1ère nuit de reprise et sensations visuelles...

[Sky runner 764]

Je ne sais pas vous mais en climat montagnard, les nuits claires ont tendance à s'enchaîner par grappes parallèlement à des régimes anticycloniques; le phénomène étant plus marqué l'automne et l'hiver.
Je ne sais pas vous mais la nuit N1, je ne suis pas vraiment à 100% de mes capacités visuelles, notamment lors de l'observation de faibles zones de lumière surtout lorsque celles-ci jouxtent des étoiles brillantes. En gros, même si c'est difficile à décrire, j'ai l'impression de manquer un peu de contraste sur mes cibles favorites que sont les faibles nébuleuses. Peut-être que mon cerveau perd momentanément l'habitude d'observer ou est-ce une défaillance physiologique personnelle ? Les nuits N2 et suivantes, le problème ne se pose plus et malgré l'accumulation de la fatigue, je peux de nouveau travailler à ma guise en approchant les limites de mon ciel et de mon instrument.
Il semble que ce message s'adresse plutôt aux amateurs avertis qui disposent d'un ciel à domicile. Pourtant, il pourrait intéresser aussi les astronomes itinérants qui se
déplacent vers leur site de prédilection. Je pense notamment à Yann P. (dit Yapo) qui se rend régulièrement dans sa retraite des Htes Alpes après plusieurs semaines de vache maigre.
MERCI POUR VOS REACTIONS et votre propre vécu.

[yapo 1 758]

Alors comme je disais (ou j'essayais de dire) dans ma réponse buguée de 12:16pm, moi c'est pareil que Bernard et toi. J'ai toujours une première nuit de latence avant de retrouver toutes mes facultés. Je ne pense pas que ce soit physiologique mais plutôt psychologique.

J'aime d'ailleurs bien que cette première nuit ne soit pas trop géniale, ni longue (genre belle puis les nuages arrivent). Ca me permet de roder ma collimation, de retrouver mes habitudes (focalisation, règlage du chercheur, vision décalée, patience), de rentrer tranquillement dans mes pantoufles d'observateur...
Généralement, je commence par quelques objets faciles, histoire de me réhabituer aux automatismes. Il y a peut-être également (dans mon cas personnel) une histoire d'acclimatation à l'altitude puisque je passe de 50m à 1650m lors de mes sessions d'observation...

Les causes sont sans doute multiples, mais le résultat est là : la 1ère nuit n'est jamais la mieux utilisée pour ma part...

a + yann

PS: que la force soit avec moi ! (et que ce message reste entier)

[Sky runner 764]

Merci beaucoup, cette première réaction me rassure quelque peu
surtout venant de Maître Jedaï (orthographe ?), à l'origine du cocon dans lequel je suis né. Qui est Bernard, un autre de tes disciples ?...
Amicalement.

[mnicole01ca 0]

Salut!

De mon côté, je n'ai pas souvent l'occasion de faire plusieurs nuits d'observation de suite ... la météo chez nous n'est pas si favorable. Mais quand ça se présente, j'en suis ravi et j'en profite au maximum bien sûr.

Malheureusement, mon expérience personnelle est que la fatigue accumulée me rend moins efficace à l'oculaire la 2e nuit par rapport à la première. Il est vrai que nous nous déplaçons beaucoup pour observer sous des ciels vraiment noirs ... la fatigue du voyage et les mauvaises conditions de repos jouent probablement contre nous et expliquent en partie le manque de fraîcheur lors de la 2e nuit.

Mais c'est peut-être aussi une question d'âge ... ;o))))

Bye,
Michel

[yapo 1 758]

Skyrunner> jedi, tout simplement

Bernard Augier, qui était intervenu (il me semble que c'était lui, tu me mets le doute...) dans le premier sujet qui a buggé. Peut-être n'as tu pas eu le temps de voir sa réponse ? Si il peut nous la refaire ici (désolé bernard), ce serait tant mieux !

[Chris74 54]

Salut Fabrice,

Totalement d'accord avec toi mais c'est d'après moi très normal, tu as l'explication dans ton texte, lorsque le mauvais temps reste un certain temps (pour rester positif ...) tu perds l'habitude du matos, du ciel..., il te faut donc retrouver tes habitudes, à la seconde nuit c'est ok mais là tu doit commençer à gérer la fatigue ...c'est d'autant plus vrai que tu te déplaces, Restefond est vraiment une bonne expérience, va falloir que je te pousse

a+

Chris http://www.astrosurf.com/hautesavoie/

[Ce message a été modifié par Chris74 (Édité le 02-12-2007).]

[Bernard Augier 1 254]

ouais ouais c'est Bernard Augier "de Restefond"
Des que j'ai une minute je reprends ce que j'avais dit.

[Bernard Augier 1 254]

Et voilà.
Je me retrouve volontiers dans la situation de l’Astram nomade. Car disposant du très bon ciel de ma maison en montagne pour le visuel, je deviens difficile ou paresseux et observe par crises, ce qui correspond (très bon alibi non?)à la météo locale où les conditions anticycloniques arrivent par vagues comme décrit par Sky runner permettant des observations soutenues sur plusieurs jours, quand ce n’est pas semaine(s…). Je peux me permettre d’observer quand j’en ai envie, et alors c’est sur plusieurs nuits parce que d’une part c’est vraiment le premier pas qui coûte, même à quasiment poste fixe comme moi, et que d’autre part les observations s’affinent de jours en jours procurant nettement plus de plaisirs, comme si l’équation em…dement / efficacité/plaisirs s’améliorait. La première nuit est particulière parce qu’il faut reprendre en main le matériel, ce que j’appellerai le pilotage, comme un tour d’échauffement, et se fixer des objectifs qu’on ne tiendra pas tout de suite. Retrouver les sensations, les outils visuels comme l’appréciation des magnitudes, de l’état du ciel, des écarts angulaires, la dextérité dans l’utilisation des cartes, des oculaires et accessoires, la collimation, la reparation ou l'amelioration des inévitables pieces manquantes ou cassées, c’est un véritable sport et c’est exigeant. D’ailleurs cette première nuit, riche en promesses (euh oui bon, c’est fin …. ) est souvent assez courte ( euh oui bon, vous arrêtez là …. ). Apres N2, 3, 4,5… c’est comme les camps dans les expéditions, on part à chaque fois d’un peu plus loin et d’un peu plus haut. Et c’est vrai que ce que l’on n’atteint pas la première nuit, il ne faut pas renoncer à l’observer le lendemain. De même ce que l’on a observé, il est bon d’y revenir pour y découvrir encore et encore  Quand je vois que certains de nos astrodessinateurs passent par exemple deux nuits sur un seul objet C'est peut etre ça le VRAI marathon Messier (parceque l'autre, excusez moi, c'et plutot un sprint... Voilà c'est dit ) .Tout compte fait en visuel, si l'on y reflechit bien, l’instrument n’est qu’une petite partie du problème… Et les limites fixées par les observateurs raisonnables "de salons (...astro?)" faites pour etre depassées

[Ce message a été modifié par Bernard Augier (Édité le 02-12-2007).]

[Sky runner 764]

Merci également à Bernard et à Christophe. Vous avez réussi à mettre des mots sur mes sentiments les plus enfouis.
Tout nouveau sur ce forum, je me sens déjà des affinités avec certains (surtout avec Bernard A.). Logique, après tout, aux vues des conditions d'observation qui sont les siennes similaires aux miennes: instrument dispo n'importe quand dans un site correct. Alors, les nuits s'enchainent et il en faut peu pour que notre passion (l'observation du ciel) ne nous brûle les ailes. C'est terrible, mais assez souvent, j'en arrive à souhaiter le mauvais temps pour la soirée pour que je puisse me reposer. Débutants, n'écoutez pas ces propos de blasé... Depuis 10 ans maintenant, j'observe à outrance le ciel (est-ce une faute ?!) avec sur une année, environ 60-70 sorties du tube C14 et une quinzaine à la Miyauchi en site d'altitude. Là dessus, quelques sorties de club, les RAP, quelques nuits dans les îles. Hélas, je suis loin d'arriver à 80 dessins/an en comptant une nuit, un dessin. A ce rythme infernal, l'expérience observationnelle s'emmagasine à vitesse grand "V". En résumé, disons 23 ans d'expérience avec 10 à haut niveau, la machine va-t-elle tenir ?