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BobSaintClar

La nuit des Globs !

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Ami(e) des jumelles, salut !

 

Enfin ! Enfin, j'ai pu bénéficier d'une nuit complète et correcte pour m'user les yeux - dans le ciel de Mai - derrière mes binoculaires APM 150ED à 45° !

Mes derniers véritables ébats avec la chose remontent à la conjonction Jupiter-Saturne de l'année dernière : je ne m'en suis pratiquement pas servi cet hiver. La faute à un emploi du temps chargé, à une météo contrariante, à une pollution lumineuse invitant à tailler la route et à ma frilosité de camping-carriste dépourvu de camping-car. Comme je dois partir dans la montagne pour observer, les températures négatives sont garanties et plusieurs de mes "spots" sont même inaccessibles, leurs routes enneigées et fermées.

 

Cette dernière semaine (golden week), je n'y croyais guère : Lune gênante, météo pessimiste... jusqu'à Dimanche après-midi, c'était sans espoir. Puis l'éclaircie est venue, trop tard pour la plupart des astrams japonais qui reprenaient le collier ce Lundi matin. Moi-même n'aurais(*) pas du sortir, mais j'étais trop frustré, en mal d'observations ! Alors, mon épouse s'est organisée pour que je puisse partir observer au mont Myogi de Dimanche à Lundi (oui, je suis un mari comblé). Et j'ai passé une super nuit !

 

Pour mémoire, le "spot" du mont Myogi est un parking de temple Shinto, dans la moyenne montagne (700m), à 100-120 km au nord-ouest de Tokyo. Le ciel y est de qualité correcte (Bortle 4) avec un quart/tiers - selon la nébulosité - de l'horizon Est pollué par la plaine semi-urbanisée dans laquelle j'habite. Vers le sud, c'est propre ! Depuis chez moi, il me faut une petite heure et demie de conduite pour rejoindre le site.

 

Quand j'y suis arrivé, j'ai noté avec plaisir que je n'étais pas seul : malgré la fin des congés, une douzaines d'amateurs avaient fait le déplacement et s'installaient déjà. Je n'ai pas remarqué de gros Dob : comme (presque) toujours, les japonais privilégient la prise de vue à l'observation visuelle. Nous avions donc une majorité de lunettes APO sur montures Taka, plus un ou deux tubes genre Epsilon... tout le monde travaillait derrière son écran de portable, sauf Bibi, vissé à ses paires d'oculaires jusqu'à l'aube. Je ne détaillerai pas davantage, il faisait déjà sombre et le temps que je me pose, les observations commençaient. J'ai pris soin de garder mes distances d'avec ce beau monde : je me méfie des astrophotographes. Cette engeance du diable a tendance à émettre plus de lumières qu'il ne faudrait !

 

En l'occurrence, mes condisciples ont également émis bien des sons, j'y reviendrai plus tard... 9_9

 

Je m'étais concocté un programme aux petits oignons, avec beaucoup de choses à voir, de sorte à me faire une idée la plus correcte possible des possibilités réelles de mon instrument... afin de "mieux" l'utiliser cet été. Des jumelles de 150, ça ne se compare pas aisément avec autre chose et personnellement, du fait de mon historique, je suis bien plus conscient de ce que l'on peut faire avec une lunette ou un télescope ; je ne vais pourtant pas établir de réelle comparaison techniques du style 2x150 versus C8 (ou autre, selon votre bon plaisir), parce que finalement, les images délivrées par mon engin s'apprécient différemment de ce que l'on voit dans un instrument plus classique. C'est d'ailleurs le seul intérêt de ce CROA : je ne l'aurais sans doute pas rédigé si j'avais toujours mon Dob ; à quoi bon vous écrire ce que montre un 300, et de quelle façon ? A priori, vous le savez déjà !

 

Or donc, place à l'histoire : (à suivre)

 

(*) Avec un s ou un t ?

Edited by BobSaintClar
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フクロウ日本のスターストーリー  :) !!

 

Oups pardon : chouette, un croa japonais :)  

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

(*) Avec un s ou un t ?

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

Moi-même n'aurais(*)

 

Avec un s donc c'est parfait ! 

 

Par contre là : 

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

une douzaines d'amateurs avaient fait le déplacement et s'installaient déjà.

 

Ce serait plutôt "une douzaine d'amateurs avait fait le déplacement et s'installait déjà" (c'est la douzaine qui s'installe)  ^_^

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

(...) ma frilosité de camping-carriste dépourvu de camping-car.

 

Wé je comprends, itou :  j'ai une tente décathlon mais elle est climatisée afin d'avoir la même température intérieure qu'extérieure. 

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

J'ai pris soin de garder mes distances d'avec ce beau monde : je me méfie des astrophotographes. Cette engeance du diable a tendance à émettre plus de lumières qu'il ne faudrait !

 

Les astrophotographes, les vers luisants et Elon Musk sont les ennemis du vrai véritable naturel conforme et authentique beau ciel nocturne xD  ! 

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

En l'occurrence, mes condisciples ont également émis bien des sons, j'y reviendrai plus tard... 9_9

 

Le riz étant davantage la base culinaire que le chou j'imagine que ce sont des explosions de joie après une diète astronomique démoralisante  !  

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

Je m'étais concocté un programme aux petits oignons (...) 

 

Quoique avec les oignons ... 

 

Il y a 6 heures, BobSaintClar a dit :

Or donc, place à l'histoire : (à suivre)  

 

Quel suspense :) !! 

Merci Bob ! 

 

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J'ai quand même établi un comparatif... mais pertinent : un comparatif entre jumelles !

 

Bah oui : tout le monde en a ! Perso, j'utilise des Nikon 8x32, des Vixen 16x80 et les APM 150. Comme vous savez déjà ce qu'on voit dans les deux premières, le bond qualitatif sera plus simple à appréhender. Enfin, c'est l'idée !

Du coup, j'ai pris plein de notes pendant mes observations, histoire d'en faire profiter mes lointains compatriotes :)

Ce sont les notes que je lis en rédigeant ce CROA.

J'avais préparé ma soirée sur Stellarium, j'ai donc sorti mes trois binouzes et suivi mon programme. Pour les 150, je dispose de trois sets d'oculaires : deux APM 30mm à 70° de champs apparent , deux Baader Morpheus 17,5mm à 76° et deux Nikon HW 10-12,5mm à 102°. Ils me donnent grossièrement 30x, 50x et 80x en grossissements. J'ai également des filtres OIII "chinois" et des UHC "allemands" dans ma besace.

C'est parti !

 

J'ai visé le grand chien, déjà bas vers l'ouest, pour tenter M47 (trop tard) puis M48 (ok) avant qu'ils ne disparaissent.

Aux 8x32, M48 est granuleux et faible.

Aux 16x80, il est bien résolu, mais pâle sur un fond de ciel un zeste trop clair (vers l'ouest, il y a Nagano)

Aux 30x150, il est majestueux, plutôt spectaculaire. Ses étoiles sont très brillantes, le fond de ciel en est un peu moins gênant.

 

Dans le Cancer : M44 et M67

M44, c'est plus par curiosité qu'autre chose : il est évidemment trop gros et ne ressort bien qu'aux 8x32.

Comme quoi, parfois, qui peut le moins peut le plus !

Aux 8x32, M67 est une nébuleuse assez pâle.

Aux 16x80, l'amas est résolu "de peu", mais il a du mal à sortir du fond de ciel.

Aux 30x150, il est très sympa, mais se révèle bien plus joli à 50x : le fond de ciel se fait oublier, l'amas prend de l'ampleur. La présence d'une étoile nettement plus brillante que les autres accentue l'impression de relief et de profondeur qu'offre les jumelles.

 

Dans le Lion, j'ai visé le triplet (qu'on ne présente plus) :

A 8x32, je passe dessus sans le voir.

A 16x80, M66 et M65 sont vus indirectement. M66 semble plus brillante, mais c'est sans doute lié à la présence d'une ou deux étoiles en quasi-surimpression.

A 50x150, les trois galaxies sont évidentes, pile-poil dans le même champs. Leurs formes, luminosités et orientations bien distinctes rend l'image très esthétique.

 

Dans la Vierge et ses environs immédiats : des galaxies à foison...

Je suis parti du sud de la constellation et me suis amusé à compter les galaxies "sures" (visibles, même en décalé, sans ambiguïté) : j'ai arrêté à 23 lorsque je suis tombé sur un exemplaire particulièrement gros et plus brillant que les autres, sans doute M87 ? En tout cas, je n'ai pas vu de jet relativiste - comme dans le 600 à David - ni de trou noir supermassif. J'ai donc un doute :D

Je suis resté longtemps à butiner dans la zone, d'une galaxie à l'autre. Aux jumelles, même à ce diamètre, elles demeurent petites et ne montrent que leur forme globale. L'exercice est d'autant plus plaisant que la vision binoculaire ne génère pas de fatigue : si seulement je savais dessiner..!

 

Vers 22h-22h30, j'ai commencé à fouiller l'horizon sud au plus bas, raz la ligne d'arbres et les montagnes de l'arrière-plan : un vieux copain traînait dans les parages...

Banco ! L'amas Omega du Centaure  était invisible à l’œil nu (malgré sa magnitude apparente de 3,9) mais facile à trouver aux 8x32 comme une grosse boule cotonneuse, un peu plus clair qu'un fond de ciel embrumé et pollué par les lointaines villes de la côte.

A 16x80, il est simplement plus gros - rien à voir avec M13, M4 ou M22 : il tient à minima deux ou trois fois plus de place - mais toujours flou, comme le serait une galaxie elliptique ou une vaste boule de gaz sans étoiles (ni poussières).

Les 150 à 50x et 80x révèlent enfin sa nature : "Mon Dieu, c'est pleine d'étoiles !" Malgré le manque cruel de contraste, l'objet est juste résolu et donne à voir une quantité invraisemblable de têtes d'épingles. En fait, ce n'est pas sa taille apparente qui impressionne le plus : c'est le fait que, à son échelle, les étoiles semblent plus faibles, plus nombreuses et resserrées que sur n'importe lequel de "nos" globulaires nordistes. Il en ressort une impression de gigantisme et de distance que je n'ai pas souvenir d'avoir aussi bien ressenti auparavant. Bon sang, il faut que je descende un hiver dans le sud du Japon, pour admirer le monstre à quelque 20° de hauteur ! Ça doit vraiment être quelque chose !

 

Je bascule ensuite vers le Nord, pour changer : dans cette direction, surtout au-dessus de 45°, le ciel est très bon.

Je cherche d'abord M81 et M82 :

Aux 8x32, je les trouve facilement et distingue déjà leur différence de forme.

Aux 16x80, ces formes se précisent et déjà, l'image est agréable. On se prend à rechercher des nuances dans M82, mais c'est un peu forcé : distinguer ce que l'on voit de ce que l'on croit est vite malaisé.

Aux 80x150, tout change : grande, lumineuse mais diffuse, M81 ne montre pas grand-chose - on devine son enroulement, par moments - mais M82 fait le show ! Ses nodosités complexes se trahissent, l'étranglement central devient évident. La galaxie apparaît très contrastée, très plaisante à détailler. Je reste un bon moment à l'étudier.

 

La vraie surprise, pourtant, c'est M101 :

M101 est une galaxie de belle taille apparente qui, un peu comme M31, est réputée ingrate en visuel (alors qu'elle est si belle sur les photos). Je l'ai déjà visée plusieurs fois, notamment au T300 et de fait, j'avoue qu'elle ne m'a jamais emballé. J'imagine qu'elle nécessite vraiment un ciel de compet' pour exhiber ses atours ..? Bref, je l'ai pointée sans grand enthousiasme, plus par facilité qu'autre chose...

Aux 8x32, je ne l'ai pas trouvée. Ça partait bien, tiens o.O

Aux 16x80, la galaxie n'est qu'une masse bien pâle, sans la moindre nuance susceptible d'accrocher le regard. Conforme à mes attentes, quoi.

Aux 80x150, c'est le choc : la galaxie, bien plus grande et plus contrastée - le grossissement "éteint" l'arrière-plan - révèle soudain des nuances et des condensations qui dessinent grossièrement un enroulement général très net "vers la gauche" ! Je me rue sur mon Smartphone pour (bousiller mon accoutumance nocturne et) afficher une photo de la belle, afin de vérifier ce que je perçois... c'est ça ! Purée, je suis sur un nuage : c'est la première fois, dans ma petite vie d'astram, que je distingue quelque chose sur cet objet ! Du coup, je suis resté scotché une bonne dizaine de minutes dessus, à tenter d'en voir plus, de mémoriser mes impressions et, une fois de plus, de maudire mon incapacité à dessiner correctement...

Finalement, cette galaxie ne demande qu'une chose : du contraste. Mes jumelles ne collectent pas tant de lumière que cela mais en matière de perception des contrastes, je pense qu'il est difficile de faire mieux. Sans tricher, j'entends ;)

 

(à suivre...)

 

 

 

Edited by BobSaintClar
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il y a 40 minutes, Penn a dit :

Ce serait plutôt "une douzaine d'amateurs avait fait le déplacement

Le "s" à douzaine, il pique bien les yeux, aussi...

 

il y a 41 minutes, Penn a dit :

j'ai une tente décathlon mais elle est climatisée afin d'avoir la même température intérieure qu'extérieure. 

M'ouais. La mienne est mieux foutue : par rapport à l'extérieur, c'est +10° dedans en été, -8° dedans en hiver. Et s'il pleut dehors, on meurt noyé.

 

il y a 43 minutes, Penn a dit :

Le riz étant davantage la base culinaire que le chou j'imagine que ce sont des explosions de joie après une diète astronomique démoralisante

nan nan, c'est pas ça, attends de lire ! Les soucis digestifs, j'aurais préféré xD

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Il y a 4 heures, BobSaintClar a dit :

L'exercice est d'autant plus plaisant que la vision binoculaire ne génère pas de fatigue : si seulement je savais dessiner..!

 

Lance-toi et surtout n'oublie pas de poster dans la rubrique idoine pour qu'on puisse t'encourager :)   ! 

 

Il y a 4 heures, BobSaintClar a dit :

Je me rue sur mon Smartphone pour afficher une photo de la belle,

 

Et ça se permet de conspuer les astrophotographes xD ! 

 

Il y a 4 heures, BobSaintClar a dit :

Je suis parti du sud de la constellation et me suis amusé à compter les galaxies "sures" (visibles, même en décalé, sans ambiguïté) : j'ai arrêté à 23 lorsque je suis tombé sur un exemplaire particulièrement gros et plus brillant que les autres, sans doute M87 ?

 

Hé bé O.o  ! c'est quand même pas mal du tout pour des jumelles ! 

 

Il y a 4 heures, BobSaintClar a dit :

En tout cas, je n'ai pas vu de jet relativiste - comme dans le 600 à David - ni de trou noir supermassif.

 

Il faut laisser un petit quelque chose à voir en plus pour ne pas décourager les heureux possesseurs de gros diamètres :) .

 

Chouette croa comme d'habitude Bob !

J'attends la suite avec impatience, notamment pour connaitre enfin la cause des fameux sons qui ont failli perturber ta soirée (un karaoké peut-être :P )

 

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Avant de quitter M101, je note la présence d'une étoile faible proche du noyau : à peine devinée en mono (test effectué à posteriori avec un seul œil, par curiosité malsaine), elle est évidente en vision binoculaire. Plus tard, j'irai m'enquérir de sa magnitude : 12,75. La magnitude limite théorique d'un instrument de 150mm est donnée à 12,9. Je dois donc l'atteindre sans trop de problème, sachant que la nuit était de qualité standard (voie lactée bien visible, mais pas pleine de pep's comme au restefond, ou comme lors de la sortie "binouzes et megatubes" avec les Nikon 20x120 fin 2019). Ma vue étant très quelconque (un peu myope, un peu astigmate : dès que la pupille de sortie dépasse 2mm, les étoiles se changent en toutes petites croix), je suis fort aise de ce constat !

 

Ensuite ? M51 est la cible logique :

Je la manque à 8x32 (32mm, c'est décidément un peu juste pour faire du repérage astro. Je devrais m'offrir des 50. Le soucis, c'est que je vais beaucoup perdre en champs réel).

Aux 16x80, elle ressemble à une poire, plutôt pâle. Je ne sais si je distingue déjà deux composantes, ou si je les imagine.

Aux 80x150, le bond qualitatif est de nouveau remarquable : l'image est belle ! Les bras sont bien visibles, avec deux renforts marqués : le plus clair est coté satellite, l'autre est presque à l'opposé (pas exactement en vis-à-vis, un peu décalé). La plus petite galaxie apparaît dissymétrique, avec un noyau en forme de barre verticale. En vision indirecte, des extensions se laissent deviner, dessinant un ensemble de belle taille sur le fond de ciel.

 

Je repasse au Sud afin d'observer la galaxie Centaurus A, que j'avais zappée :

Aux 8x32 : ratée ! Enfin, j'ai cru deviner un truc... mais rien n'est moins sûr.

Aux 16x80 : elle se distingue difficilement du fond de ciel fade (évoluant vers 8-9° de hauteur, à ce moment), semble assez grande, comme un amas lointain non résolu...

Aux 80x150, elle laisse voir sa structure générale : une bande sombre quasi horizontale, plus large sur les bords, la coupe en deux. La moitié sud est la plus brillante des deux.

 

Et hop, reeee-bascule vers l'Est, direction Hercule ! Le héros grec est monté comme un die... euh assez haut , veux-je dire, pour s'extraire des lumières malsaines de la plaine. Je n'ai pas cherché à faire dans l'original et j'ai directement pointé sa pai... hem, ses deux plus beaux amas.

M13 :

Aux 8x32, il est facile, bien lumineux, non résolu.

Aux 16x80, il est très contrasté, granuleux en vision décalée. Même sans voir ses étoiles, on sait déjà qu'il s'agit d'un amas.

Aux 80x150, il est superbe : parfaitement résolu, très contrasté, l'image claque ! L'amas mériterait d'être grossi davantage. A 80x, je n'ai pas l'amorce d'un problème de parallélisme : j'aimerais bien pouvoir investir dans un set d'oculaires supplémentaires... 9_9

M92 : les 8x32 le montrent fort menu.

Les 16x80 précisent son profil, plus ramassé, plus "pointu" que son puissant voisin, avec un pic lumineux central marqué.

Les 80x150 confirment tout ça, notamment le noyau quasi ponctuel. L'amas est résolu et même s'il est plus petit que M13, il me semble encore plus contrasté.

 

On retourne dans la Grande Ours (oui, mes soirées astro sont décousues et non, j'étais sobre) :

Je cherche d'abord M108, pour ne pas inutilement jongler avec les filtres :

Aux 8x32 : passez votre chemin.

Aux 16x80 : la galaxie surgit du néant comme un petit fuseau sans détails.

Aux 80x150 : elle est plus longue et plus fine, mais n'en montre pas plus. En la décalant, je peux accrocher M97 - le hibou - dans le même champs : c'est tout de suite plus joli :)

M97 (sans filtre) :

Pas vue aux 8x32.

Aux 16x80, c'est une tache circulaire, pâle et sans nuances.

Aux 80x150, c'est la même chose. Elle est bien ronde et relativement contrastée, mais ses "yeux" sont trop fugaces pour me convaincre : mon imagination est sans doute à la manœuvre ! Quand on sait ce que l'on est supposé voir, on le voit parfois un peu trop vite...

M97 (avec filtres UHC Astronomik) :

Le contraste augmente de façon GORE, la nébuleuse est de belle taille et cette fois, d'accord : l'oiseau de nuit a des yeux. Je ne les vois cependant que par intermittence, je les pensais plus faciles... Encore un dommage collatéral des astrophotographes ! Tiens, M108 est toujours visible.

 

Maniant mes jumelles comme un servant de DCA complètement hystérique, je repasse au Sud et cherche M83, grosse galaxie surnommée "south pinwheel", ce qui veut dire quelque chose en anglais :

Aux 8x32, elle est devinée en vision décalée.

Aux 16x80, sans vouloir lui manquer de respect : ce n'est qu'une grosse tache.

Aux 80x150, elle grossit encore et laisse deviner des nuances. Je n'arrive cependant pas à deviner dans quel sens elle tourne. Il faut dire qu'elle n'est pas bien haute, 20° et des brouettes. J'ai l'impression qu'elle est barrée, il y a comme un gros trait clair central qui "penche" vers le sud-ouest. Je remarque aussi une étoile dans le centre, à moins que ce ne soit son noyau ?

 

Puisque je traîne dans le sud, je vais voir M5, fameux globulaire s'il en est :

Aux 8x32, c'est une petite boule de coton bien lumineuse.

Aux 16x80, il est déjà crousti-fondant. Miam !

Aux 80x150, il devient grandiose ! C'était déjà mon tas préféré (avec M22), lorsque j'officiais aux commandes de mon T300. Cet amas est à la fois dense et très étendu, avec des nuances plus marquées que M13 ; son centre forme comme une boule, que l'on croit voir en volume plutôt qu'à plat. Magique !

 

Toujours traquant le Glob, je passe par le Bouvier et j'observe M3 :

Aux 8x32, il est minuscule (!) et bien sûr, sans détails.

Aux 16x80, il devient granuleux en vision décalée.

Aux 80x150, il est bien résolu, très régulier : on dirait un petit M13.

 

(A suivre...)

 

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Vers une heure du matin, je m'intéresse enfin à la voie lactée.

 

J'ai du attendre qu'elle s'élève plus que nécessaire pour en butiner les trésors : comme précédemment écrit, la pollution lumineuse de l'immense vallée s'ouvrant vers Tokyo ruine l'horizon Est. Tant que notre galaxie folâtrait sous les 40° de hauteur, s'y promener eut été gâcher. Je n'ai pas investi dans des jumelles XXL pour collecter des photons pourris !

Vous m'objecterez que le Scorpion et Le Centaure sont dans la voie lactée ? Certes. Mais ils pointaient au Sud dès 22h, peu de mauvaise lumière de leur coté.

Bref : du Sagittaire au Cygne, j'ai évidemment admiré plusieurs dizaines - au bas mot - d'objets divers et variés. Je ne vais pas tous les lister, mais m'attarder sur ceux qui m'ont vraiment enchanté !

 

M7 : dans les 50x150, l'image était à couper le souffle !

M22 : granuleux à 16x80, il se révèle vraiment à 80x150. L'amas est beau et majestueux, à l'égal d'un M5. C'est en l'admirant que j'ai pensé "dédier" cette nuit aux globulaires, que mes jumelles dévoilent avec panache ! Je ne les attendais pas spécialement affûtées sur ce type de cible, les imaginant quasi exclusivement dédiées aux amas ouverts et aux grandes nébuleuses gazeuses... et bien, j'avais tort !

M8 : Quelle claque ! Aux 50x150 sans filtre, elle est déjà belle. Mais derrière les UHC d'Astronomik, elle prend un pep's de folie : sur un fond de ciel opportunément assombri, les poches de gaz deviennent très contrastées, riches de nuances et d'extensions soutenues. L'ensemble est somptueux et, bonus sur le gâteau, ne ressemble pas vraiment aux images produites par nos pairs photographes ! J'imagine que c'est une question de sensibilité spectrale ? L'oeil ne fonctionne pas comme un capteur CMOS et sur cet objet, c'est vraiment flagrant.

Et ça tombe bien, l'objet suivant réagit différemment. Je parle de M20, "Le Trèfle" :

Aux 50x150, avec ou sans filtre, la nébuleuse montre ses quatre lobes (trois se voient immédiatement, le quatrième est plus discret), ses nervures sombres et son caractère dual. La moitié Nord est presque éteinte par le filtre alors que sans lui, elle diffuse plus largement que la moitié Sud. Ce détail mis à part, Le trèfle ressemble vraiment à sa photographie : on le reconnaît au premier coup d'yeux.

 

Mais parlons d'une nébuleuse qui m'est chère : je suppose qu'elle a un nom, mais je n'ai jamais cherché à savoir lequel parce que de mon coté, je l'ai toujours appelé "la patte de chat" :)

Elle ne doit pas être souvent imagée en France, où elle reste très basse (8° de hauteur pour Toulouse, par exemple). Mais pour moi, elle s'élève à près de 10° de plus ! J'ai cherché à la prendre en photo l'année passée, sans succès (je vous épargne les divers aléas qui m'auront contrarié. Mais vous savez ce que c'est : nous avons tous et toutes un objet Némésis, une cible qui s'obstine, malgré nos efforts, à nous humilier... et bien pour ma pomme, c'est cette foutue patte de chat !)

 

Tenez, je vous ai fait une photo d'écran. La voici, telle qu'elle apparaît sur "Stellarium" :

pattedechat.jpg.4445ae110f8f1a9dadc5a326e5c31a4e.jpg

Bon, il manque un coussinet, mais une étoile et du gaz diffus font à peu près le job ;)

 

Or donc, la nuit dernière, je me suis dit qu'il était peut-être possible de l'observer... en direct live ? Qui ne tente rien n'a rien !

Résultat : aux 50x150, ça passe crème ! J'ai très bien vu les quatre composantes de la (grosse) papatte ! En revanche, impossible de me souvenir : ai-je utilisé les filtres ? Tout à mon enthousiasme de gamin devant ce spectacle, je ne l'ai pas précisé dans mes notes... :P

 

M17 : On ne présente plus cette star des soirées d'été. Aux 50x150, déjà très contrastée et torturée sans filtres, elle laisse percevoir avec eux toute la complexité des stries qui la balafrent.

 

Je bascule enfin vraiment "vers l'Est", pointant les grands oiseaux - l'Aigle et le Cygne - qui peinent à s'extraire de la poisse lumineuse :

NGC7000, "l'Amérique du Nord" : je ne l'observe que filtrée, aux 50x150 (meilleur compromis grossissement/contraste : le ciel n'est pas assez bon pour que l'image à 30x puisse s'imposer). Le "Golfe du Mexique" est facile et détaillé, le Pelican montre son grand bec segmenté.

Un poil plus au Sud, je repère la méduse (C27, je l'appelle comme ça, mais c'est peut-être malvenu), qui s'étale en une bande claire dessinant la moitié d'un ovale.

Je passe ensuite sur M27, très brillante et contrastée, de forme reconnaissable entre mille... mais ne présentant guère de détails, en fait. Elle est spectaculairement lumineuse, c'est là son intérêt !

Je m'attarde sur M57, par curiosité : mais à 80x, le grossissement est trop modeste : l'anneau est riquiqui ! Je n'essaye pas d'observer l'étoile centrale en virant les filtres : de mémoire, je ne la voyais pas au T300, inutile de m'exciter !

Pour conclure la soirée, je fais dans la Dentelle :

A 50 ou 80x dans les 150, elle me montre la même chose : une image sympa, assez contrastée compte tenu des conditions (région du ciel un peu polluée, filtres UHC plutôt qu'OIII). La composante Est dévoile sa structure en patte d'insecte, avec ses grandes griffes : cela suffit à mon bonheur. J'en verrai bien plus lors d'une belle nuit de l'été prochain !

 

En guise d'épilogue, permettez-moi de vous parler du contexte... sonore.

Je ne me fâche pas, j'explique : xD

 

Comme évoqué en début de fil, je n'étais pas le seul astram à profiter du site : une douzaine d'amateurs japonais - tout aussi frustrés que moi par les conditions météo déplorables des précédentes soirées - s'étaient donné rendez-vous sur "mon" parking. Ils/elles n'étaient pas là pour observer le ciel, mais pour l'immortaliser. Des astrophotographes, donc !

J'ai eu l'occasion de les voir à l’œuvre plusieurs dois et je dois avouer, à mon cœur défendant, qu'ils ont un peu tendance à produire du photon. Mais ce soir-là, ils ont aussi généré des phonons ! Coté spectacle, c'était du son&lumière !

 

Déjà, quand ils se sont installés, j'ai immédiatement noté la présence d'au moins trois (!) groupes électrogènes : ça promettait ! J'avais déjà pris mes distances, mais pfff...

 

La nuit, j'aime écouter les bruits, les craquements, les cris, la vie nocturne qui se déploie dans la nature ; une vie qui donne à notre loisir une dimension supplémentaire, mystérieuse et fascinante. Certaines nuits "d'astronomie" m'ont vraiment marqué : une harde - cerf et biches - s'aventurant jusque dans le cercle de lumière rouge de ma frontale, des chiens aboyant et se "parlant" à tour de rôle à plusieurs kilomètres de distance, des sangliers ou des vaches (!) manquant de foutre mon dobson au sol ou de massacrer ma tente... sans même parler des hérissons, des serpents ou, plus récemment, des raton-laveurs un peu trop intrusifs !

Bah là, on oublie : quand y'a de l'électrogène, y'a pas d'plaisir ! Et si vous ajoutez le bruit et l'odeur...

 

Ensuite, un amateur sans doute sourd - c'est la seule explication - a décidé d'écouter de la musique. Sans casque. Et tant qu'à faire, de la bonne : de la K-pop ! Je me suis dit qu'il allait se lasser ? J'ai laissé tomber quand les premières lueurs de l'aube sont venues concurrencer la pollution lumineuse 9_9

 

Et voilà ! il est l'heure de tenter un petit bilan :

 

Coté positif :

Ces jumelles 150ED excellent dans l'observation des objets de bonne taille - grossissement limité oblige - et faiblement contrastés : c'est vraiment là leur force. Avec elles, alors même qu'elles ne sont guère performantes en matière de magnitude limite, je "choppe" des nuances qu'un réfracteur - en vision mono - aura bien du mal à saisir. A mon avis provisoire, ce fut particulièrement flagrant sur des objets comme la galaxie M101, la nébuleuse du Hibou ou la "patte de chat", autant de cibles qui ne sont pas sensées montrer grand-chose dans cette gamme de diamètre. Au Restefond, j'ai vu la tête de cheval dans une lunette de 150 (filtre H-Beta) : je suis sûr de la revoir dans mon bitube, peut-être même aux UHC.

Pour les objets disposant déjà d'un bon contraste, le spectacle est total : ce fut notamment le cas des amas globulaires "Messier" (je suis passé, dans la voie lactée, sur beaucoup d'amas NGC plus lointains et granuleux, voire non résolus), au pep's sublimé par l'instrument et surtout, par la vision binoculaire. Le fait qu'on puisse observer sans fatiguer est également un plus énorme, surtout quand on ne fait que ça de toute la nuit !

Enfin, coté amas ouverts et nébuleuses diffuses, cette séance n'a fait que confirmer ce que je savais déjà, fort de ma petite expérience avec de grandes jumelles : pour les admirer, ce sont de merveilleux outils.

 

Coté négatif :

Des jumelles, même déraisonnablement grosses, ne peuvent aller pêcher les galaxies "pétouilles". Tant que ces dernières sont (relativement) proches, on se régale... mais l'exercice montre vite ses limites. Il en va de même des nébuleuses planétaires : ce n'est pas leur tasse de thé (à part pour les monstres genre M27).

Comme dans le cas des lunettes APO, on ne choisit pas ce genre d'instrument pour ses performances pures, mais pour leur spécificité d'usage. Dans leur strict domaine d'application, elles sont sans concurrence. Pour le reste, elles ne font pas de miracles !

 

Mon dernier mot ? je me pâme d'avance pour la comète de décembre, mon futur cadeau de Noël :

Amène-toi, Léonard ! Je t'attends de trépied ferme !

 

- FIN -

Edited by BobSaintClar
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Il y a 15 heures, BobSaintClar a dit :

Le héros grec est monté comme un die... euh assez haut , veux-je dire, pour s'extraire des lumières malsaines de la plaine. Je n'ai pas cherché à faire dans l'original et j'ai directement pointé sa pai... hem, ses deux plus beaux amas.

 

xD

 

Il y a 15 heures, BobSaintClar a dit :

Maniant mes jumelles comme un servant de DCA complètement hystérique (...)

 

Arf, j'ai bien l'image !

En fait ça me fait un peu penser à ça  xD

 

Il y a 15 heures, BobSaintClar a dit :

J'ai l'impression qu'elle est barrée (...)

 

C'est pas la seule :P 

 

Il y a 3 heures, BobSaintClar a dit :

Résultat : aux 50x150, ça passe crème ! J'ai très bien vu les quatre composantes de la (grosse) papatte ! En revanche, impossible de me souvenir : ai-je utilisé les filtres ? Tout à mon enthousiasme de gamin devant ce spectacle, je ne l'ai pas précisé dans mes notes...

 

Quelle chance  25-(119).gif

 

Il y a 3 heures, BobSaintClar a dit :

Bah là, on oublie : quand y'a de l'électrogène, y'a pas d'plaisir ! Juste du bruit !

 

Ensuite, un amateur sans doute sourd - c'est la seule explication - a décidé d'écouter de la musique. Sans casque. Et tant qu'à faire, de la bonne : de la K-pop ! Je me suis dit qu'il allait se lasser ? J'ai laissé tomber quand les premières lueurs de l'aube sont venues concurrencer la pollution lumineuse

 

C'est dommage, la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres en général.

Pas très courtois cet amateur de K-pop.(plus 3 groupes électrogènes, en général c'est aussi assez bruyant !) 

 

Je suis fan de tes récits, c'est vraiment complet, on a l'impression d'y être !

Je vais évidemment les relire pour les revivre !

C'est vrai que les amas globulaires sont de magnifiques objets célestes  :x  !

Un grand merci et bravo Bob :) ! 

 

 

 

Edited by Penn
fôte
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Superbe CROA. Une belle ballade très bien présentée.
Je suis fan de tes CROA et merci pour le partage avec comme toujours un bon zeste de bonne humeur   :)

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    • By toyof
      Bonjour à tous,
       
       Les huit galaxies M84, M86, NGC 4477, NGC 4473, NGC 4461, NGC 4458, NGC 4438 et NGC 4435 composent cette chaîne découverte par Benjamin Markarian au début des années 60. Il n'a pas découvert les galaxies mais le fait qu'elles sont liées par un mouvement commun. Je n'ai pas trouvé d'info là-dessus mais ca sous-entendrait qu'elles doivent être géographiquement proches et subir à peu près les mêmes forces de gravité. Il y a plein d'autres petites pépites dans ce champ mais pas associées à cette chaîne de galaxie, juste une superposition apparente par coïncidence depuis notre point de vue.
       
      J'ajoute encore une fois que Siril devient un outil de traitement formidable et de plus en plus complet. C'est d'ailleurs la première fois que je ne fignole pas mon traitement dans PS. Merci à tout ceux qui participent à ce projet et notamment @Cyril Richard, @vinvin, etc.
       
      Je vous invite si vous avez un peu de temps à aller zoomer (un peu) dans la full, je suis assez content du résultat avec la résolution d'un instrument de seulement 76mm:
      https://telescopius.com/pictures/view/171505/deep_sky/markarian-chain/galaxy/by-tof_astro
       
      Bon voyage
       
      Image jpg:

      77x180s, ASI2600MC pro, TS 76EDPH f/4.5 (f = 342mm), filtre L-Pro, champ = 3°56' x 2°38' / échantillonnage = 2.26 arsec/pix, AZ-EQ6.
       
      Version annotée (merci Siril):

       
       
      Je laisse aussi un petit crop des mes objets préférés de ce champs (cherche et trouve avec tes enfants si tu veux t'amuser  ):
      . M88:

       
      . NGC4298/NGC4302:

       
      . NGC4435/NGC4438:

       
      . NGC4402:

       
      . NGC4388:

       
      . Et la toute mimi NGC4440:

       
       
       
    • By RIGEL33
      Lors de la sortie d’observation spéciale Lune au Mémorial de la Ferme de Richemont de Saucats (33) le samedi 18 novembre 2023, les surprises se sont enchaînées vitesse grand V.
       
      Arrivés sur site vers 17h25, nous sommes surpris par le nombre de curieux venus « admirer » le coucher de Soleil et stationnés près de la barrière. Ce n’est pas rare de voir des personnes attendre que notre étoile se couche car les horizons au Mémorial sont parfaitement dégagés. Certains badauds se rapprochent même du monument, venant voir les dégâts occasionnés par la foudre en début de mois.
       
      Véro est déjà présente. Le ciel n’était pas top top… pas mal de voiles nuageux mais les prévisions météo nous promettent un ciel nocturne assez sympa. Le Soleil commence à être très bas teintant de rouge, orange et jaune les voiles nuageux. Le tableau est magnifique… la nature est vraiment une très grande artiste. Je m’aperçois alors que j’ai oublié mon sac noir contenant mon appareil photo. Je peste un peu mais je dégaine mon téléphone pour tenter de capter la lumière de ce soleil couchant.
       

      Crédit : Corine Yahia
       
      On monte alors les instruments d’observation avant que la lumière ne baisse trop. A 18h, bien que les couleurs du crépuscule s’estompent, les curieux sont toujours présents, certains faisant des allers-retours sur la route. Des badauds arrivent en voiture, se garent sur le pré et viennent jusqu’au monument faire quelques photos de la porte qui s’est effondrée.
      A 18h30, la nuit s’installe doucement, les étoiles apparaissent les unes après les autres. Le croissant lunaire brille de plus en plus fort. L’humidité tombe déjà sur les tables et les jumelles, amenant la fraîcheur avec elle. Nous rajoutons des couches de vêtements et le bonnet.
      Les spectateurs sont toujours là et aucun d’eux n’a demandé à regarder la Lune ou la planète Saturne, ce qui nous étonne un peu. Mais cinq minutes plus tard, les quatre voitures, encore présentes du côté de la barrière, partent. Nous n’étions plus que trois autour de l’obélisque.
      Au loin, des coups de feu de chasseurs. Apparemment, ils auraient le droit de chasser le gibier d’eau jusqu’à deux heures après le coucher de Soleil… nous devons faire avec !
       
      Vers 18h45, on décide d’avaler nos sandwichs avant qu’il n’y ait beaucoup plus de monde. Assis près de la voiture, on discute tout en mangeant le pain garni de jambon cru sur lit de beurre. Le jambon à peine avalé, voilà que l’alarme de mon téléphone nous avertit du passage imminent de la Station spatiale internationale. On se lève et on regarde le point brillant qui s’élève de l’horizon sud-ouest. Comme glissant sur le ciel nocturne, évitant les étoiles, le spot lumineux devient de plus en plus brillant tout en montant vers le sud et poursuivant vers le sud-est. Sa magnitude annoncée est -3,6, et le spectacle visuel, bien que différent du coucher du Soleil, est là aussi assuré
       
      Nous reprenons notre pique-nique… cette fois, c’est le sandwich au fromage suivi du palmier en dessert. Le ciel est de plus en plus dégagé, bien propre à l’ouest. Alors que je déguste ma pâtisserie, Denis nous interpelle sur un objet lumineux qui monte doucement dans le ciel. Il est parti du bas de l’horizon sud-ouest nous dit-il. Véro et moi nous mettons face à l’OVNI et tous trois, le voyons monter en altitude et en intensité. Puis un bruit sourd se fait entendre. Je pense à un avion mais le bruit est étrange, plus proche de booster de fusée. Je penche donc pour une fusée amateur… Denis est plus sur un missile, quant à Véro, elle n’arrête pas de clamer : « c’est quoi, c’est quoi ? ». A environ 35° de haut, on perçoit nettement une traînée de condensation.
       

      Crédit : Véronique Sermage
       
      L’objet est de plus en plus brillant et s’étire légèrement à l’horizontale. Le bruit est aussi plus fort. Et tout d’un coup, tout s’arrête : la lumière, le bruit. A la place, une petite boule de fumée qui, faisant la taille de la pleine Lune au départ, grossit et s’étale sur le ciel nocturne. C’est une vision impressionnante ! Alors que la boule grossit, la traînée de condensation s’échappe vers la gauche en se gondolant à la faveur des vents d’altitude. On pense tous à une explosion de l’engin mais sans détonation, ce qui serait étonnant. Au centre de la boule (si on peut la décrire ainsi), il apparaît comme un tunnel, toujours de fumée et vu en 2D. La boule a maintenant environ 20° de large et de haut sur le ciel, et elle s’estompe lentement. Là aussi des vents d’altitude décomposent la forme circulaire, diluant le nuage en quelques courtes minutes.
      Alors que nous nous concertons pour analyser et expliquer notre vision, avec mon téléphone, je vais sur internet voir s’il y a eu d’autres témoins… c’est obligé ! Nous avons bien tenté d’immortaliser cet OVNI mais mon téléphone n’était pas assez puissant. Je me maudis une fois de plus d’avoir oublié mon appareil photo. Véro me passe des photos qu’elle a pu capter avec son téléphone. Et j’en récupère une sur Sud-Ouest. Ca ne rend pas justice à ce que nous avons vu mais c’est bien mieux que ce que j’ai et ça peut donner une idée.
       

      Crédit : Véronique Sermage
       

      Crédit : Yvan Ravelly – Sud-Ouest
       
      Au loin, dans les champs, sur les chemins, un véhicule arrive plein phares. Au fur et à mesure qu’il approche, on voit qu’il ne roule pas en flemme. On récupère Chara, notre chienne qui furète partout à la recherche d’odeurs intéressantes pour sa truffe et son instinct de chasseresse. Encore quelques secondes et on peut identifier un quatre-quatre de chasseurs. En général, ils passent assez vite sortant du chemin sur le site du monument et filant droit vers la route. Mais là, non. Sortie du chemin, la voiture tourne à gauche, directement vers nous. Et ils s’arrêtent pile poil à notre hauteur. Là ils sortent du véhicule. Avec Denis et Véro, on se regarde, un peu anxieux… que veulent-ils ? Mais nous avons très vite la réponse. Ils avaient vu aussi l’OVNI et venaient nous voir en quête d’informations. Après leur avoir donné nos explications, fusée amateur ou missile, et après quelques échanges sur l’impressionnante observation, ils remontent en voiture et repartent vers la route.
       
      Quelques minutes plus tard, Daniel, un astronome et radioastronome amateur, nous rejoint pour la soirée. Nous partageons avec lui notre témoignage. Il n’était pas au courant et n’a rien vu mais penche aussi pour un missile. Il nous explique qu’à Biscarosse, située au sud-ouest de notre position, des missiles sont tirés de temps en temps.
      En continuant de consulter internet sur mon téléphone, je trouve enfin la réponse. Le ministère des Armées donne l’info, c’est bien un missile. Les réseaux sociaux sont saturés de témoignages parfois apeurés, parfois interrogateurs mais pour la grande majorité, comme nous, émerveillés par le spectacle. C’était grandiose !  
       
      Plus tard, j’apprends que 24h auparavant, quelques personnes avaient été mise au courant par un arrêté destiné aux aéroports et aérodromes, ainsi qu’aux ports nautiques de la côte Aquitaine. L’arrêté est vague mais demande un arrêt des activités aériennes et nautiques de 13h à 22h le samedi 18 novembre. Cela me fait penser aux curieux du début de soirée… peut-être et même sûrement qu’ils étaient là dans l’attente de ce tir. Mais sans en connaître l’heure exacte, ils se sont découragés pensant à une annulation.
      J’apprends aussi que ce missile est monté très haut, bien plus haut que l’ISS… Est-ce que les militaires ont attendu le passage de la Station avant de tirer… c’est probable. J’apprends également que le missile a été tiré en direction de l’océan. Pourtant, on a eu la nette impression que l’objet venait dans notre direction. Ce qui me laisse à penser que les observations nocturnes d’OVNI et/ou de PAN sont quasi impossibles à évaluer en matière de distance, de direction et d’altitude.
      Sur le site du quotidien Sud-Ouest, des photos et vidéos circulent. Ceci me convainc d’au moins une chose : c’est qu’aujourd’hui, aucun OVNI et/ou PAN ne peut passer inaperçu de la population. Bien sûr, le missile a été tiré à 19h15, à une heure où la plupart des gens sont encore actifs à l’extérieur. Mais il semble que grâce aux smartphones et appareils photos modernes, ces phénomènes peuvent être parfaitement immortalisés.
       
      Il est à présent 20h, les astropotes arrivent les uns après les autres pour s’installer. Le ciel est parfaitement dégagé. Cependant, les dernières pluies ont laissé pas mal d’humidité dans l’air et cette dernière se dépose déjà sur les instruments et tables laissés à l’extérieur. Deux familles nous rejoignent pour profiter aussi de cette belle nuit. Ils étaient déjà venu nous voir sur le pré communal de Saucats lors de l’animation du Jour de la Nuit mais ils n’avaient pas vraiment profité pleinement de la soirée car ils avaient dû repartir à 22h, heure d’extinction de l’éclairage nocturne, à cause des tout-petits qui les accompagnaient. Cette fois, aucun lampadaire pour les gêner… un peu de Lune certes mais le joli croissant se laisse admirer aussi bien aux jumelles qu’au dobson 400, deux visions si différentes et pourtant si impressionnantes !
      Saturne vient ensuite épater la galerie avec ses anneaux clinquants… Jupiter n’est pas en reste et affiche ses bandes de nuages et ses satellites galiléens dans un ciel particulièrement stable. Je pointe aux jumelles l’astérisme du Cintre dans la constellation du Cygne. Il me paraît un peu palot. Mais en réfléchissant, les brumes, vues au sol dans les champs, semblent jouer au yoyo, montant et descendant au gré de leur humeur, voilant de temps à autre les cibles que nous tentons de capter. Je m’emploie aussi à essuyer régulièrement les optiques à la chamoisine.
       
      21h, les familles nous quittent, ravies d’avoir pu profiter des quelques merveilles vues à l’oculaire. Un homme arrive avec une lampe torche, commence à faire le tour du monument, éclairant ça et là les dégâts visibles tout en restant derrière les barrières. A un moment, il me pointe avec sa lampe me posant des questions. Je lui demande sèchement d’arrêter de m’éclairer. Mais le mal est fait… j’en ai pour plusieurs minutes avant de retrouver me vision nocturne. L’homme à la lampe s’excuse et vient s’enquérir des conditions dans lesquelles ce Mémorial a été dégradé. Après explications du coup de foudre, il fait encore deux ou trois fois le tour et s’en va.
      Il est rapidement remplacer par deux femmes désireuses de voir aussi les bijoux cosmiques que nous offre le ciel nocturne. Quelques minutes avant, on échangeait au téléphone car elles s’étaient égarées et ne trouvaient pas notre site du Mémorial de la Ferme de Richemont. Elles n’étaient pas loin et les quelques indications données leur ont permis de nous trouver.
      L’une d’elle se présente comme une astronome amateur de l’Association Ivoirienne d’Astronomie. Elle est en visite à Bordeaux chez sa sœur. L’après-midi, elle a été rendre visite à nos amis Joël et Laurent de l’enseigne Astronomie Espace Optique et ces derniers leurs lui ont parlé de notre soirée d’observation. Et la voilà donc, avec son amie, prête à s’enrichir de nos connaissances. Moi aussi je veux en savoir plus sur les pratiques en astronomie du côté d’Abidjan. Elle nous parle de la pollution lumineuse de la capitale, identique à celle de Paris, l’obligeant elle et les adhérents de l’association ivoirienne d’astronomie à faire 2h de route pour trouver un ciel nocturne « propre ». Nous sommes plutôt vernis ici… une seule demi-heure de route et nous trouvons un ciel nocturne potable.
      Le dobson de Denis l’intéresse au plus haut point. Elle aimerait que son club en acquière un pour leurs séances d’observation. Puis l’heure suivante se passe entre observation et discussion sur les constellations. Alors qu’elle m’enregistre, je lui raconte quelques histoires mythologiques. Elle me demande des détails sur les activités de notre association AG33. Le temps file vite… on a envie de leur montrer beaucoup d’autres objets mais, malgré qu’elles soient bien couvertes, le froid et l’humidité les poussent à nous quitter. Je sais que je la retrouverai, ainsi que l’Association Ivoirienne d’Astronomie sur Facebook.
       
      La soirée continue et le secondaire du Dobson a fini par s’embuer. Malheureusement, on se rend vite compte que notre batterie ne supporte pas le sèche-cheveux 12V. Dès qu’on le branche, cela vide la batterie, alors que cette dernière fonctionne bien avec d’autres appareils. On tente de trouver une autre batterie mais rien ne correspond à ce que nous cherchons. Les astropotes ont bien des batteries mais aucune n’a de prise 12V. Heureusement Ronan trouve la solution avec un adaptateur. Et nous pouvons enfin faire fonctionner le sèche-cheveux et retrouver une vision nette du ciel profond. Je range mes jumelles qui dégoulinent littéralement.
      Le café chaud est bienvenu ainsi que les meringues poudrées lyonnaises, ramenées par Sandrine lors d’un déplacement professionnel. Discussions, rigolades, observation, test de filtres, comparaison de grossissement, bref, encore une heure d’avalée.
      A 23h30, il faut encore faire fonctionner le sèche-cheveux. Les voiles nuageux se déplacent au gré des vents d’altitudes. Cela devient difficile de maintenir les oculaires bien nets. Même conservés dans les poches, dès qu’ils sont à l’air libre, la buée s’y colle. Au dobson de Sandrine, mieux protégé de la buée par un tube plein, et dont le miroir a été lavé la semaine précédente, nous retournons sur Jupiter et profitons de la stabilité du ciel pour y chercher de petits détails comme les ovales blancs. La Grande Tache Rouge est déjà sur le limbe et donc invisible. On observe aussi M35, l’amas d’étoiles de la boucle de chaussure. Là on voit bien les deux boucles, qui sont moins évidentes en photo. Puis on tente d’aller sur la nébuleuse du Cœur pour voir le fameux « chien courant » de ma dernière photo partagée. Malheureusement, malgré des oculaires grands champs et des essais avec les filtres, on arrive à peine à voir la nébuleuse. Il faudra absolument retenter cette observation en mars quand on sera dans le ciel noir landais.  
       
      0h30, il est temps de ranger. Le secondaire s’est à nouveau embué et la fatigue se fait sentir. Tout est trempe. On range le dobson de Denis et la table de réconfort. On déballera tout quand il fera jour pour le séchage. Nous allons voir nos amis encore en activité pour les saluer. La plupart ont déjà rangé et sont partis.
      C’est à 1h que nous quittons le site laissant Jean-Pierre et Ronan finirent tranquillement leur soirée. Nous avons encore en tête cette incroyable observation d’un lancement de missile et cette rencontre africaine en terre girondine avec une représentante de l’Association Ivoirienne d’Astronomie et son amie.
       
      Les soirées d’observation astronomique au Mémorial de la Ferme de Richemont à Saucats (33) ne se ressemblent vraiment pas… c’est ce qui en fait le charme au final !
    • By pierre2nice
      Bonjour à tous
       
      Mon SetUp:
      spectro UVEX4  réseau 1200UV au foyer d'un RC8, acquisition ASI 183MM pro
       
      Hier j'ai vérifié les divers parties optiques pour en conclure malheureusement (je crois) que ca se passe sur le capteur.
      J'avais dans le temps sur caméra AUDINE le mem genre de taches suivant la la vitesse de refroidissement.
      Sur la cam ASI183MM pro quelque soit les paliers de refroidissement c'est toujours le même taches au même endroit.
      Faut-il remplacr le Dessicant ? cela va--t-il regler le probleme ?
      J'ai nettoyé le hublo mais c'est pas le problème.
      Et bien entendu le spectre passe parfois par l'une de ces taches au final ca ajoute des pics sur les spectres !

       
      Je ne vais pas m'amuser à gratouiller le capteur , avez vous des pistes pour supprimer ces "taches" qui n'ont pas toujours été là.
       
      Merci pour vos expertises.
       
      Pierre
       
    • By COM423
      Bonsoir,
       
      La comète C/2023 V5 (leonard) a été découverte le 06 novembre dernier à la magnitude 17.4, à peine avant 5 semaines son passage au périhélie, prévu pour le 13 décembre 2023, à 0.85 ua du Soleil.
      Elle n'y survivra d'ailleurs probablement pas (!), car c'est un astre instrinsèquement très faible et donc très petit : sa magnitude absolue, m0, étant de 20.0 à 20.5...
      Elle ne sera accessible que quelques semaines, en pratique :

      © Seiichi YOSHIDA : http://aerith.net/comet/catalog/2023V5/2023V5.html
       
      grâce à un périgée très favorable, à 0,23 ua de la Terre, qui lui fait gagner 2,5 à 3 magnitudes
       
      Pour les matheux : m1 = m0 + 5 log (D) + 2.5 n log(r), soit ici : m1 = 20.5 + 5 log(D) + 10 log(r)
      la distance au Soleil, r est à peu près égale à 1 ==> 10 log(r) donne 0 mais la distance à la Terre très inférieure à 1 donne une correction négative : 5 log(0,23) = -2.6  
      J'ai eu la chance de pouvoir l'observer 2j seulement après sa découverte, quand elle était encore sur la Possible Comet Confirmation Page (PCCP), sous la désignation provisoire "C40DFE1", et en plus elle était dans le même champ que l'amas globulaire M2 :

      (Crop pour aller à l'essentiel)
       
      et voici le champ complet :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Haut
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour 1 pose sur 5
      Nuit du 08 au 09 novembre 2023, de 18h27 à 20h53 utc
      431 poses de 15s à -15°C, Temps d'intégration de 01 h 47 min 45s
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à 2"/pixel
       
      On note la présence de deux traînées laissées par les deux astéroîdes les plus brillants parmi les 9 jusque V=21 présents dans le champ ce soir là 
       
      La proximité à la Terre a eu l'avantage d'augmenter son éclat mais aussi l'inconvénient de la voir filer à vive allure : ce n'était pas la fusée C/2023 H2 (Lemmon) filant à 27"/min, mais on en était pas si loin avec près de 12"/min pour C/2023 V5, çà se voit d'ailleurs aisément sur le compositage cométaire brut :

      elle semble bien perdue au milieu de tous ces filets d'étoiles...
       
      La comète présente une chevelure très diffuse de 33" de diamètre environ, peut-être plus large mais elle devient alors quasi-transparente...
       
      Les mesures photométriques donnent  :
      m1 = 17.6 ( rayon de 6' ) m2 = 18.7 ( rayon de 6" )  
      Malgré sa faiblesse, cette comète est un peu particulière, car c'est le cinquième membre connu du groupe de Liller :
      La comète C/1988 A1 (Liller) a brillé vers la magnitude 6 en mai 1988, les plus anciens s'en souviennent certainement 8 ans plus tard était découverte la comète C/1996 Q1 (Tabur) qui a brillé vers la mag 6 en septembre 1996 avant de de désintégrer à l'approche de son périhélie  
      On s'est vite rendu compte que les orbites de ces deux astres étaient similaires et que c'étaient en fait des fragments de la même comète, qui ont dû se séparer lors du périhélie précédent, estimé à 2900 ans plus tôt pour Liller !
       
      Par la suite, on découvrit plus récemment, deux autres membres de ce groupe :
      C/2015 F3 (SWAN) qui a brillé vers la magnitude 10 en mai 2015 et C/2019 Y1(ATLAS) qui a atteint la magnitude 8 en mai 2020  
      Combien d'autres fragments circulent encore, nul ne le sait : espérons que le prochain soit tout de même plus conséquent !
       
      Voilà, vous savez tout.
      Très bonne soirée à toutes/tous
    • By xavierc
      Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
      Dans le virage Est des Rencontres Astrociel, à la station de ski de Valdrôme (26)
       
      11 dessins : 10561 à 10571

      Si besoin, échelle de visibilité des objets : http://xcamer2.free.fr/astrodessins/Echelle_Ciel_Extreme.html

      Suite à une grosse randonnée, car j'avais sauté sur l'occasion suite à la nuit précédente couverte, je dors un cycle de sommeil en début de nuit. Les observations commencent en conséquence tardivement à 23h30.

      Je rends une ultime visite à la supernova de M101, montrée à Pierre/Vesper.

      Observation 10561 : M101 et sa supernova 2023ixf.
      La galaxie est faible à très faible. La supernova a faibli, elle se voit à 85X et 201x, faible.


      Je sens quelques courbatures suite à la randonnée, notamment quand je monte à l'escabeau.

      Je pointe une galaxie du Serpent.

      Observation 10562 : NGC5962.
      Je vois facilement cette galaxie à 85x.
      Elle est assez faible, diffuse, dure à détailler à 201X et 276x.


      Direction ensuite un amas globulaire de l'Ecu de Sobieski.

      Observation 10563 : NGC6712.
      Je le détecte déjà au chercheur 9x50 comme une faible étoile floue.
      A 201x il est bleuâtre.


      Puis une nébuleuse planétaire du Sagittaire, montrée à Serge Vieillard.

      Observation 10564 : NGC6818.
      La nébuleuse planétaire me saute à la figure à 85x, brillante, petite, vert pomme.
      Je la grossis à 631x, la turbulence est moyenne, ce qui est bien quand on pointe dans le Sagittaire.
      Je note qu'elle semble un peu ovale, et annulaire.
      Je n'ai pas vu d'étoile centrale, je ne sais plus si elle est accessible à ce diamètre.
      Le filtre Oxygène 3 la réhausse bien mais sans plus de détails.
      Elle se détecte à peine à travers le filtre HBêta.


      Je plonge dans le ciel d'automne avec les galaxies du Verseau.

      Observation 10565 : NGC7218.
      Considérablement faible, elle est allongée à 85x, avec un centre assez discret.
      Son éclat est hétérogène dans la zonne centrale à 201x et 276x.


      Pierre est parti dormir à 2h30.

      Observation 10566 : NGC7184.
      Elle est bleuâtre à 85x, allongée et assez faible.
      Je la trouve diffuse avec ses bords assez flous.


      Le Dobson 508 va fureter parmi les galaxies des Poissons dont des Arp.

      Observation 10567 : NGC7554/6.
      NGC7556 est considérablement faible à 85x.
      Je détecte vite d'autres galaxies dans le champ à 201x et 276x.
      Ce groupe est intéressant avec en plus NGC7554 très faible, les galaxies PGC195267 très faible et PGC195265 vue VI2.


      Observation 10568 : NGC7682 et ses copines.
      Pointée pour sa qualité de galaxie Arp (numéro 216), NGC7682 est vue à 85x avec les autres galaxies du dessin.
      A 201x, elle est faible, diffuse, et à 402x je décèle des nodosités incertaines vues VI5.
      NGC7679 est assez brillante, elle ressemble à une étoile floue, et domine le groupe de son éclat à défaut de sa taille.
      UGC12628, diffuse et vue VI2, complète le trio.


      Je cherche et trouve une galaxie du Verseau.

      Observation 10569 : NGC7692.
      Je la vois faible à 85x. A 201x, rien de nouveau, par contre à 402x sa forme est résolue, notamment une barre avec des nodosités.


      Dans le même registre, je dessine un groupe de galaxies Hickson dans la Baleine.

      Observation 10570 : Hickson 15.
      Composé exclusivement de galaxies du catalogue PGC, ce groupe est bien fourni, pas moins de 6 membres!
      4 galaxies sont vues à 85x et 201x.
      J'estime que le groupe est facile hormis son membre le plus faible que je repère à 276x.
      PGC8096 est très faible à VI1, PGC8110 faible à très faible, PGC8117 considérablement faible à faible, PGC8114 très faible, PGC8116 VI3 et PGC8128 considérablement faible.


      Neptune et Triton dans les Poissons sont mes dernières cibles de la nuit.

      Observation 10571 : Neptune et Triton.
      Pour finir la nuit, je reviens dans le système solaire, mais dans ses lointaines contrées.
      La géante bleue passe pas trop mal à 631x malgré la turbulence forte de 4 sur 5.
      Elle est bleu ciel pâle et brillante. Triton l'accompagne de son éclat faible, mais facile.


      L'aube arrive à 5h15.
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