Le ciel est fascinant à toutes les échelles, sa dimension fractale nous promet des millénaires d'observation, sans jamais nous lasser...
Je suis donc passé du télescope de 1 mètre de diamètre et 3.2 mètres de focale au 85 mm sur EQ 6. J'en ai profité, grâce à vous (voir post dans Astropratique) pour faire un semblant de mise en station, m'évitant trop de rotation de champ et permettant des poses de 5 minutes sans guidage.
Voilà le résultat de deux semaines passées sous le magnifique ciel du Limousin.
Le Cygne et Céphée, Nikon D 810 A, objectif de 85 mm fermé à 3.5, 9 heures de H alpha, 9 heures de O III et 7 heures de UHC.
On voit bien le Calmar géant, découvert par Nicolas Outters, sur la couche O III, moins bien sur ce misque H O O UHC.
C'est @jeffbax qui a traité l'image à partir de mes trois brutes de fusion.
la team a eu quelques nuits sur le T1000 F/3.2 Omicron du C2PU fin juillet/début Août. En attendant une cible de fin de nuit, j'ai dirigé le tromblon vers un grand classique : IC 5146 alias le cocon. Le seeing était bon (1,35") et j'ai pu engranger 2h de L et RVB = 60/48/46. La L toujours sans filtre et pour le B un filtre SDSS gp.
J'ai fait une première version le weekend dernier, mais ça n'allait pas. Ni @Superfulgur ni moi n'étions enchantés du rendu. Les données étaient excellentes, mais pas d'inspiration... La panne de vision finale. J'ai donc laissé tout ça mariner sur le disque et j'ai tout repris hier. Là c'est publiable.
Alors avec ce type de classiques, vu et revu à toutes les sauces, il n'est pas évident de restituer une image au goût de tous. Mais comme toujours on assume ce choix aux contrastes modérés, et ce zeste de bruit laissé au fond.
La full à 6500 pixels :
Rubrique des flemmards du clic avec quelques crops :
J'ai été étonné de découvrir de petites galaxies en pleine voie lactée :
Assez patienté, de toute façon j’en peux plus l’image est mûre et si je la touche encore je vais la gâcher… Voici donc la 4e image faite début juillet par la Team Omicron avec le T1000 du C2PU à F/3.2.
Il s'agit de la très connue nébuleuse de la trompe d’éléphant, alias IC 1396 dans la constellation de Céphée.
L’idée de capturer une région avec des poussières me trottait dans la tête depuis quelques temps. Je pressentais que l’absence de filtre IR cut en luminance alliée à la sensibilité du capteur de la QHY 600 M dans l’infrarouge permettrait de révéler des étoiles au sein de ces poussières ainsi que de détailler les structures.
Un test d’une heure dans la nuit du 11 juillet nous a ravis. Non seulement un cadrage esthétique était possible, mais effectivement les structures au sein de la nébuleuse étaient déjà bien visibles.
Quand j’ai montré ma trompe à @Superfulgur, il m’a dit « Vas-yyyyyyyyy ». . J’ai compris que sa fibre esthétique légendaire avait été touchée. Donc go !
Il est toujours difficile de s’attaquer à un objet aussi classique. L’un des plus photographiés, avec et sans filtres à bandes étroites. Néanmoins, comme à chaque fois, nous avons essayé d’apporter une vision nouvelle. En LRVB pur, avec un traitement colorimétrique équilibré et un travail sur les contrastes permettant de mettre en valeur les volutes subtiles et l’aspect de relief. Les prises de vues par filtre ont dès le début été optimisées en pensant au résultat final. Plus de R et un mixage 0,75xL + 0,25xR pour la luminance. Il y a 2h de L et RVB = 100/61/45 mn avec un filtre Sloan SDSS g’ pour le bleu.
On est super contents de cette image. Les couleurs, le relief, les structures complexes,...
J’espère qu’elle sera également à votre goût. Un gros merci à toute l’équipe du C2PU. Ce type d’image ne serait pas possible sans la confiance de notre ami JP Rivet qui dirige ces instruments incroyables.
La full donc :
Et quelques crops à 250% pour les flemmards du clic, qui n’ont aucune excuse :
Comme vous l'avez déjà compris dans les 2 posts de @Superfulgur, nous avons la chance d'avoir eu de belles nuits avec le T1000 du C2PU début juillet. Il y a encore des données en cours de traitement.
Cette fois, la Team a décidé de combler un vide dans sa collection : un amas ouvert. Ces objets sont un peu délaissés parfois lorsqu'ils ne sont pas accompagnés de nébulosités. Pourtant certains valent vraiment le détour, comme l'amas du canard sauvage.
Nous avons choisi M11, pour ses étoiles aux couleurs riches, sa compacité et l'océan d'étoiles de la voie lactée qui l'entourent.
J'ai commencé les prises le 5 juillet et Serge l'a terminé le 12. Il y a tout juste 1h30 de données en RVB = 30/25/35 au foyer du T1000 à F/3.2. La couche bleue provient d'un filtre SLOAN SDSS gp et l'ensemble est ensuite calibré photométriquement avec SIRIL. Une version complètement résolue, en pur RVB pour le plaisir des yeux. J'espère qu'elle vous plaira.
L'image Full :
Le crop des flemmards du clic :
Et, le petit lien Astrobin :
Bon ciel,
et restez dans les parages cet été, y'en a encore à venir
Notre boulot à C2PU, avec @jeffbax , est vraiment fascinant : on pointe « en aveugle » des coordonnées, transmises par le groupe des Alertes Gaia, et on pose pour faire des mesures photométriques : éruptions zarbi d’étoiles, évènements stellaires chelou, microlentilles, brusques flambées de quasars, supernovae…
Des fois, le champ est saturé d’étoiles, on ne sait même pas ce qu’on observe.
Des fois, on détecte immédiatement la supernova, là, dans les bras de cette petite galaxie…
Au printemps, j’ai du pointer ce champ du Bouvier : il s’agissait de surveiller la brillante et lointaine galaxie de Seyfert NGC 5683, qui a un trou noir supermassif actif en son centre.
Quand j’ai vu ce magnifique trio de galaxies, j’ai profité, avec Jeff, de trous entre deux pointages pour poser plus longtemps dessus…
Alors voilà, NGC 5683, télescope de 1 mètre à F/3.2 Omicron C2PU, distanciel et présentiel, caméra QHY 600 à -5°C.
2 h 30 minutes de luminance, 1 h par filtre, R, V et SDSS gp
Magnitude limite : 24.7.
Traitement JeffBax, forcément.
NGC 5683 se trouve à 500 millions d’années-lumière, bien plus loin que sa « voisine » NGC 5682, distante de seulement 100 millions d’années-lumière. A gauche, la belle spirale NGC 5693, en haut, la spirale NGC 5689.
A cette profondeur, le ciel est plein de quasars, nous avons conservé ce champ décentré pour montrer VV2006J143402.9+484401 : redshift z : 3.7, magnitude 21, 12.2 milliards d'années-lumière.
On le visitera jamais, il nous fuit à 274 000 km/s…