le Chab

poëme "astronomiques"

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Bonsoir à tous!
Le ciel a toujours fasciné les hommes...
loin des théories et de la technologie de pointe j'aimerais consacrer un poste à la poësie "astro" pouvez vous aussi l'étayer avec moi ,allez courage,j'ouvre le bal avec Baudelaire et alfred de Musset:

LES BIENFAITS DE LA LUNE

La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit:«Cette enfant me plaît.»
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s'étendit sur toi avec la tendresse souple d'une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C'est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis; et elle t'a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l'envie de pleurer.
Cependant, dans l'expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux; et toute cette lumière vivante pensait et disait: «Tu subiras éternellement l'influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j'aime et ce qui m'aime: l'eau, les nuages, le silence et la nuit; la mer immense et verte; l'eau informe et multiforme; le lieu où tu ne seras pas; l'amant que tu ne connaîtras pas; les fleurs monstrueuses; les parfums qui font délirer; les chats qui se pâment sur les pianos, et qui gémissent comme les femmes, d'une voix rauque et douce!
«Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l'eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu'ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d'une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie.»
Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
_________________Ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?

Es-tu l'oeil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?

N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?

Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
À travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.

Rends-nous la chasseresse,
Blanche, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !

Oh ! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diane,
Et ses grands lévriers !

Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.

Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prées,
Ses chiens s'en sont allés.

Oh ! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !

Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

T'aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.

T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !

Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.

Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.

Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Peut-être quand déchante
Quelque pauvre mari,
Méchante,
De loin tu lui souris.

Dans sa douleur amère,
Quand au gendre béni
La mère
Livre la clef du nid,

Le pied dans sa pantoufle,
Voilà l'époux tout prêt
Qui souffle
Le bougeoir indiscret.

Au pudique hyménée
La vierge qui se croit
Menée,
Grelotte en son lit froid,

Mais monsieur tout en flamme
Commence à rudoyer
Madame,
Qui commence à crier.

" Ouf ! dit-il, je travaille,
Ma bonne, et ne fais rien
Qui vaille;
Tu ne te tiens pas bien. "

Et vite il se dépêche.
Mais quel démon caché
L'empêche
De commettre un péché ?

" Ah ! dit-il, prenons garde.
Quel témoin curieux
Regarde
Avec ces deux grands yeux ? "

Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

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Qu'il me soit permis de m'associer à la vague d'enthousiasme déchaîné par ce post...

"A travers la fenêtre de ma chambre,l'Etoile polaire brille d'une étrange lueur.Pendant les longues heures infernales des ténèbres,elle est là qui étincelle.Et en automne,lorsque les vents mugissent avec rage,lorque les arbres du marécage aux feuilles rougeâtres,bruissent dans le petit matin,alors que la corne lunaire pâlit,je m'assieds près de la croisée et contemple l'étoile.
Tombant de la voûte céleste,l'éclat de la scintillante Cassiopée vacille au fil des minutes(...).

Juste avant l'aurore,Arcturus clignote sur le cimetière et,au loin,la chevelure de Bérénice luit,étrange,dans l'est mystérieux.
La Polaire,elle,darde ses rayons cendrés et froids sur la terre,clignant hideusement comme un oeil fou qui essaie de transmettre un message,mais qui a tout oublié,excepté qu'il avait un message à transmettre.
Quelquefois,quand le ciel est nuageux,je réussis à dormir..."


La suite,est à découvrir dans "DAGON" de H.P.Lovecraft(extrait de la nouvelle "Polaris").

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Merci hamilton !
Une belle chanson de michel Jonasz en retour
Lune,
Tu peux m'allumer,
Tu peux essayer, au moins vas-y.
Tends-moi la perche,
Je serai à la hauteur.

Lune,
Le Soleil m'ennuie
Et j'attends la nuit.
Cruelle, j'ai peur. Reviendras-tu ?
Toute une journée sans nouvelles.

Lune,
Mes yeux, tous les soirs,
Sont remplacés par
Deux cercles blancs de lumière,
Le reflet d'un éclair de

Lune.
Laisse-moi t'embrasser,
Juste un seul baiser,
Une caresse du bout des doigts ou
Est-ce trop te demander là

Lune.
Tout c'qui nous sépare,
C'est cet espace noir.
Quatre cent mille kilomètres à peine.
J'en ai marre, la coupe est pleine.

Lune,
Peux-tu m'éclairer ?
Quelle syllabe chantée
Sort de ta bouche ? Est-ce un "Ah !"
Admiratif, ou un "Oh !" déçu ?
"Ce type qui perds ses tifs
Est d'une
Grande banalité.
J'peux plus l'supporter.",
Ou, au contraire, es-tu folle de moi
Comme je suis dingue de toi ?

Lune,
Cette blancheur fine,
Cette pâleur divine,
J'aime tout de toi,
Je connais tout de toi
Même si tu gardes

L'une
Des tes faces cachée.
Est-ce pour préserver
L'indispensable part de mystère
D'une beauté féminine ?

Lune,
Mes yeux, tous les soirs,
Sont remplacés par
Deux cercles blancs de lumière,
Le reflet d'un éclair de

Lune.
C'est pas pour la nuit,
C'est pour toute la vie.
Ne cherchons pas la bagatelle.
Nous l'aurons notre éternelle

Lune
De miel attendue.
Vite ! Je n'en peux plus.
Mon cœur est à feu et à sang.
J'peux plus passer de nuit sans
Lune.

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Salut le Chab et hamilton.

Il n'y pas que l'astronautique pour nous faire "tutoyer" le ciel et l'espace.
Le rêve aussi peut nous "transporter". Superfulgur, lui même, lui accorde sa préférence

Un poême d'Albert Lozeau (extrait de "Nocturnes"):

Comme il fait bon d'être plusieurs quand il fait noir,
Et que nous subissions l'influence du soir,
Rêveur, chacun de nous écoutait sa pensée
Par le même silence intimement bercée.
La nuit mélancolique épanchait sa douceur
Avec un caressant geste de grande soeur,
Et nous voyions passer dans l'ombre transparente,
De temps en temps, soudaine, une étoile filante.
Le firmament d'été fourmillait d'astres bleus
Irradiant l'éther d'éclats miraculeux.

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....................


Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ;
Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ;
Une immense bonté tombait du firmament ;
C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,

Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.


V.H

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Chaque point est un astre et chaque astre un soleil.
Autant d'astres, autant d'immensités étranges,
Diverses, s'approchant des démons ou des anges,
Dont les planètes font autant de nations ;
Un groupe d'univers, en proie aux passions,
Tourne autour de chacun de mes soleils de flammes ;
Dans chaque humanité sont des coeurs et des âmes,
Miroirs profonds ouverts à l'oeil universel,
Dans chaque coeur l'amour, dans chaque âme le ciel !
Tout cela naît, meurt, croît, décroît, se multiplie.
La lumière en regorge et l'ombre en est remplie.

V. H.

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.. Soleil, soleil !...Faute éclatante !
Toi qui masques la mort, Soleil,
Sous l'azur et l'or d'une tente
Où les fleurs tiennent leur conseil ;
Par d'impénétrables délices,
Toi, le plus fier de mes complices,
Et de mes pièges le plus haut,
Tu gardes les cours de connaître
Que l'univers n'est qu'un défaut
Dans la pureté du Non-être !...

P. V.

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c'est pourtant vrai que notre coeur cogne dur à l'évocation du "là haut" et des "ailleurs"!

Allez,histoire de poursuivre un peu le vagabondage entre les bras spiraux et d'oublier un temps les aigreurs du demain 20h....


"Dans un milliard d'années-lumières
Notre amour sera-t-il éteint?
luira-t-il une vie entière
Brillera-t-il jusqu'au matin?

Cette étoile que tu regardes
Est déjà glacée aujourd'hui
Ou tient-elle encore la garde
Aux quatre temps de l'infini?

Dans un milliard d'années-lumière
Notre amour aura dévoré
Tant de force et tant de matière
Qui ne connaîtront plus d'aprés

Et le sort disperse les masses
Rougissant les bleus et les verts
Balayant les corps qui se cassent
Aux quatre vents de l'univers

Dans un milliard d'années-lumière
Sera-t-il question de toujours
Comme au siècle où roulaient naguère
Les météores de l'amour?

Quelque part dans la galaxie
Sont blottis les tièdes les nus
Que pèsent nos souffles de vie
Aux quatre vents de l'inconnu?"


G.B.

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Le vaste monde: un grain de poussière dans l'espace
Toute la science des hommes: des mots
Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats: des ombres
Le résultat de ta méditation: rien.

Si je pouvais être le maître, comme Dieu,
Je saurais démonter le ciel au beau milieu.
Et je ferais alors, au milieu des étoiles,
Un autre ciel, où l'homme atteindrait tous ses voeux.

C'est à cause du Ciel que mon coeur est farouche.
C'est Lui qui déchira mon coeur en lambeaux.
L'air qu'il souffle sur moi m'est le feu d'un flambeau
Et l'eau a pris un goût de terre dans ma bouche.

Nous sommes des jouets entre les mains du Ciel
Qui nous déplace comme Il veut: c'est notre maître.
Au jeu d'échecs, nous sommes des pions éternels
Qui tombent un à un tout au fond du non-être.

Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclaire la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues.

De la ronde éternelle, arrivée et départ,
Le début et la fin échappent au regard.
D'où venons-nous, où allons-nous? Jamais personne
N'a dit la vérité là-dessus nulle part.

quatrain tiré des Chants d'Omar Khayam, poète persan du XIe siècle
extrait du livre "Les Poètes et l'Univers" de Jean-Pierre Luminet, éd. du Cherche Midi

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Ce texte a près de 2000 ans, mais sa résonnance est éternelle.

Normal, l'auteur est un phénomène...Claudius Ptolemaeus, astronome, mathématicien et géographe d'origine grecque, plus connu sous le nom de Ptolémée.

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"Almageste" (extrait) :

Moi qui passes et qui meurs,
je vous contemple étoiles !

La terre n'étreint plus l'enfant qu'elle a porté.
Debout, tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,

Je m'associe, infime, à cette immensité ;
Je goûte en vous voyant, ma part d'éternité

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merci à tous ,de rappeler Victor Hugo ,ou Ptolémée;
Hamilton ton Texte me rappelle le cantique de saint françois d'assise qui parle à "Messire Soleil:
1. Très haut, tout puissant et bon Seigneur,
à toi louange, gloire, honneur,
et toute bénédiction ;
2. à toi seul ils conviennent, ô Très-Haut,
et nul homme n’est digne de te nommer.
3. Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil.
par qui tu nous donnes le jour, la lumière :
4. il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,
et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole.
5. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les étoiles :
dans le ciel tu les as formées,
claires, précieuses et belles.
6. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages,
pour l’azur calme et tous les temps :
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
7. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau.
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste.
8. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes.
9. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi ;
qui supportent épreuves et maladies :
10. heureux s’ils conservent la paix
car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.
11. Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre soeur la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
12. Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ;
heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire.
13. Louez et bénissez mon Seigneur,
rendez-lui grâce et servez-le
en toute humilité !

Même le Soleil est une créature; valorisant non pour les simple mortels que nous sommes.....!

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Au nom de la Lumière, au nom du Ciel immense,
Au nom de l'astre jaune, Arcturus le charmeur,
Au nom de l'astre blanc, Sirius qui commence,
Au nom de l'astre rouge, Aldébaran, qui meurt,

Ô Soleil, astre blond, Père ardent des neuf Terres,
Roi doré des ciels bleus qu'honorent les couchants,
Toi qu'escorte le choeur des globes tributaires
Et que suit l'oeil pieux des fleurettes des champs,

Toi le grand chevaucheur des plaines éclatantes,
Toi le pâtre qui, vers quelque but redouté,
Entraînes le troupeau des sphères haletantes,
Comme un bétail obscur beuglant vers la clarté,

Toi le creuset géant où bout l'âme des mondes,
Toi le coeur formidable et ruisselant de jour
Qui propulses vers nous, par explosions blondes,
Toute la Vie, et tout l'Espoir, et tout l'Amour!

Toi qui nous as tenus dans tes flancs de lumière,
Toi qui nous exilas sur la Terre au sein gris,
Fais chanter les oiseaux sur nos fronts en prière,
Et pousser les gazons sous nos orteils meurtris.

extrait de la Prière au Soleil de Jean RAMEAU ( Les Poètes et l'Univers de Jean-Pierre LUMINET )

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Les cieux,les ciels,nous renvoient souvent aux sentiments les plus passionnés,nos rêves,nos aspirations les plus intimes,nos craintes.Nous nous mettons quelquefois en scène
au milieu des acteurs célestes...

Pour illustrer,un extrait de "La vie est un songe"(Calderon de la Barca/1600-1681)

Sigismond

Je découvre ma vie! Femme...Ce mot est le plus doux compliment dans la bouche d'un homme,qui es-tu? Sans te voir,je t'adore et,conquis par la foi que je mets en toi,je me persuade de t'avoir déjà vue! Qui es-tu,ô si belle?


Rosaura

(à part) Dissimulons.(Haut)Je suis malheureuse dame d'Estrella.


Sigismond


Ne parle pas ainsi! Dis plutôt:le soleil dont la flamme anime cette étoile, puisque de tes rayons elle reçoit son éclat. J'ai vu,au royaume des parfums, la divine rose gouverner les fleurs:sa beauté suprême lui en assurait l'empire. Sur toutes les pierres précieuses des mines, j'ai vu le diamant l'emporter: son éclat supérieur le faisait roi. J'ai vu, dans les cours éclatantes de l'inquiet royaume des étoiles, Vénus, reine des astres, tenir le premier rang. En de parfaites sphères, j'ai vu le soleil, premier oracle du jour,régner sur sa cour de planètes...Comment, alors, si la beauté assure la préséance parmi les étoiles, les pierres, les astres, les planètes, peux-tu servir une femme moins belle que toi? Toi qui es par la beauté soleil, Vénus, diamant, étoile et rose?


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