xavierc

Soir du 10 février 2023

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Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
Au centre-sud du jardin de la maison à Fors dans les Deux-Sèvres
 
7 dessins : 10312 à 10318.

J'ai sorti le télescope après la journée de télétravail.
Je finis l'installation après le dîner.
Je suis prêt à observer à 20h pile.
Heureusement, le gros spot d'un pourtant lointain voisin au nord-est, est éteint.
Il projetait les ombres de la végétation sur la haie au sud et le mur ouest de la terrasse,  pendant que je finissais la préparation du télescope.

Je dessine des galaxies d'Orion.

Observation 10312 : NGC1633/4.
Elles sont vues à 85x comme une tache unique. NGC1633 est très faible à VI1, diffuse, à centre discret. NGC1634 est faible à très faible, concentrée. La turbulence est forte à 201x.
NGC1633_4obs10312.jpg

A 20h23 le village s'éteint, sauf le stade dont je vois le halo à l'Est, c'est soir de match, j'entends des clameurs venir de là.

Je pointe un amas ouvert d'Orion.

Observation 10313 : NGC1662.
Il est vu comme une tache floue au chercheur 9x50.
A 85x, l'amas est allongé dans sa partie la plus brillante.
NGC1662obs10313.jpg

Je tente un quasar d'Orion, type d'objet pas pointé depuis longtemps, mais Sky Safari Pro 6 en référence plus de 300 à ma portée au Dobson 508, et plus de 30 au Strock 254.

Observation 10314 : Quasar HB89 0514-005.
Ce quasar de magnitude 16.2 est vu VI1 à 2 à 201x bien que la forte turbulence tempère la magnitude limite.
Je repère aussi à côté la galaxie PGC3695864 de magnitude visuelle 16.3 vue VI1 à 2 comme une étoile "vraiment floue" (eu égard à la turbulence).
HB89_0514-005_PGC3695864obs10314.jpg

La forte turbulence semble limiter la magnitude à 16.6 environ.

Je me pète ensuite la rétine sur une nébuleuse planétaire Abell d'Orion.

Observation 10315 : PK204-8.1.
Abell 13 de son nom plus urbain, elle fait partie des membres ardus du catalogue des nébuleuses planétaires Abell.
Déjà, je ne vois rien sans filtre.
Avec le filtre Oxygène 3, à 201x, elle glimpse quelques fois VI5, très dure et incertaine.
Raaahh l'infâme lueur fantômatique!
PK204-8.1_Abell13obs10315.jpg

Je découvre ensuite la comète Atlas U2 dans le Cocher.

Observation 10316 : Comète C/2022 U2 Atlas.
Elle m'offre une belle surprise, car vue à 85x et 138x, très diffuse, faible et pas concentrée.
A 201x, son noyau discret se dévoile. Je note un déplacement léger pendant le dessin.
comete_ATLAS_C2022_U2_obs10316.jpg

Des boules de pétanque s'entrechoquent dans le coin, ils sont courageux de jouer par ce froid.

J'attrappe un quasar d'Andromède juste avant qu'il plonge dans le toit de la salle de bain.

Observation 10317 : Barnard 3.
A ne pas confondre avec les nébuleuses obscures du même astronome, là c'est un astre qui émet de la lumière même si faible à magnitude 15.8.
Il est vu VI3 à 4 à 201x, sans doute un peu diaphragmé par le toit de la salle de bains où il plonge.
Barnard3_quasar_obs10317.jpg

Ah, le halo de la Lune gibbeuse décroissante se manifeste à l'horizon vers 23h20.
La table IKEA sur laquelle je pose la planche à dessins et les listes de programmes d'observations est givrée maintenant.

Je termine par quelques galaxies Hickson d'Orion.
J'entends encore des clameurs venues du stade à l'Est.
Le fond de ciel s'éclaircit fort avec la Lune maintenant levée.

Observation 10318 : NGC1875 et Hickson 34.
La plus brillante NGC1875 est vue à 85x, très faible.
L'ensemble est très faible, 201x n'est pas suffisant, je monte à 276x qui est top et éteint assez le fond de ciel de la Lune qui gêne.
Je grappille donc aussi PGC17175 vue VI2 à 3, et PGC17176 VI4 à 5.
NGC1875_Hickson34obs10318.jpg

Je fais une pause chauffage, puis 2 heures de sommeil dans le lit, et je reviens remballer à 2h30.
J'avais initialement prévu d'observer jusqu'au lever de la Lune, j'ai tenu presque une heure de plus.

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Belle série encore! Tu es spécialiste des « #mtaches fantomatiques »!! C’est très chouette, et exotique comme d’habitude!

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il y a 36 minutes, xavierc a dit :

Des boules de pétanque s'entrechoquent dans le coin, ils sont courageux de jouer par ce froid.

Et de nuit :)

Bonne soirée,

AG

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Posted (edited)

Tiens, deux jours plus tard je suis à mon tour allé voir quelques galaxies d'Orion ainsi que l'amas NGC 1662, mais au 300 mm. Tu vas chercher de ces trucs... Bon, les Hickson on finit par les connaître, mais la petite nébuleuse Barnard 3, je savais même pas que ça existait ! Est-ce qu'il s'agit de ça : http://annesastronomynews.com/photo-gallery-ii/nebulae-clouds/barnard-3-the-wreath-nebula/ ?

 

Attention avec les magnitudes des galaxies. J'ai vérifié avec Simbad, PGC 3695864 est de magnitude B = 16,3 et R = 14,8. La magnitude V doit donc être de l'ordre de 15½. (Ne fais pas confiance aux logiciels qui recopient souvent les catalogues sans réfléchir...)

 

--------------

Erratum suite à l'intervention de Yapo ci-dessous : il s'agissait bien sûr de LEDA 3695864, le lecteur aura rectifié de lui même.

Edited by Bruno-
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Bon point Xavier, on ne pourra te reprocher d'avoir été influencé par des documents avant tes observations. Mais peut-être que pour Abell 13, cela aurait pu t'apporter des infos utiles. Je ne mets pas en doute les photons que tu as reçus à travers ton filtre OIII et ton dessin montre bien les détails réellement perçus cette nuit là. Le champ stellaire est assez correct pour voir que la nébulosité dessinée est un peu à côté mais cela arrive avec les cibles faibles, j'en fais les frais quelquefois même avec une confortable roue à filtre (càd qu'il est toujours délicat de poser de faibles détails en VI parmi le champ stellaire existant complètement absorbé par le filtre) . Mais il est possible aussi que ton filtre t'aies joué des tours car la portion dessinée tombe dans un triplet de faibles étoiles. Sinon, voici quelques infos qui certainement vont te donner envie de reprendre l'observation de ce délicat objet :

- c'est la NP Abell la plus difficile des quatre d'Ori. Certains fichiers la donnent comme invisible dans notre rayonnement.

- Elle est très rouge, invisible sur les plaques bleues. Visible assez correctement en Halpha+NII, elle s'efface par contre en OIII sur mon catalogue papier IAC (recueil de NP par les pros du Roque, l'observatoire au dessus de chez moi)

- Si ton observation est juste, tu fais mieux que Honeycutt qui l'aurait perçue avec un 22". Alvin H. ne l'a pas vue avec ce même télescope. Uwe G. ne valide pas non plus l'observation avec son 27" + site alpin d'alt. car il met en cause les effets du filtre OIII par rapport à ce que j'ai dit auparavant. Kent Wallace, échec au 20" depuis un site californien. En gros, il y a plus d'échecs que de réussites sur cet objet. A savoir que ceux qui la tentent sont en général aussi expérimentés que toi.

- Côté niveau de l'observateur, je te sais à niveau des disciples allemands (on peut faire mieux que Uwe en s'appliquant) mais tu t'es mis de sérieux handicaps pour la tentative :     un 20", limite basse pour un tel objet, un ciel de proche campagne, altitude basse 50m et le temps imparti forcément réduit puisque 7 dessins en une nuit.

Après, je ne sais ce que tu fais de tous tes dessins mais si tu te penches au moins sur ton Abell 13, une étude photométrique et spectro de l'objet ne pourrait être que salutaire. Cela ne remettra pas en cause ce que tu as perçu mais tu auras au moins interpréter la justesse de tes coups de crayon.

En tout cas, ce petit topo et ton rendu me donnent envie de retenter l'affaire plus sérieusement car il me semble que je l'avais déjà tentée sans succès mais debout sur l'escabeau et sans suivi, j'aime pas trop...     Fabrice M.

 

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My three cents :

-concernant Abell 13, il y a notre Bertrand national qui l'a traqué (avec difficulté http://www.deepsky-drawings.com/abell-13/dsdlang/fr); personnellement, je n'ai (a priori, je vérifierai ce soir) pas encore tenté. C'est vrai que la version PanSTARRS verte est bien moins flatteuse que la rouge, mais Bertrand semble particulièrement sensible au H-alpha (je le gratifie souvent dans mon for intérieur de TP2415H). Xavier mériterait-il le 103aE ? ;)

-concernant PGC 3696864, mon côté pinailleur-historien me pousserait à l'appeler plutôt LEDA 3696864 puisque le PGC original contenait 73197 entrées et qu'ensuite, c'est la fusion de multiples sources via hyperLEDA qui est venu augmenter le chiffre jusqu'à présent (ceci dit les deux appellations sont reconnue par Simbad),

-puisqu'on en est dans les extrémités visuelles, je lance officiellement le GLIMPSE (Grain Lumineux Individuel Momentané Perçu par Stimulus Electro-chimique) dont la définition officielle (dès que l'UAI valide) est la suivante : "unité de perception visuelle en lumière faible (vision scotopique) temporellement courte (inférieure au quart de seconde)".

Edited by yapo
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Sinon, Xavier, même question que Bruno : comment lier Barnard et un quasar ? Ne s'agit-il pas plutôt du parachute ([BNR2017] J014710+463040) ? [EDIT: non, il y a une étoile plus brillante assez proche]

 

Edited by yapo

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Bon, Abell 13 est celle dont je parlais dans le post d'à côté, autrement dit comment se faire jouer des tours par l'auto-suggestion ...Ne connaissant absolument pas sa difficulté j'avais cru percevoir un truc absolument extrême et fantômatique VI5+, jusqu'à ce que j'aille voir ce que B. Laville en disait ...Objet au-dessus des capacités d'un 635 en gros !

Dans ce cas, un pré-renseignement avant l'observation aurait été discriminant dans le sens où je n'aurais pas perdu ce temps de recherche ! Il semble donc que ce soit à faire systématiquement pour chaque Abell, en-dessous de 450-500 mm et / ou hors ciel de montagne.

 

Par contre NGC 1875 de mémoire m'a semblé plus accessible, à vérifier.

 

Sinon, sympa le télétravail pour installer son matos à l'heure, notamment l'hiver !

Edited by etoilesdesecrins

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Alors, alors, Xavier ! Et ce Barnard ??? ;)

 

Observation 10317 : Barnard 3.

Edited by yapo

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Il y a 8 heures, yapo a dit :

Alors, alors, Xavier ! Et ce Barnard ???

 

Ca fait déjà 3 Barnard 3 qu'on liste :

Il y a une nébuleuse obscure, une nébuleuse brillante, et un quasar.

Ce dernier est aux coordonnées 2h30mn24,94s et +39°14'56,4", à 3,9 milliards d'années-lumière.

 

Je vois que Sky Safari me liste 4 autres quasars du même nom dans le Lynx , Grande Ourse et Hercule, c'est louche.

 

Edited by xavierc

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Le 06/03/2023 à 11:40, yapo a dit :

Ne s'agit-il pas plutôt du parachute ([BNR2017] J014710+463040)

 

Celui-là je l'ai aussi observé, pas du tout la même apparence, une ligne courbe avec 3 nodosités

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Abell 13, j'l'ai même pas tenté..... Il me semble inatteignable au 400. Mais maintenant que le le Xavier y a vu quelque chose, j'irai y passer le temps nécessaire à décortiquer le photon parcimonieux l'hiver prochain......

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Il y a 2 heures, xavierc a dit :

Je vois que Sky Safari me liste 4 autres quasars du même nom dans le Lynx , Grande Ourse et Hercule, c'est louche.

 

Clairement une coquille dans la base de données, parce le Nasa Extragalactic Database ne donne aucun quasar à moins de 5' de la position que tu as indiqué (ni SIMBAD d'ailleurs) :

https://ned.ipac.caltech.edu/conesearch?in_csys=Equatorial&in_equinox=J2000&coordinates=02h30m24.94s %2B39d14m56.4s&radius=5&hconst=67.8&omegam=0.308&omegav=0.692&wmap=4&corr_z=1&z_constraint=Unconstrained&z_unit=z&ot_include=ANY&nmp_op=ANY&search_type=Near Position Search&out_csys=Equatorial&out_equinox=Same as Input&obj_sort=Distance to search center

 

Je regarde ce soir si il y a qqchose dans le million quasars catalog (MILLIQUAS) qui pourrait être très récent.

Edited by yapo

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Il y a 2 heures, xavierc a dit :

Il y a une nébuleuse obscure, une nébuleuse brillante, et un quasar.

 

Les mecs, y s'emmerdent pas... (je parle pas pour toi bien sûr, hein Xavier), y prennent même pas le temps de chercher le nom de la nébuleuse diffuse autour du nuage sombre -le "vrai"- Barnard 3 :D :  c'est simplement LBN 749 (Wreath Nebula i.e. Nébuleuse de la Couronne, pourquoi pas). Probable que Barnard ait détecté la nébuleuse sur ses clichés au début du 20ème siècle (https://exhibit-archive.library.gatech.edu/barnard/bpdi/bpdi.php?step=2&area=In Perseus and Taurus), mais son objectif, c'était les nuages obscurs.

Mais les quasars, même si il y en a sur ses clichés grand champ, on peut quand même pas les baptiser Barnard en cas de flemmingite aigüe..., si ? ;)

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Tiens, je réalise que les Barnard et les quasars me sont assez étrangers ...pourtant les premiers offrent des observations parfois stimulantes et intéressantes, mais surtout sous ciel très pur de montagne je trouve. Ici bas un peu de diamètre n'arrive guère à combler, sauf pour les plus célèbres peut-être.

 

Abell 13, bel exemple d'autosuggestion me concernant ! Comme dit plus haut j'ai voulu m'y attaquer cet hiver, il m'a semblé percevoir un ectoplasme des plus extrêmes, au top de l'échelle des VI5 Ciel Extrême, jusqu'à ce que je finisse confus en lisant le CROA de Laville : sûrement au-dessus des limites d'un 635 !! xD Sachant qu'il est en plus sur un bien meilleur site que le mien.

1) on n'est jamais assez prudent avec les impressions d'avoir vu quelque chose

2) faire un schema de placement par rapport aux étoiles, pour augmenter les chances de confirmer ou pas au débriefing

3) se renseigner un minimum sur l'objet avant

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Se renseigner au minimum, mais juste au minimum. Je préconise de ne pas savoir à l'avance à quoi l'objet ressemble exactement. Si on a cru voir quelque chose, par exemple un détail, qu'on a fait un schéma (indispensable en cas de doute, en effet), et qu'il est bien au bon endroit avec la bonne taille et la bonne orientation, c'est validé : on n'a pas pu inventer tout ça ! Si on a regardé une photo (par exemple) avant, j'ai toujours peur que ce soit de l'autosuggestion (pour les objets très faibles).

 

En tout cas, que plaisir de comparer après coup son dessin à une photo lorsque le détail est confirmé ! J'ai eu le coup en février dernier sur NGC 5248 (la plus brillante galaxie du Bouvier) où j'ai détecté correctement le début de structure spirale au 300 mm, et quand je dis « détecté » c'était juste une impression, mais validée par la comparaison.

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Tu as raison Bruno Mais pour Les objets les plus extrêmes, ceux qui demandent plus de 30mn à l'oculaire avant de percevoir le moindre soupçon de fantôme, là un document est absolument indispensable. Disons que c'est une autre forme d'observation, la plus extrême possible. Il est probable que dans ce cas, l'on reçoive les photons à l'unité. C'est ce que je découvre actuellement grâce à la redoutable précision de Skysafari 

 

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Bien d'accord avec vous deux, je suis conciliant sur ce coup-là ! :D

J'ai omis en effet de dire que dans mon exemple Abell 13 et assimilés, je voulais parler d'une prise de renseignement de premier niveau, permettant juste en gros de savoir si l'objet est raisonnablement possible ou pas du tout en fonction du diamètre dont on dispose. Histoire de ne pas perdre du précieux temps de ciel clair dans des recherches chimériques tout de même. Il n'est pas là question de s'imprégner avant l'observation de tous les détails de l'objet, quitte à finalement du coup se sentir obligé de les percevoir !

 

En revanche, si le Graal n'est pas ridiculement impossible, oui on a intérêt à s'inspirer de sources annexes pour confirmer la chose, ou faire un croquis comme déjà dit.

 

Autre cas que je devrais approcher dans les mois qui viennent : le dessin d'un objet spectaculaire. Là, on peut commencer à noter tout ce que l'on perçoit dans un prime abord assez poussé mais raisonnable, puis s'inspirer de la source photo annexe pour tenter d'en extirper les plus extrêmes tâchouilles.

 

Bruno, pour NGC 5248 elle figure toujours sur mes listes au T300, car le Bouvier n'apparaît que dans les périodes peu propices pour moi, quand les crépuscules sont trop longs. Mais j'essaierai d'y penser car oui elle est sensée pouvoir montrer des choses vers ce diamètre

Edited by etoilesdesecrins

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Note que NGC 5248 est très proche de la frontière avec la Vierge, c'est « moralement » une galaxie de la Vierge (à la même distance que celles de l'amas Virgo). En février, elle était visible en milieu de nuit (vers 2h du matin), pas besoin d'attendre mai-juin (au contraire, en juin elle sera trop basse).

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tu as raison, au vu de la position déjà haute du Bouvier le 24/03 lors de ma dernière observation, en rentrant vers 1 h du mat, NGC 5248 doit déjà être bien accessible. C'est la seule galaxie de cette brillance (hormis dans la Girafe peut-être) qui reste encore ridiculement non cochée dans mes listes !

Parcourant actuellement l'intégralité des NSOG, je mets le focus printannier pour le moment sur d'autres constellations plus accessibles et déjà commencées, Bouvier et Vierge étant gardées pour plus tard (énormes morceaux ...). Mais c'est vrai que 5248 est isolée et peut être observée avant les autres.

 

Je viens de vérifier sur les Splendeurs de L. Ferrero, il mentionne le bras SE plus marqué (mais à 450 mm)

 

désolé Xavier pour le HS ;)

 

Edited by etoilesdesecrins

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Il y a 1 heure, etoilesdesecrins a dit :

désolé Xavier pour le HS

 

Pas de souci.

 

NGC5248 n'est pas non plus dans mes dessins on dirait, elle doit être dans mes listes à observer vu la magnitude.

Un objet tout neuf!

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Pas trouvé de quasar dans MILLIQUAS aux coordonnées indiquées… C'est dans une SkyList de SkySafari que tu l'as trouvé ?

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Il y a 15 heures, etoilesdesecrins a dit :

Je viens de vérifier sur les Splendeurs de L. Ferrero, il mentionne le bras SE plus marqué

 

Hé, je n'ai pas pensé à vérifier sur ce livre ! Mais c'est bien ce que j'ai noté : une impression de départ de bras en haut à droite détectée au premier regard, et la même chose de l'autre côté devinée, peut-être par suggestion.

 

--------------------------------------

Il y a 12 heures, yapo a dit :

Pas trouvé de quasar dans MILLIQUAS aux coordonnées indiquées…

 

Il n'y a rien sur la photo d'Aladin. Je soupçonne que ces coordonnées ne sont pas des coordonnées J2000 mais des coordonnées à la date de l'observation : certains logiciels utilisent celles-ci sans comprendre que c'est inutile (voire trompeur).

 

Xavier : tu peux vérifier si ce sont des coordonnées J2000 ou pas ?

Edited by Bruno-

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tiens d'ailleurs à vérifier cette histoire de bras SE plus marqué car sur photos au contraire c'est le NO qui m'apparaît plus marqué !!

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Bon, je viens de ressortir le dessin (brouillon) : c'est bien la zone NO, en effet, qui m'a paru plus épaisse et avec une impression de bout de bras. J'ai noté '2' le bout de bras, et '1' sa liaison avec le bulbe, et j'ai mis "incertain" pour l'autre bout de bras (non relié au bulbe). Ça date du 25/02 vers 1h30 du matin.

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    • By titou84
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    • By Adamckiewicz
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      La Lune étant basse et la turbulence forte, peu de détails visibles au fond de Gassendi pour ce 10,5° jour lunaire. Cependant la table équatoriale que Thibaut m'a prêté aide beaucoup à l'observation et au dessin!
       

       

       
      A minuit Jupiter monte un peu et la turbulence est moins sévère. Toujours grâce à la table équatoriale j’observe confortablement à la bino à 360x . Vers 1h une ombre s’invite sur le limbe, c’est Europe, que je ne verrai malheureusement pas transiter….
       

      edit : c’est tout rouge sur internet  (corrigé partiellement)
       
       
    • By Merope
      Bonjour,
       
      J'avais lu qu'Antares possédait un compagnon de mag 5.4 situé à un peu plus de 2 secondes d'arc. Je n'avais jusqu'alors pas pris le temps de l'observer. Il était bien là, au travers de mon TN400 caché dans une aigrette à 356x et 512x. Vu nettement malgré la turbulence, moindre évidemment dans l'hémisphère sud.
       
      Petit dessin sans prétention , pastels secs sur fond noir
       
       

    • By Vesper
      III- La nuit du bolide
       
      Seul,
      Sous le ciel, juste en-dessous ;
      Face à l'Univers,
      C'est cette sensation que je recherche ;
      Pas d'interfaces,
      Pas d’artefacts,
      Minimum matériel ;
      Aucune médiation :
      l'observateur et l'Univers ;
      Quel luxe.
      Privilège !
       
      Une chouette hulotte pousse son cri de loin en loin. La nuit est levée. Il y a eu du vent en journée, mais il a cessé et une voie lactée opalescente s’étire paisiblement d’un horizon à l’autre. J’émerge de ma torpeur diurne, tel un diogène échappé de son tonneau, ou plutôt de sa tente, mal rasé et hâve,  et rejoins presque furtivement mon instrument.
       
      Pour me réchauffer l’oeil après les nuages obscurs (cf. épisode précédent) je vais d’abord sur un objet brillant dans l’Aigle, NGC 6709. Un piquetis d'étoiles éclatant parcouru de chenaux sombres, qui rehaussent par contraste des étoiles alternativement bleues et oranges.
      Puis je passe dans la Flèche, rapidement (forcément) sur M 71, qui apparaît d’autant plus discret et peu dense qu’il est perdu dans un champ assez riche.
      Dans le Petit Renard, le Cintre, ou amas de Brocchi, étale sa dizaine d’étoiles sur tout le champ du 30mm (82°). Sue French, dans son “Celestial sampler”* y signale Struve 2521, un système quadruple : “Un instrument de 4” montre un troisième compagnon plus faible (magnitude 11), plus proche du nord-est ; la séparation est facile à 40x” (French, Sue, “Celestial sampler”, p. 127. Traduction… libre). Evidemment au 300, c’est plus facile que facile et, au nord nord-est de l’étoile principale, trois compagnons sont finement alignés. Ah, c’est bien joli !
       
      Mais il y a surtout et bien entendu M 27, que je peux grossir ce soir.  Elle emplit tout le champ du Nagler 5 et, avec le filtre OIII, c’est un plaisir toujours renouvelé. J’y distingue force nouveaux détails, et puis comme des extensions qui débordent du champ. Je repasse au Nagler 13, mais elles disparaissent. Champ ou grossissement, il faut choisir ! Il faudrait un Ethos 5, peut-être. Ah c’est toujours pareil. En attendant et pour une fois je choisis le grossissement, retour au Nagler 5, on a vu plus malheureux, et je me noie un très long moment dans cette splendeur.
       
      Le Cygne est accroché au zénith et j’ai envie de revoir la blinking dans les meilleures conditions. Faisant fi du trou du Dobson (qui m’avait déjà joué un tour, en 2018, sous d’autres cieux), je file vers l’aile gauche. Chemin faisant, je passe par M 29 pour y glaner, peut-être, une nouvelle vue. Bon, le quadrilatère d’étoiles bleutées ne montre rien de plus, alors… Je poursuis vers le nord-ouest et me réconforte avec la jolie teinte verte de la blinking. Mais, phénomène mystérieux, je n’arrive pas à la faire clignoter ce soir. J’ai beau alterner vision directe et indirecte, la centrale reste obstinément visible. Bigre : la blinking ne blinke plus. En revanche, elle exhibe un joli halo. Mais de blink, point. …J’y reviendrai d’autres nuits, et elle clignotera à nouveau. Etrange : ça devait être moi, forcément. Quoi qu’il en soit, son joli halo vert ressortira, lui, parfaitement bien à chaque fois sous ce ciel de montagne. Très jolies observations !
       
      Tout à côté de Sadr, NGC 6910, un petit amas ouvert assez lâche en forme d’y. Il est surtout censé être noyé dans un nuage obscur, IC 1318, qui doit s’étendre à son sud. Kepple et Sanner m’ont mis l’eau à la bouche, ou plutôt à l'œil, avec une magnifique photo (“The Night Sky Observer’s Guide”, vol. II, p. 145*). Mais j’ai beau zieuter, décaler l'œil (et le bon) autant que je peux, aller et revenir : je n’observe rien de plus obscur que l’obscurité du fond de ciel. C’est le type de cible que je gardais pour un ciel noir et transparent, d’ailleurs à l’oeil nu celui-ci est resplendissant… Mais non.
      Qu’à cela ne tienne, je descends au long du cou du volatile pour trouver NGC 6888, le Croissant. La forme vaporeuse de croissant est non seulement bien visible mais de fines marbrures sont visibles dans sa structure, comme des filaments en arcs de cercles qui lui donnent de l’épaisseur, et même du volume. Je passe un moment à détailler mentalement chaque marbrure, chaque rayure. En insistant, de nouvelles fibres apparaissent, qui parcourent verticalement l’épaisseur de la structure, la nébuleuse gagne encore du volume et un effet de perspective m’apparaît alors. C’est une belle observation !
      Je continue, remonte, tire et pousse mon dobson du bout des doigts. C’est un corps à corps, ou une danse. Oui, une danse.
      Danse, danse, petite déesse de verre, de métal et de bois !* 
      J’arrive sur NGC 7000, North America : elle sort facilement, au 30mm accompagné du filtre OIII. Sa forme est bien visible, elle contraste nettement avec le fond de ciel. Au niveau du golfe du Mexique, en particulier, c'est évident : la nébuleuse obscure lui donne sa forme typique. En insistant, je vois des radicelles de fumée noire qui pénètrent les zones lumineuses. Belle observation à nouveau ! Curieux que j’aie échoué à distinguer IC 1318 (je ne m’en remets pas), alors que l’Amérique du Nord sort si facilement. Mais l’évidence est là, sous mon œil ébahi (mais décalé, tout de même) !
       
      Puis M 39, l’autre Messier du Cygne. Encore un amas ouvert assez lâche, étendu, une vingtaine d'étoiles bleues et blanches. En raison de son amplitude, l’ensemble n’est sympathique qu’au plus grand champ possible, à saisir sur fond de voie lactée scintillante.
       
      Je file sur 61 Cygni, l’étoile de Piazzi, dite aussi “étoile volante” en raison de son déplacement très rapide, d’une part en raison de sa proximité (11 al.) au soleil, d’autre part du fait de son mouvement propre dans la galaxie, si j’ai bien compris. Facile à trouver, Sue French indique qu’il faut imaginer un quadrilatère avec Deneb, Sadr et Epsilon. A l’observation c’est une jolie double orange. La plus brillante est très légèrement plus rouge que l’autre qui arbore, elle, une nuance subtilement plus jaune. Jolie double, si on prend le temps d’en percevoir les nuances.
       
      Quelques degrés plus bas, en revenant vers Epsilon, Sue, toujours elle, indique Ruprecht 173. C’est un  amas ouvert d’une soixantaine d’étoiles. Dans sa partie Est, une étoile jaune saute aux yeux et Sue m’apprend (je l’appelle par son prénom : nous sommes intimes maintenant) qu’il s’agit de X Cygni, une supergéante jaune pulsante qui passe de la magnitude 5,9 à 6,9 en un peu plus de 16 jours. J’ignore si elle est à son maximum mais elle ne doit pas en être loin, car effectivement elle claque furieusement avec le reste de l’amas ! Jolie et intéressante observation, à suivre dans le temps si possible.
      Bêtement, j'ignore Ruprecht 175, juste à côté. Bon apparemment c’est un petit truc anecdotique, en comparaison, mais quand même, c’est ballot. Ce sera pour une prochaine excursion, tiens il faut toujours se laisser des cibles. Enfin, ce n’est pas ce qui manque, hein, il y faudrait plusieurs vies d’observateur…
       
      Mais de derrière un grand arbre me parvient une voix enjôleuse… Ah mais oui, c’est Xavier, caché par son 500, qui m’invite à observer une comète (2023 E1 ?). La visiteuse est pâlotte mais belle, avec une petite chevelure et une queue discrète, naturellement orientée en direction contraire du soleil. C’est bien joli !
      Je me paye ensuite de grands coups d’oeil gourmands sur NGC 6960 / 6992 : les Dentelles resplendissent sous ce ciel bien noir. Je les parcours longuement au 30mm et les détaille au 13mm. Evidemment, l’OIII est de la partie, il se doit de l’être d’ailleurs, et justifie ici pleinement son indispensabilité : les extensions sont longues, fines, et perceptibles même loin des zones évidentes. Sur la grande comme la petite Dentelle, c’est une surenchère de voiles arachnéens, d’extensions. Le Balais de la sorcière, le Triangle de Pickering : tout y est. Quel plaisir toujours renouvelé !
       
      Après m’être rincé l’oeil longuement je passe dans la Lyre, juste sous Véga, pour revoir Zeta Lyrae (Nasr Alwaki I) C’est une jolie petite double très courue, une étoile blanche et un compagnon de couleur jaune qui se tient à bonne distance. Comme toujours sur les doubles et autres systèmes multiples, c’est notamment le contraste de couleurs qui rend l’observation esthétique. Et comme toujours en observation astronomique il faut se donner le temps d’apprécier les variations de couleurs, de densité, de forme et de structure sur les objets. Ces variations sont fines et ne se donnent qu’après une longue et patiente observation. C’est d’ailleurs la récompense de l’observateur patient ; le voyeur pressé restant, lui, dans l’ignorance.
       
      Et à propos de couleurs, je retrouve non loin T-Lyrae, la belle carbonée de la Lyre. A rechercher à 2 degrés à l'Ouest Sud-Ouest de Véga. Celle-ci arbore une très belle couleur rouge-cuivre, rouille, qui contraste fortement avec les étoiles alentour. Une de mes carbonées préférées, spectaculaire !
      Je jette ensuite un bon coup d'œil sur l’inévitable M 57, obligatoire quand on est dans le coin. Vais-je, cette fois, en discerner la centrale ? L’ovale de fumée apparaît certes bien découpé sur son écrin noir d’encre, bleu-vert, avec son renforcement typique au niveau des anses. Mais la centrale restera, une fois de plus, invisible. Flûte et zut. Là encore j’espérais, en ciel de montagne… Mais la prude se dérobe une fois encore.
      Je prends M 56 au passage, petit lot de consolation. Le globulaire se défend, il est piqué, accroché au ciel comme un petit lustre de cristal. Mais j’ai mal aux lombaires, malgré la chaise de repassage.
       
      Je me redresse le dos et m’étire, nez en l’air et ne pensant à rien (comme souvent) lorsqu’un flash illumine le ciel, le sol et les alentours. Un trait de lumière fend le ciel en deux, Nord-Sud, un coup de sabre argenté ! Alors comme en écho une clameur monte du fond du terrain, une ovation, des applaudissements qui résonnent dans la nuit. J’ai l’impression d’être dans un stade, un cirque entouré de montagnes en ombres chinoises. L’ampleur de l’acclamation donne une dimension supplémentaire au présent, renforce le sentiment de vécu, ancre l’instant dans le réel. Rien ne remplace cela et rien ne le remplacera jamais. C’est l’émotion du présent : j’éprouve le sentiment d’exister au monde, d’y être et d’en être, puissamment. Une brise tiède caresse le visage.
      J’ai juste le temps d’ouvrir la bouche, une fumée verte et persistante s’étale déjà en zigzags vers le sud. Pour un peu je me serais attendu à ce que Xavier crie “lumière !”, le flash a illuminé le sol, mais non : je n’entends qu’un bruit de gomme. L’animal n’aura rien vu, absorbé qu’il doit être dans le dessin d’une nébuleuse obscure de magnitude 15 au moins.
       
      Cœur battant, il me faut du brillant après cela. Inutile de chercher des nébuleuses obscures, d’ailleurs je suis ébloui. Après un bref repos sur ma chaise de camping, je file sur M 13 et elle ne déçoit pas. Elle est magnifique ce soir, bien définie, fine et résolue jusqu'au 5mm.
      Je retrouve mes facultés d’observation nocturne, si je puis dire, sur NGC 6207, juste à côté. Discernée comme un ovale diffus au 24mm, confirmée au 13mm. C’est une brume ovale. Placée  dans le même champ que M 13 la galaxie s’éteint, mais le contraste avec l’amas globulaire est saisissant :  un lustre de cristal accompagé d’une brume lointaine, qui restitue la sensation d’espace, de perspective. Un vertige.
      Après M 13, M 92 en visite de courtoisie est toujours un peu décevant. Plus petit bien sûr, plus compact au centre et plus diffus sur les bords. Mais il a sa personnalité. Bien joli quand même !
      Je repasse par Rasalgethi, toujours fine et superbe : une étoile blanc-bleutée tout à côté d’un compagnon plus brillant, orange doré.
      Enfin je retourne débusquer NGC 6210, la Tortue. L’animal timide resiste un moment à la montée des grossissements et reste longtemps stellaire, mais cède vers 300 fois pour montrer une très petite tranche de citron vert, floue sur les bords. Là-encore, c’est subtil et il faut y accorder du temps : les bords flous dévoilent quelques nuances de teintes, et peut-être de densité, mais uniquement à la longue, patiemment. L’Univers se dévoile à l’observateur attentif. Il reste caché au voyeur pressé.
       
      (A suivre : “Nuits publiques et jours indolents”, suite et fin.)
       
      *inspiré de Metallica : “Dance, little tin goddess, dance” in Metallica, “The Memory Remains”.
       
      * Bibliographie :
       
      TRUSOCK, Tom, “Small wonders”, Cloudy Nights ;
      FRENCH, Sue, “Celestial sampler”, Sky & Telescope Media ;
      KEPPLE (George Robert), SANNER (Glenn W.), “The Night Sky Observer’s Guide”, Willmann-Bell, Inc., 2002 5e édition.
      BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978.
       
      Bande-son :
      Metallica
      Scorpions
      Led Zeppelin
      Ibrahim Maalouf
      Niels Petter Molvaer
       
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