Merope

NGC 2867 dans la Carène

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Un joli dessin starless :)

Bonne journée,

AG

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C'est fort bien rendu, et le dessin rend bien l'évocation du halo faiblement détecté :) 

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Quelle chance Merope, j'ai regardé au cas où, dans ma série de dessins namibiens pas encore remis au propre, elle figure bien dans mes bouts de carton pastel. Ton dessin est appliqué car le mien effectué au T508 x 725 + UHC le 11 avril 2010  dans un temps imparti montre un premier halo autour de l'anneau quelque peu aplati et 4 étoiles qui l'encadrent, tu devrais pouvoir les chopper lors de ta ré-observation. Je n'ai pas étudié l'objet mais vu que j'avais du passer que 15mn à l'oculaire en suivi manuel (ça commence à être sportif), je préfère m'en tenir à ton dessin avec le bel halo extérieur. En note, j'avais juste noté que le HBêta répond encore en éteignant le halo, ce qui est normal pour une NP. Elle doit être assez excitée apparemment vu les G qu'on peut lui infliger et les réponses au filtres. Pas de centrale comme toi...      Fabrice M.

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Bonjour

 

Elle m'est aussi apparue bleutée.
Chapeau Fabrice d'avoir au moins pu l'attraper aux Canaries où elle devait flirter avec l'horizon!

 

J'ai pu l'observer au Chili à loisir.

Strock 254/1200 en 2011

Extrait du CROA :

Je résiste à Morphée et détaille une nébuleuse planétaire de la Carène dans l'aube, à 1° nord-est de iota, membre sud-est de la Fausse Croix, à la croisée des chemins des Voiles.
Je fais péter les grossissements (686x) sur NGC2867, petite et bleutée à 75x. Elle se pare d'un anneau à 686x et réagit fortement au filtre OIII dans l'aube

NGC2867obs5737.jpg

 

 

 

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Salut !

 

Très sympa ton dessin Mérope, on la voit pas souvent cette nébuleuse planétaire et pourtant elle est assez intéressante à détailler à fort grossissement. De mon côté j'ai également un dessin de cet objet, il ressemble vraiment beaucoup au tien. On retrouve l'anneau un peu "cabossé", le halo externe plus faible et la légère couleur bleutée. Mon dessin a été réalisé à l'hacienda des étoiles au Chili.

 

ngc2867-T406-md3.png

 

NGC 2867 - nébuleuse planétaire dans la Carène
Télescope de 406 mm à 762x (Ethos de 6 mm + barlow 2,5x +UHC)

Edited by laurent13
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Merci pour vos retours

Intéressant ces dessins comparatifs (Fabrice, n'hésite pas à mettre le tien , même en 15 min, on ne doute pas ici de ton sens aigu de l'observation!). On attend aussi celui de Serge;)

 

Vous avez bien mis en évidence sa couleur bleutée

 

Xavier: tu prouves qu'il ne faut pas hésiter à vraiment grossir sur ce minuscule objet. Moi, à 356x, je n'ai rien vu au centre

Laurent tu confirmes la présence du halo à l'UHC

 

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Merope, j'essaierai de le poster mais il n'a rien d'extraordinaire, ce sera du brut. J'ai certainement du rater le halo externe, normal aux G élevés. Vos versions sont ainsi plus complètes. Pour les NP compactes et brillantes, il faut composer à tous les G pour que le dessin final tienne la route...

Xavier, NGC 2867 a été dessiné en Namibie et non à La Palma. Je ne tente pas les objets ras les pâquerettes surtout lorsqu'on cherche la moyenne ou haute résolution comme ici. J'en profite Xavier pour te complimenter sur le rendu à l'écran gris bleu de certaines de tes NP. Il y a même quelques nuances de vert.  Ne change rien. Fabrice M.

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Posted (edited)

Ben là voici 

j'avais noté : NGC2867, anneau ovalisé aux contours complexes, elle aussi avec un halo dont on peine à cerner les limites.

 

NGC2867_19.jpg

 

 

 

 

 

Edited by serge vieillard
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Posted (edited)

Et donc ma version sans aucune retouche, cela m'a permis de faire la fiche !   T508x726+UHC ; SQM(z)=21,7

6431b303da5b0_NGC2867_T508.jpg.6ba5e80a8c00a9e4af6339f4f20518d3.jpg

Finalement, il y a ceux qui se sont braqués sur la structure interne (Xavier, Serge et moi) avec la nodosité à l'ouest et ceux sur le halo (bravo à Laurent et Merope). Il y a encore un halo plus externe de diam. app. 310" encore plus asymétrique (visible qu'au N sur les meilleures images).

Fabrice M.

Edited by Sky runner
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Le 02/04/2023 à 18:11, Merope a dit :

Laurent tu confirmes la présence du halo à l'UHC

Merope, en attendant la réponse de Laurent, un truc imparable si tu veux être sûr que c'est bien le 1er halo que tu as détecté. Il répond bien à l'OIII, son diam app. est de 70" (à toi de mesurer sur ton dessin d'où l'intérêt de l'échelle et d'un canevas d'étoiles appliqué) et il est de plus peu symétrique puisque son bord S est plus brillant (voir le dessin de Laurent qui a  apparemment noté cette surbrillance).   Fabrice M.

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Salut !

 

"Voilà mon commentaire de l'époque : Brillante, bleutée, elle dévoile une structure annulaire un peu irrégulière à très fort grossissement (762x). Avec l'UHC, en vision décalée, on devine autour d'elle un vaste halo diffus très faible. " De mémoire je ne saurais pas t'en dire plus car l'observation remonte à 2015.

 

Visiblement il y avait aussi une petite couronne plus lumineuse que le halo qui borde l'anneau. On retrouve bien ces détails sur les dessins de Serge et de Fabrice, ainsi que sur le mien.

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Citation

Finalement, il y a ceux qui se sont braqués sur la structure interne (Xavier, Serge et moi) avec la nodosité à l'ouest et ceux sur le halo

 

Effectivement, c'est intéressant ces deux visions du même objet. La diamètre du champ apparent aide sûrement à la détection du halo par comparaison avec la luminosité du fond de ciel.

Il y a aussi ceux qui ont perçu la structure en forme de tétine dans la partie centrale (Xavier et Serge)

 

Je remarque aussi que la plupart ont perçu une annularité franche tandis que d'autres ont constaté que le centre était à peine moins brillant , probablement à cause de ladite tétine

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Hello !
Merci du partage et de l'idée, j'essaierai de la dessiner si je peux me le permettre ces prochains jours. J'y ai passé un rapide coup d'œil, c'est effectivement un objet très intéressant !

Toujours sympa de voir les comparaisons avec les copains :)
Astronomicalement,
José

 

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    • By titou84
      Après les pluies incessantes de la semaine enfin une occasion de pouvoir observer : la fin de la semaine s’annonce belle. Petite course contre la montre pour finir les petits bricolages du dobson : revue de l’entretoise qui raidit les tourillons, installation du sky commander qui traîne dans les cartons depuis des mois.
      Il faudra que je fasse un post sur les améliorations du 400, tiens...
       
      Circonstances particulières, mon père est de passage sur Bordeaux et nous accompagnera. Il a suivi mes débuts en astronomie il y a 20 ans et je pense que cela fait bien 10 ans qu’il n’a pas fait une soirée astro. Vous avez remarqué comment le ciel se dégage juste les soirs où on a des impératifs ? Evidemment il y a conjonction de beau temps et dîner familial ce soir là.
       
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      NGC7009 se révèle ensuite comme une belle boule bleue avec deux extensions plus difficiles… Décidément il y a un souci, la dernière observation n’avait rien à voir. La cause est rapidement identifiée : un secondaire totalement embué.
       
      On décide avec Laurent de passer un coup de microfibre pour prolonger les observations et profiter de Jupiter qui s’est bien levée. On ressort la bino : vision magnifique de la planète gazeuse avec la tache rouge qui se lève. On remarque également des zones blanches qui la précédent dans la bande équatoriale et une belle richesse des structures dans les pôles à 200x.
      Petite comparaison avec le XW5 reçu récemment, le Pentax offre un grossissement nettement supérieur, des détails supplémentaires j’en suis certain mais la vision mono est moins flatteuse et l’observation est moins évidente à 400x sans suivi. 
       
      Vers 3h Corinne @RIGEL33passe nous dire au revoir, une grande partie des astronomes sont déjà partis. Orion est levée et les Pléiades sont belles. On remarque à l’œil nu en vision périphérique qu’elles baignent dans une lueur bleutée. Le dobson renvoie une belle image de Mérope avec des nébulosités environnantes. Non ce n’est pas un effet de la buée, ce que confirme le pointage d’autres étoiles brillantes.
       
      Laurent tente un cliché du mémorial qui se dresse contre le fond de ciel mais la buée a eu raison de son objectif. Nous remballons vers 3h30, après un dernier coup d’œil à Jupiter. La tâche rouge a bien bougé par rapport à tout à l'heure, l'image est toujours aussi belle. 
       
      L’humidité est terrible on devra tout faire sécher en rentrant. Pff, on n'est pas couchés.
       
       
    • By Adamckiewicz
      Quelques nuits claires en ce moment mais il faut faire avec la turbulence...
      La Lune étant basse et la turbulence forte, peu de détails visibles au fond de Gassendi pour ce 10,5° jour lunaire. Cependant la table équatoriale que Thibaut m'a prêté aide beaucoup à l'observation et au dessin!
       

       

       
      A minuit Jupiter monte un peu et la turbulence est moins sévère. Toujours grâce à la table équatoriale j’observe confortablement à la bino à 360x . Vers 1h une ombre s’invite sur le limbe, c’est Europe, que je ne verrai malheureusement pas transiter….
       

      edit : c’est tout rouge sur internet  (corrigé partiellement)
       
       
    • By Merope
      Bonjour,
       
      J'avais lu qu'Antares possédait un compagnon de mag 5.4 situé à un peu plus de 2 secondes d'arc. Je n'avais jusqu'alors pas pris le temps de l'observer. Il était bien là, au travers de mon TN400 caché dans une aigrette à 356x et 512x. Vu nettement malgré la turbulence, moindre évidemment dans l'hémisphère sud.
       
      Petit dessin sans prétention , pastels secs sur fond noir
       
       

    • By Vesper
      III- La nuit du bolide
       
      Seul,
      Sous le ciel, juste en-dessous ;
      Face à l'Univers,
      C'est cette sensation que je recherche ;
      Pas d'interfaces,
      Pas d’artefacts,
      Minimum matériel ;
      Aucune médiation :
      l'observateur et l'Univers ;
      Quel luxe.
      Privilège !
       
      Une chouette hulotte pousse son cri de loin en loin. La nuit est levée. Il y a eu du vent en journée, mais il a cessé et une voie lactée opalescente s’étire paisiblement d’un horizon à l’autre. J’émerge de ma torpeur diurne, tel un diogène échappé de son tonneau, ou plutôt de sa tente, mal rasé et hâve,  et rejoins presque furtivement mon instrument.
       
      Pour me réchauffer l’oeil après les nuages obscurs (cf. épisode précédent) je vais d’abord sur un objet brillant dans l’Aigle, NGC 6709. Un piquetis d'étoiles éclatant parcouru de chenaux sombres, qui rehaussent par contraste des étoiles alternativement bleues et oranges.
      Puis je passe dans la Flèche, rapidement (forcément) sur M 71, qui apparaît d’autant plus discret et peu dense qu’il est perdu dans un champ assez riche.
      Dans le Petit Renard, le Cintre, ou amas de Brocchi, étale sa dizaine d’étoiles sur tout le champ du 30mm (82°). Sue French, dans son “Celestial sampler”* y signale Struve 2521, un système quadruple : “Un instrument de 4” montre un troisième compagnon plus faible (magnitude 11), plus proche du nord-est ; la séparation est facile à 40x” (French, Sue, “Celestial sampler”, p. 127. Traduction… libre). Evidemment au 300, c’est plus facile que facile et, au nord nord-est de l’étoile principale, trois compagnons sont finement alignés. Ah, c’est bien joli !
       
      Mais il y a surtout et bien entendu M 27, que je peux grossir ce soir.  Elle emplit tout le champ du Nagler 5 et, avec le filtre OIII, c’est un plaisir toujours renouvelé. J’y distingue force nouveaux détails, et puis comme des extensions qui débordent du champ. Je repasse au Nagler 13, mais elles disparaissent. Champ ou grossissement, il faut choisir ! Il faudrait un Ethos 5, peut-être. Ah c’est toujours pareil. En attendant et pour une fois je choisis le grossissement, retour au Nagler 5, on a vu plus malheureux, et je me noie un très long moment dans cette splendeur.
       
      Le Cygne est accroché au zénith et j’ai envie de revoir la blinking dans les meilleures conditions. Faisant fi du trou du Dobson (qui m’avait déjà joué un tour, en 2018, sous d’autres cieux), je file vers l’aile gauche. Chemin faisant, je passe par M 29 pour y glaner, peut-être, une nouvelle vue. Bon, le quadrilatère d’étoiles bleutées ne montre rien de plus, alors… Je poursuis vers le nord-ouest et me réconforte avec la jolie teinte verte de la blinking. Mais, phénomène mystérieux, je n’arrive pas à la faire clignoter ce soir. J’ai beau alterner vision directe et indirecte, la centrale reste obstinément visible. Bigre : la blinking ne blinke plus. En revanche, elle exhibe un joli halo. Mais de blink, point. …J’y reviendrai d’autres nuits, et elle clignotera à nouveau. Etrange : ça devait être moi, forcément. Quoi qu’il en soit, son joli halo vert ressortira, lui, parfaitement bien à chaque fois sous ce ciel de montagne. Très jolies observations !
       
      Tout à côté de Sadr, NGC 6910, un petit amas ouvert assez lâche en forme d’y. Il est surtout censé être noyé dans un nuage obscur, IC 1318, qui doit s’étendre à son sud. Kepple et Sanner m’ont mis l’eau à la bouche, ou plutôt à l'œil, avec une magnifique photo (“The Night Sky Observer’s Guide”, vol. II, p. 145*). Mais j’ai beau zieuter, décaler l'œil (et le bon) autant que je peux, aller et revenir : je n’observe rien de plus obscur que l’obscurité du fond de ciel. C’est le type de cible que je gardais pour un ciel noir et transparent, d’ailleurs à l’oeil nu celui-ci est resplendissant… Mais non.
      Qu’à cela ne tienne, je descends au long du cou du volatile pour trouver NGC 6888, le Croissant. La forme vaporeuse de croissant est non seulement bien visible mais de fines marbrures sont visibles dans sa structure, comme des filaments en arcs de cercles qui lui donnent de l’épaisseur, et même du volume. Je passe un moment à détailler mentalement chaque marbrure, chaque rayure. En insistant, de nouvelles fibres apparaissent, qui parcourent verticalement l’épaisseur de la structure, la nébuleuse gagne encore du volume et un effet de perspective m’apparaît alors. C’est une belle observation !
      Je continue, remonte, tire et pousse mon dobson du bout des doigts. C’est un corps à corps, ou une danse. Oui, une danse.
      Danse, danse, petite déesse de verre, de métal et de bois !* 
      J’arrive sur NGC 7000, North America : elle sort facilement, au 30mm accompagné du filtre OIII. Sa forme est bien visible, elle contraste nettement avec le fond de ciel. Au niveau du golfe du Mexique, en particulier, c'est évident : la nébuleuse obscure lui donne sa forme typique. En insistant, je vois des radicelles de fumée noire qui pénètrent les zones lumineuses. Belle observation à nouveau ! Curieux que j’aie échoué à distinguer IC 1318 (je ne m’en remets pas), alors que l’Amérique du Nord sort si facilement. Mais l’évidence est là, sous mon œil ébahi (mais décalé, tout de même) !
       
      Puis M 39, l’autre Messier du Cygne. Encore un amas ouvert assez lâche, étendu, une vingtaine d'étoiles bleues et blanches. En raison de son amplitude, l’ensemble n’est sympathique qu’au plus grand champ possible, à saisir sur fond de voie lactée scintillante.
       
      Je file sur 61 Cygni, l’étoile de Piazzi, dite aussi “étoile volante” en raison de son déplacement très rapide, d’une part en raison de sa proximité (11 al.) au soleil, d’autre part du fait de son mouvement propre dans la galaxie, si j’ai bien compris. Facile à trouver, Sue French indique qu’il faut imaginer un quadrilatère avec Deneb, Sadr et Epsilon. A l’observation c’est une jolie double orange. La plus brillante est très légèrement plus rouge que l’autre qui arbore, elle, une nuance subtilement plus jaune. Jolie double, si on prend le temps d’en percevoir les nuances.
       
      Quelques degrés plus bas, en revenant vers Epsilon, Sue, toujours elle, indique Ruprecht 173. C’est un  amas ouvert d’une soixantaine d’étoiles. Dans sa partie Est, une étoile jaune saute aux yeux et Sue m’apprend (je l’appelle par son prénom : nous sommes intimes maintenant) qu’il s’agit de X Cygni, une supergéante jaune pulsante qui passe de la magnitude 5,9 à 6,9 en un peu plus de 16 jours. J’ignore si elle est à son maximum mais elle ne doit pas en être loin, car effectivement elle claque furieusement avec le reste de l’amas ! Jolie et intéressante observation, à suivre dans le temps si possible.
      Bêtement, j'ignore Ruprecht 175, juste à côté. Bon apparemment c’est un petit truc anecdotique, en comparaison, mais quand même, c’est ballot. Ce sera pour une prochaine excursion, tiens il faut toujours se laisser des cibles. Enfin, ce n’est pas ce qui manque, hein, il y faudrait plusieurs vies d’observateur…
       
      Mais de derrière un grand arbre me parvient une voix enjôleuse… Ah mais oui, c’est Xavier, caché par son 500, qui m’invite à observer une comète (2023 E1 ?). La visiteuse est pâlotte mais belle, avec une petite chevelure et une queue discrète, naturellement orientée en direction contraire du soleil. C’est bien joli !
      Je me paye ensuite de grands coups d’oeil gourmands sur NGC 6960 / 6992 : les Dentelles resplendissent sous ce ciel bien noir. Je les parcours longuement au 30mm et les détaille au 13mm. Evidemment, l’OIII est de la partie, il se doit de l’être d’ailleurs, et justifie ici pleinement son indispensabilité : les extensions sont longues, fines, et perceptibles même loin des zones évidentes. Sur la grande comme la petite Dentelle, c’est une surenchère de voiles arachnéens, d’extensions. Le Balais de la sorcière, le Triangle de Pickering : tout y est. Quel plaisir toujours renouvelé !
       
      Après m’être rincé l’oeil longuement je passe dans la Lyre, juste sous Véga, pour revoir Zeta Lyrae (Nasr Alwaki I) C’est une jolie petite double très courue, une étoile blanche et un compagnon de couleur jaune qui se tient à bonne distance. Comme toujours sur les doubles et autres systèmes multiples, c’est notamment le contraste de couleurs qui rend l’observation esthétique. Et comme toujours en observation astronomique il faut se donner le temps d’apprécier les variations de couleurs, de densité, de forme et de structure sur les objets. Ces variations sont fines et ne se donnent qu’après une longue et patiente observation. C’est d’ailleurs la récompense de l’observateur patient ; le voyeur pressé restant, lui, dans l’ignorance.
       
      Et à propos de couleurs, je retrouve non loin T-Lyrae, la belle carbonée de la Lyre. A rechercher à 2 degrés à l'Ouest Sud-Ouest de Véga. Celle-ci arbore une très belle couleur rouge-cuivre, rouille, qui contraste fortement avec les étoiles alentour. Une de mes carbonées préférées, spectaculaire !
      Je jette ensuite un bon coup d'œil sur l’inévitable M 57, obligatoire quand on est dans le coin. Vais-je, cette fois, en discerner la centrale ? L’ovale de fumée apparaît certes bien découpé sur son écrin noir d’encre, bleu-vert, avec son renforcement typique au niveau des anses. Mais la centrale restera, une fois de plus, invisible. Flûte et zut. Là encore j’espérais, en ciel de montagne… Mais la prude se dérobe une fois encore.
      Je prends M 56 au passage, petit lot de consolation. Le globulaire se défend, il est piqué, accroché au ciel comme un petit lustre de cristal. Mais j’ai mal aux lombaires, malgré la chaise de repassage.
       
      Je me redresse le dos et m’étire, nez en l’air et ne pensant à rien (comme souvent) lorsqu’un flash illumine le ciel, le sol et les alentours. Un trait de lumière fend le ciel en deux, Nord-Sud, un coup de sabre argenté ! Alors comme en écho une clameur monte du fond du terrain, une ovation, des applaudissements qui résonnent dans la nuit. J’ai l’impression d’être dans un stade, un cirque entouré de montagnes en ombres chinoises. L’ampleur de l’acclamation donne une dimension supplémentaire au présent, renforce le sentiment de vécu, ancre l’instant dans le réel. Rien ne remplace cela et rien ne le remplacera jamais. C’est l’émotion du présent : j’éprouve le sentiment d’exister au monde, d’y être et d’en être, puissamment. Une brise tiède caresse le visage.
      J’ai juste le temps d’ouvrir la bouche, une fumée verte et persistante s’étale déjà en zigzags vers le sud. Pour un peu je me serais attendu à ce que Xavier crie “lumière !”, le flash a illuminé le sol, mais non : je n’entends qu’un bruit de gomme. L’animal n’aura rien vu, absorbé qu’il doit être dans le dessin d’une nébuleuse obscure de magnitude 15 au moins.
       
      Cœur battant, il me faut du brillant après cela. Inutile de chercher des nébuleuses obscures, d’ailleurs je suis ébloui. Après un bref repos sur ma chaise de camping, je file sur M 13 et elle ne déçoit pas. Elle est magnifique ce soir, bien définie, fine et résolue jusqu'au 5mm.
      Je retrouve mes facultés d’observation nocturne, si je puis dire, sur NGC 6207, juste à côté. Discernée comme un ovale diffus au 24mm, confirmée au 13mm. C’est une brume ovale. Placée  dans le même champ que M 13 la galaxie s’éteint, mais le contraste avec l’amas globulaire est saisissant :  un lustre de cristal accompagé d’une brume lointaine, qui restitue la sensation d’espace, de perspective. Un vertige.
      Après M 13, M 92 en visite de courtoisie est toujours un peu décevant. Plus petit bien sûr, plus compact au centre et plus diffus sur les bords. Mais il a sa personnalité. Bien joli quand même !
      Je repasse par Rasalgethi, toujours fine et superbe : une étoile blanc-bleutée tout à côté d’un compagnon plus brillant, orange doré.
      Enfin je retourne débusquer NGC 6210, la Tortue. L’animal timide resiste un moment à la montée des grossissements et reste longtemps stellaire, mais cède vers 300 fois pour montrer une très petite tranche de citron vert, floue sur les bords. Là-encore, c’est subtil et il faut y accorder du temps : les bords flous dévoilent quelques nuances de teintes, et peut-être de densité, mais uniquement à la longue, patiemment. L’Univers se dévoile à l’observateur attentif. Il reste caché au voyeur pressé.
       
      (A suivre : “Nuits publiques et jours indolents”, suite et fin.)
       
      *inspiré de Metallica : “Dance, little tin goddess, dance” in Metallica, “The Memory Remains”.
       
      * Bibliographie :
       
      TRUSOCK, Tom, “Small wonders”, Cloudy Nights ;
      FRENCH, Sue, “Celestial sampler”, Sky & Telescope Media ;
      KEPPLE (George Robert), SANNER (Glenn W.), “The Night Sky Observer’s Guide”, Willmann-Bell, Inc., 2002 5e édition.
      BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978.
       
      Bande-son :
      Metallica
      Scorpions
      Led Zeppelin
      Ibrahim Maalouf
      Niels Petter Molvaer
       
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