Bruno-

Mars : quel plaisir !

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Ah, quel plaisir que cette opposition de Mars ! On le soupçonnait, qu'elle serait plus belle qu'en 2003 (en France) grâce à sa plus grande hauteur. Et en plus j'ai un 300 mm (en fait, je l'avais en septembre 2003, mais l'automne 2003 a été incroyablement pluvieux).

Ce soir : vent, passages nuageux, vent, et aussi du vent. J'ai sorti le télescope (Orion Optics 300/1200) vers minuit, en me disant qu'il faudra le laisser un peu dehors pour la mise en température. Néanmoins, je pointe Mars avec le Nagler 5 mm, puis je fais la mise au point... au fur et à mesure que le disque défocalisé de Mars devient de plus en plus petit, je me rends compte qu'il n'y a quasiment une "vague" dessus. Donc pas de turbulence intrumentale. Mars est maintenant nette.

Holala, lala, lala !!!!

La planète est nette et très contrastée. Bien plus que Jupiter ! Les formations sont aisément reconnaissables : à gauche (soir) la mer des Cimmériens et la mer Tyrrhénienne, séparés par Hesperia, de l'autre côté (matin) la Grande Syrte et le départ de la baie de Saba qui "se lève". Au sud, un grand rond blanc, Hellas. Toutes ces formations ont une forme précise, avec des nodosités à l'intérieur (notamment les deux mers du matin), et il y a d'autres formations moins contrastées, notamment dans l'hémisphère sud. La calotte polaire est étonnamment discrète.

Tout ça, je l'ai vu en quelques secondes. Mais aussitôt, pour fêter ça, Mars s'est mise à danser la rumba (rafales). Quand le vent s'est un peu calmé, c'est un nuage qui est passé devant. Puis Mars se rallume : le nuage s'en va. J'attends que la nouvelle rafale se calme. Un nuage repasse... Mars ressort... Ah ! Ooooh que c'est booooooh ! Zut, nuage. Rafale de vent. Parti le nuage. Ooooh ! Zut, le vent. Et ainsi de suite.

Bref, j'ai quand même fini par me mettre à la dessiner. J'ai eu deux instants d'image vraiment stable : les cinq premières minutes (dont quelques secondes utilisables, sans vent ni nuages), puis une autre minute vers la fin de la séance. Sinon les images étaient assez stables, mais pas autant que ces deux fois là. Le vent et les nuages m'ont obligé à passer pas mal de temps à dessiner, et Mars a un peu tourné durant le dessin. Celui-ci sera mis au propre plus tard, quand j'aurais trouvé une technique pour dessiner les couleurs en négatif.

À présent le ciel est entièrement couvert. Mais je ne regrette pas ces deux heures passées dans le vent tout à l'heure. C'est la première fois que Mars me passionne à ce point. C'est ma planète préférée, devant Saturne (lassante, à force ) et Jupiter (peu contrastée). Et la Lune, évidemment (berk, la Lune). Ah quelle belle planète ! J'espère qu'on aura encore un petit peu de beau temps, parce que sinon, la prochaine fois, c'est dans quinze ans...

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Salut Bruno,

Eh oui, l'observation visuelle a l'avantage sur la webcam que l'on assiste au spectacle en "live" avec la fraîcheur de la nuit, les remous de l'atmosphère,... et l'émotion que cela génère.

Quand tu dis que Jupiter est peu constrastée, je te comprends mais tu verras que lorsque la turbu se calmera et qui plus est avec un 300mm, Jupiter deviendra un spectacle de toute beauté. Je me souviens d'observations en hiver au TSC-225 avec une Jupiter haute dans le ciel et une turbu nulle... des détails inextricables apparaissaient, des couleurs à n'en plus finir surgissaient ça et là,... Bref, tout sauf un astre peu contrasté. Des nuits comme celles-là, j'en ai connu peu sur Jupiter et je n'ai pas souvenir d'un tel spectacle avec le C14 sur Jupiter mais bien sur Saturne l'an passé et l'une ou l'autre nuit sur Mars cette année. C'est alors qu'on apprécie à sa juste valeur les 355mm du C14 et leur résolution.

Olivier

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