Mercure 965 Posted August 31 Merci 'bon ciel' Je n'ai pas plus la boule de cristal que les autres mais je n'ai pas encore vu d'éléments contraires définitifs à l'hypothèse des trous noirs primordiaux. C'est même plutôt l'inverse avec le JWST, notamment la formation accélérée des galaxies. Mais ça commence à bien faire, il va falloir quand même songer à lâcher le morceau. Punaise! Share this post Link to post Share on other sites
George Black 6044 Posted September 1 Le 31/08/2024 à 08:05, bon ciel a dit : Nouveau coup dur pour la recherche de matière noire, avec l’échec de l’une des plus grandes expériences à ce jour J'invite à relire la partie III de mon commentaire posté le 5 août. 4 Share this post Link to post Share on other sites
George Black 6044 Posted September 1 Il y a 15 heures, Mercure a dit : Mais ça commence à bien faire, il va falloir quand même songer à lâcher le morceau. Le morceau de quoi ? 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16235 Posted September 1 Le 05/08/2024 à 12:09, George Black a dit : Et si la matière noire n'interagit réellement que via la gravitation, alors on ne pourra jamais la détecter au sens des physiciens des particules C'est parfaitement envisageable.. C'est même fondamental d'intégrer cette possibilité avant de se permettre de "tout virer" et de changer de modèle.. Donc prudence.. "Le changement c'est pas encore maintenant" ! ... 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
George Black 6044 Posted September 1 Il faut comprendre qu'en science, un problème peut être le centre d'une vie, et réaliser que l'on pourra mourir sans savoir si nos recherches étaient dans le vrai ou non. Il faut réaliser que c'est le cumul colossal de travail de nombreux chercheurs à travers le temps qui permet de déboucher sur une solution. La découverte passe donc par l'exploration systématique, autant que faire se peut, de nombreuses hypothèses, dont de nombreuses se révèleront de fausses pistes. Il faut savoir vivre avec cette idée que l'on poursuit peut être des chimères. J'ai vu des étudiants abandonner la recherche fondamentale pour cette raison. L'un d'eux m'a dit textuellement un jour : "Je ne veux pas vivre en me disant que si ça se trouve, mon travail n'a pas de sens". Evidemment, on aura toujours des egocentriques, des prétentieux, pour penser que tout ça c'est de la merde, et qu'un type vraiment intelligent saurait trouver la solution sans se perdre en fausses pistes ! yakafocon... La vraie question, qui se pose en science (il y a eu une publication à ce sujet) c'est : Quand faut-il abandonner une recherche qui semble ne pas porter ses fruits ? La question est loin d'être évidente car elle est multifactorielle. Pour en revenir à la matière noire, il y a deux choses à comprendre : 1. La Nature hurle sa présence ! Vitesse des étoiles galactiques, dynamique des galaxies et structure de l'Univers à grande échelle, rayonnement de fond cosmologique, effets de lentilles gravitationnelles, galaxies riches en matière noire, d'autres faibles... (autant de choses qui ne peuvent pas s'expliquer avec des théories analogues à MOND uniquement). L'analyse, l'observation, tout correspond, tout répond comme à la présence d'un milieu matériel invisible. Alors évidemment, on n'exclut pas des modèles de gravitation alternatifs, ou la présence d'une cinquième force... mais quand on regarde ces aspects, il est impossible de faire l'économie d'une matière noire. 2. Comme je l'ai déjà évoqué, en fait, des scénarios pour expliquer la matière noire, on n'en manque pas ! La problématique est plutôt de savoir quel est le bon ! Comme je l'ai déjà dit, une expérience teste un modèle ou une famille de modèles, mais pas TOUS les modèles ! Donc, les modèles nous donnent des pistes d'expériences, et le résultat de l'expérience nous renseigne sur la validité du modèle. C'est un peu comme si on avait retrouvé un coffre de banque fracturé et vidé et que la police cherche le coupable. En fonction des indices (mode opératoire, heures, fréquentation de la banque dans le temps, etc...) on réalise des profils de suspects. Ensuite, il va falloir repérer ces suspects, et vérifier leurs alibis, etc... Car quand on trouve un coffre fracturé et vidé, tout va dans le sens qu'une personne en est la cause ! Imaginons qu'après avoir auditionné et innocenté une dizaine de suspects au bout de 6 mois d'enquête, on n'a toujours pas le coupable. Les policiers se diront qu'ils ont joué de malchance, et qu'il y a encore du travail pour trouver le bon coupable. Là, ce que nous disent certains sur ce forum, c'est que si on n'a pas encore de coupable, c'est qu'il n'y en a pas, et qu'il est temps d'admettre qu'une force surnaturelle a vidé le coffre ! 12 3 Share this post Link to post Share on other sites
VNA1 437 Posted September 2 Bonjour, champ electromagnetic? Share this post Link to post Share on other sites
jldauvergne 15986 Posted September 2 Le 01/09/2024 à 16:12, George Black a dit : Là, ce que nous disent certains sur ce forum, c'est que si on n'a pas encore de coupable, c'est qu'il n'y en a pas, et qu'il est temps d'admettre qu'une force surnaturelle a vidé le coffre ! Là où l'analogie anthropocentrique échoue, c'est que dans ton exemple il y a forcément une cause et elle est focrément compréhensible. Je me dis souvent qu'il y a une forme d'arrogance en science à penser que tout est explicable, alors que finalement plus on sait de choses et plus on voit que la nature est difficile à expliquer et peut être qu'elle n'est pas explicable. On ne sait pas donner une définition de la vie. Personne ne sait ce qu'est la conscience. Il n'y a pas vraiment de définition satisfaisante du photon (et comprend-on vraiment ce que sont les autres particules ?). Les trous noirs ont une dualité quantique/relativiste pour le moment inexpliquée, et cette dualité irréconciliable se pose aussi ailleurs. On ne sait pas trop de qu'est la gravitation (et c'est peut être d'ailleurs une partie du problème de la matière noire). On peut multiplier les exemples ainsi à l'infini. C'est un peu comme espérer que l'on puisse répondre à la question : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? On veut forcément qu'il y ait une réponse alors que le plus probable c'est que c'est comme ça, et puis c'est tout. Je trouve que souvent (surtout chez les plus jeunes), le fait que l'on sache décrire certaines choses et les mettre en équation laisse penser que l'on comprend le monde. Alors qu'en fait on améliore notre description du monde plus que sa compréhension intime. Pourquoi les lois physiques sont ce qu'elles sont ? Pourquoi les constantes sont ce qu'elles sont ? Vous avez 4h, et puis bonne chance surtout 5 1 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16235 Posted September 2 il y a une heure, jldauvergne a dit : Je me dis souvent qu'il y a une forme d'arrogance en science à penser que tout est explicable, alors que finalement plus on sait de choses et plus on voit que la nature est difficile à expliquer et peut être qu'elle n'est pas explicable. On ne sait pas donner une définition de la vie. Personne ne sait ce qu'est la conscience. Il n'y a pas vraiment de définition satisfaisante du photon (et comprend-on vraiment ce que sont les autres particules ?). Les trous noirs ont une dualité quantique/relativiste pour le moment inexpliquée, et cette dualité irréconciliable se pose aussi ailleurs. On ne sait pas trop de qu'est la gravitation (et c'est peut être d'ailleurs une partie du problème de la matière noire). On peut multiplier les exemples ainsi à l'infini. C'est un peu comme espérer que l'on puisse répondre à la question : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Il est vrai que notre culture moderne déteste tout ce qui n’est pas réductible à une définition conceptuelle. Sauf que la science ne conduit pas à la "Vérité absolue", mais elle a le grand mérite de permettre de lever le voile sur des parts du réel. Car contrairement à la pensée mythique, elle est avant tout partielle et ne vise donc pas à tout expliquer à la fois. C’est ce que François Jacob rappelait en affirmant "qu’il devrait être bien clair aujourd’hui qu’on n’expliquera pas l’univers dans tous ses détails par une seule formule ou une seule théorie". Et bien sûr la question de "l’essence des choses" n’est pas du ressort de la science mais de l’entendement le plus ordinaire, du sens commun. Le savoir ne peut pas apporter dans l’esprit des hommes le sens des choses auxquelles il s’applique. Qu'il existe une "réalité supérieure" qui nous dépasse, une réalité encore inaccessible à la science, il me semble difficile de le contester... Et avant tout une "Réalité supérieure" débarrassée des dogmes religieux prenant leur source dans un mythe et qui revendiquent l’exclusivité implacable de la Vérité et de l’Origine, ce qui permet de tout expliquer. C’est bien sûr très sécurisant pour les consciences et la conduite de la vie . Sauf que l’esprit souffle où il veut, et pas forcément là où on voudrait l’enfermer. Il existe deux impasses : - D’un côté le déni matérialiste qui expulse toute autre dimension de l’existence en ne voyant dans le sens de la vie que sa matérialité. - De l’autre le déni de l’ascète qui expulse totalement la dimension matérielle de l’existence pour ne voir dans le sens de la vie que la dimension spirituelle ou religieuse. L'alternative, c'est plutôt de tenter de puiser à toutes les sources : En premier lieu en puisant dans la science bien sûr, sans devoir renier une forme de dépassement de la vision du réel réduit à la seule "matérialité". Plus on avance dans le domaine et plus la physique "mécaniste" et la représentation "atomiste" laissent place au "murmure quantique" et aux fluctuations du vide comme probable fondement de notre Univers matériel.. et donc de NOUS même.. L'image que nous pouvons avoir de "l'essence" de la matière en est radicalement changée, et même si elle est particulièrement complexe à appréhender, c'est un nouveau paradigme.. Capra écrit : « La théorie quantique nous oblige à considérer l'Univers, non comme une collection d'objets physiques, mais comme un réseau complexe de relations entre les diverses parties d'un tout. Le monde dit « matériel » n'est rien d'autre en définitive qu'un tissu complexe d'évènements dans lesquels les relations se forment, se combinent, se superposent, déterminant par-là la trame de l'ensemble". Par définition, la non séparabilité quantique condamne par avance toute tentative pour décrire la réalité indépendante en terme d'objets localisés. Elle place dans le champ relatif l'existence de l'espace-temps-causalité qui nous sert de référent dans notre représentation du monde. Tous les phénomènes physiques sont essentiellement des modifications à l'intérieur d'un champ où tout est corrélé, la séparation sujet/objet que nous pratiquons dans "notre" réalité devient une simple fiction. Niel Bohr soutient que l'idée même de particule isolée est en fait une simple attraction commode, sans réelle signification. Le seul fait fondamental, c'est en réalité l'interaction dynamique de tous les phénomènes de l'Univers, ou en d'autres termes celui de l'unité de l'Univers. L'interconnexion quantique de l'Univers est, comme le montre aussi David Bohm, sa réalité fondamentale. 6 2 Share this post Link to post Share on other sites
jldauvergne 15986 Posted September 2 (edited) Il y a 19 heures, vaufrègesI3 a dit : Car contrairement à la pensée mythique, elle est avant tout partielle et ne vise donc pas à tout expliquer à la fois. C'est un peu plus qu'une pensée mythique. La science (une partie des scientifiques du moins) a vraiment cru à une époque qu'elle avait achevé (ou quasi) d'expliquer le monde. C'était un peu la pensée de Lord Kelvin qui se pavanait dans l'arogance et a affirmé que l'on ne ferait jamais rien voler de plus lourd que l'air quelques années seulement avant le 1er avion. Sur les connaissances en science, il a déclaré : "Il n'y a plus rien à découvrir en physique aujourd'hui, tout ce qui reste est d'améliorer la précision des mesures." Son arrogance est aussi la cause du manque de succès du travail remarquable de Kristian Birkeland sur le champ magnétique. Son travail a été rejeté par la Royal Society après que Kelvin ait affirmé qu'il n'y a pas de relation entre le géomagnétisme et l'activité solaire, ... Il y a 19 heures, vaufrègesI3 a dit : comme le montre aussi David Bohm, sa réalité fondamentale. On peut voir sur le plan épistémologique comment la mécanique quantique a déstabilisé un grand nombre de certitudes de grands penseurs de leur temps. La quantique est la découverte de l'extrême étrangeté du monde. La relativité a son lot d'étrangetés, mais qui répondent à une logique. On navigue encore avec des représentations du mode commodes mais fausses comme les petits électron sur leurs orbites qui sautent comme des petits moutons d'une orbite à une autre quand on leur apporte de l'énergie ou bien qu'ils en rendent. Je ne sais même pas si on rend service aux gens à simplifier les choses de la sorte tellement c'est loin du comportement profond de l'électron. Pour qu'il n'y ait pas de confusion, je ne dédaigne pas l'entreprise de compréhension du monde de la science, au contraire. Mais il faut rester humble, admettre qu'on ne comprend pas tout, et que peut être que tout n'est pas compréhensible. Et comme souvent en science, les progrès amènent de nouvelles questions et ces questions ne font qu'allonger et élargir la route à emprunter pour la recherche scientifique. Edited September 3 by jldauvergne 6 Share this post Link to post Share on other sites
Mercure 965 Posted September 3 (edited) Il y a 13 heures, jldauvergne a dit : les petits photons sur leurs orbites En toute rigueur les électrons. Accessoirement je n'imagine pas que quiconque s'intéressant un tant soit peu à la mécanique quantique ait encore cette vision du début du 20ie siècle. Mais tout est possible, tout. Edited September 3 by Mercure 1 Share this post Link to post Share on other sites
jldauvergne 15986 Posted September 3 (edited) il y a 38 minutes, Mercure a dit : En toute rigueur les électrons lapsus Quand j'étais à l'université ce n'était pas loin d'être enseigné encore comme ça. Et surtout dans la vulgarisation je pense que c'est encore souvent expliqué comme ça. En même temps je ne suis même pas sûr d'être moi même capable de décrire correctement un électron et les phénomènes associés à son comportement. C'est bien le genre de sujet où plus j'en sais moins j'ai l'impression d'en s'avoir. Un petit sentiment d'être dans la vallée, bien au fond. Edited September 3 by jldauvergne 2 Share this post Link to post Share on other sites
Sun84 1316 Posted September 3 Il y a 14 heures, jldauvergne a dit : Je ne sais même pas si on rend service aux gens à simplifier les choses de la sorte tellement c'est loin du comportement profond de l'électron. Il est fascinant de constater que la science permet de décrire et de juguler des phénomènes physiques qui règnent au cœur de la matière, sans pouvoir les observer directement. Ces petits sauts de moutons électroniques nous permettent de communiquer ici même en les dirigeant selon nos besoins. Comme vous le savez tous, en science on essaie d'expliquer le "comment" mais rarement ou jamais le "pourquoi". 4 Share this post Link to post Share on other sites
michelR 5245 Posted September 3 Il y a 4 heures, jldauvergne a dit : Et surtout dans la vulgarisation je pense que c'est encore souvent expliqué comme ça. Mais comment expliquer autrement au pékin moyen (dont je fais partie) entouré d'objets matériels qui sort juste de sont lit et, encore dans le coltar, vient de se fracasser les orteils contre le pied de la table de cuisine ce qu'est un atome ? Il faut bien lui donner une vision "matérielle" du truc. Pour ceux qui n'ont pas l'esprit mathématique et qui n'ont pas l'habitude de manier ce genre concept totalement abstrait c'est pas de la tarte. Après avoir lu (et essayé de comprendre avec mes pauvres vieux neurones pas tous en état de marche) des articles de vulgarisation sur la physique quantique j'ai vraiment du mal à visualiser ce qu'est vraiment un atome. 4 Share this post Link to post Share on other sites
Kaptain 6049 Posted September 3 Vulgariser, c'est simplifier, et simplifier, c'est forcément mentir un peu… pour la bonne cause. Par ailleurs, le rôle de la science n'a jamais été d'expliquer le "pourquoi" des choses mais seulement le "comment". L'étude de l'essence des choses revient à la philosophie et d'une certaine manière à la religion, bien que l'explication mythique soit extrêmement triviale, remplaçant tous les mystères par un seul, ce qui ne fait pas vraiment avancer le schmilblick. [mon avis] Part ailleurs, là où la mécanique quantique casse la baraque, c'est qu'elle remet totalement en cause la croyance cartésienne qu'un tout est seulement la somme des parties. Elle montre que des propriétés émergentes peuvent survenir là on ne les attendait absolument pas. 5 Share this post Link to post Share on other sites
Mercure 965 Posted September 3 Il y a 2 heures, michelR a dit : j'ai vraiment du mal à visualiser ce qu'est vraiment un atome. En fait personne ne peut avoir l'arrogance d'affirmer le contraire, sauf à passer pour un imbécile et se tromper sans aucun doute. Richard Feynman: Si vous croyez comprendre la mécanique quantique c'est que vous ne la comprenez pas Niels Bohr: Ceux qui ne sont pas choqués lorsqu'ils découvrent la théorie quantique ne peuvent pas l'avoir comprise. Albert Einstein: La mécanique quantique est certes impressionnante. Mais une voix intérieure me dit que ce n’est pas encore la réalité David Bohm: La conscience et l’intelligence sont antérieures au cerveau mais celui-ci est une structure permettant de les manifester et d’en exprimer les contenus 6 Share this post Link to post Share on other sites
jackbauer 2 15233 Posted September 3 Il y a 3 heures, michelR a dit : j'ai vraiment du mal à visualiser ce qu'est vraiment un atome. Et bien voici un atome de rubidium 85 : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/atome-atome-isole-photo-plus-spectaculaires-25431/ 4 Share this post Link to post Share on other sites
Hoth 4070 Posted September 4 Le 03/09/2024 à 00:00, jldauvergne a dit : On navigue encore avec des représentations du mode commodes mais fausses comme les petits électron sur leurs orbites qui sautent comme des petits moutons d'une orbite à une autre quand on leur apporte de l'énergie ou bien qu'ils en rendent. Je ne sais même pas si on rend service aux gens à simplifier les choses de la sorte tellement c'est loin du comportement profond de l'électron. Simpliste mais suffisant pour expliquer, comprendre une grande partie de la chimie 3 Share this post Link to post Share on other sites
Alain MOREAU 7682 Posted September 4 Il y a 13 heures, jackbauer 2 a dit : Et bien voici un atome de rubidium 85 À propos (entre autres) d'atome de rubidium et de la façon dont on se représente ce genre d'entité physique, rien n'est plus trompeur que cette image - par ailleurs fascinante Je ne saurais trop vous recommander la lecture attentive du papier suivant, qui se trouve au coeur du sujet et récapitule de façon remarquable les principaux arguments en exposant leurs raisons, tout en les situant dans une perspective historique : https://indico.in2p3.fr/event/7293/attachments/33254/40990/20130716_papier_Localite_Claude_Aslangul.pdf 4 3 Share this post Link to post Share on other sites
Diziet Sma 2309 Posted September 4 Il y a 7 heures, Alain MOREAU a dit : Je ne saurais trop vous recommander la lecture attentive du papier suivant, qui se trouve au coeur du sujet et récapitule de façon remarquable les principaux arguments en exposant leurs raisons, tout en les situant dans une perspective historique : Je n'en suis qu'à la moitié des 18 pages et je confirme ; le propos est clair, accessible dés le niveau Bac en analyse mathématique, dépourvu de verbiage superflu à la Barrau Aurélien et surtout très intelligemment construit. Pas tous les jours qu'on tombe sur des gens qui font passer des concepts aussi délicats avec ce talent. 4 Share this post Link to post Share on other sites
Alain 31 6624 Posted September 4 J'ai terminé laborieusement la lecture des 18 pages et je confirme : plus le temps passe et plus le physicien devra se faire vacciner contre le tétanos ! En effet cette précaution me semble étroitement liée à une cause située dans un champ en friche non linéaire : il n'a pas le cul sorti des ronces ! Me vient également à l'esprit la parabole du videur de mer (sur le sable) à la petite cuillère... Mais ne soyons pas défaitistes, on a beaucoup progressé même si parfois le mystère s'épaissit 2 1 Share this post Link to post Share on other sites
Alain 31 6624 Posted September 4 J'ai un doute sur la réalité d'une photo d'un atome, serait-il de rubidium 85. J'ai lu quelque part qu'elle serait impossible parce que la taille d'un atome est bien plus petite que la longueur d'onde de la lumière visible. (0.1nm vs 380 à 780 nm) 1 Share this post Link to post Share on other sites
Diziet Sma 2309 Posted September 5 (edited) Il y a 11 heures, Alain 31 a dit : J'ai lu quelque part qu'elle serait impossible parce que la taille d'un atome est bien plus petite que la longueur d'onde de la lumière visible. (0.1nm vs 380 à 780 nm) C'est devenu faisable grâce aux récents progrès des lasers femtosecondes ( 10^-15s ) et attosecondes ( 10^-18s ). C'est d'ailleurs le champ de recherche des derniers Nobel de physique : https://www.univ-lyon1.fr/actualites/la-science-attoseconde-un-nouveau-monde Edited September 5 by Diziet Sma 3 Share this post Link to post Share on other sites
vaufrègesI3 16235 Posted September 5 (edited) Il y a 12 heures, Alain 31 a dit : on a beaucoup progressé même si parfois le mystère s'épaissit Oui, il faut bien avoir ça en tête, et on a des outils et des idées, mais il est vrai que le champ est large ! Sur ces sujets, perso j'écoute humblement et et je pioche dans ce que disent les experts.. même s'il est bon parfois de "trier".. La mécanique quantique semble impliquer une révolution conceptuelle sans précédent. Planck parlait du pouvoir "explosif" de la théorie quantique. Heisenberg soulignait la "rupture réelle dans la structure de la science", voire le "changement apporté au concept de réalité" qu'elle entraîne. Schrödinger évoquait non sans lyrisme "l'attitude passionnante, neuve et révolutionnaire que la prise en compte synthétique de cette théorie physique nous force à adopter". La naissance de la mécanique quantique s'est donc vue assigner d'un commun accord le rôle de nouveau modèle de la révolution scientifique. Toutefois, cette belle unanimité se brise dès qu'il s'agit de préciser en quoi consiste le véritable bouleversement. Les discours sur son contenu sont remarquablement divergents, ils ont souvent tourné à la controverse, aux querelles d'école. Le phénomène "d'intrication" de particules qui défie l'espace-temps, la notion de "non localité" et la "dualité onde corpuscule", ce monde étrange des particules, non intuitif, constitue en effet un défi à la raison tant il est différent du nôtre, alors même... qu'il le constitue. En fait, on pense généralement aujourd'hui que cette théorie n'est pas achevée. Par exemple, toute une école de physiciens tente aujourd'hui de reconstruire la théorie quantique autour d'un concept, "la théorie de l'information", c'est à dire un langage scientifique nouveau qui met l'accent non pas sur le phénomène physique, mais sur sa description sous forme de "calcul algorithmique". De son côté Aurélien Barrau nous conte une drôle d'histoire. Celle du "multivers"- je le cite, mais j'avoue que je reste songeur : "Hugh Everett proposa en 1957, avec Graham, de Witt et Wheeler une nouvelle voie de compréhension de la mécanique quantique. Fondamentalement, il s’agit avant tout de prendre à la lettre les prédictions de la théorie. La mécanique quantique, suivant certaines interprétations, hétérodoxes mais légitimes, peut également conduire à l’existence d’univers multiples lorsque ses principes fondateurs sont interprétés strictement sans recourir à des postulats supplémentaires. Comprise littéralement, la superposition quantique, qui n’est effectivement pas observée dans le macrocosme, ne conduit pas à l’usuelle "projection" du vecteur d’état mais plutôt à l’existence d’autres mondes dans lesquels se réalisent les différentes occurrences possibles de l’évolution du système. Tous les états possibles du système continuent à exister dans des univers disjoints." Fin de citation.. Comment comprendre qu'une particule que l'on mesure s'incarne en un unique lieu, alors qu'elle est dans tous les lieux à la fois juste avant la mesure. Et pour les partisans du multivers, il se crée à l'instant de la mesure une infinité d'univers dans chacun desquels la particule se matérialise en un lieu différent. Chaque lieu possible devient donc réel, chacun dans son univers !.... Bref .... Toute une génération de physiciens a intégré la physique quantique par le formalisme sans trop se poser de questions. Il n'était alors pas légitime de souligner ses étrangetés. Selon Albert Grinbaum, physicien et philosophe de la physique au CEA, ces étrangetés... "elles faisaient partie des meubles" . Aujourd'hui donc on s'efforce d'affronter ces paradoxes, certains ambitionnent même de les ramener jusqu'à nos "zones d'intuition" . Pas gagné !! En son temps, Auguste Comte avait fixé "les deux principes fondamentaux de la science" : le premier était que "la science ne porte que sur les phénomènes et non sur la nature ou l'essence des choses". Le second, que "la science renonce à saisir le mode de production des choses, c'est-à-dire la causalité, pour ne considérer que les lois". En d'autres termes, la science a pour but de lier entre eux les phénomènes, de les déterminer les uns par les autres, non de les "expliquer", l'explication de fond relevant avant tout d'aspects théologiques ou de considérations métaphysiques. La science n'a donc pas véritablement changé la compréhension que l’homme peut avoir de lui-même, de l’univers, de la place qui y est la sienne, sinon pour y ajouter encore plus de complexité en brouillant parfois la perspective. C'est frustrant, mais le plus fondamental est le rapport de chacun avec l’idée qu’il a nécessairement de la vie, de lui même, de l'homme et de sa place dans l'univers. En s'aidant d'un peu de philosophie et de pas mal de science... ou inversement .. Edited September 5 by vaufrègesI3 4 3 Share this post Link to post Share on other sites
jldauvergne 15986 Posted September 5 Ce qui est intéressant, c'est que concevoir qu'une particule est simultanément dans plusieurs lieus et plusieurs états est inconcevable intellectuellement. Ca n'a pas de sens. Mais imaginer que les différents états se partagent entre différents univers parallèles, ça n'est pas tellement plus concevable et ça n'a pas beaucoup plus de sens pour notre cerveau. L'impression que j'ai, c'est que ces notions sont encore mal comprises. De même de la dualité onde-particule. Les concepts sont intéressant dans leur capacité à décrire des phénomènes, mais sont tous les deux relativement faux. Un photon c'est autre chose et un jour viendra peut être ou quelqu'un conceptualisera le photon (les particules en général), d'une toute autre façon, peut être plus logique pour notre cerveau. Un peu comme les topos de Grothendieck en mathématique. Dans tous les cas, on sait que le cadre conceptuel actuel n'est pas satisfaisant et ne peut pas être admis comme définitif. Tout va de travers entre la matière sombre, l'énergie sombre, et les contradiction de la quantique et de la relativité. A tout moment un nouvel Einstein ou un nouveau Grothendieck peut émerger et résoudre ces problèmes. Aussi bien ça peut être dans 100 ans. Et aussi bien on tombera ensuite sur d'autre problèmes encore plus épineux. Les questions que l'on évoque sont déjà en elle même bien plus épineuses et complexes que les problèmes posés à la science avant la théorie de la relativité. Ce que la science fait souvent, c'est déplacer le point de notre incompréhension. C'est un progrès car on sait plus de choses, tout en percevant à chaque fois un peu plus à quel point on ne sait finalement pas grand chose. Et ce n'est pas vrai qu'en astronomie. La médecine en est un autre exemple criant de domaine où on cerne de plus en plus à quel point on ne comprend pas grand chose, et médicalement la pharmacopée use et abuse de remèdes (plus ou moins) efficaces dont le principe actif n'est même pas compris. 2 Share this post Link to post Share on other sites
Alain 31 6624 Posted September 5 il y a une heure, Diziet Sma a dit : C'est devenu faisable grâce aux récents progrès des lasers femtosecondes ( 10^-15s ) et attosecondes ( 10^-18s ). Oui, mais alors est-ce qu'on photographie vraiment le supposé atome en question tel quel dans la nature après cette cuisine préparatrice (optique, numérique, énergétique, quantique... etc) ? J'ai essayé de photographier mon chat en le bombardant avec un laser ultra puissant : La photo semble ratée, je ne le reconnais plus ! 1 Share this post Link to post Share on other sites