Gordon

Trilogie aux jumelles dans le Sauternais, épisode 3 : Vers le Sud.

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Troisième et dernière semaine de séminaire dans le château dans le Sauternais, du 13 au 17 juin, les prévisions météo sont mitigées (et de plus le Sauternais bénéficie d'un micro-climat avec une certaine humidité fréquemment matinale, humidité qui permet d'ailleurs le développement à l'Automne de la pourriture noble sur le raisin, et l'élaboration ultérieure d'un breuvage agréable mais d'un prix prohibitif), et la Lune est tardive (de 1h58 mardi matin à 2h39 vendredi matin). Coincé entre le marteau lunaire et l'enclume du crépuscule estival, je n'ai qu'une courte fenêtre "ciel profond" aux petites heures. Continuer à débroussailler l'amas de la Vierge et identifier aux jumelles les galaxies observées dans la Creuse sera hors de portée. Mon objectif sera donc le Sud pour aller voir un peu plus attentivement du côté du Sagittaire les merveilles vues le week end dernier depuis le Gâtinais (c'était donc le Gâtinais ce coin champêtre à 130kms au Sud de Paris ?).

La première nuit a sorti ses plus beaux et épais nuages, je fais donc un peu provision de sommeil, étant supposé travailler avec une énergie raisonnable dans la journée...

Mardi 14 juin, 22h35, la nuit s'annonce bien claire, Jupiter et Arcturus sont là, la Lune aussi, en plein dans la Vierge, je déserte la soirée post dîner, et je mets mon réveil à 2h00...

Mercredi, 2h00 : Le château est éteint, le parc est sombre, j'entends une chouette, je m'installe dans un coin du parc d'où la vue est bien dégagée vers le Sud, avec mes Oberwerk 15X70, prêt à l'exercice de musculation des avant-bras, bras, épaules... la Voie Lactée est bien visible, mais sans plus, j'admire à l'oeil nu le Sagittaire et le Scorpion et je braque mes jumelles vers la théière : M8 et M20 bien vues et reconnues dans leur aspect lagonique et trifidesque, M21 élégant amas ouvert sur fond nébuleux, vers M24 maintenant. Impressionnant. le bazar tient totalement à l'intérieur des 4° et quelques de champ réel des Oberwerk (alors qu'il était un peu à l'étroit dans le Kepler 200 avec le 31 dans le Gâtinais). Très bel objet que je ne me lasse pas d'observer (la limite est la fatigue inhérente à l'observation à main levée avec des jumelles de 1.4 kg. L'avantage de l'hémisphère Nord, c'est que l'observation se fait plutôt bas sur l'horizon, c'est moins difficile, mais c'est moins beau qu'au zénith sûr...comme la peinture à l'eau et la peinture à l'huile).
Je me suis un peu documenté sur ce M20 : Ce que je trouve fascinant, c'est qu'il ne s'agit pas d'un banal amas d'étoiles, mais bien d'une sorte de "trou" dans les nuages de gaz sombre qui infestent cette région en direction du centre galactique, et que par ce trou, on voit un peu plus à l'intérieur de notre galaxie, vers le centre !
Je remonte ensuite et trouve tout de suite M18, puis M17 où il m'est ardu de distinguer la barre lumineuse sur le fond nébuleux, il me semble le deviner plusieurs fois, à main levée et 15x, ça bouge quand même pas mal, et le ciel n'est pas absolument top de chez top.
Je retrouve ensuite M16, et je récupère des nouveaux : M23 à l'Ouest de M24, amas ouvert joliment peu résolu, M22 assez puissant mais non résolu.
Me rapprochant de l'horizon Sud, je tombe sur deux amas ouverts étonnamment impressionnants vue la faible hauteur sur l'horizon (et qui d'ailleurs commence à se lumineusement dégrader sous les coups de boutoir du crépuscule astronomique). Un assez grand à l'Est et un moins étendu à l'Ouest. je me trouve entre le Sagittaire et le Scorpion, proche de la queue d'icelui. La consultation ultérieure de la documentation me permettra de les identifier : M6 et M7. M6 est supposé rappeler la forme d'un papillon, cela ne m'a pas frappé.

Le ciel a maintenant perdu sa noirceur, j'ai les muscles sustenteurs de jumelles douloureux, il est temps de rentrer dormir. Retraversant le parc, j'échappe de peu au chien du gardien faisant sa ronde nocturne et retrouve ma chambre. A ma fenêtre, la Grande Ourse et les Chiens de Chasse. Avant de dormir, je pointe M81 et M82 (correctes), M51 (très faible), M63 (faible, mais forme de cigare reconnaissable) et M101 (difficile, fantomatique, mais bien là quand même).

Les nuages sont revenus le matin du mercredi et ont anéanti la nuit de mercredi à jeudi. Heureusement, la nuit de jeudi à vendredi, la dernière, sera claire, mais la fenêtre encore plus étroite, la Lune se couchant à 2h39. Je retourne au Sagittaire pour un parcours identique à celui reconnu deux jours plus tôt. Cette fois, la barre Est-Ouest de M17 est mieux perceptible. M24 est plus belle encore, mais je ne suis pas parvenu à déceler NGC6603.

Je vois maintenant mieux la forme de papillon de M6 et je parviens à trouver M80 dans le Scorpion, plutôt petit.

En me baladant entre l'Aigle et le Sagittaire (O merveilles !) je tombe sur ce qui me semble être un imposant globulaire, et qui est en fait l' amas ouvert M11 (Wild Duck), à l'Est d'étoiles assez brillantes. Je suis dans le coin de l'Ecu de machin-chose, mais je ne le connais pas, et ne le reconnais donc pas.

Quelques autres balades dans tous ces champs méridionaux, et puis pour voir, un coup d'oeil à Albireo, qui est, de peu, dédoublée. J'ai quand même un peu de mal à percevoir les différences de couleur, la compagne est très proche d'Albireo, et au zénith, la fatigue aidant, l'image tremble un peu.

Il est l'heure (où blanchit la campagne...) de rentrer prendre quelque repos, en évitant prudemment le gardien et son compagnon canin.

[Ce message a été modifié par Gordon (Édité le 18-06-2005).]

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Oui, c'est ça qui est bien avec les jumelles, c'est comme un bon vin : Ca accompagne bien les observations de résistance au Dobson, mais ça se déguste bien en apéro aussi...


M24, en regardant un peu la doc à son sujet, c'est bien un morceau du bras du Sagittaire que l'on voit depuis notre bras d'Orion, à mi-chemin entre chez nous et le centre.

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Ca fait plaisir à lire ces observations aux jumelles et ça me donne envie d'être en province pour sortir les miennes !
Bientôt les vacances sous des cieux favorables !

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Salut Gordon,

J'ai les mêmes, et j'en suis extremement satisfait... et je peux donc te dire:
-" Si seulemement t'avais eu mon trepied"... tu t'en serais mis plein les

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Oups..

[Ce message a été modifié par macfly51 (Édité le 21-06-2005).]

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Oui, c'est vrai qu'avec un pied, ça donne plus d'assise aux observations, mais bon c'est déjà plus tout à fait la même sensation de liberté et c'est plus encombrant à trimballer. Là, si je transporte plus, j'ai tendance à passer à la petite lunette sur pied photo.

Ou alors, il me semble qu'il faut carrément envisager les bigs binos, comme celles que Lafanet vient de recevoir, 2.4 kg plus un bon pied, et ça doit donner...J'aimerais bien avoir l'occasion un de ces 4 de jeter un oeil là-dedans

Pour moi, l'intérêt des 15X70, c'est qu'elles sont encore utilisables comme des jumelles libres, c'est la limite mais ça le fait encore...Borderline-binomaniac...

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