COM423

[100% Neo] Neowise du matin : pas de doute, c'est une grande comète !

Messages recommandés

Salut à tous les astrams,

Bon pour le scoop c'est bien sû raté, j'ai près de deux mois de retard :) mais ce n'était pas le but.

Le temps passe très vite et 2 mois c'est le délai qu'il m'a fallu pour trouver le temps de traiter (et apprendre au passage à me servir de Siril) toutes les images des séances d'observation de la comète C/2020 F3 (Neowise) quand elle n'était encore véritablement visible que le matin seulement. Je n'ai pas encore traité les séances du soir, ce sera pour plus tard.

 

Je partage donc ici les premiers résultats pour ceux qui sont intéressés.

 

* Première observation pour moi le mercredi 08 juillet 2020 à l'aurore, j'espérais en fait, au départ, juste la voir au moins une fois car je n'avais un créneau que de quelques jours à peine pour l'observer depuis ma terrasse avant qu'elle ne me nargue continuellement ensuite, dans sa course de remontée vers  le ciel du soir, en  s'obstinant à se cacher sous mon horizon local (j'ai des obstacles au Nord et une colline à l'Ouest...).

Alerté par les premiers retours d'observateurs, je commençais bien sûr à envisager de poursuivre les observations en nomade par la suite et un tel spectacle m'en a bien sûr immédiatement convaincu :

Neowise003_2020F3_28mmVenus_300D_05s_montage.tif

(compositage de 9 poses de 05s à 800 ASA avec un vieil EOS300D et (encore plus vieux) Zuiko Olympus 28 mm ouvert à 2.8 pour cette première photo).

 

Comme tous ceux qui ont eu la chance de l'observer à ce moment-là, j'ai été surpris par 3 choses :

1/ la couleur orangée très marquée de la tête,

2/ la fausse ombre au milieu de la queue,

3/ et le spectacle magique à l'oeil nu, avec une tête étincelante et un départ de queue parfaitement visible (sur 2° environ) même dans le ciel bleuissant de l'aurore.

 

Elle est si brillante qu'un petit compositage de poses courtes, sur pied fixe, au Téléobjectif 300 mm F/4.5 se révèle déjà bien intéressant (encore 9 poses de 05s) :

Neowise004_pp_800ASA_p18deg_C2020F3_Tele300mm_300D_05s_stacked_amelioree.tif

 

* Seconde séance dès le lendemain, jeudi 09 juillet, c'est frustrant de disposer de si peu de temps d'observation :

- quand le ciel est encore sombre, elle est trop basse sur l'horizon

- et dès que sa hauteur devient intéressante, le ciel s'éclaircit déjà !

Mais, le spectacle vaut la peine de se lever tôt tant elle est resplendissante juste avant le lever du Soleil :

Neowise009_pp_200ASA_p17deg_C2020F3_300D_Obj50mm_05s_00001_amelio.tif

(2 poses de 05s à 200 ASA au 300D+Zuiko 50 mm ouvert à 2.8)

 

J'ai du coup guetté chaque nuit de la semaine et me suis même levé plusieurs fois en vain, juste au cas où...

 

* Troisième observation le samedi 11 juillet, dans des conditions moyennes avec des passages nuageux au  moment le plus propice aux d'observations. J'espérais tenter de mieux voir la queue, du coup c'est raté. Juste pour le souvenir, voici une pose unique de 30s à 1600 ASA au 300D+Zuiko 200 mm à F4 :

Neowise014_pp_1600ASA_p19deg_C2020F3_Tele200mm_300D_30s_00001.thumb.jpg.ffa681aff34e9375779589a7b7673533.jpg

J'aurais tant aimé avoir plus de poses, maudits nuages !

 

* Quatrième session matinale le mardi 14 juillet, la comète s'est décalée vers le nord et n'est déjà plus visible de ma terrase. J'improvise un site d'observation tout proche ,car la comète n'est observable que peu de temps et çà ne vaut pas le coup de partir trop loin du coup.

Arrivée en avance sur site, puis je la cherche avec de plus en plus d'impatience à partir de 02h25 utc quand mon attention est attirée par une sorte de "cirrus vertical" au ras d'une petite colline plus à gauche de l'endroit attendu et je comprends alors que je me suis trompé dans les repérages faits de jour pour estimer l'endroit où elle se lèverait.

La dernière fois que j'ai vu la queue d'une comète se lever, c'était 23 ans plus tôt avec Hale-Bopp.

Oui aucun doute, C/2020 F3 est bien elle aussi un grande comète :

Neowise019_r_pp_1600ASA_p14deg_EOS300D_lever_queue_Tele300mm_30s_stacked_amelio.tif

(2 poses de 30s à 1600 ASA, 300D+Zuiko 300 mm)

et quelques minutes plus tard, la tête apparaît :

Neowise020_r_pp_800ASA_p14deg_lever_queue_Tele300mm_30s_stacked.tif

(3 poses de 30s à 800 ASA, 300D+Zuiko 300 mm)

 

La comète semble (déjà) un peu moins brillante que la semaine précédente, mais on la voit encore superbement alors que le ciel bleuit et c'est un spectacle hyptonisant :

Neowise023_pp_400ASA_p14deg_C2020F3_voitures_50mm_montage.tif

(8 poses de 5s à 400 ASA, 300D+Zuiko 50 mm)

 

Neowise025_pp_C2020F3_oliviers_cadrage2_montage.tif

(6 poses de 05s à 400 ASA, 300D+Zuiko 50 mm)

 

Elle commence à faiblir mais va devenir observable plus longuement et par ciel plus sombre à condition d'avoir un horizon NW puis W bien dégagé, le spectacle ne fait donc que commencer.

 

A suivre...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je découvre que seules les images JPG s'affichent directement dans le post...

Voici donc les images que j'avais initialement prévu d'insérer au coeur du texte ci-dessus (je n'ai pas remis la pose au télé 200 mm puisqu'elle apparaissait déjà mais bien seule !)

Neowise003_2020F3_28mmVenus_300D_05s_montage.thumb.jpg.aae2c326c5b9a2c5affe65019ad54b87.jpg

 

Neowise004_pp_800ASA_p18deg_C2020F3_Tele300mm_300D_05s_stacked_amelioree.thumb.jpg.face92f2760746e01b5f79ab48a25381.jpg

 

Neowise009_pp_200ASA_p17deg_C2020F3_300D_Obj50mm_05s_00001_amelio.thumb.jpg.58b0f3bbba96ee20d57ed2b11697f05d.jpg

 

Neowise019_r_pp_1600ASA_p14deg_EOS300D_lever_queue_Tele300mm_30s_stacked_amelio.thumb.jpg.ce81739098ebef02f7989723f7d7290b.jpg

 

Neowise020_r_pp_800ASA_p14deg_lever_queue_Tele300mm_30s_stacked.thumb.jpg.d0f1d3e9f7718879829f18f5dd5236f2.jpg

 

Neowise023_pp_400ASA_p14deg_C2020F3_voitures_50mm_montage.thumb.jpg.e27d72a687589848e1803264b99be790.jpg

 

Neowise025_pp_C2020F3_oliviers_cadrage2_montage.thumb.jpg.6eeb52401c4dcb718d6c391fc68dab8a.jpg

  • J'aime 1

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bien sympathiques images de cette voyageuse :)

Bonne soirée,

AG

  • Merci 1

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant



  • Contenu similaire

    • Par Malaman
      Bonjour à tous
       
      Debutant en astrophoto, c'est mon premier post sur ce forum, que je suis depuis longtemps. 
      Je vous propose ma version du rapprochement du 10 avril ( Comete 12P / Jupiter / Lune cendrée / Uranus)
      Photographié pres de Montpellier, avec un Canon 60D, 5*20sec + 1sec, F5, 153mm, ISO 800, sur monture Star Adventurer.
       
      Bon ciel à tous.
       

    • Par COM423
      Bonjour,
       
      12P/Pons-Brooks s'en est quasiment allée à présent et la prochaine sur les rangs, comme vous le savez, est C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS).
      J'avoue avoir été surpris par son aspect au début de mois, j'ai même pensé sur le coup à un sursaut tellement il y avait du changement par rapport au mois précédent, jugez plutôt :

      ou en animation :

       
      Le gain en brillance est flagrant, la chevelure s'est bien développée et la queue est de plus en plus marquée tout en montrant une rapide rotation dans le sens anti-horaire.
       
      La première image de cette série date donc du 06 mars au matin et vous la retrouverez ici :
       
      Voici la seconde image de la série :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 01 au 02 avril 2024, de 00h01 à 01h42 utc
      88 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 22 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à : 2"/pixel
      et la troisième :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour une pose sur deux
      Nuit du 03 au 04 avril 2024, de 00h50 à 02h07 utc
      68 poses de 60s à -15°C, Temps d'intégration de 01h 08 min
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage natif : 1,25"/pixel
       
      Voici l'évolution des différents paramètres mesurés sur ces 3 nuits :

       
      Après discussion sur la liste comets-ml, il en ressort qu'il n'y a pas eu de sursaut, la comète suit d'ailleurs parfaitement la courbe prévisionnelle publiée sur le site de Seiichi YOSHIDA, selon la formule :
      m1 = 4.5 + 5 log d + 10.0 log r
      donc avec :
      une magnitude absolue mo=4,5 et un indice d'activité n = 4  
      Mais elle vient de franchir la distance héliocentrique des 3 ua qui marqe le début de la sublimation de la glace d'eau (merci à Sam DEEN pour avoir mis en avant ce point) ce qui explique donc le regain d'activité.
       
      Quand à la rotation ant-horaire rapide de la queue, cela s'explique par le fait que la Terre a croisé début avril la ligne joignant le Soleil et la comète (merci cette fois à Andreas KAMMERER ).
       
      La bonne nouvelle, c'est donc que C/2023 A3 ressemble désormais a une vraie comète et son éclat la rend dores et déjà accessible à tous les instruments
       
      Bonne soirée et bon ciel à toutes et tous !
    • Par colomboc

       
      questa immagine è analogica, spesso mi sono domandato se avessi avuto una camera digitale, sono un semplice astrofotografo dal 1984, se vi fa piacere vorrei cominciare con voi yna pubblicazione di immagini, cieli sereni  Carlo colombo.
       
    • Par RIGEL33
      De son nom officiel 12P/Pons-Brooks, cette comète est la 12ème à avoir été classée comme comète périodique, du fait de son voyage dans le système solaire qui la ramène à proximité du Soleil tous les 71 ans environ. On l’observe depuis au moins 1385 mais ce n’est que très récemment qu’on a découvert ses différents passages. Il est possible que la comète ait été enregistrée dans des sources chinoises en septembre 245.
       
      C’est une comète cryovolcanique de type Halley. Ce sont Jean-Louis Pons (astronome français) qui la découvre en 1812, et William Robert Brooks (astronomie américain) qui la redécouvre en 1883, qui auront la paternité de sa découverte.
       
      Son périhélie (approche au plus près du Soleil) se fera le 21 avril prochain. Plus elle se rapproche, plus le rayonnement solaire fissure son noyau d'environ 30 km de diamètre. Ce dernier est entouré d'une coma constituée de glace et de gaz qui s’échappe du noyau. Suite à un sursaut en octobre 2023, cette coma a formé deux « cornes » la qualifiant de "comète du diable". Les éruptions (sursauts) qu’elle subit au fur et à mesure de son approche, la rendent de plus en plus visible dans le ciel nocturne.
       
      12P/Pons-Brooks est probablement la comète responsable de la pluie d’étoiles filante des kappa-Draconides, active du 29 novembre au 13 décembre, ce qui lui a valu l’autre surnom de la « Mère des Dragons ».
       
      Enfin les bonnes conditions météo de cette mi-avril m’ont permis d’aller sur notre site d’observation à Saucats pour l’imager. Il était grand temps car avec la Lune croissante et le passage de la comète dans l’hémisphère sud, nous n’aurons plus l’occasion de la revoir avant son prochain périhélie en 2094 ;
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 11 avril 2024 à Saucats (33). Canon 40D défiltré avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec les satellites de passages…

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Version annotée

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
       
      Poses uniques de 2 s prisent le 12 avril 2024 à Saucats (33). Canon 400D avec objectif Samyang 85 mm, ouvert à f/1.4, ISO 1600 – Camera RAW
       

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
       
      Avec le public venu en profiter (annotée)

      (cliquez sur l’image pour voir la full)
    • Par serge vieillard
      Yo !
       
      de retour à la maison, après un formidable périple mexicain, dont le prétexte était cette éclipse prometteuse du 8 avril. Prometteuse car de longue durée, pensez-donc 4mn27s à l’endroit choisi, bien loin des 62 secondes de l'an passé en Australie, qui plus est avec une activité solaire bien musclée et avec des statistiques météo en ces contrées tout autant prometteuses - mais qui ne se concrétisa pas à l'optimum, comme on va le voir.
      Voyage organisé de longue date avec les copains, avec comme approche sur la ligne de centralité de fuir le Texas, de ne pas tenter le nord de l'Amérique dont les prévisions n'étaient pas folichonnes, et d’envisager un périple hors des sentiers battu en Basse Californie où l'on observerait le phénomène de l'autre côté de la Mer de Cortes à Mazatlan - ou dans l'arrière pays si nécessaire - site quasi au maximum de durée avec les meilleurs statistiques météo.
      Commençons donc ce récit par ce point d'orgue de l'éclipse, le reste suivra au fil du temps.
      Quinze jours auparavant, les premières prévisions météo montraient une dépression sur l'Amérique du Nord d'où s'enroulait une large trainée nuageuse se superposant diaboliquement avec la trajectoire de l'éclipse sur le continent, configuration des plus fâcheuses laissant à penser que les dieux nous boudaient et qu'il fallait remédier à ces disgrâces par des offrandes et libations de circonstances, ce qui fut pieusement fait à grand coup d'apéro désormais pleinement justifiés. Que ceux qui médisent sur la fiabilité des métrologues soient immolés car ces prévisions tinrent bon et s’affirmèrent jusqu'au jour J - à notre grand dam. C'est ainsi que la veille au soir, nous n'étions toujours pas déterminés à savoir où nous irons observer. Deux solution se présentaient, excluant la troisième qui était de rester sur la ville de Mazatlan : (A) aller vers le sud, le long du littoral pile sur la ligne de centralité, ce qui faisant gagner 10 secondes de totalité et nous écartait un peu de cette bande coquine de nuages d'altitude,  (B) ou entrer dans les terres et gagner en altitude un peu avant Durango où une trouée semblait se dessiner - ce qui fut le cas. Aussi à l'aube faute d'avoir choisi, nous allâmes d'abord en A, découvrant un environnement de lagunes sauvages plein de jolis volatiles et de cultures de piments dont on pouvait lire qu'ils étaient les "mejor del Pacifico", mais avec un ciel perfectible qui nous fit prendre la décision de partir illico en B. C'est ainsi que par une route rapide, nous nous enfonçâmes rapidement dans l'arrière pays montagneux, jusqu'à - Caramba, consternation et merdum - être bloqués par une interminable queue de gros bahuts à l'arrêt pour cause d'accident et incendie dans un tunnel à quelques dizaines de kilomètres de là. Et là, on se trouve tout à coup bien couillon, pris au piège, dans l’expectative. Après un instant de sidération, nous la jouâmes à la mode mexicaine, à savoir remonter la file de camion à contresens jusqu'à l'une des rares bretelles d'accès, elle aussi prise à contre-sens, pour se sortir de ce pétrin. Mais de là, la route alternative pour se rendre à destination était bien plus tortueuse, moins roulante, plus longue et ne nous permettait plus d'arriver à temps, d'où la sage décision de rester sur place et s'installer tranquillement, car rien n'est plus important que de soigner l’installation où l'improvisation et l'à-peu-près ne sont pas de mise en ces circonstances. Pour ma part, ce sera la Swaro 80ED qui fait merveille sur ce sujet, un filtre astrosolar bricolé "maison"  bien rodé lors des précédentes éclipses, les feuilles de papier où les gabarits de diverses dimensions ont été préalablement tracés, les crayons en double en cas de casse, le positionnement de chaque bidule où le geste doit être machinal et ergonomique.
      Ainsi, dans un joli paysage montagneux planté de conifères, nous regardâmes avec quelques autres spectateurs le ciel se faire envahir de cirrus échevelés, mâtinés d'autres d'aspect pommelés, toutefois pas suffisamment denses pour masquer le Soleil, mais juste un peu chiants pour une observation optimale.
      Bien que parfaitement compréhensible, je trouve extraordinaire la précision des phénomènes astronomiques. Une petite application fort bien faite me donne tous les paramètres de l'éclipse pour un endroit donné et pile à C1, soit 9h52mn38s, l'on observe la première morsure de la Lune sur la Soleil, l'émotion devient palpable, le tension monte, les commentaires vont bon train. Je fais un dessin toutes les 20mn de l'avancé du phénomène, note la présence de deux groupes de tâches qui inexorablement se feront grignoter par l'avancée de la Lune. A T-10mn, l'on sent physiquement un changement de température, de luminosité et à l'oculaire, le Soleil n'est déjà plus qu'une jolie griffe. A T-5mn, on entre dans le vif du sujet et je lance mon compte-à-rebours enregistré, aide précieuse qui permet une relative sérénité en ces instants où le temps semble s’emballer, ou être suspendu, ou en tout cas se déroule de façon étrange dans nos esprits totalement perturbés. L'on devient des animaux, on regarde hébétés de toute part les changements envahir l'espace, les couleurs, l’assombrissement progressif qui se fait de plus en plus intense, preuve d'une éclipse de longue durée. Le crépuscule s'affirme fortement comme je ne l'ai encore jamais perçu. T-1mn, l'on perçoit les premiers grains de Bailly, le découpage  en petits tronçons aux extrémités de la très fine griffe du aux reliefs lunaires. Ça vacille, on perçoit déjà Vénus à droite, Jupiter plus loin à gauche, à T-30s on à la sensation de la présence de la couronne à l'opposé de la disparition éminente du Soleil, à T-10s je retire le filtre et regarde le monde environnant se faire engloutir par cette nuit si particulière, 9-8-7-6-5-4-3-2-1 TOPPPPPPPP !!!!! Hop punaise de-diou, quel spectacle !!!! Ça fuse de toute part, ça irradie, c'est fort, contrasté, étendu, magnifié par ces nuées d'altitude, bien qu'à 70° de hauteur, le Soleil noir me semble gros comme le ferait un plein Lune à son lever sur l'horizon, c'est magnifique, on en tremble. En mode automatique, je trace les principales lignes de la couronne, le trait est bien tremblotant, il faut se faire violence, s'appliquer. Délicate besogne car l’assombrissement est tel que je ne vois pas bien mon travail sur le papier. L'observation à l'oculaire n'est pas aisée car le contraste est tout de même atténué par ces voiles d'altitude. Je note les nombreuses protus du côté où le Soleil vient de disparaitre quand déjà quelques coquines énormes pointent leur nez à l'opposé. Ces 4mn27s sont un vrai luxe pour le dessin et quelque part, je m’apercevrais par la suite qu'elle ne m'oblige pas à une concentration maximale, on peut dire que j'étais davantage en dilettante. Je prends mon temps, reviens sur un détail, repasse autre part, affirme un contour, une lueur. Déjà la sortie s'annonce avec comme fleurons deux magnifiques protus d'un rose électrique incomparable, 5-4-3-2-1 FINI !!!!! Une sortie grandiose avec quelques diamants joliment répartis entre ces deux flammes, un régal !
      Reste à peaufiner ce dessins que voilà :
       

       
      La suite à venir, restez à l'écoute
  • Évènements à venir