Diabolo

Nouvelle source de pollutions, notamment lumineuse : le gaz de schiste

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Je voudrait mettre mon grain de ciel vu que j'ai travaille pendant 15 ans sur forages. Il n'y a aucun besoin de "flarer" (de l'anglais "flare") la nuit. Il y a meme des endroits (offshore de l'Angola par exemple) ou c'est interdit pour des raisons de securite. En effet, la nuit on voit mal si c'est toute la platforme qui brule! En mer du nord, il faut des authorisations speciales. Heureusement qu'un puit m'a pas besoin de bruler son gaz pour faire baisser la pression de tete (la cocotte qui explose, la, je rigole Fred!) car cela voudrait dire que le puit n'est pas capable de soutenir la pression de "shutin" c.a.d robinet ferme hors c'est indispensable qu'il resiste. Plus generalement, on ne flare que lorsque on veut evaluer les performances economiques d'un puit (a moins que l'on ne pratique la technique de l'underbalance drilling) ou d'un resevoir d'hydrocarbure.
Bref en conclusion, en general, on flare pendant quelque jours au plus car cela n'amuse personne de bruler des hydrocarbures que l'on pourrait vendre... Alors, pas de quoi s'agiter.

a bon entendeur.

Serge

[Ce message a été modifié par sergeC11 (Édité le 30-01-2011).]

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Concernant les nappes phreatiques, je vois beaucoup de conneries ecrites ici...
lors du forage d'un puit, on prend d'abords une grosse "meche" (un trepan)de 17 pouces et on fore un gros trou avec de 100 metres de profondeur. On descend un tuyau d'acier que l'on cimente a la roche. On fait un test en pression pour s'assurer que ca ne fuit pas. ensuite on passe a 12 pouces jusqu'a 600 metre, on refait la meme chose. ensuite 8 pouces, rebelote... et parfois, on passe meme a 6 pouces. Donc, il y a 3 couches de beton, 3 couches d'acier, entre la nappe phreatique qui ce situe a quoi? 40-200M et le puit. Arretez de dire n'importe quoi.

Serge

[Ce message a été modifié par sergeC11 (Édité le 30-01-2011).]

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Vous n'êtes pas d'accord entre vous mais les différentes sources sont à prendre. Merci de les donner !

Très intéressant ton info Serge, ça correspond à ce qui est écrit sur le document de présentation de GDF sur l'Ardèche. Peux tu nous dire si tu connais bien le sujet du gaz de schiste cela se reproduit lors qu'on passe d'un puits à un autre ou est ce que cela ne se fait qu'une fois par zone exploitée ?

Autre point, les chiffres des 150 milliards de m³ de gaz torché sont donnés par un institution qui semble digne de foi, pourquoi une telle quantité si c'est sur une durée si courte, est ce parce que c'est une pratique qui évolue ?


C'est une des grosses nuisances de cette exploitation mais si on pouvait déjà avoir des infos sur cet aspect ce serait très intéressant. De même, aux états unis, lors de la mise en place d'un puits, les installations sont éclairés toute la nuit, est ce que d'après toi cela pourrait se faire de la même façon ici ? Merci pour tes infos

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Serge,

Dans le cas de la fracturation hydraulique, on malmène assez sévèrement la roche en prooquant des "explosions" à grande profdondeur pour que le schiste "libère" le gaz.
Ton expérience des forages était-elle avec ces techniques? Les tubages sont soumis à des contraintes autres que dans un forage traditionnel. Et j'ai bien l'impression à la lecture des études trouvées sur les sites américains, que la contamination ne se fait pas QUE par le puits lui-même, mais par des remontées à travers la roche. Les sections horizontales pouvant faire plusieurs kilomètres.

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Serge, je n'avais pas vu ton autre post. Le problème c'est que la contamination semble bien acquise dans de nombreux lieux des états unis, a tel point que NKM reconnait qu'il ne faut surtout pas employer les mêmes méthodes que ce qui se fait aux USA. De même Halliburton cherche à modifier ces formules et ces produits pour répondre a ces problèmes et diminuer les impacts environnementaux.

La contamination se fait également "hors" de la technique de forage en elle même, lors du stockage et des manips des liquides de fracturation. La, le puits est "hors cause", mais les eaux contaminés descendent directement dans la nappe.

Un article parmi d'autre, extrait du washington Post
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/09/30/AR2010093003417.html

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 30-01-2011).]

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Diabolo,
je te comfirme que le "rig" le derrick sera eclaire toute la nuit pendant 3 a 4 mois, le temps de faire, et de tester un forage. Nous travaillons 24 heures sur 24 a cause du coup de mobilisation de l'equipement. Le flaring par contre lui, ne durera que quelques jours au maximum. Je connais tres bien les champs "conventionnels" mais pas le shale gas, mais j'imagine que le modus operandi est identique. La phase actuelle est une phase d'exploration, c.a.d que l'on va quelque part, on fait un trou, et on mesure la quantite de gaz qui sort d'ou la torchere. ensuite, on fait quelque kilometres, on refait la meme chose, jusqu'a ce que l'on est delimite l'etendue des reserves. La, les gros bonnets decident si cela vaut le coup de forer des puit de production et non plus d'exploration. Je peux vous dire qu'avec un baril a 100 dollars, meme le gaz de schiste devient economique! car cela coute tres cher a exploiter. Si c'est le cas, il y aura de la pollution lumineuse a cause des installations permanentes telles que les equipement de separation eau/gaz etc, qui elles sont eclairees. Mais, il n'y aura plus de torchere, a part une petite sur le site qui comprime le gaz pour l'envoyer dans les tuyaux qui vont jusqu'a votre gaziniere ou chaudiere, car on brule les gaz inutiles tel que le H2S toxique. Sachez que les companies petrolieres adorent se donner une dimension ecolo, et je suis sur que si vous demandez, ils seront d'accord pour limiter l'eclairage en se faisant de la pub en meme temps....
Le Flaring est une etape obligee lors des forages d'exploration car il n'existe aucune infrastructure pour recuperer gaz et petrole qui sont donc brules. Il est indispensable de faire debiter le puit, car en observant l'evolution de la pression "robinet ouvert" on sait dire l'etendue des reserves en gaz/petrole. l'eau produite car il en sort aussi, est elle filtree et rejetee (en mer en tout cas). A terre, elle est enlevee par camion pour etre traitee car elle est toujours salee.
on parle de milliards de m3 de gazs, mais rapelez vous qu'en poids, ca fait pas grand chose. il y a des centaines de puits d'exploration dans le monde a chaque instant qui font des "welltests" (ca s'appelle comme cela).
J'espere que ca reponds a ta question.

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diabolo,
que la contamination puisse se faire en deversant des produits hors puit comme partout, la je dit oui! de plus, je peux te dire que les ricains ont ete de sacres saggoints pendant 50 ans, et ils payent les pots casses maintenant. En France, la reglementation diminue vachement le risque.

Serge

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Maice,
oui, je connais bien le "fraking". Une fois ton puits fore, tu perces des trous (avec des explosifs: c'etait mon job) a la profondeur de la zone de roche a laquelle tu t'interresse. la zone de roche se trouve a tres grande profondeur c.a.d 3000 m la plupart du temps. tu ammenes des camions rempli d'acide chlorydrique ( aller, 50 tonnes) et des compresseurs hautes pression (20000 psi). tu branches les compresseurs a la tete de puit, tu test bien en pression avec de la flotte. Et puis, tu commence a pomper ton acide dans le puit sous haute pression, qui, par l'intermediaires des chti trous rentre dans la roche (la formation)> De part l'action mecanique, mais aussi chimique, tu ouvre des canaux dans la roche qui permettent a ce que tu veux recuperer (gas ou petrole) de couler dans le corps du puit plus facilement) d'ou plus de fric!
Cela ce pratique surtout dans les reservoirs calcaire, ou les schistes, ces derniers n'ayant aucune porosite a contrario des gres.
Je peux te garantir que l'architecture du puit (epaisseur casing (tuyaux), ciment), sont prevu pour suporter cela et TESTES. nous aussi, on n'a pas envie que ca nous pete a la figure...

Serge

[Ce message a été modifié par sergeC11 (Édité le 30-01-2011).]

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Serge, grand merci pour tes précisions !

J'ai pas mal d'interrogations, le gaz de schiste semble avoir un mode d'exploitation assez différent car en standard, on se retrouve à faire 10 à 15 puits au km2, ce qui veut dire 10 à 15 fois une installations donc la période d'éclairage se retrouve multipliée par autant. Il faut en effet espérer qu'ils ne feront pas du torchage sur chaque puits, et que l'éclairage restera contenu. Je partage ton point de vue sur le fait qu'ils veuillent se donner une touche "environnement" mais je pense que cela est très variable d'une compagnie pétrolière à une autre.

Autre point, soigner quelques puits, respecter les normes à 100% c'est surement plus facile que lorsqu'il faut en faire autant que l'extraction du gaz de schiste l'exige.

A niveau de la réglementation, il y a des chances pour qu'elle soit plus draconienne qu'aux états unis mais le nombre de puits étant énorme, il faut espérer que le contrôle de l'activité est à la hauteur. Ce qui est inquiétant c'est que les acteurs sont les mêmes qu'aux USA où précisément les problèmes arrivent en nombre. Les pétroliers on d'ailleurs réussi à exclure l'eau des contrôles de l'EPA au travers d'une modification du Save Driking Water Act ce qui est assez terrifiant vu que c'est la menace principale et que si ils l'ont fait, ce n'est pas par ..accident. Devant la pression des personnes touchées par des problèmes, l'EPA commencent seulement à avoir l'autorisation d'étudier les effets de cette exploitation sur l'eau.

A propos du Fraking, apparemment, la technique qu'ils utilisent est différente de celle que tu pratiques, il n'y a pas d'explosion, le forage commence droit et part «en biais », c'est l'injection de 10 à 15 000m³ d'eau contenant 1 % de produits chimiques et du sable qui assure la fracturation. Je pense que 15000 m³ ne représente pas les mêmes contraintes en termes d'usage de l'eau et manipulation que 50 m³. La quantité de produits chimiques est d'environ 150 tonnes par fraking. D'autre part, cette opération est renouvelée jusqu'à 10 à 14 fois, ce qui veut dire que la structure est sollicitée sensiblement plus. On récupère le gaz et le gaz par aspiration à hauteur de 50 à 60 %, le sable permet de conserver les failles ouvertes. Il faut recommencer l'opération au bout de quelques mois/années suivant ce qu'on obtient. En gros sur la vie d'un puits, si on le fracture 12 fois, on consomme environ 1800 tonnes de produits chimiques et environ 75000 tonnes d'eau. En tout cas c'est ce que j'ai compris du principe technique. Cela semble coller aux chiffres que j'ai pu voir sur le nombre de camion qui oblige à construire des routes adaptées là où se fait l'exploitation. Autre point, comment contrôler les effets des fracturations et leur propagation dans des couches des schistes peu épaisses et que se passe t il lorsqu'on est sur des plateaux calcaire assez "gruyère" dans leur structure ? Je pense que la technique que tu connais est à la fois proche et différents sur pas mal d'aspects ne serais que par les volumes des liquides utilisés mais toutes les infos sont bonnes à prendre. Merci.

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 30-01-2011).]

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Diabolo,
ce que tu me dis la me semble logique meme si je ne connais rien au gaz de schiste. C'est logique parceque, le schiste n'etant pas poreux ou permeable, le sable est utilise pour garder les fractures ouvertes. Ensuite, la schiste etant une forme d'argile, les fractures doivent ce boucher rapidement ce qui necessite un traitement regulier. Toujours pour des questions de permeabilite, il faut beaucoup de puits au M2 pour recuperer le gaz. La, c'est sur, au niveau ecolo, c'est la cata. C'est que cela soit devenu economique qui me surprends.
Pauvre monde. Franchement, je faisais ce boulot par necessite plutot que par choix, mais la je dis stop. En plus, un pays comme la France qui a base tout sa politique sur le nucleaire pour s'affranchir des hydrocarbures, la je comprends pas.
Ensuite, ils dirons a nos dirigeant que cela va ammener des emplois mais c'est faux. la main d'oeuvre est tellement specialisee qu'elle est forcement importee.
pour les produits chimiques, je ne connais que l'acide HCl avec des additifs comme des fluidifiants ou autres pas tres sympas et assez toxiques.
Concernant les plateaux calcaires "gruyere" je ne sais pas, vu que chaque geologie est differente et qu'il faut regarder au cas par cas. Le risque n'est jamais zero quelque soit les precautions prises (se rappeler d'un accident dans le golf du mexique recemment?).
J'espere bien que les communes dirons non, mais vu le niveau de corruption des conseillers, maires, et les magouilles, j'en doute.

Serge

[Ce message a été modifié par sergeC11 (Édité le 30-01-2011).]

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J'apprécie TRES sincèrement ta franchise. J'espérais sans trop me faire d'illusions avoir quelques raisons pour être un peu optimiste
en ayant des informations d'une personne qui est du métier, hélas, ce n'est pas le cas. Au vu de ce qui commence à sortir aux USA, on a vraiment de quoi s'inquiéter

J'écume le web depuis des mois sur le sujet et je trouve toujours plus de témoignages des problèmes sérieux. En gros, le fait qu'ils aient pu sortir l'eau des contrôles pendant plusieurs années semble leur avoir permis de s'implanter dans des grandes régions. Au début, les gens étaient assez isolé, ne s'expliquant pas trop ce qui se passait mais avec le temps, la pression monte et l'EPA est contrainte de se bouger, de la, les enquêtes en cours. On croise les doigts...

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Il y a 7 torches à moins de 10 km de chez moi dont deux qui brulent régulièrement de l'ethylene (vapocraqueur), deux des gaz de distillation de pétrole et une surtout de l'hydrogene et de l'H2S.

En dehors des 2 torches du vapo en cas de decompression rapide, ce ne sont pas elles qui sont les plus gênantes en fonctionnement normal mais les lumières de la ville et de la zone industrielle. Les arguments de sécurité tant en zone urbaine qu'en zone industrielle, soutenus par les lobbys des éclairagistes, poussent les décideurs a mettre de plus en plus d'eclairage.

Pour les torchères, on fait attention à ne pas bruler inutilement, mais quand un équipement défaille et qu'une unité doit s'arrêter d'urgence, il faut bien décomprimer rapidement les installations avant d'atteindre des seuils critiques. Une torchère est l'élément de sécurité ultime d'une installation pétrolière sous pression.

Au large du Nigeria, les gaz de torche sont récupèrés et si ma mémoire est bonne, collectés sur le gas plant de Bonny Island. Mais cela ne concerne que le flux de gaz régulier issu du dégazage du pétrole extrait. Les gaz en excès des quantités prévues sont torchés...

Sur un champ de gaz de schiste en cours de forage, je ne vois pas comment on pourrait collecter ces gaz de façon économique et pratique. La construction d'un gazoduc ne s'improvise pas et s'il faut en modifier le tracé tous les trois mois...

[Ce message a été modifié par Fred_76 (Édité le 30-01-2011).]

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Fred,
tu travailles manifestement du coté "process" et tu n'es pas famillier avec le coté forage:

"Sur un champ de gaz de schiste en cours de forage, je ne vois pas comment on pourrait collecter ces gaz de façon économique et pratique"

un puit se fore en général en condition "overbalance", c'est a dire que la boue de forage a une pression hydrostatique supérieure à la pression de pore de la roche que tu fore. La boue sert a remonter les débris de coupe, à refroidir le trépan, et surtout à contenir le puit. Elle est pompée dans les tiges de forage et remonte par l'"annulus". Et heureusement, car autrement, c'est la cata du Deep Sea Horizon du Golf du Mexique.
Il n'y a pas de gaz a évacuer car il reste bien au chaud dans les pores de la roche. Lorsque la pression de la boue devient inférieure pour une raison X ou Y il sort et cela s'appelle un "kick" et c'est pas bon du tout. Les kicks on en voit beaucoup dans les films, mais on les évite a tout prix car on a des familles.
Bref, tout cela pour te dire qu'il n'y a pas de gaz à évacuer pendant le forage conventionnel overbalance (je ne parle pas des méthode "underbalance").
Maintenant que tes tuyaux et ta plomberie elle soit obligée de dégazer pour tenir la pression max, moi, cela me choque car sur le terrain, nous, on a même des facteurs de sécurité. surtout en HPHT (hautes températures haute pression).
on est bien loin du ciel, Sorry.

serge

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Serge, OK pour l'overbalance pendant le forgae, mais j'imagine qu'après les phases d'explo et de complétion, les puits sont dégorgés comme en forage conventionnel pétrolier. Et là tu remontes un mélange eau/boue/sédiments et gaz. Et ça le temps du nettoyage de l'installation ça doit partir au bourbier et on doit bien torcher le gaz non ?
J'ai vu une bonne partie du film gasland, et ce que je vois est immonde, mais quelque part ça ne m'étonne pas des techniques ricaines... là clairement il y 'a remontée le long des casings du gaz (et de l'H2S si affinités)et des additifs de prod (antico, antiscales ou autres) via les nappes phréatiques. Mais ça ce n'est pas une caractéristique du shalegaz, mais de tout forage HPHT (cf louisiane). Il y a des conditions à respecter lors de la cementationet si c'est fait à l'arrache ben ça fuit...
Je suis clairement contre ce type de développement, car les phases d'explo prod sont dévastatrices pour l'environnement, au niveau des chantiers, des bourbiers etc... ensuite pour la prod ben c'est la multiplication des puits, des gathering centers, des stations de traitement etc... et la construction d'évacuations vers les terminaux. C'est effectivement de la grosse infrastructure, et c'est en cela que je suis contre.
Je ne suis pas spécialement pessimiste quant aux techniques employées qui sont maintenant bien maitrisées, du moins par les majors européennes. J'ai bossé pas mal d'années en prod notamment chez la notre et franchement c'est pas pour défendre le métier à tout prix, parce que j'ai quand même un regard critique sur certaines pratiques moyennes notamment en mer, mais ce que j'ai pu y voir était globalement clean et dénotait d'une vraie volonté de faire propre et de mieux en mieux. En tant que fournisseur d'additifs de prod, on avait la pression pour développer des solutions clean (biocides, désémulsifiants, antico,antiscales, hydrates, PPD etc...). Et sur ce point j'ai la faiblesse de croire que l'amélioration est continue.
Le problème c'est la région touchée par ces explo, qui prennent de la place et ont forcément un impact très important sur l'environnement.Il y a aussi les risques de dysfonctionnement, qui sont les risques inhérents aux installations industrielles.

Pour ce qui est du torchage, il est de plus en plus interdit, et sauf pour les opérations ponctuelles de maintenance (nettoyages de puits, stimulation etc...) qui nécessitent de dégorger, ce n'est plus une pratique de production, et ce d'autant moins sur les champs de gaz.

Sur des champs pétroliers, on torchait plus car le gaz est un sous produit dans pas mal de cas, et une fois qu'on a séparé et utilisé le gaz produit avec le brut et qu'on a prélevé ce qu'il faut pour faire tourner les machines, on torche le surplus. Mais de plus en plus on le réutilise en l'injectant dans le puits pour alléger la colonne de brut et aider à la remontée (gaslift).

Bref, un intéressant sujet qui me fait remonter pas mal de souvenirs d'un job passionnant mais qui me fait aussi ouvrir l'oeil. Où va-t-on et ne laissons pas le business massacrer l'environnement. Mais de grâce restons crédibles en utilisant les bons arguments à bon escient et pas uniquement du sensationnel et de l'à peu près journalistique. Des problèmes il y en a comme pour toute industrie, mais posons nous plutôt la question de la nécessité de cette exploitation et là je pense que la réponse est clairement non si nos gouvernements faisaient l'effort d'investir vraiment dans l'économie d'énergie. Et donc si la réponse est non, et que cette nouvelle source d'énergie est explorée et exploitée au prix de déforestation, création d'infrastructures routières extrêmes et de consommation d'eau démentielles, ben en avant la lutte !
donc en avant la lutte !

edit: une petite photo souvenir qui date de 2003 sur un champ pétrolier à Soyo en Angola (à terre) avec votre serviteur qui bricole et surtout un torchage au sol de gaz perdu... la masse brune sur le tas de terre à droite de la torche, c'est le résidu d'un réservoir de stockage de brut brûlé lors de la guerre civile quelques années auparavant...

Cette photo est le joli résultat d'un puits en dégorgement (sur le même site)


[Ce message a été modifié par epsilonzéro (Édité le 31-01-2011).]

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Epsilon,
la quantité de gaz présents dans la boue pendant le forage est et doit être minimale, car cela fait baisser la densité de la boue ce qui est dangereux car on peut perdre l'overbalance. A ces fins, la boue passe dans un dégazeur, mais il n'y a pas de torche car les quantité sont minimes.Lorsque le puit est terminé, on "circule" la boue avec du fioul qui lui est plus léger (c.a.d on pompe du fioul dans les tiges de forage ce qui fait sortir la boue) avant de perforer les zones productives. De nos jours, cette boue est toujours recupérée pour être néttoyée et réutilisée (même en Lybie, mon dernier posting).
J'étais logging Engineer pour Baker Atlas donc je travaillais sur les puits eux même que cela soit pendant le forage ou la mise en production. Je ne connais rien au process, mais je peux parler du forage.
Il est vrai qu'en 10 dix ans le business est beaucoup plus clean. De mon coté, les priorité des companies était la sécurité physique des gens et ensuite l'environnement et "zero discharges". Cela que tu bosses pour chevron, conocco, Total, Exxon etc...
Par expérience, l'un avait tendance à disparaitre des que du fric entrait en jeux mais c'est une autre histoire. En général, ils font très très gaffe maintenant.

Serge

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zero discharge le fait est, et les contrôles sont sévères. Je me souviens en Indonésie sur le champ d'Handil (Balikpapan), la tolérance en HC de 25 ppm était très surveillée car le champ était situé non loin d'élevages de crevettes.
La priorité est effectivement la sécurité (c'est d'ailleurs bien indiqué quand tu montes en mer, y'a des panneaux partout "safety first") et le personnel sait que la prod c'est en numéro deux après la sécurité. L'environnement fait maintenant vraiment partie des priorités, mais l'incident n'est jamais à écarter. De gros efforts ont été faits et je l'ai constaté entre les années 90 et 2000. Au niveau des traitements des rejets (eau, air, déchets), les tolérances ont été abaissées et les protocoles de gestion d'incidents multipliés. Ca n'empêche malheureusement pas toujours un séparateur de dégueuler et l'envoi d'HC au rejet (les jolies irisations roses/vertes le matin autour des plateformes...)
Mais globalement sur le shalegas c'est pas tant l'exploitation qui me préoccupe, c'est surtout l'impact lors de la campagne d'explo et ensuite lors de la construction des installations.

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Merci pour vos échanges très techniques et très intéressants !

C'est aussi ce qui m'inquiète Epsi, faire de la qualité et du contrôle, je pense que l'industrie en est capable, mais maintenir sur des quantités pareils de forages et d'opérations, j'y crois déjà beaucoup moins.

La fracturation hydraulique semble bien être quelque chose d'assez particulier, ce que j'aimerai bien savoir c'est si les cas de pollutions en grand nombre enregistrés aux US sont "inhérents" à cette technique (volume de l'eau, stockage, nombre d'opérations très conséquent, nombre de véhicules et de personnes etc...) ou plutôt le fait de la recherche d'économies pour améliorer les marges ? Les coûts d'extraction semblent plus important ici, sont ils capables de faire mieux côté sécurité et technique ? (sur un doc officiel, ils parlent d'un coût triple par rapport à leur conditions US) Sur quoi peuvent ils jouer pour retomber sur leur pieds..hum..

(Je ne parle pas des quantités d'eau dans des régions qui n'en dispose pas franchement, juste de l'aspect tech)

D'autre part, il semble que la pollition atmo soit très importante, est ce que cela vient de la technique ou des installations "limites" ?

Au niveau torchage, va t on n'avoir du torchage que lors des étapes d'évaluation ou ce torchage est il nécessaire dans une phase plus ou moins longue pour chaque nouveau puits ?

merci à vous !

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J'ai trouvé une vidéo sur la technique utilisée par Chesapeake, qui fait appel, à une étape que tu mentionnes, Serge, dans ton travail, le recours à des explosions pour amorcer les ruptures dans le schiste si je comprend bien. Je suppose qu'il y a des variations suivant les compagnies qui travaillent sur le terrain.
http://www.youtube.com/watch?v=73mv-Wl5cgg&feature=player_embedded

On voit sur également l'animation une image qui semble assez réaliste de la surface occupée sur le terrain. Si je suis bien, il s'agit d'un puits et on peut en trouver de 10 à 15 au km².

Un autre point, pas mal de forages US sont réalisés dans des zones à très faible végétation. Quels sont les risques niveau feu et autre pépins du genre dans des zones avec végétation méditerranéenne ?

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 31-01-2011).]

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"C'est aussi ce qui m'inquiète Epsi, faire de la qualité et du contrôle, je pense que l'industrie en est capable, mais maintenir sur des quantités pareils de forages et d'opérations, j'y crois déjà beaucoup moins."

Je pense qu'en exploitation, et au niveau sécurité des installations et notamment des puits, c'est à peu de choses près la même chose que sur les champs pétroliers nombreux qui existent déjà en France. OK, ce ne sont généralement pas des puits éruptifs en France, ils sont pompés, mais dans le principe, la maintenance est peu ou prou du même type. On fait également des opérations de maintenance sur les puits de pétrole, et ça prend aussi plusieurs semaines, on effectue des "grattages" des tubings, on remonte des portions, on change les tubes, on refore plus bas, on envoie de l'eau acide sous pression pour faire de la stimulation (c'est à peu près le même principe que pour le gaz, on augmente la production d'huile en fracturant ou en dissolvant la roche). Ces techniques de fracturation ne sont pas "nouvelles" et n'ont pas été spécifiquement développées pour le shalegas, elles ont été éventuellement adaptées mais sont déjà et depuis longtemps couramment utilisées en prod.

Au niveau espace autour des têtes, oui, c'est forcément assez conséquent, je dirais comme ça env. 2000-10000m2 autour d'un puits car les opérations demandent du lourd au niveau machinerie. Une fois le puits en prod, le matériel est réduit sur place, et ne reste que la tête toute seule avec son p'tit grillage au milieu de sa clairière. Il peut subsister une installation d'injection d'additifs en fixe si besoin mais c'est assez limité. Par contre il faut des stations de traitement de temps en temps, qui vont traiter le gaz (nettoyage et purification pour éviter l'H2S, l'eau, les hydrocarbures plus lourds) et construire les pipes d'évacuation vers le terminal gazier.

Pour la sécurité incendie, ce périmètre rasé est fait pour. Je n'ai jamais entendu parler d'incendies ravageurs déclenchés par des puits de pétrole. Au Kuwait durant la guerre du golfe c'était des mises à feu délibérées, et la difficulté avec l'huile c'est que ça coule partout et ça s'étale, pas le gaz. Mais c'est clair que ça doit être pris en compte et il est probable que chaque puits soit équipée d'un bassin d'eau pour éventuellement lutter contre un départ de feu dans la garrigue voisine. Même principe que pour les puits de pétrole, des vannes de fond (downhole safety valves) se déclenchent en cas de pépin (sauf en louisiane mais l'enquête montrera les responsabilités, du moins je l'espère).

[Ce message a été modifié par epsilonzéro (Édité le 31-01-2011).]

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Epsi :

"Des problèmes il y en a comme pour toute industrie, mais posons nous plutôt la question de la nécessité de cette exploitation et là je pense que la réponse est clairement non si nos gouvernements faisaient l'effort d'investir vraiment dans l'économie d'énergie. "

On peut tous faire des efforts, en achetant des bagnoles qui consomment pas, par exemple. Sinon, avec une dette de 1000 milliards, ce gaz, si on le revent tout en utilisant du nucléaire chez nous, çà peut pas nous faire gagner du pognon ? Tu sais si les quantités sont importantes en France ? T'imagines ? "En France on a du gaz ET des idées" !

S

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les quantités sont importantes, un peu comme pour le brut d'ailleurs, mais le souci c'est que l'accessible avec la technologie actuelle c'est 15% après si on veut en tirer plus ce sera plus cher et on continuera d'acheter à perpette dans le désert...

Mais au risque de paraitre provocateur, je préfère que l'on sorte du gaz du sol plutôt que de l'huile, d'un moindre mal c'est quand même moins crade...

parce que faut pas rêver ce n'est pas dans les 50 ans qui vienne qu'on saura se passer de pitroule ! Ce qui me fait prodigieusement chier c'est que ces gouvernements sont de véritables girouettes qui pilotent à vue, il n'y a aucune réflexion à long terme, on colmate des brèches, on fait semblant, on tourne autour, on fait comme si éteindre les appareils en veille était la solution au problème énergétique des générations futures. On colle des anathèmes sur telle ou telle source d'énergie sans avoir poussé les études, on en sanctifie une autre qui n'est qu'un faux nez avec plein de merde derrière, on dit amen au premier businessman qui développe un truc dont on ne sait rien sauf qu'il va s'en foutre plein les fouilles pendant quelques années le temps que son système soit cramé etc...

A la limite si on veut développer le shalegas, on pose un moratoire sur l'exploitation industrielle et on fout des équipes de recherche objectives et indépendantes sur le sujet, (euh, ça existe ça ?) on fait quelques sites pilotes et on valide le concept proprement même si ça prend 10 ans. T'façons si les gisements sont bien là, ils y seront toujours dans 10 ans, c'est pas perdu. N'empêche que comme pour toute exploitation minière, va falloir couper des arbres et traiter de l'eau...mais c'est vrai aussi pour un barrage, une éolienne, une centrale à caca-prout etc...

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Epsi :

"Mais au risque de paraitre provocateur, je préfère que l'on sorte du gaz du sol plutôt que de l'huile, d'un moindre mal c'est quand même moins crade..."

bein L'huile c'est pas loin de chez toi que ça va se passer. Dans l'Aisne, notamment, avec Toreador, la société de Julien Balkany, mais aussi dans d'autres coin de la région parisienne.
http://www.toreador.net/images/presentations/Corporate_Update_15Dec10en.pdf

regarde la page 9, y'à les cartes des zones en RP
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=170903665

Niveau calendrier, ça va aussi assez vite arriver.

Pour ce qui est des solutions, certes pour une partie seulement, on peut agir sur par exemple l'isolation des maisons, l'air de rien, la part du gâteau énergétique qui s'envole par là est très loin d'être négligeable. Je ne sais pas quelle est la part du chauffage de l'eau à but domestique, mais cela doit aussi faire quelques %, l'air de rien, le chauffe eau solaire ça marche plutôt bien, je suis surpris des capacités de quelques m² de panneaux. En plus, pour ces deux postes, ça peut faire bosser pas mal de monde. Comme dit plus haut, la volonté politique est loin d'être négligeable dans la recherche de solutions.

Autre chose, il faudrait quand même bien avoir le bilan énergétique de ces exploitation et intégrer toutes les infrastructures nécessaire pour savoir si le jeu est réellement valable. Rapporter des devises c'est bien mais si il faut importer beaucoup d'énergie pour récupérer l'équivalent dans le sous sol, c'est pas forcément un bon plan.

De même, le problème la, c'est que lorsqu'une zone est exploitée, on construit des routes et des infrastructures.
Dés que la zone est épuisée, on doit de nouveau reconstruire les routes nécéssaires etc.. Un des points souvent vus aux US, c'est que la quantité de camions nécessaire est conséquente, et les routes sont vites dans un mauvais état.

Je ne suis pas spécialiste, mais je trouve quand même que vous éliminez un peu vite les risques chimiques potentiels. La par km² exploité, sur la durée de vie de l'exploitation on a peut être 250 camions de produits qui sont utilisés, comme tu dis, faut ouvrir l'oeil et le bon pour jamais se rater. Je pense qu'au début, c'est du sérieux, pro etc... mais avec les années qui passent et les marges qui doit se maintenir, faut vraiment pas se rater, spécialement dans les zones ou le systèmes hydrologique est sensible..

Epsi, je partage ton avis qu'il faudrait peut être mieux garder le gaz en réserve pour le jour ou, si on y arrive, on est capable de l'exploiter de façon beaucoup moins dommageable pour l'environnement et avec de bien meilleure rendement car la, ça a un côté, je veux récolter les fruits mais comme il est haut, je l'abat pour faire ma cueillette. De plus, ça me donne toujours quand même le sentiment qu'on perd du temps à exploiter à la sauvage jusqu'à la dernière goutte alors qu'il faudrait déjà changer pas mal de chose dans les esprit et les processus. Le fait de promouvoir une énergie abondante ne va pas beaucoup aider à faire évoluer les choses dans le bon sens .

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 31-01-2011).]

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Bonjour Diabolo, bonjours à tous.

Pour info, sur Centre Presse d'Aujourd'hui donc Mardi 1er Février !
il y a un article en 1ere page !
si j'ai bien compris le Conseil Général de l'Aveyron demande un moratoire !!
A suivre ...


jean-luc


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quote:
On peut tous faire des efforts, en achetant des bagnoles qui consomment pas, par exemple. Sinon, avec une dette de 1000 milliards, ce gaz, si on le revent tout en utilisant du nucléaire chez nous, çà peut pas nous faire gagner du pognon ? Tu sais si les quantités sont importantes en France ? T'imagines ? "En France on a du gaz ET des idées" !

Ah quand même, un commentaire qui aborde le fond du problème. Si notre pays peut, en prenant des précautions techniques solides bien sûr, exploiter de grands gisements de gaz présents sur son sol, et il semble bien que ce soit le cas, c'est autant que l'on n'achètera pas en Russie, et c'est excellent pour notre économie et nos emplois. C'est bon aussi pour ménager une transition sans drame entre les énergies fossiles et les suivantes. Je constate que ce débat qui partait dans une direction, a été recentré par l'intervention d'un technicien qui savait de quoi il parlait et qui a remis en perspective des sources d'infos semble-t-il trop unilatérales. Il faut toujours écouter les différents sons de cloche avant de pouvoir se faire une opinion sur un problème.

[Ce message a été modifié par Joël Cambre (Édité le 01-02-2011).]

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