Bruno-

CROA d'une nuit d'automne

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Voici mon récit d'une (partie de) nuit d'observation que je ne suis pas prêt d'oublier.

Le contexte

Vendredi soir, mon Lukehurst 495/2032 fêtait son premier anniversaire (par une observation de la belle comète SWAN). Ce télescope ne m'a pas tellement servi : trois observations en octobre-novembre dernier, puis rien jusqu'à mai, et enfin une semaine de vacances sous un ciel qui m'a un peu déçu par rapport à l'an passé. Mais déjà quelques observations mémorables : M42 en novembre dernier avec ses dégradés de couleur, NGC 246 en forme de mortadelle, puis Jupiter fantastique par courts instants lors d'une soirée stable de mai (avec remballage du télescope pas trop tard car c'était en semaine, dommage) et les Dentelles merveilleuses cet été. J'ai surtout constaté un astigmatisme lié à la mise en température du secondaire, qui m'oblige à laisser le télescope prendre la température plusieurs heures, et aussi à tarder à collimater précisément (pas de collimation avant qu'il soit parti). Bref, j'ai l'impression de ne pas encore maîtriser ce télescope, de ne pas encore profiter de tout son potentiel. Pas grave, j'ai le temps...

La nuit dernière, j'ai maîtrisé le télescope, j'ai profité de son potentiel. Nuit magique ! Et imprévue.

Le matériel et le site

Météosurf annonce du brouillard et un peu de beau temps en deuxième partie de nuit. Le Dobson Lukehurst 495/2032 est rangé dans la cuisine, prêt à sortir sur la terrasse. Le sac à oculaires contient deux Pentax XW 20 mm (x100) et XW 7 mm (x290) et deux Nagler 9 mm (x225) et 5 mm (x406). Avec le 495 mm, les observations courantes se font au 9 mm ou au 7 mm (selon la turbulence). Le 5 mm n'a quasiment jamais servi (grossissement trop fort, même pour inspecter la Polaire). Le 20 mm donne 0°40' de champ mais on voit qu'il grossit trop faiblement : fond du ciel clair, perte de magnitude limite. Le dilemme, c'est que le grossissement moyen (9 ou 7 mm) est déjà un fort grossissement et montre la turbulence... J'ai aussi deux filtres : Lumicon OIII et Astonomik H_Bêta (j'aurais préféré un Lumicon mais il n'y en avait plus au magasin et j'étais pressé...)

La terrasse en pierre jouxte mon logement du côté de la cuisine. Elle est séparée de la rue par un mur en pierre pas trop haut : quand je pointe le zénith, je vois le lampadaire qui est à l'autre bout de la rue. L'autre lampadaire proche est caché par le bâtiment. La grande rue, seule éclairée dans mon village, passe au nord. Au sud, il n'y a pas d'éclairage. Mais c'est la ville de Sens, au sud-est, qui gêne le plus. Le ciel observable, c'est donc le zénith et la moitié ouest. Ça tombe bien, la maison me bouche le ciel est, celui qui est pollué. La magnitude limite plafonne au mieux à 5,2 - je vois la différence en allant en rase campagne - mais j'ai constaté l'an passé que le 495 mm utilisé dans ces conditions faisait un peu mieux que le 300 mm sous le ciel exceptionnel de la Lozère. En sortant sur ma terrasse, c'est comme si j'étais en vacances là-bas...

Bref, ce dimanche soir, je suis en vacances, j'ai décidé de veiller tard pour voir si la brume se dissipera, contrairement aux nuits précédentes. Je ne vais pas me déplacer en rase campagne puisque le beau temps n'est pas certain. De toute façon, le temps était gris toute l'après-midi.

Fausse alerte

Peu avant 22h00, le ciel s'étant dégagé malgré quelques restes de nuages, je me dis "la météo avait raison !" et je sors le matériel pour la mise en température. La boîte primaire est posée sur le socle (c'est le plus lourd), il ne reste plus qu'à monter la structure Serrurier. Je ferai ça après le film...

Peu avant minuit : fin du film ("Les sentiers de la gloire", sur Paris Première). Je sors dehors avec l'intention d'installer le télescope. Brouillard ! Le lampadaire de l'autre côté de la rue est fantômatique. Après accoutumance, l'oeil distingue peu d'étoiles dans le ciel. Je rentre donc tout dans la cuisine. J'avais bien fait de ne rien monter. Le même coup qu'hier et avant-hier : un faux espoir, le brouillard a tout gâché. Dommage, la Lune allait bientôt se coucher...

Je vais lire les forums pour me remettre de mes émotions... La météo annonce du mauvais temps pour les jours à venir, et comme la Lune devient de plus en plus gênante, c'est fini, c'était la dernière occasion avant fin novembre et les nuits d'hiver (alors que ce soir la température était clémente, c'est agréable). J'aurais bien voulu revoir M42. Et Saturne, dont je n'ai pas eu d'image potable l'an passé - c'est comme si je ne l'avais pas vu depuis l'hiver 2005.

Miracle !

Bon, je fais quoi ? Je vais me coucher ? Ah, la poubelle, j'allais oublier, il faut la sortir. Il est minuit 40. Le brouillard est complètement dissipé, Orion vient d'émerger de derrière la maison et s'approche du méridien sud. Il y a plein d'étoiles. Bon, c'est trop tard pour sortir le 495 mm, vu qu'il faut 4h de mise en température... Je décide donc de sortir le petit 300 mm en remplacement. Oui, mais je veux découvrir le ciel d'hiver (à peine vu l'an passé) au 495 mm ! Et puis, il n'a peut-être pas eu le temps de se réchauffer, puisqu'il n'est rentré que depuis une heure. Allez, courage ! Je sors le 495 mm et je l'installe. Et je le monte. Je sais, il faudra attendre 2 ou 3h avant qu'il soit en température, mais les nuits sont longues.

Alignement du secondaire au laser. Réglage du primaire au cheshire. Vérification sur la Polaire. Beuh, l'astigmatisme ! 1h à la maison (pourtant pas chauffée) a bien annulé le début de mise en température. Bref, les observations ne commenceront qu'à 3h du matin...

Mais la comète Faye ! (oui, il n'y a pas que SWAN) Elle a déjà passé le méridien, il n'y a pas de temps à perdre. Alors tant pis, j'enchaîne. Même à x100 l'astigmatisme est visible (quand on focalise/défocalise), mais ça urge. J'avais préparé une carte avant-hier, j'y rajoute sa nouvelle position (ouf, elle est toujours sur la carte) et je pointe Ksi-1 Cet. Oh la belle étoile jaune-or ! Avec un gros diamètre, les couleurs des étoiles sont autrement plus belles qu'avec un petit, même si le petit les montre. Je me déplace vers la comète. Salut NGC 827, salut NGC 840 (deux petites galaxies de magnitude 13-14 sur le chemin) et voilà la comète : ah elle est facile et pas trop petite ! J'en fais un dessin à x225, ce qui me permet de la détailler. Ce n'est pas juste un truc flou qui faiblit peu à peu et centré sur un noyau stellaire faible : il y a un allongement à peu près vers le nord, et en deux parties. Une étoile brillante à l'ouest est jaune comme le Soleil.

Voilà une bonne chose de faite. À présent, retour à la maison pendant la mise en température.

Et M42 ? Elle est là, elle me tend les bras... Bon, OK, M42 d'abord. Mais je commence par faire la mise au point sur Rigel (toujours à x225). Tiens, je ne vois pas le compagnon, juste une étoile bleue éclatante. Heu... ? Je vérifie au chercheur (complètement embué et ne montrant que des étoiles de magnitude 2) : ah, zut, j'étais sur Cursa ! Rigel est à côté, plus brillante, OK je la centre. Voyons à l'oculaire...

Wahou ! Déjà au 300 mm je l'adorais, mais là... ! Elle est moins bleue que Cursa je trouve (d'après le spectre, ça devrait être le contraire) mais éclatante de chez éclatante. Les quatre aigrettes sont brillantes, fines, et traversent tout le champ. Certains trouvent ça moche, pas moi, au contraire (et puis ça aide à faire la mise au point). Le compagnon est brillant, mais beaucoup moins, bien séparé. Mais l'astigmatisme gâche l'image. En tout cas, ça ne turbule pas comme avant-hier. Tiens, un petit satellite géostationnaire passe juste au nord de Rigel, de magnitude 13 environ je pense. On le reconnaît à ce qu'il reste au même endroit si je ne bouge pas le télescope. En fait, il se déplace légèrement, il dérive dans le sens contraire du ciel (mais moins vite !) Bizarre...

Je pointe M42, qu'on devine encore au chercheur (enfin, on voit une tache là où il y a M42 et les étoiles du champ). Que c'est beau ! Le Trapèze est composé de six étoiles, mais la sixième n'est pas visible aussitôt. M42 est verte, la région centrale est moutonnée, pleine de détails. Ceux-ci dessinent des arcs centrés sur le Trapèze, en plus du moutonnement chaotique. M43 ressemble aux photos, bien qu'elle soit nettement moins brillante.

Je me souviens de M43 au 300 mm il y a deux ans : grâce au dessin, j'avais réussi à détecter, en vision décalée, la fine ligne noire qui part de NU Ori. Là elle est bien visible, sans vision décalée. On voit sa forme : elle s'élargit vers l'extérieur, elle ne part pas de l'étoile mais de juste à côté. C'est autre chose qu'au 300 mm ! Je ne décris pas le reste, c'est impossible à dessiner et à raconter. Je reste sur l'image, je me promène à x225.

Puis je place le filtre H_Bêta sur le XW 20 mm. M42 est visible en entier de justesse et est très belle, bien contrastée. Je ne vois pas la "grande boucle", par contre je vois très bien la "petite boucle" (c'est comme ça que je les appelle), celle située au-dessus (quand le sud est en haut) du bras ouest. M43 baigne dans une faible nébulosité qui contient plusieurs nodosités. Plaçons maintenant le OIII, pour comparer. C'est un poil moins bien, je trouve, sauf qu'on voit un peu mieux l'extension au sud de M42 et la "grande boucle" qui rejoint presque Iota Orionis. La "petite boucle", par contre, devient difficile à distinguer (mais on la voit encore). Autour de M43, c'est un poil moins net qu'avec le H_Beta. Je me demande ce qu'aurait donné un UHC, peut-être le filtre le plus à même de détailler la nébuleuse, finalement ? Mais bon, sans filtre c'est fantastique aussi. Je replace le H_Bêta pour vérifier : oui, je préfère ça à l'OIII.

Puisque le H_Bêta est prêt, je pointe Ksi Persei. Normalement, il devrait y avoir NGC 1499 (la Californie) juste à côté, au nord-est. Avec le champ du x100 (0°40'), je n'aurais bien sûr qu'une petite partie. Allons-y... Ah oui, il y a une fine bande plus ou moins irrégulière. Et un peu plus loin une autre bande, plus facile et un peu plus large. Entre les deux, le ciel n'est pas tout à fait noir. La deuxième bande s'étend un peu plus loin et s'élargit. Et du côté opposé, une faible nuée est perceptible assez loin. Mais elle est trop grande ! Même à "faible" grossissement (x100) je n'en vois qu'une petite partie. Mais bon, je l'ai vue.

Allez, il est l'heure de la pause, le télescope doit se mettre en température !

Et puis non, j'y retourne !

À peine rentré, je ressors. J'ai envie de dessiner NGC 2158, le compagnon optique de M35. Je ne sais pas pourquoi, ça vient de me prendre... Mais il est encore derrière la maison... enfin, de justesse. Quoi faire en attendant ? Il y a Orion presque au méridien, qui ne demande qu'à être exploré. Tiens, et PK 198-06.1, alias Abell 12 ? C'est une nébuleuse planétaire rarement cartographiée (elle n'est pas sur Uranometria, en tout cas pas la 1ère édition) et pourtant visible dans un 300 mm. Vous connaissez NGC 404, la galaxie la plus facile à pointer ? Eh bien Abell 12 est encore plus facile à pointer : elle est située à quelques secondes d'arc de Mu Orionis ! C'est même ça qui la rend invisible, sauf avec un filtre interférentiel. Je viens de penser à elle et je décide de la chercher.

Je place le filtre OIII sur le Nagler 9 mm et je pointe Mu Orionis. Argh, de la buée... Évidemment, il ne faut pas confondre la nébuleuse avec la buée ! J'attends, ça s'enlève. Bon, je n'approche pas l'oeil, tant pis si je ne vois pas tout le champ. Mu est une étoile très brillante, et il y a une petite boule assez brillante à côté, dont le diamètre est à peu près égal à la distance entre le centre de la boule et Mu. C'est la nébuleuse ! Au 300 mm, je l'avais vue, mais difficilement, et mon dessin avait été fait d'abord afin de confirmer. Là, pas de doute, elle est là, facile. La partie la plus éloignée de Mu semble plus brillante, mais c'est probablement dû au fait que la partie proche de l'étoile est noyée dans un peu de diffusion. Je fais un dessin. Avec filtre, puis sans filtre pour placer un peu plus d'étoiles. Houlà, Mu est vraiment brillante ! (et blanche.) La nébuleuse reste visible, mais difficilement, un peu comme au 300 mm. Il y a plein d'étoiles dans le champ !

Ah, le temps de dessiner, et M35 est maintenant visible, allons-y ! (toujours à x225.) M35 est riche, composé d'étoiles brillante, et ne rentre pas dans le champ du x225. NGC 2158 me déçoit un peu : je m'attendais à voir plus d 'étoiles. Il contient 50 à 60 étoiles, la moitié visibles à la limite, un peu comme pour un amas globulaire dans un 200 mm, et il y a un fond nébuleux. L'amas a une forme vaguement triangulaire. Le dessin (à x225, puis x290 qui montre mieux les étoiles faibles) me prend du temps (c'est bon pour la mise en température, ça) et comme j'ai dessiné à petite échelle, on perd l'impression d'aglutinement. Finalement, je pense qu'il est pas mal réussi, sauf que je n'ai pas pu dessiner les étoiles perçues à la limite. On verra quand je le remettrai au propore (pas maintenant, pas le courage...)

Je regarde le ciel : il n'a jamais été au mieux, mais c'est pas mal. La Voie Lactée s'arrête au nord de la Licorne, alors que je l'ai déjà vue plus basse depuis mon village, et elle est faible. Mais bon, ça me convient. Par contre, au nord : du brouillard ! Le lampadaire est fantômatique. Cassiopée s'apprête à descendre dans la nappe. On dirait que le mur qui me sépare de la rue me protège du brouillard. Car au sud, rien, je vois bien les maisons devant moi, et les silhouettes des arbres derrière elles. Du coup, est-il nécessaire de faire une pause de mise à température ? Mieux vaut se presser !

La nuit devient magique

Je pointe la Polaire, qui surnage au-dessus de la nappe de brouillard. L'astigmatisme est-il présent ? Oui, mais bien atténué : je le distingue un petit peu à x290 en focalisant/défocalisant. L'image est belle, nettement plus qu'avant-hier (ça se voit à la taille de A par rapport à la distance AB). Je chipote sur la collimation : un petit coup de vis... je ne peux pas faire mieux. Le ciel est stable : la Polaire ne tremble pas, elle ne fait pas de vague. Malgré x295. C'est bon signe, très bon signe ! A est blanc jaunâtre, très brillante, et B est bleutée. Il est 3h00.

Je décide d'observer la nébuleuse du Clown. Mais elle est encore derrière la maison (à moitié, disons). En attendant, retour à M42, toujours à x290.

Fouyouyouyouye ! Oh là là là là, là là ! Je ne vois pas autant de couleurs qu'en novembre dernier en rase campagne (mais je vois le pourpre-orange qui borde à l'est et l'ouest la zone centrale, surtout côté est - par contre, pas de dégradé) mais j'ai l'impression de n'avoir jamais vu autant de détails. Les six étoiles du Trapèze sont faciles, même la sixième, et fines. Jamais je ne les ai vues si fines. La ligne noire de M43 est légèrement recourbée et il y a d'autres zones noires, dont une de forme vaguement cométaire au sud. Entre M42 et M43, c'est comme une côté découpée, avec caps et baies. Je me souviens d'avoir vu M42 qui "ondulait", comme si elle était vue au fond d'une piscine. Là non, ça ne bouge pas. Les étoiles ne sont pas des taches mais des disques. Et fins ! Il y a une étoile faible juste à gauche du Trapèze, que je n'avais jamais vue. La barre pourpre-orange à l'est est complexe, composée de petits bouts aglomérés en partie filamenteux. Je regarde et j'arrête de prendre des notes. Je préfère vraiment M42 en gros plan. Et là, à x290 ! (d'habitude, même à x225 je vois que ça turbule, mais pas là.)

Tiens, dans le coin il y a NGC 1999, ce sera plus facile à dessiner ! Au 300 mm depuis mon village, NGC 1999 était une petite boule floue ronde, faible, difficile, sans détail. Par contre, en rase campagne elle montrait un "trou noir" décentré. Je la pointe à x100 : une petite boule floue ronde, pas trop faible. Je place le x295 (allons-y, puisque cette nuit ça passe !) et... ooooh ! Comme sur les photos ! Le "trou noir" est une zone sombre facile à voir, et avec sa forme (sorte de croix à trois branches, l'une d'elles étant le "trou" principal, bien rond), son épaisseur. Le bord nord (côté étoile centrale) est bien contrasté. La zone centrale est brillante et est entourée d'une zone plus faible. En vision décalée, ça s'étend encore plus loin. Elle me semble bien plus grosse qu'au 300 mm - il est vrai que je grossis 295 fois, au 300 mm je me contentais de 133 fois. Je fais un dessin, que j'ai hâte de revoir au propre.

Et le Clown ? Ah, il n'est plus derrière la maison ! Je pointe Delta Gemini (toujours à x295), étoile double contrastée (A blanc jâunâtre, éclatante, et B faible, orange). D'après la carte, il y a quelques petites galaxies par là. Voyons ça : je détecte UGC 3803, NGC 2365 et son compagnon PGC 20810 (très faible), UGC 3827 et IC 2188. Bon assez rigolé, allons voir le Clown (NGC 2392).

C'est le clou de la nuit !!!!! Ce petit rond brillant au 300 mm qui montrait si peu de détail (mais on devinait qu'il y en avait), eh bien là ce n'est pas un clown mais un esquimau ! (son autre surnom) Le nez rouge (qui est d'une blancheur éclatante, contrastant avec la teint gris-bleu-vert de la nébuleuse) entouré d'un fin anneau pas rond mais en forme d'écusson (en gros), le tout baignant dans une nébulosité ronde non uniforme. Il y a trois zones sombres autour de l'"écusson", et la nébulosité ronde ressemble bien au capuchon d'un anorak. Ce sont les détails des photos ! Je dessine, je m'y attarde, notant notamment sa teinte, plutôt bleu-vert que vert-clair. L'étoile centrale bien blanche rehausse le spectacle. Le contour de l'écusson est plus brillant sur les côtés, et semble plus fin par moments. En vision très décalée, les irrégularités du capuchon de l'anorak apparaissent mieux. Mon dessin se surcharge, je l'ai fait trop petit, je redessine en plus gros la nébuleuse (tant pis pour les étoiles autour). Je m'aperçois, en relisant mes notes, que j'ai oublié de noter l'orientation du dessin. Ah, j'ai trop contemplé l'Inuit au gros nez blanc !

Le brouillard est toujours présent au nord de la terrasse et absent au sud, comme si le mur l'arrêtait. Tant mieux, profitons-en ! Je commence à me dire que je vais peut-être revoir Saturne, et j'ai conscience que la nuit est stable...

Je pointe Sirius (x295 toujours), au cas où le compagnon... Ben non, il est invisible le compagnon. Sirius est très belle, mais trop brillante : elle m'éblouit. Il me faudra un filtre siriusien... Et le compagnon d'Aldébaran ? Pas vu non plus. Aldébaran est très belle, d'un superbe orange clair. Elle est figée, et ses quatre aigrettes traversent tout le champ. Je ne détecte plus l'astigmatisme.

Du coup je retourne sur la Polaire. x295, x406... Ah si, à x406 on devine que ce n'est pas tout à fait symétrique quand on arrive à la focalisation, mais il faut le savoir. La collimation me paraît parfaite, je n'y retouche pas.

Dans le ciel, la Voie Lactée a quasiment disparu et s'arrête à M35 (en gros). Je pense que le brouillard commence à tomber, même si ce n'est pas visible à l'oeil nu. Sauf au nord, où le brouillard est bien dense.

Je n'avais pas prévu de rester si tard, mais pourquoi pas... Tiens, et M46 ? Je me souviens que sa nébuleuse planétaire laissait deviner la forme annulaire au 300 mm, et j'y ai même détecté l'étoile centrale en rase campagne. Ce qui est impossible d'après les catalogues. Voyons si le 495 mm confirmera... Première difficulté : le pointage, surtout que par flemme j'ai laissé le 7 mm... Je vois Sirius au chercheur et quelques étoiles autour. Bon, je pars à gauche... une étoile, une autre... et un groupe de trois : ça doit être M47. M46 serait donc là, à peu près. Je regarde à l'oculaire. Plein d'étoiles. Je bouge un peu... l'amas est là ! Et la nébuleuse, ronde, étendue (elle était si grosse au 300 mm ? Forcément, à x295, tout est gros). Pas trop faible, avec son anneau. Il est irrégulier : les deux portions les plus brillantes sont opposées. L'étoile centrale est bien visible, et j'en vois une autre à côté. Comment se fait-il que la centrale soit si facile (ce qui confirme mon observation au 300 mm) alors que les catalogues la donnent à magnitude 17,7 (Sky Catalogue) ? Il faudra vérifier d'autres catalogues.

Allez, un dessin ! C'est en faisant le dessin que l'énigme va être résolue. D'abord, je distingue faiblement une troisième étoile qui se projette sur la nébuleuse. Puis je me rends compte qu'il y a quelque chose qui cloche : la centrale n'est pas tout à fait au centre ! Voilà : ce n'est qu'une des étoiles de l'amas qui se projette devant la nébuleuse. Après tout, il y en a deux autres plus faibles qui font pareil. Mais bon, elle est presque au centre, et c'est en m'attardant sur la forme de la nébuleuse que je me suis rendu compte qu'elle était un poil décentrée. Sans dessin, je serais resté ignare... Sans filtre, la nébuleuse est ronde et sa forme est nette. L'anneau semble fin. Il est plus large avec le filtre OIII, qui rend invisible la "fausse centrale". Le filtre permet de mieux distinguer les différences d'intensité sur l'anneau. Je complète le dessin...

Et Saturne ? Je la vois, mais derrière la maison, il faudra attendre. Elle est jaunâtre, proche de Régulus et un poil plus brillante. Il est 4h30.

Et NGC 2261 ? Le ciel sud est toujours correct (même si ça a dû être un peu mieux plus tôt) et le brouillard au nord s'arrête toujours au mur. Bon, toujours le problème du pointage. Je vois Alhena au chercheur... Ksi Gemini (Alzir) aussi, et S Mon ! Ah, pas trop difficile. Gros plan sur S Mon à x295 : elle possède un faible compagnon, bien séparé, et il y a une étoile double à un peu plus de 1' SE de même écartement (mais plus faible). Une nuée de diffusion allongée entoure l'étoile. Nébuleuse ou buée ? Pour le savoir, je place le XW 20 mm : c'est confirmé, et c'est bien allongé (est-ouest en gros). On voit sa forme ; ses limites sont floues, mais pas autant que de la buée : c'est une partie de la nébuleuse du Cône. Je me souviens comment trouver NGC 2261 (la nébuleuse variable de Hubble) : on grimpe au sommet du sapin (S Mon est l'étoile principale de l'amas NGC 2264, surnommé l'Arbre de Noël), puis l'étoile au-dessus, et un coup à gauche... la voilà ! Oh, elle est faible. Je replace le XW 7 mm. Je pensais qu'elle serait plus brillante. Sa forme cométaire, vue souvent et dessinée au 300 mm, a changé. J'avais le souvenir d'une forme effilée, presque pointue, ben non.

Je dessine quand même. Au fur et à mesure du dessin, les détails apparaissent, plus nombreux que prévus. Ah, 495 mm, c'est utile pour ce genre de nébuleuse ! NGC 2261 ressemble à une comète, avec sa queue de plasma et sa queue de poussière (dans le style Hale-Bopp, ou West). La queue de plasma est fine, ses limites sont nettes. Mais en vision décalée, on voit une coupure. Elle s'étend plus loin, très faible, et se termine par un début de petite boucle. L'étoile qui fait office de "noyau de la comète" est assez faible, et entourée d'une zone nucléaire brillante. Mais il y a une autre zone brillante, plus irrégulière, en arrière. Quant à la queue de poussière, elle est complexe. La vision décalée montre bien la forme générale, et plus je regarde de côté, mieux c'est. Encore un dessin que j'ai hâte de voir remis au propre (dès que j'aurais le courage). Je ne regrette pas d'avoir pensé à cette nébuleuse. C'est exactement ce que j'espérais en achetant ce télescope : voir des détails dans le ciel profond. Mais je pensais plutôt aux galaxies, et finalement ce sont les petites nébuleuses qui me comblent.

Voici le dessin de NGC 2261. Méthode : j'ai superposé un dessin des étoiles et un dessin de la nébuleuse seule, rendu un peu vert pour donner la couleur de l'observation. Ça donne un meilleur résultat que de dessiner en négatif une nébuleuse rose (ça ne donne jamais la bonne couleur et c'est plus difficile de colorier avec des crayons de couleur qu'avec un crayon de papier).

Ah je suis content du dessin ! La couleur verdâtre est bien rendue, les étoiles sont fines comme à l'oculaire, les détails sont subtils (à l'oculaire ils l'étaient encore plus) et le dessin est esthétique. Je sais, je ne suis pas très modeste, mais je trouve que c'est mon plus beau dessin.

Et Saturne, elle avance ?

Non, toujours derrière la maison, mais on y est presque. En attendant, je pointe M67. Toujours à x295. D'abord Alpha Cancri. Oh la jolie double ! Elle était difficile au 300 mm (compagnon à la limite de visibilité), mais là pas de problème : une étoile très brillante, blanche, et un petit compagnon bien visible. Tiens, j'ai l'impression que les disques d'Airy sont visibles. Je me déplace un peu à l'ouest... et voici M67. L'amas déborde du champ. L'étoile brillante au nord-est est jaune, un peu plus jaune que le Soleil. Sinon, RAS, il y a plein d'étoiles dans le champ mais on n'en profite pas trop... C'est juste pour patienter.

Saturne est maintenant à moitié sortie de la maison (disons que la moitié du miroir la voit). Heu... Ah oui, Dzêta Cancri ! Je place au chercheur le carré qui entoure M44, puis un coup à gauche (ouest) vers un couple optique orienté est-ouest. L'un des deux est Dzêta, mais je ne sais plus lequel. Coup de chance, je pointe le bon. Oh ! Trois petits disques blanc-jaunâtres pas tout à fait alignés, faciles. Il y a en a deux serrés, mais pas collés : deux petits disques séparés qui baignent dans leur diffusion. On dirait l'un des deux couples d'Epsilon Lyrae. Beaucoup plus facile qu'au 300 mm ! Une, deux, et trois un peu plus loin et pas alignée. C'est alors que je comprends : la turbulence est absente du ciel ! J'attends Saturne avec hâte... [tiens, j'aurais dû tenter Gamma And B-C...]

Allez, encore une étoile double : Castor. Ooooh ! Deux disques blancs éclants (surtout celui du haut), un petit peu bleutés (surtout celui du haut), entourés de portions d'anneaux de diffraction. Les quatre branches des aigrettes s'entrecroisent. Les disques sont nettement plus petits que l'écartement. Les étoiles sont très brillantes mais ne m'éblouissent pas comme Sirius. La teinte bleutée très subtile réhausse le spectacle. Pas d'astigmatisme à x295, pas le moindre non plus à x406. Ah ! Enfin !

Et Saturne est visible avec certitude ! Je descend de mon escabeau, je pointe vers le mur de la maison, un coup à droite. Puis je place l'oeil au x295. Aussitôt j'ai compris : un disque net, une impression que je n'avais connue qu'une fois dans ma vie. C'était au Pic du Midi, à l'oculaire de la lunette guide de 130 mm : j'avais l'impression que Saturne était un dessin tellement sa forme était nette. Là pareil. Mais avec plein de détails ! La première impression, c'est que Saturne est un dessin de papier qui a été placé devant le télescope. En effet, je perçois que Saturne est devant le ciel noir, pas dedans. C'est une boule en relief, avec un anneau tranché, rien n'est flou. L'anneau est extraordinairement fin, et il y a une impression de sillons dessus. La division de Cassini est nette : large sur les bords, juste une ligne noire devant, presque confondue avec le bord extérieur de l'anneau. Plusieurs petits satellites entourent la planète. Tout ça vu en quelques secondes. Ensuite, mes yeux s'embuent (c'est bête, mais ça m'a mis les larmes aux yeux - peut-être aussi à cause du sommeil ?) et une grosse tache de buée apparaît à l'oculaire.

Je me retire du télescope. Toujours le brouillard au nord, et plein d'étoiles au sud. L'image est fantastique, j'essuie mes yeux, j'y retourne, sans trop m'approcher de l'oculaire. Et ça recommence ! La planète est un dessin placé devant mon télescope... Mais grossis, crétin, tu ne vois pas que tu n'es qu'à x295 ! (me crie une partie de moi même.) Lors de ma soirée de mai dernier où j'avais vu Jupiter comme jamais, pendant quelques secondes (sur une bonne heure), j'avais essayé les deux grossissements (x295 et x406) mais je préférais x295. Ben là non : x406, c'est mieux. Et c'est insuffisant (mais je n'ai pas plus gros). Saturne est toujours nette, et son anneau est tout fin. Côté intérieur de l'anneau, il y a des sortes de rayonnements. Côté extérieur, une fine ligne noire, courbe, Encke. La bande principale de la planète, brune, contient des taches, dont un "couple de taches" presque au méridien. Le disque de Saturne est riche en teinte diverses, par exemple le brun de la bande principale n'est pas celui de la zone polaire. Encke est difficile, mais vue avec certitude 1/3 ou 1/4 du temps. Titan est un disque un peu plus gros que les autres satellites. Est-ce sa forme ? L'anneau donne toujours son impression de microsillons, même si on ne les voit pas vraiment. Je me contente de rester à l'oculaire, en m'éloignant de temps en temps pour laisser la buée partir. Il fait froid. Pas le temps de rentrer m'habiller. Je regarde, je regarde...

Puis l'image tremblotte un peu. Je n'arrive plus à faire la mise au point, ou plutôt à la faire aussi nette. Du chromatisme apparaît (rouge au nord, bleu au sud, je crois). Plus de Encke, plus de "tache double", plus de microsillons. Cassini se confond avec le bord externe de l'anneau, devant. Puis ça revient. Mais sans Encke. Ah si, mais pas longtemps. Il y a un léger frémissement constant, cette fois. Je reste en orbite autour de Saturne encore, espérant que l'image va se restabiliser comme tout à l'heure. Mais non, à présent ça frémit en permanence. Mais c'est beau quand même et le x406 tient la route. J'ai sommeil. Allez, encore un peu. Encore... Puis j'arrête.

Le brouillard a maintenant envahi tout le ciel, et le ciel bleuit. Il est presque 6h30, au lit ! Demain, j'ai un long CROA à rédiger...

C'est vrai qu'il est rare d'avoir de bonnes conditions pour "exploiter" un gros diamètre. Mais bon, sans ça on s'amuse bien quand même (c.f. mes observations d'été). Mais cette nuit, j'ai vu la différence. Vivement un ciel stable ET transparent !

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 31-10-2006).]

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Lecture envoûtante, comme d'habitude ! Même pas besoin des dessins, on y est. (Mais j'attends quand même les dessins avec impatience.)

Et comme c'est très long, je m'en garde pour plus tard !

Benjamin - Dans les Etoiles

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excellent, et comme je suis un fan inconditionnel des fanfreluches de l'horrible tigresse de mousseline verte du ciel d'hiver, je t'ai lu et relu avec attention, et j'ai goûté tout celà, avec la bave aux lèvres !
Merci de cette description

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On se croirait en train d'observer avec toi: quelle nuit!...et quel programme!

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Les croas de Bruno Salque, on les déguste le soir avec un whisky bien tourbeux, on les laisse infuser le matin avec un earl grey...Excellents, précis, cliniques parfois, et en même temps plein de comme une douceur...

Epsi, j'aime bien le "horrible tigresse de mousseline verte"...

Bruno, question idiote...de l'astigmatisme, à l'oculaire, cela ressemble à quoi (pas en défocalisant, mais sur la vision que l'on a à l'oculaire) ?

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L'astigmatisme se traduit par le fait de ne pas arriver à focaliser correctement une étoile. Soit c'est un peu allongé verticalement, soit c'est un peu allongé horizontalement, et entre les deux c'est une tache informe. Lorsque l'astigmatisme disparaît, enfin les étoiles sont des petits disques ronds. Enfin, si la turbulence le permet...

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Salut tout le Monde,

Bruno et ses CROA qui m'ont donnée envie d'un 300 il ya quelques années...
Bruno et ses CROA qui donnent envie d'un 500 (euh non d'un 495 )dans quelques années...

Chapeau bas, on retrouve la Bruno'touch qui fait aimer le visuel.

Question sur le 495 : Quels sont ses points forts et faiblesses ? As-tu déjà observé avec un bino sur un de tes debsons ?

Bon ciel...

[Ce message a été modifié par Lud@ (Édité le 31-10-2006).]

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Super croa bruno, bourré de détails et d'impressions comme on les aime

Le temps reste quand même incertain chez vous, mais réserve de bonnes surprises!

seb

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J'étais parti en vacances, donc pas le temps de remettre les autres dessins au propre. À part mon NGC 2392 en couleurs, mais je l'ai inclus dans l'article sur les Gémeaux qui paraîtra peut-être dans un Astrosurf Magazine de cet hiver. Du coup, comme Astrosurf héberge gratuitement mon site Web, je trouve normal de laisser l'exclusivité du dessin au magazine... (S'il est effectivement possible qu'il y paraisse, sinon je le mettrais ici.)

En plus, je le trouve encore plus beau que NGC 2261 ! (enfin, c'est NGC 2392 qui était magnifique à l'oculaire, pas le dessin...)

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Salut Bruno, magnifique dessin, précis et maitrisé.
500mm, ça doit changer la vie...
Cela m'étonne que ta magnitude limite soit 5,2 et que tu voies la voie lactée d'hiver. 5,2 limite en vision directe peut-être?
Parce que chez moi (Paris à 20 KM), je monte les bons soirs à 5, en vision décalée et après respiration accélérée (le dopage à l'air, c'est légal ) et un seul soir j'ai percu la voie lactée dans le cygne, disons que c'était aussi difficile que B 33 au 300 sous un bon ciel...
J'ai dessiné la variable de Hubble il y a 2 ans, au 300,dans la forêt de Rambouillet:

on voit bien la différence, j'étais pas aussi près ...
Ne pas faire attention à la position des étoiles, j'avais tendance à négliger jusqu' il y a peu...

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La magnitude limite à l'oeil nu, je l'estime rapidement, parce que je n'ai pas envie de perdre 1h à jouer à ça. Donc, oui, c'est en vision directe. De plus, je n'ai pas vu toute la Voie Lactée.

J'ai constaté qu'en regardant en vision décalée, ou bien en forçant un peu, on finissait toujours pas voir une étoile encore plus faible. Où s'arrêter ? Si je passe une heure sur la Séquence polaire, je finirais bien par détecter, pendant quelques secondes sur cinq minutes d'observation intensive, une étoile encore plus faible. Oui mais non : mon but, ce n'est pas de pêter le record, c'est de regarder des objets au télescope.

La magnitude limite, je l'ai estimée au printemps 2004 assez souvent, juste en comptant les étoiles vues dans l'amas Coma à première vue (certaines sans doute en vision décalée, d'ailleurs). Je regarde l'amas Coma, je vois 5/6 étoiles, je le note. Puis je passe aux choses sérieuses. Maintenant, comme je suis capable de dire si le ciel est plus ou moins transparent que d'habitude, ça me donne une idée par rapport aux estimations de 2004. Mes meilleures nuit, je dépassais de peu 5,2 ; mes meilleures nuits, la Voie Lactée d'été est structurée mais un peu plus faible qu'à la campagne, et celle d'hiver est visible en totalité (mais très faible sous l'équateur).

Bref, ma notion de magnitude limite à l'oeil nu m'est personnelle. Elle permet de comparer mes nuits, avec moi comme observateur. Mais pas de comparer mon ciel avec le ciel de quelqu'un d'autre. C'est pour ça que j'aime bien l'échelle de Ciel Extrême, moins précise mais plus facilement utilisable. Sauf que je pense rarement à l'utiliser...

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 06-11-2006).]

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Ca c'est un CROA, d'anthologie. Une soirée qu'on a l'impression d'avoir vécu aussi.

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Magnifique !!

Quand je lis un tel CROA, ce n'est pas le 495 de Bruno que je rêve d'avoir mais son talent d'écriture !

Merci pour ce bon moment de lecture.

Stefan

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Pas la peine de fayotter, je ne vous laisserai pas regarder dedans !

N'oublions pas quand même que ce sont les objets qui sont beaux, pas le CROA ! Ah, la nébuleuse du Clown ! Bon, j'essaierai de remettre d'autres dessins au propre ce week-end (NGC 1999 peut-être).

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