L'autre jour j'ai repointé mon télescope vers la tête de cheval, nébuleuse que j'adore et l'une de celles que j'ai le plus photographié depuis le début. Quelques heures de pose, on rentre, on traite la photo et là surprise, il semblerait qu'un trou noir soit en train de passer entre la nébuleuse et le système solaire, ce qui donne une image de cette partie d'Orion un peu déformée
L'image est prise avec un Takahashi epsilon 160 (F/3.3) sur Losmandy G11, avec la caméra ASI 2600 MC. 4h30 de pose.
J'ai vérifié mes données, la version de Pix, des infos en ligne pour savoir si d'autres avaient vu le trou noir passer... rien.
Du coup, le lendemain je retourne au même endroit, avec le même matériel, et je pointe cette fois les Pléiades, autre mix amas ouvert / nébuleuse que j'adore aussi, je reste dessus 3 heures et je traite les images avec Pix.
Encore une fois, un trou noir se trouve entre moi et les Pléiades...
Incroyable, non ?
non ?
bon. J'avoue, c'est une expérience numérique qui combine une vraie image du ciel avec des effets relativistes issus d'une simulation numérique. Si on prend un disque d'accrétion (rouge pour les effets visuels) tournant autour d'un trou noir statique, on peut calculer l'image que l'on voit du disque :
Les rayons qui s'en vont à l'inifini sont affichés en gris presque noir sur l'écran. Mais si au lieu de les mettre en noir, on mettait une vraie photo en arrière-plan, comment celle-ci serait déformée par la présence du trou noir ? Il suffit de mettre l'algorithme en place, et de lancer les calculs numériques. On peut commencer par annuler les effets gravitationnels du trou noir, mettre un petit disque d'accrétion, on obtient :
Ensuite on active les effets relativistes, on supprime le disque d'accrétion, et on obtient la première photo sur cette page.
Le résultat est intéressant, je dirais.
Promis, je n'ai rien bu.
Je suis peut-être devenu trop exigeant sur la qualité du ciel pour sortir le set-up mais depuis septembre en Normandie, les sessions se comptent sur les doigts de la main... Dernière session 3 brutes potables, les nuages bas se sont bien amusés de moi, donc poubelle. Avant dernière session le 22/1, nuit incomplète mais j'ai réussi à garder 3h de la Méduse. J'ai attendu pour voir si je pouvais m'en mettre un peu plus sous la dent, mais... non... nuages, pleine lune... on n'a pas un métier facile
Un truc bien cool et je voulais le souligner, c'est que j'ai utilisé la dernière version de Siril, j'adore! J'ai encore besoin d'apprivoiser la bête, mais les nouvelles fonctionnalités avec l'intégration de StarNet, c'est vraiment top. Une nouvelle ère commence! Bravo à la team Siril et à tous ceux qui y contribuent!
Donc ici, recomposition starless/masque d'étoiles puis petit peaufinage sous PS.
Y'a pas mal de truc que je n'aime pas trop dans mon traitement, surtout quand je l'ai regardé le lendemain. Je ne vous en dit pas plus pour ne pas vous influencer mais intéressé par ce que vous aimez/n'aimez pas dans mon image.
Bon ciel à tous.
EDIT: Version "pimpée" suite aux remarques de @ALAING et @Superfulgur :
Bonjour
Une prise de vue le 22 mars pendant les rares fenêtres météo en ce moment, même ici en Corse...
Avec une taille de 9 AL, SH2-290 est la plus grande nébuleuse planétaire à ma connaissance. Située à 2000 AL entre le Cancer et la tête de l'Hydre, elle présente un diamètre apparent de 16'.
Cette bulle d’hydrogène et d’oxygène ionisé a été éjectée il y a 130 000 ans par une étoile deux fois plus massive que le Soleil dont il reste une naine blanche très chaude (85000 °K). Le déplacement orienté vers la droite de la photo engendre une onde de choc avec le milieu interstellaire.
C'est un objet assez faible, on le voit à peine sur les poses unitaires même au gain maxi. Mais j'aime bien le contraste de couleurs entre le centre et la périphérie, comme sur de nombreuses NP.
Caméra Omégon 571C sur Newton SW200/1000 + filtre L-Extreme, autoguidage PHD2, acquisition NINA - 33 poses de 4 mn - Traitement SIril, TopazLab, Photoshop
Recadrage x1,6 environ