Cavadore

Effet de la turbulence sur nos pauvres instruments

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Bonsoir,
J'ai ecrit un article sur les effets quantitatifs de la turbulence sur les images produites par
un instrument de diametre donné.
Je pense que cela peut etre interessant dans la mesure ou je n'ai pas vu grand chose sur internet a ce sujet.
Pour ceux qui veulent aller vite, se reporter aux schemas et aux tables pour une interpretation directe.
Je parle aussi des corrections d'optique adaptatives qui sont possibles en fonction du diametre des instrument
et de l'intensité de la turbulence.
S'il y a des parties a éclaircir, c'est tout a fait possible sur ce forum.
Cliquer ICI pour lire l'article
Bonne lecture.
Cyril

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merci Cyril ! je trouve cela très intéressant . concernant la partie optique adaptative il y a aussi de très bons articles sur le site de l'eso mais c'est en anglais ...
la correction maxi de l'AO7 est de 50hz (limité en pratique par la luminosité de l'étoile-guide : 10hz avec un 10" et une magnitude 10 d'après la doc )
est-ce qu'il est possible de calculer l'efficacité pour des fréquences de correction d'un tip-tilt plus faibles que 300HZ?
y-a-t il une relation entre stredhl et FWMH pour un diamètre donné ?

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Merci pour cet article. C'est assez interessant et surtout tres bien documente. Dans l'astrosurf magazine des debuts, un article sur la turbulence et le diametre presente ce meme type de discution. Toutefois, je regrette dans les deux cas que tout soit purement theorique. D'un autre cote, c'est bien mieux quand on peut faire la pratique soit-meme et constate qu'un gros diametre sera toujours interessant.

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Bonjour,
Oui, il y a une partie theorique, mais :

1. Ce n'est rien par rapport a ce que l'on trouve sur un sujet qui est tres tres theorique. Ces aspects theoriques ont permis de modeliser assez fidelement la turbulence, et eviter de faire des manipes tres lourdes a realiser.

2. On peut sauter les formules et aller directement au tableaux.

Au point de vue pratique, c'est difficile de rendre tout ca... : il faudra faire des sequences AVIs (acq webcam) d'etoiles pour une condition de turbulence donnee et passer ca avec plusieurs instruments.

La turbulence peut se mesurer simplement de maniere quantitative : une webcam et un prisme de qq minutes d'angle et de 50 mm de diametre.
Je ferais un autre article sur le sujet.

Cyril

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Cyril,

Je trouve moi aussi que ce genre d’études manque sur internet. J’apprécie donc cette initiative.
Toutefois, il y a deux choses qui me chiffonnent, et pas petites.

1°) Il se trouve que j’avais vu sur ton site l’article de Fried : « Statistics of a Geometric Representation of Wavefront Distorsion ». Il y est bien dit que la majeure partie de la perturbation du front d’onde est le tip-tilt, c’est à dire que le front d’onde subit une inclinaison importante. Or cette inclinaison ne détruit pas la figure de diffraction, elle ne fait que la déplacer. En conséquence, le Strehl ratio peut s’effondrer, mais l’image à l’œil nu peut rester bonne.
Je m’étais aperçu de ce phénomène avec Aberrator, en essayant de voir les conséquences de la turbulence. J’avais remarqué que par moments, j’obtenais des courbes PSF calamiteuses, alors que l’image d’une étoile était à peine détériorée. En fait, j’ai compris que le strehl ratio est l’intensité dans l’axe optique, donc s’il y a du tip-tilt sur le front d’onde, sans autre perturbation, le centre de la tache de diffraction se trouve décalé du centre optique, et le strehl ratio s’effondre, quand bien même l’image de l’étoile reste parfaite.
Du coup, il me semble que les table 3 à 6 que tu donnes sont excessivement pessimistes, en tout cas inadaptées pour l’observation visuelle.
Si on considère que l’œil est un récepteur « adaptatif », en ce sens qu’il est capable de suivre les déplacements de l’image, je pense que les tables 7 et 8 sont beaucoup plus adaptées à l’observation visuelle. Il est d’ailleurs remarquable de constater que pour D=r0, on a en éliminant le déplacement de l’image, un front d’onde précis à environ lambda/4 PTV, ce qui justifie la méthode fondée sur l’observation d’une étoile pour déterminer la grandeur r0 (diamètre pour lequel interviennent des brisures dans le premier anneau).

2°) Il se trouve qu’il y a une autre article intéressant de Fried : « Probability of getting a lucky short-exposure image through turbulence ». (Merci au passage pour ces informations ). En fait la turbulence est un phénomène statistique : il s’agit d’une succession aléatoire d’images bonnes et mauvaises, les données que tu présente dans tes tables ne sont qu’une moyenne . Je suis persuadé que l’œil humain a la faculté de tirer profit de ces quelques fractions de secondes où l’image s’améliore grandement. Cela voudrait dire que, toujours pour le visuel (c’est ce qui m’intéresse), les tables 7 et 8 pourraient elles-mêmes être bien trop pessimistes !
J’avais trouvé ce message intéressant :
http://www.atmlist.net/pipermail/atm/2004-July/002890.html

Il y est dit que pour r0=25cm et D=50cm, la probabilité d’avoir un rms inférieur à 0,075, donc un strehl ratio meilleur que 0.8 est de 11%, donc non négligeable.
En tout cas, cela justifierait la réalisation de miroirs extrêmement précis même dans les grands diamètres, ce qui ne paraît pas du tout évident avec les chiffres que tu donnes.

Au fait, serait-il possible d’avoir l’article de Noll en question ? ça m’intéresse.

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d'après ce que j'ai compris , les tables incluant le tip tilt correspondent à des poses longues par rapport à 1/300s et les tables excluant le tip tilt correspondent à des poses courtes de l'ordre de 1/300s
l'oeil doit intégrer sur environ 1/10s (on ne voit pas les transitions d'images dans un film à 24 i/s ), c'est donc considéré comme de la pose "longue" et donc sensible au tip tilt

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Tony : l’article en question est en ligne ici :
http://www.astrosurf.com/altaz/diametre.htm

Intéressant article Cyril, les article de ce genre, en particulier en français, sont rares. C’est donc une bonne initiative !
Par contre je m’aperçois que j’ai donné une définition plus sévère du R0 dans mon article, puisque ca doit être une cellule de turbulence cohérente qui remplit le critère de Rayleigh.
C’est une définition que j’ai entendu de plusieurs personnes, lors de colloques, de la part d’équipes travaillant sur de l’optique adaptative à haut Strehl pour de la coronographie stellaire, et que je m’étais fait confirmer par A Labeyrie, ayant vu la définition de Fried, que tu donne aussi, dans des articles.
Du coup, je me demande si il cohabite pas 2 definitions, celle de Fried, et une autre plus usuelle, plus sévère, mais peut être plus facile à visualiser car rattachée au critère de Rayleigh…

Achille : les 1/300eme de seconde, c’est pour avoir une correction complète du tilt, mais avec 1/10eme de seconde on en corrige une partie, que l’on corrigerait pas avec des longues poses de l’ordre de la minute. En visuel, à fort grossissement, avec un oculaire reticulé, on voit très bien une partie du tilt, celle des mouvement de la turbulence les plus lents. D’ailleurs en speckle interférométrie, des temps de poses de 20 milisecondes sont considérés comme suffisant pour figer la turbulence.

[Ce message a été modifié par David Vernet (Édité le 30-12-2004).]

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David, regardes les tables 7 te 8 de Cyril, établies avec la définition de Fried. Si on a D=r0, on voit que le front d'onde corrigé du tilt est lamba/4,2 et lambda/4,3 PTV, soit grosso modo le critère de Rayleigh. Ca colle avec ta définition, non ?

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Bonsoir,

Cet article que j'ai ecrit est presque un essai pour moi, et je reste tres modeste vis a vis de ces resultats.
C'est bien pour cela que je le soumet a votre jugement.

Il s'agit d'un domaine peut documenté au niveau non professionnel, dans ce dernier domaine, les exemples sont des longueurs d'onde infra rouge et des miroirs de plusieurs metres de diametre... donc pas facile a se raccrocher a tout ca.
Certains resultats m'ont surpris moi meme.
Je vais mettre en ligne l'article de Noll (des que je serais revenu chez moi), et donner la possibilite a quiconque de verifier s'il y a une erreur de calcul dans mon article.
Article qui je pense grossira dans les temps prochains.

Concernant la perception de l'oeil humain, c'est un aspect que j'ai pas pris en compte et qui est tres delicat a considerer, mais tres interessant.

La definition du Ro, je l'ai cherchee de partout, et j'en ai trouvé plein, pour finalement me rabattre
sur une publication que j'ai chez moi : je donnerais la ref exacte.

Un R0=25cm, je pense que ca doit etre ultra rarissime ... non ? Rien qu'a voir a Parnal, c'est 25% du temps...
Mais de toute facon , oui il faut de bon miroirs, de bonnes image cela peut arriver ...

Je parle de la proba d'obtenir de bonnes images ici :
http://www.astrosurf.com/cavadore/optique/turbulence/index.html

aussi avec les publis associes a la fin.
Cyril

[Ce message a été modifié par Cavadore (Édité le 31-12-2004).]

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Ulysse : Ah je vois ce que tu veux dire, c’est que le R0 que l’on détermine en visuel, on ne tiens pas compte du tilt que l’œil corrige en partie, et que du coup, quand on donne un R0 en visuel correspondant a ma définition, on retombe sur le R0 défini par Fried, mais intégrant le tilt. Ca collerait, mais bon ca a plutôt l’air d’un coup de bol.
En fait, en visuel, comme on ne tiens pas forcement compte du tilt, quand on voit une tache de diffraction avec un premier anneau complet on dit qu’on atteint le R0 équivalent à l’instrument dans lequel on observe, mais en ne comptant pas le tilt, du coup on est optimiste par rapport à une mesure de R0 fait avec une camera, si on garde la définition du critère de Raleigh pour le R0, ce que certain font.
Bon maintenant si Cyril dit avoir trouvé plusieurs définitions du R0, alors je garde la mienne, elle me parle plus que la définition de Fried, que je trouve finalement à la fois un peu arbitraire et pas commode à évaluer en visuel sur le ciel.

Cyril : Un R0 de 250 bien que pas fréquent, n’est pas si rare. Je le rencontre plusieurs fois dans l’année. Un R0 de 600, je le rencontre qu’une fois par an, et plutôt dans des sites genre Restefond ou par exemple au Pic du Midi en Juillet, la soirée précédent celle de la star party quand on préparait notre matos . On s’était d’ailleurs bouffé les couilles sur la lune au 800 ! On a alors une belle tache d’airy à 2000x avec un premier anneau intact par instant. Les images de ciel profond que l’on a fait au 600 cette année au Restefond, l’on été par un R0 de 300 à 400 en moyenne, Saturne ne bougeait absolument pas dans les 300 à coté.
Même chose au 600 de Ludiver ou ils chopent une tache de diffraction avec premier anneau complet 1 à 2 nuits par an à la Hague et font grâce à ces conditions de seeing les images lunaires que l’on connaît.

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David : si des temps de 20ms sont suffisants pour figer la turbu , on devrait donc atteindre le pouvoir séparateur d'un 200 mm (stredl de 0.37) avec un AO7 à 50hz et un RO de 60 ? (avec une étoile guide brillante , genre étoile centrale de NP)

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achille: Oui, mais seulement dans le champs de cohérence de la turbu, soit autour de 10" d'arc de diamètre, ce qui est peu. ca serait bon pour les satellites de jupiter ou des doubles.
Je crois aussi qu'il faut une étoile suffisament brillante pour tourner à 50 hz avec l'AO7.

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SBIG précise que l'AO7 peut tourner à 10 Hz avec une étoile de mag 10 et un télescope de 10" (je n'ai pas vérifié !).

Très intéressante cette discussion...

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David, oui c’est ça. Moi aussi je vois ça comme une heureuse coïncidence que deux définitions bien différentes du r0 puissent aboutir à peu près à la même valeur, si c'est bien ce qui se passe.

Cyril, après lecture d’une page web que tu as donnée en référence, je ne pense pas qu’il y ait d’erreur dans ton article. Par contre il ne concerne que l’imagerie en longue pose, ce qui ne semble pas évident à la lecture. En fait j’ai été troublé par les illustrations données avec des figures de diffraction instantanées. Je crois qu’il faut bien séparer les deux cas : d’un coté l’imagerie à longue pose ( une seconde ou plus ?) où on observe une grosse tache résultant de la superposition d’un grand nombre de figures de diffraction instantanées, et d’un autre côté le visuel, qui se rapproche plus de l’imagerie à courte pose, et où on doit voir quelque chose qui se rapproche plus d’une figure de diffraction instantanée (anneaux, speckles, etc…).
Le problème est qu’il ne doit pas exister beaucoup d’études concernant le visuel, car ce n’est pas non plus de l’imagerie à très courte pose. Compte tenu du temps d’intégration de l’œil, on est peut-être dans un domaine flou, entre la figure de diffraction instantanée et l’imagerie à longue pose.

Je reste quand-même un peu perplexe à la vue des rapports de Strehl. Je me demande s’ils s’appliquent de la même façon à l’imagerie à longue pose. Il me semble que dans ce cas, on parle plutôt de la largeur à mi-hauteur (FWHM).

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David : Bon, ok, pour les Ro de 600 mm :-)), perso, regarder la lune ou ciel avec de tels seeings, ca doit etre dement de chez dement. Je crois que ca a du m'arriver une fois dans ma vie au Pic sur le t1M.

Ensuite ces histoires de visuel et pas visuel .. ok, ca y est, je comprends bien les remarques.
Effectivement le tip tilt contribue dans la degradation complete du front d'onde. Dans les taches images de la table 2, 4 et 5, le tip tilt a ete mis a zero pour le calcul des dites taches, ce qui correspond a un effet pose longue(?).

L'effet du au tip tilt est important et je le dit et je le repete. Par contre pour un instrument dont le D/r0 fait au dela de 5 la tache image est profondemment affectee.

Aussi, le temps de coherence de la turbulence, fait plusieurs centaines d'herz, mais il est possible que chaque abberation aie une dependance temporelle qui n'est pas la meme : grand abberatiosn spatiales = lentes, donc des ordres faibles, petites abberations spatiales du front d'onde : variation tres rapide dans le temps.

Cette discussion est interessante ca elle permet de chasser les bugs et zones obscures de mon article.

Cyril

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Salut!

Bien l'article!!! Enfin un truc compréansible sur le sujet!!:::---)))

Davis:... tu es sur que tu n'exageres pas avec des Ro de 600 voir meme 800?... comment les mesures tu?... je suis meme pas sur que c'est des valeurs réaliste sur terre.
Les tres belles images que tu as réalisé en ciel profond sont tres loin d'un R0 de 300 à 400 en moyenne. les mesures réalisé sur les images étaient autour de 2sec d'arc de Fwhm soit disons 60mm de Ro...
David, c'est pas une attaque sur toi, c'est juste que je trouve tes chiffres vraiment énorme...

Bonne fete!!!


------------------
Laurent Bernasconi
http://astrosurf.com/bernasconi/

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Merci Cyril pour ton article très intéressant. N'y a-t-ol pas possibilité de finalisation de cet article pour une publication dans astrosurf magazine?
Effectivement les optiques adaptatives pour du visuel... c'est certainement spéctaculaires je mettre l'oeil à l'oculaire d'un grand diamètre équipé comme tel...
Au fait, pour l'évaluation de la turbulence pourquoi ne pas faire référence à l'échelle de Pickering dans ton article? Elle est utilisé pour contraindre le modèle de prévision de seeing (voir météosurf).
Amicalement. Meilleurs voeux à tous.

------------------
Eric MAIRE -

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Laurent51: Je n'ai pas prétendu que les images du ciel profond que l'on a sorti au 600 reflétaient le R0 du moment, juste qu'on les a fait dans ces conditions...
Mais quand tu vois une tache de diffraction avec premier anneau intact dans un 600 t'en tire quoi comme conclusion toi?
les R0 que l'on donne sont des estimations visuelles uniquement.

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David: Ok, donc si je te comprend bien, par exemple sur 30 sec de temps, il n'y avait aucune deformation dans l'anneau?... pas le moindre fremissement sensible a l'oeil?
On est bien d'accord que le moindre mouvement sur l'etoile indique une chute vertigineuse du R0. L'oeil (avec le cerveau!::--)) )est tres largement capable en temps reel de corriger de leger problemes de netetés, et des probleme de déplacement en XY... au final on croit voir une tache parfaite, mais il n'en est rien... meme si elle reste exeptionnel du point de vue de ca qualité.

De meme quand tu ecris que le R0 moyen etait de 300 ou 400, pour moi en utilisant le mot "moyenne", ca ne veut pas dire que pendant un instant tu as vu la tache parfaite, mais que pendant la nuit et au moins pendant de nombreuses min le ciel etait parfait. dans ce qu'a sela aurait du se voir aussi dans les images du ciel profond avec des etoiles inferieur sans probleme a 1 sec d'arc de FWHM.

[Ce message a été modifié par Laurent51 (Édité le 31-12-2004).]

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Non non Laurent, ca serait trop beau . Je dis simplement que l’on atteint le R0 de 600 par moment, mais des instants suffisant longs pour alors exploiter le pouvoir de résolution de l’instrument en visuel, en planétaire par exemple. L’image frétille toujours, le R0 varie constamment, sur une super nuit, par exemple entre 100 et 600 mm, mais du moment ou en visuel on peut exploiter un 600 même pendant 1 à 2 secondes, à sa pleine résolution, le R0 à ce moment est alors atteint.
Quand tu vois M13 au 600, en bino tant qu’a faire, comme un amas de taches de diffraction, dont les étoiles les plus brillantes sont accompagnés de leur premier anneau tout juste perceptible, tu ne doute pas à ce moment la que le R0, à cet instant est alors atteint !
Dans ce cas on pourrait parler de R0 instantané si tu préfère pour qu’il n’y ai pas de confusion avec ce que l’on obtient sur des longues poses.
Evidemment, sur 30s cumulés, on aura beaucoup moins, sur 2 mn encore moins, et sur 1h encore moins…
C’est bien pour ca que je donne un R0 visuel, ca représente le mieux que l’on a pu atteindre à l’œil. De toute façon à partir de quelle durée de pose tu estime que qu’une valeur du R0 puisse être donné en longue pose ? 10s ? 30s ? 1mn ? 1h ? toute une nuit ?
Plus la pose sera longue et plus les étoiles s’empâteront, difficile alors d’établir un R0 absolu. Il faut l’accompagner d’une mesure temporelle.
La confusion vient du fait qu’en visuel et en imagerie, on estime la turbulence de manière différente. L’œil a la chance de saisir des moments que la longue pose ne peut pas faire. Les meilleures images planétaires que j’ai eu l’occasion de voir, l’on toujours été en visuel, même si certaines images webcam s’en approchent, mais pour l’instant sans jamais atteindre la richesse de détails que l’on a pu voir sous d’excellentes conditions en visuel…

Maintenant pour nos images faites à l’APN au 600, la taille angulaire du pixel étant de 0.6 seconde d’arc et compte tenu qu’il faut 2 pixels au carré pour échantillonner correctement un détail, on avait une résolution theorique max dispo de 1.2 secondes d’arc. De plus je crois qu’il y a sur les APN une interpolation due à la matrice couleur qui doit encore dégrader cette valeur, mais j’ignore de quel ordre…
Tu rajoute à ca nos problèmes de suivi de la table équatoriale qui n’a jamais été conçue pour la longue pose, une légère brise qui faisait vibrer de temps en temps le télescope, et la valeur de 1.7 seconde d’arc trouvé par Jean Luc Dauvergne sur une des brutes de M82 est finalement pas pire que ca, sans que ca soit bien sur une quelconque preuve qu’on avait a ce moment là des R0 instantanés entre 300 à 400, mais je pense que si la turbulence s’était encore rajouté à tous ces problèmes, on aurait eu des images bien moins bonnes. On avait d’autres instruments, utilisés en visuels, au même moment, braqués sur Saturne complètement figée par moment ou des doubles pour faire cette estimation du R0.
Pour la moyenne du R0 au sens ou je l’entend, c’est tout simplement qu’a des moments, c’était même mieux et à des moments, c’était moins bon et qu’a la louche, sur un 300, son pouvoir de résolution était atteint en quasi permanence.

Bonne année à tous ! Mon prochain message sera pour l’année prochaine

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Heu…oui, bonne année à tous, sans turbulences !

quote:
Effectivement le tip tilt contribue dans la degradation complete du front d'onde. Dans les taches images de la table 2, 4 et 5, le tip tilt a ete mis a zero pour le calcul des dites taches, ce qui correspond a un effet pose longue(?).

Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire.
En tous cas si le tip tilt a été mis à zéro, et que les déformations du front d’onde sont bien celles annoncées dans les légendes, alors les figures de diffraction proposées ne sont pas les bonnes pour illustrer l’effet de la turbulence.
Si on se place dans le visuel, dans le cas D=200 mm et r0 = 60 mm par exemple, la bonne figure ne serait pas la tache 1 de la table 4 comme dit dans le texte, mais plutôt la tache 3 (si on suppose que l’œil peut suivre tous les déplacements de l’image, on serait alors à lambda/6.3 rms d’après la table 6). Le strehl ratio « visuel » ne serait pas 0 comme indiqué dans la table 3, mais 0,37.
Si on se place en longue pose, une image de diffraction, quelle qu’elle soit, ne peut pas représenter le gros pâté qu’on obtient à la place de l’étoile.
Mais peut-être que je radote là…


Pendant longtemps je me suis demandé à quoi ressemblait un front d’onde arrivant au sol. J’ai finalement imaginé une simulation numérique sous Excel qui respecte parfaitement les données de Fried. Elle ne s’applique que sur une dimension, en fait il faut voir ça comme une coupe instantanée du front d’onde sur une longueur D. Chaque appui sur la touche F9 génère un nouveau front d’onde, comme si on voyait divers fronts d’onde arrivant de la même étoile, mais espacés de quelques instants (ils ne sont pas corrélés entre eux). On peut changer le rapport D/r0 dans la case bleue. Je mets ce fichier à disposition pour ceux que cela intéresse, il n’est sans doute pas très académique, mais il me parle plus que les équations :
http://perso.wanadoo.fr/jcbouget/astro/Turbu64.xls
On voit bien que les fronts perturbés sont souvent dominés par un tilt important, même dans les grandes dimensions (D/r0 =10).
Le temps de Fried est égal à r0 divisé par la vitesse moyenne du vent (à une constante près). Si on considère uniquement les perturbations tip tilt, comme elles ont souvent des dimensions bien plus grandes que r0, on aurait en effet, en remplaçant r0 par la dimension typique du tip-tilt, un temps de cohérence plus important que le temps de Fried, peut être suffisant pour l’œil humain.

[Ce message a été modifié par Ulysse (Édité le 01-01-2005).]

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Tout a fait d'accord avec toi sur ce probleme de temps sur le RO. D'ailleur si on prend l'exemple de Paranal, et si je lit bien le graphique, le temps est de 10min... comme quoi le site est top quand on voit que le sieng est le plus souvant meilleur que 1 sec d'arc la plus part du temps!

Au niveau de l'echantillonage de tes images... le facteur 2 n'est qu'une valeur que l'on désire, mais si la nuit est excelente, il sera tout a fait possible que les etoiles face 1.5 voir meme 1.3 pixel de fwhm. Ca sera sous echantilloné, mais c'est aussi une preuve que la nuit est excelente. d'ailleur une nuit avec des etoiles de 1.5 pixels dirai simplement que le seing cette nuit la etait inférieur a 0.9 sec d'arc.. il y a de forte probabilité que cette valeur est bien plus faible en réalité a cause du sous echantillonage.
Dans le meme style, on a fait les mesures apres traitement des images et si vous avez utiliser un algo de deconvolution pour amméliorer la qualité de l'image ca a fortement modifier la taille des étoiles en mieux... mais ca fausse la mesure de la fwhm.
Pour le probleme du suivi de la monture, oui, la je suis d'accrod avec toi, c'est un element primordiale. je pense meme que C'EST l'element le plus important!

Bonne année les amis!!! et surtout beaucoup de belles nuits d'astro!!!

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Laurent, avec ma FSQ j'arrive à une FWHM qui peut effectivement descendre à 1,2-1,3 pixels dans le vert en CCD, par contre avec l'APN je n'ai jamais pu descendre à ces valeurs, même sur la couche verte, c'est plutôt 1,7-1,8, je rejoins David sur l'explication de la matrice de Bayer et des interpolations. Et aussi sur le fait que la finesse d'image sur M82 démontre un seeing d'enfer.

J'ajouterais que si le suivi est un paramètre important, la mise au point l'est aussi. Sur la FSQ je règle par pas de 3/100 et je suis à F/D 5, alors sur un Newton à F/D 3 pour moi il faut rester en-dessous des 2/100.

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Laurent : Ton raisonnement est valable dans les cas de la CCD, mais dans le cas d’un APN avec matrice couleur, comment ca se débrouille ? l’interpolation doit forcément empâter les images non ?
Sinon la mesure de 1.7 seconde d’arc l’a été sur une brute de M82, pas de traitement.
Dans le cas des autres images, l’image finale est plus empâtée que les meilleures brutes, simplement on a pas voulu être trop sévère dans le tri des meilleures images à composer pour avoir quand même un peu de signal.
Dans notre cas, plus que le suivi de la table, qui pose de toute façon problème, ou on se limitait à des poses courtes, ca a vraiment été le vent, même faible qui nous a posé le plus de problèmes. On était pas sous coupole et la structure légère du Dobson, ainsi que sa grande portée au vent, fait qu’il est forcement sensible au moindre souffle, ce qui nous a jamais gêné en visuel mais qui ne pardonne pas en photo…
Sur M1 par exemple, seules 17 image sur les 60 que l’on avait fait étaient récupérables…

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Clair que l'APN avec ca matrice n'arrange pas les choses.
C'est vrai que la qualité de la focalisation est tres importante.. avec mon petit 212mm fd4, j'observe sans probleme des variations sur la qualité de la mise au point avec un déplacement de seulement 25µm lors de bonne nuit... et je n'ai pas l'echantillonage qu'avait David.
Soyons clair je ne met pas en cause la qualité de la nuit. les images sont belles et en soit c'est une bonne preuve.

Par contre j'essais de comprendre comment chacun mesure le R0... personnelement, je pense que le R0 mesuré a l'oeil est sur estimé. L'oeil est un recepteur "intellignet" couplé au cerveau. Il est capable sans probleme et en temps réel de faire des corrections de foc. et de tilt sans meme que l'observateur ne s'en rende compte. Biensur jusqu'a un certain niveau... faut pas non plus exagéré. mais sur une bonne nuit, je pense que l'oeil permet un gain d'un facteur 2 (c'est un nombre que je donne pour donner une idée, mais je sais parfaitement que ca ne me semble pas vérifiable facilement).
L'oeil si l'objet est brillant et c'est le cas par exemple lors de l'observation planetaire est un tres bon détecteur. par contre sur les objets faibles (ciel profond), il est largé, car il ne peut pas réaliser l'accumulation de la lumiere.

Ce qui est important aussi dans la discution que nous avons c'est ce probleme de définition du temps sur lequel le R0 "moyen" est mesuré. David par exemple va utiliser une base de temps de l'ordre de la sec alors que moi j'aurai tendance a utiliser la min... meme si aussi en CCD on réalise la foc. generalement avec une base de temps de la sec ou de quelques sec et c'est comme ca que l'on mesure la qualité de la nuit le plus souvant. Je pense que Cyril devra peutetre modifier son article afin de bien indiquer ce probleme... car en fonction de la base de temps on peut avoir une aproche obtimiste ou pecimiste du probleme de la turbulence.

Sincerement les amis, la discution est trés interressant!! On demarre bien l'année 2005!!:-)

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