens, pour se sortir de ce pétrin. Mais de là, la route alternative pour se rendre à destination était bien plus tortueuse, moins roulante, plus longue et ne nous permettait plus d'arriver à temps, d'où la sage décision de rester sur place et s'installer tranquillement, car rien n'est plus important que de soigner l’installation où l'improvisation et l'à-peu-près ne sont pas de mise en ces circonstances. Pour ma part, ce sera la Swaro 80ED qui fait merveille sur ce sujet, un filtre astrosolar bricolé "maison"  bien rodé lors des précédentes éclipses, les feuilles de papier où les gabarits de diverses dimensions ont été préalablement tracés, les crayons en double en cas de casse, le positionnement de chaque bidule où le geste doit être machinal et ergonomique.
      Ainsi, dans un joli paysage montagneux planté de conifères, nous regardâmes avec quelques autres spectateurs le ciel se faire envahir de cirrus échevelés, mâtinés d'autres d'aspect pommelés, toutefois pas suffisamment denses pour masquer le Soleil, mais juste un peu chiants pour une observation optimale.
      Bien que parfaitement compréhensible, je trouve extraordinaire la précision des phénomènes astronomiques. Une petite application fort bien faite me donne tous les paramètres de l'éclipse pour un endroit donné et pile à C1, soit 9h52mn38s, l'on observe la première morsure de la Lune sur la Soleil, l'émotion devient palpable, le tension monte, les commentaires vont bon train. Je fais un dessin toutes les 20mn de l'avancé du phénomène, note la présence de deux groupes de tâches qui inexorablement se feront grignoter par l'avancée de la Lune. A T-10mn, l'on sent physiquement un changement de température, de luminosité et à l'oculaire, le Soleil n'est déjà plus qu'une jolie griffe. A T-5mn, on entre dans le vif du sujet et je lance mon compte-à-rebours enregistré, aide précieuse qui permet une relative sérénité en ces instants où le temps semble s’emballer, ou être suspendu, ou en tout cas se déroule de façon étrange dans nos esprits totalement perturbés. L'on devient des animaux, on regarde hébétés de toute part les changements envahir l'espace, les couleurs, l’assombrissement progressif qui se fait de plus en plus intense, preuve d'une éclipse de longue durée. Le crépuscule s'affirme fortement comme je ne l'ai encore jamais perçu. T-1mn, l'on perçoit les premiers grains de Bailly, le découpage  en petits tronçons aux extrémités de la très fine griffe du aux reliefs lunaires. Ça vacille, on perçoit déjà Vénus à droite, Jupiter plus loin à gauche, à T-30s on à la sensation de la présence de la couronne à l'opposé de la disparition éminente du Soleil, à T-10s je retire le filtre et regarde le monde environnant se faire engloutir par cette nuit si particulière, 9-8-7-6-5-4-3-2-1 TOPPPPPPPP !!!!! Hop punaise de-diou, quel spectacle !!!! Ça fuse de toute part, ça irradie, c'est fort, contrasté, étendu, magnifié par ces nuées d'altitude, bien qu'à 70° de hauteur, le Soleil noir me semble gros comme le ferait un plein Lune à son lever sur l'horizon, c'est magnifique, on en tremble. En mode automatique, je trace les principales lignes de la couronne, le trait est bien tremblotant, il faut se faire violence, s'appliquer. Délicate besogne car l’assombrissement est tel que je ne vois pas bien mon travail sur le papier. L'observation à l'oculaire n'est pas aisée car le contraste est tout de même atténué par ces voiles d'altitude. Je note les nombreuses protus du côté où le Soleil vient de disparaitre quand déjà quelques coquines énormes pointent leur nez à l'opposé. Ces 4mn27s sont un vrai luxe pour le dessin et quelque part, je m’apercevrais par la suite qu'elle ne m'oblige pas à une concentration maximale, on peut dire que j'étais davantage en dilettante. Je prends mon temps, reviens sur un détail, repasse autre part, affirme un contour, une lueur. Déjà la sortie s'annonce avec comme fleurons deux magnifiques protus d'un rose électrique incomparable, 5-4-3-2-1 FINI !!!!! Une sortie grandiose avec quelques diamants joliment répartis entre ces deux flammes, un régal !
      Reste à peaufiner ce dessins que voilà :
       

       
      La suite à venir, restez à l'écoute
  • Évènements à venir