starjack 1 715 Posté(e) 24 septembre 2021 (modifié) Irons-nous un jour sur Mars ? Coloniserons-nous un jour Mars ? Deux ouvrages récents et un plus ancien m’ont aidé à me forger une opinion. Tout d’abord, « Dernières nouvelles de Mars », de Francis Rocard, chez Flammarion. Ensuite, « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs » de Sylvia Ekström et Javier G.Nombela, Editions Favre, Lausanne. Enfin, plus ancien, « Embarquement pour Mars, 20 défis à relever », JF.Pellerin, R.Heidmann, A.Souchier, Association Planète Mars, chez A2C Medias. Le premier fait une synthèse neutre-favorable de l’état de préparation technologique et humain pour un vol vers Mars et une éventuelle installation permanente. Après une rapide histoire de Mars, il passe en revue, les architectures de missions habitées, les défis à relever, les conditions financières et politiques. Le second ouvrage, vous l’aurez compris à son titre, expose toutes les bonnes raisons qui font que peut-être bien nous n’irons pas sur Mars, qu’en tout cas nous ne nous y installerons pas et encore moins ne coloniserons la planète rouge. Le livre s’ouvre sur une histoire de la Terre, très bienvenue, qui nous rappelle quelles conditions particulières y ont permis le développement d’une vie intelligente (je n’ouvre pas le débat ici de ce que sait qu’une vie intelligente…). Pour le dire en quelques mots, deux circonstances clés, qui ne se retrouvent pas sur Mars, ont permis notre arrivée sur la scène cosmique, au bout de 4,5 milliards d’années : la Terre est dotée d’une atmosphère (dense) et d’une magnétosphère. Puis sont passées en revue les difficultés du voyage, et difficultés est un euphémisme. Enfin, l’ouvrage expose en quoi l’être humain est fait pour vivre sur la Terre, et pas ailleurs, avec des arguments assez robustes. Une intéressante solution au paradoxe de Fermi est proposée. Enfin, le troisième livre est farouche partisan du voyage vers Mars, dont il examine de manière détaillée les justifications, les difficultés, les solutions envisageables. Analyses fouillées, datant un peu maintenant. Trois bouquins que je recommande. Avertissement : je ne suis pas un expert du sujet, juste un amateur de longue date, donc je vais exprimer une opinion, basée sur mes lectures et mes réflexions, que l’on peut contredire autant que l’on veut, mais l’injure n’est pas nécessaire, ni les tomates, ni les boulets rouges. J’enfoncerai sans doute des portes ouvertes connues de beaucoup d’astrosurfeurs, tant pis, je me risque. Je vais être long, prenez votre élan, c’est parti ! Et ensuite à vos remarques, commentaires, contestations ! Finalement, pourquoi est-il difficile d’aller sur Mars et d’y vivre ? Pour résumer : Mars, c’est loin et c’est invivable. Et d’autres détails pas simples… Passons en revue les barrières qui se dressent devant le futur explorateur de Mars et qui sont à lever pour tenter l’aventure. Barrières techniques 1. L’atterrissage sur Mars de vaisseaux de plusieurs dizaines de tonnes Remarque liminaire : on évitera le vocable « amarsissage » utilisé malheureusement dans le deuxième ouvrage, vocable qui n’a pas lieu d’être. Si on accepte le terme alunissage (en français) par habitude historique, les Venera n’ont pas avenussi, Huygens n’a pas atitanni, Philae n’a pas Chouriumov-Gerasimenkossi… ils se sont posés sur un terrain, ils ont atterri. En anglais on dit « landing » et ça simplifie bien. Jusqu’à maintenant, la masse maximale posée en douceur sur Mars est celle de Curiosity et de Perseverance, une bonne tonne (métrique of course). Avec recours au freinage atmosphérique par bouclier d’abord, par parachute ensuite et freinage final par rétrofusée. La masse du module d’atterrissage habité peut être évaluée à 30 à 60 tonnes. Les modules d’habitation longue durée et le MAV (Mars Ascent vehicle) ne seront pas beaucoup moins massifs. Passer à d’une tonne à 30 à 60 tonnes, aujourd’hui on ne sait pas faire. Pas simple de transformer les 7 minutes de terreur pour une tonne de charge utile inhabitée en 7 minutes sereines pour 30 tonnes de charge utile habitée. Il faudra aussi choisir entre l’entrée directe comme les derniers rovers américains ou la mise en orbite préalable pour prendre son temps avant la descente, comme le rover chinois. Le coût en ergols n’est pas le même, bien sûr, que l’on fasse de l’aérocapture (attention à la modélisation fiable de l’atmosphère au jour de l’arrivée !) ou seulement du freinage propulsif. Faire atterrir plusieurs modules plus petits ? Oui, mais il faut quand même viser la dizaine de tonnes. Et aussi faire atterrir tout ce beau monde de manière ultra précise, pas trop loin mais pas trop près, et disposer des moyens de manutention pour réunir les modules entre eux, si ce sont des modules d’habitation. Tout ça, aujourd’hui on ne sait pas faire. Oui, mais dans quelque temps on saura faire, peut-être ? Oui, d’accord, mais c’est une très grosse barrière, qui sera très difficile à lever, ça prendra beaucoup de temps, ce sera très risqué et aussi très coûteux ! 2. La fiabilité longue durée du matériel de transport Deux types de mission sont envisagées aujourd’hui, en fonction des positions respectives de la Terre et de Mars, avec une trajectoire selon l’orbite de Hohmann (tangente aux orbites de la planète de départ et de la planète d’arrivée) : 1. Scenario de conjonction : 180 jours de voyage aller, 550 jours sur place, 180 jours de voyage retour ; au total 910 jours soit deux ans et demi ; 2. Scenario d’opposition : 180 jours de voyage aller, 30 jours sur place, 430 jours de voyage retour avec assistance gravitationnelle de Venus, soit au total 690 jours, soit un peu moins de deux ans Ceci avec les moyens de propulsion actuels. C’est bien long tout ça, avec des conséquences multiples, nous y reviendrons. Certains disent qu’ils sauraient y aller en deux fois moins de temps, mais on attend des démonstrations, annoncer c’est facile. Mais restons sur la fiabilité du matériel. Pas question de grosses réparations, pas de changements de panneaux solaires (s’il y en a), pas de changement du générateur d’électricité type RTG (s’il y en a, au bout d’une longue perche !) s’il tombe en panne. Plusieurs générateurs pour la redondance ? Certes… Mais de la masse en plus. La réparation d’une fuite d’air ? Oui si elle n’est pas trop grosse. Et le système ECLSS (Environmental Control and Life Support System ?! Pas intérêt à baisser de régime celui-ci ! Le choix des pièces détachées à emporter ?? Lesquelles on prend ? On les fabriquera en impression 3D me direz-vous ? Certes, mais pas toutes. Plus de deux ans de fonctionnement sans pépin… Aujourd’hui on ne sait pas faire pour un vaisseau habité. Pour les Voyager, les Rosetta et autres Cassini, oui. Mais maintenir un équipage en vie suppose des systèmes beaucoup plus complexes. Nous avons l’exemple de l’ISS. Oui, mais dans l’ISS, 30 à 40% (au minimum du minimum) du temps est passé à la maintenance du machin, avec des pièces détachées qu’on reçoit tous les deux mois et des EVAs pour changer les batteries, les panneaux solaires, les pompes et systèmes électriques divers. Facile les EVAs à l’abri de la magnétosphère, d’ailleurs. L’ISS n’a pas été prévue pour fonctionner deux ans sans réparation, me direz-vous. Certes, certes. Mais il reste à concevoir, ce vaisseau dont aucune pièce essentielle ne tombe en panne, pendant deux ans. Sans ajouter que si ça barde sur l’ISS on redescend en quelques heures. Vers Mars, on ne redescend pas, on continue à fond la caisse. On pourra avoir quelques équipements en redondance. L’angoisse quand on passe sur le troisième et dernier appareil de renouvellement et purification de l’air, je vous dis pas. Mais redondance dit masse… La fiabilité dans la durée du moyen de transport, une belle barrière à lever. 3. La base martienne et des moyens d’exploration Pendant 30 jours ou 550 jours selon le scenario on travaille à la surface de Mars, dans une base qui devra être plus grande que le module de descente dans l’hypothèse 550 jours. Dans ce cas elle aura dû être installée avant l’arrivée de l’équipage, ou au moins pré-positionné pour assemblage final et mise en route. Pas droit à l’erreur. Pas impossible, mais il faut avoir répété un paquet de fois cet assemblage pour atteindre un bon degré de confiance. D’autres problèmes surgissent. Résister à la poussière très abrasive, par exemple. La porte extérieure du sas du module d’habitation ne ferme plus bien car quelques allers-venues ont fait rentrer du régolithe qui a bouffé les joints ? Et ben si plus de sas étanche on est foutu. Vous me direz : sur la Lune, ils ont su faire et le régolithe lunaire est abrasif aussi. Oui, mais pendant trois jours. La production d’énergie lâche gravement ? On est foutu. Une belle tempête diminue de 80% la production d’électricité pendant 6 mois ? On est foutu. Une ‘tite fuite dans un réservoir d’oxygène ou d’azote ? On est foutu. La production d’eau flanche ? On est foutu. Et le scaphandre ? Trois EVAs sur la Lune, ça passe, mais trente, quarante, cinquante sur Mars, il faudra que ça tienne ! Alors qu’on sait à peine encore faire des scaphandres lunaires… Et le rover habitable ? Faudra-t-il comme sur la Lune rester à portée de retour à pied ? Ou avoir un deuxième rover de secours ? Et là aussi il faudra que les sas ne flanchent pas. Et les toilettes ? Si elles flanchent, ce sera l’enfer… Une fiabilité à toute épreuve sur tous les systèmes pendant deux ans et demi, sinon on est foutu. Aujourd’hui on ne sait pas faire. 4. La production d’énergie sur place A priori deux hypothèses : - Des panneaux solaires alimentant de jour des batteries ; il faudrait atteindre la centaine de kW et balayer régulièrement - Une centrale nucléaire, là il faudrait atteindre 40 kW (puisque la puissance est permanente) ; est-ce à la portée d’un « simple » RTG ? Des panneaux solaires, l’ISS en a, mais pour fonctionnement en apesanteur, à 150 millions de km du soleil. Une plateforme de panneaux solaires au sol, à 220 millions de km de la source de lumière, c’est une technologie plus compliquée et ça pèse plus lourd… A déployer automatiquement près de la base habitable avant l’arrivée de l’équipage ? Ou à déployer par l’équipage à la main quelques jours après l’arrivée ? Pourvu que tout se passe bien pour l’installation. Et un mini réacteur nucléaire ? Il en faudrait des kg de matériel radioactif…et une belle miniaturisation. Mais on y travaille aux Etats-Unis, un projet appelé KRUSTY. Une barrière que l’on peut lever, mais pas simple quand même. 5. La patience du MAV Pendant que le vaisseau de retour attend en orbite, pendant que les explorateurs explorent, le Mars Ascent Vehicle attend sagement son heure. Depuis des mois éventuellement, s’il s’est posé en avance (donc c’est aussi un atterrisseur) – et précisément où on voulait- avec une unité de fabrication d’oxygène à utiliser comme ergol sous forme liquide, en combinaison avec du méthane liquide. C’est du moins une des hypothèses. Il faut donc que mois après mois après mois, soumis aux rigueurs de la météo martienne, ce MAV reste sous surveillance et en état de démarrer ses moteurs au jour dit, sans défaillance. Mon père disait souvent « une voiture qui ne roule pas s’abîme ». Un steward d’Air France m’a dit un jour « un avion qui reste trois jours sans voler s’abîme ». Une fusée pour le retour en orbite martienne devra passer des mois sans rien faire mais sans se dégrader. Sait-on faire aujourd’hui, en dehors des Soyouz et des Dragons qui attendent six mois ? Pas à ma connaissance. Et son lancement, en autonomie complète ? Quand on voit les consoles alignées dans les « Mission Control » pour mettre en orbite une capsule habitée depuis la Terre, on se dit que faire la même chose en autonomie totale (il ne faut pas compter, bien sûr, sur une assistance « en direct » quand on est à un bon nombre de minutes-lumière de distance) n’est pas encore à notre portée. 6. La machine à laver Un truc tout bête ! Dans l’ISS, pas de problème pour balancer dans la poubelle de retour les vêtements sales et en recevoir des propres par le prochain vaisseau cargo. Là on emporte des rechanges pour deux ans, on jette par la fenêtre au fur et à mesure pour s’alléger ? Ou bien on met au point une machine à laver ? Bon, voici une barrière qu’on saura lever (laver ? 😉), sans doute, mais elle coûte en masse, d’une façon ou d’une autre. Barrières physiologiques 1. Les radiations diverses et variées Cette barrière-là, elle est carrément lourde. Si la vie s’est développée sur Terre, c’est que le sol est bien protégé par l’atmosphère et par la magnétosphère du vent solaire et des rayons cosmiques(électrons, protons, noyaux d’Helium, rayons gamma, X, UV, … à des vitesses relativistes pour les particules venant du reste de l’Univers). Pour un voyage Terre-Lune, ça va, c’est court, ça se supporte sans grave conséquence. Pour un aller-retour Terre-Mars et un séjour sur Mars (sans atmosphère digne de ce nom et sans magnétosphère), c’est une autre histoire ! Deux ans exposés à ces rayonnements diversement délétères, ouf ! La conséquence sur la santé ? Le risque élevé d’apparition de cancers à plus ou moins long terme. Les parades ? Prendre de vieux astronautes, dont l’espérance de vie ne donnera peut-être pas le temps à un cancer de se développer ? Installer des protections ? Oui, il faut des masses de plomb (80 cm d’épaisseur) ou des masses d’eau à certains endroits du vaisseau et s’y réfugier en cas d’éruption solaire ou de temps en temps pour diminuer la dose de rayons cosmiques. Et dès qu’on dit « masse », ça plombe la conversation car coûte cher en tout ensuite ! Quant à un écran électromagnétique, on ne sait pas encore faire. Sur Mars, on peut toujours enterrer l’habitat. Sympa, faire tout le trajet dans une boite de conserve pour aller s’enterrer ensuite dans un tube de lave… Sur cette barrière, pas de solution claire aujourd’hui. Et elle est lourde celle-ci. Sauf que les Américains envisagent d’augmenter la dose légale admissible. Un moyen de résoudre la question… un peu facile. Quant aux chinois, il sauraient désigner des volontaires pour démontrer la supériorité de la technologie communiste… 2. Les micrométéorites On ne s’y attardera pas, ce serait « pas de chance », mais ça peut arriver ! 3. Les dégâts de l’apesanteur prolongée : en forme à l’arrivée ? Après six mois dans l’ISS, à l’arrivée au sol, nos cosmonautes ne sortent pas tout seuls de leur capsule, il faut les mettre sur un joli transat bleu dans les steppes du Kazakhstan et ils ont du mal à tenir le téléphone pour parler au Président. Le retour en Soyouz est un peu rude, paraît-il… Et en Crew Dragon ? Ben on ne sait pas car le flux video a été coupé au retour de Crew-1 juste après la sortie triomphante du commandant. On a vu une civière arriver mais on n’a pas vu la sortie des trois autres astronautes. Transparence, j’écris ton nom. En tout cas, malgré les deux heures quotidiennes de vélo ou de tapis roulant, au bout de six mois en apesanteur, on n’est pas glorieux même avec des assistants attentionnés autour, même avec des caméras qui vous incitent à faire bonne figure. La récupération complète de sa forme initiale prend six mois à un an… Il y a eu perte de masse musculaire et osseuse, impact sur le cœur, qui devient paresseux, sur la vision et j’en oublie. Alors, si en plus en arrivant il n’y a pas de comité d’accueil et qu’il faut se débrouiller tout seul pour se réhabituer à la pesanteur (1/3 de g, d’accord) et surtout installer ses quartiers pour faire quelque chose de son séjour sur Mars… Nos martionautes ne seront pas opérationnels tout de suite et il faudra soigneusement automatiser les procédures post-atterrissages. Mettre le vaisseau de transfert en gravité artificielle ? Bonne idée ! Simplement on ne l’a jamais fait. Il y a des hypothèses, un câble entre la partie habitat et un morceau d’étage de fusée. Oui, il faut simplement ne pas avoir trop le tournis ni être gêné par les effets Coriolis, donc une rotation pas trop rapide ou un câble assez long. Un calcul a été fait : pour arriver à 1 G, il faut être en rotation à quatre tours par minute sur un diamètre de 135 m… Soit un tour en quinze secondes…Cela ne va pas faciliter navigation et communication avec la Terre, en tout cas. Une barrière à l’arrivée à lever ! 4. La nourriture Pour aller droit au but : il faut tout emporter pour deux ans. Soit pour un équipage de 4 personnes, un total d’une dizaine de tonnes de nourriture et d’eau (selon « Embarquement pour Mars ») et déjà 10 tonnes d’eau au minimum selon « Dernières nouvelles de Mars ». Pas de produits frais, ce qui n’est bon ni pour la santé ni pour le moral. Cultiver des salades sur Mars ? Ni comptez pas, le sol ne s’y prête pas, mais pas du tout ! Hydroponique ? Oui, une bonne idée, reste à la faire fonctionner en vraie grandeur ; ça demande beaucoup d’eau, juste pour dire, et l’eau ne sera pas abondante, pas tout de suite en tout cas. Donc, attention aux carences diverses ! Mais peut-être une barrière qu’on sait lever en réfléchissant bien. Barrières humaines 1. L’éloignement physique de la Terre On se souvient de l’ébahissement des astronautes d’Apollo 8 contemplant la Terre depuis 380.000 km et du retentissement des photos du lever de Terre depuis la Lune prise par William Anders. Voir la Terre d’un peu loin, ça émeut, ça surprend, ça bouleverse. Mais voir la Terre s’éloigner inexorablement, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, au point de ne plus la voir que de temps en temps avec l’apparence d’une Vénus un peu pâlotte… ça doit vous secouer un bonhomme et vous plonger dans la mélancolie ! Il faudra avoir les nerfs bien trempés et la confiance chevillée au corps pour ne pas paniquer à réaliser que son monde quotidien est maintenant réduit à cette boite de conserve bruyante, chuintante, malodorante, elle-même devenue une micro-planète mécanique en orbite autour du Soleil. Vous me direz, ceux qui tenteront l’aventure se seront préparés après avoir été soigneusement sélectionnés, ils seront volontaires et enthousiastes. Certes, certes. Mais quand même, peut-on vraiment se préparer à cette vision de la Terre minuscule, ou plutôt absence de vision ? Peut-on prédire sans se tromper les réactions des membres d’équipage à imaginer leur famille, leur monde, tellement loin qu’on ne le voit plus ? Il y aura des volontaires le moment venu pour tenter l’aventure, des volontaires au sang-froid. Mais il faudra profondément les accoutumer à cette perspective ! 2. La lenteur des communications Progressivement, il faudra des minutes, puis des dizaines de minutes pour un aller-retour de conversations avec la Terre. Techniquement ce sera ardu si le problème à traiter est urgent. Mais mentalement, il faudra être fort pour se sentir capable de tout gérer en autonomie totale. Si l’on a en tête que l’orbite NRHO de la Deep Space Gateway autour de la Lune est présentée comme intéressante car elle permet une communication constante avec la Terre (à la différence des missions Apollo où le vaisseau était masqué par la Lune pendant 30 minutes à chaque orbite), on voit que cette barrière n’est pas à prendre à la légère. Et la lever ne sera pas simple. Même Musk ne pourra pas accélérer la vitesse des ondes électromagnétiques, alors il faudra être très autonome et patient. 3. La composition de l’équipage Faut-il un nombre d’équipiers pair ou impair ? Des hommes et des femmes ? Des couples constitués ou pas ? Des mélanges de nationalités ? De culture ? Plutôt des astronautes âgés qui craindraient moins pour leur vie déjà bien remplie ? Quelles spécialités techniques ? Des choix à faire, pas anodins du tout pour la réussite de l’expédition. Et si les choix sont mauvais, ce sera l’enfer pendant deux ans ! Et peut-être bien l’échec de la mission si on se chamaille trop, en particulier pendant le retour où s’accumuleront la décompression de la mission à la surface terminée et l’usure de la durée du voyage. Psychologiquement, est-ce faisable ? 4. La condition médicale Il y a la condition physique au départ (appendicectomie préventive de rigueur !) mais surtout les bobos en cours de route : en deux ans et demi, il peut s’en passer ! Dentiste, ophtalmo… Et les fractures ? Les ulcères à l’estomac ? Les rages de dents ? Faudra-t-il un médecin dans l’équipe ? Sans doute. Et avec de l’équipement. En espérant que rien de trop grave ne se passera, parce que l’hôpital sera loin… 5. Un équipage stérile ? Un grand objectif des missions martiennes est la recherche d’une forme de vie, actuelle ou passée. Donc on stérilise aussi soigneusement que possible les engins qu’on y dépose. Mais un équipage humain ? Il sera bourré de bactéries de toutes sortes. Impossible à stériliser. Cet équipage apportera donc son lot de micro-organismes, qui viendront polluer joyeusement la planète que l’on viendra étudier et empêcher tout jamais de trouver la réponse à la question. C’est bêta, non ? Barrières financières, politiques Qui voudra payer les dizaines de milliards de dollars ou d’euros d’une telle mission ? Quels politiques seront prêts à soutenir un tel projet ? Pas une démocratie. Je ne vois que la Chine capable de se lancer dans cette aventure. Les Chinois premiers sur la planète rouge, ça aurait de l’allure. La colonisation de Mars Mars, ce n’est pas la Californie. Mars, ça ne se colonise pas. On n’y va pas pour réclamer son lopin de terre et installer sa ferme et ses vaches. Mars, c’est un lieu invivable pour l’homme. Il n’y a qu’une planète faite pour l’homme, et il l’a massacrée. Mars, ce ne peut être qu’une survie constante, et à chaque seconde on peut mourir parce qu’une machine se détraque. Mars est un enfer pour l’homme. Qui voudrait s’y installer de manière permanente ? Quel intérêt ? L’Antarctique n’a pas été colonisé, et pourtant ce continent est plus hospitalier que la planète Mars. Les plateaux continentaux sous-marins peu profonds n’ont pas été colonisés. Et pourtant ils sont plus faciles d’accès et finalement guère moins hospitaliers que la planète Mars. Terraformer Mars ? L’homme ne peut pas reconstruire le système solaire, sauf dans les livres. Si Mars est comme elle est aujourd’hui, c’est parce que la gravité y est trop faible pour retenir une atmosphère que l’absence de magnétosphère met à la merci du vent et des éruptions solaires. Et ça, l’homme ne le changera pas. La terraformation restera un amusant thème de science-fiction. Alors, au bout du bout ? A la lecture de ces ouvrages, il me semble que la difficulté est telle qu’une mission vers Mars est vraiment loin d’être prête à partir et qu’entretemps l’homme sera bien trop occupé à essayer de survivre sur la Terre, peut-être bien en faisant la peau de son voisin, pour penser sérieusement à aller sur Mars. Mais pourquoi aller sur Mars ? Une seule raison : pour le sport, pour montrer ses muscles, par mégalomanie. Mais pas pour une raison sensée qui le justifierait. Des missions purement scientifiques ? Leur rapport coût/risques/résultats ne sera pas vraiment pas bon à côté des missions robotisées. Des missions seront-elles tentées ? Peut-être bien, je ne l’exclus pas totalement, mais la difficulté est pour moi, par rapport à une mission lunaire, de 1 à 1000. A côté d’une mission vers Mars, la mise à poste du JWST est une promenade. Le nombre de points critiques capables de faire capoter la mission et de mettre en danger la vie de l’équipage sont tellement nombreux que c’est un voyage de kamikazes. Les technologies vont-elles progresser d’une manière imprévisible aujourd’hui et permettront-elles un voyage en quelques semaines, ce qui résoudraient plusieurs barrières ? Peut-être bien, mais l’homme a devant lui des sujets qui vont être autrement plus graves, immédiats, concrets, qui menacent sa survie sur la Terre. L’humanité aura d’autres chats à fouetter. Sans compter les menaces qui s’accumulent en mer de Chine, comme s’accumulent les forces telluriques avant un tremblement de terre. Pour finir, mon opinion est que l’homme ne s’installera pas sur Mars durablement, ni ne colonisera Mars. En guise de dessert, quelques informations fausses, lues ou entendues. - Sur ARTE : « A quelle distance est Mars ? 55 millions de km »… Réponse vraiment stupide, je ne m’étendrai pas ici, qui montre qu’on n’a rien, mais rien, compris au sujet ; la distance à parcourir est en fait de l’ordre de 620 millions de km, en suivant une orbite de transfert ; une comparaison parlante dans « Nous ne vivrons pas sur Mars ni ailleurs » : si la Terre a la taille d’une belle orange, la distance à Mars oscille entre 300 m et deux kilomètres… - « Mars est une planète jumelle de la Terre » Là aussi, trop bizarre ! Beaucoup plus petite, sans atmosphère, sans magnétosphère ! Rien de jumeau. Venus planète jumelle peut-être ?? A peine. La Terre n’a pas de jumelle dans le Système solaire (ni ailleurs ? A suivre…) - « La technologie existe, il ne manque que la volonté » ben non, la technologie n’est vraiment pas là, je pense que je l’ai montré ci-dessus ; la volonté est affichée par certain, mais ce sont de belles paroles ! Merci de m’avoir lu jusque-là ! Il manque sans doute des barrières, vous pouvez compléter (ou contester !). Jacques Modifié 29 septembre 2021 par starjack 13 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PhVDB 731 Posté(e) 24 septembre 2021 Remarquables réflexions, je reviendrai ! Philippe 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
santacana 1 589 Posté(e) 24 septembre 2021 Aucun intérêt à coloniser une planète invivable ; pour y faire quoi ? Mars, c'est l'antarctique en pire : tu remplaces la glace par le sable, tu gardes les mêmes températures glaciales, le tout avec une atmosphère irrespirable. Bienvenu au Club Med. Il n'y a pas de Terre bis. Gilles 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
crub 294 Posté(e) 24 septembre 2021 Le risque majeur de la colonisation de mars s'est que des illuminés et des escrocs arrivent à faire gober à finalement pas mal de gens que saloper la Terre sans vergogne, c'est pas si grave, après "on" pourra aller ailleurs, sur Mars ou ailleurs. 6 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
JPP 78 1 074 Posté(e) 24 septembre 2021 Merci pour ces résumés des ouvrages et les réflexions qui les prolongent. Un petit correctif : s'agissant du 2ème titre, tu as omis le Ni (ni ailleurs...) Pour ce qui est du fond, je pense qu'il faut laisser cette exploration aux engins automatiques car, en effet, les priorités concernent au plus haut degré, le vaisseau qui nous déplace dans l'espace, et dont nous n'avons qu'un exemplaire, plutôt malmené... En ce qui me concerne donc, tu échappes aux tomates, goudron et plumes... 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 58 874 Posté(e) 24 septembre 2021 Magnifique exposé Jacques C'est clair et parfaitement argumenté Bonne soirée, AG 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 24 septembre 2021 Il y a 2 heures, santacana a dit : Aucun intérêt à coloniser une planète invivable ; pour y faire quoi ? Tout à fait d'accord. mais ça pourrait être notre canot de sauvetage au cas où? Un canot de sauvetage n'est jamais très comfortable. Enfin c'est très intéressant pour de la pure recherche et mieux comprendre notre système solaire. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 24 septembre 2021 Il y a 4 heures, starjack a dit : Irons-nous un jour sur Mars ? Coloniserons-nous un jour Mars ? Merci Jack, en effet c'est très difficile et dangereux. Tu as oubliez le perchlorate? Mais il est possible de se servir de la nature sur Mars, une grotte que l'on peut aménagé, ça a déjà été fait il y a 30.000ans. Aussi Jack Kennedy: “We choose to go to the Moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because. . ." Optimiste, bien sûr mais réaliste. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
xavier2 1 925 Posté(e) 24 septembre 2021 il y a 27 minutes, VNA1 a dit : Mais il est possible de se servir de la nature sur Mars, une grotte que l'on peut aménagé, ça a déjà été fait il y a 30.000ans. heu.... il y a 30.000 ans on ne vivait pas H24 dans une grotte... de plus on était sur Terre avec un acces à l'eau, à la nourriture sans trop de soucis par rapport à Mars... Et on avait de l'air sans aucun soucis, ni risque de pannes!.... je rajouterais que l'homme est un animal diurne ! croire que la technologie va etre LA solution.... ouais ça fait quelques siècles qu'on a le meme discourt et on voit bien ou on en est à l'heure actuel! 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Alain MOREAU 7 318 Posté(e) 24 septembre 2021 Merci Jacques pour ce morceau de bravoure, qui se lit d’un trait sans reprendre son souffle ! Une belle synthèse qui permet de prendre la mesure de l’abîme nous séparant encore de pouvoir poser un pied humain sur Mars (à supposer qu’il existe un intérêt à le faire qui justifie l’effort colossal nécessaire, et que celui-ci puisse être entrepris par une Humanité divisée même sur des choses infiniment plus urgentes et menaçantes pour sa survie). Retourner gambader sur la Lune reste une douce rigolade à côté ! On a tous entendu parler de ces difficultés plus ou moins en ordre dispersé - certaines semblant déjà difficilement surmontables même avec une bonne dose d’optimisme - mais lorsqu’on suit de bout en bout ton énumération... ce n’est plus de l’optimisme mais de l’inconscience qu’il faut pour y croire encore ! Allez, restons optimistes envers et contre tout : plus vite l’Homme se cassera les dents à vouloir quitter sa planète, plus tôt il se rendra compte combien il est vital de la préserver. Pour l’heure ces fantasmes de civilisation multiplanétaire ne font que nourrir l’inconscience des priorités absolues, avec pour effet de repousser la mise en oeuvre des vraies mesures conservatoires - les seules à pouvoir nous donner le temps d’évoluer assez pour surmonter nos crises ici-même sur Terre (et commencer à réparer un peu nos dégâts... enfin ce qui peut l’être encore). En un sens l’étape sélène préliminaire est une bénédiction : le soufflé va retomber aussi vite qu’il a gonflé quand on va se rendre compte de la vacuité de nos vaines tentatives de coloniser la Lune. Pour y faire quoi ? Miner des ressources dont le moindre kilo rapporté sur Terre vaudra son poids de diamants ? Trouver un débouché extraterrestre aux foreuses de la Boring Company et aux cargos interstellaires Starship ? Mars... Dans quelques siècles ou millénaires, peut-être, si d’abord nous survivons à nos propres conneries ici sur Terre et si nous grandissons enfin un peu ! 15 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
JPP 78 1 074 Posté(e) 24 septembre 2021 Pour info : Demain soir sur Arte à 22h 30 "Mars, en quête de vie" (55 min - Production USA) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 25 septembre 2021 L'Ingénuité humaine ne peut pas avoir de limites, autrement il faut jeter l'éponge. Le défaitisme n'est pas une réponse aux difficultés. D'autre part ce défaitisme n'a jamais rien produit. Comprendre que dans le pays où je vis actuellement, les "naysayeurs" sont en général ignorés. Encore une fois pourquoi tant d'étrangers sont venus s'installer aux U.S. pour réaliser leurs rêves et améliorer nos vies quotidiennes? Serait ce une question d'attitude? (collective) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 25 septembre 2021 Il y a 3 heures, Alain MOREAU a dit : plus vite l’Homme se cassera les dents à vouloir quitter sa planète Et tous ces étrangers européens aux 16-17ème siècles venus se casser leurs dents sur le nouveau monde? Trois mois de bateau dans des conditions très précaires et dangereuses! L'être humain est un explorateur avant tout. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
xavier2 1 925 Posté(e) 25 septembre 2021 Il y a 3 heures, VNA1 a dit : Et tous ces étrangers européens aux 16-17ème siècles venus se casser leurs dents sur le nouveau monde? aiiiiee..... tu ose comparer des voyages sur terre à ceux vers mars?! t'es plus stupide que tu ne le laisse paraitre! 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
crub 294 Posté(e) 25 septembre 2021 (modifié) Il y a 6 heures, VNA1 a dit : Et tous ces étrangers européens aux 16-17ème siècles venus se casser leurs dents sur le nouveau monde? Trois mois de bateau dans des conditions très précaires et dangereuses! L'être humain est un explorateur avant tout. On se demande bien en effet pourquoi les conquistadors sont allés piller l'or des Amériques? A l'opposé des motivations, pourquoi des millions de noirs se sont transformés en esclaves pour le plaisir de planter du tabac, des cannes à sucre ou du coton? Pour évoquer des conditions un peu plus soft, les français s'installent au Québec pour du troc avantageux avec les indiens, et trouvent aussi sur place des compagnes sympas. Les autorités française un peu inquiète de l'acculturation induites et pour trouver des épouses européennes à leur envoyer récupèrent des gamines enfermées dans les couvents sans trop leur demander leur avis... Bref à part la contrainte, les autres motivations ne sont pas transposables. Modifié 25 septembre 2021 par crub 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 127 Posté(e) 25 septembre 2021 Pfffff.... bande de rabat-joie.. tueurs de rêves.. exterminateurs de l'Espèce Interplanétaire et fossoyeurs de l'Homme du Futur !!!!!!... Le Shérif de Starbase ne vous dit pas merci !!!! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PETIT OURS 24 642 Posté(e) 25 septembre 2021 la bonne question est: voudront ils un jour revenir sur Terre, ou ce qu'il en restera.... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 25 septembre 2021 Ces quatre dernières remarques n'ont rien à voir avec le fait que l'home est un explorateur. Trois de ces réponses sont tout à fait valides, mais ce sont des sujets différents. Quand à l'insulte que dire autre que c'est triste quand on essaye d'avoir une conversation intelligente. (trop facile d'insulter dans l'anonymat) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 867 Posté(e) 25 septembre 2021 VNA, je suis trés loin d'être d'accord avec tout ce que tu dis mais je ne t'ai pas encore vu insulter quelqu'un qui n'est pas de ton avis (mais peut-être l'as tu fait?). L'inverse n'est pas vrai. Alors pour ce qui me concerne je t'engage à continuer à condition de rester sur la ligne de l'honnêteté intellectuelle, sans mauvaise foi ni propagande. Et sans tenir compte des commentaires les plus négatifs à ton égard. Parce que tu peux être en désaccord avec moi, par exemple, mais dans ce cas tu ne me convaincras pas sauf argument particulièrement démonstratif sans que je me moque de toi ou t'insulte (l'arme des faibles). Etre critiqué juste parce que tu n'es pas en ligne avec ceux qui pense qu'ils ont raison, par principe, est tout à fait motivant pour promouvoir l'inverse, l'histoire ayant démontré que ceux qui croient savoir sont ceux qui se trompent. Pour l'éventuelle colonisation de Mars, je n'en sais rien, comme beaucoup de sujet astros personne ne peut se permettre d'être catégorique sans immédiatement rappeler les lord kelvin et autres trés nombreux experts qui se sont ridiculisés à un moment ou un autre. Je suis toujours surpris du nombre de gens qui le savent mais qui l'oublient. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
xavier2 1 925 Posté(e) 25 septembre 2021 il y a une ENORME difference entre "penser avoir raison" et se confronter aux lois physiques il y en a plein qui ont cru pouvoir s'envoler depuis le haut de la tour effeil... Pourtant 99% savaient qu'ils allaient s'écraser comme une ..... ça a pas fait d'eux des visionnaires mais des belles galettes au sol! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Adlucem 1 131 Posté(e) 25 septembre 2021 Il y a 3 heures, VNA1 a dit : l'home est un explorateur Et quand il a fini d'explorer, c'est un home sweet home ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 384 Posté(e) 25 septembre 2021 Il y a 2 heures, Mercure a dit : Pour l'éventuelle colonisation de Mars, je n'en sais rien, comme beaucoup de sujet astros personne ne peut se permettre d'être catégorique sans immédiatement rappeler les lord kelvin et autres trés nombreux experts qui se sont ridiculisés à un moment ou un autre. Je suis toujours surpris du nombre de gens qui le savent mais qui l'oublient. Je n'ai jamais écrit que l'on y arrivera aller sur Mars. Je suis "catégorique" sur le fait de rester ouvert à la possibilité d'y aller ou de coloniser, je n'en ai aucune idée, un y crois, y arrivera à t'il le faire? Qui sait? Il y a 2 heures, Mercure a dit : Alors pour ce qui me concerne je t'engage à continuer à condition de rester sur la ligne de l'honnêteté intellectuelle, sans mauvaise foi ni propagande. "mauvaise foi ni propagande" non juste des évènements historiques. Quand aux insultes, elles m'amusent! Mais en effet on perds le fil de la discussion. Provenant d'un environnement multiculturels m'offre une certaine perspective, de plus détachée. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 5 880 Posté(e) 26 septembre 2021 L'autre qui prêche les "vrais Hommes" qui ont conquis le Canada... Au risque de me répéter, la Terre, même ravagée par le réchauffement climatique, sera toujours plus habitable qu'un tas de caillasses sans atmosphère, point. Qu'on se souvienne seulement de l'échec cuisant de Biosphère 2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Biosphère_II 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Thierry Legault 5 806 Posté(e) 26 septembre 2021 (modifié) Le 25/09/2021 à 02:54, VNA1 a dit : L'Ingénuité humaine ne peut pas avoir de limites, autrement il faut jeter l'éponge. Le défaitisme n'est pas une réponse aux difficultés. D'autre part ce défaitisme n'a jamais rien produit. Comprendre que dans le pays où je vis actuellement, les "naysayeurs" sont en général ignorés. hé oui, même ceux qui disaient qu'il ne fallait pas envahir l'Irak (sous prétexte d'armes de destruction massive qui n'ont jamais existé). Et ceux qui disaient que l'Afghanistan serait leur nouveau Viet-Nam. Dans ces cas le manque de défaitisme a produit beaucoup de malheurs (mais beaucoup d'argent à ceux qui savent profiter de la guerre et qui savent convaincre les autres qu'il faut la faire : business is business). D'un autre côté pourtant, je vois que ceux qui disent non au vaccin semblent relativement écoutés (45% de la population US est encore non vaccinée à ce jour). Comme ceux qui disent non au darwinisme. Ou au changement climatique. Alors pour la Lune oui ils ont réussi, mais c'est un peu facile de ne retenir que ce qui marche non ? Je ne crois pas qu'on parlerait beaucoup de l'Homme sur Mars si un type brillant et mégalo n'en avait fait un de ses nouveaux mantras. Et il faudrait qu'un pays (que dis-je, le monde !) le suive pour lui faire plaisir ? Et que si on ne le fait pas, on est défaitiste ? Mais une défaite pour qui, pour quoi ? Qu'il essaye d'y aller si ça lui chante, qu'il essaye de surmonter les innombrables difficultés si ça lui chante, et le jour où il aura résolu le quart des problèmes listés par Starjack (ou même juste proposé des solutions tangibles), ce sera peut-être le moment d'en (re)parler de manière un peu plus concrète et réaliste ? S'il y arrive bien sûr...Pour l'instant, avec ses gros pétards qui font vroum et pschitt, il ressemble un peu au type qui clame partout qu'il veut traverser l'Atlantique à la nage après avoir barboté dans sa piscine (et qui est surtout écouté par des gens qui ne font pas la différence entre un bassin même olympique et un océan) Modifié 26 septembre 2021 par Thierry Legault 9 2 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 15 127 Posté(e) 26 septembre 2021 Le 25/09/2021 à 18:22, VNA1 a dit : quand on essaye d'avoir une conversation intelligente. Avec toi c'est mission impossible.. Déjà, traiter de "défaitistes" (!) tous ceux qui émettent des doutes sur les annonces délirantes de "colonisation de Mars" et autres balivernes, c'est d'une incroyable légèreté (pour ne pas dire absurdité). Il existe une pléthore d'éléments purement factuels et fondamentaux (énumérés plus haut) qui légitimisent totalement ces doutes. Musk fait du marketing, il vend du rêve pour vendre autre chose derrière, entre autres son système de transport suborbital Starship qui permettrait de transporter 100 personnes de New York à Tokyo en vingt minutes (fiabilité et rentabilité à démontrer), mais plus probablement et surtout d'alimenter en fret (100 T) très rapidement l'armée U.S. sur des champs de bataille éloignés (au hasard , Mer de Chine, région Indo Pacifique), un domaine où l'efficacité prend le pas sur la rentabilité. De même pour nous balancer ses dizaines de milliers de satellites de la "constellation" Starlink en orbite basse (pour le bien de l'Humanité bien sûr mais peut-être aussi pour les dizaines de milliards que promet de lui rapporter cette juteuse entreprise). Le 25/09/2021 à 02:54, VNA1 a dit : Comprendre que dans le pays où je vis actuellement, les "naysayeurs" sont en général ignorés. Si tu pouvais appliquer cette résolution au forum Astrosurf, ça nous ferait des vacances . 3 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites