Bill46

Astéroïdes géocroiseurs / NEO

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ATLAS.JPG.d269f70de9dba3ac1785a84a71092cc8.JPG

 

Après avoir mentionné les télescopes utilisés par les programmes de relevés du ciel du Catalina Sky Survey et du projet Pan-STARRS, les deux plus gros pourvoyeurs actuels en ce qui concerne la recherche et le suivi d'objets dont les orbites voisinent ou croisent celle de la Terre (et, à l'occasion, la découverte d'autres objets plus lointains dont des astéroïdes, des comètes et d'autres phénomènes transitoires galactiques ou extra-galactiques), il nous parait intéressant d'évoquer également le projet de surveillance ATLAS, lui aussi dédié à cette tâche, mais avec un format différent, avec des instruments plus modestes, avec du matériel du commerce ou presque, mais en principe tout aussi efficace et surtout avec des télescopes robotisés totalement autonomes et répartis (dans le futur) sur tout le globe terrestre.

 

ATLAS-statistiques.jpg.fb226cff130e67c86a1fd80a89ed9ebf.jpg

 

Ci-dessus : au 28 mars 2021, 577 NEOs ont été découverts par les télescopes du projet ATLAS démarré fin 2015 (crédit : NASA/JPL-Caltech)

 

 

ATLAS (acronyme pour Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) est un système d'alerte rapide (ou précoce) qui a été initialement développé par l'Institut d'Astronomie de l'Université d'Hawaï et financé par la NASA (dans le cadre du Near Earth Objects Observations program) pour avertir de la collision possible d'astéroïdes avec la Terre. ATLAS est ainsi sensé prévenir 24 heures à l'avance l'arrivée d'un objet dont l'impact pourrait dégager une énergie explosive de 30 kilotonnes (Hiroshima = 15 kilotonnes), une semaine à l'avance pour un impact équivalent à 5 mégatonnes et 3 semaines pour un impact de 100 mégatonnes (en fonction de la taille et de la vitesse relative de l'impacteur).

 

Le projet initial prévoit d'utiliser à terme huit télescopes robotisés de 0,50 m, tous semblables. Actuellement, deux instruments sont opérationnels, distants de 158 km l'un de l'autre, et sont installés dans l'archipel hawaïen : ATLAS1 (ou ATLAS-HKO, MPC code T05) à l'Observatoire astrophysique de Haleakalā sur l'île de Maui et ATLAS2 (ou ATLAS-MLO, MPC code T08) à l'Observatoire atmosphérique du Mauna Loa sur l'île d'Hawaï. Le premier est en service depuis fin 2015, le second depuis 2017. En fonction des financements disponibles, deux autres télescopes doivent être rajoutés dans l'hémisphère sud (Chili et Australie), et deux autres encore en Europe et en Afrique du Sud (SAAO) pour compenser les heures de jour à Hawaï et aux Etats-Unis (CSS, ZTF) lorsque les observations ne sont pas possibles. Le but étant bien sûr d'assurer une couverture complète 24/24 sur tout le globe. Le coût d'installation d'un nouvel instrument complet (télescope, informatique, bâtiment) ne doit pas en principe dépasser le million de dollars.

 

 

ATLAS-DFM-Tonry-ATLAS1-HKO-Smith.jpg.b46323590fab0e1d9e7c7075675ba1a1.jpg

 

Ci-dessus : à gauche, John Tonry (ATLAS co-Principal Investigator, IfA, Univ. of Hawaii) donne l'échelle d'un des (petits) télescopes construit par DFM Engineering ;

à droite, Ken Smith (Queens University, Belfast) à côté du même télescope installé sous sa coupole à l'Observatoire sur l'île de Maui.

 

 

Les télescopes déployés pour ce projet de surveillance ATLAS sont une variante du type Wright-Schmidt, dotés d'un miroir sphérique de 0,65 m et d'une lame correctrice de 0,50 m, d'un correcteur de champ à 3 éléments, d'une boîte de 8 filtres, d'un cryostat et d'un détecteur. Le rapport focal est de f/2,0. Ils sont équipés d'une caméra CCD (STA-1600) de 10560 × 10560 pixels pour un champ de vision de 5,4° carrés (28,9°), dite caméra Acam (1,86"/pixel). Le logiciel qui les pilote permet de les repositionner près de 1000 fois chaque nuit avec, entre chaque nouveau pointage, des poses de 30 secondes + 10 secondes de temps de transfert des données, ce qui permet d'assurer une couverture quasi complète du ciel visible en un peu plus d'une nuit, et ce jusqu'à la magnitude 19,5 environ. Chaque champ observé est imagé 4 fois par nuit, afin de détecter d'éventuels objets mobiles par comparaison avec les images précédentes. Une nuit d'observation "produit" environ 900 images (couvrant 26 000° entre -45° et +90° de déclinaison), soit 150 GB de données brutes ou compressées qui peuvent être stockées sur place avant d'être transmises à des serveurs situés à Honolulu. Le programme informatique de réduction/traitement des données et de détection d'objets mobiles est le même que celui utilisé par le projet Pan-STARRS. En parallèle existe (comme pour les autres projets) un programme traitant spécifiquement de la détection de phénomènes rapides et transitoires (supernovae...).

 

 

ATLAS1-ATLAS-HKO-HWeiland.thumb.jpg.3fb0feb19f8f7519e76e303aaa8baa5d.jpg

 

Ci-dessus : le télescope ATLAS1 ou ATLAS-HKO sous sa coupole motorisée de 5 mètres (constructeur Ash-dome), implanté à l'Observatoire de Haleakalā, à plus de 3000 m d'altitude, sur l'île de Maui. La monture équatoriale allemande (APM Telescopes), qui supporte de gros contrepoids de 35 kg chacun ici bien visibles, permet de déplacer le télescope jusqu'à à la vitesse de 15°/seconde. Le passage au méridien requiert un basculement de la monture de 180° et est effectué typiquement en 25 secondes. Chaque coupole est dotée d'un système de caméra fisheye et d'un système d'analyse associé pour l'observation de la couverture nuageuse et de la clarté du ciel nocturne qui déclenchera automatiquement (ou non) l'ouverture du dôme et la mise en route du télescope. Distants de 158 km, ATLAS1 et 2 ne bénéficient pas nécessairement d'une météo équivalente, mais l'un peut être par exemple opérationnel si l'autre ne l'est pas. (crédit photo : Henry Wieland)

 

ATLAS-HKO en temps réel : http://dashboard.fallingstar.com/dash/hko.html
ATLAS-MLO en temps réel : http://dashboard.fallingstar.com/dash/mlo.html

 

 

Comme pour les autres programmes de surveillance, ATLAS fait des découvertes "collatérales" telles que comètes et supernovae. Mais le but principal (ce pour quoi il est financé) est tout de même la détection d'objets proches, de les suivre et de prévenir le plus rapidement possible de leur existence à proximité immédiate de la Terre. En principe, ATLAS est optimisé pour détecter entre 10 et 50 astéroïdes s'approchant à moins d'une fois la distance Terre-Lune et d'une taille de l'ordre de 30 m (environ la moitié de la taille de l'objet ayant produit l'explosion de l'événement de la Toungouska en 1908 et le double de celui de l'événement de Chelyabinsk en 2013) chaque année. Pour la détection d'objets très proches, ATLAS est plus compétitif que des projets plus importants et plus coûteux comme le CSS ou Pan-STARRS (son "grand frère") qui eux peuvent détecter, avec leurs grands télescopes au champ de vision plus limité, beaucoup plus d'objets, plus faibles, mais passant en général à plus grandes distances de la Terre. Parfois, certains objets découverts par le CSS ou Pan-STARRS sont par la suite suivis par ATLAS afin de ne pas les perdre. Avec plus de télescopes robotisés en fonctionnement, ATLAS devrait en outre combler l'absence de détection des quelques objets de type "Toungouska" passant à proximité de la Terre et qui échappent encore aux grands réseaux de surveillance, améliorant ainsi la défense planétaire. Bien entendu, lors de ses relevés, ATLAS fournit également des mesures astrométriques et photométriques d'un nombre très important d'astéroïdes et d'étoiles (variables, supernovae...), venant enrichir les bases de données sur ces objets.

 

Parmi quelques découvertes intéressantes faites grâce à ATLAS, on peut citer :
- la brillante supernova SN 2018cow dite "The Cow", conséquence d'une formidable explosion issue probablement de la formation d'un trou noir ou de la rotation ultra-rapide d'une étoile à neutrons
- 2018LA, un petit astéroïde de 2 m de diamètre découvert par le Catalina Sky Survey et observé par ATLAS avant son impact, ce qui a permis de reconstituer sa trajectoire et de retrouver des fragments tombés au sol, au Bostwana
- des sursauts périodiques de luminosité et l'émission de poussières par l'astéroïde (6478) Gault, de 6 à 10 km de diamètre, observés fin 2018
- la brillante comète C/2019 Y4 (ATLAS) qui s'est fragmentée fin mars 2020
- 2019MO, un NEO de 3 mètres de diamètre découvert peu de temps avant son impact sur Terre en juin 2019 (fragments probablement tombés en mer des Caraïbes)
- l'astéroïde 2020 VT4, un rocher de 5 à 10 m qui est passé à moins de 400 km de la Terre, au-dessus du Pacifique Sud, 15 heures seulement après avoir été détecté par ATLAS

- etc.

 

Site web : https://atlas.fallingstar.com/home.php
Un article assez complet : ATLAS: A High-Cadence All-Sky Survey System, Tonry et al., https://arxiv.org/pdf/1802.00879.pdf

 

 

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Ci-dessus : exemple d'une pose de 30 secondes avec l'un des télescopes ATLAS, datée du 2 octobre 2017.
Cette image a enregistré la trace d'un météore entré dans l'atmosphère en laissant une curieuse trainée de forme hélicoïdale (crédit photo : Henry Weiland)

 

 

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Ci-dessus : la coupole de ATLAS-MLO sous la Voie lactée au Mauna Loa, à 3 300 mètres d'altitude (crédit photo : Henry Weiland)

 

 

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Le 11/03/2021 à 19:45, Bill46 a dit :

Le 21 mars 2021 à 16h03 TU, l'astéroïde potentiellement dangereux (231937) 2001 FO32 "frôlera" la Terre à un peu plus de 2 millions de km (5,2 fois la distance Terre-Lune), ou 0,0135 UA, ...

 

Le 26/03/2021 à 20:56, Bill46 a dit :

Les résultats de l'imagerie radar d'Apophis par les radiotélescopes de Goldstone et de Green Bank sont maintenant disponibles. Lors de l'approche du NEO début mars, l'antenne de 70 m du réseau DSN de Goldstone avait été mise a contribution pour émettre des impulsions radar vers l'astéroïde situé alors à 17 millions de km de la Terre, l'antenne de 100 m de Green Bank étant utilisée comme réceptrice des ondes réfléchies en écho. Bien que pixelisée, l'image ci-dessous a tout de même une résolution de 38,75 m par pixel, ce qui est remarquable compte-tenu de la distance de la cible (alors à 44 fois la distance Terre-Lune). La précision est voisine de 150 m alors que l'astéroïde a une taille estimée de 340 m ...

 

Côté radar, déception, toujours rien à venir (*) concernant 2001 FO32 qui passait pourtant 8-9 fois plus près qu'Apophis tout en étant possiblement deux fois plus gros (440-680 m estimés par NEOWISE).

Des observations étaient pourtant prévues coté Goldstone, Camberra & Green Bank les 21 & 22 mars !  Raté ou publication en attente ?

 

https://echo.jpl.nasa.gov/asteroids/goldstone_asteroid_schedule.html

https://www.jpl.nasa.gov/news/asteroid-2001-fo32-will-safely-pass-by-earth-march-21

 

(*) par exemple, fin 2018, seulement 2 jours entre la dernière image radar de 2003 SD220 et la publication d'un article sur un site de la NASA !

https://www.nasa.gov/feature/jpl/holiday-asteroid-imaged-with-nasa-radar

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Edited by BobMarsian
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Le 29/03/2021 à 01:06, BobMarsian a dit :

Raté ou publication en attente ?

 

En ce qui concerne (231937) 2001 FO32, rien vu passer pour le moment, mais les analyses/publications doivent être en cours (ça ne fait que 7 jours depuis le passage de l'astéroïde). Le planning des observations de Goldstone prévoyait l'utilisation de l'antenne DSS-13 qui possède une parabole de 34 mètres (pour Apophis c'était l'antenne de 70 m de la station DSS-14), associée à celle de 100 m de Green Bank en réception (imagerie radar bistatique) afin d'obtenir une résolution de l'ordre de 7,5 mètres/pixel ( https://dss.gb.nrao.edu/project/GBT21A-407/public ). Des observations étaient aussi planifiées à Canberra (DSS-34 et DSS-43). Astéroïde dont la taille est estimée à 860 m (si albédo de 0,2 pour ce type S/Sr), voire moins selon les dernières mesures effectuées par le satellite NEOWISE. 2001 FO32 devait en principe être également observé avec le télescope infrarouge IRTF de 3,2 m situé au sommet du Mauna Kea (spectrographe SpeX). Observations réalisées avec succès ?

 

2001FO32-radar-planning.JPG.efcec5488f7a8abd5135596733092c89.JPG

 

https://echo.jpl.nasa.gov/asteroids/2001FO32/2001FO32.2021.goldstone.planning.html

https://www.hawaii.edu/news/2021/03/17/maunakea-telescope-tracking-large-asteroid-flyby/

 

Pour les images radar de 2003 SD220 en décembre 2018, DSS-14 (70 m) et le GBT (100 m) avaient été aussi utilisés, en coordination avec la grande antenne d'Arecibo (305 m) alors encore en fonctionnement, ce qui explique la meilleure résolution spatiale obtenue pour une distance similaire (environ 2 millions de km de la Terre) : 3,7 mètres/pixel pour un objet patatoïdal allongé de 1,6 km de long.

 

Pour 2001 FO32, wait and see...

 

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(source : California Institute of Technology / Lance Benner )

 

 

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Le 29/03/2021 à 10:13, Bill46 a dit :

En ce qui concerne (231937) 2001 FO32, rien vu passer pour le moment, ...

 

---> Première publication (5 avril) d'images radar fournies par l'antenne DSS-13 (34 m) de Goldstone (Calif.) du réseau DSN (Deep Space Network), associée en réception au radiotélescope de Green Bank (GBT, 100 m, West Virginia) :

https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA24561
https://twitter.com/AsteroidWatch/status/1379883834007818245

 

Question résolution (~ 20 pixels sur la + grande dim. = 150 m si 7,5 m/px), on pouvait peut-être s'attendre à mieux vu la faible distance de passage (~ 2 Gm) de 2001 FO32, mais il n'est pas dit si l'imagerie radar publiée a été effectué à la date (21 mars *) où la distance était au plus court avec la Terre. Possiblement avec l'antenne de 70 m de Goldstone et surtout celle d'Aricibo (300 m) si elle ne s'était pas effondrée, on aurait eu une imagerie plus fine !  Autrement, il faudra attendre pour avoir une nouvelle estimation de la taille de ce géocroiseur de type Apollo (vs 440-680 m, NEOWISE) ...

* plutôt les 22-23 mars à 0,026 UA (3,9 Gm) :

https://echo.jpl.nasa.gov/asteroids/2001FO32/2001FO32.2021.goldstone.planning.html

 

PIA24561.jpg

Crédit:  NASA/JPL-Caltech  &  NSF/AUI/GBO

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2021 PH27 ---> nouvel astéroïde dont la période de révolution est la plus courte (113 jours) parmi tous les objets du Système Solaire excepté Mercure (88 j).
 
Découvert par Scott S. Sheppard (Carnegie Institution of Science) sur des images prises le 13 août par la caméra DECam (Dark Energy Camera, 570 Mpix) installée sur le télescope Víctor M. Blanco (4 m) de l'observatoire CTIO (Cerro-Tololo Interamerican Observatory), à La Serena, Chili.
a = 0,462 UA,  q = 0,134 UA,  Q = 0,789 UA,  e = 0,710,  i =  31,9°,  H =  17,7 (===> D ~ 1 km)
Possiblement un noyau de comète éteinte dont la température peut atteindre presque 500 °C au périhélie !

 

https://noirlab.edu/public/news/noirlab2123/

 

210823_2021PH27-orbit_CTIO-NOIRLab-NSF-AURA-J.daSilva.thumb.jpg.4d654d99c8ca5c281e922123e56ee266.jpg

Crédit: CTIO/NOIRLab/NSF/AURA/J. da Silva  https://noirlab.edu/public/images/noirlab2123c/

 

Solar System’s fastest-orbiting asteroid discovered

https://carnegiescience.edu/news/solar-systems-fastest-orbiting-asteroid-discovered

 

https://www.minorplanetcenter.net/mpec/K21/K21Q41.html
https://minorplanetcenter.net/db_search/show_object?object_id=2021 PH27&commit=Show

 

Autres posts sur des objets du même type récemment découverts ---> astéroïdes "Atiras" (circulent entièrement à l'intérieur de l'orbite terrestre) et "Vitaras" (idem vs l'orbite de Vénus) :
30/08/2019 - 2019 AQ3  &  2019 LF6  (Atiras)
http://www.astrosurf.com/topic/115229-première-comète-interstellaire-de-lhistoire/?page=6&tab=comments#comment-1703240

11/01/2020 - 2020 AV2  (1er Vitara)
http://www.astrosurf.com/topic/19982-tno-kbo-sdo-plutinos-co/?page=10&tab=comments#comment-1760513

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2020 XL5 ---> un second astéroïde troyen de la Terre identifié et confirmé au point de Lagrange L4 (comme le premier 2010 TK7).
De la même manière, sa position demeure instable avec une forte chance (99,5 %) d'être éjecté du point L4 d'ici les 10 000 prochaines années (capture au XVe siècle) ...
Diamètre = 320 ± 80 m,  pour H = 20.4 ± 0.5  et si l'albédo géométrique = 10 %

 

"The Second Earth Trojan 2020 XL5"
Man-To Hui  (Macau University of Science and Technology) et al.
https://arxiv.org/abs/2111.05058 [v2] 10/11/2021 ---> The Astrophysical Journal Letters

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"Lunar-like silicate material forms the Earth quasisatellite (469219) 2016 HO3 Kamo`oalewa"
Benjamin N.L. Sharkey (Lunar and Planetary Laboratory, University of Arizona, Tucson) et al.
https://arxiv.org/abs/2111.06372 ---> Nature Communications Earth and Environment (11/11/2021)
https://www.nature.com/articles/s43247-021-00303-7
https://www.nature.com/articles/s43247-021-00303-7.pdf

 

Caractérisation physique du quasi-satellite (469219) Kamo`oalewa (2016 HO3), le plus stable des cinq NEA découverts (*) de ce type orbitant autour du Soleil mais à proximité de la Terre.
Par exemple, Kamo`oalewa possède un demi-grand axe de 0,001 UA, une faible inclinaison d'environ 8 deg. sur l'écliptique et une durée de vie de quelques centaines d'années dans sa position actuelle de quasi-satellite de la Terre.
Instruments : Large Binocular Telescope (2 x 8,4 m) & le Lowell Discovery Telescope (4,3 m), opérant sur Kamo`oalewa lorsque sa magnitude visuelle < 23,0.
Période de rotation = 28,3 mn (+1,8/-1,3 mn).
Diamètre = 58-46 m en adoptant un albédo entre 10 et 16 % - Magnitude absolue H = 24,3
Le rougissement du spectre de réflectance entre 0,4 et 2,2 microns est indicatif d'une composition à base de silicates avec la meilleure correspondance avec les silicates lunaires ce qui induit l'hypothèse que Kamo`oalewa proviendrait d'un éjecta de notre satellite naturel ...

(*) en plus de Kamo`oalewa (nom d'origine hawaïenne) ---> (164207) 2004 GU9 - 2020 PN1 - 2020 PP1 & 2020 KZ2 (les trois derniers proches orbitalement de Kamo`oalewa pourraient en être des fragments).

 

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il y a une heure, BobMarsian a dit :

Le rougissement du spectre de réflectance entre 0,4 et 2,2 microns est indicatif d'une composition à base de silicates avec la meilleure correspondance avec les silicates lunaires ce qui induit l'hypothèse que Kamo`oalewa proviendrait d'un éjecta de notre satellite naturel ...

 

On devrait être fixé dans les années qui viennent puisque les chinois vont lancer une mission en 2024 dont le premier des deux objectifs est d'aller y prélever des échantillons (retour en 2026)

 

 

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Le choix entre "atterrissage avec accroche" et le "touch and"go" va être compliqué surtout après les "malheurs" de Philae sur 67P et l'extrème difficulté (question précision, "timing") de l'opération sur un corps aussi petit (une première) qui plus est appartenant à la catégorie des "fast rotators" ...

Mais bon !  Les chinois après Chang'e-5 et Tianwen-1 nous ont habitués a maîtriser des manœuvres spatiales complexes, donc, ... confiance !

Edited by BobMarsian
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Une superbe carte interactive !

 

https://www.nasa.gov/feature/jpl/nasa-s-eyes-on-asteroids-reveals-our-near-earth-object-neighborhood

 

traduction automatique :

 

Grâce à un nouvel outil de visualisation 3D en temps réel, vous pouvez désormais explorer les astéroïdes et les comètes qui s’approchent du voisinage orbital de la Terre – et les engins spatiaux qui visitent ces objets – d’un clic ou d’un balayage. Eyes on Asteroids de la NASA apporte ces données à n’importe quel smartphone, tablette ou ordinateur doté d’une connexion Internet - aucun téléchargement requis.

Des milliers d’astéroïdes et des dizaines de comètes sont découverts chaque année, dont certains – appelés objets géocroiseurs – suivent des orbites qui traversent le système solaire interne. Totalisant maintenant environ 28 000, leur nombre augmentant chaque jour, ces objets sont suivis attentivement par les astronomes financés par la NASA au cas où l’un d’entre eux pourrait constituer une menace d’impact sur notre planète.

La nouvelle application Web décrit les orbites de chaque objet géocroiseur connu, fournissant des informations détaillées sur ces objets. En utilisant le curseur en bas de l’écran, vous pouvez voyager rapidement vers l’avant et vers l’arrière à travers le temps pour voir leurs mouvements orbitaux. La visualisation reçoit des mises à jour deux fois par jour avec les dernières données, donc dès qu’un nouvel objet est découvert et que son orbite est calculée, il est ajouté à l’application.

Les profils de nombreuses missions NEO peuvent également être explorés. Sélectionnez l’onglet « événements » pour afficher des modèles animés détaillés de ces engins spatiaux et de leurs rencontres d’astéroïdes ou de comètes. Par exemple, recherchez le vaisseau spatial OSIRIS-REx de la NASA (abréviation de Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security-Regolith Explorer) pour voir une recréation animée de l’événement de collecte d’échantillons Touch-And-Go (TAG) de la mission du 20 octobre 2020. Ou regardez la mission DART (Double Asteroid Redirect Test) de la NASA, qui a récemment été lancée comme la première démonstration de défense planétaire de la NASA, et même avance rapide jusqu’au 26 septembre 2022, date à laquelle elle impactera l’astéroïde Dimorphos, la petite lune du système d’astéroïdes binaires Didymos.

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Anecdotiquement, (594913) 2020 AV2, le tout premier (et seul découvert pour l'instant) astéroïde dont l'orbite s'inscrit intégralement dans celle de Vénus (Vitara), s'est vu attribuer le nom d'"Ayló'chaxnim", suivant la tendance actuelle de l'UAI de privilégier l'extrème diversité linguistique & culturelle existant sur notre planète, explication (non traduite) :

 

6303c431e2ea3_(594913)Aylchaxnim2020AV2_WGSBNBull_Vol.111_10-11-2021.png.46b080de7f09936f84366c5e93a0326b.png

https://www.iau.org/static/publications/wgsbn-bulletins/wgsbn-bulletin-2111.pdf

 

q = 0.457 UA - Q = 0.654 UA - a = 0.555 UA - i = 15.87° - e = 0.177 - P = 0.41 an - H = 16.2

https://minorplanetcenter.net/db_search/show_object?object_id=594913&commit=Show

 

Post original :

http://www.astrosurf.com/topic/19982-tno-kbo-sdo-plutinos-co/?page=10&tab=comments#comment-1760513

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Dans la foulée (désolé, pas pu m'empêcher :$) ---> un papier récent concernant 'Ayló'chaxnim :

 

"The discovery and characterization of a kilometre sized asteroid inside the orbit of Venus"
Bryce T. Bolin (California Institute of Technology, Pasadena) et al.
https://arxiv.org/abs/2208.07253 (15/8/2022) <--- Monthly Notices of the Royal Astronomical Society: Letters (13/8)
https://academic.oup.com/mnrasl/advance-article/doi/10.1093/mnrasl/slac089/6665933

 

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Edited by BobMarsian
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On vient de passer le cap des 30 000 NEA (Near-Earth Asteroids ou géocroiseurs), 30 039 précisément, dont l'éloignement maxi. du Soleil ne dépasse pas 1,3 UA (type Amor). Les autres types sont Apollo, Aten (a < 1 UA) et Atira (circule intégralement à l'intérieur de l'orbite terrestre).  Parmi les 30 000, 1436 sont affectés d'un risque non nul de collision avec la Terre !

 

https://www.esa.int/Space_Safety/Planetary_Defence/30_000_near-Earth_asteroids_discovered_and_rising

 

https://neo.ssa.esa.int/risk-list

Edited by BobMarsian
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Là c'est vraiment très près en effet !

Un passage très "lent" en vitesse relative...

On a une estimation de sa masse ?

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En fait , il semblerait que ce soit un étage de fusée (celle qui a envoyé Lucy se balader) ....

 

 

 

 

 

 

 

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Oui, je viens de parcourir le tweet : étage Centaur en balade, rien de plus. Étonnant quand même que ça ait pu passer pour un objet naturel : on ne surveille pas la trajectoire de ces "débris spatiaux" après un lancement ?

Edited by Alain MOREAU

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Bonjour, vous avez de la chance de pouvoir observer une ocycultationcette nuit par un asteroid chez vous:

 

1023_3548_77640_Map.gif

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    • By lkaiser
      Bonjour,
       
      Apres plusieurs années de pratiques astronomiques, hier soir mon jardin, j'ai eu l'heureux et hasardeux plaisir de voir mon premier bolide !
      Evidemment la presse locale a relayé l'évenement, mais avec un article qui démontre, une fois de plus, que bien rares sont les journalistes qui peuvent se permettre de parler d'astronomie ou plus généralement de Science, sans tomber dans certains travers...
      Sinon il y a une petite video qui montre le phénomène, capturé par une dashcam
      https://rci.fm/deuxiles/infos/Insolite/Un-impressionnant-phenomene-lumineux-dans-le-ciel-de-Martinique-et-de-Guadeloupe
       
      Lionel
    • By Fred_76
      Bonjour
       
      Une animation publiée par l'ESA montre le passage du télescope Euclid se déplaçant vers son orbite en L2.
       

      https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/07/Euclid_spotted_from_the_ground
       
      On distingue en haut à droite et en bas à droite deux astéroïdes (flèches rouges) :

       
      QUESTION : Quels sont-ils ?
    • By jeffbax
      Salut la compagnie.
       
      On reste dans l'air du temps (système solaire) mais avec un objet vagabond, façonné par l'Homme : l'astéroïde Didymos qui depuis l'impact avec sa sonde a des airs de comète.
       
      Image réalisée par David Vernet le 19/10/2022 au T1000 du C2PU. 260 x 40s avec la QHY 600M et un filtre SDSSrp.
       
      Pas de darks ni de flats (image recadrée) pour ne pas ramener du bruit (pi les flats étaient pas top). Double empilement : normal sur les étoiles avec rejet standard (SIRIL sigma clipping), et sur le noyau avec rejet drastique (SIRIL algo de Student). Compositage ensuite avec la position du début de séquence pour l'astéroïde.
       
      Voilà, c'est pas NGC 5907 ou M100, mais cette image me file les jetons quand je pense qu'on y voit une action humaine ! On devine assez bien le dédoublement de la queue.
       
      Bon ciel à tous
       
      JF
       

       
       

       
       
      Lien AB :
       

       
    • By LaurentAndre
      Bonsoir les Astrams
      Voici ma seconde tentative ever sur M100,  la galaxie du Sèche-Cheveux

       
      Le champ complet de la cam :

       
      Cadré plus serré sur M100 & NGC 4312:

       
      Focus sur M100 elle-même :

       
      Focus sur NGC 4312...
      ...avec en prime l'astéroide "(10004) Igormakarov 2020 W13", ici capté par le filtre vert lors de son passage par là le 15/01/2022 vers 6H UTC.

       
      Vous n'avez pas vu l’astéroide ? il est "là" : C'est la tachouille verte

       
      Cf le post sur son identification, avec l'aide de @COM423 & @Matthieu Conjat ici :
      http://www.astrosurf.com/topic/160812-pour-identification-dun-ti-point-vert/
       
      La petite histoire:
      Un peu de persévérance pour cette image, débutée en 2022 et achevée en ce mois de Mars 2023.
      Il m'aura fallut 27 sessions pour l''acquisition de ces 37H d'exposition .
      Au traitement, la découverte de cette tachouille verte m'a intrigué... une petite comète ?! un astéroide...vert ?
      Je la retrouve sur quelques brutes d'une session, et en les animant on suit clairement son déplacement... l'investigation est lancée... la suite est dans le post sur son identification lié ci-dessus.
       
      Le setup :
      Classique RemoTeam:
      SC 11" C11 edge HD, à sa focale native de 2800mm, qui alimente en photons la...
      Cam Asi 6200MM, fullframe mono, le tout porté par la...
      10Micron GM1000, installée dans...
      L'observatoire RemoTeam en sud espagne.
       
      L'acquisition :
      Monochrome : L, R/V/B, Ha et OIII , 37H reparties comme suit :

       
      Le traitement :
      En sur des détails sur la galaxie elle-même, j'ai voulu faire ressortir ses extensions
      & les galaxies du fond de ciel, un peu au détriment de la qualité des plus grosses étoiles.
      J'ai tenté d'intégrer les zones fortes en Ha & OIII  tout en conservant un équilibre couleur proche du RVB calibré initial,
      mais en distinguant légèrement les teintes, pour une lecture ultérieure possible de ces zones...
       
      Vous en pensez quoi ?
       
      ---
      Hub vers mes autres images CP :
      http://www.astrosurf.com/topic/160007-remoteam-hub-ciel-profond-20h-de-pose-et-plus/
       
    • By COM423
      Bonjour,
       
      La météo n'a vraiment pas été conciliante en cette première lunaison du printemps, les nuits furent rares et compliquées (cirrus ou turbulence ).
      Parmi les comètes que je tenais à observer, il y avait 452P/Sheppard-Jewitt, une comète périodique qui revient tous les 20 ans, découverte en 2003 lors de la recherche de nouveaux satellites de Jupiter : on pensa d'ailleurs au début que c'en était un, puis l'astre fut classé comme astéroîdal avec la désignation 2003 CC22.
      Sam Deen le retrouva sur des images d'archives, et nota que son éclat était très changeant au moins depuis 2018.
       
      Surprise à l'automne 2022, quand les images du réseau ZTF l'ont capturé mais d'aspect cométaire avec une queue. Il s'agit donc d'une comète, elle reçut alors la désignation P/2022 B5 puis le numéro 452.
      Là encore, les images d'archives ont montré son aspect cométaire depuis au moins le mois de février 2022.
       
      Elle passera au périhélie le 25 avril 2023, c'est l'une des raisons pour laquelle je voulais l'imager. L'autre étant qu'elle avait été signalée récemment d'aspect informe sans réelle condensation centrale.
      Ce n'est pas un astre très brillant, il fallait donc poser longtemps, heureusement j'ai pu lui consacrer un peu plus de 2h d'observation
      Par contre, je rêvais d'une nuit stable pour tenter de voir une éventuelle fragmentation, et là c'est loupé, la turbulence ne m'a pas fait de cadeau
       
      Mais j'ai pu l'imager, c'est déjà çà !
      Elle n'apparaît pas sur les poses individuelles (5 min d'intégration), mais on repère de suite sa trace sur le compositage stellaire, et surprise : c'est loin d'être la seule :

      Je suis donc allé voir les astéroïdes présents dans le champ sur le site NEOCMTChecker de l'UAI, ce qui m'a permis d'identifier facilement les 6 intrus
       
      Parmi ceux-ci, il y en a donc un (le numéro 21891) qui a été nommé en hommage au ténor italien (d'où le titre de ce post) Andrea Bocelli, sympa cette rencontre céleste du coup
      Sa traînée me paraissait presque légèrement floue, j'ai donc fait un compositage sur 21891, mais non il est parfaitement stellaire au final :

      Tant que j'y étais, j'ai mesuré son éclat : V = 18.5
       
      Sur le compositage cométaire, 452P/Sheppard-Jewitt apparaît effectivement bien fantomatique et sans condensation centrale :

      Voici un crop (champ de 30') du montage ramené à 2"/pixel :

       
      et le champ complet, avec quelques galaxies (le phare bleu, en bas, est Eta Leo de mag 3.5) :
       
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Bas
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering
      Nuit du 25 au 26 mars 2023, de 21h10 à 23h30 utc
      26 poses de 5min à -20°C, Temps d'intégration de 02 h 10 min
       
      Traitement Siril 1.0.6, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à 2"/pixel
       
      La comète présente une petite chevelure de 19" de diamètre et une queue d'environ 39" de long vers PA=284°.
      Les mesures indiquent :
      magnitude totale, m1= 18.9 ( rayon de 19" ) magnitude nucléaire, m2 = 19.7 ( rayon de 6" )  
      A ce stade, il est prématuré de parler de désintégration, il faut voir comment évolue son aspect et sa brillance dans les prochaines semaines.
      Depuis plusieurs mois, la comète C/2020 J1 (Sonear) présente le même aspect fantomatique, mais elle est toujours là !
       
      A suivre donc...
       
      Bon week-end.
       
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