Que faire vérifier à la livraison ?

[space coyote 0]

Bonjour,

Après 10 ans d’attente, et des mois d’étude de vos messages, je vais enfin recevoir le successeur de la lunette 60mm de Me..e .
Malgré l’hostilité générale ;-) à ce genre de télescopes sur le forum , j’ai craqué pour un Dobson 250 mm de chez TS : 250 mm est dans mon cas le meilleur compromis lumière /encombrement, ce qui me permettra de le mettre à plat dans le coffre sans devoir abandonner les jeux des enfants pour partir en vacances .Le modèle de chez TS est un GSO,équipé dans cette taille d’un Crayford , a un prix abordable , et permet d’acheter à tarif très intéressant une malette comprenant une barlow et 4 oculaires , de qualité correcte si j’en crois les tests publiés sur le web .

Le Dobson sera livré cette semaine par UPS, à un moment où seule a charmante (elle est à l’origine du cadeau…) épouse, qui n’a pas d’intérêt particulier pour l’astronomie, sera présente .
D’après votre expérience, pouvez-vous m’indiquer quels sont les points indispensables à vérifier à réception des colis , et surtout quelles précautions doivent être prises par une personne non initiée ?
D’ailleurs, est-il indispensable de le faire à réception, ou existe-t-il un délai me permettant de faire ce check en personne ?

Merci de votre aide,

Patrice

[Astroliv 0]

Bonsoir,

On doit TOUJOURS vérifier l'état du matériel A LA LIVRAISON !!!

Aucune réclamation - ni aucune voie d'action juridique (et/ou judiciaire) - ne pourra être opposée au vendeur (ou à la société UPS) si l'acheteur a accepté la livraison sans vérifier (et sans émettre ses observations SUR LE BON DE LIVRAISON) l'état du téléscope AU MOMENT MEME de cette livraison. ET JAMAIS APRES !!!

Cela s'explique par le fait que le législateur a voulu protéger l'activité de vente par correspondance de dérives qui consisteraient, pour l'acheteur, soit à révoquer son consentement après la vente (en prétendant l'existence de vices affectant la chose délivrée), soit à faire peser la responsabilité sur le vendeur (et de surcroît de manière quasi irréfragable) d'une mauvaise manipulation imputable au seul acheteur - lors du déballage et de la mise en service du bien par exemple.

DONC IL FAUT QUE TA CHARMANTE EPOUSE VERIFIE IMPERATIVEMENT l'état du téléscope commandé lors de sa livraison.
A ce sujet le livreur n'a pas le droit de dire : "Je n'ai pas le temps Madame, et je n'y suis pas obligé. D'ailleurs regardez : le carton est en très bon état ! Au revoir..."
Au contraire cela fait partie de ses obligations contractuelles et légales (article 1101 et 1135 du Code Civil).

Ton épouse - si elle n'en a pas les compétences - devra donc se contenter de vérifier qu'il n'existe pas de désordres manifestement apparents et visibles (comme des pièces tordues, cassées ou manquantes, et/ou des sous-emballages, pour le primaire et les optiques en particulier - abimés ou "louches").

Dans ce dernier cas (emballage "louche" du primaire et des optiques), il faudra alors qu'elle déballe, en présence du livreur, les mirroirs, et qu'elle vérifie elle-même (avec toutes les précautions d'usages : il vaut mieux "former" avant ton épouse à celà !) s'il n'existe pas des éclats ou des rayures, bref des DEFAUTS VISIBLES A L'OEIL NU (en inclinant le mirroir - sans en toucher l'aluminure ! - par rapport à une source lumineuse par exemple).

ATTENTION CEPENDANT : en cas de vices non visibles à l'oeil nu (donc de livraison acceptée et non contestable par la suite), mais qui se manifestent lors d'une observation astro, alors sache que la Loi te protège néanmoins.

C'est la fameuse législation sur les "vices cachés" (articles 1641 et suivants du Code Civil), qui rendent responsable le vendeur de ceux-ci : il doit alors soit échanger A SES FRAIS (renvoi/relivraison) le télescope viscié par un autre (de même modèle ou strictement équivalent) non viscié, soit te rembourser intégralement ( contre renvoi du télescope au magasin - frais de renvoi à sa charge intégralement).

[Ce message a été modifié par Astroliv (Édité le 01-02-2005).]

[SEBAS 0]

Salut

merci à toi... ce n'est pas mon post mais ca me rend bien service que quelqu'un ai posé cette question car d'ici la fin de la semaine je devrait recevoir un dobson skywatcher 254/1200...
merci

AMicalemnt SEb

[Fred 0]

Hello,

Tout ce qu'à dit Astroliv est vrai.
Toutefois il existe des lois qui protègent le consommateur en particulier en matière de vente par correspondance.

Il existe un délai de rétractation de 7 jours dans le cadre de vente par correspondance ou démarchage à domicile ou par téléphone (art L121-20 du code de la consommation)

(Ordonnance nº 2001-741 du 23 août 2001 art. 5, art. 11 Journal Officiel du 25 août 2001)
Le consommateur dispose d'un délai de sept jours francs pour exercer son droit de rétractation sans avoir à justifier de motifs ni à payer de pénalités, à l'exception, le cas échéant, des frais de retour.
Le délai mentionné à l'alinéa précédent court à compter de la réception pour les biens ou de l'acceptation de l'offre pour les prestations de services.
Lorsque les informations prévues à l'article L. 121-19 n'ont pas été fournies, le délai d'exercice du droit de rétractation est porté à trois mois. Toutefois, lorsque la fourniture de ces informations intervient dans les trois mois à compter de la réception des biens ou de l'acceptation de l'offre, elle fait courir le délai de sept jours mentionné au premier alinéa.
Lorsque le délai de sept jours expire un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.

Voir l'excellent site : http://www.legifrance.gouv.fr/

Vous pouvez aussi consulter le site de 60 millions de conso. http://www.inc60.fr/page/bases.2_les_guides./Action-guide/spage-1/

Sélectionner Fiches Pratiques puis Commerce et télécharger le pdf "La vente à distance"

Donc oui il faut faire un contrôle à l'arrivée, en gros voir s'il n'y a pas de casse mais pas forcement besoin de tout voir en détail.

En ce qui concerne les ventes à l'intérieur de l'union européenne il me semble que les mêmes lois s'appliquent.
A vérifier toutefois.

Amicalement,

Fred.

[Ce message a été modifié par Fred (Édité le 01-02-2005).]

[Ce message a été modifié par Fred (Édité le 01-02-2005).]

[Ce message a été modifié par Fred (Édité le 01-02-2005).]

[Ce message a été modifié par Fred (Édité le 01-02-2005).]

[space coyote 0]

Merci beaucoup de vos réponses très précises .

Je vais briefer Madame

amicalement,

Patrice

[René P. 0]

Comment réagir lors d'un achat à un particulier?
( p.ex. via les PA).
Celui-ci est-il tenu aux mêmes engagements qu'un professionnel de la vente? Quel est le meilleur choix pur le paiement?

[Astroliv 0]

Space Coyote : de rien, nous sommes là pour nous entraider (et à titre purement gracieux : bien que dans ma spécialité cela fasse hurler certains bâtonniers, que j'emmerde au demeurant !)

René P. : ATTENTION !

La vente dite "de particulier à particulier" n'est pas strictement soumise au même régime juridique - et donc aux mêmes obligations de la part du vendeur - que la vente professionnelle conclue dans le cadre d'un acte mixte (contrat de vente liant un professionnel commercant à un particulier non professionnel, le consommateur).

Plus exactement, la jurisprudence a précisé la portée des engagements contractuels de chaque partie.

S'agissant de non professionnels contractant entre eux - à fins de cession de biens mobiliers (comme par exemple un télescope en ce qui nous concerne) à titre onéreux (payant) - la jurisprudence a certes rappellé l'obligation d'information sur le bien cédé qui pèse sur le vendeur (ex : le téléscope a t-il des défauts, comme des rayures sur les optiques, etc...), mais a néanmoins tempéré celle sur les vices cachées.

D'abord d'une part parce que - si vices cachés il y a(vaient), ils auraient du se manifester lors de l'utilisation du bien par le premier propriétaire (le premier acheteur en fait) - mais surtout, d'autre part, par le fait que l'acquisition par l'acheteur "d'occasion" est nécessairement contractée (quant à la cause et l'objet du contrat de vente) en toute connaissance - de cause justement - par lui-même : si j'achète un bien ayant déjà servi un certain temps, je ne peux pas légitimement prétendre à obtenir des performances strictement identiques, ou une absence totale de risque, à celle d'un même bien acheté neuf chez un professionnel.

Cela s'appelle la théorie de l'acceptation du risque, dégagée par la jurisprudence, qui découle aussi de la notion de justice du prix : si j'achète 2000 € une chose valant neuve 4000 €, je sais que je ne peut pas prétendre à exactement obtenir les mêmes garanties. Car si la jurisprudence avait acquiescié en ce dernier sens, elle aurait par là-même nécessairement condamné le commerce professionnel, car qui serait assez fou pour payer deux fois plus, sans pour autant avoir plus de garanties sur le bien vendu ?

NEANMOINS ATTENTION : s'agissant de la vente de matériel astronomique.

En effet, même dans le cadre d'une cession (à titre onéreux) entre particuliers, la chose est ici assez spécifique : une optique astro est propre à l'usage à laquelle on la destine ou ne l'est pas.
C'est à dire qu'elle correspond - pour le prix payé, même avec la décôte inhérente au marché de l'occasion - à ce que l'on est raisonnablement en droit d'attendre pour son diamètre, sa qualité et son prix d'origine. Et donc qu'elle n'est pas affectée de vices réellemment rédhibitoires, la rendant absolument impropre à l'usage (en considération des critères énoncés supra) : en clair si on se fait refourguer - un "cul de bouteille" - au prix (d'occasion) d'une optique à lambda sur 4 ou lambda sur 6.

Dans ce cas la vente est judiciarement dénoncable, sur la base de vice du consentemment (de l'acheteur) par rétention dolosive d'informations substancielles sur le bien cédé (par le vendeur).

On peut aussi plaider que s'agissant de matériel astronomique (dont on ne peut pas juger de l'état réel et des performances par un simple examen cosmétique d'apparence, ou sur la seule foi des dires du vendeur, mais seulement en le testant sur le ciel nocturne), cela rentre parfaitement dans le champ d'application de l'article 1587 du Code Civil, qui dispose que : " à l'égard du vin, de l'huile, et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, IL N'Y A POINT DE VENTE TANT QUE L'ACHETEUR NE LES A PAS GOUTEES ET AGREES ".

Attention : le texte littéral date de 1804 (code napoléonien !), époque à laquelle la vente de telescopes (entre autres choses) n'était évidament pas prévisible (d'où l'histoire du vin et de l'huile).
Il ne faut donc pas le prendre le texte au pied de la lettre, mais regarder l'esprit du texte voulu par le législateur : il ne saurait y avoir de vente parfaite dans les domaines ou seul un test REEL par l'acheteur (du bien proposé par le vendeur) permet de satisfaire à l'exigence de consentement de l'acheteur, exigence prévue par la loi comme préalable indispensable à toute validité de contrat (article 1108 de ce même Code Civil).

[Ce message a été modifié par Astroliv (Édité le 03-02-2005).]

[Ce message a été modifié par Astroliv (Édité le 03-02-2005).]

[aven59 0]

Salut !

J'ai reçu une monture (TRRRRES lourde) Astro-5 DX achetée chez TS et livrée avec UPS: aucun pb à priori, bien emballée et aucun choc...

[space coyote 0]

Bonjour à tous

Le Dobson TS 250 a bien été livré hier par UPS.
Ma femme a failli avoir une attaque, en voyant la taille du carton , mais avait encore assez de lucidité pour vérifier qu'il n'y avait aucune trace de choc, et que le tube avait l'air normal .
Le miroir étant déjà monté (je l'ai démonté le soir pour mettre un oeillet central, et admirer la bête - tout a l'air nickel ), elle s'est contentée de ces vérifications.
Le livreur lui a d'ailleurs proposé d'indiquer "sous réserves" sur le bordereau de livraison .

Plus qu'à attendre une trouée dans les nuages, pour jouer avec la bête ...

Encore merci de vos précieux conseils , tant pour le choix de l'instrument que pour la réception

Patrice

[Ce message a été modifié par space coyote (Édité le 03-02-2005).]

[SEBAS 0]

Salut

moi j'ai un autre souci mais c'est le meme principe...
le livreur doit me livrer le dobson 254/1200 de skywatcher de OU dans la semaine, or dans la semaine je fais mes etudes a 100km donc impossible de redescendre pendant la pause de 15 minute du matin...:-) et mes parents bossent toute la journée...
est ce que je peut contacter le livreur pour lui demander de me le livrer a une date ou je serai la, ou dumoins quelqu'un de chez moi...entre midi et deux il pourrait livrer le colis??
est ce que si j'appele le livreur je peux me faire livrer le colis a une autre adresse ou a coup sur il y aura quelqu'un ( ma grand mere) mais le probleme est qu'elle est d'un certain ages et ne pourra pas déballer les cartons pour vérifier... mais elle pourra marquer "sous reserve" sur le bon...
sinon, une fois qu'il me l'aura livrer, du moins que ma mère l'aura recu, je lui dit de marquer "sous reserve" sur le bon, et je lui di de faire une rapide vérification des colis??

merci de vos réponses...

AMicalemnt SEb

[Astroliv 0]

SEB :

Oui, le mieux est de convenir d'une date avec le livreur, date à laquelle tu pourra être présent et vérifier l'absence de désordres sur le bien livré.

Quitte à attendre un petit peu plus, c'est toujours préférable.

ATTENTION à la mention proposé par le livreur du style : "Accepté, sous réserve de déballage"
C'EST UN PIEGE : cele n'a strictement AUCUNE VALEUR JURIDIQUE en soi !!!

C'est généralement ce que proposent les livreurs uniquement pour terminer plus rapidement leur boulot !

Car en cas de désordres apparents constatés par la suite, c'est au demandeur (donc à toi) qu'incombe la charge de la preuve que le bien a été délivré affecté de désordres.

Or le vendeur concluera en défense qu'il était dans la nature de tes obligations contractuelles - aux termes de l'article 1135 du Code Civil, car s'agissant d'une délivrance à domicile - de vérifier par toi-même à la livraison le colis, et qu'en conséquence rien ne prouve que ce n'est pas toi qui est à l'origine des désordres invoqués (par une mauvaise manipulation des optiques lors du montage par exemple).
Et qu'ainsi, tu devra être débouté de tes prétentions... C'est malheureusement (juridiquement) imparable !

DONC ATTENTION A NE PAS TOMBER DANS LE PIEGE PROPOSE PAR LE LIVREUR !!!

[Ce message a été modifié par Astroliv (Édité le 05-02-2005).]

[space coyote 0]

Je serais tombé dans le panneau du "sous réserves" -
M'enfin, le Dobson 250 de chez TS est intact,
super soirée hier en banlieue parisienne ,avant toute recollimation ,mais avec la nébuleuse d'Orion très distincte et d'un beau vert émeraude (ça change de la tâche floue devinée à la 60mm, même si elle ma donné de superbes émotions) , Saturne avec la division de Cassini (apparemment, il faut garder Encke pour ses rèves), une virée dans les Pléiades, et tout ça partagé avec les voisins qui venaient zyeuter mon lance-missiles en sortant leur chien.
J'étais déçu par l'impossibilité de caler le Dob sans qu'il ne bouge, mais après avoir resserré les vis du roulement à aiguilles entre les deux plateaux, ça a l'air beaucoup mieux.
Question aux pros: faut-il forcer sur le serrage de ces roulements, ou est-il préférable de recourir à une autre technique(carton entre les plateaux,...) pour éviter des déplacements involontaires ?
Dans le même but, que pensez vous d'ajouter un frein entre les deux plateaux pour ne pas perdre l'azimuth lorque c'est nécéssaire ?
Pour équilibrer en hauteur, une chaussette garnie d'un aimant et d'un nombre variable de piles AAA me semble sans risque, même si non olfactivement-correct...

Banlieue Est: rien à voir ce soir ...

Bonne nuit !

Patrice