BobMarsian

TNO, KBO, SDO, plutinos & Co.

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"TNOs are Cool! A Survey of the transneptunian Region XV. Physical characteristics of 23 resonant transneptunian and scattered disk objects"
Aniko Farkas-Takács (Konkoly Observatory, Hongrie) et al.
https://arxiv.org/abs/2002.12712 (28 fév. 2020) ---> Astronomy & Astrophysics (2 mars 2020)

 

15ème publication, donc, concernant les résultats des mesures de flux thermiques enregistrées par l'observatoire spatial Herschel (2009-2013) de l'ESA, ciblées sur une sélection d'objets du Système Solaire externe ---> programme de recherche : "TNOs are Cool!".

 

Quelques résultats notables parmi les plus gros objets + un troyen de Neptune :

            Object                       Cl. dyn.    Data      Diamètre (km)     Albédo

 - (303775) 2005 QU182    SDO            P        584 +155/−144     0,129    Réanalyse
 - (145451) 2005 RM43      SDO            P        524  +96/−103      0,102
 - (455502) 2003 UZ413     Plutino       P        472 +122/ −25      0,151
 -   (26181) 1996 GQ21       SDO          P/M    456  +89/−105       0,060
 -   (82075) 2000 YW134    Rés. 8:3    P/M    437 +118/−137     0,133    Réanalyse - Binaire (382 & 210 km)

 -                  2001 QR322     Rés. 1:1      M      178  +61/ −37        0,033    1er troyen de Neptune découvert

 Data --->  P: Herschel/PACS (70-100-160 μm),  M: Spitzer/MIPS (24-71 μm)

 

Principales résonances avec Neptune :
  1:1 (troyens),  4:3 (interne),  3:2 (plutinos),  5:3 ,  7:4,  2:1 (twotinos),  5:2 (distante), ... 9:1 (2 objets).

 

L'étude a aussi permis (en élargissant l'échantillonnage d'objets) de mettre en évidence un troisième regroupement d'objets selon le critère d'association albédo-couleur ("Albedo-colour clustering groups") :

  - DN (dark-neutral)     pV = 0,046 ±0.008    Lacerda et al. (2014)
  - BR (bright-red)          pV = 0,121 ±0.056    Lacerda et al. (2014)
  - BN (bright-neutral)   pV = 0,538 ±0.221    Cette étude !

Edited by BobMarsian

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"Trans-Neptunian Objects Found in the First Four Years of the Dark Energy Survey"
Pedro H. Bernardinelli (University of Pennsylvania, Philadelphia) et al.
The Astrophysical Journal Supplement Series (AAS, 10 mars 2020)
https://iopscience.iop.org/article/10.3847/1538-4365/ab6bd8
https://arxiv.org/abs/1909.01478 (3 sept. 2019 (v1), 11 fév. 2020 (v2))

 

Méthodologie & bilan des quatre premières années (2013-2017) de recherche d'objets du Système Solaire situés au-delà de Neptune (TNOs), effectuée au foyer de la Dark Energy Camera (DECam *) de 520 Mpixels montée sur le télescope Víctor M. Blanco (4 m) du CTIO (Cerro Tololo Inter-American Observatory, Chili).

 

Ce sondage profond du Système Solaire dit Dark Energy Survey (DES **), étalé sur 5000 deg² de l'hémisphère Sud, a repéré parmi les 7 milliards objets célestes enregistrés sur 60 000 clichés :  22 millions au statut transitoire ("transients"), réduits à 400 candidats TNOs observés durant au moins 6 nuits.

Au final, une liste validée de 316 TNOs catalogués (distants de 30 à 90 UA) est établie, dont 245 découverts par le DES et 139 totalement nouveaux (pas trop compris la différence entre les deux !).

Le DES s'est poursuivi durant deux années supplémentaires (2018-2019) qui pourrait engendrer la découverte d'environ 500 nouveaux TNOs jusqu'à la magnitude r 23,3 voire > 0,3 mag. sur l'ensemble du catalogue final réalisé sur six années de "survey" ...

 

* L'équipe de Scott Sheppard & Chad Trujillo utilise aussi ce capteur pour effectuer des recherches similaires.

** Voir aussi : "Dynamical Classification of Trans-Neptunian Objects Detected by the Dark Energy Survey"
Tali Khain (University of Michigan, Ann Arbor) et al.
https://arxiv.org/abs/2001.06060 (16 janv. 2020) ---> AJ (The Astronomical Journal)

 

"'Minor planet' bonanza: 139 new objects discovered beyond Neptune"
https://www.space.com/minor-planets-beyond-neptune-dark-energy-survey.html

 

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De la même équipe du Dark Energy Survey (*) et du même auteur que l'article précédent : une étude pour tester l'hypothèse "Planet 9" basée sur un petit échantillon de sept (**) objets extrèmes trans-neptuniens (eTNOs avec a > 150 UA & q > 30 UA) extrait du catalogue DES de 316 objets établi sur les 4 premières années (sur 6 : 2013-2019) du sondage.
Conclusion, selon 12 différents tests : pas d'évidence d'un regroupement ("clustering") orbital qui serait induit par la présence d'une super-Terre circulant à grande distance. Cependant, il est remarqué que la couverture limité du "survey" et le nombre d'objets ne faussent en aucun cas l'hypothèse "Planet Nine" ...

 

(*) la plus importante découverte à l'actif du Dark Energy Survey reste à ce jour : 2014 UZ224 "DeeDee" ("Distant Dwarf"), gros objet trans-neptunien détaché (~ 635 km, 38.3-176 UA, 1112 ans) qui était à l'époque de sa découverte le second (après Eris) plus distant TNO (92 UA).

http://www-personal.umich.edu/~gerdes/2014_UZ224.html
https://iopscience.iop.org/article/10.3847/2041-8213/aa64d8

 

(**) curieux que l'eTNO  2013 RF98  (a = 357,6 UA, q = 36,07 UA) découvert visiblement par le DES n'est pas inclus cette l'étude !  https://en.wikipedia.org/wiki/2013_RF98

 

"Testing the isotropy of the Dark Energy Survey's extreme trans-Neptunian objects"
Pedro H. Bernardinelli (University of Pennsylvania) et al.
https://arxiv.org/abs/2003.08901 (19 mars 2020) ---> AAS journals

 

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Commentaires de l'auteur :

https://twitter.com/phbernardinelli/status/1240832345726468096

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Le 19/05/2020 à 04:09, symaski62 a dit :

https://arxiv.org/abs/2005.08881

On 28th January 2018, the large Trans-Neptunian Object (TNO) 2002TC302

The resulting ellipse has major and minor axes of 543 ± 18 km and 460 ± 11 km

 

Matthieu * ;) (M. Conjat, co-auteur, OCA) avait donc raison vs le Groupe de Rio qui indique toujours à ce jour sur son site de résultats d'occult. ( http://occultations.ct.utfpr.edu.br/results/ ) :
"Radius (equatorial) = 551.0 km - Equivalent radius = 499.0 km" ---> grosse confusion rayon/diamètre :ph34r:

* http://www.astrosurf.com/topic/19982-tno-kbo-sdo-plutinos-co/?page=8

 

Aussi, l'albédo est de 14,7 ± 0,5 % et la période de rotation particulièrement longue d'~ 56.1 h !
Autrement, le diamètre équivalent à la surface de l'ellipse (499.8 km) apparaît 84 km inférieur à celui évalué par flux thermiques (Herschel & Spitzer, Fornasier et al. (2013)) tout en restant ultra limite vs la marge d'erreur (584.1 +105/−88 km) ce qui pourrait quand même impliquer l'existence d'un satellite inconnu pour rendre compte du flux thermique total mesuré.
Cette occultation stellaire avec 12 cordes positives constitue la plus riche jusqu'à présent pour un objet trans-neptunien hors Pluton ...

Edited by BobMarsian
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En décembre 2019, Icarus avait publié un numéro spécial de 110 pages consacré aux objets trans-neptuniens dont malheureusement la plupart des articles sont d'accès payant & chers : 36 $ l'article  ! o.O

 

"The Trans-Neptunian Solar System" - Alessandro Morbidelli, William Grundy
https://www.sciencedirect.com/journal/icarus/vol/334/suppl/C

 

Quelques articles :
"The mass and density of the dwarf planet (225088) 2007 OR10" *
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103518304354
"The mutual orbit, mass, and density of transneptunian binary Gǃkúnǁ'hòmdímà (229762 2007 UK126)"
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103518306286
"Haumea’s thermal emission revisited in the light of the occultation results"
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103518304159
"Ongoing resurfacing of KBO Eris by volatile transport in local, collisional, sublimation atmosphere regime"
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103518304330

 

* 2007 OR10 = "Gonggong"

 

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Edited by BobMarsian

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il y a 24 minutes, jackbauer a dit :

C'est du martien ou c'est une blague ce nom ??

 

C'est du san', péjorativement du bochiman, peuple d'Afrique australe. 

Il est vrai qu'il faut un peu d'entrainement pour bien prononcer. 

Perso, j'aime bien. :)

 

Signé 8Zil'H2OPoKTLi

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Le 10/04/2019 à 18:31, BobMarsian a dit :
Le 10/04/2019 à 14:10, jackbauer 2 a dit :

C'est vrai que celui-là est particulièrement imprononçable (pour nous) mais pourquoi faudrait-il toujours puiser dans la culture occidentale pour désigner les objets du ciel ? Au moins cela fait appel à notre curiosité et nous aide à nous ouvrir (un tout petit peu) à d'autres cultures...

 

Plutôt d'accord.
Ici, le nom retenu pour 2007 UK126 est empreinté à la langue pratiquée par les Bushmen ou Boshimans de l'Afrique australe que l'on peut découvrir au ciné dans "Les dieux sont tombés sur la tête" des années '80, film qui a obtenu un joli succès à l'époque.
Pour eux, leur monde (le bout de la Terre) se termine au niveau de la grande chute d'eau !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19415351&cfilm=2577.html

 

Dans cette langue khoïsan, le caractère en double barres verticales ǁ correspond à une sorte de "clic" vocal.
Une première dans la nomenclature de l'UAI.  Unique et pas aisé à reproduire !
Prononciation* du nom de 2007 UK126 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Gǃkunǁ'homdima.ogg

 

http://www.arroukatchee.fr/infos.namibie/bushmens.htm

 

* en passant, ça me rappelle celui du volcan islandais qui nous a causé quelques soucis aériens en 2010 :

https://fr.wiktionary.org/wiki/Eyjafjallajökull

Modifié 10 avril 2019 par BobMarsian

 

Tu nous l'expliquais d'ailleurs en détails il y a un peu plus d'un an. ^_^

Edited by Huitzilopochtli

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:P ouai bin j'avais oublié, faut pas compter sur moi pour apprendre le bochiman...

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Spécialement pour les objets lointains (TNO), l'UAI continue de surfer sur la vague exotique avec cette dernière fournée de nommage publiée dans la circulaire du MPC datée du 6 juin :

https://minorplanetcenter.net/iau/ECS/MPCArchive/2020/MPC_20200603.pdf

 

- "Mbabamwanawaresa", déesse zoulou de la pluie et de bien d'autres choses comme l'art de brasser la bière :P

 

(184314) Mbabamwanawaresa = 2005 EO302      (KBO,  a = 45.47 UA,  H = 6.4)
Discovered 2005 Mar. 11 by M. W. Buie at Kitt Peak.
Mbaba Mwana Waresa is a Zulu goddess of rain, agriculture, and the harvest.
She is the goddess of rainbows, a symbol of the link between heaven and Earth. She is particularly revered for teaching the people of Southern Africa the art of making beer (Umqombothi).

 


- "Leleākūhonua", attribué à l'Extrême TNO (un des 19 ETNOs avec a > 250 UA & q > 35 UA) 2015 TG387  (q = 65 UA,  a = 1031.5 UA,  H = 5.5) que l'équipe de Scott Sheppard avait surnommé "The Goblin".  3ème objet au périhélie le plus élevé après 2012 VP113 "Biden"  &  Sedna.      
  Pour le nom, il est question d'oiseaux, c'est de l'hawaïen (*) d'une jolie forme poétique, je trouve 9_9
  "Me he manu i ke ala pō`aiapuni lā, he pa`a mau nō ia i ka hui me kona pūnana i kumu mai ai."

 

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(*) l'objet a été découvert au sommet d'un des volcans hawaïen et David Tholen (l'un des co-découvreurs) bosse pour l'Université d'Hawaï !

 

 

Autrement, les noms donnés actuellement aux objets de la ceinture principale (MBA) semblent plus attachés à des personnes réelles et pas forcément liés à l'astronomie. Heu ! C'est pas bientôt la Fête de la Musique ?

 

(343134) Bizet = 2009 FG5       (MBA,  a = 3.14 UA,  H = 16.0)
Discovered 2009 Mar. 19 by B. Christophe at Saint-Sulpice.
Georges Bizet (1838 - 1875) was a French composer of the Romantic era.
Bizet achieved few successes before his final work, Carmen, which has become one of the most popular and frequently performed works in the entire opera repertoire.

 

(470600) Calogero = 2008 PA7      (MBA,  a = 2.60 UA,  H = 17.2)
Discovered 2008 Aug. 6 by M. Ory at Vicques.
Calogero Joseph Salvatore Maurici (b. 1971), better known as Calogero, is a French singer and a songwriter and composer. His greatest hits include "En apesanteur", "Tien an men", "Face à la mer" and "Un jour au mauvais endroit".

Edited by BobMarsian

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Varda, qui appartient au groupe de la trentaine des plus gros TNOs (H < 4), vient d'être mesuré par occultation stellaire (10/09/2018) pour la 1ère fois ce qui fait l'objet d'une publication, enfin d'une prépublication :

 

"A multi-chord stellar occultation by the large trans-Neptunian object (174567) Varda"
Damya Souami (LESIA, Observatoire de Paris-Meudon) et al.
https://arxiv.org/abs/2008.04818 (11/08/2020) ---> Astronomy & Astrophysics

 

(174567) Varda (2003 MW12) est un KBO binaire (lune : Ilmarë) "classical" (a ~ 46,1 UA) dit "hot" (i = 21,5°) de magnitude app. V = 20,3 (vs mag. G = 14,7 pour l'étoile occultée) au moment de l'occultation et alors distant de 46,6 UA de la Terre.

 

L'occultation résulte de prédictions du projet Lucky Star (LESIA Paris-Meudon, Grenade Andalousie et Rio Brésil) dirigé par Bruno Sicardy, selon, entre autres, des données du catalogue stellaire Gaia DR2. https://lesia.obspm.fr/lucky-star/

 

Sur les 13 stations d'observation, 5 occultations positives on été enregistrées côté Ouest américain par des membres du réseau US RECON (Research and Education Collaborative Occultation Network) et possiblement aussi par certains du groupement IOTA (International Occultation Timing Association).

 

Des 5 cordes, ont été déduites les valeurs suivantes :
   - Diamètre équatorial = 762 ± 6 km
   - Diamètre équiv. du disque apparent = 746 ± 16 km
   - Albédo géométrique  pv = 0,097 ± 0,004
   - Densité  ρ :  entre 1,52 ± 0,05  et  1,25 ± 0,04 g/cm3  selon la période de rotation retenue, respect. 5,91 h (la plus probable) et son double 11,82 h <--- solutions issues du modèle de la sphéroïde de MacLaurin préféré à celui de l'ellipsoïde triaxiale de Jacobi.
   - Magnitude absolue  HV = 3,81 ± 0,01
   - Diamètre équiv. du satellite Ilmarë  ~ 356 km

 

Valeurs à comparer (dans la plage d'erreur) avec les mesures thermiques de l'observatoire spatial Herschel ---> "TNOs are Cool" X, Vilenius et al. (2014) :
   - D système Varda-Ilmarë = 792 +91-84 km  -  Albédo = 0,102 +0,024-0,020  -  Densité = 1,25 +0,40-0,43 g/cm3
   - D Varda = 705 +81−75 km  -  D Ilmarë = 361 +42−38 km ...

 

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Même punition pour cet autre gros KBO "classical hot" (934 km selon Herschel), mais lui, sans lune découverte autour jusqu'à présent :(

Ça se présente plutôt bien :)

 

 

"First observation reports are coming in for the stellar occultation by TNO 2002 MS4. Prediction of path by the Lucky Star project was very accurate. At least 4 positive chords. Waiting for more positive reports... Well done, guys!" B|

12:08 AM · 9 août 2020

https://twitter.com/IOTAEuropeanSec/status/1292221175926591488

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"The Dwarf Planet Makemake as seen by X-Shooter"
Alvaro Alvarez-Candal (Universidad de Alicante) et al.
https://arxiv.org/abs/2008.01472 (04/08/2020) ---> MNRAS (Monthly Notices of the Royal Astronomical Society)

 

Pour faire court, en fait, il ne s'agit nullement d'observations faites suite à un exercice de tir aux rayons X sur cette pauvre planète naine, mais plus sérieusement d'analyses de spectres (visible & proche IR) effectuées au VLT indiquant une similitude entre Makemake et Eris au moins au niveau des bandes d'absorption du méthane (CH4) solidifié à la surface de ces deux planètes naines, méthane très probablement mixé avec de la glace d'azote (N2).

 

200804_Alvarez-Candal-et-al._Makemake-spectra_Fig.1.png.1018d2d14643747b996848cc4392cd58.png

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Le 15/08/2020 à 01:42, BobMarsian a dit :

Même punition pour cet autre gros KBO "classical hot" (934 km selon Herschel), mais lui, sans lune découverte autour jusqu'à présent :(

Ça se présente plutôt bien :)

 

===> 22 occultations positives (cordes) enregistrées, dont 4 françaises ;) probables, délimitant une section elliptique provisoire de  808,0 ± 10,8 km  x  748,0 ± 15,3 km,  problématique :S avec la valeur du diamètre mesurée en thermique (Spitzer + Herschel) de 934 ± 47 km ("TNOs are Cool VI" - Vilenius et al., 2012) pour (rappel) le KBO (307261) 2002 MS4 ...

 

https://euraster.net/results/2020/index.html#0808-307261

 

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"The Eris/Dysnomia system I: The orbit of Dysnomia"
Bryan J. Holler (Space Telescope Science Institute) et al.
https://arxiv.org/abs/2009.13733 (29/09/2020) ---> Icarus (février 2021) :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103520304723

 

Nouvelle évaluation du couple orbital Eris-Dysnomia selon des données observationnelles enregistrées entre 2005 et 2018 par les observatoires (+ instruments-caméras) :  Keck/NIRC2, HST/ACS-HRC, HST/WFPC2-PC1 et HST/WFC3-UVIS (janv.-fév. 2018).

 

===> paramètres de l'orbite de Dysnomia :
 -  a = 37273 ± 64 km,  e = 0.0062 ± 0.0010,  P = 15.78590 ± 0.00005 jours  
 -  i (vs l'équat. d'Eris ?) = 45.49 ± 0.15°,  i (vs l'écliptique) = 61.59 ± 0.14°
 -  incl. du pôle de l'orb. de Dysnomia vs le plan orbital héliocentrique d'Eris = 78.29 ± 0.65° (orbite prograde)
===> il faudra attendre 2239 pour observer les phénomènes d'événements mutuels (passages, ombres, éclipses, ...)
 - autrement, la densité du système Eris-Dysnomia a pu être réévaluée a :  2.43 ± 0.05 g/cm3

 

Rappel : précédemment, les diamètres d'Eris & de Dysnomia avaient pu être mesurés respectivement à :
 - 2326 ± 12 km (occult. stellaire 2010, Sicardy et al. 2011)
 - 700 ± 115 km (therm. ALMA, Brown & Butler 2018)

 

200929_Holler-et-al._Eris-Dysnomia_HST-WFC3_Fig.1.png.e7682d087d7df8b5071a50e07d7bd01e.png

----> dist. :  entre 95.9 et 96.5 UA de la Terre,  mag.v = 18.8

200929_Holler-et-al._Eris-Dysnomia_projected-orbit_Fig.2.png.a43b01c2faac39f865231a412c7d723e.png

Crédit :  Holler et al.

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Le 16/10/2019 à 12:45, BobMarsian a dit :

"A TESS Search for Distant Solar System Planets: A Feasibility Study"
Matthew J. Holman, Matthew J. Payne & András Pál
https://arxiv.org/abs/1910.06383 (14 oct. 2019)

 

Après l'étude de faisabilité, ... les TP :

 

"Exploring Trans-Neptunian Space with TESS: A Targeted Shift-Stacking Search for Planet Nine and Distant TNOs in the Galactic Plane"
Malena Rice & Gregory Laughlin (Yale University)
https://arxiv.org/abs/2010.13791 (26/10/2020) ---> The Planetary Science Journal (PSJ)

 

En plus de son activité extra-solaire, TESS se propose selon une chaîne originale d'opérations ("pipeline") effectuée suivant trois étapes algorythmiques spécifiques, de rechercher des TNOs détachés particulièrement distants dans le cadre d'une validation éventuelle de l'hypothèse "Planet Nine".

L'efficacité de la méthode a été démontrée avec le redécouverte des trois ETNOs (Extreme Trans-Neptunian Objects, a > 250 UA & q > 35 UA) suivants :  Sedna (mag.V 20.64),  2015 BP519 "Caju (mag.V 21.81)  et  2007 TG422 (mag.V 22.32).

Par la suite, cette recherche en aveugle a été éprouvée sur deux secteurs célestes (18 & 19) incluant une portion de la Voie Lactée de l'hémisphère Nord, avec 70-800 UA comme plage de distances cibles !
Côté résultats : 17 candidats identifiés, dont un à plus de 200 UA (vs 2018 VG18 “Farout" ~ 120 UA et "FarFarOut" ~ 140 UA) et deux potentiellement bien plus gros que Pluton & Eris, mais restons calme vu que la co-auteure Malena Rice, sur son site web, précise que la plupart représentent probablement de faux positifs (vérification en cours avec des télescopes au sol) ---> "We expect that most of these candidates are likely false positives due to the low expected number density of large, distant, and highly-inclined TNOs;"
http://www.astro.yale.edu/malenarice/#researchhighlight4

Aussi, il a été montré que des objets de mag.V < 21 peuvent être repérés dans le plan galactique à des distances courantes ≲ 150 UA.
Ces résultats encourageants permettent d'envisager une couverture complète du ciel dans le cadre d'une extension de mission prévue après deux années d'opérations.

 

https://news.yale.edu/2020/10/27/lighting-path-planet-nine
https://www.scientificamerican.com/article/in-the-hunt-for-planet-nine-astronomers-eye-a-new-search-technique/

 

5f9ccc03c9272_201026_Rice--Laughlin_TESS_TNOs-search_field-of-view_Fig.1.png.c414644f35cab43e35818d7f88287aae.png

 

5f9ccc1a70e61_201026_Rice--Laughlin_TESS_TNOs_candidates-recovered_Tab.2.png.e7958c9a7cbce318e8ed86778f36111c.png

+ 5 autres ... (les tailles sont estimées en affectant l'albédo de Sedna pV = 0.32)

 

https://twitter.com/malena_rice/status/1321261634250133505

https://twitter.com/malena_rice/status/1321261797580492801

 

 

Edited by BobMarsian
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Deux récents "surveys" de TNO/KBO ayant fait l'objet de présentations au dernier congrès annuel (52ème et virtuel cette fois : 26–30 oct. 2020) de la Division for Planetary Sciences (DPS) de l'American Astronomical Society (AAS) :

 

- Le SSOLS (Solar System Origins Legacy Survey) qui utilise Hubble pour rechercher et caractériser des systèmes binaires parmi un échantillon de 212 KBOs dits "cold classical" (à faible inclinaison) :

 

SSOLS_preleminary-results_DPS2020_Parker_1.jpg.48c7591c8514d25189dbb710c0c68446.jpg

SSOLS_preleminary-results_DPS2020_Parker_2.jpg.1b762d47a450e40bf68ac9ea3ab9f648.jpg

https://twitter.com/Alex_Parker/status/1321501840710590464

https://www.ssols.space/location

 

 

- le Latitude Density Survey qui semble aussi, décidément, s'intéresser au couples binaires :

 

Edited by BobMarsian
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Trois papiers récents :

 

"Stellar occultations enable milliarcsecond astrometry for Trans-Neptunian objects and Centaurs"
Flavia Luane Rommel (Observatório Nacional/MCTIC, Rio de Janeiro) et al.
https://arxiv.org/abs/2010.12708 (23/10/2020) ---> Astronomy & Astrophysics (A&A) :
https://www.aanda.org/component/article?access=doi&doi=10.1051/0004-6361/202039054

 

===> 37 mesures astrométriques ultra-précises de 19 TNOs & de 4 Centaures, incluant 21 résultats d'occult. publiés pour la 1ère fois, par ex. :
(55638) 2002 VE95, D = 280.9 ± 1.8 km (occult. Australie 3/12/2015, 1 seule corde) vs D = 249.8 +13.5/-13.1 km (thermique Spitzer/Herschel, Mommert et al. 2012)

 


"A Single-chord Stellar Occultation by the Extreme Trans-Neptunian Object (541132) Leleākūhonua"
Marc W. Buie (Southwest Research Institute, Boulder, Colorado) et al.
https://arxiv.org/abs/2011.03889 (08/11/2020) --->  The Astronomical Journal (mai 2020) :
https://iopscience.iop.org/article/10.3847/1538-3881/ab8630

 

Prédiction : Lucky Star, observations : RECON (Research and Education Collaborative Occultation Network)
Occultation du 20 oct. 2018, côté Ouest américain & Canada ---> 1 occult. positive + 1 "near miss"
===> pour l'ETNO Leleākūhonua (2015 TG387) :  D = 220 +28/-20 km, albédo géométrique pV = 0.21 +0.03/−0.05, pour une mag. absolue assumée Hv = 5.6

 


"Compositional study of trans-Neptunian objects at λ > 2.2 μm"
Estela Fernández-Valenzuela (Florida Space Institute, Orlando) et al.
https://arxiv.org/abs/2011.07121 (12/11/2020) ---> The Planetary Science Journal (PSJ)

 

Une des dernières contributions du télescope spatial IR Spitzer avant sa "mort" fin janvier 2020.
Sur un échantillon d'une centaine de TNOs, en résumé :
 - 86 % possèdent au moins un certain taux de glace d'eau en surface.
 - 73 % apparaissent comme un mélange de glace d'H2O, de silicates amorphes, et de matières organiques complexes.
 - 23 % peuvent aussi inclure d'autres composés comme des glaces de CO, CO2, CH4 ou de méthanol.
 - Enfin, seuls les petits objets semblent avoir leur surface dominée par des silicates ...

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Deux nouveaux objets découverts en 2020 aux aphélies distants plus de 1000 UA :

 

2020 QN6 (damocloïde): q =  4.823 UA, Q = 1196 UA, a = 600.6 UA, P = 14718 ans, i =   76.8 °, e = 0.992, H = 14.6
2020 YR3  (SDO)            : q = 16.490 UA, Q = 1023 UA, a = 520 UA,    P = 11857 ans, i = 169.3 °, e = 0.968, H =   9.3

 

Source :  MPC - https://minorplanetcenter.net//iau/lists/MPLists.html

Edited by BobMarsian
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il y a une heure, BobMarsian a dit :

Deux nouveaux objets découverts en 2020 aux aphélies distants plus de 1000 UA

 

Une illustration d'une partie de leur orbite (l'ellipse complète est vraiment longue) et de leur position ce jour dans le système solaire interne : on notera que 2020 QN6 a une forte inclinaison par rapport au plan de l'écliptique (comme la plupart des damocloïdes) et que 2020 YR3 circule sur une orbite rétrograde (inclinaison orbitale de 169°).

 

2020QN6.JPG

2020YR3.JPG

Edited by Bill46
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"The 2017 May 20th stellar occultation by the elongated centaur (95626) 2002 GZ32"
Pablo Santos-Sanz (Institut d'Astrophysique d'Andalousie, Grenade) et al.
https://arxiv.org/abs/2012.06621 (11/12/2020) ---> MNRAS

 

Jusqu'à présent, 5 objets Centaure (circulant entre Jupiter & Neptune) ont pu faire l'objet d'occultations stellaires enregistrées : Asbolus, Bienor, Chariklo, Chiron & Echeclus, dont 3 (Chariklo, Chiron & Bienor) en multi-cordes, ... 2002 GZ32 étant le 4ème ---> 6 occultations positives (5 observatoires en Espagne et en Grèce) sur 29 télescopes engagés en Europe.  L'étoile occultée ---> mag.V = 14.0


Période de rotation = 5.80 ± 0.03 h (Dotto et al., 2008)
Mesures précédentes : D = 237 +12/−11 km, albédo = 0.036 +0.006/−0.005 (Spitzer/Herschel/ALMA, Lellouch et al., 2017)

 

Mesure de l'ellipse (2a'x 2b') au moment de l'occult.:  305.2 ± 16.8 × 146.0 ± 8.4 km ===> D équiv.min = 211 ± 12 km
Réestimation suite à l'enregistrement d'une courbe de lumière (amplitude max. 0.13 ± 0.01 mag.) durant le rotation de 2002 GZ32, peu de temps après l'occult. (télescope 1,23m, Obs. de Calar Alto, Almeria) ===> D equiv.max = 225 ± 12 km
Combinée avec la 1ère (D équiv.min) ===> D équiv. = 218 ± 12 km
Possible dim. 3-D de l'ellipsoïde (2a x 2b x 2c) :  366 km × 306 km × 120 km
Albédo géométrique pV = 0.043 ± 0.007

 

201211_Santos-Sanz-et-al._2002GZ32-occul_map_Fig.2.png.e61460a0344aca118f0d046ce5c910d4.png

201211_Santos-Sanz-et-al._2002GZ32-occul_fit_Fig.6.png.2de5e4f19d0aefe05e86401e7993a011.png

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En ce qui concerne les occultations stellaires par des Centaures en 2021, et si on se limite à des étoiles relativement brillantes, on n'a a priori pour l'instant qu'une prévision pour le 19 janvier. Il s'agit de l'occultation d'une étoile de magnitude 10,8 par le Centaure (60558) Echeclus (Échéclos en français). La trace de l'ombre nous emmène en grande partie en plein Pacifique, et plus défavorable pour le Mexique ou le Japon. Y aura t-il des tentatives d'observations ?

 

https://lesia.obspm.fr/lucky-star/occ.php?p=50350

 

Echeclus occultation track.png

 

 

(60558) Échéclos fait partie du groupe des Centaures qui tournent autour du Soleil sur des orbites instables entre Jupiter et Neptune. Cet astéroïde a été découvert par Terry Bressi du Spacewatch Survey le 3 mars 2000 et a reçu la désignation 2000 EC98 puis (60558) Échéclos dont le nom provient de la mythologie grecque (un Centaure bien sûr). Il atteint son aphélie à 15,54 UA et donc ne croise pas l'orbite de Neptune. En revanche, il croise celle de Saturne avec un périhélie à 5,82 UA. En chemin, il peut s'approcher à 0,83 UA de Jupiter et à 0,2 UA de Saturne. Il effectue une révolution en 34,9 ans. Des mesures effectuées avec le télescope Spitzer lui confèrent un diamètre de 84 km, d'autres avec NEOWISE 59 km seulement. On estime sa période de rotation à 26,8 heures.

 

En décembre 2005, un nuage de poussières a été observé autour de cet astéroïde avec le télescope de 5 m du Mont Palomar, ainsi qu'un fragment détaché. On pensait toutefois qu'Échéclos était un objet inactif et que la sublimation de glace d'eau ne pouvait être à l'origine de cette éruption, l'objet étant trop éloigné du Soleil à ce moment-là (13 UA). Donc plutôt la conséquence d'un impact ou d'un dégagement explosif de substances volatiles. Des mesures infrarouges effectuées en 2006 ont cependant montré que la distribution des particules de poussières laissait plus penser à une activité de type cométaire qu'à un impact. Résultat : Échéclos a reçu également une désignation de comète périodique avec 174P/Échéclos !

 

En s'approchant du périhélie, Échéclos a de nouveau fait l'objet d'un sursaut de luminosité à la distance de 8,5 UA. Des observateurs en Australie ont même signalé la "présence d'un jet de 6" émanant d'une condensation centrale et d'une faible coma de magnitude 16 et de 40" de diamètre à la structure en spirale".

 

Échéclos a finalement atteint son périhélie en avril 2015. Des observations visuelles faites en Australie au mois d'août 2016 enregistrent un autre sursaut qui sera confirmé quelques heures plus tard avec un télescope de 1 m en Afrique du Sud (image ci-après). Entre mai et juin 2016, la coma d'Échéclos alors à 6 UA du Soleil, avait été analysée et les mesures avaient relevé un dégazage de CO environ 40 fois plus faible que sur 29P/Schwassmann-Wachmann 1 (bien connue pour ses sursauts) à cette distance.

 

Une seule occultation stellaire par Échéclos, le 25 juin 2012, a été observée et un diamètre de 55 km a été déduit d'une seule corde.

 

Échéclos est maintenant reparti vers les régions externes du Système solaire. Mais l'enregistrement de nouvelles occultations stellaires pourraient peut-être permettre d'éclaircir le comportement étrange de ce Centaure.

 

(Cet historique est basé en grande partie sur l'article publié par Oliver Klös dans Journal of Occultation Astronomy, IOTA/ES, https://iota-es.de/JOA/JOA2017_4.pdf)

 

Outburst2011.JPG

 

Outburst2016.JPG

 

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    • By COM423
      Bonsoir,
       
      La comète C/2023 V5 (leonard) a été découverte le 06 novembre dernier à la magnitude 17.4, à peine avant 5 semaines son passage au périhélie, prévu pour le 13 décembre 2023, à 0.85 ua du Soleil.
      Elle n'y survivra d'ailleurs probablement pas (!), car c'est un astre instrinsèquement très faible et donc très petit : sa magnitude absolue, m0, étant de 20.0 à 20.5...
      Elle ne sera accessible que quelques semaines, en pratique :

      © Seiichi YOSHIDA : http://aerith.net/comet/catalog/2023V5/2023V5.html
       
      grâce à un périgée très favorable, à 0,23 ua de la Terre, qui lui fait gagner 2,5 à 3 magnitudes
       
      Pour les matheux : m1 = m0 + 5 log (D) + 2.5 n log(r), soit ici : m1 = 20.5 + 5 log(D) + 10 log(r)
      la distance au Soleil, r est à peu près égale à 1 ==> 10 log(r) donne 0 mais la distance à la Terre très inférieure à 1 donne une correction négative : 5 log(0,23) = -2.6  
      J'ai eu la chance de pouvoir l'observer 2j seulement après sa découverte, quand elle était encore sur la Possible Comet Confirmation Page (PCCP), sous la désignation provisoire "C40DFE1", et en plus elle était dans le même champ que l'amas globulaire M2 :

      (Crop pour aller à l'essentiel)
       
      et voici le champ complet :
      ( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )

      Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut,  Nord à peu près en Haut
      Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour 1 pose sur 5
      Nuit du 08 au 09 novembre 2023, de 18h27 à 20h53 utc
      431 poses de 15s à -15°C, Temps d'intégration de 01 h 47 min 45s
       
      Traitement Siril-1.2.0, Finition avec Gimp 2.10.28
      Échantillonnage ramené à 2"/pixel
       
      On note la présence de deux traînées laissées par les deux astéroîdes les plus brillants parmi les 9 jusque V=21 présents dans le champ ce soir là 
       
      La proximité à la Terre a eu l'avantage d'augmenter son éclat mais aussi l'inconvénient de la voir filer à vive allure : ce n'était pas la fusée C/2023 H2 (Lemmon) filant à 27"/min, mais on en était pas si loin avec près de 12"/min pour C/2023 V5, çà se voit d'ailleurs aisément sur le compositage cométaire brut :

      elle semble bien perdue au milieu de tous ces filets d'étoiles...
       
      La comète présente une chevelure très diffuse de 33" de diamètre environ, peut-être plus large mais elle devient alors quasi-transparente...
       
      Les mesures photométriques donnent  :
      m1 = 17.6 ( rayon de 6' ) m2 = 18.7 ( rayon de 6" )  
      Malgré sa faiblesse, cette comète est un peu particulière, car c'est le cinquième membre connu du groupe de Liller :
      La comète C/1988 A1 (Liller) a brillé vers la magnitude 6 en mai 1988, les plus anciens s'en souviennent certainement 8 ans plus tard était découverte la comète C/1996 Q1 (Tabur) qui a brillé vers la mag 6 en septembre 1996 avant de de désintégrer à l'approche de son périhélie  
      On s'est vite rendu compte que les orbites de ces deux astres étaient similaires et que c'étaient en fait des fragments de la même comète, qui ont dû se séparer lors du périhélie précédent, estimé à 2900 ans plus tôt pour Liller !
       
      Par la suite, on découvrit plus récemment, deux autres membres de ce groupe :
      C/2015 F3 (SWAN) qui a brillé vers la magnitude 10 en mai 2015 et C/2019 Y1(ATLAS) qui a atteint la magnitude 8 en mai 2020  
      Combien d'autres fragments circulent encore, nul ne le sait : espérons que le prochain soit tout de même plus conséquent !
       
      Voilà, vous savez tout.
      Très bonne soirée à toutes/tous
    • By Matthieu Conjat
      Salut à tous,
      Ce n'est pas une nouvelle fable de La Fontaine, c'est juste pour participer un peu, avec cette observation que j'ai faite le 22 novembre, avec le télescope Schaumasse de l'Observatoire de Nice et une caméra QHY600, avec des poses de 110 secondes.
      je suivais l'astéroide 6100 Kunitomoikkansai, un astéroide double que j'ai découvert en 2016 grâce aux éclipses du satellite devant et derrière le corps principal. Comme je l'avais suivi lors de l'opposition de 2019 et qu'il était aussi en phase d'éclipses, je voulais voir si lors de cette nouvelle opposition en 2023, on pouvait retrouver les éclipses mutuelles du satellite.
      Finalement, on observe à nouveau des éclipses cette année (période du satellite 0.769 jours):

       
      La courbe de lumière, recalée sur la période du corps primaire (période 0.1793 jours) :

       
      Le 22 novembre, l'astéroide est passé près de la nébuleuse sombre LDN 1493, dans le Taureau. Il y avait un autre astéroide dans le champ, 3873 Roddy.
      En faisant la photométrie des étoiles de comparaison, je suis tombé sur une étoile dont la courbe de lumière variait avec une période très rapide, de l'ordre de 9 minutes.
      Il s'agit d'une naine blanche variable, V411 Tau, découverte en décembre 1964 par Arlo Landolt. A la différence des étoiles pulsantes, du genre RR Lyrae, qui présentent des pulsations radiales (le rayon varie), les naines blanches variables (de type ZZ Ceti), présentent des pulsations multimodales, non radiales, avec des harmoniques comprises entre 70 secondes et 25 minutes, qui sont probablement dues à des ondes de choc qui traversent l'atmosphère super dense de ces étoiles. Les astronomes auraient observé de nombreux modes de pulsations pour V411 Tau, allant de 6.3 minutes à 23 minutes, mais avec des amplitudes plus faibles.
      Sur la courbe de lumière que j'ai obtenue, sur un peu plus de 6 heures, on voit bien le mode principal à 544 secondes (fitté par la courbe rouge). L'amplitude de variation est plutôt faible {~0.05 mag):

      L'abscisse est graduée en heures.
       
      Il faudrait suivre cette étoile sur plusieurs jours pour essayer de retrouver les modes de pulsation, mais là, il y a la pleine Lune, alors ça sera pour une autre fois.
      En tous cas, ça peut être une cible sympa pour ceux qui ne veulent pas faire de la photométrie pendant toute la nuit...
       
      Le champ:

       
      Et une animation avec Roddy qui passe à côté de V411:

       
      des infos ici:
      https://cosmicreflections.skythisweek.info/tag/v411-tau/
      https://fr.wikipedia.org/wiki/HL_Tau_76
       
      Matthieu
       
    • By lkaiser
      Bonjour,
       
      Apres plusieurs années de pratiques astronomiques, hier soir mon jardin, j'ai eu l'heureux et hasardeux plaisir de voir mon premier bolide !
      Evidemment la presse locale a relayé l'évenement, mais avec un article qui démontre, une fois de plus, que bien rares sont les journalistes qui peuvent se permettre de parler d'astronomie ou plus généralement de Science, sans tomber dans certains travers...
      Sinon il y a une petite video qui montre le phénomène, capturé par une dashcam
      https://rci.fm/deuxiles/infos/Insolite/Un-impressionnant-phenomene-lumineux-dans-le-ciel-de-Martinique-et-de-Guadeloupe
       
      Lionel
    • By Fred_76
      Bonjour
       
      Une animation publiée par l'ESA montre le passage du télescope Euclid se déplaçant vers son orbite en L2.
       

      https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/07/Euclid_spotted_from_the_ground
       
      On distingue en haut à droite et en bas à droite deux astéroïdes (flèches rouges) :

       
      QUESTION : Quels sont-ils ?
    • By jeffbax
      Salut la compagnie.
       
      On reste dans l'air du temps (système solaire) mais avec un objet vagabond, façonné par l'Homme : l'astéroïde Didymos qui depuis l'impact avec sa sonde a des airs de comète.
       
      Image réalisée par David Vernet le 19/10/2022 au T1000 du C2PU. 260 x 40s avec la QHY 600M et un filtre SDSSrp.
       
      Pas de darks ni de flats (image recadrée) pour ne pas ramener du bruit (pi les flats étaient pas top). Double empilement : normal sur les étoiles avec rejet standard (SIRIL sigma clipping), et sur le noyau avec rejet drastique (SIRIL algo de Student). Compositage ensuite avec la position du début de séquence pour l'astéroïde.
       
      Voilà, c'est pas NGC 5907 ou M100, mais cette image me file les jetons quand je pense qu'on y voit une action humaine ! On devine assez bien le dédoublement de la queue.
       
      Bon ciel à tous
       
      JF
       

       
       

       
       
      Lien AB :
       

       
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