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Rêve d'Europe dans "Le Monde"

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Des planétologues rêvent d'Europe, une lune de Jupiter
LE MONDE | 17.12.07 | 15h59 • Mis à jour le 17.12.07 | 15h59
SAN FRANCISCO (CALIFORNIE) ENVOYÉ SPÉCIAL

Les exobiologistes ne jurent que par Europe. Et pour cause : la lune glacée de Jupiter est sans doute, avec Mars, l'un des lieux du système solaire où la vie a le plus de probabilités d'avoir pu se développer.

A l'occasion du congrès d'automne de l'American Geophysical Union (AGU), qui s'est achevé vendredi 14 décembre à San Francisco (Californie), des planétologues américains ont plaidé pour l'envoi d'une mission vers le satellite jovien. Leur plaidoyer intervient après que l'Agence spatiale européenne (ESA) a, parmi une cinquantaine de candidates, présélectionné une mission d'exploration de la petite lune glacée (environ 3 100 km de diamètre) pour son prochain programme scientifique (2015-2025).

Depuis l'envoi de la sonde Galileo, les planétologues ont acquis la certitude que la planète abrite un océan d'eau liquide sous une croûte de glace. "La manière dont Europe affecte le champ magnétique de Jupiter le démontre, dit le géophysicien Raymond Pierrehumbert (université de Chicago). La question est aujourd'hui de connaître l'épaisseur de cette croûte."

Sous l'influence du champ gravitationnel de Jupiter, la structure interne d'Europe subit des torsions qui échauffent son coeur rocheux. Cette source de chaleur interne explique la présence d'eau liquide sous la croûte gelée. Celle-ci, selon les modèles, pourrait être épaisse de 3 à 30 km environ. "La première étape serait l'envoi d'un orbiteur qui permettrait, entre autres, de mesurer l'épaisseur de la glace", a expliqué William McKinnon (université de Washington, St-Louis). Cette cartographie établie, il serait possible d'envoyer un robot là où la glace est la moins épaisse afin qu'il perce et explore, in situ, l'océan caché de la planète.

Pour l'heure, les instruments que les scientifiques rêvent de voir embarquer sur une sonde orbitale à destination d'Europe sont déjà éprouvés par des missions en cours. Comme, par exemple, la sonde Mars Express, dont l'un des apports est l'étude de la calotte glaciaire du pôle Sud martien. Les dernières observations de la Terre peuvent aussi s'avérer utiles.

CALOTTE DE GLACE

Car, sur Europe, "à l'interface entre l'océan liquide et la calotte de glace, se trouve probablement l'environnement qui, dans tout le système solaire, ressemble le plus à ce qu'on peut trouver sur Terre", assure Donald Blankenship (université du Texas, Austin). Par exemple, sous la calotte antarctique où des lacs sub-glaciaires coincés sous plus de 3 km de glace, comme le lac Vostok, abritent une vie bactérienne comme l'ont suggéré, en 2004, des travaux franco-russes.

L'exploration d'Europe, qui impliquerait l'Agence spatiale américaine (NASA), l'ESA et l'agence spatiale nippone (JAXA), est en concurrence avec un retour sur Titan. Sur la lune brumeuse de Saturne, où l'atterrisseur européen Huygens s'est posé en janvier 2005, certains scientifiques sont tentés par le pari de déployer un robot capable de survoler à basse altitude les champs de dunes et les étendues d'hydrocarbures liquides.
Stéphane Foucart

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Intéressant,

mais, sera-t-on capable de forer 3km ou plus de glace avec une sonde spatiale ? je ne pense pas, alors comment fera-t-on? science-fiction ?

Bons cieux

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en fait personne n'en sait rien, il faut d'abord envoyer un orbiteur spécifique pour mieux étudier europe.

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L'idee n'est pas de forer au sens usuel du terme, mais de faire penetrer une sonde en forme d'ogive dont l'extremite serait chauffee par pile atomique et qui s'enfoncerait lentement sous sa propre gravite, la progression etant rendue possible par la fonte de la glace consecutive au degagement de chaleur. En s'enfoncant elle deroulerait un cable reliee a un module reste a la surface et qui serait charge de transmettre les donnees.

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"...l'exploration d'Europe, qui impliquerait l'Agence spatiale américaine (NASA), l'ESA et l'agence spatiale nippone (JAXA), est en concurrence avec un retour sur Titan..."

Il n'y a pas à choisir, Europe et Titan sont de loin les endroits les plus excitants du système solaire ; Planifier de nouvelles missions vers ces deux mondes en coopération internationale (Cassini-Huygens est une formidable réussite) est une question de bon sens ; J'espère que les budgets ne vont pas encore être détournés vers des gouffres sans fond : ISS, retour sur la Lune...

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Et pi un jour, comme l'a prédit Arthur C Clarke, une forme vivante contenant de la chlorophylle provoquera par un signal électrique inconnu la perte de la sonde qui l'aura détecté pour la première fois...Ahhhh, je rêve d'une nouvelle comme ça dite par PPD aux vingt heures, la routine de notre train train quotidien en prendrait un sacré coup !
A+

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une foreuse glaciere par chauffage atomique !
et un fois au fond? la radio activité du bidule se diule dans des oceans ?
l'idée est fun, mais je suis pres a parier ma paye que ce ne sera pas la solution retenue, trop ecologiquement incorect sans compter les risques liés au lancements. je sais ça a déjà ete fait, mais je ne suis pas sur que le public soie pret a accepter ces nouveaux 'risques'

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ça comporte effectivement certains risques pour les éventuels organismes "européens"

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Si c'est pour faire comme on a l'habitude cad casser et polluer, autant ne pas en savoir plus tout de suite...

Purée c'est incroyable, à chaque fois c'est la même chose, on veut tout faire tout de suite, on veut tout savoir maintenant et ne rien remettre à trop loin dans le futur.
Et quoi? La science prendra ses RTT en 2050?

Et que je veux le retour à la Lune pendant mon mandat, et que je veux Galileo tout de suite et que j'exige d'envoyer l'homme sur Mars avant telle date, quelle bande de gamin capricieux!

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Et comment croyez vous que la sonde Cassini et New-horizon se débrouillent ? Elles aussi sont équipées d'un générateur isotopique.

Comme l'ont eu les "viking" 1 et 2. Leur puissance électrique était fournie par deux générateurs radio isotopiques (RTG) capable de fournir 70 W en permanence grâce à la chaleur dégagée par la désintégration radioactive de plutonium 238 et convertie ensuite en électricité par des thermocouples. Ca leur a permis de tenir plusieurs années.
De même pour une floppée de satellites russe et américains en orbite.

Le futur rover martien "Mars science Laboratory" (2009?) sera lui aussi équipé d'un RTG.

Le risque n'est pas négligeable, comme toujours dans ce genre d'entreprise. Un étage de fusée sur la gueule, c'est possible aussi, et ce n'est guère mieux.
Dans cette affaire, l'essentiel est de limiter ces risques pour les rendre "acceptables" ...
Est-ce le cas aujourd'hui ? Difficile de se prononcer.

[Ce message a été modifié par vaufrèges (Édité le 18-12-2007).]

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vous avez vu les dates? avec les retards chroniques du spatial le temps que cette mission ai eu la chance d'exister beaucoup d'entre nous ici mangerons leur knachis en purée et boirons leur 16 avec un canard ...
maintenant si on veut que les projets ne se réalisent pas il suffit effectivement de ne pas se fixer d'objectifs.

quant à la radioactivité sur europe ça doit faire partie des choses les plus communes après l'eau.

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<<<<<<< mangerons leur knachis en purée et boirons leur 16 avec un canard ...>>>>>>>

T'es dur avec serge quand même...

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j'ai dit "beaucoup d'entre nous" parce qu'il va falloir attendre longtemps à mon avis.

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Nan,

asp06 a raison : ce truc a à peu près autant de chances d'exister dans un prochain avenir que "l'Homme sur Mars".

On est dans l'hyper optimisme scientifique, là... Une ogive chauffée par des RTG qui creuse 30 ou 50 km de glace ? Sans rencontrer d'obstacles ? La glace est pure, sur Europe ? Il n'y a pas de la roche, des strates dues, par exemple, au bombardement météoritique ? Et les marmottes, qué qué font ?

A Dôme C, on creuse la glace à la foreuse, on arrive péniblement à descendre à 5 ou 6 km, je sais plus...

Sur Europe, dans le champ de radiation de Jupiter, par une température de -200 °, on va creuser 50 km de glace ?

Avec quel technologie, quel budget ?

Bref, quand ?

S

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Attention Serge Brunier, la glace peut ne faire "que" 3km d'épaisseur!

Ce qui ne change pas le schmilblic d'ailleurs, je te l'accorde

c'est vrai que ça reste de la science-fiction...pour le moment

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Je l'ai fait exprès, baroche...

A mon humble avis, les planétologues ne croivent pas à cette hypothèse, mais c'est vrai qu'elle est très "vendeuse" pour avoir du crédit et des crédits, 3 km, çà a l'air accessible.

On aura la réponse (peut-être) grâce au radar de la sonde en orbite.

Ca me rappelle la glace aux pôles lunaires : elle devait alimenter les astronautes dans leur super base, en eau, oxygène et électricité. Y avait pas de glace, mais l'idée de la base est restée.

Ca me rappelle Marsis, le radar de Mars Express, "vendu" pour trouver de l'eau liquide dans le sous sol : çà n'a pas marché. (Cela dit, en "off" la plupart des planétologues le sentaient avant même le décollage de Mars Express...

S


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Hello,

en effet, je suis d'accord avec Serge sur le fait que les planétologues vendent leurs projets en appâtant le chalant ; mais c'est de bonne guerre... Je suis aussi d'accord sur le fait qu'il n'est pas raisonnable de penser forer ni 3 km, ni 30 km de glace. Nous n'avons ni la techno, ni les budgets. Et nous n'aurons ni l'un ni l'autre avant des centaines d'années au train où vont les choses !

Pour le RTG, il y a finalement "peu" de risque au décollage, y compris en cas de perte du lanceur, même si c'est évidemment très désagréable d'y penser. Les RTG américains ne sont pas des bombes atomiques ! La dispersion des produits fissiles n'aurait rien d'une pollution globale, y compris si elle se fait à haute altitude. Il y a d'autres pollutions nucléaires en cours et bien réelles sur Terre qui sont très génantes, notamment depuis la chute du mur et dont personne ne parle... Celles-là ont fait et continuent à faire de vraies victimes !

Quant au sujet du post. Il faut rappeller que nous ne sommes pas allés autour de Jupiter depuis un bon moment (Galiléo). Les 4 galiléens sont 4 mondes fantastiques à étudier, depuis l'orbite d'abord et de manière indépendante. On ne connaît d'ailleurs pas grand chose de ces 4 lunes.
La mission JIMO devait s'y rendre et visiter chacune des lunes...

Quant aux autres prétendants, il y a de sérieux candidats dont Neptune et Uranus avec leur floppée de mondes fantastiques ! Sans compter évidemment une mission spécifique pour Titan, voire pour les lunes de Saturne, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Et je ne parle même pas de Pluton qui bénéficiera "seulement" d'un survol de quelques heures. Reste aussi pléthore d'astéroïdes étonnants à visiter, plus Mercure qu'on ne connaît qu'à 50% et Vénus à revisiter vraiment au sol et dans l'air... Bref, les planétologues, climatologues, volcanologues, glaciologues, exobiologistes et autres ont tous dans leurs cartons des missions sur mesure formidables. A qui des ballons, des rovers, des landers, des orbiters, des planeurs, des pénétrateurs, des surfeurs, bouées...

André Brahic me disait il y a quelques jours encore, qu'il prévoit 50 ans d'activités (je précise à son rythme), avant de penser à la retraite, pour terminer d'étudier ces corps lointains autours des géantes...

Voilà les vraies priorités que les agences devraient se donner pour l'exploration automatique. Mais à faire le compte et à la vitesse actuelle, il faudra encore plusieurs centaines d'années pour avoir fait un tour complet de notre système solaire.
Dommage que Monsieur Ford n'ait pas fait dans le spatial, car pour acquérir les informations de bases sur chacun de ces corps solides, la technologie à mettre en oeuvre est solidement éprouvée depuis des lustres. Autant dire qu'elle ne coute rien au regard de bien d'autres technologies à mettre au point... et qui ne serviront jamais à rien !

Bref, nous verrons très bientôt quels choix seront faits pour les 25 ans à venir. Mais je parie que l'ESA et la NASA pour ces explorations lointaines, iront ensemble et au compte goutte réaliser des incursions prudentes (bien que magnifiques).

Dommage.
Gilles

[Ce message a été modifié par Dawido (Édité le 18-12-2007).]

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> A Dôme C, on creuse la glace à la foreuse, on arrive
> péniblement à descendre à 5 ou 6 km, je sais plus...

> Sur Europe, dans le champ de radiation de Jupiter, par
> une température de -200 °, on va creuser 50 km de glace ?

La problématique reste très différente. Au Dome C, c'est la glace que l'on étudie, pas ce qu'il y a dessous (pour l'instant, car les lacs sous glaciaires intéressent beaucoup de monde). Il faut donc faire remonter la glace, d'où nécessité du carottage classique. Ici, la sonde descend mais ne remonte pas, ce qui en un sens est plus simple. De plus un avantage non négligeable est que l'on pourra abondamment tester la technologie sur Terre avant de l'envoyer au loin.

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