Certains propos de M. Camille Flammarion

[Hyperfocale 0]

Bonjour,

Je suis en train de relire certains ouvrages de l'un des plus célèbres astronomes et vulgarisateurs du 19ème (et du début du 20ème siècle), et il y a des passages de sa prose qui ont retenu mon attention, en matière de description de certaines observations visuelles.

Je passe rapidement sur sa mention de la nébuleuse (sic) d'Andromède visible à l'oeil nu ; comme sur le fait que six à sept étoiles des Pléiades sont visibles à l'oeil nu, car il en est de même aujourdh'ui, avec un bon coin et une bonne vue, je pense...

Ce qui m'étonne plus, ce sont ses descriptions d'étoiles et notamment de systèmes mutiples (couples binaires, trinaires, etc.), avec des descriptions colorimétriques qui ne se limitent pas au rouge, vert, bleu, mais qui poussent dans la différenciation entre le rouge rubis, le rouge vermillon, le bleu ciel ou foncé, sans parler des rubis, émeraudes, topazes, et autres pierres précieuses...

Licence poétique de l'auteur, sensibilité chromatique particulière de la rétine de l'observateur, conditions nocturnes d'observation différentes, effet de l'observation dans des instruments professionnels de très grands diamètres ?

Pour ma part, que ce soit à l'oeil nu, ou bien avec des instruments d'ouvertures modestes (pas plus de 90 mm), je n'ai jamais constaté des couleurs aussi précises et nuancées que dans les descriptions de cet astronome..., et vous ?

Autre étonnement, sa mention de la nébuleuse d'Orion, s'étendant sur une surface équivalente à la pleine lune, en observation à l'oeil nu.

Ca, je ne l'ai jamais approché, non plus...

Cordialement.

[Ce message a été modifié par Hyperfocale (Édité le 09-04-2010).]

[christian_d 3 151]

Bonjour

Peut être que cet observateur celébre possedait une acuité visuelle hors du commun.
Le ciel devait être bien plus noir que de nos jours, ça aide également.
Enfin l'aspect poétique ou imaginatif est également à prendre en compte. Nous étions fin 19eme à la pleine époque des canaux martiens.. rien à voir avec les couleurs mais ça donne idée de l'état d'esprit (ce n'est pas péjoratif).

Christian

[RedDaron 1]

Intéressant.

[Bruno- 3 979]

C'est quelque chose qui m'avait frappé en passant du 200 au 300 mm : on voit des nuances dans les couleurs. Certaines composantes d'étoiles doubles sont jaunes, d'autres oranges, d'autres jaunes-oranges mais plutôt jaunes (un peu jaune or), d'autres jaunes-oranges mais plutôt oranges. On peut distinguer des nuances d'orange proches du fruit, ou plus clair, ou plus foncé. Le vert des nébuleuses planétaires a lui aussi des nuances : certaines sont verts clair, même bleus-verts, d'autres sont nettement plus vertes. Au 495 mm, c'est encore plus flagrant. Par exemple quand je tombe sur un couple de deux étoiles blanches, je m'aperçois qu'elles sont légèrement bleutées, mais l'une un poil plus que l'autre. Le coup des nébuleuses planétaires n'est plus limité aux objets les plus brillants. Et ainsi de suite...

[Kirth 4 250]

Bonjour Bruno,

J'ai fait la même constatation en passant d'un 115mm à un 235mmm. Beaucoup plus de richesse dans la palette de couleur.
Mais ça n'explique pas vraiment les observations de Camille Flammarion.

Amicalement,

[Hyperfocale 0]

Bonjour,

Peut-être que le phénomène que vous signalez : cette augmentation dans la discrimination des nuances des colorations stellaires, avec l'augmentation du diamètre de l'instrument, jouait encore plus pour lui qui utilisait la grande lunette de Meudon, dont le diamètre devait se jouer en dizaines de centimètres, sinon plus (je ne me rappelle plus si elle dépassait le mètre)...

Toutefois, dans ses ouvrages, il a bien l'air de considérer que même ses lecteurs, avec leurs instruments bien plus modestes, peuvent aussi apprécier (à tous les sens du terme) ces nuances colorées...

Or, un rapide tour, dans les catalogues de l'époque, montre des instruments (majoritairement des réfracteurs), dont les ouvertures s'étagent de 50 mm à 100 mm, avec quelques gros modèles allant jusqu'à 150 mm...

Donc, des diamètres inférieurs à vos équipements...

En ce qui concerne Mars, il part bien dans l'hypothèse de la présence possible d'une végétation martienne, et donc d'eau à l'état liquide, mais il met aussi en garde sur la mésinterprétation récurrente, faite au sujet des propos de Giovani Schiaparelli, notamment en traduisant "canali" par canaux (au sens manufacturé du terme), ce qui est même un faux sens, déformant les propos réels de cet observateur (cf. Wikipedia en anglais).

Pour sa part, Camille Flammarion avertit aussi des effets d'optique de l'oeil, en situation d'observation, sur des détails planétaires en limite de visibilité...

Cordialement.

[Ce message a été modifié par Hyperfocale (Édité le 09-04-2010).]

[Claude PEGUET 76]

Je ne suis pas sûr que Flammarion ait observé avec la Grande lunette de Meudon.

Je pense que la majorité de ses observations ont été faites à la lunette de 240mm de l'observatoire de Juvisy.

A vérifier quand même.

[Superfulgur 16 096]

Non, Camomille Flammarion n'observait pas à la Grande lunette, en revanche, il observait les canaux de Mars, était spirite, croivait aux revenants, faisait tourner les tables, etc, une partie de sa biographie soigneusement "étouffée" par sa veuve, remarquablement racontée par Philippe de la Cotardière dans un de ses livres.

[Claude PEGUET 76]

<Non, Camomille Flammarion n'observait pas à la Grande lunette, en revanche, il observait les canaux de Mars,>

Ah bon?
C'est un peu en contradiction avec ce que dit Hyperfocale, qui, lui, vient apparemment de lire les textes originaux.

Et mes vagues souvenirs sont plutôt en accord avec Hyperfocale.

Pour le reste, spiritisme (spiritisme scientifique , mossieur ),hantises et paranormal en tout genre c'est plutôt connu, la tentative d'étouffement a fait long feu

Mais pas d'OVNI, ça j'en suis sûr, seulement des "météores lents"
Il y en a plein dans l'Astronomie de l'époque, ah! ça a bien changé...

Cordialement,
Claude

[Hyperfocale 0]

Bonjour,

Oui, Camille Flammarion s'intéressait au spiritisme, pour le dire de manière globale, et il a beaucoup rédigé sur le sujet, des livres qui ne sont pas sous le boisseau, mais aussi facilement téléchargeables que ceux d'astronomie.

Il ne faut pas oublier que c'était "à la mode" à cette époque, et très répandu dans la société, y compris parmi les gens les plus éclairés du moment.

Si l'on commence à fouiller ainsi dans les travers des plus grands esprits (je ne parle plus du spiritisme), il va tomber pas mal de piédestals.

A commencer par Newton, qui accordait plus d'importance à ces recherches en alchimie qu'à celles en astronomie...

Il y a aussi Schales, celui de la célèbre relation, qui collectionnait les lettre de Vercingétorix, de Cléopatre, de Jules César, d'Alexandre le Grand, sans s'étonner de certaines particularités, dont le fait qu'elles étaient des faux flagrants...

Et cet astronome célèbre, qui mangeait des araignées, qu'il conservait dans une bonbonnière...

Etc., etc.

Cordialement.

[Ce message a été modifié par Hyperfocale (Édité le 10-04-2010).]

[-ms- 2]

Non, Camomille Flammarion n'observait pas à la Grande lunette, en revanche, il observait les canaux de Mars, était spirite, croivait aux revenants, faisait tourner les tables, etc, une partie de sa biographie soigneusement "étouffée" par sa veuve, remarquablement racontée par Philippe de la Cotardière dans un de ses livres.
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C'est exact mais tout cela n'a rien de choquant, c'était même très à la mode à l'époque. Les oeuvres spirites (contact avec les morts, télépathie, maisons hantées, ...) sont l'autre aspect intéressant du personnage, il n'y a pas que l'astronomie dans la vie.