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By Merope
Bonjour,
J'avais lu qu'Antares possédait un compagnon de mag 5.4 situé à un peu plus de 2 secondes d'arc. Je n'avais jusqu'alors pas pris le temps de l'observer. Il était bien là, au travers de mon TN400 caché dans une aigrette à 356x et 512x. Vu nettement malgré la turbulence, moindre évidemment dans l'hémisphère sud.
Petit dessin sans prétention , pastels secs sur fond noir
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By Vesper
III- La nuit du bolide
Seul,
Sous le ciel, juste en-dessous ;
Face à l'Univers,
C'est cette sensation que je recherche ;
Pas d'interfaces,
Pas d’artefacts,
Minimum matériel ;
Aucune médiation :
l'observateur et l'Univers ;
Quel luxe.
Privilège !
Une chouette hulotte pousse son cri de loin en loin. La nuit est levée. Il y a eu du vent en journée, mais il a cessé et une voie lactée opalescente s’étire paisiblement d’un horizon à l’autre. J’émerge de ma torpeur diurne, tel un diogène échappé de son tonneau, ou plutôt de sa tente, mal rasé et hâve, et rejoins presque furtivement mon instrument.
Pour me réchauffer l’oeil après les nuages obscurs (cf. épisode précédent) je vais d’abord sur un objet brillant dans l’Aigle, NGC 6709. Un piquetis d'étoiles éclatant parcouru de chenaux sombres, qui rehaussent par contraste des étoiles alternativement bleues et oranges.
Puis je passe dans la Flèche, rapidement (forcément) sur M 71, qui apparaît d’autant plus discret et peu dense qu’il est perdu dans un champ assez riche.
Dans le Petit Renard, le Cintre, ou amas de Brocchi, étale sa dizaine d’étoiles sur tout le champ du 30mm (82°). Sue French, dans son “Celestial sampler”* y signale Struve 2521, un système quadruple : “Un instrument de 4” montre un troisième compagnon plus faible (magnitude 11), plus proche du nord-est ; la séparation est facile à 40x” (French, Sue, “Celestial sampler”, p. 127. Traduction… libre). Evidemment au 300, c’est plus facile que facile et, au nord nord-est de l’étoile principale, trois compagnons sont finement alignés. Ah, c’est bien joli !
Mais il y a surtout et bien entendu M 27, que je peux grossir ce soir. Elle emplit tout le champ du Nagler 5 et, avec le filtre OIII, c’est un plaisir toujours renouvelé. J’y distingue force nouveaux détails, et puis comme des extensions qui débordent du champ. Je repasse au Nagler 13, mais elles disparaissent. Champ ou grossissement, il faut choisir ! Il faudrait un Ethos 5, peut-être. Ah c’est toujours pareil. En attendant et pour une fois je choisis le grossissement, retour au Nagler 5, on a vu plus malheureux, et je me noie un très long moment dans cette splendeur.
Le Cygne est accroché au zénith et j’ai envie de revoir la blinking dans les meilleures conditions. Faisant fi du trou du Dobson (qui m’avait déjà joué un tour, en 2018, sous d’autres cieux), je file vers l’aile gauche. Chemin faisant, je passe par M 29 pour y glaner, peut-être, une nouvelle vue. Bon, le quadrilatère d’étoiles bleutées ne montre rien de plus, alors… Je poursuis vers le nord-ouest et me réconforte avec la jolie teinte verte de la blinking. Mais, phénomène mystérieux, je n’arrive pas à la faire clignoter ce soir. J’ai beau alterner vision directe et indirecte, la centrale reste obstinément visible. Bigre : la blinking ne blinke plus. En revanche, elle exhibe un joli halo. Mais de blink, point. …J’y reviendrai d’autres nuits, et elle clignotera à nouveau. Etrange : ça devait être moi, forcément. Quoi qu’il en soit, son joli halo vert ressortira, lui, parfaitement bien à chaque fois sous ce ciel de montagne. Très jolies observations !
Tout à côté de Sadr, NGC 6910, un petit amas ouvert assez lâche en forme d’y. Il est surtout censé être noyé dans un nuage obscur, IC 1318, qui doit s’étendre à son sud. Kepple et Sanner m’ont mis l’eau à la bouche, ou plutôt à l'œil, avec une magnifique photo (“The Night Sky Observer’s Guide”, vol. II, p. 145*). Mais j’ai beau zieuter, décaler l'œil (et le bon) autant que je peux, aller et revenir : je n’observe rien de plus obscur que l’obscurité du fond de ciel. C’est le type de cible que je gardais pour un ciel noir et transparent, d’ailleurs à l’oeil nu celui-ci est resplendissant… Mais non.
Qu’à cela ne tienne, je descends au long du cou du volatile pour trouver NGC 6888, le Croissant. La forme vaporeuse de croissant est non seulement bien visible mais de fines marbrures sont visibles dans sa structure, comme des filaments en arcs de cercles qui lui donnent de l’épaisseur, et même du volume. Je passe un moment à détailler mentalement chaque marbrure, chaque rayure. En insistant, de nouvelles fibres apparaissent, qui parcourent verticalement l’épaisseur de la structure, la nébuleuse gagne encore du volume et un effet de perspective m’apparaît alors. C’est une belle observation !
Je continue, remonte, tire et pousse mon dobson du bout des doigts. C’est un corps à corps, ou une danse. Oui, une danse.
Danse, danse, petite déesse de verre, de métal et de bois !*
J’arrive sur NGC 7000, North America : elle sort facilement, au 30mm accompagné du filtre OIII. Sa forme est bien visible, elle contraste nettement avec le fond de ciel. Au niveau du golfe du Mexique, en particulier, c'est évident : la nébuleuse obscure lui donne sa forme typique. En insistant, je vois des radicelles de fumée noire qui pénètrent les zones lumineuses. Belle observation à nouveau ! Curieux que j’aie échoué à distinguer IC 1318 (je ne m’en remets pas), alors que l’Amérique du Nord sort si facilement. Mais l’évidence est là, sous mon œil ébahi (mais décalé, tout de même) !
Puis M 39, l’autre Messier du Cygne. Encore un amas ouvert assez lâche, étendu, une vingtaine d'étoiles bleues et blanches. En raison de son amplitude, l’ensemble n’est sympathique qu’au plus grand champ possible, à saisir sur fond de voie lactée scintillante.
Je file sur 61 Cygni, l’étoile de Piazzi, dite aussi “étoile volante” en raison de son déplacement très rapide, d’une part en raison de sa proximité (11 al.) au soleil, d’autre part du fait de son mouvement propre dans la galaxie, si j’ai bien compris. Facile à trouver, Sue French indique qu’il faut imaginer un quadrilatère avec Deneb, Sadr et Epsilon. A l’observation c’est une jolie double orange. La plus brillante est très légèrement plus rouge que l’autre qui arbore, elle, une nuance subtilement plus jaune. Jolie double, si on prend le temps d’en percevoir les nuances.
Quelques degrés plus bas, en revenant vers Epsilon, Sue, toujours elle, indique Ruprecht 173. C’est un amas ouvert d’une soixantaine d’étoiles. Dans sa partie Est, une étoile jaune saute aux yeux et Sue m’apprend (je l’appelle par son prénom : nous sommes intimes maintenant) qu’il s’agit de X Cygni, une supergéante jaune pulsante qui passe de la magnitude 5,9 à 6,9 en un peu plus de 16 jours. J’ignore si elle est à son maximum mais elle ne doit pas en être loin, car effectivement elle claque furieusement avec le reste de l’amas ! Jolie et intéressante observation, à suivre dans le temps si possible.
Bêtement, j'ignore Ruprecht 175, juste à côté. Bon apparemment c’est un petit truc anecdotique, en comparaison, mais quand même, c’est ballot. Ce sera pour une prochaine excursion, tiens il faut toujours se laisser des cibles. Enfin, ce n’est pas ce qui manque, hein, il y faudrait plusieurs vies d’observateur…
Mais de derrière un grand arbre me parvient une voix enjôleuse… Ah mais oui, c’est Xavier, caché par son 500, qui m’invite à observer une comète (2023 E1 ?). La visiteuse est pâlotte mais belle, avec une petite chevelure et une queue discrète, naturellement orientée en direction contraire du soleil. C’est bien joli !
Je me paye ensuite de grands coups d’oeil gourmands sur NGC 6960 / 6992 : les Dentelles resplendissent sous ce ciel bien noir. Je les parcours longuement au 30mm et les détaille au 13mm. Evidemment, l’OIII est de la partie, il se doit de l’être d’ailleurs, et justifie ici pleinement son indispensabilité : les extensions sont longues, fines, et perceptibles même loin des zones évidentes. Sur la grande comme la petite Dentelle, c’est une surenchère de voiles arachnéens, d’extensions. Le Balais de la sorcière, le Triangle de Pickering : tout y est. Quel plaisir toujours renouvelé !
Après m’être rincé l’oeil longuement je passe dans la Lyre, juste sous Véga, pour revoir Zeta Lyrae (Nasr Alwaki I) C’est une jolie petite double très courue, une étoile blanche et un compagnon de couleur jaune qui se tient à bonne distance. Comme toujours sur les doubles et autres systèmes multiples, c’est notamment le contraste de couleurs qui rend l’observation esthétique. Et comme toujours en observation astronomique il faut se donner le temps d’apprécier les variations de couleurs, de densité, de forme et de structure sur les objets. Ces variations sont fines et ne se donnent qu’après une longue et patiente observation. C’est d’ailleurs la récompense de l’observateur patient ; le voyeur pressé restant, lui, dans l’ignorance.
Et à propos de couleurs, je retrouve non loin T-Lyrae, la belle carbonée de la Lyre. A rechercher à 2 degrés à l'Ouest Sud-Ouest de Véga. Celle-ci arbore une très belle couleur rouge-cuivre, rouille, qui contraste fortement avec les étoiles alentour. Une de mes carbonées préférées, spectaculaire !
Je jette ensuite un bon coup d'œil sur l’inévitable M 57, obligatoire quand on est dans le coin. Vais-je, cette fois, en discerner la centrale ? L’ovale de fumée apparaît certes bien découpé sur son écrin noir d’encre, bleu-vert, avec son renforcement typique au niveau des anses. Mais la centrale restera, une fois de plus, invisible. Flûte et zut. Là encore j’espérais, en ciel de montagne… Mais la prude se dérobe une fois encore.
Je prends M 56 au passage, petit lot de consolation. Le globulaire se défend, il est piqué, accroché au ciel comme un petit lustre de cristal. Mais j’ai mal aux lombaires, malgré la chaise de repassage.
Je me redresse le dos et m’étire, nez en l’air et ne pensant à rien (comme souvent) lorsqu’un flash illumine le ciel, le sol et les alentours. Un trait de lumière fend le ciel en deux, Nord-Sud, un coup de sabre argenté ! Alors comme en écho une clameur monte du fond du terrain, une ovation, des applaudissements qui résonnent dans la nuit. J’ai l’impression d’être dans un stade, un cirque entouré de montagnes en ombres chinoises. L’ampleur de l’acclamation donne une dimension supplémentaire au présent, renforce le sentiment de vécu, ancre l’instant dans le réel. Rien ne remplace cela et rien ne le remplacera jamais. C’est l’émotion du présent : j’éprouve le sentiment d’exister au monde, d’y être et d’en être, puissamment. Une brise tiède caresse le visage.
J’ai juste le temps d’ouvrir la bouche, une fumée verte et persistante s’étale déjà en zigzags vers le sud. Pour un peu je me serais attendu à ce que Xavier crie “lumière !”, le flash a illuminé le sol, mais non : je n’entends qu’un bruit de gomme. L’animal n’aura rien vu, absorbé qu’il doit être dans le dessin d’une nébuleuse obscure de magnitude 15 au moins.
Cœur battant, il me faut du brillant après cela. Inutile de chercher des nébuleuses obscures, d’ailleurs je suis ébloui. Après un bref repos sur ma chaise de camping, je file sur M 13 et elle ne déçoit pas. Elle est magnifique ce soir, bien définie, fine et résolue jusqu'au 5mm.
Je retrouve mes facultés d’observation nocturne, si je puis dire, sur NGC 6207, juste à côté. Discernée comme un ovale diffus au 24mm, confirmée au 13mm. C’est une brume ovale. Placée dans le même champ que M 13 la galaxie s’éteint, mais le contraste avec l’amas globulaire est saisissant : un lustre de cristal accompagé d’une brume lointaine, qui restitue la sensation d’espace, de perspective. Un vertige.
Après M 13, M 92 en visite de courtoisie est toujours un peu décevant. Plus petit bien sûr, plus compact au centre et plus diffus sur les bords. Mais il a sa personnalité. Bien joli quand même !
Je repasse par Rasalgethi, toujours fine et superbe : une étoile blanc-bleutée tout à côté d’un compagnon plus brillant, orange doré.
Enfin je retourne débusquer NGC 6210, la Tortue. L’animal timide resiste un moment à la montée des grossissements et reste longtemps stellaire, mais cède vers 300 fois pour montrer une très petite tranche de citron vert, floue sur les bords. Là-encore, c’est subtil et il faut y accorder du temps : les bords flous dévoilent quelques nuances de teintes, et peut-être de densité, mais uniquement à la longue, patiemment. L’Univers se dévoile à l’observateur attentif. Il reste caché au voyeur pressé.
(A suivre : “Nuits publiques et jours indolents”, suite et fin.)
*inspiré de Metallica : “Dance, little tin goddess, dance” in Metallica, “The Memory Remains”.
* Bibliographie :
TRUSOCK, Tom, “Small wonders”, Cloudy Nights ;
FRENCH, Sue, “Celestial sampler”, Sky & Telescope Media ;
KEPPLE (George Robert), SANNER (Glenn W.), “The Night Sky Observer’s Guide”, Willmann-Bell, Inc., 2002 5e édition.
BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978.
Bande-son :
Metallica
Scorpions
Led Zeppelin
Ibrahim Maalouf
Niels Petter Molvaer
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By Adamckiewicz
Sortie dans le jardin le 14 septembre
Fatigué de la journée, je n'avais pas envisagé vraiment d'observer, mais le bleu profond magnifique du ciel avant le coucher du soleil était irrésistible! J'ai donc préparé le score qui est resté sagement à se mettre à température. Je suis sorti vers 22h30 sous un ciel limpide, d'une grande transparence et stabilité....et toujours sans lampadaires!! (promis, c'est pas moi qui ai volé les câbles en cuivre de l'éclairage du quartier!!).
J'ai donc commencé à observer l'anneau de M57, pour en détailler les couleurs : au 21mm j'ai donc un anneau rouge pourpre bien marqué en periphérien assez fin, qui s'estompe assez progressivement vers l'extérieur. Puis une transition couleur pomme granny vers un bleu profond central. La couleur parait très vive en vision légèrement décalée(5-10°) et s'estompe en vision directe. Les couleurs restent visibles au 13mm. Je n'ai pas perçu les lignes de la piscine. A 400x ce soir la centrale est très nette plus de 50% du temps. Voilà qui promet!
Je me dirige vers le dragon pour observer NGC6503, spirale vue de 3/4, qui ressemble un peu à NGC253 en moins brillante et plus petite, avec du contraste, à 150 et 230x
Puis NGC40 qui montre beaucoup plus de détails que le 20 aout. En fait elle semble complètement différente, on voit bien la forme de trognon de m27 ou 76, avec des renforcement radiaux (sans filtre) :
Puis les dentelles qui sont somptueuses, que j'ai tenté de dessiner mais il faudrait y passer la nuit et détailler les zones petit à petit avec un plus fort grossissement (je suis resté avec l'ethos 21 qui permet de voir chaque dentelle quasiment en entier d'un seul regard! )
Enfin j'ai retenté d'observer NGC7479 que j'ai pu commencer à détailler mais je n'ai pas pu voir sa structure caractéristique avec son long bras filiforme. A refaire en montagne!!!!
Le ciel m'a permis de profiter de Saturne et Jupiter avec des images fines et contrastées! Et puis de jeter un oeil à NGC253 qui va commencer à monter!!
A 3h j'ai dû me résoudre à rentrer, c'est bien dommage vu le spectacle!
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By yapo
Moins exotique que la Namibie, plus confidentiel que Valdrôme, mon été a été complètement calorifique (même en altitude) et si le ciel nocturne était dégagé en large part, la transparence fut globalement mou du genou (grande quantité d’aérosols en suspension). Je suis arrivé dans mon site alpin en période de pleine Lune pour des raisons pratiques, ce qui, additionné à des remontées de nebbia trans-alpine en fin de séjour, a rendu la récolte moins prolifique que ce à quoi j’aurais pu m’attendre après presque trois semaines sur place.
J’ai commencé par un peu de bricolage, domaine dans lequel -avec le dessin- je suis un peu bourrin (comprendre ni doué ni équipé). Alors pour résumer, j’ai troué le cul du Coulter : plus précisément changé le barillet du primaire pour vérifier si les défauts optiques sont imputables au miroir ou à son support. Au-delà de la crudité du verbe, c’est vraiment ce qui s’est produit car il m’a fallu amputer le sonotube sur certaines zones et percer/visser à son extrémité… J’avais investi dans un barillet plus élaboré que l’originel il y a des années en me disant qu’un jour viendrait le temps d’une structure serrurier, mais ma tendance naturelle à la procrastination avait repoussé l’opération d’année en année. La pleine Lune m’y a incité.
L’arrière du tube original. (ouais, la photo date de la période argentique et alors, y a quoi ? )
Le maintien latéral originel du primaire (tours de scotch et colliers de serrage).
Après les colliers, retrait du scotch (y avait quelques tours…). Notez que le miroir reflète le crépi du plafond, c'est pas un outil en plâtre granuleux…
Primaire posé sur support dorsal (plaque de mousse noire indéterminée, assez rigide mais amortissante)
Les supports dorsaux d'origine
Le nouveau barillet, plus conventionnel (je l’ai inversé pour remplacer la sangle initiale par deux roulettes latérales afin d’éviter l’astigmatisme)
Le tube défloré
Le nouveau barillet étant aussi large que le diamètre du sonotobe, j’avais prévu un coffrage en bois externe pour faire la liaison, mais j’ai finalement vissé directement à l’extrémité du tube. Pour le reste de la boucherie, il y eu le décalage de l’araignée, du porte-oculaire et du passe-filtre, ainsi que le rééquilibrage du tube, et à la question « une amélioration est-elle survenue ? », les réponses en fin de post (pour le suspense ).
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La première nuit exploitée fut celle du 9 au 10 août, bien dégagée mais écourtée par l’arrivée de la Lune. Du coup, je n’ai eu le temps que de griffonner la nébuleuse par réflexion vdB 111, halo un peu allongé avec une belle étoile centrale jaunâtre, affublée d’un joli astérisme au Nord. L’effet d’un filtre bleu était très légèrement positif.
T445x154, filtre baader cmos-B
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La nuit suivante, tout aussi dégagée mais à l’atmosphère plus lourde, fut utilisée à meilleur escient avec une nébuleuse planétaire stellaire pour commencer, M 1-56 (PK 16-4.2) dans le Sagittaire qui répondait bien aux filtres (sauf Hbeta) et spectroscope.
T445x286, filtre OIII
Ensuite (et ça m’arrive bien moins souvent que Xavier parce que je ne suis pas trop amas ouverts), je suis tombé sur deux amas ouverts lors de la recherche de la nébuleuse suivante et ils m’ont tellement séduit que je les ai croqué rapidement chacun leur tour. D’abord, Trumpler 35 organisé autour d’un arc de cercle d’étoiles prépondérantes de m=12-13.
T445x154
Et ensuite Dolidze 32 à l’aspect davantage « astérisme » mais particulièrement riche quand même. Les deux amas sont visibles dans le même champ à 83x et ils se situent tous deux à environ 4000 années-lumière : un autre double amas ?
T445x154
Bien sûr, la cible finale PK 27+0.1 (M2-45) a ensuite échappé à ma recherche attentive malgré un carte de champ précise, certainement trop faible. Puis vînt Sh 2-129, nébuleuse émissive diaphane mais dont deux zones éloignées sont favorablement mise en évidence par les filtres (ultrablock, OIII et même Hbeta). Quelques groupes d’étoiles imitent des amas ouverts dans le champ.
T445x40, OIII
Ensuite, le couple classique de galaxies NGC 2276-2300 qui s’avère être un quatuor à 286x avec IC 455 et UGC 3654 qui agrémentent le champ. Avec des vitesses de récession de 1900 à 2400 km/s, le groupe doit être physiquement lié. Seule caractéristique notable d’Arp 114, le côté Est de NGC 2276 est bien plus évanescent que son côté opposé.
T445x286
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La nuit suivante, commencée par une animation publique organisée par l’équipe du camp d’été de Planète Sciences à travers les trouées nuageuses, s’est progressivement éclaircie puis complètement dégagée une fois regagnées mes pénates. J’y ai exploré le groupe de galaxies WBL 556 autour de NGC 5909-5912 dont la paire propose une diversité d’orientation réjouissante. Une petite PGC se révèle au Sud.
T445x286
Ensuite, c’est la jolie NGC 6217 que j’ai pointé (elle a été fréquentée cet été par Serge et Frédéric notamment). Si le bras Nord est régulier et « facile » à reconnaître, son opposé est plus étrange et semble même revenir vers le noyau central… Le large astérisme autour d’HD 151623 habille l’ensemble du champ alentour à faible grossissement.
T445x286, x364
Non loin de là, dans le même champ à 40x, on découvre un petit trio physiquement lié comprenant UGC 10509, LEDA 214523 et LEDA 214524, dont le challenge réside dans sa simple détection à près de 700 millions d’années-lumière.
T445x286
Et enfin, une galaxie vue par la tranche UGC 11455 dans le Dragon, en duo physique avec PGC 63278 au Nord-Ouest pour clôturer la nuit.
T445x286
Des sapins et mélèzes qui poussent autour de l’emplacement du télescope, plantés il y a une vingtaine d’années, m’occultent l’éclairage direct de deux lampadaires mais également une partie du ciel en gagnant de l’espace céleste notamment autour de la Polaire. Je me disais qu’il allait falloir couper bien que ce ne soit pas durablement éco-responsable (ou l’inverse ?). Au terme d’une longue réflexion m’est venue une inspiration divine : décaler l’emplacement… (un bourrin je vous disais).
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Scénario analogue le lendemain avec une soirée un peu couverte au début (et même quelques gouttes de pluie en provenance de l’Italie), qui lentement se clarifie et n’empêche pas d’initier une amie japonaise à l’observation (elle se régalera d’étoiles filantes, de quelques nébuleuses et amas pour finir sur Saturne).
Une fois le tourisme terminé, j’ai donc profité des zones célestes découvertes par le déménagement du télescope et observé dans la Petite Ourse le couple NGC 6068 & PGC 56363 dont les renforcements spiraux de la principale sont devinés à la limite en insistant bien longtemps à l’oculaire.
T445x286
Puis, ce fut au tour de la chaîne de galaxies Shakbazian 166 dans la même constellation. Une belle petite ribambelle de flocons galactiques se révèle à 286x, certaines plus évidentes que d’autres mais toutes très faibles, très petites et assez homogènes.
T445x286
Ensuite, j’ai vainement cherché les grumeaux sur NGC 6412 (régions HII et super-amas), bien que la galaxie soit facilement visible et son gradient de brillance aisément reconnaissable. A aucun moment je n’ai senti d’irrégularité de brillance de surface, certainement la faute à une turbulence trop moyenne.
T445x286
Puis j’ai terminé les observations en détectant avec difficulté la barre centrale de la galaxie NGC 6654 dans le Dragon, puis en échouant à décrypter la spiralité de NGC 7646.
T445x286
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Le lendemain, je me suis pris une claque visuelle (avec le frisson physique qui te remonte sur l’échine, tu vois ?) en essayant une tête binoculaire à miroir (le modèle Bresser) sur les Dentelles, Dumb-bell, M 15, Saturne et Jupiter. Eh, vous pouvez me dire pourquoi personne ne m’a prévenu de l’impact de ce trip visuel ? Bon bien sûr, c’est écrit partout et tout le temps par les afficionados, mais, en mode cyclope depuis plus de 30 ans, je ne croyais pas trop à ma faculté de fusion et je n’ai jamais eu l’occasion de tester celles des copains (du temps où je fréquentais les rassemblements, le dispositif n’était pas très répandu). Si une légende se répandait affirmant mon refus d’une proposition de Diabolo d’observation en bino sur M51 avec son 800mm, je nierais catégoriquement -ou alors je devais observer MacNeil 1 et j’avais mis l’écriteau « ne pas déranger »). Merci sincèrement à Shaihulud dont les expériences bien décrites au AS ont largement contribué à vaincre mon scepticisme et à m’inciter à l’essai. Bien sûr, pour la chaîne de Shakbazian, c’est un peu inopérant (encore que), mais quelle sensation de relief sans oublier la facilité de « lecture » sur les objets pas trop faibles !
Pour me remettre, je suis reparti dans les profondeurs avec le duo, apparent mais esthétique, constitué par NGC 7308 une galaxie de face et PGC 69214 vue de profil.
T445x286
Ensuite, j’ai patiemment « cartographié » l’amas de galaxies Abell 347 tout autour de quelques membres du NGC, qui même si leur gradient de brillance n’est pas homogène ne montraient pas de structures particulières. Ce qui m’a pris la fin de la nuit que j’avais commencé tardivement, toujours à cause des passages nuageux venus de l’Est en début de nuit : je n’ai pas de haine, mais faudrait voir à envisager de construire un mur infranchissable sur la frontière italienne, une vraie passoire…
T445x154
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La nuit suivante, du 14 au 15 août, encore un duo gravitationnel en la personne de NGC 5932 et 5933 avant que le Bouvier ne descende trop. Pas de détails structuraux mais formes et orientations sont déterminables. Je remarque qu’un nombre anormalement élevé d’étoiles doubles serrées sont présentes dans le champ.
T445x286
Dans la lancée, un autre couple interactif assez analogue : NGC 5992-5993 toujours dans le Bouvier. Couple un poil mieux équilibré que le précédent mais structurellement semblable, les étoiles doubles en moins…
T445x286
Ensuite, ce fut NGC 6384, spirale d’Ophiucus assez fréquentée cet été si j’en crois les rapports des copains dont le bras Nord est plus facile à déceler que son opposé. C’est assez souvent que visuellement les spirales sont déséquilibrées je trouve. Bon, j’ai pas fait de statistiques alors ce n’est qu’une impression (vous interpréterez le « assez souvent » à votre guise selon votre propre expérience :D).
T445x286
Ensuite, c’est une partie de l’amas Abell 2256 que j’ai sondé, autour de NGC 6331 qui est une interaction très serrée un peu au centre de l’assemblage de 7 galaxies.
T445x286
Enfin, j’ai terminé la nuit par une nébuleuse assez particulière, RNO 129, un embryon stellaire organisé autour d’une binaire T Tauri. La nébuleuse est assez rouge sur les surveys et de fait apparaît très faible visuellement même si une faible étoile et un léger renforcement se remarquent dans la nuée aux limites indéfinissables.
T445x286
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Bis repetita la nuit subséquente au niveau des conditions de transparence et j’ai débuté par la belle spirale NGC 5448 vue de ¾ dans la Grande Ourse. Le bras Sud-Ouest dans l’extension de la galaxie est moins marqué mais une belle condensation perle sur celui au Nord-Est. La petite LEDA 2333340 bien qu’elle soit dans le champ n’est située qu’en arrière-plan à presqu’un milliard d’années-lumière (contre 100 millions pour NGC 5448).
T445x223, x286
L’anonyme couple interactif PGC 56354/56355 repéré par Zwicky (I Zw 128) est remarquablement serré, accompagné par une 3ème un peu plus loin vers le Nord-Est.
T445x286
Un trio bien rectiligne axé sur NGC 6146-6147-6145 se trouve à 400 millions d’AL dans Hercule au sein de l’amas de galaxies Abell 2197. Il forme même un quintet avec PGC 58070 vue par la tranche et PGC 58049 un peu plus loin dans l’axe de l’alignement vers le Nord.
T445x286
Un couple interactif plus torturé à présent (oui, je sais, ça tourne à l’obsession mais je suis monomaniaque), celui d’UGC 10491 liant PGC 58674 à SDSS J163813.81+41551.7 (un beau nom de baptême anonyme à rallonge). On y trouve une forme de banane légèrement incurvée pour la galaxie principale et pour le compagnon un petit globule plus dense vers son milieu, un peu détaché au Sud. Une jolie surprise !
T445x286
Ensuite j’ai échoué à différencier vdB 143 d’un simple halo d’étoile brillante provoqué notamment par l’atmosphère pesante, à retenter par nuits plus pures. Par contre, vdB 152 s’est davantage dévoilée avec une forme un peu cométaire en éventail large.
T445x154
Et j’ai terminé sur un couple de jeunes objets pré-stellaires : HBC 327 et 328. Si le second adopte la forme d’une étoile entourée de nébulosité, le seconde reste stellaire à tous les grossissements. Une étoile double non résolue vers l’E rajoute une « nébuleuse » dans le champ ce qui perturbe l’identification…
T445x286
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Le lendemain, j’ai animé pour quelques amis une soirée d'observation mais le temps de terminer une visite exhaustive du bestiaire céleste profond, la couverture nuageuse s’est épaissie pour tout masquer et malgré un sommeil partiel, c’était toujours le cas vers 02h du matin donc j’ai terminé la nuit dans les plumes.
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La soirée suivante, j’ai remis le couvert concernant mon projet de gagner 400m d’altitude afin d’accéder plus bas vers l’horizon Sud (chez moi obstrué sur 20°) et de me balader dans le Sagittaire à grand champ avec un 150/750 à la recherche de nuages obscurs. Comme l’année dernière, après une heure de randonnée (pédestre par astronomique) avec le matériel (15kg quand même), j’ai rejoint le spot qui est charmant mais bien sûr : nebbia sur l’Est et jusqu’au Sagittaire donc programme impossible à mener…
Alors je me suis tourné au milieu des trouées vers quelques cibles dans l’espoir que cela s’évacue. D’abord le célèbre E de Barnard 142-143 dans l’Aigle.
T150x19
Puis M51 qui révèle des traces partielles de spires.
T150x125-250 (zoom)
Malheureusement, l’horizon Sud était toujours bien voilé alors que le Sagittaire s’inclinait vers son coucher donc j’ai replié bagage, assez dépité. Une fois revenu au chalet, j’ai poursuivi avec quelques cibles au Dobson. D’abord une galaxie vue par la tranche un peu faible, UGC 10561, bien fuselée.
T445x286
Ensuite, NGC 6503 bien plus facile à voir, s’est proposée. On y voit une irrégularité prononcée, surtout sur le côté Ouest, mais il est très difficile (comme souvent) de figer précisément la position des nodosités. Je les ai simulé en vaguelettes sur le croquis (procédé classique made in bourrin).
T445x286
Ensuite, je suis passé par l’œil de chat (NGC 6543) pour dessiner la galaxie qui l’accompagne (NGC 6552) que j’avais délaissée pour me concentrer sur les spires de la nébuleuse ou le halo faible lors de ma dernière visite. Du coup, je ne l’ai que schématisée en haut du dessin ici.
T445x286
Et mon dernier objet du séjour fut la galaxie NGC 245 dans la Baleine, dont les nodosités apparaissent très faiblement par intermittence mais demeurent difficile à figurer précisément. Je les devine plus facilement du côté Sud.
Donc voilà la moisson d’objets pas trop conventionnels de l’été et c’est là que je me dis qu’il faut que je commence à sonder profond pour trouver des trucs finalement peu spectaculaires, parce je suis -malheureusement- déjà presque totalement sevré du mainstream estival… L’espoir qu’il en reste encore un peu me fait continuer de chercher, bien sûr !
Un sablier adapté à la mesure du temps géologique pour finir…
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26 September 2023 10:00 PM
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