epsilonzéro

CROA: la banlieue vient prendre l'air

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Mardi 22 Novembre 2005 – La banlieue vient prendre l’air.

La soirée s’annonce belle, un tour sur le chat, et je sens bien que les banlieusards ont les ailes qui poussent. Je propose à Maïcé et Thierry de venir faire un tour aux betteraves en soirée. Car marche, donc rendez-vous à la maison vers 21h00, et zou.
Donc les voilà qui arrivent, emmitouflés dans de superbes doudounes à plumes. J’aperçois dans la voiture les tubes du serrurier, le dob de Thierry est prêt à frapper.
Il fait bien froid ce soir et le ciel est clair. Une tisane au chaud, et je leur explique le chemin pour monter. Je vais rester à la maison garder mes satellites, leur maman ayant une réunion de parents d’élèves à l’école. Si ça ne finit pas trop tard, j’irai les rejoindre. 23h00, la réunion est terminée, et je monte rejoindre les emmitouflés. Tiens, les tas de betteraves ont disparu, z’ont tout mangé ou quoi ?
Ils sont installés au fond de la plate-forme, planqués derrière la voiture, car le vent est assez fort, de direction nord est. Le dobson 254 est monté. Quelle belle pièce ! La vraie bricole du passionné. Finition bouleau avec chanfreins, pièces d’aluminium parfaitement polies, coupes nettes et précises. Les tourillons en forme de lune, la table équatoriale intégrée et motorisée, c’est du beau quoi !
Le porte oculaire feathertouch, c’est quelque chose à voir, un instrument de précision, de l’orfèvrerie.
Maïcé est un peu déçue du champ de betteraves, et me sort comme ça tout de go qu’à Saint Chéron, un peu plus à l’ouest, leur site d’observation habituel est un peu mieux protégé de la lumière parasite, grâce à des arbres bien placés. Bon ben la prochaine fois les gars, z’irez à perpette, ce s’ra certainement encore mieux, et avec mon pied dans l’chose en compliment, na ! Bon, je plaisante hein…
Au nord est se lève une grosse lune en quartier, entourée de quelques voiles. Mars est haute dans le ciel, et nos emmitouflés vont enfin pouvoir la découvrir, depuis le temps que la météo les cloue à l’appart. Un coup de laser pour collimater tout ça proprement, et c’est parti à la bino sur Mars. Aïe, il semble que la turbulence soit forte, pas bon ça, et le vent est vraiment gênant, il fait bouger le scope. Un œil aux oculaires, une jolie vision de la planète rouge. De temps en temps, une seconde ou même une fraction de seconde d’accalmie nous permet d’observer les formations martiennes, d’apercevoir une bille au pôle, mais c’est tellement fugitif…
Pendant que Thierry se remplit les yeux, Maïcé me sort ses jumelles stabilisées, manière de faire un tour des objets visibles ce soir. Oula quel engin. Un bloc noir avec des oculaires et des objectifs, jusqu’ici tout va bien. Bon, la mise au point c’est là, et tu appuies sur le bouton pour stabiliser. Allez, vers M42 alors. Jolie, les jumelles grossissent 15 fois, et on a une bonne idée du cœur et des extensions. Les Pléiades sont magnifiques, car le grossissement noircit le fond du ciel, et les étoiles ressortent d’une façon incroyable. Allez, j’appuie sur le fameux bouton, et là, miracle, l’image se fige, plus de tremblote, c’est parfait. Je ne sais pas ce qu’il y a dans la boîte ni comment ça fonctionne mais c’est impressionnant. Il faut dire qu’un grossissement de 15 fois, c’est tout de même assez fort, et que le moindre tremblement dégraderait complètement l’image. Côté piqué, c’est grandiose, stable, pas de déformation visible, des étoiles ponctuelles, c’est du beau matériel.
On a une vision sympa de Saturne et M44 dans le même champ. M44 n’a pas tout son potentiel, car un peu trop au nord et dans l’orange parisien.
Maïcé s’installe confortablement sur un siège en toile d’un design astronautique, et pointe Saturne, espérant apercevoir les trous dans les anses. Pas facile, turbulence, chromatisme atmosphérique, et en plus, elle se referme. Je prends la suite, et effectivement, on distingue bien la forme ovale de Saturne, mais pas plus. Quel confort ce siège, c’est vraiment fait pour les jumellistes, et ça peut éviter bien des lumbagos et des cervicales en vrac.
La balade continue, mais le froid me pince les mains, c’est à peine tenable. Je suis venu en voisin pour l'apéro, et ne me suis pas équipé suffisamment. Brrrr.
On passe à M33, qui est visible mais sans plus, M31 est magnifique, très haute et développée sur tout le champ. Les amas du cocher sont resplendissants, et une petite étoile filante me fait un passage discret dans le champ. Mais mon coup de cœur de ce soir c’est le hibou. Le champ et le grossissement des jumelles sont parfaitement adaptés, et d’un coup en me promenant dans la région de Cassiopée je tombe sur ses deux gros yeux qui me regardent. Il a quand même un regard un peu en biais le copain, un air pas très frais, un œil plus gros que l’autre, et avec Thierry, nous exécutons quelques mimiques sensées représenter notre hibou à l’œil torve, tandis que Maïcé se remplit les cônes et les bâtonnets de marseries, pestant contre le vent qui la dépointe.
Un dernier petit coup sur Mars qui se dandine toujours, et il est minuit. Au loin, la vieille dame de fer parisienne nous gratifie d’un coup de projo tournant, et d’un scintillement d’un goût douteux et kitsch, selon Thierry. C’est vrai que ça fait un peu rococo cette histoire…
Voilà, je prends congé car boulot demain. Petite consigne de prudence aux banlieusards lors de la redescente vers la civilisation, manière de ne pas se faire surprendre dans la forêt par quelque sanglier en maraude.
Merci Maïcé et Thierry de votre sympathique visite, de cette jolie démonstration de votre dobson maison et de votre équipement de pointe, et à très bientôt sur le chat ou sur le terrain !

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Ouai, bo croa epsiiiiiiii
Maïcé, tu as enfin pue observr ! ça fait du bien? loool depuis le temps que tu oulais aller observer...

B.

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Salut Epsi,
beau croa, je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'aux betteraves.Et je suis allé à Choisel, plus près de chez moi !!
Mais Vendredi soir, je rejoins Yannic à Cerny qui nous invite à sa soirée astro.
Tu viendras ?

A+

Cyril

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Comme d'habitude, les détails de la soirée racontés par epsi donne tout son sel à ce CROA.
Rien à rajouter sauf qu'après son départ, le vent ne s'est pas calmé et nous avons évité le givre sur les optiques uniquement parce que l'air était sec.
Mars s'est laissé désirer et ce n'est que très fugitivement que des détails s'entrapercevaient après quelquefois 1/2h à l'oculaire. La difficulté consistait à garder mars dans le champ, le vent ayant la fâcheuse tendance à dépointer le télescope et à le faire vibrer.
Parmi les bonnes surprises de la soirée, outre l'hospitalité d'epsi, M42. Malgré la turbulence qui agitait les étoiles du trapèze, E et F apparaissaient sans effort et malgré la lumière parasite bien présente, M42 présentait des couleurs sans équivoque, verte dans la zone qui entoure le trapèze, dégradé serré de vert à l'ocre dans la nébulosité rectiligne juste avant l'aile et d'une couleur chaude et brune dans l'aile sous les 3 étoiles alignées. L'autre côté est beaucoup moins contrasté.

Bilan 3 heures d'observation pour quelques secondes sur Mars. On ne dira pas que les banlieusards sont des timorés frileux de l'astro!

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Ah, quel dommage qu'il y ait eu ce vent ! Chez moi aussi, il était gênant, surtout avec la température qu'il faisait (brr, glagla). J'espère que vous pourrez de nouveau observer Mars les prochains jours, sans attendre 13 ans... peut-être ce week-end ?

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Sympa le CROA epsi, enfin je ne t'apprends rien.

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